« LE CAPITALISME ENTRE DANS SA PHASE SENILE » (Samir AMIN / interview de Ruben RAMBOER / legrandsoir.info)

« Le capitalisme entre dans sa phase sénile »

(interview de Ruben RAMBOER) 

legrandsoir.info

-Samir AMIN-
(Foto Skill Lab)

« La pensée économique néoclassique est une malédiction pour le monde actuel. » Samir AMIN, 81 ans, n’est pas tendre pour plusieurs de ses collègues économistes. Et encore moins pour la politique des gouvernements. « Economiser pour réduire la dette ? Des mensonges délibérés » . « Régulation du secteur financier ? Des phrases creuses. » Il nous livre son analyse au scalpel de la crise économique. (revue Solidaire)

Oubliez Nouriel Roubini, alias Dr Doom, l’économiste américain devenu célèbre pour avoir prédit en 2005 le tsunami du système financier. Voici Samir AMIN, qui avait déjà annoncé la crise au début des années 1970. « A l’époque, des économistes comme Frank, Arrighi, Wallerstein, Magdoff, Sweezy et moi-même avions dit que la nouvelle grande crise avait commencé. La grande. Pas une petite avec des oscillations comme il y en avait eu des masses auparavant, rappelle Samir AMIN, professeur honoraire, directeur du Forum du Tiers Monde à Dakar et auteur de très nombreux livres traduits dans le monde entier. On nous a pris pour des fous. Ou pour des communistes qui prenaient leur désir pour des réalités. Tout allait bien, madame la marquise… Mais la grande crise a bien commencé à cette époque, et sa première phase a duré de 1972-73 à 1980. »

Parlons d’abord de la crise des cinq dernières années. Ou plutôt

des crises : celle des subprimes, celle des crédits, des dettes, de

la finance, de l’euro… Qu’en est-il maintenant ?

Quand tout a explosé en 2007 avec les crise des subprimes, tout le monde est resté aveugle. Les Européens pensaient : « Cette crise vient des Etats-Unis, nous allons l’absorber rapidement ». Mais, si la crise n’était pas venue de là, elle aurait débuté ailleurs. Le naufrage de ce système était écrit, et dès les années 1970. Les conditions objectives d’une crise de système existaient partout. Les crises sont inhérentes au capitalisme, qui les produit de manière récurrente, à chaque fois plus profonde. Il ne faut pas appréhender chaque crise séparément, mais de manière globale.

Prenez la crise financière. Si on se limite à celle-ci, on ne trouvera que des causes purement financières, comme la dérégulation des marchés. En outre, les banques et institutions financières semblent être les bénéficiaires majeurs de cette expansion de capital, ce qui rend plus facile de les pointer comme uniques responsables. Mais il faut rappeler que ce ne sont pas seulement les géants financiers, mais aussi les multinationales en général qui ont bénéficié de l’expansion des marchés monétaires. 40 % de leurs profits proviennent de leurs opérations financières.

Quelles ont été les raisons objectives au déclenchement de la

crise ?

Les conditions objectives existaient partout. C’est la domination de « oligopoles ou monopoles généralisés » qui a mis l’économie dans une crise d’accumulation, qui est à la fois une crise de sous-consommation et une crise de la profitabilité. Seuls les secteurs des monopoles dominants ont pu rétablir leur taux de profit élevé, mais en détruisant la profitabilité et la rentabilité des investissements productifs, des investissements dans l’économie réelle.

« Le capitalisme des oligopoles ou monopoles généralisés » est le

nom que vous donnez à ce qui est, selon vous, une nouvelle

phase de développement du capitalisme. En quoi ces monopoles

sont-ils différents de ceux d’il y a un siècle ?

La nouveauté est dans le terme « généralisé ». Depuis le début du 20e siècle, il y a eu des acteurs dominants dans le secteur financier et le secteur industriel comme la sidérurgie, la chimie, l’automobile, etc.. Mais ces monopoles étaient des grandes îles dans un océan de PME réellement indépendantes. Or, depuis une trentaine d’années, nous assistons à une centralisation du capital sans commune mesure. Le magazine Fortune mentionne aujourd’hui 500 oligopoles dont les décisions contrôlent toute l’économie mondiale, dominant en amont et en aval tous les secteurs dont ils ne sont pas directement propriétaires.

Prenons l’agriculture. Autrefois, un paysan avait le choix entre plusieurs entreprises pour ses activités. Aujourd’hui, une PME agricole est confrontée en amont au bloc financier de banques et à d’énormes monopoles de production des engrais, des pesticides et des OGM dont MONSANTO est l’exemple le plus frappant. Et, en aval, il est face aux chaînes de distribution et grandes surfaces. Par ce double contrôle, son autonomie et ses revenus se réduisent toujours plus.

Est-ce pour cela que vous préférez parler aujourd’hui d’un

système basé sur « la maximalisation d’une rente

monopolistique » plutôt que de la « maximalisation du profit » ?

Oui. Le contrôle assure à ces monopoles une rente prélevée sur le bénéfice total du capital obtenu par l’exploitation de travail. Cette rente devient impérialiste dans la mesure où ces monopoles opèrent dans le Sud. La maximalisation de cette rente concentre les revenus et les fortunes dans les mains d’une petite élite au détriment des salaires, mais aussi des bénéfices du capital non monopolistique. L’inégalité grandissante devient absurde. A la limite, c’est comparable à un milliardaire qui possèderait le monde entier et laisserait tout le monde dans la misère.

Les libéraux avancent qu’il faut « agrandir le gâteau » en

réinvestissant les bénéfices. C’est seulement après que l’on peut

opérer le partage.

Mais on n’investit pas dans la production, puisqu’il n’y a plus de demande. La rente est investie dans la fuite en avant sur les marchés financiers. L’expansion depuis un quart de siècle des investissements sur les marchés financiers est du jamais vu dans l’histoire. Le volume des transactions sur ces marchés est de plus de 2 500 000 milliards de dollars, alors que le PIB mondial est de 70 000 milliards de dollars.

Les monopoles préfèrent ces investissements financiers à ceux dans l’économie réelle. C’est la « financiarisation » du système économique. Ce type d’investissement est la seule issue pour la poursuite de ce « capitalisme des monopoles généralisés ». Dans ce sens, la spéculation n’est pas un vice du système, mais une exigence logique de celui-ci.

C’est sur les marchés financiers que les oligopoles – pas seulement les banques – font leurs profits et se concurrencent entre elles pour ces profits. La soumission de la gestion des firmes à la valeur des actions de la Bourse, la substitution du système de retraites par capitalisation au système par répartition, l’adaptation des changes flexibles et l’abandon de la détermination du taux d’intérêt par les banques centrales en laissant cette responsabilité aux « marchés » doivent tous être compris dans cette financiarisation.

Cette dérégulation des marchés financiers est dans la ligne de

mire depuis quelques années. Les dirigeants politiques parlent

de « moralisation des opérations financières » et d’ « en finir

avec la capitalisme-casino ». La régulation serait donc une

solution à la crise ?

Tout ça, c’est du blabla, des phrases creuses pour tromper l’opinion publique. Ce système est condamné à poursuivre sa course folle à la rentabilité financière. La régulation aggraverait encore davantage la crise. Où irait alors le surplus financier ? Nulle part ! Il entraînera une dévaluation massive du capital qui se traduirait entre autres par une krach boursier.

Les oligopoles ou monopoles (les « marchés ») et leurs serviteurs politiques n’ont donc pour autre projet que de restaurer le même système financier. Il n’est pas exclu que le capital sache restaurer le système d’avant l’automne 2008. Mais cela nécessitera des sommes gigantesques des banques centrales pour éliminer tous les crédits toxiques et pour rétablir la profitabilité et l’expansion financière. Et la facture devra être acceptée par les travailleurs en général, et les peuples du Sud en particulier. Ce sont les monopoles qui ont l’initiative. Et leurs stratégies ont toujours donné les résultats recherchés, c’est-à-dire les plans d’austérité.

Justement, ces plans d’austérité se succèdent, soi-disant pour

réduire les dettes des États. Or on sait que cela aggrave la crise.

Les dirigeants politiques sont-ils des imbéciles ?

Mais non ! C’est sur l’objectif qu’il y a mensonge. Lorsque les gouvernements prétendent vouloir la réduction de la dette, ils mentent délibérément. L’objectif n’est pas la réduction de la dette mais que les intérêts de la dette continuent à être payés, et de préférence à des taux encore plus élevés. La stratégie des monopoles financiarisés, au contraire, a besoin de la croissance de la dette – le capital y gagne, ce sont des placements intéressants.

Entre-temps, les austérités aggravent la crise, il y a clairement contradiction. Comme le disait Marx, la recherche du profit maximal détruit les bases qui le permettent. Le système implose sous nos yeux mais il est condamné à poursuivre sa course folle.

Après la crise des années 1930, l’Etat a tout de même pu

surmonter partiellement cette contradiction, et une politique

keynésienne de relance a été menée.

Oui, mais quand cette politique keynésienne a-t-elle été introduite ? Au début, la riposte à la crise de 1929 a été exactement la même qu’aujourd’hui : des politiques d’austérité, avec leur spirale descendante. L’économiste Keynes disait que c’était absurde et qu’il fallait faire le contraire. Mais ce n’est qu’après la Deuxième Guerre mondiale qu’on l’a écouté. Pas parce que la bourgeoisie était convaincue par ses idées, mais parce que cela lui a été imposé par la classe ouvrière. Avec la victoire de l’Armée Rouge sur le nazisme et la sympathie pour les résistants communistes, la peur du communisme était bien présente.

Aujourd’hui, quelques-uns – ils ne sont pas très nombreux – des économistes bourgeois intelligents peuvent dire des mesures d’austérité qu’elles sont absurdes. Et alors ? Tant que le capital n’est pas contraint par ses adversaires à mettre de l’eau dans son vin, cela continuera.

Quel est le lien entre la crise surgie voici quelques années et

celle des années 1970 ?

Au début des années 1970, la croissance économique a subi une chute. En quelques années, les taux de croissance sont tombés à la moitié de ce qu’ils avaient été lors des trente glorieuses : en Europe, de 5 à 2,5 %, aux États-Unis, de 4 à 2 %. Cette chute brutale était accompagnée d’une chute de même ampleur des investissements dans le secteur productif.

Dans les années 1980, Thatcher et Reagan ont réagi par des privatisations, la libéralisation des marchés financiers et une très dure politique d’austérité. Cela n’a pas fait remonter les taux de croissance, mais les a maintenus à un très bas niveau. Par ailleurs, le but des libéraux n’a jamais été le rétablissement de la croissance, quoi qu’ils en disent. Le but était surtout de redistribuer les revenus vers le capital. Mission accomplie. Et maintenant, quand on passe en Belgique de -0,1 % à + 0,1 % de croissance, certains jubilent : « La crise est terminée ! » C’est grotesque.

Vous comparez les années 1990 et 2000 avec celles d’un siècle

auparavant : une sorte de deuxième « Belle Epoque ».

J’ai fait le parallèle entre les deux longues crises parce que, c’est très curieux, elles commencent exactement avec cent ans d’écart : 1873 et 1973. En plus, elles ont les mêmes symptômes au départ et la réponse du capital a été la même, c’est à dire trois ensembles de mesures complémentaires.

Premièrement, une énorme centralisation du capital avec la première vague des monopoles, ceux analysé par Hilfirding, Hobson et Lénine. Dans la deuxième crise, ce sera ce que j’appelle les « monopoles généralisés » qui se sont constitués dans les années 1980.

Deuxièmement, la mondialisation. La première grande crise est l’accélération de la colonisation, qui est la forme la plus brutale de la mondialisation. La deuxième vague, ce sont les plans d’ajustement structurel du FMI, que l’on peut qualifier de recolonisation.

Troisième et dernière mesure : la financiarisation. Quand on présente la financiarisation comme étant un phénomène nouveau, cela me fait sourire. Qu’est-ce qui a été créé en réponse à la première crise ? Wall Street et la City de Londres en 1900 !

Et cela a eu les mêmes conséquences. D’abord, une période courte ou ça semble marcher, parce qu’on pompe sur les peuples, surtout ceux du Sud. Ce fut de 1890 à 1914, la « Belle Epoque ». On a tenu les mêmes discours sur la « fin de l’Histoire » et la fin des guerres. La mondialisation était synonyme de paix et de colonisation pour une mission civilisatrice. Or, a quoi tout cela a-t-il mené ? A la Première Guerre mondiale, la Révolution russe, la crise de 1929, le nazisme, l’impérialisme japonais, la Deuxième Guerre mondiale, la révolution chinoise, etc. On peut dire qu’après 1989, il y a eu une sorte de deuxième « belle époque », jusqu’en 2008, bien qu’elle ait, dès le début, été accompagnée de guerres du Nord contre le Sud. Le capital a, dans cette période, établi les structures afin que les oligopoles puissent bénéficier de leur rente. Et, comme la globalisation financière a mené à la crise de 1929, elle a récemment mené à la crise de 2008.

Aujourd’hui, on a atteint un même moment crucial qui annonce une nouvelle vague de guerres ou de révolutions.

Pas très riant, comme image d’avenir… Vous écrivez qu’ « un

nouveau monde est en train de naître, qui peut devenir encore

bien plus barbare, mais qui peut aussi devenir meilleur ».

De quoi cela dépend-il ?

Je n’ai pas de boule de cristal. Mais le capitalisme est entré dans sa phase sénile, qui peut amener d’énormes bains de sang. Dans une telle période, les mouvements sociaux et les protestations amènent des changements politiques, pour le meilleur ou pour le pire, fascistes ou progressistes. Les victimes de ce système réussiront-elles à former une alternative positive, indépendante et radicale ? Tel est aujourd’hui l’enjeu politique.

« Le socialisme, c’est plus que le capitalisme sans capitalistes »

« En ces temps de capitalisme sénile, les protestations des mouvements sociaux amènent des changements politiques, pour le meilleur ou pour le pire, fascistes ou progressistes. » Telle était la conclusion de l’économiste marxiste Samir AMIN dans la première partie de cette interview, publiée dans Solidaire n°38. Dans cette seconde partie, il aborde la question du dépassement du capitalisme en crise. « Il est temps pour la gauche d’avoir de l’audace ! Elle doit construire un front contre les monopoles. »

Pour l’économiste Samir AMIN, professeur honoraire, directeur du Forum du Tiers Monde à Dakar et auteur de nombreux ouvrages traduits dans le monde entier, « être marxiste implique nécessairement être communiste, parce que Marx ne dissociait pas la théorie de la pratique — l’engagement dans la lutte pour l’émancipation des travailleurs et des peuples ». C’est ce que fait Samir AMIN : dans la première partie de cet entretien, il analysait la crise ; ici, il aborde la lutte contre la toute-puissance des monopoles capitalistes et pour une autre société.

Quelles sont les caractéristiques de ce « capitalisme sénile » qui

pourrait selon vous mener à une « nouvelle ère de grands bains

de sang » ?

Il n’y a plus d’entrepreneurs créatifs, mais des « wheeler-dealers » (magouilleurs). La civilisation bourgeoise, avec son système de valeurs — éloge de l’initiative individuelle naturellement, mais aussi ses droits et libertés libéraux, voire même la solidarité au plan national — a fait place à un système sans valeurs morales. Voyez des présidents des États-Unis criminels, des marionnettes et technocrates à la tête de gouvernements européens, des despotes dans le Sud, l’obscurantisme (talibans, sectes chrétiennes et bouddhistes…), la corruption généralisée (dans le monde financier en particulier)… On peut décrire le capitalisme d’aujourd’hui comme sénile, qui peut inaugurer une nouvelle ère de massacres. Dans une telle période, les protestations des mouvements sociaux amènent des changements politiques. Pour le meilleur et pour le pire, fascistes ou progressistes. La crise des années 1930 a par exemple mené au Front populaire en France, mais aussi au nazisme en Allemagne.

Qu’est-ce que cela signifie pour les mouvements de gauche

actuels ?

Nous vivons une époque où se profile une vague de guerres et de révolutions. Les victimes de ce système vont-elles réussir à former une alternative positive, indépendante et radicale ? Tel est l’enjeu politique aujourd’hui. Il faut que la gauche radicale prenne l’initiative de la construction d’un front, d’un bloc alternatif anti-monopoles comprenant tous les travailleurs et producteurs victimes cette « oligarchie des monopoles généralisés », dont une grande partie des classes moyennes, les agriculteurs, les PME…

Vous affirmez que la gauche doit renoncer à toute stratégie qui

aiderait le capitalisme à sortir de la crise.

Il est temps d’avoir de l’audace ! Nous ne sommes pas dans un moment historique où la recherche d’un « compromis social » capital/travail constitue une alternative possible comme dans l’après-guerre avec la social-démocratie des États-providence. Certains nostalgiques s’imaginent pouvoir « faire reculer » le capitalisme des monopoles sur leur position d’il y a quelques décennies. Mais l’histoire ne permet jamais de tels retours en arrière.

Nous sommes dans un moment historique ou la gauche radicale doit être audacieuse. Je parle de la gauche qui est convaincue que le système capitaliste doit être dépassé fondamentalement. Mais aussi une gauche qui ne perd pas de vue que le socialisme doit être inventé sans ayant nécessairement un modèle préexistant. Dans les pays du Nord, il y a les conditions objectives pour isoler le capital des monopoles. Cela commence par une alliance sociale et politique qui rassemble l’énorme majorité.

Cette audace existe-t-elle aujourd’hui ?

Le manque d’audace à gauche est terrible à l’heure actuelle. Vous vous rappelez comme les sociaux-démocrates ont été contents quand le régime soviétique s’est effondré, et avec lui les partis communistes d’Europe Occidentale ? Je leur ai dit : « Vous êtes stupides. La prochaine chute, c’est la vôtre, le capital avait seulement besoin de vous parce qu’il y avait la menace communiste. » Et, au lieu de se radicaliser, ils ont au contraire glissé à droite. Ils sont devenus sociaux-libéraux. Maintenant, que l’on vote social-démocrate ou à droite, c’est la même chose. Tous disent : « Nous ne pouvons rien faire, c’est le marché qui décide, les agences de notations, le super parti du capital des monopoles. »

Nous voyons même des segments importants de la gauche radicale accepter cela par crainte ou désarroi. Il y a même des gens qui se font appeler « communistes », mais disent qu’ils ne peuvent être qu’une aile gauche de la social-démocratie. C’est toujours la même logique d’accommodation du capitalisme. Une logique du « moins pire ». « C’est imposé par l’Europe » est l’argument par excellence. « L’Europe, ce n’est pas bon, mais la destruction de l’Europe ce serait pire. » Mais aller de moins pire en moins pire, c’est en arriver in fine au « plus pire ». Il y a deux ans, on disait aux Grecs, allez, une petite cure d’austérité et ça ira ! On en est à la quantième ? La huitième ?

Quels pourraient être les mots d’ordre de « l’alliance sociale et

politique » que vous prônez ?

L’idée générale est la création d’un bloc anti-monopoles. Il faut un projet global qui remette en question le pouvoir des « monopoles généralisés » (voir première partie de cette interview dans Solidaire n°38). Nous ne pouvons pas rêver que les individus puissent changer le monde juste par le miracle de leur action individuelle – idée que l’on retrouve dans plusieurs mouvements socialistes et chez des philosophes comme Toni Negri.

Cela commence par le fait d’expliquer qu’il existe des alternatives aux politiques d’austérité. Sous une forme populaire, cela revient à casser le discours du capital de « compétitivité et modération salariale ». Pourquoi ne pas dire l’inverse, que les salaires ne sont pas suffisants et les profits trop gros ?

Dans le meilleur des cas, cela mène à une légère réduction des

inégalités…

Ce n’est naturellement pas assez. Une gauche authentique doit inverser le désordre social produit par les monopoles. Des stratégies pour assurer l’emploi maximal et garantir des salaires convenables, allant de pair avec la croissance. C’est tout simplement impossible sans exproprier les monopoles. Les secteurs clés de l’économie doivent donc être nationalisés. Les nationalisations sont, dans une première étape, des étatisations, le transfert de la propriété du capital privé à l’État. Mais l’audace consiste ici à « socialiser » la gestion des monopoles nationalisés.

Prenons ces monopoles qui contrôlent l’agriculture, les industries chimiques, les banques et la grande distribution. Les « socialiser » signifie que les organes de gestion comprennent des représentants des agriculteurs, des travailleurs de ces anciens monopoles bien sûr, mais aussi des organisations de consommateurs et des pouvoirs locaux (concernés par l’environnement, mais aussi l’école, le logement, les hôpitaux, l’urbanisme, le transport…)

Une économie socialiste ne se limite pas à la socialisation de son management. Le socialisme n’est pas juste le capitalisme sans les capitalistes. Il doit intégrer la relation entre l’homme, la nature et la société. Continuer dans la forme que le capitalisme propose revient à détruire l’individu, la nature et les peuples.

Que faites-vous de Wall Street et de la City ?

Il faut une « définanciarisation ». Un monde sans Wall Street, pour reprendre le titre du livre de François Morin. Cela implique impérativement la suppression pure et simple des fonds de spéculations et des fonds de pensions, devenus des opérateurs majeurs dans la financiarisation. L’abolition de ces derniers doit se faire au bénéfice d’un système de retraites par répartition. Il faut repenser entièrement le système bancaire. Ces dernières décennies, le système bancaire est devenu beaucoup trop centralisé et seuls quelques géants font la loi. Dès lors, on pourrait concevoir une « banque de l’agriculture », ou une « banque de l’industrie » dans lesquelles les conseils d’administration élus sont composés des clients industriels et des représentants des centres de recherche et des services de l’environnement.

Comment voyez-vous le rôle de mouvements comme Occupy, les

Indignés et les syndicats dans la lutte contre les monopoles ?

Qu’il y ait aux États-Unis un mouvement comme Occupy Wall Street est un signal magnifique. Que l’on n’accepte plus comme ça les injonctions « il n’y a pas d’alternative » et « l’austérité est obligatoire » est très positif. Idem pour les Indignés en Europe. Mais ce sont des mouvements qui restent faibles, qui ne recherchent pas suffisamment des alternatives. Les syndicats jouent un rôle important, mais ils doivent se redéfinir. Les mots d’ordre d’il y a cinquante ans sont dépassés. Il y a cinq décennies, quatre travailleurs sur cinq avaient un emploi sûr et stable, et le chômage n’existait quasiment pas. Aujourd’hui, seuls 40 % ont un job stable, 40 % travaillent avec un contrat précaire et 20 % sont au chômage. La situation est radicalement différente. Les syndicats ne peuvent donc pas se limiter à des revendications qui ne concernent que la moitié de la classe des travailleurs. Il est absolument nécessaire que l’on prenne en compte le droit des chômeurs et des personnes sous contrat précaire. Il s’agit souvent de gens d’origine immigrée, de femmes et de jeunes.

Comment voyez-vous la relation entre la lutte des classes dans le

Nord et dans le Sud ?

Les conflits capitalisme/socialisme et Nord/Sud sont indissociables. Le capitalisme est un système mondial et les luttes politiques et sociales, si elles veulent être efficaces, doivent être menées simultanément dans l’arène nationale et sur le plan mondial. C’est-ce que Marx voulait dire avec « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ». Être communiste veut également dire être internationaliste.

Il est absolument indispensable d’intégrer la question du climat, des ressources naturelles et de l’environnement dans le conflit Nord-Sud. L’appropriation privée de ces ressources et l’usage abusif de la planète mettent en danger le futur de toute l’humanité. L’égoïsme des oligopoles dans le Nord a été brutalement exprimé par Bush qui a déclaré « The American way of life is not negotiable » (le mode de vie américain n’est pas négociable). Cet égoïsme revient à nier l’accès aux ressources naturelles au Sud (80 % de l’humanité). Je crois que l’humanité ne pourra pas s’engager sérieusement dans la construction d’une alternative socialiste si l’on ne change pas ce « way of life » dans le Nord, ce qui ne veut pas dire que le Sud n’a qu’à patienter. Au contraire, les luttes dans le Sud réduisent la rente impérialiste et affaiblissent la position des monopoles dans le Nord, ce qui renforce les classes populaires du Nord dans leur lutte pour la socialisation des monopoles. L’enjeu dans le Nord est alors que l’opinion générale ne doit pas se limiter à la défense de ses privilèges vis-à-vis des peuples du Sud.

Les économies de pays émergents comme la Chine, le Brésil, la

Russie et l’Afrique du Sud ne menacent-elles pas déjà quelque

peu le pouvoir des « monopoles généralisés » ?

Depuis 1970, le capitalisme domine le système mondial par cinq avantages : le contrôle de l’accès aux ressources naturelles, le contrôle de la technologie et de la propriété intellectuelle, l’accès privilégié aux médias, le contrôle du système financier et monétaire et, enfin, le monopole des armes de destruction massive. J’appelle ce système « apartheid on a global scale » (apartheid à l’échelle mondiale). Il implique une guerre permanente contre le Sud, une guerre entamée en 1990 par les États-Unis et ses alliés de l’OTAN lors de la première Guerre du Golfe. Or les pays émergents, surtout la Chine, sont en train de déconstruire ces avantages. D’abord, la technologie. On passe de « Made in China » à « Made by China ». La Chine n’est plus l’atelier du monde pour des succursales ou les associés du grand capital des monopoles. Elle maîtrise la technologie à développer par elle-même. Dans certains domaines, notamment les domaines d’avenir de l’automobile électrique, le solaire, etc., elle possède des technologies de pointe en avance sur l’Occident.

Par ailleurs, la Chine laisse le système financier mondialisé se détruire. Et elle finance même son autodestruction en finançant le déficit américain et en construisant en parallèle des marchés régionaux indépendants ou autonomes à travers le « groupe de Shanghai », qui comprend la Russie, mais potentiellement aussi l’Inde et l’Asie du Sud-Est. Sous Clinton, un rapport de la sécurité américaine envisageait même la nécessité d’une guerre préventive contre la Chine. C’est pour faire face à cela que les Chinois ont choisi de contribuer à la mort lente des États-Unis en finançant leur déficit. La mort brutale d’une bête de ce genre serait trop dangereuse.

Et les pays d’Amérique du Sud ?

Les démocraties populaires en Amérique latine ont sûrement affaibli la rente impérialiste. Mais ils auront des difficultés pour aller plus loin dans leur développement tant qu’ils berceront l’illusion d’un développement national capitaliste autonome. On le voit clairement en Bolivie, en Équateur ou au Venezuela. On le voit moins au Brésil parce que c’est un très grand pays qui a des ressources naturelles gigantesques. Ils ont amorcé la coopération entre eux avec l’ALBA. Mais l’ALBA reste très modeste jusqu’à présent en comparaison de la coopération militaire, économique et diplomatique du groupe de Shanghai, qui se déconnecte de l’économie mondiale dominée par les monopoles occidentaux. Par exemple, rien n’y est payé en dollars ou en euros. L’Amérique du Sud peut aussi se « découpler » du capitalisme des monopoles. Ils ont des possibilités techniques et les ressources naturelles pour faire du commerce Sud-Sud. Ce qui était impensable il y a plusieurs décennies.

Interview de Ruben RAMBOER

SOURCE : 
http://www.ptb.be/weekblad/artikel/interview-samir-amin-1-le…
et
http://www.ptb.be/weekblad/artikel/interview-de-samir-amin-2…

Version raccourcie d’une interview de Samir AMIN

parue dans Etudes marxistes n° 99.

Lire aussi Samir AMIN, « Sortir de la crise du capitalisme ou sortir du capitalisme en crise ? », Le Temps des cerises, 2009.

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 11 novembre, 2012 |Pas de commentaires »

TRANSHUMANISME: L’HOMME « REPARE ET AUGMENTE » A-T-IL ENCORE BESOIN DU DIVIN ? (Chems Eddine CHITOUR / legrandsoir.info)

Transhumanisme :

TRANSHUMANISME: L'HOMME l’homme « réparé et augmenté »

a-t-il encore besoin du divin ?

arton18245-cb50e DIEU dans REFLEXIONS PERSONNELLES
Chems Eddine CHITOUR

« … Tout est affaire de décor. Changer de lit, changer de corps. A quoi bon puisque c’est encore Moi qui moi-même me trahis (…) Est-ce ainsi que les hommes vivent » 
Louis Aragon (Le Roman inachevé, 1956)

 

Une nouvelle révolution est en train de se dérouler dans les

laboratoires, une révolution sans bruit, sans mort mais qui est

lourde de signification pour l’avenir de l’humanité.

Les scientifiques parlent de supprimer les causes de la mort en

« réparant » l’homme, mieux encore en « augmentant » ses

capacités au-delà de ses capacités naturelles. Cette science : le

transhumanisme est un tournant majeur dans la destinée

humaine. Elle pose cependant des problèmes éthiques voire

religieux.

Qu’est-ce que le transhumanisme ?

Le transhumanisme est un mouvement intellectuel international prônant l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains. Le transhumanisme considère certains aspects de la condition humaine tels que le handicap, la souffrance, la maladie, le vieillissement ou la mort subie comme inutiles et indésirables.

La quête d’immortalité date de l’Épopée de Gilgamesh ou les quêtes de la fontaine de Jouvence et de l’élixir de longue vie, au même titre que tous les efforts ayant visé à empêcher le vieillissement et la mort, en sont l’expression. (…) Nikolai Fyodorov, un philosophe russe du XIXe siècle, soutenait l’idée d’un usage de la science à des fins d’extension radicale de la durée de vie, d’immortalité ou de résurrection des morts.

Le biologiste Julian Huxley, semble être le premier à avoir utilisé le mot « transhumanisme ». En 1957, il définit le transhumain comme un « homme qui reste un homme, mais se transcende lui-même en déployant de nouveaux possibles de et pour sa nature humaine ». Les transhumanistes s’engagent dans des approches interdisciplinaires pour comprendre et évaluer les possibilités de dépasser les limitations biologiques. (Encyclopédie Wikipédia)

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Le bonheur à tout prix

Les « miracles » qui donnent des espérances à des personnes abimées deviennent monnaie courante. A titre d’exemple, on apprend que les scientifiques de l’Université d’Harvard ont créé une peau cybernétique composée de chair cultivée en laboratoire intégrée de nano-fils qui ont les mêmes propriétés de « détection » que la peau humaine. Le but de cette invention est la fusion de la peau avec l’électronique de manière à ce qu’il devient difficile de déterminer où se termine la peau et où commence l’électronique. Bien sûr, il ne s’agit pas de construire un Terminator mais de créer un remplacement à la peau humaine pour pouvoir l’implanter par exemple des grands brulés. (1)

«  Lève-toi et marche. » C’est ce que pourront peut-être entendre dès 2014 des personnes paralysées des membres inférieurs quand elles se seront équipées de cet exosquelette robotisé particulièrement léger et transportable. Il permet à des paraplégiques de rester debout, de marcher, de sauter et de monter des marches. Voilà une nouvelle qui pourrait les réjouir, et elle émane tout droit de la Vanderbilt University de Nashville (États-Unis) : des scientifiques y ont conçu un exosquelette robotisé qui permet à ces patients de se ternir droit, de marcher, de sauter ou de monter des marches. (2)

Même le cerveau n’y échappe pas ! Voir le cerveau penser ! Montrer l’activité du cerveau s’appliquant à une fonction telle que parler, lire, compter ou simplement penser, voilà désormais ce que rendent possible les progrès récents de l’imagerie par résonance magnétique, l’IRM. Qu’il s’agisse de la perception musicale, des processus inconscients à l’origine de nos décisions, du développement du cerveau in utero, de l’étude des interactions entre gènes et environnement, de l’étude des anomalies pouvant être à l’origine de certaines maladies psychiatriques, les nouvelles techniques de la « neuro-imagerie » ouvrent des champs d’étude infinis et posent à l’éthique des questions inédites.. (3)

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Quelle humanité voulons-nous ?

« Avec les avancées technologiques, écrit Hervé Chneiweiss, nos corps réparés vont s’artificialiser. Les prothèses implantées et les dispositifs miniaturisés tendent à faire partie intégrante de l’individu. L’homme, au sens générique, l’être humain est un inventeur d’artéfacts. Créer des prothèses ou des orthèses, des choses qui nous servent à faire mieux, plus facilement, des outils qui nous servent à faire mieux ce que nous savons faire moins bien, on le fait en permanence. Aujourd’hui, le portable est à l’extérieur de nous, il sert à téléphoner, à voir son agenda, à prendre des notes, etc. peut-être que demain, une partie du portable va être à l’intérieur de nous, après, cela dépendra de chacun.

Aujourd’hui, tous les PDG de grosses boîtes se font implanter, sous la peau, une petite puce avec un code-barres pour qu’avec un GPS on puisse les localiser s’ils sont enlevés. Coder des informations, aujourd’hui on est capable par exemple dans le cortex occipital, pour des gens qui ont perdu la vue, pas de façon congénitale mais à l’âge adulte, de coder suffisamment d’informations pour qu’un aveugle acquis puisse se déplacer dans un espace sans buter sur les objets. Dans les dix prochaines années, cela va se raffiner et cela permettra certainement d’avoir des prothèses beaucoup plus performantes pour permettre à des malentendants ou à des sourds d’entendre, en tout cas de percevoir des sons, à des aveugles de percevoir l’espace autour d’eux. (…) Un corps transformé générera un esprit transformé » (4)

 De l’homme réparé, à l’homme augmenté

C’est seulement une question de quantité de vie voire de confort de vie ». « Personne, écrit Hervé Chneiweiss, ne résiste à la tentation d’être augmenté si cela ne comporte pas de risques. Modifié par qui, modifié par quoi, modifié pour qui et comment ? Des milliers d’humains sont des hybrides homme/hommes avec le tissu greffé d’un autre Des millions d’hommes sont des hybrides hommes /machines qui vivent avec un tissu artificiel greffé ».. La biologisation des phénomènes sociaux comme la volonté de lire le texte ultime de l’individu – l’ADN – parait dangereuse. « Lire l’avenir d’un individu dans son génome comme les autres le lisent dans les lignes de la main est ce vraiment là le signe d’un progrès de cette humanité ? Une carte d’identité génétique individuelle précise, complète et fiable est à notre portée et le risque est grand d’y associer la croyance de lire le vivre de la vie. Mais qui en serait le lecteur et pour quel usage ? » (4)

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Transhumanisme, éternité et place des religions

Justement qui en serait le lecteur ? Quel est la place de la spiritualité si nous n’avons plus besoin du secours de la religion- comme nous le promet cette science conquérante- pour vivre, bien vivre et être éternel ? On dit que la plupart des transhumanistes sont athées. Une minorité de transhumanistes, cependant, suivent des formes libérales de traditions de la philosophie orientale comme le bouddhisme et le yoga ou ont fait fusionner leurs idées transhumanistes avec des religions occidentales établies telles que le christianisme libéral.

La majorité des transhumanistes sont des matérialistes qui ne croient pas en une âme humaine transcendante. Beaucoup croient en la compatibilité entre les esprits humains et le matériel informatique, avec l’implication théorique que la conscience humaine serait un jour transférée dans des médias alternatifs, une technique spéculative communément connue comme téléchargement de l’esprit.

Le premier dialogue entre le transhumanisme et la foi était l’objectif d’un séminaire académique ayant eu lieu à l’Université de Toronto en 2004. Au passage, rien de tel n’a été engagé dans l’Islam, les musulmans devant le train de la science regardent ailleurs. Les critiques religieuses occidentales ont pris en défaut la philosophie du transhumanisme comme n’offrant aucune vérité éternelle ni une relation avec le divin. Elles ont argumenté qu’une philosophie dépossédée de ces croyances laisse l’humanité à la dérive dans une mer brumeuse du cynisme postmoderne et de l’anomie.

Les transhumanistes soutiennent l’émergence et la convergence de techniques telles que la nanotechnologie, la biotechnologie, les techniques de l’information et de la communication et la science cognitive (NBIC) ainsi que d’hypothétiques sciences future comme la réalité simulée, l’intelligence artificielle forte, le téléchargement de l’esprit et lacryonique. Ils pensent que les humains peuvent et doivent utiliser ces techniques pour devenir plus que « des humains ». Une déclaration du Vatican de 2002, intitulée « Communion et service, les personnes humaines créées à l’image de Dieu » stipule que « changer l’identité génétique de l’homme, en tant que personne humaine, par la production d’un être infra-humain est radicalement immoral » ajoutant que « la création d’un surhomme ou d’un être spirituel supérieur » est « impensable » puisque la véritable amélioration ne peut survenir que par l’expérience religieuse et la théosis.

« Le transhumanisme est-il une nouvelle religion ?, écrit Johann Roduit Docteur en droit et éthique biomédical de l’Université de Zurich. Les questions sur le futur de notre humanité envahissent gentiment la presse francophone (suisse romande en particulier). Si le projet transhumain est un succès, l’être humain pourrait se transformer en une nouvelle espèce : le post-humain, « un descendant d’Homos Sapiens, dont les capacités auront tellement dépassé celles de l’Homme qu’il ne fera plus partie de la même espèce » Le théologien Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955), par exemple, fut l’un des premiers à considérer sérieusement le futur de l’évolution humaine. Ces thèmes sont aujourd’hui tous repris par les transhumanistes d’une manière ou d’une autre. (5)

« Cependant, pour le transhumanisme, l’immortalité s’acquiert à travers une transformation technologique, alors que pour le Christianisme, elle découle de la résurrection de la chair à travers le Christ.(…) En outre, dans le transhumanisme, l’idée que l’Homme ait besoin d’être sauvé, est bien présente. Cependant, la grâce divine a été remplacée par le savoir humain. (…) Dans le transhumanisme, le salut vient de l’ingénuité humaine, et non du cadeau divin.

Les atouts souvent réservés à Dieu, tels que l’omniprésence, l’omnipotence et l’omniscience, sont maintenant des caractéristiques convoitées par les transhumanistes. Pour eux, nouvelles et futures technologies nous permettraient de les acquérir. Est-ce que ces nouveaux pouvoirs seront au service de soi ou d’autrui ? Car, avec ces nouvelles facultés, viendront de nouvelles responsabilités. C’est pourquoi certains parlent déjà d’améliorations morales, qui pourraient se réaliser à l’aide de médicaments. Mais ici, l’Homme perdrait peut-être sa liberté et son libre arbitre. (5)

Conclusion

Un des rares points positifs que le défi transhumaniste et les nouvelles technologies nous posent, est qu’ils nous obligent à nous questionner sur le fondement de nos croyances, de nos espérances et de nos valeurs. Le transhumanisme n’est peut-être pas une religion au sens conventionnel du terme, mais comme une religion, il nous offre quelque chose en quoi nous pouvons mettre notre foi et notre confiance. Comme la religion, il nous promet transcendance, mais à la différence de celle-ci, cette transcendance est acquise à travers nos propres moyens technologiques, et non à travers Dieu. La question se pose donc : faut-il mettre notre espérance, confiance, et foi en la vision du monde transhumaniste ou devons-nous faire la différence entre le « physique » et le spirituel, soit pour le croyant entre le corps et l’âme et là le transhumanisme n’apporte pas de réponse.

Nanotechnologies, biologie synthétiques, informatique et cognition. Les récentes avancées de la recherche sont suffisamment impressionnantes pour apporter leur lot d’idées et de mythes. Toutes ces technologies se complètent et se mêlent, et leur hybridation se manifeste à tous les niveaux. Ce métissage des technologies, c’est ce qu’on nomme la « convergence ».

Pour certains enthousiastes comme Ray Kurzweil, nous sommes au bord d’une révolution à côté de laquelle l’apparition de la civilisation à Sumer fait figure de fait-divers. D’autres, comme Francis Fukuyama, considèrent le transhumanisme comme « l’idée la plus dangereuse du monde ». En effet, raisonne-t-il si on commence à altérer la nature humaine, il n’existe plus de projet universel, donc plus de fin de l’histoire à atteindre, et surtout plus d’éthique universelle. Quoiqu’il en soit le problème est vaste. Il est probable que les découvertes Nbic vont altérer considérablement l’homme, la société, et même l’environnement terrestre. Et si l’éthique d’une société posthumaine ne pouvait être mise en place que par des intelligences posthumaines ? (6)

Dans une perspective transhumaniste,

dans quelle nature allons-nous évoluer ?

La place de la « nature » qui environne l’humain devra rester ce qu’elle est depuis toujours, un cocon qui nous est absolument nécessaire pour survivre et nous développer, une maison qui nous protège et dont nous devons respecter ou maintenir les équilibres à force d’écologie. Certains apprentis sorciers veulent aussi transformer la nature par la géo-ingénierie comme par exemple changer le climat, ce qu’ont fait les Chinois pour les Jeux olympiques de Pékin.

Devenir immortel !

Dépasser les limites de son individualité, être qui bon nous semble. On sait que le « souhait de devenir immortel » n’est pas « au cœur » de la pensée transhumaniste, il l’est au coeur de la pensée humaine depuis au moins le mythe de Gilgamesh, la plus ancienne trace d’écriture que nous possédions. Cela ne m’étonne guère, parce qu’il me semble que tout notre être est tourné contre cette perspective insupportable que nous est la perspective de la mort.

Nous devons cependant nous méfier d’une nouvelle forme d’eugénisme qui, sous prétexte de régler une anomalie, développe dans les faits une sélection non naturelle.

La différence est fine entre un eugénisme négatif – penser à l’aryen du IIIe Reich – et la sélection positive pour corriger ou éviter une anomalie génétique Ce que le IIIe Reich voulait faire brutalement, la technique le fait d’une façon soft. Est-ce alors la fin de l’homme au profit de nouvelles espèces ; les esclaves, les seigneurs…?

A titre d’exemple, aux États-Unis, plus de 1300 brevets portent directement sur des cellules souches plus ou moins modifiées. Le brevetage du vivant est une réalité. Pour Hervé Chneiweiss, le formatage systématique des individus et la « nouvelle forme d’eugénisme » promus par « l’idéologie productiviste » sont aussi les signes d’un « corps social malade ».

Les religions, devraient – de mon point de vue – montrer que la transcendance n’interdit pas d’aller vers la science pour réparer le corps, mais que l’existence de l’homme est un miracle non seulement en termes d’insufflation de la vie mais même au vu des millions de contraintes physico-chimiques surmontées pour qu’il naisse. Se substituer au divin – pour les croyants -, cela devrait être autre chose.

Nous attendons l’argumentaire des religieux de toutes les religions notamment des oulémas « officiels » plus promptes à dégainer l’anathème ou l’arme fatale de la fetwa ( avis religieux) que de proposer une alternative à des croyants en perte de repère et perturbés dans leur foi par une science, qui par ses avancées, ne s’arrête pas de conquérir et d’offrir des « miracles » à l’homme qui investit plus dans le temporel que dans le spirituel.

Chems Eddine CHITOUR

 

legrandsoir.info

1. http://www.komrod.com/tag-terminator 4septembre 2012

2. Lève-toi et marche Futura science 2.11.2012 http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/medecine/d/un-exosq… - xtor=EPR-17-[QUOTIDIENNE]-20121102-[ACTU

3. Denis Le Bihan : Le cerveau de cristal Ed. Jacob octobre 2012

4. Hervé Chneiweiss: L’Homme réparé p.213. Editions Plon 2012

5. http://www.huffingtonpost.fr/johann-roduit/le-transhumanisme…
http:://fr.wikipedia.org/wiki/Transhumanisme – cite note-Hugues 2005-22
http://fr.wikipedia.org/wiki/Transhumanisme cite note-Ledford 2005-50 ou le mormonisme
http://fr.wikipedia.org/wiki/Transhumanis-me - cite note-imminst-48.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Transhumanisme - cite note International Theological Comm.

6. Rémi Sussan: NBIC, Les nouvelles frontières de la pensée Les influences.fr 4 mai 2009,

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 10 novembre, 2012 |Pas de commentaires »

OBAMA: APOCALYPTO, NOW ! (Ariane WALTER / legrandsoir.info)

OBAMA : Apocalypto, now !

OBAMA: APOCALYPTO, NOW ! (Ariane WALTER / legrandsoir.info) dans REFLEXIONS PERSONNELLES apocalypse

(Ariane WALTER)

Le seul caractère positif que je trouve à cette élection est le fait que ceux qui ont voté OBAMA l’ont fait en pensant qu’ils votaient plus « à gauche » qu’en votant ROMNEY. Je sais que la gauche n’existe pas aux Etats-Unis, empire qui s’effondre pour cette raison même : mentalement, ils sont bornés. Leur ancienne immensité les limite. Héritiers du Mayflower, dans l’opium de leurs prières et de leurs mantras, dans les fastes de leur orgueil mité, avec leurs hordes de SDF plus nombreuses que celles des royaumes indiens qu’ils ont détruits. Incapables d’évoluer. Incapables de comprendre que le seul domaine qu’il leur reste à dominer est celui de leur démesure, de leur égoïsme en un temps où New York est frappée, agenouillée comme la vulgaire Haïti. Bon baisers de Kyoto.

Ce ne sont pas les civilisations qui sont mortelles, grandeur et décadence, car une civilisation est toujours immense, éternellement, ce sont les recettes d’autrefois quand on veut les appliquer à aujourd’hui. Les anciens commerces. Les anciennes organisations. Les anciennes dominations. Quand on ne veut pas évoluer, on est cuit. Les Etats-Unis veulent vivre en 2012 comme en 1950 du temps du rêve américain. Qu’ils soient en plein cauchemar est pour eux difficile à concevoir et à avouer.

Alors ils ont décidé de faire comme si

Il faut cependant distinguer pour éviter toute confusion. On ne peut plus dire désormais « les Américains », les « Israéliens », les « Français »… Il y a une différence totale entre peuples et dirigeants.

Le peuple américain, comme tous les peuples, est une longue file de kapos et de malheureux qu’une gouvernance de puissants trompe et bouffe à sa guise. Il y en a qui s’en tirent mieux que d’autres mais un nombre incalculable est promis au sacrifice.

En France aussi, comme aux Etats-Unis, en votant Hollande, les Français ont cru voter à gauche.

Ce qui tend à prouver que ni les US, ni la France ne sont à droite, comme on nous le dit. La droite de DASSAULT qui pense que la Grèce a des malheurs à cause des homosexuels !

Mais ceux qui se disent végétariens doivent faire attention quand ils votent pour des censés marchands de légumes qui en réalité sont des bouchers. Il va falloir qu’ils ouvrent les yeux. Malgré la propagande. Malgré ces gouvernances qui sont depuis longtemps dirigées par les mafias de la drogue, CIA en tête. Le gouvernement des Etats-Unis est un parrain. Je vous conseille l’impeccable démonstration qu’en fait Peter Dale Scott dans son dernier livre : « American War machine ».

En regardant autour de moi, je ne peux m’empêcher de penser au film de MEL GIBSON« Apocalypto ». Un film remarquable. Complètement détaché de toute propagande d’extrême-droite. Au contraire. Que j’aime malgré son extrême violence.

Ses premières images nous montrent une tribu de l’ancien empire Maya perdue dans la forêt et vivant , heureusement, joyeusement, dans un équilibre naturel . Ils ne savent pas ce qui vient vers eux. Des soldats de la Mexico triomphante où les dieux veulent boire le sang des hommes. Qui vont les transformer en esclaves. Les utiliser, les déchiqueter.

C’est exactement ce que je ressens quand je me promène dans

ces rues calmes avec cette vie plaisante qui nous environne

Tout appartient à une douceur ancienne. Mais le mal est présent pour qui sait le lire : dans ces centres commerciaux beaucoup moins fréquentés, dans ses rayons où plus rien ne se regarde de la même façon : ses fruits sans goût venus d’Espagne, ces salades irradiées, ces OGM dissimulés, ces viandes issus d’animaux torturés qui ne vivent que dans des cages. Ne pouvant monter dans sa voiture sans se dire : « Jusqu’à quand les hommes pourront-ils se payer de l’essence pour aller travailler ? », ne pouvant passer devant ces plaques de cuivre brillant « Médecin » sans savoir qu’ils sont avant tout les représentants de Big Pharma, que le cancer ne se guérit pas mais se cultive, que les vaccins qui autrefois nous sauvaient sont des menaces. Que les lois qui nous protégeaient s’effondrent…

Pourtant ce monde est riche. Jamais l’humanité n’a été aussi savante et avancée. Et paradoxalement c’est à ce moment-là qu’elle est mise sur le flanc par un petite groupe de prédateurs incapables de gérer une communauté, incapables de comprendre que s’ils nous tuent ils tomberont avec nous.

OBAMA est élu

Prix Nobel de la Paix avec notre Europe .. . Le grand maître des drones.

Chomsky a dit à son sujet : « Quand quelqu’un déplaisait à Bush, il le faisait enlever et torturer. Quand quelqu’un déplait à Obama, il le fait tuer. »

On va voir ce qui se passe en 2013. Si toute l’Amérique , comme prévu, va être dans l’obligation d’avoir des puces RFID sous la peau…En France, bientôt, toutes les voitures seront « chipées ». Vous ne ferez plus un tour de roue sans que cela soit sur un écran.

Voilà pourquoi il importe de participer à la première journée de grève générale dans laquelle s’engage une grande partie de l’Europe.

Pour la première fois une grève Européenne ! Même si l’on ne croit pas à l’efficacité de ces « promenades » citoyennes, on ne peut qu’être ému devant cette première fois.

L’Europe des peuples dit « Non » à l’Europe des banques. Elle dit « Non » à la mafia mondiale du NWO.

Le 14 novembre 2012 !

C’est une date inscrite dans l’histoire de notre Histoire

Sa force, son écho dépendent de nous. Levons-nous contre le plus grand péril qui ait jamais menacé nos libertés et nos démocraties.

Sinon, écoutons-les venir, jusqu’à nos maisons, jusqu’à nos enfants…

Si nous ne faisons rien : Apocalypto, now !

Ariane WALTER

legrandsoir.info

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 10 novembre, 2012 |Pas de commentaires »

NUCLEAIRE: PEKIN EN PASSE D’AVOIR UNE DISSUASION EN MER…MAIS LE SECRET DEMEURE (Commission d’Examen Economique et de Sécurité des Etats-Unis)

Nucléaire:

NUCLEAIRE: PEKIN EN PASSE D'AVOIR UNE DISSUASION EN MER...MAIS LE SECRET DEMEURE (Commission d'Examen Economique et de Sécurité des Etats-Unis) dans REFLEXIONS PERSONNELLES chine

Pékin en passe d’avoir une dissuasion

en mer…mais le secret demeure

WASHINGTON – La Chine est en passe de disposer pour la première fois d’une dissuasion nucléaire en mer crédible, grâce à de nouveaux sous-marins et missiles, mais le secret entourant son arsenal et la politique de Pékin restent sources d’ambiguïté, relève un projet de rapport américain.

La Chine est le sur le point d’obtenir une triade nucléaire crédible de missiles intercontinentaux terrestres, de sous-marins lanceurs d’engins et de bombes nucléaires larguées par bombardiers, note la Commission d’Examen Economique et de Sécurité Etats-Unis (USCC) dans cette ébauche de rapport obtenu vendredi par l’AFP.

Le rapport annuel de la commission doit être officiellement remis au Congrès américain mercredi 14 novembre 2012.

Depuis des décennies, la marine chinoise dispose d’une capacité nucléaire en mer symbolique avec un seul vieux sous-marin et missiles. Mais celle-ci pourrait bientôt devenir opérationnelle, note le rapport.

Deux sous-marins de la nouvelle classe Jin, sur les cinq prévus, sont déjà livrés et un nouveau missile intercontinental qui doit les équiper, le JL-2 pourrait atteindre sa capacité opérationnelle initiale d’ici les deux prochaines années.

Puissance nucléaire depuis 1964, Pékin se repose essentiellement sur 50 à 75 missiles balistiques intercontinentaux basés à terre et continue des les moderniser notamment avec des dispositifs de leurres et de brouillage.

La Chine dispose également d’une vingtaine de bombardiers stratégiques capables de larguer des bombes atomiques, selon la Fédération des Scientifiques Américains (FAS) citée dans le rapport.

Malgré les plaidoyers de Washington pour une plus grande transparence de la part des Chinois, qui ont ouvert les portes de leur centre de commandement des forces nucléaires au chef du Pentagone, Robert Gates, début 2011, l’arsenal chinois reste toutefois l’objet de spéculations, pointe l’USCC.

Les évaluations de la part des observateurs occidentaux, qui vont de 100 à 500 têtes nucléaires mais s’accordent sur un consensus autour de 240 têtes, reposent lourdement sur des suppositions, regrette la commission.

De même, le processus de décision menant à une éventuel recours à la bombe atomique et donc à la sécurité qui en découle restent obscurs, notamment sur la question de savoir si la Chine dispose d’une règle dite des deux hommes nécessaire pour déclencher le feu nucléaire.

Autre source d’inquiétude, la relation entre le gouvernement et les généraux.

Ce qui m’inquiète le plus sont les décalages qui ont tendance à se produire entre le gouvernement et l’armée, a confié l’ancien numéro deux des forces américaines, le général James Cartwright, lors de son audition par l’USCC.

Le test d’un missile antisatellite en 2007 et le premier vol d’essai de l’avion furtif J-20 en pleine visite du secrétaire américaine à la Défense début 2011 avaient semblé prendre de court les dirigeants chinois, selon la commission.

(©AFP / 09 novembre 2012 18h24)                                                                                              

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Des soldats chinois devant un missile nucléaire.
Des soldats chinois devant un missile nucléaire. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS

Pékin aurait construit depuis 1995 une «grande muraille

souterraine» de 5.000 km pour protéger son arsenal.

coeur- CHINELes dirigeants de la Chine communiste tiennent enfin leur Grande Muraille, invisible pour les yeux celle-là. La presse officielle chinoise vient en effet de rendre compte d’une incroyable nouvelle, tant par l’ampleur de l’ouvrage que par sa divulgation elle-même.

Selon le Journal de la Défense nationale, l’Armée Populaire de Libération (APL) aurait terminé le creusement d’un gigantesque tunnel de 5.000 kilomètres de long destiné à abriter ses missiles nucléaires. En Chine, rien n’est jamais petit, mais la longueur d’un tel ouvrage souterrain laisse pantois. D’autant qu’il est précisé que sa profondeur peut atteindre 1.000 mètres. Il se situerait dans les zones montagneuses du nord du pays.

Des dizaines de milliers de soldats auraient été mobilisés pour sa construction depuis 1995. À cette époque, les experts se rappellent qu’un article discret avait évoqué l’affectation de 10.000 soldats chinois à des travaux au profit de la «deuxième artillerie». Le vocable englobe la force nucléaire chinoise, mais aussi des missiles conventionnels. En 2008, un nouveau reportage de la télévision officielle chinoise CCTV avait de nouveau parlé de grands chantiers souterrains destinés à protéger les forces stratégiques chinoises contre une attaque nucléaire.

La presse chinoise estime que ce tunnel de tous les records serait destiné à garder une capacité de seconde frappe si le pays était victime d’une attaque nucléaire. La doctrine nucléaire chinoise a toujours été de «non-emploi en premier» avec un arsenal juste «suffisant» et destiné à l’autodéfense. Pékin s’engage aussi à ne pas l’utiliser ou menacer de l’utiliser contre les pays qui ne détiennent pas d’armes nucléaires.

 Affirmation de puissance

Dans le budget chinois de la Défense à deux chiffres, des moyens financiers importants sont cependant mis à disposition de la «deuxième artillerie». Et la Chine a déjà construit plusieurs sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, même s’ils ne sont pas encore opérationnels, pour mener des patrouilles de dissuasion. Il semble ainsi que la marine ne maîtrise pas encore la difficile technique d’un tir de missile depuis une plate-forme sous-marine.

Un journal de Hongkong suggère que la révélation de cette cache d’armes géante est un signe de plus de la volonté d’affirmation de la puissance chinoise. L’article militaire évoque lui-même le concept osé de «grande muraille souterraine». Il est vrai que, sur le plan de la distance, on n’en est pas très loin, puisque le fameux ouvrage élevé pour protéger l’empire des invasions du Nord est long de 6.700 kilomètres (voire 8 800 selon de récentes découvertes). Le souterrain à missiles n’en fait que 5 000 mais, après tout, l’APL n’a peut-être pas fini de creuser.

« LE FIGARO »                          

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 9 novembre, 2012 |Pas de commentaires »

PLATEFORME CONTRE LE TRANSATLANTISME (no-transat.be / Le Grand Soir)

Plateforme contre le transatlantisme

PLATEFORME CONTRE LE TRANSATLANTISME (no-transat.be / Le Grand Soir) dans REFLEXIONS PERSONNELLES europe

arton18159-5d780 CONSEIL ECONOMIQUE TRANSATLANTIQUE dans REFLEXIONS PERSONNELLES
no-transat.be

Encore une crapulerie préparée en douce par l’Union Européenne : un traité de libre-échange avec les Etats-Unis. Le quotidien Le Monde en profitera-t-il pour nous offrir le titre : « Nous sommes tous des Mexicains » ? – LE GRAND SOIR

Dans le plus grand silence, l’Union Européenne et les Etats-Unis préparent actuellement la mise sur pied d’un Marché transatlantique.

L’objectif ?

Une plus grande libéralisation des échanges commerciaux et financiers, accompagnée de politiques judiciaires et sécuritaires communes.

Date butoir ? 2015… c’est-à-dire demain !

Ce projet risque d’avoir de lourdes conséquences sur nos systèmes démocratiques, et ce, dans de nombreux domaines : finances et services publics en danger, inégalités sociales et pollutions environnementales accrues, répression des mouvements sociaux, atteintes aux libertés fondamentales, hégémonie des multinationales…

Texte de la plateforme contre le marché

transatlantique

Les Etats-Unis et l’Union Européenne négocient depuis des années, en toute discrétion, la mise en place d’un marché transatlantique. Prévu pour 2015, ce projet implique :

  • la mise en place de nouvelles institutions transatlantiques – comme le Conseil Economique Transatlantique – qui agissent de façon non démocratique (pas de débat parlementaire, représentants non élus) pour influencer un nombre croissant de décisions politiques,
  • l’harmonisation de nombreuses législations européennes et américaines aussi bien sur le plan commercial que sécuritaire,
  • une diplomatie européenne de plus en plus alignée sur celle des USA, la mise en place d’une gouvernance mondiale basée sur les normes marchandes.

Concrètement, le marché transatlantique s’instaure à travers des dizaines d’accords politiques signés entre les Etats-Unis et l’Union Européenne (et, pour certains d’entre eux, les parlements nationaux), lesquels concernent tous les domaines de la vie : travail, santé, alimentation… Ainsi :

  1. Le marché transatlantique uniformise tout ce qui est nécessaire à la libre circulation marchande (biens, services, investissements…) d’un côté à l’autre de l’Atlantique, en choisissant de renforcer prioritairement la « libre-concurrence » et la compétitivité. Cela signifie que les marchés financiers et les firmes multinationales peuvent agir de plus en plus librement sur un espace géographique de plus en plus étendu.
  2. Par cette extension géographique de la compétition économique, le marché transatlantique favorise les fusions/acquisitions d’entreprises, donnant aux firmes multinationales un contrôle de plus en plus grand de l’économie et de la finance (en 2005, les 500 plus grandes entreprises contrôlaient déjà la moitié du commerce mondial !) au détriment de nombreuses PME et d’indépendants.
  3. Le marché transatlantique menace l’autonomie politique des élus locaux. D’une part, il renforce le pouvoir financier des multinationales alors que certaines d’entre elles sont déjà aussi puissantes que des Etats (ainsi, Toyota est plus riche qu’Israël, Walt-Mart plus riche que la Grèce, Exxon plus riche que l’Autriche…). D’autre part, les accords transatlantiques font le choix de ne pas harmoniser les normes sociales, fiscales ou environnementales, instaurant ainsi une concurrence entre systèmes législatifs qui favorise les pratiques de dumping… au détriment des finances publiques, des conditions de travail, des salaires, de la santé et du bien-être général des populations.
  4. Renforçant le pouvoir des marchés financiers et des multinationales sur les pouvoirs politiques locaux, le marché transatlantique menace d’intensifier la privatisation des services publics et de la Sécurité Sociale. L’accès universel à des services essentiels (enseignement, transports, culture…), le droit à des pensions dignes, des soins de santé accessibles, des allocations de chômage et des aides sociales minimum et inconditionnelles… Toutes ces conquêtes sociales solidaires, pour lesquelles des générations se sont battues, sont mises en péril. Le marché transatlantique appauvrira donc considérablement une large partie de la population, et accentuera d’autant plus la pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail.
  5. Le marché transatlantique ne répond pas par hasard aux exigences des firmes multinationales. En effet, les décisions politiques qui président à la création de ce marché sont le fruit direct du lobbying de puissantes firmes privées, qui agissent tantôt de façon officieuse, tantôt à titre d’experts officiels. La soumission d’une partie du monde politique aux intérêts privés est ici en cause (à titre d’exemple, près de 8% des parlementaires européens sont membres d’un lobby défendant les intérêts des multinationales : le Transatlantic Policy Network).
  6. Loin d’être un espace de liberté pour tous, le marché transatlantique prévoit d’importantes mesures sécuritaires : pour défendre le droit à la propriété intellectuelle, mais aussi pour surveiller plus étroitement les populations. Au nom de la lutte anti-terroriste, les Etats-Unis et l’Union Européenne mettent en place des ententes judiciaires, pénales et policières qui contreviennent gravement aux principes même de la démocratie (droit à la vie privée, procès équitable, séparation des pouvoirs…). En définissant l’acte terroriste comme la volonté de déstabiliser un Etat ou de l’influencer dans ses décisions, les législations sécuritaires transatlantiques peuvent être utilisées à des fins répressives contre les syndicats, ONG et mouvements sociaux. Avec, à la clé, des méthodes d’enquêtes spéciales, un fichage généralisé des populations et une remise en cause de certains droits élémentaires de la défense (comme l’interdiction d’accès à des pièces classées « secret défense »).
  7. Enfin, le marché transatlantique a également pour but d’étendre les logiques de marché compétitif à l’ensemble de la planète, accordant ainsi aux firmes multinationales un droit d’exploiter les populations et les ressources naturelles sans limites. Le marché transatlantique contribuera donc à l’aggravation de la pauvreté et des inégalités « Nord/Sud », tout en détériorant de plus en plus gravement les écosystèmes, la biodiversité, le climat. Se faisant, il multipliera les réfugiés climatiques, renchérira le prix des denrées de base et hypothèquera l’avenir et le bien-être des générations futures.
  8. La dynamique transatlantique poursuit en l’élargissant le processus européen de marché unique, soutenu par les gouvernements nationaux qui occultent trop souvent leurs responsabilités en se cachant derrière les autorités européennes. Pourtant, les pouvoirs nationaux ne sont pas sans pouvoir, ainsi que le prouve leur veto à la décision de la Commission Européenne d’autoriser l’importation en Europe de poulets américains traités à l’aide d’agents chimiques (poulets chlorés). Un projet que les Etats sont parvenus à arrêter, même si le bras de fer se poursuit au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce. Plus que jamais, le danger est grand de voir les rapports sociaux soumis à une logique de plus en plus marchande.

Notre dénonciation des accords marchands entre les Etats-Unis et l’Europe ne doit surtout pas être confondue avec un anti-américanisme primaire. Elle vise par contre une remise en cause des traités qui, de l’Acte Unique Européen (1986) au traité de Lisbonne (2009), façonnent l’Europe des marchés au détriment de l’Europe des peuples. Dans cette logique, le marché transatlantique permettra de passer à la vitesse supérieure. Alors qu’il est urgent de faire marche arrière !

En tant que citoyens, nous exprimons notre désaccord fondamental avec ce projet :

  • Qui dépouille le monde politique de ses pouvoirs souverains au profit du marché.
  • Qui privilégie les intérêts privés du monde des affaires, au détriment des préoccupations démocratiques, sociales, environnementales, sanitaires et humanistes qui sont pour nous des valeurs fondamentales.

Condamnant le marché transatlantique (ainsi que les projets européens ou américains similaires menés avec d’autres pays), nous voulons que nos responsables politiques se positionnent clairement contre ce projet et y mettent un terme en exigeant des institutions européennes (Conseil, Commission, Parlement) :

  • une remise en cause des accords internationaux accordant des pouvoirs accrus aux firmes privées et aux marchés financiers (via l’extension géographique des « libertés économiques »),
  • une séparation stricte entre les représentants politiques et les lobbys d’affaires, la soumission de responsables politiques à des intérêts purement privés étant en soi inacceptable,
  • des garanties démocratiques de légitimité électorale et de transparence pour les débats et les décisions lorsque des institutions (européennes, transatlantiques, mondiales) existent ou sont mises en place,
  • l’adoption de législations accordant à l’humain, au social et à l’écologie une priorité politique sur les normes marchandes et les exigences commerciales, ce qui implique notamment une régulation et un contrôle public des activités des multinationales et des marchés financiers,
  • la suppression des législations sécuritaires qui contreviennent aux libertés fondamentales et démocratiques.

Les premiers signataires:

Stéphane Hessel, Jean-Luc Mélenchon, Jean Cornil, Céline Delforge, Bernard Wesphael, Anne Dirix, Pierre Eyben, Pierre Galand, Jean-Pascal Labille, Yanic Samzun, Raoul-Marc Jennar, Michel Husson, Corinne Gobin, José Gotovitch, Jean Bricmont, Philippe Defeyt, Sophie Heine, Geneviève Azam, Jacques Généreux, Jean-marie Klinkenberg, Marc-Emmanuel Mélon, Bruno Leprince, Denis Stokkink, Caroline Lamarche, Thierry Bodson, Philippe Van Muylder, Bruno Poncelet, Ricardo Cherenti, Laurent Pirnay, Myriam Gérard…

POUR EN SAVOIR PLUS : http://www.no-transat.be/

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 5 novembre, 2012 |1 Commentaire »

ELECTIONS AUX ETATS-UNIS: CES GROUPES FRANCAIS QUI AIMERAIENT SE DEBARRASSER D’OBAMA ET FINANCENT L’ULTRA-DROITE AMERICAINE (Olivier PETITJEAN / bastamag.net)

ELECTIONS AUX ETATS-UNIS

Ces groupes français qui aimeraient se

débarrasser d’OBAMA

et financent l’ultra-droite américaine

ELECTIONS AUX ETATS-UNIS: CES GROUPES FRANCAIS QUI AIMERAIENT SE DEBARRASSER D'OBAMA ET FINANCENT L'ULTRA-DROITE AMERICAINE (Olivier PETITJEAN / bastamag.net)  dans REFLEXIONS PERSONNELLES obama (Olivier PETITJEAN)

 (5 NOVEMBRE 2012)

Pendant la campagne électorale états-unienne, l’argent coule à flot. Et les grandes entreprises françaises, y compris publiques, ne sont pas les dernières à distribuer des milliers de dollars aux candidats. Avec un certain penchant pour les républicains les moins fréquentables : néoconservateurs et fondamentalistes chrétiens du tea party, dénégateurs du changement climatique, fanatiques des énergies fossiles et des armes à feu, jusqu’aux xénophobes avérés. Quand les intérêts économiques français se font complices de l’obscurantisme.

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Aux États-Unis, le financement des campagnes électorales, que ce soit pour entrer à la Maison Blanche ou au Congrès, ne souffrent de quasiment aucune restriction, ni véritable obligation de transparence. Depuis deux ans, les dirigeants de sociétés cotées en bourse peuvent ainsi financer les campagnes, sans limites, via des comités d’action politique, appelés « Super PACS » (Lire notre article). De grandes entreprises françaises participent à cet afflux massif de dollars. Leur objectif premier : empêcher toute mesure significative de lutte contre le changement climatique, et toute régulation environnementale en général. Leurs financements favorisent également la frange des républicains la plus réactionnaire.

Avec des donations déclarées de 728 000 dollars, au 1er octobre 2012, auprès de candidats au Sénat et au Congrès, les entreprises françaises se placent au quatrième rang des firmes étrangères qui interviennent financièrement dans les élections. Elles sont certes moins généreuses que leurs homologues britanniques, suisses (respectivement 2,3 millions) et allemandes (près de 2 millions).

Mais les sommes en jeu demeurent conséquentes, selon le relevé établi par le site états-unien opensecrets.org, animé par un centre de recherche indépendant qui scrute les financements des partis politiques états-uniens. Ces versements profitent d’abord au camp républicain : le groupe pharmaceutique SANOFI, EADS (aéronautique et défense), AREVA (nucléaire), LAFARGE (BTP), GDF-SUEZ (énergie) et le groupe LOUIS-DREYFUS (négoce de matières premières) ont chacun versé entre 55 000 et 192 500 dollars à des candidats, en majorité républicains [1].

GDF-SUEZ et LAFARGE misent sur les climato-sceptiques

A regarder dans le détail, on s’aperçoit que nos champions du CAC 40 portent une attention toute particulière aux candidats climato-sceptiques, qui nient la réalité du changement climatique, et aux membres ultraconservateurs du Tea party, aussi bien hostiles à toute régulation qu’aux minorités (homosexuels, migrants, noirs…). Sur les 33 candidats que GDF-SUEZ a soutenu, le groupe français a ainsi versé des milliers de dollars à seize républicains clairement climato-sceptiques, ainsi qu’à six autres s’opposant à toute forme de régulation des gaz à effet de serre. Près des trois quarts des contributions directes de l’entreprise – environ 40 000 dollars – leur sont destinées. Le groupe de BTP LAFARGE finance de son côté douze candidats climato-sceptiques et cinq opposés à toute régulation sur le climat. Soit 17 candidats sur les 23, auprès desquels l’entreprise a distribué 48 500 dollars de subsides.

Parmi les politiciens les plus prisés des entreprises françaises, on trouve par exemple John Shimkus, membre du Congrès pour l’Illinois. Il avait défrayé la chronique en 2009 en déclarant ne pas craindre la montée du niveau des océans parce que Dieu a promis à Noé que l’humanité ne serait plus jamais menacée par un déluge, selon la Bible… Autre chouchou de cette french connection, Ed Whitfield (Kentucky) : on le retrouve derrière toute une série de tentatives d’abrogation de mesures environnementales adoptées par les démocrates, depuis la classification des gaz à effet de serre comme polluants jusqu’aux normes de pollution de l’air par les centrales électriques. Ou encore John Barrasso, sénateur du Wyoming – financé par SANOFI et GDF-SUEZ – et déterminé à empêcher l’Agence de Protection Environnementale de faire quoi que ce soit en matière de changement climatique. Cette liste est loin d’être exhaustive.

Le Tea party, prisé par VIVENDI et SANOFI

Parmi les élus républicains, figurent deux groupes de membres du Congrès spécialement mis à l’index par des associations citoyennes et écologistes à cause de leur acharnement à entraver toute forme de limitation de la pollution. Le premier est baptisé le « Five Flat Earth » (« les cinq de la Terre plate »), en référence à leur négation de toute considération scientifique environnementale. Le second est appelé le « Toxic Six » (les « six toxiques »), opposés à toute forme de lutte contre la pollution. Parmi leurs bienfaiteurs, on retrouve encore des entreprises françaises. Le républicain Dan Lungren (Californie), qui a le privilège douteux de faire partie des deux groupes, a reçu 2 000 dollars du groupe de services et restauration SODEXO.

L’assureur AXA a versé 6 000 dollars à la candidate Ann Marie Buerkle (New York), l’une des « five flat earth ». LAFARGE soutient Chris Gibson (New York) des « Toxic Six », ainsi que Dan Benishek (Michigan) pour 7 500 dollars. La plus importante contribution directe de l’entreprise, qui clame pourtant son attachement à la « protection environnementale » et au « respect des communautés locales »… Membre des « five flat earth », Dan Benishek a qualifié le changement climatique de « foutaise », de « truc scientifique non prouvé », ou encore de « pure et simple machination ».

Financer le créationnisme

Et s’il n’y avait que les climato-sceptiques. Défendre le créationnisme, s’opposer à toute restriction des armes à feu, entraver les droits des homosexuels, des immigrés ou des Noirs, ne semble pas spécialement déranger les entreprises françaises. David Vitter, sénateur de Louisiane, financé par LAFARGE et LOUIS DREYFUS, avait ainsi tenté de faire voter une subvention de 100 000 dollars à un groupe créationniste pour prêcher la « science chrétienne » dans les écoles de Louisiane. Le « Tea party », la frange la plus extrémiste des parlementaires républicains, bénéficie également de l’attention pécuniaire de VIVENDI, AREVA, SANOFI, GDF-SUEZ et du groupe LOUIS DREYFUS [2].

Des dizaines de milliers de dollars sont donc distribués ici et là, parmi les ultra-conservateurs. Et encore ne s’agit-il là que des sommes directement données à un candidat par des entreprises françaises. Si l’on considère les budgets d’ensemble des comités d’action politique (PACS), spécialement créés pour faire transiter les financements privés à but politique, les dépenses totales de ces entreprises hexagonales se portent à 700 000 dollars pour AXA, 644 000 pour SANOFI, 196 000 pour VIVENDI ou 163 000 pour AREVA.

La SOCIETE GENERALE, fan de Mitt Romney

La SOCIETE  GENERALE et BNP-PARIBAS contribuent à travers les associations professionnelles et par des donations directes. Les deux banques ont par exemple déclaré à la Commission Electorale Fédérale (FEC) avoir distribué respectivement 218 000 et 32 000 dollars à la campagne de Mitt Romney. Le candidat républicain est, cette fois, le favori des banquiers : ceux de GOLDMAN SACHS lui ont versé près d’un million de dollars, ceux du CREDIT SUISSE un demi-million…

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Les contributions de campagne des groupes français s’ajoutent à leurs dépenses de lobbying à Washington. AIR LIQUIDE, ALSTOM, ARCELOR MITTAL, AREVA, GDF-SUEZ, LAFARGE ou MICHELIN ont chacune dépensé annuellement entre 600 000 et 1,5 million de dollars ces dernières années pour peser sur des projets de loi relatifs au secteur de l’énergie et du climat. Dans le secteur pharmaceutique, SANOFI bat tous les records hexagonaux, avec 6 à 8 millions de dollars dépensés chaque année. VIVENDI, en raison de ses intérêts dans UNIVERSAL, figure parmi les plus gros contributeurs historiques en terme de lobbying, avec pour objectif quasi exclusif la protection et le durcissement de ses droits de propriété intellectuelle. Le groupe a ainsi dépensé plusieurs millions de dollars en 2011 et 2012 à l’occasion du projet de loi avorté Stop Online Piracy Act (connu sous l’acronyme SOPA).

AREVA, le nucléaire à tout prix

Une entreprise comme AREVA illustre à merveille la continuité entre lobbying et dépenses électorales. Sans surprise, l’équipementier nucléaire concentre la majeure partie de ses dépenses de lobbying – plus d’un million de dollars déclaré par an depuis 2005 – sur les projets de loi relatifs à l’énergie et aux normes de sécurité et de pollution qui pourraient affecter la viabilité des centrales nucléaires. Les dons aux candidats effectués par AREVA dans le cadre de la campagne 2012 suivent la même logique. Ils sont versés à des politiciens influents et connus pour leur soutien au nucléaire, qu’ils soient républicains (Fred Upton et Mike Simpson) ou démocrates (Steny Hoyer et James Clyburn). L’entreprise a également organisé des séminaires dans le cadre des conventions républicaines et démocrates pour assurer la promotion du nucléaire [3]. Cette stratégie d’influence, déjà contestable en elle-même, semble désormais justifier toutes les dérives et toutes les compromissions. Comment expliquer qu’une entreprise publique française finance ainsi six congressistes républicains se réclamant du Tea party ?

Les contributions déclarées par les entreprises ne sont que la pointe émergée de l’iceberg. Il existe bien des moyens de contourner les faibles règles de transparence qui régissent encore leurs dépenses politiques et électorales. C’est le cas notamment des groupes dits « c4s », acteur émergent de la campagne 2012, et dont l’immense majorité est favorable à la cause républicaine. Contrairement aux « super PACS », ils ne sont pas tenus de révéler l’identité de leurs donateurs et sponsors. C’est le cas d’un puissant réseau néoconservateur et néolibéral : l’American Legislative Exchange Council (ALEC), dans lequel SANOFI et LOUIS DREYFUS ont joué un rôle actif aux côtés de célèbres entreprises états-uniennes.

LOUIS DREYFUS et les « bienfaits du dioxyde de carbone »

L’ALEC s’implique activement dans toutes les causes chères à la droite extrême américaine, depuis la répression de l’immigration [4] jusqu’à la dénégation du changement climatique, en passant par la liberté de porter des armes à feu et d’en faire usage à titre préventif. Sur tous ces sujets, l’organisation élabore et promeut des « législations modèles ». L’ALEC a ainsi, parmi ses multiples activités, tenté de promouvoir une « législation modèle » sur les gaz de schiste, dont le but à peine caché est d’affaiblir tout moyen de protection de la qualité de l’eau et de maintenir le secret commercial sur la nature des substances chimiques utilisées pour la fracturation hydraulique. Lors de son congrès en 2011, le programme de l’ALEC proposait aussi une session sur les « bienfaits du dioxyde de carbone ».

Les grands groupes finançant l’ALEC ont été ciblés par une campagne citoyenne de grande envergure, Alec Exposed [5], après que les informations fragmentaires existant sur leurs financements aient été recoupées. Pointées du doigt, des dizaines de multinationales nord-américaines, dont COCA-COLA, PEPSICO, WAL-MART, MCDONALD’S, ou KRAFT FOODS, ont annoncé publiquement qu’elles se dissociaient de l’ALEC. Côté français, SANOFI, particulièrement actif dans l’ALEC, a fini par officialiser son retrait début octobre 2012. LOUIS DREYFUS affirme également s’être désengagé du lobby.

Tout sauf OBAMA

Les associations professionnelles permettent aussi aux entreprises de soutenir, indirectement, des candidats peu recommandables tout en préservant une apparence vertueuse de neutralité, évitant ainsi de se retrouver la cible de campagnes citoyennes. C’est ainsi que l’association PhRMA, représentant l’industrie pharmaceutique (présidée jusqu’il y a quelques mois par Chris Viehbacher, directeur général de SANOFI), a dépensé 10 millions de dollars lors de la campagne 2010 [6], contre seulement 200 000 dollars deux ans auparavant. En 2012, le secteur de l’énergie, emmené par des groupes comme l’AMERICAN PETROLEUM INSTITUTE (dont sont membres ARECOR MITTAL, TECHNIP, TOTAL, SCHLUMBERGER et SCHNEIDER ELECTRIC), montre sa détermination à faire battre OBAMA en ayant déjà dépensé plus de 150 millions de dollars début septembre, avant même que la campagne officielle ne commence [http://www.nytimes.com/2012/09/14/u…]. » href= »http://www.bastamag.net/article2758.html#nb7″ rel= »footnote »>7] !

SuperPAC1feat-thumb-400xauto-39268-8062e ELECTIONS AMERICAINES

La principale association professionnelle, l’US Chamber of Commerce, est systématiquement montée au créneau pour s’opposer à toutes les réformes de l’administration OBAMA, depuis la Loi Dodd-Frank sur la finance jusqu’à la réforme du système de santé. Elle s’affiche comme la représentante de l’ensemble des entreprises américaines, mais est surtout déterminée à imposer sa vision néolibérale du monde. En 2012, elle a annoncé qu’elle comptait dépenser au moins 100 millions de dollars, principalement en spots télévisés ciblant indirectement OBAMA et les candidats démocrates vulnérables au Congrès et au Sénat [8]. La liste des membres et des donateurs de l’US Chamber of Commerce n’est pas publique, mais, là encore, SANOFI occupe un siège dans son conseil de direction. En 2010, une enquête avait révélé que près de 900 000 dollars collectés par la Chambre provenaient d’entreprises étrangères, parmi lesquelles AXA et SANOFI.

Des intérêts économiques qui s’accommodent

du racisme et de l’homophobie

Déjà, à l’occasion des élections de mi-mandat de 2010, les financements accordés par les huit plus important émetteurs de gaz à effet de serre européens – dont ARECELOR MITTAL, LAFARGE, GDF-SUEZ et SOLVAY – s’orientaient principalement vers les candidats climato-sceptiques. 35% des contributions cumulées de ces huit entreprises étaient allées à des candidats niant purement et simplement le changement climatique, et 43% supplémentaires à des candidats opposés à toute forme de régulation des gaz à effet de serre, révélait le Réseau Action Climat Europe. L’ONG y voyait une illustration du double jeu des entreprises concernées, qui s’affichent comme écologiquement responsables, mais ne cessent de miner tout effort de législation ambitieuse sur le climat, que ce soit en Europe ou aux États-Unis.

En 2012, au-delà même du sujet central du climat et de l’énergie, l’engagement des entreprises françaises dans la vie politique américaine semble illustrer une complicité plus profonde avec la vision de la société et du monde véhiculée par la droite extrême américaine. L’opposition farouche et quasi religieuse à toute forme de régulation publique des entreprises et à toute forme de redistribution fiscale (exprimée de manière exacerbée aux États-Unis, et plus sourde en France) semble bien valoir quelques compromissions avec l’obscurantisme, le racisme et l’homophobie.

Olivier PETITJEAN

bastamag.net

Photo de une : source

Notes:

[1] Les premières entreprises françaises en terme de contributions déclarées sont SANOFI (192 500 dollars, à 57% pour des républicains), EADS (168 600 $, à 61% pour des républicains) et AXA (148 500 $, à 50,3% pour des républicains). Suivent VIVENDI (89 000 $, à 53% pour des démocrates), AREVA (82 000 $, à 67% pour des républicains), LAFARGE (65 500 $, à 68% pour des républicains), GDF-SUEZ (55 000 $, à 68% pour des républicains) et le groupe LOUIS-DREYFUS (55 000 $, à 90% pour les républicains).

[2] VIVENDI en soutient huit, AREVA six, SANOFI, GDF-SUEZ et LOUIS DREYFUS cinq, AXA trois, ARCELOR MITTAL et LAFARGE deux, ARKEMA, SODEXO, AIR LIQUIDE et MICHELIN un.

[3] Source : arevablog ici et .

[4] Lire cet article.

[5] Initiée par ColorOfChange, un groupe soutenant la participation politique des Noirs américains, la campagne regroupe aujourd’hui des organisations aussi diverses que Greenpeace, le Center for Media and Democracy (actif sur les questions de lobbying et de pouvoir des entreprises), ou encore Common Cause (dédiée à la promotion d’une véritable démocratie citoyenne, transparente et responsable).

[6Source.

[7] Voir [cet article du New York Times]->http://www.nytimes.com/2012/09/14/u…].

[8Lire ici.

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 5 novembre, 2012 |Pas de commentaires »

MONSANTO DEPENSE DES MILLIONS DE DOLLARS POUR EMPÊCHER L’ETIQUETAGE DES OGM (Sophie CHAPELLE / bastamag.net)

MONSANTO dépense des millions de dollars

pour empêcher l’étiquetage des OGM

MONSANTO DEPENSE DES MILLIONS DE DOLLARS POUR EMPÊCHER L'ETIQUETAGE DES OGM (Sophie CHAPELLE / bastamag.net) dans REFLEXIONS PERSONNELLES illustration_proposition_37-6c4bc

(Sophie CHAPELLE

(5 NOVEMBRE 2012)

bastamag.net

C’est à coup de dizaines de millions de dollars que les compagnies agrochimiques, MONSANTO en tête, tentent de faire barrage à une proposition de loi visant à imposer l’étiquetage obligatoire des produits contenant des OGM en Californie. Malgré des moyens financiers six fois moins élevés, les organisations citoyennes qui défendent cet étiquetage continuent de mobiliser au nom du « droit de savoir ».

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Le 6 novembre 2012, les électeurs américains n’éliront pas seulement leur président mais devront également se prononcer sur une série de référendums. En Californie, l’un des plus disputés et commentés est le référendum sur la Proposition 37 [1], qui vise à imposer un étiquetage obligatoire des produits destinés à l’alimentation humaine contenant des OGM. Pour le mouvement Right to Know (« le droit de savoir ») à l’initiative de cette proposition, le but de cette mesure est de « faire respecter le droit fondamental du peuple de Californie à être pleinement informés si les aliments qu’ils achètent et qu’ils consomment sont génétiquement modifiés ». Cette proposition de loi fait suite au recueil de plus d’un million de signatures dans le cadre de la pétition Just Label It (« il suffit de l’étiqueter ») au printemps 2011.

Si la Proposition 37 est adoptée, la Californie – qui produit près de la moitié des fruits et légumes aux États-Unis – deviendrait le premier État à exiger l’étiquetage des aliments génétiquement modifiés. Contrairement à l’Europe où l’étiquetage est obligatoire à partir de 0,9 % d’ingrédients d’origine transgénique dans un produit [2], aucune règle n’a jusque-là été imposée aux États-Unis. Selon le Bureau d’Analyse de la Législation Californienne, 88 % du maïs et 94 % du soja américains étaient issus de semences génétiquement modifiées en 2011. 40 à 70 % des produits alimentaires vendus dans les épiceries de la Californie contiendraient des ingrédients génétiquement modifiés.

44 millions de dollars pour le « non »

La perspective d’un étiquetage n’est donc pas du goût des géants de l’agrochimie et de l’agroalimentaire. Ils tentent de faire barrage au texte à coups de millions de dollars. Les six plus grandes compagnies mondiales de pesticides sont les plus grosses contributrices des opposants à la Proposition 37 [3]. MONSANTO, BASF, BAYER, DOW CHEMICAL, DUPONT et SYNGENTA ont dépensé plus de 21 millions de dollars depuis août 2012 en campagnes publicitaires et en mailing.

MONSANTO a notamment dépensé huit millions de dollars en neuf versements.« On ne peut s’empêcher de mettre ces sommes en rapport avec l’argument que ces mêmes entreprises ne pourraient supporter les coûts des recherches plus poussées sur l’innocuité de leurs produits », relève Christophe Noisette de l’association Inf’Ogm. Par comparaison, l’étude récente de l’équipe du chercheur Séralini sur la toxicité du maïs génétiquement modifié NK603 a coûté 3,2 millions d’euros (lire nos précédents articles). D’autres entreprises, liées à l’agro-alimentaire, ont aussi versé des sommes importantes, comme COCA COLA, PEPSI CO, NESTLE, KRAFTFOOD, MARS, UNILEVER ou MC CAIN.

illustration_proposition_37-6c4bc ENVIRONNEMENT

Etiqueter les produits bio oui, mais les produits OGM non

MONSANTO affirme sur son blog que la Proposition 37 cherche à stigmatiser la production moderne d’aliments. « Nous respectons le choix de certaines personnes d’éviter les OGM, mais c’est une erreur de tromper et d’effrayer les gens quant à la sécurité de leurs choix alimentaires », explique le fabricant du pesticide Roundup et de semences transgéniques, notamment de soja et de maïs. Pour MONSANTO, le fait que des centaines de produits certifiés biologiques ou sans OGM soient disponibles sur le marché est suffisant pour éviter le risque de confusion chez le consommateur.

La multinationale américaine soutient ouvertement la coalition « No on 37 » qui fustige le coût de la mesure. Le contrôle administratif de sa mise en œuvre atteindrait 1 million de dollars par an, tandis que les répercussions sur le prix des aliments coûterait 400 dollars par an aux consommateurs, selon les opposants au texte. Ces derniers s’étonnent aussi que de nombreux aliments aient été exclus de l’obligation d’étiquetage, notamment la viande et les produits laitiers, même si l’animal a été nourri avec des OGM. Ils craignent également une avalanche de procès à l’encontre des agriculteurs, industriels et magasins, la Proposition 37 donnant aux consommateurs un droit de poursuite sur l’étiquetage.

Pouvoir de l’argent contre mobilisation citoyenne

Selon les chiffres officiels, les défenseurs du texte avaient levé, fin octobre 2012, 7 millions de dollars, dont 3,8 millions versés par les fabricants de produits bio. Soit six fois moins que leurs détracteurs, qui ont bénéficié de 44 millions de dollars. Les effets sur les sondages ont été immédiats. Fin septembre 2012, les partisans du oui était largement majoritaires (61 % en faveur du texte, 25 % contre) mais fin octobre, la proposition n’avait plus que 44 % de défenseurs contre 42 % d’opposants, selon un sondage du Los Angeles Time. Depuis une dizaine d’années, une douzaine de propositions de loi similaires ont été rejetées dans différents États comme dans l’Oregon en 2002 ou le Connecticut en avril 2012. Le Vermont avait finalement renoncé à déposer une proposition d’étiquetage sur les produits contenant des OGM, après que la compagnie MONSANTO ait menacé de poursuivre l’Etat en justice.

L’argent n’a pas toujours le dernier mot, comme le montre l’exemple du référendum sur la Proposition 23, fin 2010. Cette proposition de loi, à l’initiative des entreprises les plus polluantes du pays, était destinée à abolir la loi de 2006 [4] sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’État de Californie. La mobilisation de la société civile fut massive et permit le rejet de cette proposition par les Californiens. Pour la coalition « Yes on 37 », la bataille pour l’étiquetage des OGM constitue déjà une victoire médiatique, quelle que soit l’issue du référendum. Les partisans de cette proposition ont même utilisé l’étude de l’équipe du Professeur Séralini dans leur clip de campagne.

clip_campagne_mentionnant_etude_Seralini-226ac MONSANTO

Les OGM, invités surprise des élections ?

S’il est difficile de connaître l’impact de cette campagne sur l’élection présidentielle, il est certain que Barack Obama a déçu les opposants aux OGM. Durant son mandat, le président américain a autorisé les luzernes génétiquement modifiées, et a nommé un ancien vice-président de MONSANTO, Michael Taylor, à l’Agence Américaine de l’Alimentation et des Médicaments (FDA) en 2009. Mitt Romney ne devrait pas pour autant réussir à attirer les déçus d’Obama. Dans un article intitulé « Mitt Romney, MONSANTO Man », le journal The Nation relate les liens étroits entre la compagnie MONSANTO et le candidat républicain.

Le vainqueur de l’élection devra néanmoins suivre avec attention les résultats de la Proposition 37. Si le oui l’emporte le 6 novembre 2012, elle sera mise en application dans les 18 mois et aura un impact considérable sur une vaste partie du marché alimentaire américain. Selon une étude d’opinion, près de 50 % des américains déclarent [5] qu’ils n’achèteront pas les produits étiquetés OGM.

Sophie CHAPELLE

Photo : Source

Notes:

[1Lire ici (en anglais).

[2] La mention « sans OGM » pourra désormais être accolée sur les produits qui en contiennent moins de 0,1%. Lire à ce sujet : Peut-on encore manger sans OGM ?

[3] Selon les registres de la campagne disponibles publiquement.

[4] La loi Global Warming Solutions Act, aujourd’hui maintenue, impose à la Californie une réduction de 25% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 et ce afin de revenir au niveau de 1990.

[5] Public Perceptions Of Genetically Modified Foods : A National Study Of American Knowledge And Opinion – William K. Hallman – 2003 : lire l’étude en cliquant ici

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 5 novembre, 2012 |Pas de commentaires »

L’UNION EUROPEENNE ET LES ETATS-UNIS PREPARENT UNE INTERVENTION MILITAIRE AU MALI (Ernst WOLFF / World Socialist Web Site)

L’Union Européenne et les Etats-Unis

préparent une intervention militaire

au Mali

L'UNION EUROPEENNE ET LES ETATS-UNIS PREPARENT UNE INTERVENTION MILITAIRE AU MALI (Ernst WOLFF / World Socialist Web Site) dans REFLEXIONS PERSONNELLES mali

Des manifestants hostiles au gouvernement devant le siège de la télévision nationale malienne, à Bamako. 

Crédits photo : Moustapha Diallo/ASSOCIATED PRESS

(Ernst WOLFF) 
29 octobre 2012

Il y a une semaine, la presse européenne chantait les louanges de l’Union Européenne (UE) en tant que lauréat du Prix Nobel de la Paix de cette année. Dans le même temps, des diplomates de haut rang étaient en train de planifier une nouvelle intervention militaire impérialiste en Afrique. La chef de la diplomatie européenne, Catherin Ashton, a été chargée de présenter d’ici 30 jours un plan pour une « mission au Mali ».

Selon des déclarations de diplomates européens, une telle mission implique le déploiement de 150 experts militaires européens pour former sur une période de quatre à six mois les troupes maliennes et africaines. L’EUTM (European Union Training Mission) qui forme depuis mai 2010 les soldats somaliens en Ouganda sert de modèle pour une telle opération. Une décision finale sur le genre d’engagement militaire sera prise le 19 novembre 2012.

Le 12 octobre 2012, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a approuvé une mission militaire internationale au Mali. Il a demandé au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, d’élaborer avec la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union Africaine un projet détaillé pour une mission militaire contenant des informations sur le personnel, les coûts et le type d’activité. Ce projet doit être achevé d’ici novembre.

Ce ne sont ni l’ONU ni l’UE qui représentent la véritable direction d’une intervention au Mali mais la France, l’ancienne puissance coloniale. C’est Paris qui a rédigé la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU donnant le feu vert à une action militaire et qui a entrepris d’intenses activités diplomatiques pour persuader les gouvernements africains de fournir des troupes à cette opération. Des généraux français ont également élaboré des projets pour un déploiement militaire. Ils insistent sur l’urgence de l’opération et sur le fait qu’elle doit débuter avant le commencement, fin mars 2013, de la saison des pluies au Mali.

La France jouit du plein appui des Etats-Unis qui selon certaines informations veulent fournir des drones pour une telle intervention. Le gouvernement allemand a aussi accepté d’y participer. La chancelière allemande, Angela Merkel, a dit lundi à des soldats allemands que Berlin était en principe prêt à participer à une « mission d’entraînement et de soutien au Mali. »

Des militaires et des diplomates français et américains de haut rang se sont rencontrés cette semaine à Paris pour discuter de « questions sécuritaires dans la zone sahélienne ». Après les entretiens, un porte-parole du ministère français de la Défense a annoncé que la France recherchait une participation active de l’UE dans la logistique et la conception d’une intervention militaire selon le format de l’opération Atlanta menée par l’UE contre la piraterie au large des côtes somaliennes.

Bien que ce soient la France, les Etats-Unis et l’UE qui définissent les buts et les objectifs de l’opération militaire, leurs projets prévoient le recours à des troupes issues de divers pays africains. Selon les projets actuels, la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) ne fournirait qu’environ 3.000 troupes pour un tel déploiement. L’UE et les Etats-Unis seront responsables de la formation, du financement et de l’approvisionnement en armes ainsi que de la planification militaire. En d’autres termes, selon les dires de diplomates de l’UE la semaine dernière, cette solution donnera à l’opération « un visage africain ». L’avantage pour les puissances européennes est que la perte en vies humaines et en blessés sera limitée aux soldats africains.

Le prétexte officiel des préparatifs de guerre est la prise de pouvoir des Islamistes dans le Nord Mali. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a déclaré à l’issue d’une réunion avec son homologue français, Laurent Fabius : « Si le Nord Mali s’effondrait totalement, si une deuxième Somalie s’y constituait, une région hors la loi et sans Etat, alors les terroristes disposeront d’un havre de paix. »

Le fait que les forces islamistes ont pu prendre le contrôle du Nord Mali – une région égale à la superficie de la France – est une conséquence directe de la guerre en Libye. Sous le règne de Kadhafi, la Libye était l’un des plus importants investisseurs du Mali extrêmement appauvri. Kadhafi avait aussi joué un rôle de médiateur dans le conflit entre le gouvernement central et les Touaregs qui luttent pour leur indépendance dans la région aride au Nord du pays. Beaucoup d’entre eux avaient réussi à trouver du travail en Libye.

Après le renversement du régime libyen, les Touaregs sont retournés en masse dans le pays. Nombre d’entre eux étaient lourdement armés. Ils étaient accompagnés par des Islamistes qui avaient soutenu la campagne menée par l’OTAN contre Kadhafi en Libye. C’est alors que le président malien de longue date, Amadou Toumani Touré, a perdu le contrôle et fut renversé par un coup d’Etat militaire, en mars. Le dirigeant du coup d’Etat était le capitaine Amadou Sanogo qui a reçu une formation militaire aux Etats-Unis et entretient d’étroites relations avec les agences de renseignement américaines.

Le coup d’Etat a eu lieu dans un contexte marqué par des problèmes sociaux en série et un mécontentement général. Des soldats gouvernementaux avaient été envoyés mal équipés et manquant d’armes adéquates combattre les Touaregs. Parallèlement, le pays a souffert des années durant d’une mauvaise gestion et de corruption de la part de la bourgeoisie du pays qui a vendu des pans entiers de terres arables et des entreprises de coton à des capitalistes étrangers. Ceci a suscité une opposition considérable parmi les paysans et les étudiants.

Dans le chaos politique qui a suivi le coup d’Etat, les rebelles Touaregs revenus de Libye ont rejoint les Islamistes du pays dans le but de prendre le contrôle de vastes territoires dans le nord du Mali. Ensuite, les Islamistes d’Ansar Dine et des groupes plus petits liés à la branche d’Afrique du Nord d’Al Qaïda (Aqmi) et bénéficiant du soutien financier du Koweït ont chassé les rebelles Touaregs hors des principales villes, exerçant un contrôle sans partage de la région.

Selon des informations parues dans les médias, des centaines de djihadistes se sont rassemblés dans les villes de Tombouctou et de Gao dans le Nord Mali après la prise de décision du Conseil de Sécurité de l’ONU ratifiant la guerre. Ces guerriers islamistes radicaux sont issus du Soudan et du Sahara occidental, un territoire revendiqué par le Maroc, et ils comptent défendre le Nord Mali contre une offensive à venir de forces maliennes et internationales. Les forces islamistes venues d’Algérie, d’Egypte, du Pakistan et du Yémen sont aussi en train de converger vers le Nord Mali et des manifestations ont eu lieu dernièrement dans la capitale malienne à Bamako contre une intervention étrangère.

Certains experts militaires ont déjà averti qu’une intervention au Mali évoluerait vers une guerre de longue durée comme celle que les puissances impérialistes mènent depuis plus d’une décennie en Afghanistan. L’ancien chef d’Etat-major des forces armées allemandes, Harald Kujat, a dit au journal Leipziger Volkszeitung, qu’il était illusoire de penser qu’on pouvait former des soldats non armés au Mali. « Il y a un risque considérable de développement en un conflit armé. »

Indifférentes à l’énorme souffrance endurée par la population civile – 300.000 personnes ont fui leurs maisons, les vies d’un demi-million de personnes sont en danger du fait de la sécheresse et de la famine, et plus d’un demi-million d’enfants sont sous-alimentés – les puissances impérialistes sont en train de préparer une intervention militaire au Mali qui aura des conséquences qui dépasseront de loin les frontières du pays.

L’attitude de l’ONU et de l’UE est déterminée par une multitude d’intérêts disparates. Tous les Etats occidentaux craignent que la prise de contrôle par les Islamistes radicaux au Nord Mali pourrait envoyer un signal fort en faveur de soulèvements dans d’autres régions. Pour empêcher ceci, les puissances impérialistes redoublent d’efforts pour installer un régime fantoche pro-occidental.

Après son intervention militaire en Côte d’Ivoire, la France est déterminée à étendre son influence en Afrique occidentale. Les Etats-Unis, dont on pense qu’ils ont tiré en coulisse les ficelles du coup d’Etat, tentent d’établir en Afrique occidentale leur propre base géostratégique afin de contrecarrer l’influence de la Chine dans la région. Quant à l’Allemagne, elle s’efforce de faire jouer son influence en tant qu’acteur de premier plan dans les questions militaires et n’est pas prête à accepter que la France et les Etats-Unis dictent leur ordre du jour dans la région.

 

World Socialist Web Site

(Article original paru le 26 octobre 2012)

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 1 novembre, 2012 |Pas de commentaires »

LES PREPARATIFS AMERICANO-ISRAELIENS DE GUERRE CONTRE L’IRAN (Peter SYMONDS) + COMMENT L’IRAN RIPOSTERA (Kaveh L AFRASIABI, enseignant en Sciences Politiques à l’Université de Téhéran)

Les préparatifs américano-israéliens de guerre

contre l’Iran

LES PREPARATIFS AMERICANO-ISRAELIENS DE GUERRE CONTRE L'IRAN (Peter SYMONDS) + COMMENT L'IRAN RIPOSTERA (Kaveh L AFRASIABI, enseignant en Sciences Politiques à l'Université de Téhéran) dans REFLEXIONS PERSONNELLES nucleaire_iranien2

(Peter SYMONDS) 

Alors que la campagne présidentielle approche de sa conclusion, les préparatifs s’accélèrent pour de nouvelles guerres d’agression, qui sont soutenues par le président Barack Obama et son challenger républicain Mitt Romney.

Le plus important exercice militaire commun américano-israélien jamais organisé a commencé dimanche 21 octobre 2012, conçu pour tester les systèmes antimissiles intégrés de l’Etat sioniste. Des jeux de guerre de trois semaines impliquent plus de 3.500 personnels militaires américains en Israël et en Europe, 1 000 membres des Forces de défense israéliennes et le déploiement de batteries antimissiles Patriot et d’un navire de guerre américain équipé du système de missiles antibalistiques Aegis.

Selon les généraux américains et israéliens, les exercices sont conçus pour simuler une guerre multi-fronts avec un rythme élevé de salves visant des cibles israéliennes, dont des tirs de missiles balistiques de courte et de longue portée ainsi que de mortiers et de roquettes.

Le Lieutenant général Craig Franklin a minimisé l’importance de ces exercices, déclarant : « Il n’y a pas de message particulier. C’est pour prouver les capacités de défense d’Israël. » En fait, les jeux de guerre ne sont ni purement défensifs ni dépourvus d’une cible. Comme le scénario le met en évidence, l’objectif consiste plutôt à se préparer aux conséquences immédiates susceptibles de résulter d’une attaque américano-israélienne sur l’Iran et de tester la capacité de Washington et de Tel-Aviv à neutraliser les représailles de Téhéran et de ses alliés.

Aussi bien l’administration Obama que le gouvernement israélien ont maintenu un battement de tambour constant de menaces belliqueuses contre l’Iran à propos de son programme nucléaire. Prenant la parole à l’Assemblée Générale des Nations Unies le mois dernier, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a insisté pour dire qu’une « ligne rouge » devait être définie, prétendant faussement que l’Iran était à quelques mois de construire une bombe atomique. Une ligne rouge n’a qu’un seul sens : elle établit le prétexte pour la guerre.

L’exagération américaine et israélienne à propos de la menace que poserait Téhéran est totalement hypocrite. Contrairement à l’Iran, Israël a refusé de signer le Traité de Non-Prolifération Nucléaire, ou de permettre des inspections de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique. Elle dispose déjà d’un arsenal important d’armes nucléaires et des moyens pour les envoyer n’importe où au Moyen-Orient. En outre, les États-Unis et Israël ont une longue expérience pour mener des guerres illégales d’agression dans la région, et sont en train d’en planifier une nouvelle contre l’Iran.

Les tests des systèmes antimissiles d’Israël renforcent seulement la capacité d’Israël et des États-Unis de lancer une attaque injustifiée contre l’Iran en toute impunité. Les jeux de guerre se tiennent en tandem avec un exercice majeur de la défense civile d’Israël qui a commencé le week-end dernier. Sous prétexte de faire face à un tremblement de terre, le Commandement du Front Intérieur des Forces de Défense Israéliennes, ainsi que tous les services d’urgence et les ministères du gouvernement, ont mené un exercice « pour se préparer aux situations d’urgence qui pourraient nous prendre par surprise. »

Ces activités en Israël ne sont qu’une partie de plus vastes préparatifs de guerre. Les États-Unis ont également renforcé les systèmes de défense antimissile protégeant leurs alliés dans les États du Golfe. Le mois dernier, la marine américaine a tenu son exercice le plus important jamais mené dans le golfe Persique, impliquant des navires de guerre provenant de 30 pays. Le but était de neutraliser toute tentative iranienne de miner le détroit d’Ormuz en représailles à des attaques américaines.

En outre, depuis le début de l’année, le Pentagone a doublé le nombre de ses groupes aéronavals de combat et a stationné un escadron d’avions de combat F-22 sophistiqués dans la région, renforçant considérablement sa capacité à mener une guerre contre l’Iran. Toute attaque américaine viserait non seulement les installations nucléaires iraniennes, mais une grande partie de l’infrastructure militaire et industrielle du pays, avec des conséquences dévastatrices pour l’économie et le peuple iranien.

Dans leur troisième débat présidentiel, lundi, Obama et Romney se disputaient pour montrer leur détermination à soutenir Israël, à augmenter les sanctions économiques paralysantes contre l’Iran et à se préparer à la guerre.

Alors qu’il y avait un accord bipartisan sur cet agenda militariste, c’est Obama qui sur chaque point a été son avocat le plus belliqueux. Obama s’est référé spécifiquement aux jeux de guerre en cours comme la preuve que son administration avait mis en place « la plus forte coopération militaire et de renseignement » avec Israël. Avec une complète indifférence quant aux conséquences pour le peuple iranien, il s’est vanté d’imposer « les plus fortes sanctions de l’histoire contre l’Iran… Leur devise a chuté de 80 %. Leur production de pétrole a plongé au niveau plus le bas [depuis la guerre avec l'Irak]… Leur économie est en ruine. »

Quand Romney a demandé des sanctions plus sévères et a appelé à une intervention militaire en dernier ressort, Obama a répondu que le temps pour des négociations tirait rapidement à sa fin. « L’horloge tourne » a-t-il dit. « Nous n’allons pas permettre à l’Iran de s’engager indéfiniment dans des négociations qui ne mènent nulle part… Si elles ne satisfont pas aux exigences de la communauté internationale, nous allons prendre toutes les mesures nécessaires pour s’assurer qu’ils n’aient pas d’arme nucléaire. »

Dans le dos de la classe ouvrière en Amérique, au Moyen Orient et à l’échelle internationale, les préparatifs avancés d’une nouvelle guerre criminelle sont en cours. Comme les interventions militaires en Afghanistan, en Irak et en Libye, c’est une guerre fondée sur des mensonges et des tromperies. L’impérialisme américain n’a pas l’intention d’attaquer l’Iran pour l’empêcher de construire une arme nucléaire, mais pour mettre en place un régime à Téhéran qui soit conforme à ses ambitions pour la domination des régions riches en énergie du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale.

La politique irresponsable de Washington menace de déclencher un conflit à l’échelle régionale qui a le potentiel de mobiliser de grands rivaux des USA tels que la Chine et la Russie, qui ont tous deux en jeu des intérêts économiques et stratégiques très importants.

World Socialist Web Site

(Article original publié le 25 octobre 2012)            

Comment l’Iran rispostera.

Ce qu’écrit un spécialiste de Sciences Politiques

Iranien, depuis Téhéran.

 Par Kaveh L AFRASIABI, enseignant en Sciences Politiques à l’Université de Téhéran.

 From ASIA TIMES. 16 décembre 2004. http: // www.atimes.com/atimes/Middle_East/FL16Ak01.html

TEHERAN - les États-Unis et l’Israël peuvent planifier des opérations militaires contre l’Iran, selon les rapports de mass-média récents, par contre l’Iran ne gaspille pas de temps dans le fait de préparer ses propres contre-opérations au cas où une attaque se concrétise.

Une longue semaine de manoeuvres combinée sur terre et dans l’air vient de se terminer dans cinq des provinces occidentales et du sud de l’Iran, hypnotisant des observateurs étrangers, qui les ont décrit comme « spectaculaire » l’étalage massif d’opérations de haute technologie, mobiles, incluant des forces de déploiement rapide comptant sur des escadrons d’hélicoptères, des mouvements aériens, de missiles, aussi bien que centaines de chars et des dizaines de milliers de soldats bien coordonnés utilisant des munitions réelles . Simultanément, environ 25,000 volontaires se sont pour l’instant inscrits aux centres de recrutement nouvellement établis pour les « attaques de suicide » contre n’importe quels envahisseurs potentiels dans ce qui est communément appelé « la guerre asymétrique ».

Derrière la stratégie vis-à-vis d’une invasion américaine hypothétique, l’Iran recyclera probablement le scénario de la guerre contre l’Irak d’une force écrasante, en particulier l’armée de l’air des Etats-Unis, visant une victoire rapide et contre une puissance beaucoup plus faible. l’Iran apprend tant de la guerre d’Iraq 2003 que de ses propres expériences précieuses de sa guerre avec l’Iraq de 1980-88 et de la confrontation avec les forces américaines dans le Golfe Persique de 1987-88 ; les Iraniens se sont concentrés sur les mérites d’une stratégie défensive fluide et complexe qui cherche à profiter de certaines faiblesses de la superpuissance militaire américaine tout en maximisant le peu d’endroits où ils peuvent avoir l’avantage, par exemple, la supériorité numérique dans les forces terrestres, la tactique de guérilleros, le terrain, etc.

Selon un article bien diffusé sur le « jeu de guerre d’Iran » de l’Atlantic Monthly basé aux Etats-Unis, le prix estimé d’une attaque sur l’Iran est de quelques dizaines de millions de misérables dollars. Ce chiffre est fondé sur une unique frappe « chirurgicale » (…) combinant des attaques de missiles, des bombardements aériens et des opérations secrètes, sans se tracasser de prendre en compte la stratégie de l’Iran, qui a présicément l’intention « d’étendre le théâtre d’opérations » de manière à infliger des coûts croissants sur l’envahisseur, ce qui inclue le ciblage de la structure de commandement militaire de l’Amérique dans le Golfe Persique.

Après cette version Iranienne de contre-stratégie « du suivi », l’intention américaine d’une guerre localisée recherchant à neutraliser le système de commandement iranien comme prélude d’attaque systématique sur des cibles militaires clés serait contré « en leur amenant la guerre », selon les mots d’un stratège militaire Iranien qui a mis l’accent sur la mollesse de la structure de commandement de l’Amérique dans les environs du sud du Golfe Persique. (Sur les quelques mois passés, les chasseurs américains violaient plusieurs fois l’espace aérien de l’Iran sur la province Khuzestan, évaluant ainsi le système de défense aérienne de l’Iran, selon les fonctionnaires militaires Iraniens.)

La prolifération par l’Iran d’un système d’engins balistiques extrêmement sophistiqué et mobile joue un rôle capital dans sa stratégie, en comptant de nouveau sur les leçons apprises des guerres d’Irak de 1991 et de 2003 : dans la plus première guerre sur le Koweït, les missiles de l’Irak ont joué un rôle important dans l’extension de la guerre à l’Israël, malgré l’échec des missiles Patriot de l’Amérique à détourner la plupart des missiles lancés d’Iraq pleuvant sur l’Israël et, dans une moindre mesure, sur les forces américaines en Arabie Saoudite. Et aussi, comme l’a admis le commandant en chef américain du conflit du Koweït, le général Norman Schwarzkopf, la traque des missiles missiles mobiles de l’Irak a consommé beaucoup des ressources de la stratégie aérienne de la coalition et étaient aussi difficiles que la recherche « d’aiguilles dans une botte de foin ».

Aujourd’hui, dans l’évolution de la doctrine militaire de l’Iran, le pays compte sur les missiles à longue portée de plus en plus précis, par exemple, les Shahab-3 et les Fateh-110, qui peuvent « frapper des cibles à Tel-Aviv », pour faire écho au premier Ministre des Affaires étrangères Iranien Kemal Kharrazi.

Chronologiquement parlant, l’Iran a produit la fusée d’artillerie Oghab de 50 de kilomètres de portée en 1985 et a développé les fusées d’artillerie Mushak de 120km-et la 160km de portée dans les années 1986-87 et 1988 respectivement. L’Iran a commencé à assembler  les Scud-B en 1988 et les conseillers techniques nord-Coréens en Iran ont converti une usine de maintenance de missiles pour la fabrication en 1991. Il ne semble pas, pourtant, que l’Iran ait entrepris la production de Scuds. Au lieu de cela l’Iran a cherché à construire les Shahab-3 et Shahab-4, ayant des portées de 1,300km avec une ogive de 1,600 livres et de 200km avec une ogive de 220 livres, respectivement ; le Shahab-3 a été testé en juillet de 1998 et peut bientôt être modernisé à plus de 2,000 km, capable ainsi d’atteindre le milieu de l’Europe.

Grâce au revenus supplémentaires des hauts prix du pétrole, qui constituent plus de 80 % du budget annuel du gouvernement, l’Iran ne connaît pas les contraintes de budget du début des années 1990 et du milieu les années 1990, quand ses dépenses militaires étaient surpassées presque de un à 10 par ses voisins arabes du Golfe persique qui sont des membres du Conseil de Coopération de Golfe ; presque tous les états arabes possèdent une autre sorte de système de missiles avancés, par exemple, les CSS-2/DF de l’Arabie Saoudite, les SS-21 du Yémen, les Scud-B, les Frogs-7 de l’Irak.

Il y a plusieurs avantages à disposer d’un arsenal balistique pour autant que l’Iran soit concerné : d’abord, c’est relativement bon marché et fabriqué à l’intérieur du pays sans beaucoup de dépendance externe et la pression liée au  » contrôle d’exportation de missiles » exercé par les Etats-Unis. Deuxièmement, les missiles sont mobiles et peuvent être dissimulés de l’ennemi et des tiers, il y a des avantages relativement aux chasseurs à réaction exigeant des bases aériennes fixes. Quatrièmement, les missiles sont supposés être des armes efficaces qui peuvent être lancées sans beaucoup de préavis par les cibles destinataires, particulièrement les missiles de Fatah-110 à combustible solide qui exigent seulement quelques courtes minutes pour l’installation avant être tirés. Cinquièmement, les missiles sont des armes semant la confusion et une unique capacité de tir qui peut torpiller les meilleurs plans militaires, lorsque l’on se souvient comment les attaques de missiles iraquiennes de mars 2003 sur les formations militaires américaines rassemblées à la frontière d’Iraq-Koweït ont forcé un changement de plan des États-Unis, perdant ainsi le plan initial de frappes aériennes soutenues avant l’engagement des forces terrestres, comme c’était le cas dans la guerre de Koweït, quand ces dernières sont entrées sur le théâtre après environ 21 jours de lourdes attaques aériennes à l’intérieur de l’Irak aussi bien que le Koweït.

Désormais, n’importe quelle attaque américaine sur l’Iran sera probablement suivie avant tout de contre-attaques de missiles engloutissant les états de Golfe Persique du sud hôtes des forces américaines, aussi bien que d’autre pays, par exemple, l’Azerbaïdjan, l’Irak ou la Turquie, qui permettent l’utisation de leur territoire ou de leur espace aérien contre l’Iran. La raison de cette stratégie est précisémment de « pré-avertir » les voisins de l’Iran des conséquences sérieuses, par le potentiel durable d’impacts débilitants sur leurs économies, s’ils devenaient complices d’envahisseurs étrangers de l’Iran.

Un autre élément clé de la stratégie de l’Iran est « d’augmenter l’arc de crise » dans des endroits comme l’Afghanistan et l’Irak, où ce pays a une influence considérable, de saper l’emprise des États-Unis dans la région, en espérant créer un contre-effet domino au lieu gagner à l’intérieur de l’Iran, les Etats-Unis perdraient en partie réellement du territoire à la suite de l’amincissement de leurs forces et de leur « suréxtension » militaire.

Toujours une autre composante de la stratégie de l’Iran est la guerre psychologique, un domaine d’attention considérable pour les planificateurs militaires du pays actuels, en se concentrant sur les « leçons de l’Irak » et comment la guerre psychologique de pré-invasion par les Etats-Unis a réussi à provoquer une fente importante entre les échelons supérieurs de l’armée Baasiste aussi bien qu’entre le régime et les gens. La guerre psychologique des États-Unis en Irak avait aussi une dimension politique, en voyant comment les Etats-Unis ont rassemblé aux Nations Unies les membres de Conseil de Sécurité et d’autres derrière les mesures anti Irak sous l’apparence du fait de répondre aux armes de destruction de massive de Saddam Hussein.

La guerre contre-psychologique de l’Iran, d’autre part, cherche à profiter des soldats américains « craignant la mort » qui manquent d’une manière caractéristique d’une forte motivation pour mener des guerres pas nécessairement pour la défense de leur patrie. Une guerre avec l’Iran exigerait sans doute le rétablissement de la conscription aux Etats-Unis, sans lesquels il ne pouraient peut-être pas protéger leurs flancs en Afghanistan et en Irak ; l’imposition de la conscription voudrait dire de recruter beaucoup de jeunes soldats mécontents susceptibles d’être sous l’influence de la propre guerre psychologique de l’Iran se concentrant sur le manque de motivation et « la dissonance cognitive » de soldats mal endoctrinés à la « doctrine du Président George W Bush de droit de préemption », pour ne pas mentionner une guerre par procuration pour l’Israël.

Cela de côté, déjà, les Iraniens se considèrent aujourd’hui subir les machinations d’une guerre psychologique semblable, par quoi, pour donner un exemple, les Etats-Unis cherchent intelligemment à capitaliser sur le mécontentement des jeunes (sans emploi) en répandant officiellement des larmes de crocodile, comme lors d’une interview récente du Secrétaire d’Etat sortant Colin Powell. La désinformation systématique joue d’une manière caractéristique un rôle clé dans la guerre psychologique et les Etats-Unis ont maintenant triplé leurs émissions de radio vers l’Iran et, selon des rapports récents du Congrès Américain, ont considérablement augmenté leur soutien financier à différentes TV et des programmes internet antirégime, cela en claironnant ouvertement la cause « du renseignement humain » dans un scénario futur de conflit avec l’Iran basé partiellement sur les opérations secrètes.

Par conséquent, il y a un sentiment de siège de sécurité nationale en Iran ces jours-ci, à la lumière d’une « ceinture de sécurité se serrant » par le fait que les américains profitent des bases militaires en Irak, en Turquie, de l’Azerbaïdjan, l’Uzbekistan, le Tajikistan, le Kyrgyzstan, aussi bien que celles du Koweït, de l’Arabie Saoudite, du Qatar, du Bahrein, d’Oman et de « l’île garnison » de Diego Garcia. Vu de l’Iran, les Etats-Unis, ayant gagné la Guerre Froide, se sont transformés en un « léviathan déchaîné » capable de manipuler et de déstabiliser les règles de loi internationales et des Nations Unies en toute impunité, exigeant ainsi une stratégie Iranienne de dissuasion sophistiquée qui, dans les mots de certains experts de mass-média Iraniens, inclurait même l’emploi d’armes nucléaires.

Mais de telles voix sont sans doute une minorité dans l’Iran d’aujourd’hui et généralement il y a un consensus élitaire contre la fabrication d’armes nucléaires, en partie de la conviction que sauf pour la création d’une « capacité de seconde frappe » il n’y aurait aucune dissuation nucléaire contre un pouvoir américain écrasant possédant des milliers « d’armes nucléaires tactiques ». Cependant, en regardant l’asymétrie nucléaire entre l’Inde et le Pakistan, la capacité de première frappe du dernier a prouvé q’une dissuasion contre une Inde nucléaire supérieure est possible, une leçon précieuse pour l’Iran.

Par conséquent, pendant que l’Iran a complètement soumis son programme nucléaire à l’inspection internationale et a suspendu son programme d’enrichissement d’uranium par un accord Iran-Union-Européenne récent à Paris en novembre, il y a pourtant une inquiétude harcelante que l’Iran peut avoir sapé sa stratégie de dissuasion vis-à-vis des Etats-Unis, qui n’ont pas reconnu l’Accord de Paris, se réservant le droit de dépêcher sujet nucléaire de l’Iran au Conseil de sécurité tout en croisant le fer de temps en temps contre Tehran.

Par moments, malgré une campagne de mass-média aux Etats-Unis, particulièrement par le New York Times, à travers les nouvelles portant des titres provocants comme « les Etats-Unis contre un Iran nucléaire », les Etats-Unis continuent leur pré-campagne de puissance contre l’Iran déterminé, en alimentant à leur tour l’inquiétude de sécurité nationale de ces groupes d’Iraniens contemplant « la dissuation nucléaire » comme une stratégie de survie nationale.

Concernant ces derniers, il y a un sentiment grandissant en Iran qui veut que quelle que soit la manière dont l’Iran s’accommode avec les demandes de l’Agence d’Énergie Nucléaire Internationale de l’ONU, tout comme l’Irak en 2002-03, que les Etats-Unis, ont placé dans un « axe du mal », sèment intelligemment les graines de leur guerre suivante du Moyen-Orient, partiellement en rasant de vieilles accusations de terrorisme et de la complicité de l’Iran dans le bombardement de Ghobar de 1996 en Arabie Saoudite, sans tenir compte du refus des fonctionnaires saoudiens de telles allégations complètement données dans un livre récent sur l’Iran, le Puzzle persan par Kenneth M Pollack (voir des Temps asiatiques En ligne, le puzzle persan, ou la CIA, 3 décembre.)

Ainsi il y a une « dissuasion proto-nucléaire émergeante » selon laquelle la maîtrise de l’Iran du cycle de combustible nucléaire le rendrait « capable de produire l’arme nucléaire » dans un temps relativement court, comme une sorte de « capacité de seuil » de pré-arme dont il doit être tenu compte par les ennemis de l’Iran contemplant des attaques sur ses installations nucléaires. De telles attaques seraient rencontrées par une résistance rigide, née du sens historique de l’Iran fait de nationalisme et de patriotisme, aussi bien que par un counter-armement basé sur la conversation rapide de la technologie nucléaire. Dorénavant plus long les Etats-Unis et l’Israël, jouent la menace militaire, plus puissant et charmant pour l’Iranien grandira le désire d’une « dissuasion proto-nucléaire ».

En fait, la menace militaire contre l’Iran s’est trouvée être un poison pour l’économie Iranienne, en chassant l’investissement étranger et en provoquant l’exode de capitaux considérables, une situation intolérable provoquant par certains économistes Iraniens même de poser des plaintes contre les Etats-Unis dans les tribunaux internationaux en cherchant des remèdes financiers. C’est un peu tiré par les cheveux, sans aucun doute et les Iraniens devraient montrer un nouveau précédent juridique pour gagner leur cause dans les yeux de loi internationale. L’Iran ne peut pas peut-être se permettre de voir continuer indéfiniment ce climat d’investissement appauvris provoqué par les menaces militaires et réciproquement une stratégie de dissuasion prolongée élève le risque des alliés américains dans la région est destinée à compenser cette situation assez malheureuse.

Ironiquement, pour ouvrir une parenthèse ici, certains amis de l’Israël aux Etats-Unis, comme le professeur de droit d’Harvrad Alan Dershowitz, un supporter avide « de la torturer pour les terroristes », ont récemment comis une colonne sur un site Web pro-Israël demandant la révision d’une loi internationale permettant à Israël et les Etats-Unis, l’attaque militaire contre l’Iran. Dershowitz a clairement pris le contrepied de la règle de droit, le fait de tourner en dérision l’institution estimée qui est considérée comme une balise sur la colline dans les États-Unis; la même université Ivy League est la maison du discours de haine « du choc des civilisations », un autre ornement pour son histoire chérie. Même le doyen de la Kennedy Scgool d’Harvard, Joseph Nye, une colombe relative, a copié l’obsession américaine de pouvoir en débitant des livres et des articles sur le « pouvoir mou » que réifie chaque facette de la vie américaine, en incluant sa culture neutre ou l’industrie du divertissement, en un appendice ou « un complément » du « pouvoir dur américain », comme si la reification du pouvoir ce que Jurgen Habermas appelle « lifeworld » (Lebenswelt) est la condition sine qua non conditio de la Pax Américana.

Pourtant, la ruse du pouvoir, est qu’il est souvent aveugle au moment opposé qu’il produit, comme cela a été le cas de l’héroisme d’un demi siècle des cubains vis-à-vis d’un régime sans pitié de blocus économique, des nationalistes algériens luttant contre le colonialisme français au cours des années 1950 et années 1960 et, à présent, des Iraniens se trouvant dans la situation peu enviable de contempler comment survivre contre l’avalanche venant d’un pouvoir américain mené entièrement par des faucons politiciens portant les costumes du multilateralisme sur le programme nucléaire de l’Iran. Pourtant peu à l’intérieur de l’Iran croient réellement que c’est plus que du pseudo-multilateralism construit pour satisfaire le militarisme unilateraliste en route des États-Unis. On espère que la route ne disparaîtra pas de sitôt, mais au cas où, les Iraniens « du Tiers-monde » font ce qu’ils peuvent pour se préparer au scénario de cauchemar.

La situation appelle une gestion prudente de la crise et une montée en confiance sécuritaire des deux côtés, et, espérons, l’affreuse expérience de la guerre répétée dans cette région pétrolière pourra être elle-même comme dissuasive.

Kaveh L AFRASIABI, doctorat, est l’auteur d’Après Khomeini :

les Nouvelles Directions dans la politique étrangère de l’Iran (la Presse de Westview) et « la Politique étrangère de l’Iran Depuis 9/11″, le Journal de Marron d’Affaires Mondiales, co-authored avec l’ancien député du ministre des Affaires étrangères Abbas MALEKI, No. 2, 2003. Il enseigne la science politique à l’Université Tehran.

 


Information ? Désinformation ?

3 février 2005 / 15 h 37


Selon le principal groupe d’opposition, l’IRAN a

la technologie nécessaire à la fabrication de la

bombe nucléaire

AFP – Paris. L’Iran a désormais acquis les matériels et la technologie nécessaires à la fabrication du mécanisme permettant de déclencher une bombe nucléaire, a déclaré jeudi à Paris le principal groupe d’opposition iranien. Citant des sources au sein du programme nucléaire iranien, un responsable du Conseil National de la Résistance Iranienne (CNRI), Mohammad Mohadessine, a précisé que Téhéran avait produit du polonium 210 et importé du béryllium, deux éléments nécessaires à la fabrication d’un « initiateur à neutrons ». Le régime iranien a également développé des « générateurs de neutrons », autre composante essentielle d’un initiateur à neutrons, a ajouté M. Mohadessine, en soulignant que « toutes ces activités ont été dissimulées à l’AIEA » (Agence Internationale de l’Energie Atomique). L’initiateur à neutrons, qui permet de déclencher la réaction en chaîne de la fission, est aussi important que les deux autres parties d’une bombe atomique : le combustible et le système de lancement. « Au moment où nous parlons, Téhéran a déjà réussi à utiliser le béryllium combiné à du polonium 210 à des fins d’essais en laboratoire à grande échelle et il est très proche de la production industrielle », a-t-il assuré. Ce responsable du CNRI, vitrine politique des Moudjahidine du Peuple, a souligné que Téhéran se rapprochait ainsi « d’étapes sensibles dans sa quête de la bombe atomique ».     

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 1 novembre, 2012 |Pas de commentaires »

NOUVEAU RAPPORT DE PESTICIDE ACTION NETWORK (PAN): « GENERATION EN DANGER » PAR LES PESTICIDES PUBLIE AUX USA (http://generations-futures.blogspot.fr)

Nouveau rapport (1) de PAN (Pesticide Action Network):

«Génération en danger» par les pesticides publié aux USA

NOUVEAU RAPPORT DE PESTICIDE ACTION NETWORK (PAN):

Des données scientifiques récentes pointent les pesticides comme un facteur clé de maladies et de troubles infantiles, ce qui requiert une action rapide de la part des décideurs.
San Francisco, Californie.
Ainsi, les troubles d’apprentissage, le cancer infantile et l’asthme sont à la hausse aux États-Unis. 
Et un nouveau rapport pointe aujourd’hui les pesticides - avec plus de 1 milliard de livres appliqués dans les fermes et les maisons par an aux USA – comme  jouant un rôle essentiel dans la recrudescence de ces problèmes de santé chez les enfants.« Nous avons attendu beaucoup trop de temps pour faire de la santé de nos enfants une priorité nationale« , a déclaré Kristin Schafer, auteur principal du rapport, responsable principal des politiques au sein du Pesticide Action Network USA  et  mère de deux enfants. «Ce rapport met en lumière une tragédie tout à fait évitable : le fait que toute une génération d’enfants ne va pas atteindre son plein potentiel, ce qui représente une perte absolument effarante qui ne peut plus être ignorée. ».

En particulier, le rapport souligne le fait que les enfants sont plus malades aujourd’hui qu’il y a une génération, et font face à des défis sanitaires graves dus à des expositions à des pesticides et à d’autres produits chimiques auxquels leurs parents et grands-parents n’ont pas eu à faire face.

Les « Californiens pour la réforme des pesticides », en collaboration avec des professionnels de santé, des mères de famille et des dirigeants ruraux, ont publié le nouveau rapport, qui s’inspire de la recherche universitaire et publique afin d’illustrer la nouvelle menace des pesticides pour la santé des enfants. Compilé par des chercheurs et des scientifiques du Pesticide Action Network, « une génération en danger: Comment les pesticides nuisent à la santé et à l’intelligence de nos enfants » se concentre sur des études publiées au cours des cinq dernières années – un corpus croissant de preuves qui démontre de façon convaincante un lien entre l’exposition aux pesticides et des impacts sur  la santé des enfants.
Ces organisations sont rejointes par le « San Francisco Unified School District« , qui a essayé de réduire l’exposition des enfants aux pesticides par la mise en œuvre de lutte antiparasitaire intégrée dans les écoles du district.
Le Département de l’Environnement de San Francisco mène également un programme novateur de lutte intégrée qui a considérablement réduit l’utilisation de pesticides dangereux dans les espaces ouverts de la ville. Ensemble, ces programmes aident à protéger les enfants de la ville de l’exposition aux pesticides et des impacts qui en résultent.
«Les pesticides peuvent avoir des effets spécifiques et profonds sur le développement de l’enfant, même en très petites quantités. La recherche montre que l’exposition prénatale aux pesticides, en combinaison avec d’autres facteurs environnementaux et génétiques, peuvent contribuer à un risque accru de conséquences néfastes sur la santé, tels que les effets sur le cerveau en développement », a déclaré le Dr Tracey Woodruff, directeur du Programme sur la Santé Reproductive et l’Environnement, Université de Californie à San Francisco, «Nous devons prendre des mesures rapides pour réduire l’exposition aux produits chimiques nocifs de l’environnement pour améliorer la santé des  générations futures »
Le rapport met en lumière les liens croissants entre l’exposition aux pesticides dans les lieux où les enfants, vivent, apprennent et jouent, et une série d’effets sur l’esprit et le corps – y compris une diminution du QI,  l’hyperactivité et des troubles de l’attention,  l’autisme, des cancers de l’enfant et de l’asthme. 
En particulier, le rapport souligne les tendances suivantes dans les différentes études:
  • Le cerveau et le système nerveux des garçons sont beaucoup plus touchés que les filles.
  • La période  de l’exposition est d’une importance capitale. Si un enfant est exposé à des quantités même très faibles d’un pesticide dangereux pendant un moment particulier du développement, les effets peuvent être graves – et souvent irréversibles.
  • Des études lient l’exposition aux pesticides pendant la grossesse à un risque accru de leucémie infantile et au cancer du cerveau. Et les enfants qui vivent dans les régions d’agriculture intensive sont plus susceptibles d’avoir un cancer infantile.
Le rapport présente une série de recommandations urgentes pour les décideurs des Etats et fédéraux afin de mieux protéger la santé et  l’intelligence des enfants.
« Il y suffisamment de preuves scientifiques – nous ne pouvons pas abandonner nos enfants. Bien que les choix individuels des ménages peuvent aider, protéger les enfants contre les impacts sanitaires des pesticides nécessite un changement de  politique réel et rapide  », a déclaré Emily Marquez, Ph. D., coauteur du rapport et membre du personnel scientifique du Pesticide Action Network. «  Une réduction drastique de l’utilisation des pesticides, en commençant par les plus dangereux pour les enfants, est la meilleure façon de protéger les générations actuelles et futures. »
Le rapport souligne la nécessité de mettre en place les réformes suivantes pour réduire l’utilisation des pesticides:
Créer des outils politiques plus fermes afin que les organismes de contrôle puissent prendre des mesures rapides pour retirer  des pesticides existants du marché et empêcher la mise en marché de nouveaux pesticides lorsque des études indépendantes suggèrent qu’ils sont dangereux pour les enfants.
Accroître les investissements et le soutien aux agriculteurs innovateurs dans leurs efforts pour diminuer leur dépendance aux pesticides.
Définir et suivre des objectifs nationaux de réduction des pesticides, en se concentrant d’abord sur les pesticides que les études montrent comme dangereux pour les enfants.
Retirer les pesticides nocifs de l’utilisation dans les maisons, les garderies et les écoles.
Mettre en place des zones exemptes de pesticides autour des écoles, des garderies et des quartiers dans les zones agricoles pour protéger les enfants contre les expositions nocives, et en particulier la dérive de pesticide.
Le rapport met en lumière les Etats et les communautés à travers le pays où des politiques novatrices ont été mises en place pour protéger les enfants contre les pesticides là où ils vivent, apprennent et jouent. Des écoles des terrains de jeux exempts de pesticides  dans le Connecticut, aux écoles et aux espaces publics de San Francisco, où des pratiques de lutte intégrée sont utilisés au lieu des pesticides dangereux, aux zones tampons mises en place dans  la vallée centrale de la Californie pour protéger les écoles et les quartiers, les politiques visant à protéger les enfants ont le vent en poupe. Le rapport a été publié dans dix villes à travers le pays, y compris Bakersfield, Des Moines, Fresno, Los Angeles, Minneapolis, Sacramento, Salinas, San Francisco, Stockton et Ventura.
1 : « Une génération en danger: comment les pesticides nuisent à la santé et à l’intelligence de nos enfants « , Pesticide Action Network North America, 10 octobre 2012.
Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 17 octobre, 2012 |Pas de commentaires »
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