« DEMAIN, DES RESEAUX D’ENERGIE GERES PAR INTERNET » (Jeremy RIFKIN / par Patrick BUSQUET et Alain GRUMBERG))

«Demain, des réseaux d’énergie gérés par Internet»

L'économiste américain Jeremy Rifkin en septembre 2012.

L’économiste américain Jeremy RIFKIN en septembre 2012.
(Photo Semmy DEMMOU.)

INTERVIEW:

 L’économiste américain Jeremy Rifkin dessine les contours de la troisième révolution industrielle qu’il appelle de ses vœux.

Par (Patrick BUSQUET, Alain GRUMBERG)

Après l’apparition de l’industrie (première révolution industrielle, au XIXe siècle), son évolution vers la société de consommation alimentée par les énergies fossiles (deuxième révolution, XXe siècle), nous vivons la troisième révolution industrielle. Une phase que l’économiste et essayiste américain Jeremy Rifkin (1) caractérise par plusieurs facteurs : passage aux énergies renouvelables, fin de la gouvernance pyramidale, association de l’énergie et de l’information dans une économie fondée sur le partage, influence des modèles portés par la société civile (social business, co-constructions…)

Jeremy Rifkin accompagne actuellement l’Union Européenne et des gouvernements dans la mise en place des transformations de l’économie imposées par les menaces climatiques et les enjeux sociaux. A ses yeux, les sources d’énergie renouvelables vont se démultiplier localement et seront partagées, à l’image des réseaux Internet.

Vous dites notre civilisation menacée par la fin de son modèle économique : de combien de temps disposons-nous pour le changer ?

Le tremblement de terre économique qui a tout modifié s’est produit en juillet 2008, quand le prix du baril de pétrole a atteint 147 dollars. Les marchés financiers ont disjoncté durant soixante-huit jours. La cherté de l’énergie provoque la baisse du pouvoir d’achat. Nous sommes dans l’onde de choc de ces événements. C’est la fin de l’économie de fiction axée sur le crédit et l’endettement. Nous observons un ralentissement de la consommation aux Etats-Unis, en Chine et en Europe.

Au cours de la deuxième révolution industrielle, notre progrès, fondé sur l’exploitation de ressources fossiles, a tout contaminé : l’agriculture, l’atmosphère (déséquilibré par une trop grande quantité de CO2), etc. Les industriels essaient de prolonger les systèmes de production avec les gaz de schiste ou le nucléaire, mais ces sources d’énergie n’ont pas d’avenir. Elles sont coûteuses, trop contraignantes dans le contexte actuel. Si nous ne voulons pas vivre une nouvelle disjonction, avec des conséquences encore plus terribles, il faut sortir de l’économie carbonée. Je pense que nous pouvons mettre en place une économie décarbonée en vingt-cinq ans.

Quels changements prévoyez-vous ?

Nous sommes dans une convergence des communications et des énergies. C’est particulièrement vrai en Allemagne. Les ordinateurs personnels et Internet ont provoqué une transformation au cours des vingt-cinq dernières années. Ainsi, les médias ont été obligés de partager l’information et de modifier leurs modèles : 2,3 milliards de personnes échangent des textes, des vidéos… Internet génère de nouvelles formes collaboratives. Des particuliers lèvent de l’argent pour financer des entreprises, donnent leurs avis sur des produits et des services. Internet se connecte peu à peu aux énergies. Bientôt, sa technologie servira à partager l’énergie elle-même. Le charbon, le gaz, l’uranium ont besoin d’impressionnants moyens militaires ou industriels. Ils ont contribué au maintien d’une structure pyramidale et au contrôle des moyens de distribution. Les énergies solaire, géothermique, éolienne, marémotrice… ne participent pas de ce phénomène. Elles peuvent être partagées de manière latérale, par le plus grand nombre.

La technologie d’Internet ouvre la possibilité de constituer un réseau de distribution intelligent. Chacun gérera sa consommation selon ses besoins. Et nos futurs véhicules de transport électriques, parce qu’ils seront rechargeables comme des téléphones mobiles, deviendront les outils de notre mobilité tout en réduisant progressivement la part des énergies fossiles.

Comment ?

D’abord par la transformation des bâtiments en centrales de production d’énergie et par leur interconnexion. Il y a environ 200 millions d’immeubles en Europe. Ils peuvent devenir des bâtiments à énergie positive. De nombreux pays dans le monde, parmi les émergents, avancent sur ce chemin. Le constructeur Bouygues applique déjà cette approche. Le phénomène va s’amplifier. Il est créateur d’activités, d’emplois et il apporte des bénéfices environnementaux. A l’image de ce qui s’est passé pour la téléphonie, le prix de l’énergie baissera. Le stockage de l’énergie reste le point faible de cette mutation.

Quelles transformations de la gouvernance cela va-t-il entraîner?

Les gens ont du mal à comprendre la rapidité de la transition, ils ne mesurent pas encore la puissance du «pouvoir latéral» de la société civile. Souvenons-nous que l’industrie musicale ne comprenait pas le pouvoir du partage de la musique il y a moins de dix ans.

Le tissu des PME est un facteur d’avenir pour la troisième révolution industrielle. Pour cela, il faut aussi que les pouvoirs aillent aux échelons régionaux.

Des expériences comme les aménagements développés à Lyon ou ailleurs sont bien dans ce mouvement. Les autorités de Bruxelles ont compris que ce plan doit dépasser la seule austérité à laquelle l’époque oblige. Les douze prochains mois vont être clés. En Europe, la qualité de vie n’est pas menacée même si des changements sont nécessaires : une réforme des marchés, de la fiscalité, du travail…

Une continentalisation des ensembles politiques et une nouvelle forme de la mondialisation sont en cours. L’Allemagne et la France devraient opérer une sorte de fusion. Je crois que la France rejoindra l’Allemagne dans cette troisième révolution industrielle.

Patrick BUSQUET et Alain GRUMBERG  

(1) «La troisième révolution industrielle», Edition Les Liens qui Libèrent, 24,40 euros.

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 9 janvier, 2013 |Pas de commentaires »

EXCUSES JAPONAISES SUR LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE BIENTÔT CHANGEES ET PROJET DE CONSTRUCTION DE NOUVEAUX REACTEURS NUCLEAIRES !…UNE FOLIE BIEN EVIDEMMENT (Thierry LAMIREAU)

Excuses japonaises sur la 2ème guerre mondiale

bientôt changées…

et…

EXCUSES JAPONAISES SUR LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE BIENTÔT CHANGEES ET PROJET DE CONSTRUCTION DE NOUVEAUX REACTEURS NUCLEAIRES !...UNE FOLIE BIEN EVIDEMMENT (Thierry LAMIREAU) dans REFLEXIONS PERSONNELLES fukushima_galleryphoto_paysage_std2

projet de nouvelles constructions

de réacteurs nucléaires !

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré envisager la construction de nouveaux réacteurs, malgré l’opposition d’une grande partie de la population au nucléaire. Il veut aussi remplacer les excuses faites en 1995 pour les souffrances causées durant la deuxième guerre mondiale.

Les principaux médias nippons ont relayé, lundi 31 décembre 2012, des propos tenus par M. Abe dimanche sur la chaîne de télévision privée TBS, au lendemain de sa visite sur le site de la centrale Fukushima Daiichi, gravement endommagée après le tsunami du 11 mars 2011.

« Les nouveaux réacteurs seront différents de ceux construits il y a 40 ans, de ceux de Fukushima Daiichi qui ont entraîné la crise », a dit M. Abe, d’après un extrait cité par le quotidien « Mainichi ». « Nous les construirons en expliquant au public à quel point ils sont différents, de façon à gagner sa compréhension », a-t-il ajouté selon un autre extrait de cette interview rapporté par le journal « Nikkei ».

Sur les 50 réacteurs du Japon, 48 sont maintenus à l’arrêt à cause des nouvelles mesures de sécurité exigées depuis l’accident de Fukushima. Quelque 160’000 personnes ont quitté la région contaminée dont une partie est devenue totalement inhabitable et le démantèlement des réacteurs endommagés devrait durer une quarantaine d’années.

Excuses à « remplacer »

Considéré comme un « faucon » en matière de politique étrangère, M. Abe a par ailleurs annoncé son intention de remplacer les excuses officielles faites en 1995 pour les souffrances causées pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Ces excuses avaient été formulées « par le Premier ministre du Parti Socialiste Tomiichi Murayama », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien conservateur « Sankei ». « Je veux publier un communiqué tourné vers l’avenir, adapté au XXIe siècle », a-t-il dit, précisant qu’il consulterait des experts sur les détails et la date de publication du communiqué.

(ats / 31.12.2012 10h40)                                                                                                                    

COMMENTAIRE: 

(Le Souffle c’est ma Vie / Thierry LAMIREAU)

Vouloir construire de nouvelles centrales nucléaires est une PIRE FOLIE !

Les « nouveaux réacteurs » n’ont rien de vraiment différents !

Vouloir rajouter des réacteurs sur le territoire du JAPON est la signification d’une complète manipulation des politiques par le lobby pro-nucléaire.

Pire, ces décideurs font passer la vie économique de leur pays avant la sécurité et la santé des populations.

Le pays fait face à de très nombreux séismes.

Rajouter des centrales…

est une véritable HERESIE ! 

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 31 décembre, 2012 |Pas de commentaires »

FUKUSHIMA: HUIT SOLDATS DE LA MARINE AMERICAINE PORTENT PLAINTE CONTRE TEPCO

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FUKUSHIMA: HUIT SOLDATS DE LA MARINE AMERICAINE PORTENT PLAINTE CONTRE TEPCO dans REFLEXIONS PERSONNELLES fukushimajpg2

Huit soldats de la Marine américaine portent

plainte contre TEPCO

WASHINGTON – Huit soldats de la Marine américaine ont porté plainte contre la compagnie japonaise TEPCO, qu’ils accusent d’avoir menti sur les dangers liés aux radiations émanant de la centrale nucléaire de Fukushima après le terrible accident de mars 2011.

Ces marines réclament des centaines de millions de dollars à la société, l’accusant d’avoir trompé leurs capitaines sur les niveaux de radiation à proximité de la centrale au moment où leur porte-avions, l’USS Ronald Reagan, participait à des opérations de secours après le séisme et le tsunami du 11 mars 2011.

TEPCO et le gouvernement japonais ont toujours assuré qu’il n’y avait pas de danger de contamination par les radiations pour l’USS Ronald Regan ou son équipage, souligne le texte de leur plainte déposée devant une Cour Fédérale de Californie.

Les autorités japonaises ont insisté pour dire qu’il n’y avait pas de danger immédiat tout en mentant effrontément à propos de la fusion du réacteur à la centrale de Fukushima, poursuivent les avocats des plaignants.

La plainte accuse TEPCO de négligence et d’imprudence et demande à ce que la compagnie soit reconnue responsable de l’exposition aux radiations du porte-avions et de son équipage, et aussi d’avoir conçu une centrale qui n’était pas sûre !…

L’équipage du navire s’est trop approché de la centrale et les plaignants doivent désormais faire face à une vie entière d’empoisonnement aux radiations et doivent supporter ce qui aurait pu et aurait dû être évité, poursuit la plainte.

Une des plaignantes était enceinte lors du déploiement de l’USS Ronald Reagan sur la zone, et la plainte est aussi déposée au nom de sa fille âgée d’un an.

Au Japon, TEPCO, citée par l’agence Kyodo News, a souligné qu’il s’agissait de la première plainte déposée à l’étranger visant sa gestion de la catastrophe. Nous ne ferons pas de commentaires tant que nous n’en aurons pas reçu copie, a ajouté la société.

Un séisme de magnitude 9 et un tsunami géant avait entraîné la submersion des installations de la centrale de Fukushima, le 11 mars 2011, causant le plus grave accident nucléaire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) le 26 avril 1986.

(©AFP / 28 décembre 2012 20h19)

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 30 décembre, 2012 |Pas de commentaires »

MOSCOU-WASHINGTON: LA GUERRE DU RAIL EST DECLAREE (Comité Valmy)

Moscou-Washington :

MOSCOU-WASHINGTON: LA GUERRE DU RAIL EST DECLAREE (Comité Valmy) dans REFLEXIONS PERSONNELLES bombe

la guerre du rail est déclarée

(Comité Valmy)

La Russie riposte au système ABM déployé par l’OTAN en Europe en remettant sur les rails ses « trains-assassins » nucléaires, écrit mercredi 26 décembre 2012 le quotidien russe Moskovski Komsomolets.

On sait qu’aujourd’hui, la Russie développe deux systèmes de missiles nucléaires : le premier est équipé de missiles lourds à ergols liquides, identiques au légendaire SS-18 Satan, l’autre est un missile plus léger doté d’un propulseur à propergol solide dont les tests se déroulent actuellement avec succès. On vient d’apprendre qu’au plus haut niveau, une décision politique a été prise pour créer un troisième type de système.

Selon une source de l’industrie russe des missiles, l’arme en question est installée sur une plate-forme ferroviaire. Les travaux de recherche et développement sont déjà lancés pour la création de cette arme.

Les essais de systèmes dotés de missiles RT-23UTTKh Molodets (code Otan SS-24 Scalpel) ont débuté en février 1985 dans leur version ferroviaire et se sont achevés en 1987, date à laquelle le premier système a été livré à l’armée stationnée à Kostroma. En 1988, cinq nouveaux régiments ont été déployés (15 systèmes au total) et en 1991, trois divisions de missiles étaient en poste près de Kostroma, Perm et Krasnoïarsk. Chaque unité comprenait quatre régiments de missiles, soit 12 trains dotés de plates-formes au total.

Ces plates-formes avaient la même apparence que les wagons réfrigérés, de transport de bagages et de passagers. Chaque train comportait trois plates-formes ferroviaires servant de pas de tir pour des missiles SS-24 aux propulseurs à propergol solide, ainsi que des wagons de commande et de support pour le personnel militaire.

Les missiles pouvaient être lancés depuis n’importe quel point du réseau ferroviaire. L’espacement entre les systèmes s’élevait à près de 4 km et ils stationnaient dans des abris permanents. Dans un rayon de 1 500 km autour de leurs bases, les militaires et les cheminots avaient renforcé les voies ferrées en installant des rails plus lourds, remplaçant les traverses en bois par du béton armé et augmentant la densité du ballast.

Il était très difficile, voire impossible pour un non-professionnel, de distinguer les plates-formes militaires des trains de marchandises circulant par milliers à travers la Russie. En 24 heures, le train pouvait parcourir près de 1 200 km. Ses patrouilles duraient 21 jours.

Selon une légende propagée par les militaires, les concepteurs soviétiques avaient procédé au développement des plates-formes après que le service de renseignement soviétique avait appris que les Américains développaient leurs propres systèmes ferroviaires, capables de circuler dans des tunnels souterrains et d’apparaître au besoin à la surface à des endroits précis pour lancer, de manière complètement inattendue, des missiles stratégiques.

Ce rapport aurait tellement impressionné le gouvernement soviétique qu’il a tout de suite ordonné de créer une arme similaire. Toutefois, les ingénieurs russes ont décidé de ne pas envoyer leurs trains sous terre mais de les faire circuler sur des voies ferrées ordinaires en les camouflant en trains de marchandises.

Plus tard, on apprenait que les études menées par les Américains avaient démontré l’insuffisance de ces systèmes aux Etats-Unis. Mais il était déjà trop tard pour tout annuler : au moment d’apprendre cette nouvelle, l’URSS avait déjà créé une nouvelle arme nucléaire dotée d’un missile à ogive mirvée d’une portée de 10 000 km, qui disposait d’un système de neutralisation de moyens antimissiles.

Washington a été choqué par la nouvelle. Comment déterminer quel train détruire en cas d’attaque nucléaire ? Afin de surveiller les déplacements des plates-formes, les Américains étaient contraints de maintenir en quasi-permanence au-dessus du territoire russe un groupe de 18 satellites, ce qui revenait très cher.

Ainsi, dès que la situation politique a évolué au début des années 1990, les Etats-Unis ont tout de suite tenté d’éliminer cette menace. Dans un premier temps, ils ont obtenu du gouvernement russe de ne pas faire circuler les trains à travers le pays mais de les cantonner à des endroits fixes. Aussi ont-ils pu réduire leur groupe de satellites à 3 ou 4 unités. Dans un second temps, ils ont convaincu les hommes politiques russes de mettre ces armes hors service.

Eh bien, il semblerait que cette bête noire des Américains revienne, sous la forme de nouvelles plates-formes équipées de missiles nucléaires.                                          

Comité VALMY

 

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 30 décembre, 2012 |Pas de commentaires »

L’EPReuve DU FEU (Yann FIEVET / legrandsoir.info)

L’EPReuve du feu

L'EPReuve DU FEU (Yann FIEVET / legrandsoir.info) dans REFLEXIONS PERSONNELLES epr

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Yann FIEVET

Le feu, de tous temps, a fasciné les hommes. Le feu nucléaire qu’une partie de nos congénères prétend savoir maîtriser exacerbe incontestablement la fascination. Comment expliquerait-on autrement que par l’effet paralysant de la fascination l’entêtement des gouvernements français à poursuivre contre vents et marées la construction de l’EPR ou encore la faiblesse de l’opposition au nucléaire en France malgré l’horreur de Fukushima ? L’insouciance populaire et l’opiniâtreté gouvernementale ne sauraient être expliquées uniquement par la peur du manque futur d’énergie. Si les gouvernants agissaient vraiment selon un calcul purement rationnel comme on le prétend parfois, la filière électronucléaire au coût désormais exorbitant – tant au plan environnemental, social que financier – serait aujourd’hui abandonnée. Il existe sans doute peu de dossiers où toutes les cartes sont à ce point faussées. Qui saura stopper à temps la machine infernale que cache une fierté nationale tellement mal placée ?

On s’est autrefois moqué du programme Concorde, prouesse technique mais gouffre économique. On ironisait alors avec la découverte saugrenue que le seul Concorde rentable était celui qui, au Bourget, accueillait chaque année les très nombreux visiteurs venus admirer l’emblème de la réussite française. Et pour cause : cet aéronef-là ne décollait jamais. Aujourd’hui, personne n’ose rire de l’EPR. Il est fort à parier que demain nous nous retenions pour ne pas pleurer. Nous savons déjà que ce programme n’est pas un gouffre mais un abysse financier. Le chantier de Flamanville a d’ores-et-déjà pris cinq années de retard et sa facture a triplé depuis la première estimation de son coût de réalisation. La nécessité de renforcer les normes de sécurité – pourtant décrétées maximales à l’origine – après la catastrophe de Fukushima n’explique pas, loin s’en faut, ce surcoût et ce contretemps formidables. Si le programme Concorde avait été lancé quant à lui par temps de finances publiques plutôt florissantes, on ne saurait en dire autant du programme EPR qui fait entrer la France en phase de dilapidation des deniers publics. C’est ce que le groupe italien ENEL, comptant pour 11% dans le projet, semble avoir enfin compris puisqu’il s’en retire. Rien n’autorise en effet à penser sérieusement que l’envolée du coût de production de l’EPR va s’interrompre, les 8,5 milliards d’euros annoncés en novembre 2012 seront très probablement dépassés à mesure que de nouveaux avatars surviendront dans ce projet jugé – sauf par les nucléocrates – de plus en plus hasardeux.

Le risque de catastrophes nucléaires civiles majeures, hier réputé impossible dès lors que les meilleurs experts et systèmes de protection sont mobilisés, est aujourd’hui mis en cause. Le lobby nucléaire lui-même n’ose plus brandir le « risque zéro ».

Disons, pour paraphraser le grand penseur du 19ème siècle, que le spectre de Fukushima nous hante. Il va nous hanter très longtemps : les nucléocrates ne pourront pas, comme ils l’ont fait avec Tchernobyl, compter sur l’effacement du temps ou en appeler à l’inconséquence d’un régime totalitaire.

Le Japon est une démocratie et vit désormais la pire catastrophe nucléaire civile de tous les temps, du moins tant que l’avenir ne nous aura pas légué une catastrophe plus terrible encore. Oui, « l’accident » de Fukushima est toujours en cours, les autorités politiques et techniciennes étant impuissantes à y mettre un terme pour l’instant. Le fait que nos projecteurs médiatiques aient été débranchés beaucoup trop tôt et que nos journalistes manquent de la bonne énergie, celle qui oriente le regard vers ce qui dérange, ne change rien à l’affaire. Elle est démesurément dramatique. C’est même sa démesure qui nous pousse à l’oublier. Oui, des pans entiers de la population nippone sont aujourd’hui sacrifiés et toute la population le sait. Elle ne veut plus du nucléaire ! Il va être très difficile de lui imposer de nouveau. C’est bien ce dernier aspect qu’il convient de nous cacher, à nous qui croyons encore au miracle de l’énergie atomique.

Le miracle n’aura pas lieu. Il est enfin avéré que la production de l’énergie nucléaire est la plus dispendieuse qui soit. Demain, elle sera ruineuse. Chaque nouvelle catastrophe impose de relever le niveau des protections avec la certitude désormais admise que les nouveaux seuils fixés seront un jour à revoir. De plus, nos « autorités compétentes » sont incapables de chiffrer le coût de démantèlement des centrales parvenues en fin de vie. C’est sans doute la raison pour laquelle cet élément de coût, exorbitant lui aussi on l’imagine, n’est jamais pris en compte dans le calcul du coût de production de l’énergie électronucléaire. Circonstance atténuante mais non déresponsabilisante pour nos gouvernants et pour EDF : aucune centrale n’a jamais été démantelée nulle part. Brennilis, la plus petite d’entre elles pour ce qui concerne la responsabilité d’EDF, effraie toujours nos apprentis sorciers en la matière –radioactive ! –vingt ans après l’arrêt de son réacteur. Il est donc temps de mettre fin au « mensonge nucléaire ». Le décret d’avril 2007 marquant officiellement l’ouverture du chantier de l’EPR à Flamanville a donné dix ans à EDF pour réaliser le chargement du réacteur en combustible. Ce délai paraissait très raisonnable, les plus pressés le trouvait même trop long à l’époque. Des voix s’élèvent aujourd’hui qui disent leur inquiétude de voir les responsables du programme sacrifier quelque peu la sécurité afin de tenir le délai. Lorsque Mme Delphine Batho proclame que le réacteur de Flamanville démarrera le 11 avril 2017 il est évident qu’elle n’en sait fichtre rien. Elle se borne à répéter bêtement, comme ses devanciers politiques, ce que les dirigeants d’EDF lui disent, eux qui n’en savent rien non plus tant les années prochaines risquent de nous livrer un nouveau lot d’onéreuse surprises et contretemps fâcheux.

Après avoir cessé de mentir on déciderait fatalement de mettre fin à la gabegie annoncée depuis longtemps. L’on nous dit que trop d’argent a déjà été mis dans ce programme pour que l’on puisse y renoncer. Cet argument est irrecevable, pour ne pas dire irresponsable. La gravité de la situation commande de ne plus regarder le passé mais de préserver l’avenir. Renoncer, ce n’est pas perdre de l’argent de toute façon déjà dépensé mais économiser les sommes colossales qui seraient dépensées demain. Arrêter un réacteur en fonctionnement est autrement problématique que de stopper sa construction. Et que dire du coût humain épargné ?Le pouvoir politique aura-t-il l’intelligence et le courage nécessaires pour affronter cette décisive « épreuve du feu » ?

Yann FIEVET

http://www.legrandsoir.info/l-epreuve-du-feu.html

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 28 décembre, 2012 |Pas de commentaires »

JAPON: RISQUE DE FAILLE CONFIRME A LA CENTRALE NUCLEAIRE DE HIGASHIDORI

JAPON:

JAPON: RISQUE DE FAILLE CONFIRME A LA CENTRALE NUCLEAIRE DE HIGASHIDORI dans REFLEXIONS PERSONNELLES monju1

Risque de faille active confirmé à la

centrale nucléaire Higashidori

TOKYO – Des experts mandatés par l’Autorité de Régulation Nucléaire du Japon ont confirmé jeudi 20 décembre 2012 la possibilité de l’existence d’une faille active sous la centrale Higashidori (nord), des soupçons qui risquent fort d’empêcher sa remise en activité.

Quatre experts se sont rendus la semaine dernière sur le terrain pour effectuer de nouveaux examens, dans le cadre d’une mission diligentée par l’Autorité de Régulation Nucléaire.

Réunis jeudi à la demande de cette dernière, ils ont conclu à l’existence possible d’une faille active sous le site.

L’autorité de régulation doit entendre, le 26 décembre 2012, les responsables de la compagnie d’électricité Tohoku Electric Power qui exploite cette centrale actuellement à l’arrêt.

Si à l’issue de cette nouvelle réunion l’autorité conclut qu’il y a un danger de faille active, le site risque de ne pas pouvoir être remis en exploitation.

Dans les précédentes semaines, des examens similaires, conduits par quatre géologues et un représentant de l’autorité, ont déjà eu lieu pour deux autres centrales, à Oi (où deux réacteurs sur quatre sont en activité) et à Tsuruga (où les deux tranches sont arrêtées).

Il y a une dizaine de jours, le président de l’autorité nucléaire, Shunichi Tanaka, avait déjà laissé entendre qu’il serait difficile d’autoriser le redémarrage du réacteur numéro 2 de la centrale de Tsuruga (ouest) à cause de risque de faille active, et que cette unité devra le cas échéant être démantelée.

Les conclusions sur Oi sont pour le moment ajournées, en raison de divergences de vues entre experts.

Des examens doivent aussi être pratiqués sur les terrains de deux autres centrales (Shiga et Mihama) ainsi que près du surrégénérateur expérimental de Monju.

A ce jour, seulement deux réacteurs (les numéros 3 et 4 d’Oi) sur un parc de 50 sont en service au Japon. Les autres sont maintenus à l’arrêt par mesure de précaution et en raison de nouveaux tests de résistance aux catastrophes naturelles imposés par le gouvernement après l’accident de Fukushima consécutif à un tsunami en mars 2011.

Aucun ne peut redémarrer sans le feu vert de la nouvelle autorité nucléaire créée en septembre 2012 et qui est en train de revoir les standards de sécurité.

(©AFP / 20 décembre 2012 12h12)

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 22 décembre, 2012 |Pas de commentaires »

LETTRE OUVERTE DE NEUF PRIX NOBEL DE LA PAIX AUX DIRIGEANTS DU MONDE (Réseau Sortir du Nucléaire)

Lettre ouverte de neuf Prix Nobel de la Paix

aux dirigeants du monde

26 avril 2011

LETTRE OUVERTE DE NEUF PRIX NOBEL DE LA PAIX AUX DIRIGEANTS DU MONDE (Réseau Sortir du Nucléaire) dans REFLEXIONS PERSONNELLES fukushima_galleryphoto_paysage_std

Lettre adressée aux dirigeants du monde par 9 Prix Nobel de la Paix dans les premiers mois de la catastrophe de Fukushima et pour le 25ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl.

En ce 25ème anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en Ukraine – et plus de deux mois après les gigantesques tremblement de terre et raz-de-marée qui ont dévasté le Japon – nous, soussignés et lauréats du Prix Nobel de la Paix, vous demandons d’investir dans un futur plus sûr et plus pacifique en vous engageant pour favoriser les sources d’énergie renouvelable. Il est temps de reconnaître que le nucléaire n’est pas une source d’énergie propre, ni sûre, ni économiquement abordable.

Nous sommes extrêmement inquiets de voir que la vie des Japonais est menacée par la radioactivité dispersée dans l’air, l’eau et la nourriture suite à la panne qui a eu lieu à la centrale nucléaire de Fukushima. Nous sommes fermement convaincus que si le monde cesse d’utiliser l’énergie nucléaire, les générations futures des peuples du monde entier – et en particulier les Japonais qui ont déjà trop souffert – connaîtront une vie plus pacifique et plus sûre.

« Vingt-cinq ans après Tchernobyl, il y a des gens qui affirment que les choses s’améliorent. Je ne suis pas d’accord », c’est ce que dit Mykola Isaiev, qui fut l’un des liquidateurs de Tchernobyl (les personnes qui contribuèrent à nettoyer le site).

« Nos enfants sont malades parce qu’ils ont mangé des aliments contaminés et notre économie est anéantie. » Isaiev ajoute qu’il peut se mettre à la place des liquidateurs qui travaillent actuellement au Japon. Comme lui, ils ne mettaient probablement pas beaucoup en question la sûreté nucléaire.

Entendez ce que déclare un commerçant de Kesennuma, l’une des villes de la côte Nord-Est ayant subi de plein fouet le tsunami : « Ces radiations sont quelque chose d’absolument effrayant. C’est bien pire qu’un tsunami. Un tsunami, ça se voit. Mais ça, on ne peut pas le voir ».

La triste réalité, c’est que la crise radiologique qui frappe actuellement le Japon peut se produire à nouveau dans d’autres pays, comme elle s’est déjà produite à Tchernobyl en Ukraine à l’époque soviétique (en 1986), à Three Mile Island aux États-Unis (en 1979) ainsi qu’à Windscale/Sellafield au Royaume-Uni (en 1957).

Les accidents nucléaires peuvent être engendrés – et le sont effectivement – par des catastrophes naturelles – comme un tremblement de terre ou un raz-de-marée – ainsi que par des erreurs et négligences humaines. Dans le monde entier, les gens craignent aussi l’éventualité d’attentats terroristes dirigés contre des centrales nucléaires.

Mais la radioactivité ne doit pas seulement nous inquiéter en cas d’accident nucléaire. Chaque étape de la chaîne du combustible nucléaire relâche de la radioactivité, à commencer par l’extraction de l’uranium ; ensuite, cela continue durant des générations car les déchets nucléaires contiennent du plutonium qui restera toxique pendant des milliers d’années. Malgré des années de recherche, les pays ayant un programme nucléaire, à l’instar des États-Unis, ont échoué à relever le défi que constitue la recherche d’un stockage sûr et sécurisé du combustible nucléaire « usagé ». En attendant, des déchets nucléaires supplémentaires sont produits chaque jour.

Les partisans de l’énergie nucléaire doivent affronter le fait que les programmes nucléaires civils fournissent les matières nécessaires à la fabrication d’armes nucléaires. C’est bien là la préoccupation sous-jacente face au programme nucléaire iranien. Tandis que, pour continuer dans la voie de l’énergie atomique, l’industrie nucléaire préfère ignorer cette énorme menace, celle-ci ne disparaît pas du simple fait qu’on la minimise ou qu’on l’ignore.

Nous devons également nous confronter à la dure réalité économique de l’énergie nucléaire. Dans une économie de libre marché, le nucléaire ne rivalise pas avec les autres sources d’énergie, tout simplement parce qu’il n’en a pas la capacité.

L’énergie nucléaire est un choix énergétique au coût exorbitant, qui est en général payé par les contribuables. L’industrie nucléaire a reçu des subventions considérables – l’argent des contribuables, donc – de la part des gouvernements, qui ont apporté leur garantie pour le financement de la construction des centrales, pour limiter la responsabilité des opérateurs en cas d’accident et assumer les coûts sanitaires et de dépollution. Il ne tient qu’à nous d’utiliser cet argent public d’une manière plus responsable en l’investissant dans les nouvelles sources d’énergie.

Il y a actuellement plus de 400 réacteurs nucléaires à travers le monde – dont un grand nombre se trouve sur des sites à haut risque de catastrophes naturelles ou de bouleversements politiques. Ces centrales fournissent moins de 7 % de la consommation mondiale d’énergie. En tant que dirigeants du monde, vous pouvez travailler ensemble afin de remplacer cette petite quantité d’énergie d’origine nucléaire par d’autres sources d’énergie facilement disponibles, très sûres et économiquement abordables, pour nous engager vers un avenir sans carbone ni nucléaire.

Il nous est impossible d’empêcher de se produire les catastrophes naturelles comme celle qui vient d’avoir lieu au Japon, mais ensemble nous pouvons faire de meilleurs choix quant à nos sources d’énergie.

Nous sommes en mesure d’abandonner les combustibles fossiles ainsi que l’énergie nucléaire et d’investir dans une révolution des énergies propres. Ce changement est déjà en marche. Ces cinq dernières années, à l’échelle mondiale, l’éolien et le solaire ont produit plus d’énergie que les centrales nucléaires. Les revenus mondiaux provenant du solaire, de l’éolien et des autres sources d’énergie renouvelable ont bondi de 35 % en 2010. Investir dans ces énergies renouvelables sera également créateur d’emplois.

Les sources d’énergie renouvelable sont l’une des clés majeures pour un avenir pacifique. C’est pourquoi on trouve tant de gens à travers le monde – et spécialement les jeunes – qui s’engagent déjà de leur propre initiative dans cette transition, sans attendre que les gouvernements agissent en ce sens.

En s’engageant pour un avenir sans nucléaire et faiblement émetteur de carbone, les États pourront s’associer et renforcer le mouvement mondial, grandissant et de plus en plus influent, de citoyens qui rejettent la prolifération nucléaire et soutiennent les énergies renouvelables. Nous vous demandons de vous joindre à eux pour transmettre un héritage fort qui assurera la vie et la protection non seulement des générations futures mais aussi de notre planète elle-même.

Cordialement,

Betty Williams, Irlande (Prix Nobel 1976) 
Mairead Maguire, Irlande (Prix Nobel 1976) 
Rigoberta Menchu Tum, Guatemala (Prix Nobel 1992) 
Jody Williams, États-Unis (Prix Nobel 1997) 
Shirin Ebadi, Iran (Prix Nobel 2003) 
Wangari Maathai, Kenya (Prix Nobel 2004) 
Archevêque Desmond Tutu, Afrique du Sud (Prix Nobel 1984) 
Adolfo Perez Esquivel, Argentine (Prix Nobel 1980) 
Président Jose Ramos Horta, Timor oriental (Prix Nobel 1996)

Traduit de l’anglais au français par Laurienne Mazure et Xavier Rabilloud pour le Réseau « Sortir du nucléaire ».

- Lire le texte original de la lettre, en anglais

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 20 décembre, 2012 |Pas de commentaires »

SURPRENANTE SIMULATION D’ACCIDENT LE 18 DECEMBRE 2012 A LA CENTRALE NUCLEAIRE DE DAMPIERRE EN BURLY (Claude-Marie VADROT / politis.fr)

Surprenante simulation d’accident le 18

décembre 2012

à la centrale nucléaire de Dampierre en Burly

SURPRENANTE SIMULATION D'ACCIDENT LE 18 DECEMBRE 2012 A LA CENTRALE NUCLEAIRE DE DAMPIERRE EN BURLY (Claude-Marie VADROT / politis.fr) dans REFLEXIONS PERSONNELLES la-centrale-nucleaire-francaise-de-dampierre_3921_w460

(Claude-Marie VADROT / politis.fr)

Mardi 18 décembre 2012, la déjà bien vieille centrale de Dampierre en Burly a été l’objet, explique EDF, d’un« exercice grandeur nature » pour un accident nucléaire.

Tellement « grandeur nature » que les autorités expliquent que cette simulation basée sur d’importants rejets d’éléments radioactifs dans l’atmosphère ne concernera que… 340 personnes habitant dans un rayon de…deux kilomètres. L’exercice évitera soigneusement la petite ville de Dampierre en Burly, toute proche, qui en compte 1400. Tout comme la commune de Nevoy et ses 1200 résidents et celle de Gien, 15 000 personnes. Ces deux agglomérations dont la zone urbaine comptent 24 000 habitants et sont toutes les deux à l’Ouest des quatre réacteurs de la centrale, c’est à dire dans la zone que la radioactivité toucherait en quelques minutes.

« Le pire est prévu, explique le directeur de la centrale à la presse locale, afin que l’entraînement apporte le maximum de solutions à un maximum de situations ». Déclaration qui relève de la désormais célèbre langue de bois, approuvée par les syndicats, pratiquée depuis des lustres par les responsables d’EDF. Lesquels, par exemple, n’ont toujours pas expliqué pourquoi et comment un salarié de la centrale a été contaminé le 29 novembre 2012.

Les responsables d’EDF, avec cet exercice pour lequel seulement une part négligeable des populations sera concerné, cherchent une nouvelle fois à persuader les habitants de la région qu’un éventuel accident aurait des conséquences limitées et que la radioactivité s’arrêtera sagement là où ils l’ont décidé.

Ce qui ne correspond évidemment à aucune réalité météorologique. Tous les accidents ou incidents du passé, et pas seulement à Fukushima, à Three Miles Island et à Tchernobyl, ont amplement démontré trois choses.

D’abord que le déroulement d’un accident est imprévisible dans son développement, ensuite que la radioactivité n’obéit pas aux prudences des prophètes du nucléaire et enfin que les rejets éventuels concernent aussi les cours d’eau qui refroidissent en permanence les réacteurs. C’est à dire la Loire pour Dampierre, Loire qui devrait notamment charrier elle aussi des éléments radioactifs vers Orléans sans qu’il soit possible de les arrêter. Dans ce cas d’école destiné à rassurer et à prouver que l’accident nucléaire n’est pas plus dangereux qu’un simple accident industriel, les responsables de la centrale et d’EDF, contribuent à banaliser le fonctionnement d’une centrale.

Quand la sirène de Dampierre s’est déclenchée mardi à 9 heures, les 340 habitants officiellement concernés ont été prévenus par téléphone, ce qui serait impossible pour les 24 000 autres se trouvant dans le cône de dispersion de la radioactivité en cas d’accident réel. Les routes d’accès à la zone restreinte définie pas les autorités, ont été barrées par les gendarmes. Lesquels, dans une réalité menaçante, ne seraient même pas équipés d’un matériel leur permettant d’échapper au danger. Quant aux autres, ils attendront le véritable accident pour savoir quoi faire. Ils pourront toujours s’occuper à chercher fébrilement les fameuses pastilles d’iode qui n’ont pas été distribuées depuis des années dans tout le canton. Ils pourront toujours appeler le 800 201 299 ou le 02 38 62 48 48 pour manifester leur mécontentement devant cette simulation dérisoire…

D’ailleurs, comme il ne faut pas effrayer les abonnés à EDF, les gendarmes ont reçu comme instructions de ne pas s’opposer à la circulation avec leurs barrages. Ils ont fait simplement de la figuration… Alors que chacun sait qu’en cas d’accident, même limité, l’annonce de l’accident entraînerait instantanément un embouteillage monstre provoqué par les habitants pressés de fuir et d’aller récupérer leurs enfants dans les écoles. D’autant plus que les spécialistes de la cellule de crise installée à Fontenay aux Roses dans la banlieue parisienne, ne sont toujours pas d’accord sur la conduite à tenir : se calfeutrer dans les maisons ou fuir le plus rapidement possible en espérant échapper au nuage dangereux.

Il serait plus logique, pour EDF et surtout pour les habitants, de ne pas s’opposer plus longtemps à la fermeture de cette centrale vieillissante qui a été à plusieurs reprises rappelée à l’ordre pour ses manquements à la sécurité. Que celle ci concerne ses salariés ou les intérimaires de plus en plus nombreux.

Il serait plus honnête également qu’EDF renonce au chantage au chômage qui serait provoquée par la fermeture, alors que le démantèlement d’une telle installation donnera du travail aux ingénieurs, aux techniciens et aux ouvriers d’EDF pour au moins une quarantaine d’années….

Claude-Marie VADROT (politis.fr)

PS:

Au fait, si comme les augures nucléaires l’affirment et le répètent, l’accident est impossible, pourquoi se donner du mal à faire semblant d’en simuler un ?

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 20 décembre, 2012 |Pas de commentaires »

JAPON: RISQUE DE FAILLE ACTIVE SOUS LA SEULE USINE DE « RETRAITEMENT » DES DECHETS NUCLEAIRES

Japon:

JAPON: RISQUE DE FAILLE ACTIVE SOUS LA SEULE USINE DE Risque de faille active sous la seule usine

de retraitement de déchets nucléaires

TOKYO – L’usine de retraitement de combustible nucléaire de Rokkasho Mura (nord du Japon), construite en partenariat avec le groupe français AREVA et actuellement en phase de test, pourrait être située dans la zone d’une faille géologique active, ont mis en garde des experts nippons mercredi 19 décembre 2012.

Même si les avis sont divisés sur ce point, je pense qu’il existe une très forte probabilité de faille active, a déclaré à l’AFP le professeur Yasutaka Ikeda de l’Université de Tokyo, disant se référer à plusieurs éléments probants.

Selon lui la faille en question pourrait causer un séisme de magnitude de l’ordre de 8, mettant en grand danger les diverses installations nucléaires situées à Rokkasho où sont aussi entreposées d’importantes quantités de combustible atomique usé.

Le professeur Mitsuhisa Watanabe de l’Université Toyo partage le diagnostic de son confrère.

L’usine de Rokkasho, dont la construction a débuté en 1993, a vu sa mise en exploitation reportée une vingtaine de fois en raison de problèmes dans les dernières étapes du procédé de retraitement. Elle est désormais censée démarrer en octobre 2013 pour constituer un maillon essentiel dans la volonté du Japon de maîtriser l’ensemble du processus nucléaire.

Elle est aussi un lieu crucial dans le processus de traitement du combustible usé qui doit être extrait des piscines de désactivation de la centrale accidentée de Fukushima.

Depuis ce désastre provoqué par le tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est, l’usine de Rokkasho fait l’objet de différents examens supplémentaires de sûreté, à l’instar de tous les sites nucléaires nippons.

Elle ne fait cependant pas partie de la listes des six installations actuellement visées par des enquêtes de terrain d’experts dépêchés par la nouvelle Autorité de Régulation Nucléaire chargée de durcir les critères de sûreté.

Toutefois l’autorité pourrait se saisir de ce cas et envoyer des spécialistes si cela est jugé nécessaire, a précisé à l’AFP un responsable de cette instance indépendante créée en septembre. Elle remplace une précédente entité placée sous tutelle ministérielle et accusée d’avoir failli à ses missions.

Quant à l’exploitant de l’usine de Rokkasho, Japan Nuclear Fuel, il a déclaré, le mois dernier, effectuer de nouveaux contrôles mais dans le but de confirmer ses conclusions antérieures sur le caractère non actif de la faille.

(©AFP / 19 décembre 2012 10h10)

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 19 décembre, 2012 |Pas de commentaires »

AREVA ET LA FRANCE A FRIC (Jimmy DALEEDOO)

AREVA et la France à fric

AREVA ET LA FRANCE A FRIC (Jimmy DALEEDOO) dans REFLEXIONS PERSONNELLES nigerec_4214desjeux

jimmy DALEEDOO

La multinationale AREVA est leader mondial de l’énergie nucléaire. Elle est implantée au Niger, depuis près de quarante ans.

Que fait AREVA au Niger ?

Cela fait presque 40 ans que cette multinationale exploite la matière première de ce pays qu’est l’uranium.
Deux sites d’extraction d’uranium sont implantés dans ce pays.
Un site à Arlit et un autre site à Akokan, situé dans le nord désertique du pays.
Un troisièmes site d’extraction d’uranium est prévu pour 2014.
Ce troisième site sera localisé à Imouraren.
Ce site d’extraction d’uranium va s’étendre sur près de 200 km2.
L’objectif est d’exploiter 15.000 t d‘uranium par an, et ceci sur 35 ans.
Avec ce site industriel, le Niger deviendrait le deuxième producteur mondial d’uranium.

Pour l’impérialisme français, l’uranium est évidemment vital pour son hégémonie.
L’enrichissement d’uranium est une des étapes pour la fabrication des bombes.
Les centrales nucléaires de la France fonctionnent, en partie, grâce à l’enrichissement d’uranium.

Quelles conséquences ?

Les ONG ont pointé du doigt le fait que les populations sont expropriées de leurs surfaces de vie. Un « périmètre sanitaire » couvrira une surface de 450 kilomètres. Ce périmètre sera inaccessible aux nomades et à leurs animaux. Et cela sans compensation.

Un puits à pompe solaire, devrait être mis en place. L’eau est une ressource rare dans la région. C’est une nappe fossile, qui se renouvelle à un rythme millénaire.
Ce puits va donc provoquer un assèchement rapide et s’ajouter à des difficultés existantes déjà excessives. Le site d’Imouraren représente un investissement de 2 milliards d’euros.

Le groupe AREVA a un carnet de commandes estimé à 45,6 milliards d’euros. Son chiffre d’affaires s’élève à 4,8 milliards d’euros.
AREVA a plusieurs actionnaires :
- le Commissariat a l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives, actionnaire à 73.03%
- l’Etat français à 10.17%
- KIA à 4,82%
- Caisse des Dépôts et Consignations a 3.32%
- EDF à 2.24%
- FRA Epargne à 0.26%
- CALYON à 0.95%

Le président du directoire d’AREVA, Luc Oursel, présente un salaire de plus de 5 millions d’euros par an. Soit environ 495.000 euros par mois ! Ses avantages en nature, sont estimés à 3640 euros !

Et dans le même temps, au Niger, les enfants meurent. En ce moment, près de 400.000 enfants risquent de mourir de faim. Beaucoup d’enfants souffrent de carences micro-nutritionnelles et de troubles, dû au manque d’iode. Cela augmente la mortalité infantile déjà trop élevé. Sur 1000 naissances, il y a 125 décès ! Pour les autres enfants, l’éducation reste très mauvaise.Il n’y a quasiment pas d’école.
Les écoles qui existent n’ont pas d’installations sanitaires (ce qui provoque des maladies), pas de ventilation, pas de lumière.

Pour créer des sites industriels, l’impérialisme est ultra rapide, mais pour construire des écoles…..

Les filles ne vont quasiment pas à l’école. Beaucoup de petites filles sont livrées a la prostitution. La misère des familles pousse parfois a l’infanticide.

S’il y avait une réelle redistribution des richesses…

Plus de 60% de la population du Niger est touchée par la famine. L’eau potable reste rare et il n’y a pas de système d’assainissement.

Le gouvernement français nous présente ses extractions d’uranium avec un objectif économique. C’est celui du bénéfice mutuel.

Mais les conditions d’existence du peuple du Niger ne reflète pas du tout cela. L’impérialisme ne connait pas ce que veulent dire ces mots. La France est un pays rentier, agissant sur un pays débiteur. Un capitalisme monopoliste, agissant comme un pays usurier. Le prolongement du titre du livre du MEDEF « besoin d’aire »

AREVA est implantée dans ce pays depuis quarante ans.

Le Niger reste un des plus pauvres du monde.

Jimmy DALEEDOO                                                                  

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 19 décembre, 2012 |Pas de commentaires »
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