DES ARMES CHIMIQUES SERAIENT UTILISEES DANS LA REGION DE DAMAS SELON DES JOURNALISTES DU JOURNAL « LE MONDE » (ats)
Des armes chimiques seraient utilisées dans la
région de Damas
Syrie, le 15 mai 2012. À Al Qusayr, les médecins tentent de soigner des enfants (deux frères et une sœur) victimes d’une roquette de l’armée syrienne qui a explosé dans leur maison.
L’évolution de la situation en Syrie alarme, lundi 27 mai 2013, la communauté internationale. La Haut Commissaire de l’ONU aux Droits de l’Homme, Navi Pillay, s’est déclarée horrifiée par l’escalade des violences. Ban Ki-moon est lui « profondément inquiet » face au rôle du Hezbollah libanais. Des journalistes du journal « Le Monde » rapportent de leur côté l’usage d’armes chimiques par les forces de Bachar al Assad. Des observations corroborées par des médecins locaux.
Suivant les rebelles syriens pendant plusieurs semaines, un reporter et un photographe du quotidien français affirment avoir constaté par eux-mêmes les effets de l’usage de gaz toxiques par les forces gouvernementales dans le faubourg de Jobar, non loin du centre de la capitale syrienne.
Ils disent avoir aussi recueilli les témoignages de médecins dans la Ghouta, une zone tenue par les rebelles dans la périphérie Est de Damas, faisant état d’un usage régulier d’armes chimiques par les forces de Bachar al Assad. Ces médecins soupçonnent notamment l’utilisation de gaz sarin.
Témoins
« Au cours d’un reportage de deux mois dans les environs de la capitale syrienne, nous avons réuni des éléments comparables dans une couronne beaucoup plus large. La gravité des cas, leur multiplication, la tactique d’emploi de telles armes montrent qu’il ne s’agit pas de simples gaz lacrymogènes utilisés sur les fronts, mais de produits d’une autre classe, bien plus toxiques », raconte le quotidien.
Les Nations Unies ont déclaré mercredi recevoir davantage d’informations sur l’usage d’armes chimiques en Syrie. L’ONU a formé une commission d’experts pour enquêter sur le sujet, mais celle-ci attend toujours d’être autorisée à se rendre sur place.
Catastrophe humanitaire
« Une catastrophe humanitaire, politique et sociale a déjà lieu, et ce qui se profile est vraiment un cauchemar », a affirmé la Haut Commissaire, en lançant un appel aux Etats à faire tous les efforts possibles pour mettre un terme à ce désastre. Elle a demandé une nouvelle fois la saisie de la Cour Pénale Internationale (CPI).
M. Ban est « extrêmement préoccupé » par le conflit qui s’intensifie. Le secrétaire général de l’ONU appelle de son côté tous les pays et groupes à « cesser de soutenir la violence en Syrie », indique son porte-parole.
Le régime syrien et les rebelles s’accusent réciproquement d’utiliser de telles armes. Barack Obama a fait de l’usage d’armes chimiques une « ligne rouge » à ne pas franchir par le régime syrien, sous peine d’une réaction des Etats-Unis.
Le chef de la diplomatie britannique a lui rappelé l’importance d’une position commune sur l’avenir de la Syrie. Sinon, chaque Etat membre de l’UE pourra appliquer sa propre politique en ce qui concerne l’embargo sur les armes, a déclaré lundi William Hague.
(ats / 27.05.2013 12h18)
http://www.dailymotion.com/video/x1089jc
Clandestins durant deux mois dans Damas et sa région, les reporters du « Monde » étaient présents durant des attaques chimiques contre les rebelles de l’Armée Syrienne Libre. Notre photographe a filmé une attaque, a recueilli le témoignage des combattants et a rencontré des médecins qui ont soigné des victimes des gaz.
Images: Laurent Van Der Stockt pour « Le Monde » – Tous droits réservés – All Rights Reserved.
Montage: Antonin Sabot
Vous pouvez laisser une réponse.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.