LE SCANDALE DES ARMES A L’URANIUM APPAUVRI: CONTRIBUTIONS DIVERSES TRES ARGUMENTEES
Le scandale des armes
à
l’ URANIUM « appauvri »
Préface
par Herbert Verbeke
Table des matières:
Les dessous d’une modification de loi en Belgique
La « loi de compétence universelle » belge
La machine s’emballe
Toujours le « deux-poids-deux-mesures »
Pressions sur la Belgique
La Belgique cède et aménage la loi pour qu’elle ne puisse pas s’appliquer aux « bons »
Pourquoi a-t-on soudainement fait pression sur la Belgique ?
Introduction
Mon mea culpa
Je visionne une cassette vidéo
Une prudence élémentaire qui s’impose…
…mais de graves indices existent
Une étude en deux parties
De la radioactivité en général et de l’uranium appauvri en particulier
A) Quelques notions de physique atomique
1°) L’uranium : un élément naturel
2°) Structure de l’atome
3°) Les isotopes d’un élément
4°) Les isotopes naturels de l’uranium
5°) Radioactivité naturelle et artificielle, pénétration des rayonnements
6°) Demi-vie d’un élément radioactif. Cas de l’uranium
7°) Noyau fissible, intérêt civil et militaire
B) L’uranium appauvri
1°) Le nécessaire enrichissement de l’uranium naturel
2°) L’uranium appauvri : un déchet devenu « arme absolue »
3°) La nocivité de l’uranium appauvri
Le cas de l’Irak
I) L’usage de l’uranium appauvri pendant la guerre du Golfe (1991)
1°) Une guerre riche en expérimentations
2°) L’incroyable histoire du document secret remis à Nick Cohen
3°) Des preuves matérielles découvertes sur le terrain
II) Les effets de l’uranium appauvri en Irak
1°) Pourquoi la radioactivité est-elle dangereuse ?
a) La cellule : « unité fondamentale de la vie »
b) Les rayonnements endommagent gravement les cellules
c) Les deux types d’irradiations
d) Deux accidents nucléaires ont confirmé les théories
e) Le cas des malformation congénitales
3°) Les raisons théoriques qui font croire à une contamination générale
4°) Les autorités militaires innocentent l’uranium appauvri
5°) Les études en Irak
a°) Les relevés effectués sur le terrain
b°) L’accroissement de certaines maladies en Irak
6°) Les fraudes des autorités lorsqu’il s’agit d’étudier les conséquences de la guerre du Golfe
7°) Une contamination durable
Moralité
Les dessous d’une modification de loi en Belgique
La « loi de compétence universelle » belge
On se souvient qu’en 1993, la Belgique s’était dotée d’une « loi de compétence universelle » ; c’est-à-dire une loi qui lui permettrait de poursuivre n’importe quelle personne — belge ou non-belge — contre laquelle une plainte (déclarée recevable) aurait été déposée pour « crime contre l’humanité » par un ressortissant d’un pays quelconque. En 2001, ce texte permit de juger et de condamner quatre ressortissants du Rwanda reconnus coupable de complicité dans le « génocide » rwandais.
La machine s’emballe
Très rapidement, cependant, la machine infernale s’emballa. Des plaintes par dizaines furent déposées contre A. Pinochet, S. Hussein, F. Castro, H. Habre etc., si bien que les juges en charge des dossiers se retrouvèrent bien vite débordés. Mais l’affaire se corsa lorsque des dirigeants britanniques, américains et israéliens comme G. Bush, G.-W. Bush, T. Blair et A. Sharon furent, à leur tour, inquiétés… Et le comble fut atteint quand le pouvoir exécutif belge jugea recevables les plaintes contre le dirigeant juif. Celui-ci obtint toutefois une première victoire après que la cour d’Appel eut jugé qu’un homme d’État bénéficiant de l’immunité ne pouvait être poursuivi. Mais la joie fut de courte durée : début 2003, la cour de Cassation estima que si un dirigeant bénéficiait de l’immunité tant qu’il était en fonction, il devrait répondre de ses actes une fois redevenu simple citoyen. Dès lors, A. Sharon était un homme en sursis[1]…
Toujours le « deux-poids-deux-mesures »
Immédiatement, un nouveau concert de protestations s’éleva. Quoi ? Pour la première fois depuis 1945, on allait appliquer la même loi à tous, y compris aux « bons » ? Scandale ! Car il va de soi que, dans son volet répressif, le Droit International issu du Nuremberg est uniquement applicable aux vaincus (lire à ce sujet « Les conséquences logiques du procès de Nuremberg »). Dans Contact J, Arié Renous développa implicitement cette argumentation lorsqu’il écrivit, sous le titre : « Belgique, où vas-tu ? » :
C’est vrai que d’autres pays se sont aussi dotés de lois dites de Compétence Universelle : les Etats-Unis par exemple, mais ils l’appliquent avec doigté. Les Israéliens aussi, mais ils l’ont utilisée qu’une seule fois, lorsque aucune contestation n’entourait le personnage : c’était le procès Eichmann[2].
Ce qui, en clair, signifie : des lois de compétences universelles, oui, mais uniquement pour les « méchants ».
Pressions sur la Belgique
Jusqu’à présent, toutefois, l’affaire n’avait pas eu de conséquences graves. On en était resté aux communiqués acides et aux rappels temporaires d’ambassadeurs. Mais dans les semaines qui suivirent la décision de la Cour de Cassation, des nuages sombres s’amoncelèrent : les Etats-Unis protestèrent à leur tour, qualifiant la Belgique de pays inamical et peu sûr. Puis le 12 juin, un coup de tonnerre éclata : Donald Rumsfeld menaça de transférer le siège de l’OTAN hors de la Belgique — la Pologne fut citée — si la loi de compétence universelle n’était pas supprimée, ou au moins amandée. Très rapidement, la Grande-Bretagne et l’Espagne emboîtèrent le pas.
Dans un premier temps, les élus belges songèrent à introduire des articles additionnels qui prévoiraient l’immunité pour les responsables étrangers qui venus à Bruxelles dans le cadre d’une mission à l’OTAN. Mais rien n’y fit. Outre un transfert du siège de l’Alliance Atlantique, des menaces de boycott du port d’Anvers furent proférées, si bien que le 21 juin, l’échevin anversois Delwaide tira la sonnette d’alarme : « Nous sommes à un doigt du boycott de notre grand port ! ». La veille au soir, le porte-parole du département d’État américain (les Affaires étrangères) avait encore gravi un échelon, déclarant cette fois qu’il n’y avait pas le choix : « la loi belge de compétence universelle doit être retirée »[3].
La Belgique cède et aménage la loi
pour qu’elle ne puisse pas
s’appliquer aux « bons »
Dans les heures qui suivirent, la Belgique céda. Certes, le projet de modification — qui sera accepté — n’abolit pas la loi de Compétence Universelle, mais il l’ « aménage » de telle sorte qu’ « on ne peut plus parler de Compétence Universelle » (dixitAmnesty International). Désormais en effet, un « rattachement à la Belgique » est obligatoire pour qu’une plainte soit acceptée. Comprenez : l’auteur présumé des crimes devra être Belge ou résider en Belgique, et si ce n’est pas le cas, la victime devra être Belge ou résider en Belgique depuis au moins trois ans. Ainsi la loi va-t-elle être vidée de tout ce qui constituait son originalité et sa force. Mais le plus énorme reste à venir : même à supposer la première condition remplie, la plainte ne sera recevable « que si l’auteur présumé des faits est un ressortissant d’un pays qui n’incrimine pas les faits en cause (qui ne les déclare pas criminels) ou qui ne garantit pas un procès équitable »[4].
Or, il est bien évident que tous les pays dits « démocratiques » incriminent les crimes contre l’Humanité et sont reconnus comme garantissant des procès équitables.
Par conséquent, le législateur a créé un filtre qui arrêtera toutes les plaintes déposées contre les ressortissants de pays « démocratiques ».
Amnesty International ne s’y est d’ailleurs pas trompé, qui dans un communiqué à déclaré :
« On ne peut plus parler de compétence universelle, puisque les plaignants belges ne sont même pas assurés de voir la justice belge instruire une plainte si elle concerne un ressortissant d’un État démocratique [Ibid., p. 6, col. D]. »
Dès lors, exit les plaintes contre des hommes comme G. W. Bush, G. Bush, T. Blair. Nous voici revenus en 1945, lorsque les vainqueurs rédigeaient un Droit uniquement applicable aux vaincus, donc aux « méchants ».
Pourquoi a-t-on soudainement fait pression sur la Belgique ?
Au-delà, toutefois, de ces considérations, cette modification de texte pose une grave question. Pourquoi ce soudain acharnement américain contre une loi qui, finalement, existait depuis dix ans sans susciter l’ire de l’Oncle Sam ? A ma connaissance, la presse belge est restée très silencieuse sur ce sujet. Mais un élément de réponse peut être trouvé dans The International Herald Tribune.
Sous le titre « La Belgique change à propos des crimes de guerre », on lit :
Dans des poursuites intentées récemment par des individus, des noms de personnages officiels américains étaient cités, incluant le président George W. Bush, le secrétaire d’État Colin Powell, Rumsfeld, et celui qui commandait les opérations en Irak, le général Tommy Franks. Le Premier Ministre britannique Tony Blair a aussi été pris pour cible[5].
On en déduit que les autorités américaines avaient peur, peur que des hauts personnages de l’État (y compris le plus haut) impliqués dans l’affaire irakienne soient appréhendés et jugés. C’est l’aveu implicite que des crimes indéfendables ont été commis là-bas. Mais lesquels ?
Vincent Reynouard apporte une réponse à cette question. Cette réponse tient en deux mots : uranium appauvri.
Ce qu’il expose, documents à l’appui, est terrifiant. Jamais, dans l’histoire moderne, un crime si grave n’avait été commis. La contamination de régions entières pour des millions de siècles avec, comme première conséquence humaine, l’extinction probable de familles entières, rongées par la radioactivité.
Introduction
Depuis plus de dix ans, une catastrophe humanitaire, qui est en même temps un gigantesque crime contre l’Humanité, se déroule (presque) sous nos yeux.
En occident, peu la voient et ceux qui savent la vérité protestent très insuffisamment. Je veux parler du scandale de l’uranium appauvri répandu en Irak à partir de 1991.
Mon mea culpa
Avant toute chose, je confesse ma faute dans cette affaire. Dès 1999, en effet, Carlos Porter avait appelé mon attention sur la question. Mais je n’y avais guère prêté attention. Or, en tant que diplômé de l’Institut des Sciences de la Matière et du Rayonnement (ISMRa, Caen), je possédais le minimum de compétences requis pour comprendre le problème. J’ajoute que dans mon adolescence, l’armement non conventionnel (chimique, bactériologique et nucléaire) m’avait beaucoup intéressé, à tel point que j’avais envisagé de présenter le concours d’entrée dans une école qui étudie ces questions (elle se trouve à Brest). Dieu m’en a préservé, et je l’en remercie aujourd’hui.
Je visionne une cassette vidéo
Quoi qu’il en soit, en août 2001, un de mes amis m’a prêté l’enregistrement vidéo d’une émission consacrée à la « Guerre radioactive secrète ». Je l’ai visionné quelques mois plus tard, par simple curiosité, une nuit où je timbrais des enveloppes. Et ce que j’ai vu m’a bouleversé. A plusieurs reprises, mon regard s’est brouillé lorsque je contemplais les images d’enfants mourants (ou morts) prises dans des hôpitaux irakiens (voir une photo, voir une autre photo).
Une prudence élémentaire qui s’impose…
Naturellement, ces images terribles ne prouvaient pas que les Alliés aient été les responsables de cette tragédie. Ces quelques enfants pouvaient être des cas de malformations ou de maladies statistiquement inévitables, comme on en relève dans tous les pays (en Occident, « 2 % des naissances présentent régulièrement des anomalies de ce type [malformations] plus ou moins graves »[6]. Et même à supposer qu’il y en ait eu des milliers d’autres, la piste de la contamination par l’uranium appauvri n’était peut-être pas la bonne. La guerre du Golfe avait en effet vu la dispersion dans l’atmosphère de nombreux résidus toxiques (incendies de puits de pétrole et de raffineries, armes chimiques…). En outre, le blocus quasi total de l’Irak ne pouvait être sans conséquences sur l’état sanitaire du pays.
…mais de graves indices existent
Mais il y avait en même temps ces militaires américains qui plaidaient contre leur pays, ces vétérans du Golfe qui présentaient des pathologies communes à celles constatées chez les irradiés, ces enfants de soldats américains qui naissaient avec les même malformations que certains petits Irakiens (voir photos). Et surtout, il y avait ces explications embarrassées — c’est le moins qu’on puisse dire ! — du Pentagone. Aussi décidai-je d’enquêter à mon tour. Mon objectif était rechercher objectivement la vérité — ou au moins de l’approcher —, loin des passions.
Une étude en deux parties
L’étude qui suit est le résultat de mes recherches. La première partie est, dans une certaine mesure, technique. Elle est cependant indispensable si l’on veut bien comprendre le problème. Trop de gens, en effet, parlent du nucléaire sans même connaître le B-A BA, c’est-à-dire la structure de l’atome, l’origine de la radioactivité, les raisons pour lesquelles les rayonnements détruisent la vie etc. Inutile de dire qu’ils peuvent aisément se tromper et être trompés.
Dans la deuxième partie, je m’occupe plus particulièrement du cas de l’Irak, en confrontant et en analysant les divers arguments avancés par ceux qui contestent l’existence d’une catastrophe humanitaire et ceux qui tirent la sonnette d’alarme. De nombreuses annexes sont jointes à cette étude, afin de donner au lecteur une documentation utile.
Première partie :
De la radioactivité en général
et de l’uranium appauvri en particulier
A) Quelques notions de physique atomique
1°) L’uranium : un élément naturel
L’uranium (symbole chimique : U) est un élément que l’on trouve partout sur terre à l’état naturel. Il a été découvert en 1789 par Klaproth, dans le minerai de pechblende. Il existe principalement à l’état d’oxyde (UO2) ou de métal (comme le fer, le cuivre, l’aluminium…). Sous forme de métal, il est blanc, relativement mou et facilement oxydable.
De très nombreux lecteurs ont souvent dû entendre parler de « radioactivité », d’ « isotopes », d’ « uranium 235 », d’ « uranium 238 », de « combustible fissible », d’ « uranium appauvri » etc. Pour bien comprendre ces termes, un court exposé théorique s’impose.
2°) Structure de l’atome
D’après la science occidentale moderne, la matière est constituée d’atomes (atomes de fer, de carbone, d’azote etc.). Tous ces atomes sont formés selon le même schéma : un noyau, constitué de protons et de neutrons, entouré de particules appelées électrons (voir schéma). Dans la nature, chaque élément (fer, carbone, azote, fluor) se reconnaît et se différencie des autres grâce au nombre de protons qu’on trouve dans son noyau atomique. Ainsi l’hydrogène contient-il un proton ; on le note : 1H (H pour hydrogène ; le 1 en indice signifie : 1 proton dans le noyau). Tous les atomes d’hydrogène ne contiennent qu’un seul proton ; il n’existe aucun atome d’hydrogène qui aurait deux protons ou davantage.
L’élément dont le noyau contient deux protons s’appelle l’hélium. Il est noté 2He. Alors que l’hélium est un gaz inerte, l’hydrogène[7], lui, est un gaz fortement inflammable.
Si l’on rajoute encore un proton dans le noyau, on obtient le Lithium (3Li) qui, à température ambiante, n’est plus un gaz, mais un liquide. Puis viennent le Béryllium — 4 protons dans son noyau : 4Be — et le Bore — 5 protons dans son noyau :5B —, suivis d’un élément essentiel à la vie, le Carbone, qui a six protons dans son noyau (6C). C’est un solide. Un autre élément essentiel, l’oxygène, est doté de huit protons (8O) (voir schéma). On peut ainsi continuer jusqu’aux plus gros atomes connus, qui ont un peu plus de cent protons dans leur noyau.
Le noyau de l’atome d’uranium, quant à lui, contient 92 protons. On le note 92U.
3°) Les isotopes d’un élément
Et les neutrons dans tout cela ? Ils viennent grossir le noyau d’un élément, sans changer sa nature. Exemple : un atome dont le noyau contient un unique proton s’appelle, nous l’avons vu, l’hydrogène. On le note 1H. Si on y ajoute un neutron, la masse du noyau double quasiment, mais il s’agit toujours d’hydrogène, notamment au niveau des propriétés chimiques, puisque le nombre de protons n’a pas varié. Pour le différencier, toutefois, puisqu’il est plus lourd, on parle de deutérium. On le note 21H (l’indice informe qu’il y a 1 proton dans le noyau, l’exposant indique qu’il y a deux particules au total dans le noyau, soit 1 proton + 1 neutron). Si l’on ajoute deux neutrons dans un noyau d’hydrogène, on obtient du tritium, noté : 31H (3 particules dans le noyau : 1 proton + 2 neutrons). Le deutérium et le tritium sont des isotopes de l’hydrogène[8] (voir schéma). Chimiquement parlant, ils ont les mêmes propriétés que l’hydrogène, mais pour le physicien nucléaire, c’est très différent.
4°) Les isotopes naturels de l’uranium
Sur Terre, de très nombreux éléments existent sous forme de plusieurs isotopes. Ainsi en est-il de l’uranium. A l’état naturel, plus de 99 % des atomes d’uranium ont, dans leur noyau, 92 protons et 146 neutrons. On parle donc d’uranium 238 :23892U (238 = 92 [protons] + 146 [neutrons]). Mais certains atomes d’uranium n’ont que 143 neutrons ; il s’agit de l’uranium 235 (23592U). Enfin, une très petite quantité d’atomes n’a que 142 neutrons, c’est l’uranium 234 (23492U).
L’uranium naturel est donc un mélange inégal des ces trois isotopes : 99,28 % d’isotope 238, 0,71 % d’isotope 235 et environ 0,005 % d’isotope 234 (le reste étant constitué d’isotopes encore plus rares)…
5°) Radioactivité naturelle et artificielle,
pénétration des rayonnements
A l’état naturel, l’uranium est un métal radioactif. Cela signifie que son noyau n’est pas stable et qu’il va tenter de se stabiliser en s’allégeant, c’est-à-dire en se déchargeant de certaines particules qu’il contient. C’est la radioactivité naturelle ou spontanée.
Pour se stabiliser, le noyau de l’uranium 238 s’allège de 4 particules : 2 protons et 2 neutrons (voir schéma de la désintégration). Or, nous avons vu plus haut que l’élément doté de deux protons s’appelle l’hélium. L’uranium 238 se décharge donc d’un noyau d’hélium (42He) qu’il projette à grande vitesse dans l’air. C’est ce qu’on appelle la radioactivité α. La radioactivité α intervient lorsqu’un noyau radioactif éjecte un noyau d’hélium.
Il existe trois sortes de radioactivités spontanées. Deux sont dues à l’éjection de corpuscules. Il s’agit : 1°) de la radioactivité α (émission d’un noyau d’hélium) ; 2°) de la radioactivité β- (émission d’un électron et d’un antineutrino). On y ajoute les rayonnements γ, qui ne sont pas des corpuscules mais à des ondes électromagnétiques de très haute fréquence que des noyaux instables émettent afin de se débarrasser d’un surplus d’énergie.
Signalons également l’existence d’une radioactivité artificielle qui n’existe pas naturellement mais que l’homme peut provoquer ; il s’agit de la radioactivité β+ (émission d’un positon et d’un neutrino), découverte en 1934 par les époux Curie.
Lorsque des noyaux radioactifs se déchargent de particules (réaction de désintégration), ils émettent un rayonnement. Plus les corpuscules éjectés seront nombreux, plus le rayonnement sera intense. L’intensité d’un rayonnement se mesure en Becquerels (Bq), c’est-à-dire en nombre de désintégrations par seconde (1 Bq = 1 une désintégration à la seconde). Une radioactivité α égale, par exemple, à 300 millions de becquerels signifie que 300 millions de noyaux se désintègrent en une seconde, donc que 300 millions d’héliums sont éjectés par seconde. En outre, plus les corpuscules seront chargés en énergie, plus le rayonnement sera énergétique.
Sans surprise, les rayons α, composés de gros noyaux, sont les moins pénétrants : ils sont arrêtés par une simple feuille de papier ou par une mince couche d’air de quelques centimètres d’épaisseur. Les rayons β, pour leur part, pénètrent davantage la matière ; les stopper nécessite un écran métallique de quelques millimètres d’épaisseur ou une couche d’air de plusieurs mètres. Quant aux rayons γ, un écran de plusieurs dizaines de centimètres de plomb ou de plusieurs mètres de béton doit être utilisé si l’on veut les arrêter[9] (voir schéma).
6°) Demi-vie d’un élément radioactif. Cas de l’uranium
Mais, me direz-vous, puisque l’uranium 238 a perdu deux protons pour stabiliser son noyau ; à l’arrivée, ce n’est plus de l’uranium.
C’est exact. Le noyau d’uranium 238 avait 92 protons. Après avoir émis un rayonnement α, il en a perdu deux et n’en a donc plus que 90. Ainsi s’est-il transformé en thorium (90Th). J’ajoute que le thorium est lui aussi instable. Il va donc à son tour libérer des particules lors d’une réaction radioactive et se transformer en protactinium. Ce phénomène interviendra jusqu’à l’obtention d’un noyau stable. Dans le cas de l’uranium 238, le noyau finalement obtenu après de multiples désintégrations est le plomb (voir schéma).
La conséquence de ce phénomène est évidente : si je prends un lingot d’uranium pur, la teneur un uranium diminuera au cours du temps, au fur et à mesure que les noyaux se transformeront en thorium, puis en protactinium etc. A supposer qu’on puisse attendre suffisamment longtemps, on verrait le lingot d’uranium se transformer progressivement en un lingot de plomb.
Pour chaque élément radioactif, les scientifiques ont donc déterminé le temps au bout duquel, dans un lingot préalablement pur, la moitié des noyaux auront disparu après transformation. C’est ce qu’on appelle la période ou demi-vie d’un élément radioactif. Cette période est très variable. Pour le cadmium 107, elle est de 6 h 42 min. En un peu moins de 7 heures, ainsi, la moitié d’un lingot de cadmium 107 s’est déjà transformée. Pour le polonium 210, elle est de 140 jours ; pour le strontium 90 de 28 ans. Pour l’uranium en revanche, elle s’élève à 4,5 milliards d’années, autant dire une éternité. Cela signifie qu’une zone contaminée à l’uranium et non traitée restera radioactive pendant plus de… 45 millions de siècles.
7°) Noyau fissible, intérêt civil et militaire
En 1939, les physiciens allemands Otto Hahn et Fritz Strasmann découvrirent que, bombardé par des neutrons, le noyau d’uranium 235 peut se casser en deux parties — réaction de fission —, donnant deux noyaux plus petits comme, par exemple, le strontium (38Sr) et le xénon (54Xe) (voir schéma). Ce genre de désintégration fournit beaucoup d’énergie, principalement sous forme thermique[10]. L’équation de la réaction peut s’écrire ainsi :
23592U + neutron → 23692U (très instable) → 9538Sr + 13954Xe + 2 neutrons + Énergie
Voilà pourquoi l’uranium 235 fut désormais qualifié de combustible fissile : sa fission permet de récupérer de l’énergie utilisable ensuite pour produire de l’électricité (centrales nucléaires) ou provoquer des dégâts immenses (bombe atomique). L’intérêt se révèle d’autant plus grand qu’un gramme d’uranium 235 fournit autant d’énergie que la combustion de 2 tonnes de pétrole.
B) L’uranium appauvri
1°) Le nécessaire enrichissement de l’uranium naturel
L’ennui est que, comme nous l’avons vu, l’uranium naturel comprend seulement 0,71 % de l’isotope 235. Or, un taux si faible empêche toute exploitation. L’industrie nucléaire civile énergétique a besoin d’un combustible contenant au moins 3 à 4 % d’uranium 235[11]. Et si l’on veut construire une bombe atomique, ce pourcentage doit atteindre… 90%. Voilà pourquoi les scientifiques durent rapidement trouver des solutions pour enrichir l’uranium naturel afin d’augmenter sensiblement la proportion de l’isotope 235 par rapport à l’isotope 238. Tel fut l’objet du « projet Manhattan » conduit aux USA durant la deuxième guerre mondiale afin d’obtenir les premières bombes atomiques. La méthode adoptée consistait à faire passer l’uranium sous forme gazeuse (l’hexafluorure d’uranium : UF6) à travers une série de membranes très fines. Les molécules d’UF6 composées avec un atome d’uranium 235 étant plus petites que celles composées avec un atome d’uranium 238, elles franchissaient plus vite les obstacles. En amont, on récoltait donc un mélange enrichi en isotope 235 alors qu’en aval, le mélange était, par voie de conséquence, appauvri.
La récupération en amont d’un kilogramme d’uranium enrichi, entraîne celle, en aval, de 5 à 10 kilogrammes d’uranium appauvri, c’est-à-dire d’isotope 238.
2°) L’uranium appauvri :
un déchet devenu « arme absolue »
Avec l’apparition des premières centrales nucléaires dans les années 50, et la course aux armements atomiques, l’enrichissement de l’uranium devint une véritable industrie. Aujourd’hui, 50 000 tonnes d’uranium appauvri sont produites annuellement. Les stocks mondiaux actuels sont estimés à 1 million de tonnes, dont 500 000 tonnes rien qu’aux Etats-Unis.
Au début, l’uranium appauvri récupéré en aval fut considéré comme un déchet inutile. La plupart du temps, on le stockait dans des fûts hermétiques que l’on entreposait ici ou là.
Peu à peu, cependant, des militaires s’intéressèrent à ce métal. Pourquoi ? Tout d’abord parce qu’on pouvait l’obtenir à très peu cher et qu’il pouvait être aisément façonné.
Mais un autre élément entra en jeu. Dans les années 1970, l’apparition et la fabrication en série d’armes antichars redoutables (comme les ogives à charge creuse en fusion) entraîna l’apparition de nouveaux blindages toujours plus efficaces. A l’acier moulé d’antan, on ajouta des matériaux exotiques tels que la céramique, le verre, les composites (voir schéma). On inventa même le « blindage réactif » : des petites charges apposées à l’intérieur de la carapace explosaient lorsque le projectile frappait, dispersant ainsi la charge creuse. En réaction, les fabricants de bombes cherchèrent des métaux qui permettraient aux projectiles de percer avec toujours plus d’efficacité les carapaces. Ces métaux sont appelés : « pénétrateurs ». Durant la deuxième guerre mondiale, le pénétrateur largement utilisé fut l’acier. Puis virent les carbures de tungstène et les alliages tungstène-nickel-fer-colbalt dits « alliages lourds » (voir schéma).
Et c’est ici qu’intervint l’uranium appauvri. Ce métal était le plus dense connu sur terre. La masse volumique de l’acier utilisé pendant la seconde guerre mondiale était de 7 800 kg/m3 ; celle des alliages lourds de tungstène se montait à 17 500 kg/m3. Avec l’uranium appauvri, on parvenait à 18 500 kg/m3. D’où un progrès attendu dans la capacité à pénétrer. Mais ces progrès allaient être beaucoup plus considérables pour la raison suivante : alors que les alliages lourds de tungstène s’écrasaient sur le blindage du char touché, il apparut que l’uranium appauvri se cisaillait lorsqu’il atteignait la cible, d’où un auto-affûtage qui le rendait encore plus pointu au fur et à mesure qu’il pénétrait dans la carapace (voir schéma)[12]. Ainsi, face au tungstène qui devenait inefficace lorsque la cible était située à 2 000 m environ, l’uranium appauvri perçait encore à plus de 3 000 m.
Enfin, les températures atteintes lors de la pénétration (1 800 °C) provoquaient la fusion de l’uranium et sa dispersion en fines gouttelettes brûlantes (c’est l’effet pyrophorique). Dès lors, une fois le projectile parvenu à l’intérieur de l’engin, occupants et matériel recevaient une douche de métal en fusion, douche qui brûlait tout ce qui pouvait brûler et qui faisait exploser tout ce qui pouvait exploser[13]. En conséquence, un char touché par un « obus flèche » pouvait être déchiqueté en quelques secondes. Un colonel américain qui, en 1991, participa aux combats dans le Golfe, raconta plus tard : « le char [touché] était détruit sur le coup : une explosion, feu et parfois en quelques secondes, explosion du char avec explosion de la tourelle » (voy. la transcription de l’émission « Guerre radioactive secrète » ; voir la carcasse d’un engin irakien détruit). Les militaires venaient donc de trouver une arme quasi absolue contre les blindés ennemis. Cette arme pouvait en outre être utilisée contre les bunkers, les abris pour chars et pour avions.
Voilà pourquoi l’uranium appauvri fut désormais utilisé dans la production en grande série d’« obus flèches », extrêmement pointus, de balles équipant les mitrailleuses antichars et de bombes destructrices de bunkers (voir schéma d’un « obus flèche »).
A l’heure actuelle, les munitions à l’uranium appauvri sont tirées par de nombreux types d’armes : par exemple, les tanks américains M1, M60, MIA1 et MIA2 (Abrahams) tirent des obus calibre 120 mm de types M827, M829 (E1 & E2) et M829 (A1 & A2). Ces projectiles contiennent respectivement 3.1, 4 et 4.9 kg d’uranium appauvri (voir un char tirant un « obus flèche »). Certains tanks M1 et M60, équipés de canons plus petits, tirent des obus calibre 105 mm de types M735A1, M833 et XM900E1 qui contiennent respectivement 2.2, 3.7 et 10 kg d’uranium. Dans le domaine de l’aviation, les fameux avions A-10 Thunderbolt II dits « tueurs de chars » utilisent des obus de 30 mm de type GAU-8 ou PGU-14 (pour la version navale) qui contiennent 300 g d’uranium[14].
3°) La nocivité de l’uranium appauvri
Naturellement, cette nouvelle arme fut immédiatement suspecte d’un très grave défaut : sa nocivité pour l’environnement et l’être humain.
En effet, malgré une radioactivité plus faible comparée à celle de l’uranium naturel, l’uranium appauvri est tout de même une substance rayonnante (51 millions de becquerels par kilogramme pour l’uranium naturel contre 40 millions de becquerels par kilogramme pour l’appauvri)[15]. Voilà d’ailleurs pourquoi aux Etats-Unis, « les installations de la Défense qui manipulent ou qui font des essais de tirs de munitions à UA [uranium appauvri] doivent avoir un permis de la Nuclear Regulatory Commission » ; car « la présence d’UA comporte le risque supplémentaire de radioactivité, d’où la présence d’un contrôle réglementaire »[16]. De plus, il est à noter que l’uranium appauvri contient non seulement les isotopes 238, 235 et 234 de l’uranium, mais également — et suite aux désintégrations de ceux-ci — du thorium 234, du protactinium 234 et du thorium 231. Or, tous ces éléments émettent des rayonnements α, β et γ (en quantité moindre). Nous sommes donc en face d’une radioactivité multiple.
Or, je rappelle que la radioactivité est très dangereuse pour les êtres vivants (j’expliquerai plus bas pourquoi). L’effet biologique provoqué par un rayonnement sur l’être humain se mesure en sievert (symbole : Sv. Ancienne appellation : rem.Équivalence : 1 Sv = 100 rems). La radioactivité naturelle et civile (radiographies médicales, télévision, montres phosphorescentes…) délivre à l’Homme environ 2 mSv par an (2 mSv = 0,002 Sv). Les normes de sécurité donnent les chiffres limites de 5 mSv par an pour la population et de 50 mSv annuels pour ceux qui travaillent dans le domaine du nucléaire (soit 25 fois la dose normale)[17]. L’Homme est censé supporter sans dangers jusqu’à 3 mSv par semaine sans dépasser 30 mSv par an.
Maintenant, comparons : Léonard Dietz a étudié la nocivité de l’uranium appauvri. Ses travaux montrent qu’une particule d’uranium appauvri mesurant 2,5 microns (0,0025 mm) engendre une contamination radioactive de 1 700 mSv par an, soit 34 fois le maximum autorisé. Une particule de 5 microns fait passer la dose à 13 600 mSv, soit près de 300 fois la dose autorisée dans l’industrie nucléaire[18].
De plus, à l’image de tous les autres métaux lourds comme le plomb, le mercure etc., l’uranium appauvri peut être ingéré ou inhalé s’il existe sous forme de fines particules en suspension dans l’air (voir schéma). Dans ce cas, il se fixera dans l’organisme où ses rayonnements pourront provoquer de graves dégâts (malformations et empoisonnements pouvant entraîner la mort). Dans un communiqué déjà cité, le CRIIRAD a précisé que les rayonnements α émis par les isotopes radioactifs de l’uranium sont très énergétiques, donc très destructeurs au niveau cellulaire : « la désintégration d’un seul de ces atomes est capable de créer plus de 100 000 lésions dans la cellule où il est fixé »[19].
Ces données ne suffisent cependant pas à conclure que l’uranium appauvri serait un danger pour l’environnement, les animaux et les humains. Pourquoi ? Parce que les effets d’un poison quel qu’il soit ne dépendent pas uniquement de sa toxicité intrinsèque ; ils dépendent également des doses utilisées. Ainsi, bien que l’arsenic soit un poison très violent, quelques microgrammes ingérés ne suffisent pas à tuer. Il en est de même pour l’uranium appauvri. Tout dépend de sa concentration dans un endroit donné, donc :
- de sa capacité à rester en suspension dans l’air (en effet, les oxydes d’uranium sont des métaux lourds dont on pourrait penser qu’ils ne resteront pas longtemps à flotter dans l’atmosphère, sauf vent violent) ;
- de son habilité à se disperser dans la haute atmosphère ou dans les profondeurs du sol (ce qui le « diluerait » et le rendrait ainsi moins nocif).
Deuxième partie
Le cas de l’Irak
I) L’usage de l’uranium appauvri pendant la guerre du Golfe (1991)
Depuis plusieurs années, les militaires testaient les munitions à base d’uranium appauvri. La guerre du Golfe en 1991 allait être la première occasion de mener une expérience « grandeur nature ». Allaient-ils laisser passer cette chance ? Les comptes rendus de presse parus lors des combats le laissent accroire : on n’y trouve nulle mention de munitions à l’uranium appauvri. Mais l’Armée sait garder des secrets…
1°) Une guerre riche en expérimentations
Dans un premier temps, soulignons que cette guerre fut riche en essais ou en nouveaux tests d’efficacité. Elle fut l’occasion d’expérimenter, à grande échelle, des vaccins classés « secret défense » et des substances comme le bromure de Pyridostigmine ou celle contenues dans la pilule Vyrgil[20].
Dans le domaine de l’armement, les Américains utilisèrent dans le désert — après l’avoir fait une première fois dans la jungle au Vietnam — ce que l’on a appelé la « bombe atomique à pas cher » (Discount A-Bomb), connue sous la référence CBU-55/B. Une fois larguée dans l’air, elle laisse échapper trois containers (les BLU-73/B), remplis chacun de 50 kg d’un combustible liquide hautement explosif. Parvenus à environ 10 mètres du sol, les containers laissent échapper le liquide qui forme alors un nuage de brume recouvrant une très large surface. Une fois ce nuage parvenu au sol, une fusée-détonateur provoque l’explosion du combustible. Alors, une intense onde de choc détruit tout ce qui se trouve à la surface sur des centaines de mètres : arbres, bâtiments, véhicules, mines… ; dans le même temps, l’explosion provoque une aspiration d’air qui tue les soldats aux alentours en vidant leurs poumons (voir schéma)[21].
2°) L’incroyable histoire du document secret remis à Nick Cohen
Dès lors, on ne sera pas surpris d’apprendre qu’en Irak, les Anglo-américains ont également testé les armes à l’uranium appauvri. A notre connaissance, le premier grand organe de presse qui leva un coin du voile fut le Time Magazine. Dès le 18 mars 1991, il publia un article du journaliste Nick Cohen intitulé : « Un danger caché dans les obus ? » (A Hidden Danger in the Shells ?). Huit mois plus tard, le 10 novembre 1991, ce même journaliste fit paraître un article sensationnel dans The Independant de Londres. Son titre était : « Déchets radioactifs laissés dans le Golfe par les Alliés » (Radioactive waste left in Gulf by Allies). N. Cohen se fondait sur un rapport « top secret » de l’United Kingdom Atomic Energy Authority (le Commissariat britannique à l’Énergie atomique), selon lequel un total de 40 tonnes d’uranium appauvri aurait été utilisé en Irak, que c’était suffisant pour provoquer 500 000 décès (bien que cette estimation ait été qualifiée d’« absolument non réaliste » dans les faits) et qu’une petite équipe allait être envoyée sur les lieux dans le plus grand secret afin de déterminer l’étendue de la pollution. Ce rapport, il l’avait obtenu grâce à une personne anonyme qui l’avait découvert par hasard à l’Atomic Energy Authority où elle travaillait. Abasourdie par son contenu, elle avait attendu d’être seule pour en faire une copie avant de partir. Complètement désorientée, ne sachant plus que faire, elle avait finalement téléphoné en pleine nuit au journaliste et avait accepté de lui remettre la copie effectuée en cachette[22].
3°) Des preuves matérielles
découvertes sur le terrain
Fausse information ? Canular ? Non, car des preuves matérielles ont été découvertes sur le terrain après les combats. Interrogé par l’équipe de M. Meissonnier, un épidémiologiste allemand qui s’intéressait aux maladies touchant les Irakiens, le professeur Siegwart-Horst Günther, raconta :
Aux mois de mars et mai 1991, j’ai trouvé des balles inhabituelles sur le champ de bataille, et aussi des douilles. Elles étaient peu ordinaires [voir un cliché]. Ayant été officier dans l’Armée allemande, j’ai trouvé ça suspect, mais sans idée précise […]. J’ai appelé la Police irakienne pour qu’ils ramassent ces balles. J’ai emporté quelques douilles et une balle en Allemagne afin de les faire analyser. En juillet 1992, j’ai fait des tests à l’Université [nom inaudible], à l’Université technique de Berlin et, plus tard, à la Free University. Ils étaient tous sous le choc et disaient : « cette balle est fortement toxique et radioactive. Où l’avez-vous trouvée ? »[23].
A cette même époque (1992), un membre de congrès américain, Ron Wyden, débuta une enquête sur les véhicules américains touchés par des projectiles à l’uranium appauvri lors des combats dans le Golfe[24].
Le professeur Günther n’est pas seul à avoir fait ces découvertes. Trois ans plus tard, en septembre et octobre 1994, Layth Al Kassab, un médecin irakien qui avait été mandaté par l’ONU pour étudier la contamination en Irak, se rendit avec une équipe sur les lieux où la Garde républicaine s’était battue, dans le sud du pays. Tout comme le professeur Günther, il trouva des munitions non-explosées à base d’uranium appauvri ; alors qu’au sol, le taux de radiations était de 7 micro-Rœntgen par heure, la balle irradiait à la cadence de 60,8 micro-Rœntgen par heure. Il vit également des chars détruits contaminés. A la frontière Irako-saoudienne, il découvrit de l’uranium appauvri à proximité d’une station de pompage d’hydrocarbures et dans la zone démilitarisée avec le Koweït (coté irakien) (voir carte des zones où des munitions à l’UA ont été tirées)[25].
En quelles proportions, toutefois, ces munitions ont-elles été utilisées ? L’auteur de l’article déjà cité paru dans la Revue Militaire Canadienne écrit : « Les munitions à UA [uranium appauvri] ont été utilisées en abondance […] lors de la guerre du Golfe (au Koweït et en Irak) »[26]. Les témoignages recueillis auprès d’anciens combattants confirment la thèse d’une large utilisation. Citons par exemple un colonel américain, membre de l’équipage d’un char, qui précisa :
On nous a donné seulement ce qu’on appelle des projectiles [M]829 A1, à l’uranium appauvri. Je ne me souviens pas avoir reçu d’autres types de munitions [Id.].
De son côté, une Américaine qui, dans le Golfe, conduisait un camion de l’Armée raconte :
Quand on est entré en Irak […] il y avait tout cet équipement irakien carbonisé ou fondu, et les pneus brûlaient encore alors qu’on passait […]. C’était vraiment l’horreur. Je ne comprenais pas pourquoi… comment ces tanks étaient tellement carbonisés, et comment les choses avaient fondu. Je ne comprenais pas ce phénomène [Id.].
Or, nous avons vu plus haut la terrible efficacité des projectiles à l’uranium appauvri contre les chars. De façon évidente, cette femme évoluait au milieu d’engins détruits par des obus à l’uranium. Je souligne d’ailleurs qu’aujourd’hui, et comme beaucoup de ses camarades, cette membre de l’Armée est très malade : elle a subi une ablation de la thyroïde (organe très vulnérable aux rayonnements), ses os grandissent, sa mémoire est devenu défaillante etc.
J’ajoute qu’en France, l’Association des Victimes de la Guerre du Golfe (Avigolfe) a mené une enquête auprès de 150 militaires qui avaient participé aux opérations. Dans un rapport intermédiaire, on trouve les réponses suivantes concernant des possibles « véhicules bombardés ayant un aspect inhabituel » :
Pendant notre progression sur le fort d’Al Salman, nous rencontrions des chars détruits et beaucoup de déchets de l’artillerie US. […] (nombreux témoignages identiques) ;
Je suis passé plusieurs fois devant des carcasses de chars brûlées ou qui brûlaient (nombreuses réponses identiques) ;
Etant en pointe, l’unité a été amenée de nombreuses fois à fouiller des chars et véhicules irakiens T72 BTR SV4 14/5 calcinés, vitrifiés. Je signale que les T72 avaient été tirés trois à quatre fois à l’obus flèche (unité détachée du 1er RHP/3è escadron sous 1er REC ) ;
Les positions irakiennes étaient traitées systématiquement avant notre arrivée par les avions américains A-10 qui ne tiraient que des obus de 30mm à l’uranium appauvri – lors de l’attaque le 23.02, les A-10 nous appuyaient et nous avons vu plusieurs fois des tirs à 500 m devant nous (plusieurs réponses identiques.)
Dans son édition du 4 mars 1991, Newsweek annonça que près de 1 700 chars irakiens (sur 4 280) avaient déjà été détruits, parmi lesquels de nombreux T-72 soviétiques, un modèle de pointe[27].
Tous ces faits laissent penser qu’une grande quantité de munitions à l’uranium appauvri a été utilisée en Irak afin d’écraser en un temps record l’armée de Saddam Hussein.
Le colonel Daxon n’a-t-il d’ailleurs pas déclaré :
L’impact immédiat [de l’utilisation d’armes contenant de l’uranium appauvri] dans le Golfe, c’est que c’est une des raisons qui a fait que cette guerre a été si courte. C’est un des éléments qui nous a permis de gagner cette guerre aussi vite[28].
Aujourd’hui, certaines estimations ont été publiées.
D’après la Revue Militaire Canadienne :
Lors de la guerre du Golfe, la US Army a utilisé 504 obus de 105 mm et 9 048 munitions de chars de 120 mm. L’Armée britannique a tiré 88 munitions de chars 120 mm. Les avions A-10 de la US Air Force ont lancé 783 514 obus d’UA de 30 mm, et les avions AV-8B du US Marine Corps ont largué 67 436 obus d’UA de 25 mm [op. cit., p. 45, col. A. ].
Un autre document parle de 14 000 obus gros calibre, parmi lesquels 10 000 ont été tirés (7 000 à l’exercice, 3 000 sur le champ de bataille) et 3 000 perdus[29].
Dès 1998, lors d’un symposium organisé à Bagdad sur la question, le gouvernement irakien affirma que 285 tonnes d’uranium appauvri avaient été lancées par les Alliés en 1991[30]. Cette estimation fut confirmée par un membre du département de la Défense américain qui, devant les caméras, parla de 300 tonnes[31].
II) Les effets de l’uranium appauvri en Irak
1°) Pourquoi la radioactivité est-elle dangereuse ?
Avant d’étudier les conséquences de la guerre du Golfe sur la santé en Irak, il convient d’exposer sommairement les raisons des méfaits de la radioactivité sur les êtres vivants, et plus particulièrement sur l’Homme.
a) La cellule : « unité fondamentale de la vie »[32]
D’après la science officielle, l’Homme est constitué à la base de cellules qui se reproduisent sans cesse par division (une cellule mère se divise pour donner deux cellules filles). Bien que de types différents suivant l’organe (peau, muscles, os, système nerveux…) ces cellules sont toutes construites sur le même schéma : une membrane extérieure qui retient un liquide intérieur (le cytoplasme) dans lequel flotte le noyau (voir schéma)[33]. Au sein de ce noyau se logent les chromosomes (constitués d’ADN) qui contiennent toutes les informations nécessaires au maintien en vie de la cellule ainsi qu’à sa division. Ils constituent le patrimoine génétique de la cellule. On peut les comparer à un livre rempli de pages sur lesquelles sont imprimés des mots d’ordre (les pages, ce sont les brins d’ADN ; les mots d’ordre, ce sont les acides nucléiques). Voilà pourquoi le noyau est souvent qualifié de « véritable poste de commande »[34], Dans le cytoplasme circulent entre autres des molécules (les ribosomes) qui synthétisent des protéines nécessaires à la vie de l’édifice et qui assurent la liaison entre le noyau et la membrane extérieure. La membrane, enfin, gère les échanges avec l’extérieur.
Ces cellules sont à la base des mécanismes qui assurent notre vie corporelle. Si elles viennent à mourir en masse, à mal fonctionner ou à se reproduire dans la plus totale anarchie, l’être humain meurt à plus ou moins court terme.
b) Les rayonnements endommagent
gravement les cellules
Maintenant, que se passe-t-il lorsqu’un rayonnement suffisamment énergétique frappe nos cellules ? Prenons le cas du rayonnement α (constitué de noyaux d’Hélium). Bien qu’il soit peu pénétrant, on peut ingérer par accident des particules qui émettent ce genre de rayon. A. Delaruelle et A. I. Claes écrivent :
[…] lorsque des particules α ont pénétré dans l’organisme, soit par l’air que l’on a inspiré, soit par la nourriture que l’on a prise ou par suite d’un contact d’un radioélément avec une blessure, elles ravagent un certain nombre de cellules, provoquant de la sorte des lésions qui peuvent être graves[35].
En effet :
1°) Dans un premier temps, les particules vont trouer la membrane extérieure des cellules. D’où une perméabilité fortement altérée, des « fuites » et des échanges avec l’extérieur qui ne peuvent plus être gérés.
2°) Dans le cytoplasme, les particules vont casser certaines molécules qui assurent la synthèse des protéines et la communication entre le noyau et la membrane extérieure. Certaines continueront à fonctionner, mais mal. D’où la production de substances imprévues, très souvent toxiques, et des communications altérées.
3°) Mais le plus grave intervient au niveau du noyau : si le rayonnement touche le noyau, il pourra fractionner les chromosomes. Dès lors — et pour reprendre la comparaison faite plus haut —, on se retrouve face à un livre qui a été coupé en plusieurs partie et dont des pages viennent à manquer. Lorsque la nature tentera de le recoller, il est très probable que les pages se retrouveront en désordre avec, en plus, certaines lacunes. D’où un patrimoine génétique sérieusement perturbé, voire totalement perdu (voir schémas)[36].
En conséquence, les cellules touchées vont donc soit mourir, soit initier un processus de réplication désordonné. Telle est l’origine des mutations et des cancers constatés chez les irradiés[37]. Il est d’ailleurs à noter qu’en cas de guerre atomique, les scientifiques estiment que les réserves d’eau, de lait et de nourriture non contaminés devront être réservées en priorité aux femmes enceintes et aux bébés : « Les autres devront accepter une contamination qui les fera probablement mourir prématurément de leucémie ou de cancer quelconque »[38].
Les dégâts causés par les rayonnements sont d’autant plus graves qu’ils touchent des cellules à division rapide. Celles qui succombent le plus facilement sont, par ordre de sensibilité décroissante : les cellules souches de spermatozoïdes, les lymphocytes, les cellules souches de globules rouges, celles des muqueuses (estomac, intestin…) de la peau, du système nerveux central, des muscles, des os, du collagène (tissus de soutien) (voir schéma)[39]. Une contamination radioactive provoquera donc en priorité des stérilités (souvent temporaires), des lymphomes, des leucémies, de graves pathologies gastro-intestinales, des cancers de la peau, du cerveau et tumeurs osseuses.
c) Les deux types d’irradiations
Dans les faits, il existe de types d’irradiations : l’irradiation externe (si la source radioactive à l’extérieur du corps) et l’irradiation interne (si la substance radioactive a été absorbée soit par ingestion, soit par inhalation).
A supposer que l’irradiation soit externe, elle peut être soit locale (ne touchant qu’une partie du corps), soit générale (tout le corps a été atteint). En cas d’exposition locale (une main ou un bras par exemple), l’irradiation n’entraînera qu’une brûlure et nécrose de la partie touchée.
Mais si tout le corps est touché, les dégâts pourront être bien plus sérieux. Dans l’immédiat, on relèvera :
- des ennuis digestifs et des infections du fait que, la muqueuse gastro-intestinale étant altérée, les bactéries de la flore intestinale passent dans le sang ;
- une accumulation de glycogène dans le foie, pouvant aller jusqu’à empêcher son fonctionnement ;
- une diminution du quotient respiratoire ;
- un effondrement du système immunitaire (résultat de l’irradiation des organes producteurs d’anticorps comme la moelle des os).
Dans les mois et les années qui suivront apparaîtront toutes les pathologies cancéreuses (cancers et tumeurs, mais aussi lymphomes et leucémies).
A supposer que l’irradiation soit interne, les substances radioactives ingérées ou inhalées auront une action qui dépendra de leurs propriétés chimiques. Celles-ci décident de la localisation et de l’élimination plus ou moins rapide. Certaines (comme l’iode 131) se fixeront dans la tyroïde ; d’autres, dont le mécanisme s’apparente à celui du calcium — comme le strontium 90 — se fixeront dans les os. Insolubles dans l’eau, les molécules d’oxyde d’uranium, pour leur part, se logeront plusieurs années dans les canaux lymphatiques pulmonaires.
Comme dans le cas de l’irradiation externe complète, ce genre contamination radioactive entraînera l’apparition de pathologies cancéreuses diverses dans les mois et les années qui suivront.
Soulignons que les bébés nourris au lait sont davantage exposés, car les mammifères contaminés concentrent des particules comme le strontium pas seulement dans leur os, mais aussi dans le lait. Quant aux enfants, ils sont toujours plus sensibles du fait que leurs cellules se divisent plus rapidement que celles de l’adulte[40].
d) Deux accidents nucléaires
ont confirmé les théories
Ces théories ont été confirmées sur l’Homme non seulement après bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, mais aussi après deux accidents nucléaires fameux : celui de Three Mile Island (USA) et celui Tchernobyl.
Le 28 mars 1979, le réacteur n° 2 de la centrale nucléaire de Three Mile Island fut le siège d’une fusion partielle qui provoqua une contamination de l’enceinte de confinement et, finalement, des rejets radioactifs à l’extérieur. Pendant plusieurs années, les autorités affirmèrent, sur la foi d’études, qu’aucune augmentation significative des cancers n’avait été enregistrée autour du site. En 1990, ainsi, Hatch et al conclurent : « l’ensemble de nos résultats n’apporte pas d’arguments convaincants [pour en déduire] que les radiations émises par le réacteur de Three Mile Island ont influencé le risque de cancer pendant la période limitée du suivi effectué »[41]. Cette prise de position officielle permit aux auteurs du livre L’énergie nucléaire en 110 questions d’asséner en 1996 : « Les rejets radioactifs n’ont affecté ni la population ni l’environnement » (p. 105). Un an plus tard, cependant, suite à la réévaluation de certains résultats, une équipe d’enquêteurs conclut : « nos résultats appuient l’hypothèse d’une relation entre les doses de rayonnement [accidentelles] et l’augmentation de l’incidence de cancers autour de TMI [Three Mile Island] »[42].
Des résultats encore plus nets furent obtenus pour Tchernobyl. Le 26 avril 1986, un de réacteurs de la centrale fut le siège d’une explosion due à une surpression de vapeur d’eau. Pendant dix jours, il brûla, rejetant dans l’atmosphère des particules hautement radioactives (combustible et produits de fission). Après une certaine période de latence (quatre ans environ), une augmentation significative des pathologies cancéreuses fut enregistrée dans la région. Des enfants furent atteints de cancers de la thyroïde et de leucémie infantile (maladie due à une altération chromosomique), y compris en Grèce, pays qui subit les retombées. Chez les « liquidateurs » (ainsi désigne-t-on les ouvriers qui nettoyèrent la centrale), on releva un nombre supérieur à la normale de cancers de la vessie, de la thyroïde ainsi que des leucémies. Dans la région la plus touchée, Gomel, une augmentation des cancers du colon, du rectum, de la vessie, du rein, de la thyroïde et du sein (chez la femme) fut également notée[43].
Ces études confirment la nocivité des rayonnements radioactifs sur l’Homme.
e) Le cas des malformations congénitales
Reste cependant ce qui frappe le plus les esprits, je veux parler des malformations congénitales dues à une contamination radioactive. Des populations irradiées vont-elles donner naissance à des enfants affectés de déformations plus ou moins graves (qu’ils soient viables ou mort-nés) ?
Dans un livre destiné au grand public, publié en 1996 sous la direction du Directeur général de l’énergie et des matières premières français et intitulé : L’énergie nucléaire en 110 questions, on lit :
« Aujourd’hui, rien ne permet d’établir une relation de cause à effet entre rayonnements et malformations congénitales. Les rayonnements radioactifs figurent parmi les facteurs susceptibles d’expliquer l’apparition d’anomalies génétiques chez le nouveau-né. Des maladies héréditaires, des produits chimiques apportés accidentellement par l’air, les aliments, certains médicaments ou des mutations spontanées peuvent aussi entraîner ces malformations. Dans tous les pays occidentaux, 2 % des naissances présentent régulièrement des anomalies de ce type plus ou moins graves. Seules des études très longues et rigoureuses peuvent établir l’augmentation de leur fréquence[44]. »
Les auteurs mentionnent ensuite trois études qui paraissent innocenter les rayonnements dans les naissances d’enfants mal formés.
A propos de Tchernobyl, ils écrivent :
Pour Tchernobyl, un rapport soviétique publié en 1987, seule source officielle dont on dispose actuellement, ne relève aucune augmentation du nombre de malformations sur les enfants nés entre avril 1986 et février 1987. Les 15 enfants nés dans cette période à Prypiat, ville située au voisinage immédiat de la centrale, ne présentent aucune difformité à la naissance. Leurs mères, enceintes au moment de l’accident, ont pourtant été exposées à des doses de radiation élevées. Ce bilan, encore provisoire, attend le résultat d’investigations en cours [Ibid., p. 99].
Puis ils citent le cas de Japon : « [...] sur les 50 000 enfants descendant de parents irradiés à Hiroshima et à Nagasaki, aucune augmentation des malformations n’a été observée » (Id.) et, enfin, celui d’enfants de personnes ayant subi des radiothérapies : « Même conclusion pour des enfants dont les parents ont été irradiés dans le cadre de traitements médicaux » (Id.)[45].
La lecture de cet ouvrage laisse donc croire que la radioactivité ne pourrait engendrer des malformations chez les enfants à naître. Pourtant, bien d’autres publications scientifiques affirment le contraire. Dans leur Précis d’énergie nucléaire, ainsi, A. Delaruelle et A.I. Claes écrivent :
[Les irradiations] peuvent provoquer des mutations provenant de lésions au niveau des chromosomes et des gênes (malformations, tares etc.) et des altérations fonctionnelles[46].
« Tares », « malformations », les termes utilisés sont clairs…
Au USA, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Diseases Control ans Prevention) ont publié un document qui traite de l’exposition prénatale aux radiations. On y apprend qu’un fœtus de deux à sept semaines qui reçoit une dose de 5 à 50 rads aura un risque accru de « déformations majeures », ce risque devenant « substantiel » si la dose dépasse les 50 rads (voir schéma)[47].
En France, le CHU de Rouen a publié un manuel de chirurgie pédiatrique qui traite des malformations faciales. Sous le titre « Étiologie des malformations faciales », on lit :
Pour la majorité de ces malformations, aucune étiologie ne peut être prouvée […]. L’étiologie est probablement pluri-factorielle et on distingue deux grands groupes, les malformations d’origine exogène et les endogènes.
Parmi les exogènes, on distingue les malformations d’origine physique (radioactivité, brides amniotiques…), chimique (prise de médicaments tératogènes, tétracyclines, corticoïdes, antimitotiques…), biologique (agression bactérienne ou virale précoce, herpès, rubéole…)[48].
On le voit, les médecins admettent sans peine que la radioactivité est à l’origine de certaines malformations (ici de type faciales), même si elle n’intervient pas dans toutes.
Citons enfin l’étude intitulée : « Tchernobyl : quelques faits dérangeants », qui affirme :
« L’irradiation crée des mutations dans les cellules somatiques pouvant conduire à des cancers. Les cellules de reproduction peuvent elles aussi subir des mutations qui seront transmises aux descendants en accroissant le fardeau génétique. Les effets génétiques sur les êtres humains sont mal connus car ils impliquent des temps d’observation de longue durée et les données génétiques sont surtout animales […].
Si la cellule touchée est une cellule reproductrice, cellule du testicule ou cellule de l’ovaire, la modification de l’ADN peut être source d’anomalie génétique. Dans le cas où cette cellule est fécondée, l’anomalie génétique (ici aberration chromosomique) peut provoquer un avortement précoce, c’est-à-dire dans les premières semaines de la grossesse, et, du fait de sa précocité, l’avortement peut passer totalement inaperçu, se manifestant éventuellement par des règles un peu tardives et un peu plus abondantes qu’à l’ordinaire. C’est ce qui arrive le plus fréquemment en cas d’anomalie génétique importante, touchant les chromosomes. Mais quelquefois la grossesse peut se maintenir et aboutir à la naissance d’un enfant porteur de malformation congénitale [Étude déjà citée]. »
Alors, où est la vérité ? Pour le savoir, il faut d’abord comprendre que, malgré son sérieux, l’étude menée à Hiroshima et à Nagasaki ne saurait avoir une portée générale. En effet, une contamination survenue à la suite de l’explosion d’une bombe atomique à plusieurs centaines de mètres d’altitude est très spéciale. Le pic de pollution qui suit immédiatement la détonation s’estompe rapidement du fait, principalement, de la dispersion des particules radioactives dans l’air. En revanche, une contamination qui aura pour cause la présence longue, voire permanente, d’une ou plusieurs sources radioactives à même le sol sera d’un type radicalement différent : dans ce cas, il n’y aura sans doute pas de pic prononcé de pollution, mais un taux relativement élevé pendant longtemps. Par conséquent, les études menées à Hiroshima et à Nagasaki ne peuvent s’appliquer qu’à des zones victimes d’un bombardement nucléaire ; on ne saurait extrapoler aux autres cas…
Ce que j’affirme trouve d’ailleurs une confirmation éclatante avec l’affaire de Jadugoda, en Inde. En 1967, une mine d’uranium (la seule du pays) fut ouverte tout près de ce village. Dans les années qui suivirent, deux autres mines furent fondées. Comme c’est souvent le cas dans ces pays, les normes de sécurité ne furent absolument pas respectées : ouvrier travaillant sans protection, déchets contaminés déversés dans des étangs non imperméabilisés au fond (d’où infiltrations et contamination des eaux de la région), fûts contaminés laissés à l’abandon et réutilisés par des habitants pour… conserver des aliments… Trente-quatre années après l’ouverture du site, et bien que la contamination radioactive n’atteigne pas des niveaux effarants, les populations de la région sont gravement touchées : outre les cancers du cerveau, les tumeurs des os et les leucémies (qui touchent 60 % des ouvriers de plus de 50 ans), outre les cas de stérilité (aucun enfant n’est né de 1998 à 2002 dans deux villages proches), on note un grand nombre de malformations congénitales : « Pendant les 34 années d’exploitation du complexe [minier], 35 % des enfants nés dans la région ont été marqués par des malformations » déclare le président d’une association locale de défense[49]. Parmi eux, Padya, dont les pieds ont chacun six orteils : « Encore cela n’a rien d’exceptionnel [dans la région], quoique, chez Padya, le sixième orteil ait la taille d’un index et soit planté sur le dessus du pied » (Id.).
Le cas de Jadugoda démontre que même une radioactivité faible peut, sur le long terme, avoir des effets dévastateurs[50]. Ce fait ne surprend pas, puisque les particules radioactives absorbées pas la femme enceinte ont la redoutable propriété de traverser la barrière placentaire et de pénétrer ainsi dans le fœtus[51].
Mais une autre confirmation de ce que j’avance peut également être trouvée à Tchernobyl. Dans L’énergie nucléaire en 110 questions, les auteurs n’ont mentionné qu’une étude vieille de neuf ans et portant sur un échantillon minuscule, pour affirmer qu’aucune malformation congénitale n’avait été observée. Manque de chance, un an après la parution de leur ouvrage, une généticienne russe, Rosa Goncharova, publia une première synthèse des études menées pour appréhender les effets de la pollution nucléaire. Elle cite le professeur J.-L. Lazjuk qui, en 1979, avait mis en place le suivi des anomalies congénitales chez les nouveau-nés en Bélarus. En 1996, il écrivit :
Depuis 1986, la fréquence des Malformations Congénitales à Déclaration Obligatoire sur le territoire national a augmenté de façon significative dans toutes les régions de Bélarus. L’augmentation a été la plus forte dans les régions du pays où la contamination par le Cs 137 [césium 137] atteint 15 Ci/km2 (555 kBq/m2) [comprenez : des lieux ou sur chaque mètre carré, on enregistre 555 000 désintégrations de noyaux radioactifs par seconde]. Les anomalies enregistrées chez les embryons, les fœtus et les nouveau-nés, dépassent considérablement les prévisions de la Commission Internationale de Protection Radiologique[52].
Pour mener son étude, J.-L. Lazjuk a tout d’abord considéré les statistiques des malformations données par l’Institut de Recherche pour les Malformations Congénitales et les Maladies Héréditaires du Ministère de la Santé Publique de la République de Bélarus. Elles montrent une augmentation considérable de la fréquence des anomalies dans le pays : si l’on tient compte des avortements thérapeutiques réalisés après dépistage de malformations en cours de grossesse (cela a représenté plus de 1500 interruptions de grossesse thérapeutiques de 1991 à1994), cette fréquence passe de 1,25 % en 1985 à 2,24 %, soit un quasi doublement. Afin d’affiner ses recherches, J.-L. Lazjuk a recensé trois catégories de zones : les zones dites « propres » (déclarées sans contamination), les zones faiblement contaminées et les zones fortement contaminées (radioactivité supérieure à 555kB/m2). Les hausses des malformations congénitales à déclaration obligatoire entre les périodes 1982-1985 et 1987-1992 sont les suivantes : zones « propres » : + 24 % ; zones faiblement contaminées : + 30 % ; zones fortement contaminées : + 83 % (voir tableau). Ajoutons que, selon d’autres études, le nombre total de mutations chromosomiques chez les enfants nés dans les zones très polluées est 1,5 fois plus élevé que chez ceux nés dans les autres zones et 2 fois plus élevé que chez un groupe d’enfants-témoins nés au Royaume-Uni. Dès lors, et quelle que soit l’interprétation donnée pour le résultat surrenant obtenu dans les zones « propres », la conclusion s’impose : une relation existe entre les rayonnements, les mutations chromosomiques et les malformations. Comme l’écrit R. Goncharova : « Il a été trouvé que la fréquence des mitations est corrélée au niveau de contamination du sol » (Id.). Trois ans auparavant, d’ailleurs, les participants au symposium Belarus-Hiroshima-Nagasaki avaient conclu ainsi :
[...] l’augmentation dans les zones contaminées des fréquences de maladies congénitales particulières [polydactylie, malformations multiples et atrophie des membres] avec mutation héritée à caractère dominant est une preuve indirecte de leur relation avec les rayonnements ionisants[53].
Et R. Goncharova d’écrire :
Le désaccord entre les observations de Lazjuk et al et celles faites sur les enfants japonais dont les parents ont souffert des bombardements atomiques semble être dû à des conditions d’irradiation totalement différentes qui ont résulté du désastre de Tchernobyl et des explosions atomiques. »
Ce qui confirme parfaitement ce que je déclarais plus haut…
Aujourd’hui, ainsi, on peut affirmer que de nombreuses études démontrent l’existence d’une relation entre les malformations congénitales et la pollution radioactive durable. Pour tenter de faire croire le contraire, les auteurs de L’énergie nucléaire en 110 questions ont agi avec mauvaise fois : a) ils ont écarté toutes les publications scientifiques qui présentent la radioactivité comme une cause — parmi d’autres, certes — d’anomalies à la naissance ; b) ils ont invoqué une étude menée au Japon alors qu’elle n’a aucune portée générale ; c) pour Tchernobyl, ils ont présenté une petite étude vieille de neuf ans alors que d’autres, plus larges et plus probantes, étaient déjà disponibles qui venaient la contredire.
Ces précisions exposées, venons-en au cas de l’Irak.
3°) Les raisons théoriques
qui font croire
à une contamination générale
Nous avons vu que 300 tonnes d’uranium appauvri avaient été utilisées en Irak. Ont-elles pu provoquer une grave contamination du terrain ? De nombreuses raisons théoriques le font croire. Ainsi :
Lorsqu’un projectile à l’uranium appauvri est tiré, le frottement de l’air échauffe le métal, provoquant la dispersion dans l’atmosphère de particules microscopiques radioactives. Dans un effet similaire à celui de l’aérosol, ces particules vont se mélanger à l’air et rester en suspension un temps plus où moins long suivant les vents, la température etc. C’est la première pollution possible.
Ensuite, lors de l’explosion, d’autres particules microscopiques vont se répandre à leur tour dans l’atmosphère. C’est la deuxième pollution possible.
A cela, il faut ajouter : les éclats de pénétrateurs tombés au sol, les munitions qui n’explosent pas et les obus e 30 mm qui, n’ayant rien touché, terminent leur course au sol. C’est la troisième pollution possible (voir schéma récapitulatif).
Les deux premières pollutions entraîneront une contamination par ingestion ou inhalation. La troisième une contamination par exposition extérieure au rayonnement.
Sachant qu’en Irak, plusieurs centaines de milliers de projectiles à l’uranium appauvri ont été tirés, l’hypothèse d’une contamination paraît très forte.
De plus, il est nécessaire de prendre en compte toutes les carcasses d’engins contaminés qui deviennent autant de source de contamination. Dans une étude sur laquelle nous reviendrons, le professeur irakien Souad N. Al-Azzawi a schématiquement expliqué comment, sous l’effet du vent et des mécanismes de diffusion, ces carcasses pourront répandre des particules radioactives dans l’air, le sol et l’eau (voir schéma).
Tous ces arguments, cependant, sont essentiellement théoriques. Et sans surprise, les militaires y répondent.
4°) Les autorités militaires
innocentent l’uranium appauvri
Plus de dix ans après la guerre du Golfe, les autorités contestent que l’uranium appauvri soit à l’origine d’une catastrophe humanitaire. Les arguments qu’ils avancent sont d’ordre théorique et pratique. Toutefois, leur étude, même sommaire, met en lumière certains mensonges et certaines contradictions de nature à éveiller les soupçons.
Dans le domaine théorique, ainsi, une publication du ministère de la Défense français s’appuie sur le fait que l’uranium appauvri aurait une radioactivité faible et quasi inoffensive. On lit :
L’uranium appauvri (U 238) est de l’uranium naturel dont on a retiré la plus grande partie de l’isotope radioactif (uranium 235). C’est donc un produit naturel résultant de l’enrichissement de l’uranium naturel. C’est un métal très dense et très lourd, peu radioactif, qui émet un rayonnement alpha à faible pouvoir pénétrant (ce rayonnement est arrêté par un tissu de 0,3 millième de millimètre d’épaisseur ou par la partie superficielle de la peau). Il faudrait trois tonnes d’uranium appauvri pour obtenir un taux de radioactivité équivalent à celui d’un gramme de radium[54].
Or, nous avons vu que l’uranium appauvri était à l’origine d’une radioactivité multiple (non seulement α, mais aussi β et γ), intense (40 000 000 Bq/kg) et très énergétique…
Dans le domaine de la pratique, les autorités s’appuient sur des constations faites in situ. En 2001, par exemple, une publication du ministère de la Défense français déclara qu’au Kosovo, un char détruit avec un projectile à l’uranium appauvri avait été examiné par une équipe compétente :
Le Service de santé des armées […] a clairement établi qu’il n’y avait aucune trace de contamination radiologique. D’autre part, il n’y a pas de manifestation particulière sur le plan de l’environnement immédiat[55].
Or, point n’est besoin d’être grand statisticien pour savoir qu’un résultat obtenu sur un seul char dont on ignore tout (la localisation, les conditions de conservation, la façon dont il a été examiné et s’il a bien été détruit par un obus à l’uranium appauvri) n’a absolument aucune portée…
J’ajoute qu’en Irak, de relevés ont été pratiqués sur des carcasses de tanks et d’un camion citerne (pour le ravitaillement en eau) dans les régions de Rumaila et de Gudairat al-Audhaimu ainsi que dans la zone démilitarisée. Le tableau ci-joint montre les résultats obtenus (voir tableau). Tout commentaire est inutile.
Cette même publication déclare :
Les spécialistes de l’uranium (médecins, physiciens) sont d’accord pour estimer que l’uranium appauvri utilisé dans la fabrication des munitions présente peu de risques radiologiques externes, sauf contact épidermique prolongé avec le produit nu. Par ailleurs, aucun effet radiologique néfaste pour la santé n’a été constaté chez les travailleurs de l’industrie de l’uranium ; il n’y a donc pas de risque particulier pour les servants qui ont à manipuler ce type de munitions [Id.].
On se contentera de répondre
en citant le capitaine américain
David Keefer qui, interrogé, révéla :
Mon unité était responsable pour toutes les munitions utilisées pendant [l’opération] Desert Storm. Ceux qui étaient à même d’être le plus exposés aux pénétrateurs, certains de nos techniciens en explosifs, prenaient plus de précautions. Ils avaient le matériel : les combinaisons spéciales et des compteurs Geiger [qui mesurent le taux de radiations] pour faire de relevés[56].
Preuve que la manipulation de munitions à l’uranium appauvri n’est pas inoffensive…
Un autre argument repose sur le fait que seul le pénétrateur est radioactif et qu’on n’en retrouve aucun morceau après les tirs. Madame Naomi H. Harley est physicienne, auteur d’un rapport qui conteste la dangerosité de l’uranium appauvri. Interrogée elle aussi par l’équipe de Martin Meissonnier, elle a affirmé :
Si vous preniez une balle, un projectile déjà tiré, et qu’il restait un morceau de douille, cette douille elle-même n’aurait pas un taux de radioactivité significatif. Mais ce qui pourrait être significatif, ce serait si une partie du pénétrateur, en uranium, éclatait, et que vous en trouviez un morceau. On n’en a jamais trouvé. Je sais que les militaires en ont cherché[57].
Là encore, on se contentera de répondre qu’au centre de la Délégation générale pour l’armement de Bourges, où 14 000 obus à l’uranium appauvri ont été tirés, « 206 kg de morceaux de flèches » (partie avant du projectile) sont entreposés, qui émettent une radioactivité s’élevant à 2,7 milliards de becquerels…[58]. Dès lors, comment peut-on affirmer que, malgré des recherches, aucun morceau du pénétrateur n’a été trouvé après des tirs ? C’est manifestement faux…
D’autres arguments, toutefois, sont plus solides et paraissent même définitifs. L’un d’entre eux repose sur la faible quantité d’uranium contenue dans les projectiles pénétrants. Les autorités en déduisent que l’utilisation de ces munitions sur un vaste champ de bataille ne peut entraîner l’apparition de fortes concentrations dans la zone concernée. Aux USA, le membre du département de la Défense chargé de la recherche médicale sur l’uranium appauvri s’appelle Eric Daxon. C’est un colonel de l’Armée. Interrogé par l’équipe de Martin Meissonnier dans le cadre d’une enquête sur la « guerre radioactive secrète », il a déclaré :
Si vous preniez tout l’uranium appauvri utilisé dans le Golfe, pour voir le volume que cela représente, des tonnes, on pourrait croire que ça fait beaucoup. Mais en fait, ça représente à peine un cube de 3 mètres sur 3. Donc si on devait faire fondre tout cet uranium appauvri pour en faire un cube, ça rentrerait facilement dans cette pièce.
[…] l’essentiel de tout ça, c’est que vous avez 300 tommes réparties sur des zones immenses ; donc les concentrations dans le sol sont très très faibles, et cette concentration est si faible que vous ne pouvez pas l’inhaler[59].
Un autre argument invoque la lourdeur des oxydes d’uranium et leur non-solubilité dans l’eau. Cette lourdeur et cette non-solubilité empêcheraient toute contamination par les vents ou par infiltration. La publication déjà citée du ministère de la Défense français déclare :
Il y a désagrégation partielle du projectile lorsque celui-ci atteint une cible blindée. Les particules générées sont de différentes tailles ; composées d’uranium appauvri (sous forme d’oxydes), de fer (acier du char atteint) et de silice. À l’issue du tir, ces matières sont en grande partie confinées à l’intérieur du char atteint. Une partie est néanmoins transformée en aérosol autour de la cible, mais l’uranium appauvri étant un métal très lourd, elle retombe en quelques minutes à proximité immédiate de celle-ci. Seule une infime partie peut donc être transportée par les vents à quelques centaines de mètres de la cible[60]. Dans ce cas, sa concentration extrêmement faible reste bien inférieure à la norme publique (1millisievert par an, soit l’équivalent de la consommation d’un paquet de cigarettes par an ou d’une radiographie pulmonaire annuelle), et ce dès quelques dizaines de mètres de la cible. À titre de comparaison, en Europe la dose d’irradiation naturelle varie généralement de 1 à quelques millisieverts par an et par personne.
[…] La toxicité radiologique de l’uranium est faible. Aucun effet radiologique spécifique n’a été mis en évidence chez les travailleurs de l’industrie de l’uranium après cinquante ans d’expérience dans ce domaine.
L’impact d’un obus flèche à uranium appauvri génère des oxydes en grande partie insolubles dans l’eau. Seule une petite partie d’entre eux, soluble, pourrait se retrouver, à des concentrations extrêmement faibles, dans les eaux de ruissellement ou être diluée dans l’eau des rivières[61].
Signalons enfin le suivi médical d’un groupe de vétérans de la guerre du Golfe. Les autorités l’invoquent pour affirmer qu’aucune pathologie grave n’a été découverte chez eux et que tous les enfants nés de ces personnes après la guerre sont normaux (voy. plus bas). C’est là leur principal argument d’ordre pratique. « Vous prétendez que l’uranium appauvri est nocif en vous fondant sur de nombreuses études théorique ? disent-ils. Nous, nous vous répondons sur le plan des faits ! Et les faits vous donnent tort. »
Soit, mais qu’en est-il exactement sur le terrain, c’est-à-dire en Irak ?
5°) Les études en Irak
Interrogée par l’équipe de M. Meissonnier, l’ancienne directrice au Ministère de l’Information irakien sous S. Hussein, Nazra Sadoun, a déclaré en l’an 2000 :
On n’a pas les moyens de décontaminer l’environnement de l’Irak, qui est devenu très contaminé. Heu… l’air, l’eau… la terre même est contaminée par les matières… radioactives[62].
Propagande ? Nullement, car ces propos s’appuient non seulement sur des relevés effectués in situ, mais aussi sur l’accroissement vertigineux de certaines pathologies en Irak et sur les fraudes dont se rendent coupables les autorités — américaines notamment — lorsqu’il s’agit d’étudier les conséquences épidémiologiques de la guerre du Golfe.
a°) Les relevés effectués
sur le terrain
Pendant plusieurs mois, dans les régions du Sud de l’Irak, l’équipe du professeur Al-Azzawi a effectué des mesures, recueilli des dizaines d’échantillons de sol, de sous-sol, d’eau, de sédiments, d’air, de tissus animaux et végétaux. Tous ces échantillons ont été répertoriés, pesés et analysés. Les résultats ont été publiés dans différents tableaux. On y apprend que des teneurs anormales en Bismuth 214 et Plomb 214 (radioactifs) ont été découvertes dans les fragments de tissus végétaux et animaux. Dans les échantillons de sol, c’est pire : une grande partie renfermait des taux élevés d’Uranium 235, de Thorium 234, de Radium 226, de Bismuth 214 et de Plomb 214 (voir tableau).
D’après le professeur Mona Khammas, sur 124 relevés effectués dans cinq zones proches de Bassora, 70 ont révélé des taux anormaux de radioactivité (« approximativement dix fois plus » que la normale, et parfois jusqu’à 25 fois plus…[63])
Ces données ont permis non seulement de mesurer l’ampleur de la contamination, mais aussi de connaître le taux de radiations auquel ces régions ont été soumises à partir de 1991. Les conclusions du professeur Al-Azzawi sont claires :
En conséquence, dix ans après avoir été exposée, 44 % de la population de ces zones va vraisemblablement développer un cancer du poumon et environ 5 % d’autres types de cancers fatals ;
7,3 % des membres des troupes irakiennes auront les mêmes problèmes ;
845 100 tonnes de végétation sont polluées ;
31 % des réserves en vivres de la zone ont été exposées et ont accumulés ces isotopes [radioactifs] jusqu’à des niveaux incontestables[64].
b°) L’accroissement de certaines maladies en Irak
Nous l’avons vu, l’exposition aux rayonnements et l’accumulation d’éléments radioactifs dans le corps entraîne une chute du système immunitaire, provoque des troubles divers (tyroïde, intestins, foie, organes reproducteurs…), engendre des mutations et cause des tumeurs cancéreuses.
Or, depuis 1991, on a observé en Irak un accroissement terrifiant de ces pathologies, dont certaines formes étaient auparavant inconnues ou très peu familières dans la région (cancers du cerveau par exemple ; voir photo d’un enfant atteint au cerveau[65]).
Tout d’abord chez les militaires. De 1991 à 1997, les autorités irakiennes ont mené une enquête rigoureuse portant sur le cancer chez ceux qui avaient participé aux combats début 1991. 4 006 personnes furent examinées, parmi lesquelles 2 894 avaient été directement exposées à l’uranium appauvri. Les études montrent — chez les exposés directs et chez les autres — une augmentation vertigineuse des cas de cancers de 1991 à 1993, puis une phase d’augmentation moins rapide de 1993 à 1996 et, enfin, l’amorcement d’une décrue à partir de 1996 (s’est-elle confirmée au-delà de 1997 ? Je l’ignore.) (graphe 1, graphe 2, graphe 3).
Cette progression enregistrée après la guerre du Golfe peut être constatée pour tous les principaux types de pathologies étudiées. Allant plus loin, le tableau 1 montre que des premiers cas de lymphomes, de leucémies, de cancers du poumon (lung), du cerveau, des os (bone) et du système gastro-intestinal sont apparus dans les mois qui ont suivi l’arrêt des combats (tableau 1). D’autres pathologies, en revanche, sont apparues un peu plus tard. Ces résultats ne surprennent guère quand on sait que les différents organes n’ont pas tous la même sensibilité aux rayons et que les particules radioactives absorbées se répartissent très inégalement dans le corps suivant leur nature.
Le tableau 2, quant à lui, montre la proportion de cancers apparus chez les militaires directement exposés à l’uranium appauvri et chez ceux qui ne l’ont pas été directement (tableau 2). La dernière colonne établit un rapport entre les risques de développer une pathologie si l’on a été exposé et ceux d’en développer une si on ne l’a pas été. Ainsi un militaire exposé a-t-il, par exemple, 4,8 fois plus de risques de développer une leucémie (ligne 2). On s’aperçoit que la hausse est significative pour les cancers des os, du foie, du cerveau ainsi que pour les leucémies et les lymphomes[66].
D’autres études ont été publiées, qui portent sur la population. Très probablement incomplètes et réalisées dans des conditions plus empiriques, elles ont moins de valeur. Signalons toutefois une étude très importante et, semble-t-il, très sérieuse, menée sur cinq types de pathologie : le cancer, l’avortement spontané, les malformations congénitales, la neuropathie et la myopathie. Ses auteurs ont effectué des comparaisons non seulement dans le temps (comparaisons des cas recensés en 1989 et 1994) mais aussi entre des personnes exposées aux radiations et d’autres réputées non-exposées. Les résultats qui suivent, issues de plusieurs recherches (dont celle qui vient d’être mentionnée), ne laissent guère de place au doute :
- stérilité : 477 cas enregistrés en 1989 ; 869 cas en 1997, soit une augmentation de 82 %. La majeure partie des cas enregistrés en 1997 étaient dus à des malformations des spermatozoïdes[67]. Or, rappelons que les rayonnements altèrent gravement les cellules reproductrices ;
- avortements: (spontanés) : 27 770 cas enregistrés en 1989, 41716 cas en 1994, soit une augmentation de 50 %[68]. Là encore, rappelons que l’exposition aux rayonnements pendant la gestation, au moment de la neurula (formation de l’axe nerveux cerveau-moelle épinière) entraîne très souvent la mort du fœtus. Le tableau qui donne les résultats province par province montre des écarts très importants entre les zones (voir le tableau).
- atteintes de la thyroïde : 123 cas enregistrés en 1989 ; 216 en 1997, soit une augmentation de 76 %[69] ;
- dysfonctionnement rénal : 5 199 cas enregistrés en 1989, 10 165 en 1997, soit une augmentation de 95,5 % (Id.) ;
- cancers : 6 563 cas enregistrés en 1989, 10 212 cas en 1994, soit une augmentation de 55 %[70]. Comme précédemment, le tableau montre des écarts très importants entre les zones (voir tableau pour les cancers).
Notons qu’une étude a été menée à l’hôpital civil Saddam de Bassora. Elle compare le nombre et les types de cancers enregistrés en 1990 et sept ans plus tard. Bien que l’échantillon soit faible (environ 1 000 personnes) et que l’augmentation (+ 11,5 %) soit bien inférieure aux moyennes tant régionale (+ 156 %) que nationale (+ 55 %), on note toutefois une augmentation vertigineuse de pathologies liée à la contamination radioactive du milieu comme : les lymphomes (+ 81 %), les cancers du sein — rappelons que le lait retient les particules radioactives — (+ 102 %) et de la tyroïde (+ 142 %). Les auteurs, d’ailleurs concluent :
[…] les genres de cancers qui ont été en augmentation sensible et la détection de ces maladies quatre ou cinq ans après la guerre (ce qui correspond à la période de latence des cancers) laissent penser (suggest) que les rayonnements ionisants ont joué un rôle important dans le développement du cancer au sein de ces zones[71].
Le Nord de l’Irak n’est pas non plus épargné. En 1996, des chercheurs ont découvert une très forte hausse de la concentration en éléments radioactifs dans les provinces du Muthanna et de Thi-Qar, où la Garde républicaine était massée. Une étude a alors été conduite dans quatre hôpitaux de Mossoul : les cas de cancers recensés d’août 1997 à mars 1998 ont été comparés à ceux relevés dans la période août 1989 mars 1990. Les résultats sont alarmants : en moyenne, les cas de leucémies, de lymphomes et de cancers du poumon, du sein, de la peau et du foie ont été multipliés par cinq en huit ans[72].
Les grandes différences qui existent entre ces études menées localement dans des zones pourtant très touchées par la contamination radioactive (+ 11,5 % de cas de cancers à Bassora, + 400 % à Mossoul, + 55 % au niveau national) démontrent que les résultats doivent être interprétés avec prudence. Il est possible que certaines enquêtes soient incomplètes (échantillons trop faibles rendant l’exploitation des résultats hasardeuse), ou qu’elles aient été menées avec insuffisamment de rigueur. En outre, il est probable que l’augmentation des cas de cancer soit due à une multiplicité de facteurs (radioactivité, mais aussi pollution chimique, malnutrition, stress…). Par conséquent, gardons-nous d’émettre des conclusions chiffrées trop hâtives quant à l’impact réel de la contamination radioactive en Irak. Toutefois, les résultats acquis — notamment auprès des militaires — démontrent sans conteste que l’utilisation de l’uranium appauvri en Irak est à l’origine d’une catastrophe humanitaire.
- malformations congénitales : augmentation de 254 % en cinq ans (1989-1994) (voir tableau). D’après un autre document, cette augmentation s’était réduite en 1997, pour revenir à + 100 % par rapport à 1989. On notait tout de même 60 % d’augmentation des cas d’hypertrophie ou d’atrophie, 30 % d’augmentation des affections des chromosomes et 150 % d’augmentation des maladies des yeux[73]. Une étude menée dans la région de Bassora (très touchée par l’uranium appauvri) montre qu’en 1990, environ 4 enfants de moins de quinze ans sur 100 000 souffraient d’une déformation. En 1997, on en comptait 7,22 sur 100 000 et deux ans plus tard, 10,1 sur 100 000, soit une augmentation de 152 %… (
Alors qu’il menait son enquête épidémiologique en Irak, le professeur Günther eut l’occasion de voir, dans les hôpitaux, des enfants à l’abdomen énormément gonflé. Interrogé, il déclara : « Ça, c’était nouveau et je me suis inquiété, car c’était une maladie nouvelle. Elle est seulement liée au dysfonctionnement du foie et des reins. [Les enfants atteints] ne ressentent pas de douleur mais… ils en meurent »[74]. (voir photos) Or, nous avons vu que les rayonnements radioactifs atteignaient le foie et pouvaient même entraîner l’arrêt de son fonctionnement par stockage trop important de glycogène.
D’après certains, dans les neufs premiers mois de l’année 1991, 50 000 enfants seraient morts de maladies diverses, incluant les cancers, les pathologies rénales, et d’autres maladies encore inconnues alors, dues à l’uranium appauvri[75]. Selon le biologiste Huda Ammash, professeur à l’Université de Bagdad, les effets à long terme de la contamination de l’Urak seront équivalents à « cent Tchernobyl » (one hundred Chernobyls, Id.)
Je le répète : toutes ces données démontrent que l’utilisation de l’uranium appauvri en Irak à partir de 1991 a eu des conséquences catastrophiques sur l’état de santé des populations. Soulignons d’ailleurs que les auteurs de l’étude comparative entre la situation de 1989 et celle de 1994 ont établi l’existence d’un lien mathématique entre l’exposition aux radiations et l’avortement spontané, le cancer ainsi que les malformations congénitales[76]. Naturellement, des années seront nécessaires pour obtenir des données chiffrées complètes concernant les différentes pathologies. Mais cette absence de conclusion précise ne saurait permettre aux Anglo-américains de contester leur écrasante responsabilité dans l’horreur irakienne… Les liens déjà démontrés en ce qui concerne le cancer, l’avortement spontané et les malformations congénitales suffisent pour porter des accusations irréfutables.
6°) Les fraudes des autorités
lorsqu’il s’agit d’étudier
les conséquences
de la guerre du Golfe
Certains pourront répondre : à supposer que l’Irak ait subi une telle contamination, des centaines, voire des milliers de soldats alliés auraient également dû être affectés. Or, les enquêtes épidémiologiques officielles démontrent le contraire. C’est ainsi que le porte-parole du Pentagone a pu déclarer le 10 janvier 2001 lors d’une conférence de presse de l’Otan :
Nous n’avons vu aucun cancer [et aucune] leucémie dans ce groupe [de vétérans de la guerre du Golfe] qui est suivi depuis 1993[77].
Cette déclaration a bien été faite. J’ajoute même que les chercheurs en charge du dossier ont précisé que les 35 enfants nés de ces vétérans ne montraient aucune anomalie[78]. Mais qu’en est-il exactement ? Afin de le savoir, tournons-nous vers les premiers concernés : les associations de vétérans de la guerre du Golfe. L’une d’entre elle, le National Gulf War Resource Center, est très active. Le 4 mai 2002, elle tint une conférence à Atlanta, en Georgie. Un des intervenants, Dan Fahey, rappela que peu après la guerre du Golfe, des vétérans s’étaient plaints de troubles plus ou moins graves et que l’uranium appauvri avait été suspecté [Ibid., p. 2]. Mais il révéla que malgré l’aveu du département de la Défense américain selon lequel des « milliers » de vétérans avaient été exposés à l’uranium appauvri pendant les combats, seuls 60 d’entre eux furent sérieusement examinés jusqu’en 2002[79]. Dès le départ, ainsi, les autorités avaient interdit, de fait, l’établissement de toute statistique significative. Elles ne s’en cachèrent d’ailleurs pas, puisque, dans un rapport préliminaire daté du 23 septembre 1993, on lit : « La faible grandeur de la population [sélectionnée]… [rend] très improbable le fait que l’étude puisse permettre de parvenir à des conclusions définitives concernant l’apparition de cancers »[80]. Mais il y a pire. Ces 60 personnes avaient été choisies après qu’eurent été exclus de l’étude « les vétérans exposés à l’uranium appauvri qui avaient signalé des ennuis de santés y compris des anomalies à la naissance [d’un enfant] »[81]. Parmi eux figurait un soldat dont l’engin a été accidentellement touché par un obus à l’uranium appauvri et dont les deux enfants nés après la guerre souffrent de problèmes médicaux. Le premier présente des saignements de nez que les docteurs sont incapables d’expliquer ; le deuxième est né aveugle et présente des rougeurs également inexpliquées (Ibid., p. 7). Un autre « exclu » avait nettoyé une zone contaminée au Koweït. Après la guerre, il engendra un fils aux membres atrophiés (Id.). Les autorités avaient donc sélectionné des personnes parmi celles qui paraissaient les plus saines ! Preuve qu’aucune enquête objective n’a été entreprise. Et c’est sur cette enquête que M. Kilpatrick s’est fondé pour affirmer qu’aucun cancer n’avait été détecté chez les vétérans depuis 1993 ! Dès lors, on ne saurait attacher une quelconque portée à ses propos.
Ajoutons qu’en vérité, deux membres du groupe étudié avait développé, durant l’année 1999, une pathologie cancéreuse : un cancer de la lymphe connu sous le nom de « syndrome d’Hodgkin » chez l’un (Ibid., p. 5), une tumeur de l’os à la main chez l’autre (Ibid., pp. 6). Mais ces faits n’ont pas été rendus publics par les autorités. Ils ont été découverts un peu par hasard, suite à des conversations privées et à une interview donnée par l’un des malades à un journal japonais d’Hiroshima, leChugoku Shimbun (Ibid., p. 5, note 28 et p. 6, note 32). C’est ainsi qu’en 2001, M. Kilpatrick put impunément tromper ses auditeurs. D’après D. Fahey, ce mensonge rend plausible l’hypothèse selon laquelle d’autres cancers ou troubles divers ont été constatés chez ces soixante vétérans sélectionnés, sans que la presse ne soit avertie[82].
En guise de conclusion, l’auteur réclamait une nouvelle étude sur les effets de l’uranium appauvri utilisé dans le Golfe, une étude qui soit exhaustive (sans « exclus », avec des questionnaires complet) et menée dans la transparence (communication régulière et sincère des résultats).
Aujourd’hui, ainsi, on ne saurait accorder une quelconque valeur aux multiples dénégations officielles. De même ne saurait-on invoquer l’absence de statistiques pour prétendre, par défaut, que l’uranium appauvri serait inoffensif.
Cela dit, revenons à l’Irak.
7°) Une contamination durable
Comme nous l’avons vu, la période (ou demi-vie) de l’uranium est de 4,5 milliards d’années. Il ne saurait donc être question d’attendre que la nature elle-même résorbe cette pollution. Une décontamination est nécessaire, qui devrait commencer par le retrait de toutes les carcasses radioactives qui jonchent le sol irakien. Mais est-ce possible ? Aux USA, un homme a été chargé des opérations de décontamination. Il s’appelle Doug Rokke. Capitaine dans l’Armée, il est lui aussi tombé malade. Interrogé, il a révélé que pour décontaminer vingt-quatre chars américains, trois ans avaient été nécessaires dans une usine spécialement construite pour cette mission. Il poursuit :
Aujourd’hui, au Kosovo, en Irak, au Koweït, des milliers et des milliers de véhicules ont été détruits. Il faudrait aussi les traiter. Qu’est-ce qu’on fait ? On creuse un grand trou et on les pousse dedans ? Il faut faire quelque chose parce que si on ne les enlève pas, si on ne décontamine pas, des hommes, des femmes et des enfants seront affectés pendant 4,5 milliards d’années. Qu’ils l’avalent, qu’ils le respirent, ou même par simple contact avec une plaie ou une coupure. [Images d’une grande salle blanche avec deux chars à l’intérieur.] Je ne sais pas ce que ça pourrait coûter. Rien que cette usine a coûté des millions de dollars pour nettoyer ces 24 chars. Même si ça pouvait se faire, il n’y a pas moyen de calculer. D’où la raison de ne plus jamais se servir d’uranium appauvri[83].
Vœu pieux ? Très probablement. Car comme l’a souligné la Revue Militaire Canadienne, du fait des nombreux avantages de l’uranium appauvri, « les obus d’UA sont appelés à demeurer indéfiniment dans l’arsenal des forces armées un peu partout dans le monde » (op. cit., p. 45, col. C). Déjà 12 nations se sont dotées d’un tel armement[84]. Rappelons d’ailleurs qu’en mai dernier, le quotidien The Guardian révéla qu’en onze ans (1992-2003), à force de bombardements réguliers et suite à l’ultime campagne de 2003, les Alliés ont déversé entre 1 000 et 2 000 tonnes d’uranium appauvri sur l’Irak[85].
Quoi qu’il en soit, et même à supposer que demain, l’UA soit banni des armements, des hommes, des femmes et des enfants meurent par milliers en Irak, (presque) sous nos yeux.
Moralité
La fin de l’émission « Guerre radioactive secrète » montre M. Meissonnier en pleine discussion avec deux collègues journalistes. On peut alors entendre :
— Moi, y’a un truc que je voudrais dire, quand même. Y’a un truc qui est vachement important, c’est que heu… l’arme, elle doit être proportionnée à la menace, et ça c’est le raisonnement de tous les militaires, mais la conséquence de la guerre, elle doit être gérable par l’homme. Or ces armements là ne sont plus gérables.
— Ouais… c’est gérable d’un point de vue politique nationaliste : c’est-à-dire pour les Américains ou pour les Anglais, ils sont contents de ne pas voir de mecs revenir dans des sacs en plastique, morts par l’ennemi, par les blindés ennemis, et ils payent l’addition… ce n’est même pas eux qui la paieront.
— C’est comme si on prenait un morceau de croûte terrestre et qu’on l’envoyait en orbite. Les zones deviennent inhabitables et quand elles deviennent inhabitables…
— Ça t’a énervé ce sujet quand même hein ?
— Toute guerre doit avoir une fin.
Dans un premier temps, je m’intéresserai à l’affirmation selon laquelle la riposte doit « être proportionnée à la menace » et l’après-guerre « gérable par l’homme ». Probablement sans le savoir, le journaliste reprenait un des principes de la guerre juste énumérés au XVIème siècle par le théologien espagnol François Vitoria, principe selon lequel, pour être juste, la guerre doit être « un moyen proportionné, c’est-à-dire pas un remède pire que le mal »[86]. Or, de façon évidente, la contamination radioactive d’une partie de la croûte terrestre et la dispersion dans l’atmosphère d’une myriade de particules rayonnantes est bien pire que l’occupation d’un petit émirat, même s’il renferme d’immenses réserves de pétrole. Ce simple constat suffit pour qualifier d’injuste la guerre imposée à l’Irak à partir de janvier 1991. Il est dommage que le journaliste ne l’ait pas dit.
Mais il y a plus intéressant encore dans ce petit dialogue. A deux reprises, les journalistes ont prudemment omis de développer des questions qui, pourtant, étaient capitales.
Une première fois, lorsque l’un d’entre eux accusa les Anglo-américains d’agir dans le souci de gérer les conséquences de la guerre au simple niveau national. L’important, pour eux, est de gagner vite et bien afin que le la période de guerre soit aussi courte que possible et que le nombre de morts — dans leur camps, bien entendu — soit minimal.
En tenant ces propos, le journaliste dénonçait implicitement l’égoïsme qui règne chez les Anglo-américains. Pour eux, une guerre doit être menée non en vertu de principes moraux supérieurs et applicables à tous, mais en vertu de principes d’efficacité maximale jugés à leur seul point de vue : une guerre, je dois la gagner le plus rapidement possible avec le moins de mort possible dans mon camp. Les conséquences de ce raisonnement sont très graves, car les principes d’efficacité ayant désormais supplanté la morale traditionnelle, il est donc permis d’utiliser des armes qui déchaînent l’apocalypse chez l’adversaire, y compris chez les civils, afin de l’écraser en en temps record. C’est permis puisque c’est efficace (à mon point de vue).
Pourquoi le journaliste s’est-il contenté alors d’une simple allusion implicite ? Pourquoi n’a-t-il pas développé cette question si importante ? Tout simplement parce que cette antimorale de l’efficacité n’a pas attendu 1991 pour s’imposer ; non, elle a définitivement supplanté les vieux principes en 1945, avec les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Les Américains ne s’en sont jamais cachés : « Bien sûr, dirent-ils, nous avons déchaîné l’apocalypse sur deux villes japonaises peuplées de civils. Mais cela nous a permis d’écourter la guerre de plusieurs années et, ainsi, d’éviter la mort de centaines de milliers de nos boys. » Ce fut leur justification officielle. Et la valeur de cette justification n’a jamais été remise en cause, au moins dans les faits, parce que la « croisade des démocratie » ne devait — et ne doit — souffrir aucune critique. Dès lors, on comprend que le journaliste ait prudemment éludé : il ne fallait pas toucher à la période taboue…
La deuxième absence de développement est survenue dans les dernières secondes de l’émission, lorsqu’un journaliste lança : « Toute guerre doit avoir une fin ». Là encore, il aurait fallu tenter de découvrir les raisons pour lesquelles ce qui est apparu pendant des siècles comme une évidence ne l’est plus, aujourd’hui, aux yeux des Anglo-américain. Pourquoi les journalistes ne l’ont-ils pas fait ? Tout simplement parce que, sur ce sujet également, la cause remonte à 1945. En 1945, les vainqueurs ont certes déposé les armes une fois l’ennemi broyé, mais ils ont poursuivi la guerre au niveau de l’esprit. Dans une gigantesque entreprise de « dénazification », ils n’ont cessé de traquer, d’appréhender, de juger, de condamner, de pendre des vaincus. Ce furent d’abord les « haut dignitaires » du régime national-socialiste, puis, dans les années qui suivirent, les comparses : médecins d’Auschwitz, industriels, ingénieurs, gardiens de camps, kapos… Lorsque, en 1964, la prescription menaça d’être acquise, les vainqueurs décidèrent rétroactivement que les crimes poursuivis, seraient imprescriptibles. La traque continua donc, en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud : Peiper, Barbie, Bousquet, Touvier, Demjanjuk, Papon… Et aujourd’hui, cette deuxième guerre mondiale continue : l’Allemagne paye et payera encore ; le « racisme » (décrit comme un avatar du « nazisme ») est impitoyablement pourchassé, débusqué, condamné ; les révisionnistes sont bannis… Les « fils et filles des déportés juifs » ont pris le relais ; ils traquent les Jean Plantin, les Jean-Louis Berger et les Michel Adam qui n’ont pas connu la guerre.
Depuis 1945, ainsi, le monde accepte qu’un conflit puisse se poursuivre indéfiniment sur le plan intellectuel. De là à juger qu’une guerre puisse également perdurer sur le plan matériel, il n’y avait qu’un pas. Ce pas, il a été définitivement franchi en 1991 en Irak.
Dès lors, on comprend que les journalistes se soient contentés d’effleurer ces sujets. S’ils avaient poussé le raisonnement à son terme, il aurait fallu reconnaître que la prétendu morale née en 1945 pour enfanter un monde meilleur n’est en vérité qu’une antimorale engendrant la mort : elle justifie l’agression, l’hyper violence, l’emploi des armes les plus destructrices et les guerres sans fin, tant sur la plan intellectuel que matériel. Le pire est qu’aujourd’hui, plus personne n’est dupe ; plus personne ne croit que les campagnes menées par les USA ont des buts nobles : « On doit constater », a reconnu un journaliste belge, « qu’on vit dans un monde […] où ne prime pas l’éthique, ni la justice, mais le droit de plus fort »[87].
A l’aube du troisième millénaire, Big Brother — nom moderne de l’Antéchrist — règne sur un monde d’esclaves où toute rébellion est suicidaire. Gare à celui qui, pour une raison quelconque, tente de secouer le joug. Big Brother le prévient : « Tu te rebelles ? Sache que je t’écraserai sans pitié, car j’ai la technique pour le faire et je souhaite préserver la vie de mes sbires. » Puis, se penchant à son oreille, il susurre (pour que les masses occidentales n’entendent pas) : « Et sache que je ne contenterai pas de détruire ton armée et de tuer tes soldats faisant pleuvoir sur eux du métal en fusion. Non, tes femmes, tes enfants et même tes bébés à naître seront également les victimes de ta rébellion. Je contaminerai ton sol pour des milliards d’années. Tes enfants joueront avec des balles empoisonnées ; leur corps se couvrira d’ulcère, leur abdomen gonflera et ils mourront. Tes femmes donneront naissance à des enfants sans bras, sans mains, sans yeux ; elles enfanteront de tels monstres qu’il vaudra mieux pour eux naître déjà morts… »
Avec l’uranium appauvri, Big Brother a inventé une nouvelle dissuasion liée au nucléaire. Depuis la guerre du Kosovo, les populations des Balkans savent. Depuis l’écrasement de l’Irak, de nombreux Arabes savent… Mais paradoxalement, le fait que ces peuples parfois rebelles connaissent la vérité ne l’effraye pas, bien au contraire. Car la peur de l’atome est dissuasive. Big Brother souhaite uniquement qu’en occident, l’information ne se propage pas d’un coup, afin d’éviter un choc qui pourrait entraîner un changement d’état d’esprit chez beaucoup (« Quoi ! Vous prétendiez combattre un tyran sanguinaire et voilà le résultat ! »).
Voilà pourquoi notre chemin est tout tracé : aujourd’hui, nous devons tous contribuer à faire connaître le scandale de l’uranium appauvri. Nous devons parler à ceux qui ignorent, leur montrer les photos, leur expliquer ce qui se passe à quelques heures d’avion de chez eux et leur dire que quiconque s’abstient de crier se rend complice.
Mais nous devons aller plus loin, et remonter à la source, c’est-à-dire à 1945. Nous devons expliquer que tout ce qui se passe en Irak, en Bosnie, au Kosovo etc. a été rendu possible parce que les précédents ont été posés en 1945 (à ce sujet, lire : « Les effroyables conséquences du procès de Nuremberg »). Nous devons expliquer que si l’antimorale anglo-saxonne mise en place après la défaite des forces de l’Axe porte la mort, c’est qu’elle était d’essence satanique, parce que fondée sur des mensonges de propagande (Satan est le « Père du mensonge »). Naturellement, cela implique une remise en question de tout ce qui paraît acquis sur la deuxième guerre mondiale : notamment la réalité de l’ « Holocauste » et la justesse de la cause alliée (car il est évident qu’une guerre juste et menée selon le règles de l’humanité ne saurait engendrer une antimorale de mort). Cette mission est certes très difficile. Mais tant que les masses n’en seront pas convaincues, tant qu’elles croiront à l’ « Holocauste » et à toutes les autres inepties véhiculées depuis des lustres, tant que dans leur esprit sera gravé le slogan : « Nazisme = Mal absolu », elles réagiront comme les trois journalistes cités plus haut : elles pourront certes dénoncer ponctuellement et critiquer G.-W. Bush, mais, finalement, elles ne remettront jamais en cause les fondements de Nouvel Ordre mondial, puisque cet ordre a été bâti pour ne « plus jamais revoir cela ».
L’affaire de l’uranium appauvri démontre donc une nouvelle fois l’importance du révisionnisme historique. C’est ainsi, on n’y peut rien. Veut-on faire l’économie du combat révisionniste ? Alors la lutte est perdue avant d’être engagée…
Annexe 1 : compte rendu paru dans Le Monde télévision de l’émission « La guerre radioactive secrète ». Lire.
Annexe 2 : transcription écrite de l’émission « La guerre radioactive secrète ». Lire.
Annexe 3 : communiqué de la CRIIRAD réfutant six mensonges officiels concernant l’uranium appauvri.
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[1] Sans surprise, les autorités belges reculèrent. Dans un premier temps, elles adoptèrent des « filtres » qui empêchaient la poursuite des « bons » en vertu de la loi de compétence universelle. Puis, le 24 septembre 2003, la Cour de cassation prononça le dessaisissement de la Justice belge pour les plaintes déposées contre les officiels israéliens, au premier rang desquels le Premier ministre A. Sharon. Les 16 et 17 février 2004, enfin, le ministre des Affaires étrangères belge, Louis Michel, effectua un voyage en Israël — et seulement en Israël, il rompit avec la coutume de visiter ensuite l’Autorité palestinienne —, avec pour objectif de « retrouver des relations franches et amicales ». Comme on pouvait s’y attendre, l’homme d’État belge a voulu laver son pays de toute accusation d’antisémitisme, voire de négationnisme. Ainsi a-t-il mentionné « l’arsenal législatif dont s’est dotée la Belgique pour lutter contre l’antisémitisme », et en particulier « la loi condamnant le révisionnisme et le négationnisme de 1993 » (voy. Contact J, mars 2004, p. 15). Puis il a tenu à se recueillir non pas sur un, mais sur « plusieurs sites commémorant la Shoah ». Interrogée, Viviane Teitelbaum, une femme qui l’accompagnait, a expliqué : « L. Michel s’est recueilli à Yad Vashem, où il a déposé une gerbe de fleurs. Il a ensuite visité les archives, dédiées à la mémoire de la Shoah et a lu en néerlandais une carte postale rédigée par un enfant et jetée du train roulant vers le camp d’extermination d’Auschwitz. Ce fut très émouvant. Il a ensuite rencontré des victimes du terrorisme et écouté leur témoignage.
« Plus tard, il s’est rendu à Neve Ilan, un lieu dédié à la mémoire de 29 000 juifs de Belgique exterminés entre 1940 et 1945. Il y a planté un arbre dans la forêt […] et insisté sur son amitié sincère envers Israël […] » [Id.].
Gerbe de fleur, lecture émouvante et plantation d’un arbre, le ministre belge ne pouvait mieux faire pour atteindre son objectif. Et il a réussi : « la Belgique », a conclu V. Teitelbaum, retrouve « la qualité des relations qui avait prévalu dans le passé. C’était manifestement le souhait de tous » (Id.).
[2] Voy. Contact J, n° 163, mars 2003, p. 3, col. B.
[3] Voy. Le Soir, 23 juin 2003, p. 6, col. A-B.
[4] Voy. Le Soir, 23 juin 2003, p. 1, col. A-B.
[5] Voy. The International Herald Tribune, 23 juin 2003, p. 5, col. A.
[6] Voy. L’énergie nucléaire en 110 questions, sous la direction de Claude Mandil, préface de Frank Borotra (le cherche midi éditeur, 1996), pp. 98-99.
[7] En vérité, il s’agit de dihydrogène H—H.
[8] En 1963, on découvrit deux nouveaux isotopes de l’hydrogène : le 41H et le 51H. Inexistants à l’état naturel, ils apparaissent lors de réactions nucléaires mais leur durée de vie est très courte (Voy. A Delaruelkle et A. I. Claes, Précis d’énergie nucléaire [éd. Wesmael-Charlier, 1968], p. 27, note 3).
[9] Voy. L’énergie nucléaire en 110 questions, déjà cité, p. 84]. On notera que dans les années 60, certains auteurs minimisaient la capacité des rayons à pénétrer la matière. Dans leur Précis d’énergie nucléaire, ainsi, A Delaruelkle et A. I. Claes prétendaient que les rayons β étaient arrêtés par « plusieurs centimètres » d’air et les rayons γ par « plusieurs centimètres » de plomb (Voy. Précis d’énergie nucléaire, op. cit., p. 13).
[10] Cette énergie est due au fait que, dans le noyau, les protons et les neutrons ont besoin d’une énergie pour rester « soudés » ; c’est l’énergie de liaison. Lors de la réaction de fission, les particules se « détachant » pour former deux noyaux, une certaine partie de l’énergie de liaison devient inutile. Par conséquent, elle s’échappe principalement sous forme de chaleur.
[11] « […] le combustible neuf se compose d’uranium enrichi en uranium 235 à une teneur proche de 4 % » (Voy. L’énergie nucléaire en 110 questions, déjà cité, p. 47).
[12] Voy. La Revue Militaire Canadienne (printemps 2003), article intitulé : « L’uranium appauvri sur le champ de bataille », partie I, pp. 43-44.
[13] « Les vapeurs de diesel dans le tank sont enflammées, et l’équipage est brûlé vif » (Diesel vapors inside the tank are ignited, and the crew is burned alive) (voy. « Depleted Uranium. Facts for All the World to See », déjà cité.
[14] Pour toutes ces informations, voy. « Environmental Damages Resulted From Using Depleted Uranium Weaponry Against Iraq During 1991 Aggression by USA and its Allies » par le professeur Souad N. Al-Azzawi de l’Université de Bagdad. Consultable sur le site :http://www.irak.be/ned/archief/irak.htm. Voy. également la Revue Militaire Canadienne (printemps 2003), article intitulé : « L’uranium appauvri sur le champ de bataille », p. 44, col. B
[15] Voy. le communiqué de presse du CRIIRAD (un laboratoire indépendant qui s’occupe des problèmes de radioactivité), consultable à l’adresse suivante : http://www.lesverts-lorraine.org/articles/vl8-9ura.htm. Un autre document déclare que la radioactivité de l’uranium appauvri est approximativement 60 % celle de l’uranium naturel, ce qui représenterait 30 millions de Bq/kg pour l’uranium appauvri (voy. « Depleted Uranium. Facts for All the World to See », consultable sur Internet). Mais il va de soi que ce sont là des valeurs moyennes, qui dépendent du taux d’appauvrissement.
[16] Voy. la Revue Militaire Canadienne, op. cit., p. 45, col. B.
[17] Voy. L’énergie nucléaire en 110 questions, déjà cité, pp. 91-2.
[18] « Leonard Dietz, retired scientist, has estimated the radiation dose from a depleted uranium oxide particle in the lung as being 170 rem per year. This dosage from a 2.5 micrometers diameter particle— small enough to be passed into the lung — is 3 times the maximum permissible dose for radiation workers and 100 times the permitted dose for the general population. The dosage from a 5 micrometer diameter particle — still small enough to be inhaled — is 1 360 rem, 272 times the maximum permissible dose for a radiation worker ». Voy « Depleted Uranium Information », consultable sur Internet : http://www.totse.com/en/bad_ideas/guns_and_weapons/duinfo.html.
[19] « Les particules alpha émises par les uraniums ont des énergies moyennes comprises entre 4 194 000 et 4 773 00000 électrons-volts (eV). Rappelons que 15 eV suffisent pour casser une molécule d’eau. Cela signifie que la désintégration d’un seul de ces atomes est capable de créer plus de 100 000 lésions dans la cellule où il est fixé. En cas d’incorporation par inhalation, la radiotoxicité de l’uranium appauvri (sous forme d’oxydes insolubles) est de l’ordre de 2 000 fois supérieure à celle du césium 137 et presque comparable à celle des oxydes insolubles de plutonium ! » (voy. le communiqué de presse du CRIIRAD, déjà cité).
[20] voy. plus loin le comte rendu de l’enquête menée par l’Avigolfe ; sur les vaccins classés « secret défense », voy. la transcription écrite de l’émission de M. Meissonnier, cas du docteur Ray Bristow.
[21] Voy. Newsweek, 25 février 1991, p. 17.
[22] Voy. http://www.guardian.co.uk/uranium/story/0,7369,419951,00.html. Texte dans lequel N. Cohen explique sommairement comment ce document lui est tombé entre les mains.
[23] Voy. la transcription de l’émission « Guerre radioactive secrète ».
[24] Voy. « Army Not Adequaly Prepared to Deal with Depleted Uranium Contamination » (US General Accounting Office, Washington D.C., janvier 1993) ? Cité par Dan Fahey dans « Depleted Legitimacy : The US Study of Gulf War Veterans Exposed to Depleted Uranium » (National Gulf War Resource Center Conference, 4 mai 2002), p. 2, note 6.
[25] Voy. « Depleted Uranium. Facts for All the World to See », déjà cité.
[26] Voy. la Revue Militaire Canadienne, op. cit., p. 45, col. A.
[27] Voy. Newsweek, 4 mars 1991, p. 37.
[28] Voy. la transcription de la « Guerre radioactive secrète.
[29] « L’Armée américaine prétend que 14 000 obus de gros calibres à l’US ont été consommés durant les opérations militaires. 7 000 d’entre eux auraient été tirés pour l’exercice. Approximativement 4 000 ont été déclarés tirés au combat. Le reste, 3 000 sont comptés comme pertes qui incluent une perte substantielle dans l’incendie de camp de Doha au Koweït » (voy. « Depleted Uranium. Facts for All the World to See », déjà cité).
[30] [« In the war against Iraq in 1991, allied forces used 630 000 pounds of depleted uranium » (Voy. « Conference on Health and Environmental Consequences of Depleted Uranium used by US and British forces in the 1991 Gulf War », Hotel Al-Rashid, Bagdad, 2-3 décembre 1998.Consultable sur http://asterix.phys.unm.edu:8000/dureport/dureport.html. 1 pound = 0,453 kg.
[31] Voy. la transcription de l’émission « Guerre radioactive secrète » ; propos du colonel E. Daxon. En 1999, lors d’une conférence, un cancérologue irakien, professeur à l’Université de Bagdad, Mona Khammas, évoqua des « documents du Pentagone » selon lesquels « 300 tonnes d’uranium appauvri ont été utilisées contre les forces armées irakiennes » (voy. http://www.benjaminforiraq.org/contaminazione/Prof%20Mon,a%20Khammas.htm). Dans une autre étude, les auteurs parlent de « 315 tonnes approximativement » (voy. « Extreme Birth Deformities », consultable sur le site : www.iraq.be.
[32] Voy. Ruth Dowling Bruun et Bertel Bruun, Le Corps Humain (éd. France Loisir, 1984), p. 26, col. B.
[33] Certaines cellules ont plusieurs noyaux, mais ce n’est pas, est de loin, le cas général.
[34] Voy., par exemple, Voy. R. Dowling Bruun et B. Bruun, Le Corps Humain, déjà cité, p. 30.
[35] Voy. A. Delaruelle et A. U. Claes, Précis d’énergie…, op. cit., p. 95.
[36] Sur ce sujet, voy., par exemple, l’article intitulé : « Les rayonnements et la santé » paru dans L’ACROnique du nucléaire n°27, décembre 1994. On lit : « Que se passe t-il dans les tissus lors d’une irradiation ? Dans les tissus vivants, les réactions chimiques sont très nombreuses, constituant le métabolisme cellulaire. Les molécules les plus grosses seront logiquement des cibles privilégiées pour le rayonnement, puisqu’elles occupent davantage d’espace. Parmi elles, une molécule clef de la vie biologique est l’ADN (acide désoxyribonucléique) qui compose le noyau de chaque cellule et qui porte le code génétique définissant l’ensemble des caractéristiques innées de l’individu: c’est le centre de commande de la vie biologique. Une petite erreur de code produite par l’ionisation d’un atome se traduira par une modification de la réaction déterminée par ce code, pouvant alors modifier des caractéristiques importantes de la cellule » (texte consultable sur Internet : http://www.globenet.org/acro/sante.html).
[37] « Les effets biologiques de cette transformation seront différents selon que la cellule touchée est une cellule ordinaire de l’organisme: cellule somatique ou une cellule sexuelle : cellule reproductrice. S’il s’agit d’une cellule somatique. Celle-ci peut devenir aberrante et incontrôlable et donner naissance à un tissu étranger, envahissant et dévastateur, qu’on appelle un cancer » (même référence que la note précédente). « L’irradiation crée des mutations dans les cellules somatiques pouvant conduire à des cancers » (Voy. « Tchernobyl : quelques faits dérangeants », ch. IV : « Malformations à la naissance » ; consultable sur Internet).
[38] Voy. André Sauret, Raymond Lévy, Le Livre de la Santé, déjà cité, p. 138.
[39] Voy. André Sauret, Raymond Lévy, Le Livre de la Santé, vol. XV : « Bactéries, virus, radiations » (éd. Rencontre, 1968), p. 129.
[40] « Les enfants sont spécialement vulnérable du fait que leurs cellules se divisent rapidement lorsqu’ils grandissent » (Children are especially vulnerable because their celles divide rapidly as they grow) (voy. « Depleted Uranium. Facts for All the World to See », déjà cité).
[41] Cité par Rosa Goncharova dans la Gazette Nucléaire, « Dossier Tchernobyl. Le point de vue d’une généticienne sur les conséquences sanitaires en Bélarus ». Consultable sur Internet : http://solar-club.web.cern.ch/solar-club/Gazette/1999/173_Rosa.html.
[42] Cité par Rosa Goncharova dans la Gazette Nucléaire, op. cit.
[43] « […] on a observé dès 1990 une augmentation significative des cancers de la thyroïde de l’enfant en Bélarus et en 1996 on avait déjà diagnostiqué et opéré plus de 400 enfants de cette tumeur maligne. Une augmentation similaire, bien que relativement moins importante, a été constatée en Ukraine et en Russie. Il a pourtant été nécessaire d’attendre six ans pour que les organismes scientifiques internationaux admettent la réalité de l’énorme augmentation de ce cancer, et admettent l’existence d’une relation entre cette augmentation du nombre des tumeurs malignes et l’irradiation subie suite à la catastrophe de Tchernobyl.
« Ce désaccord capital entre le nombre de cancers apparus chez ceux qui étaient des enfants au moment de l’accident et le nombre de cancers et les temps de latence qui étaient prévus d’après les modèles courants de projection du risque et la dosimétrie standard de la thyroïde, a clairement mis à jour une crise profonde au sein des instances officielles de la radiobiologie.
« La leucémie est considérée comme un bon marqueur biologique vis-à-vis des radiations ionisantes et l’excès de mortalité par leucémie a été étudié au Japon depuis 1950 sur les survivants des bombardements atomiques de 1945.
« Jusqu’en 1995, aucune augmentation des hémoblastoses par rapport à l’incidence naturelle, n’a été enregistrée suite à Tchernobyl dans trois pays concernés par les retombées (Bélarus, Ukraine et Russie) y compris pour les leucémies chez les enfants (Ivanov et al 1996,1997). Sur cette base il a été affirmé au cours de la Conférence Internationale de l’AIEA « One Décade after Chernobyl » (Vienne, 1996) qu’en résumé, il n’avait été décelé à ce jour aucune augmentation significative de l’incidence des leucémies, même parmi les liquidateurs, ni aucune augmentation d’incidence de n’importe quelle autre tumeur maligne, mis à part le cancer de la thyroïde.
« Pourtant, lors de cette même conférence A.E. Okeanov a présenté des résultats indiquant un doublement de l’incidence des leucémies et d’autres cancers chez les liquidateurs de Bélarus. Les cancers dont l’incidence était supérieure à celle attendue, étaient ceux de la vessie, de la thyroïde chez l’adulte, et les leucémies (Okeanov, Polyakov, 1996). Par ailleurs, dans la région administrative de Gomel, la région la plus contaminée de Bélarus, on note dans la population une augmentation de la morbidité pour diverses tumeurs malignes cancer du côlon, du rectum, cancer du poumon, cancer de la vessie, du rein, ainsi que les cancers de la thyroïde et du sein chez la femme (Okeanov, Yakimovich, 1996).
« Une augmentation significative des leucémies dues aux radiations a été signalée chez les liquidateurs en Russie (Tsyb, 1997).
« Une étude greco-américaine indique qu’en Grèce, suite aux retombées radioactives de Tchemobyl ayant affecté ce pays, l’incidence de la leucémie infantile [NdT bébés de moins d’1 an) a augmenté d’un facteur 2,6 chez des enfants irradiés in utero par rapport à l’incidence observée chez des enfants non exposés in utero. Les auteurs ont considéré comme exposés in utero les enfants nés au cours du deuxième semestre de 1986, du premier semestre de 1987, et la plupart de ceux nés au 2ème semestre de 1987, et comme non-exposés les enfants nés entre 1980 et 1985, ou ceux nés entre 1988 et 1990 (Petridou et al, 1996). La leucémie infantile est reconnue comme étant une forme particulière de cette maladie, associée à une altération génétique, à savoir une anomalie spécifique de la bande chromosomique 11g 23. […].
« En fait, dès aujourd’hui les données dont nous disposons contredisent les affirmations exprimées à Vienne en 1996 sur les prévisions en ce qui concerne les tumeurs malignes. J’estime que la situation actuelle avec apparition de leucémie et de tumeurs solides dans les régions contaminées par les retombées radioactives est analogue à la situation de 1990 lorsque l’augmentation des cancers de la thyroïde enregistrée chez les enfants était contraire aux prévisions du Projet International Tchernobyl. »
[44] Voy. L’énergie nucléaire en 110 questions, déjà cité, question 44, pp. 98-99.
[45] Je me suis procuré le rapport de l’étude portant sur les conséquences du bombardement atomique d’Hiroshima et de Nagasaki. Les tableaux 5.19 et 5.20 donnent le nombre d’enfants morts-nés (dont on nous dit que 10 % en moyenne étaient mal formés) et celui des enfants nés vivants mais mal formés. On découvre qu’en effet, de 1948 à 1952, le pourcentage d’enfants atteints est resté autour de 1 % (entre 0,94 % et 1,32 %), ce qui confirme l’absence d’augmentation significative rappelée dans les documents officiels (Voy. The effect of exposure to the atomic bombs on pregnancy termination in Hiroshima and Nagasaki [The National Academies Press, 1956], ch. V, p. 70-71). Voici les pourcentages d’enfants mal formés suivant les années : pour Hiroshima : 1,08 % (1948) ; 1,07 % (1949) ; 1,11 % (1950) ; 1,26 % (1951) ; 1,32 % (1952). Pour Nagasaki : 0,94 % (1948-9) ; 1,29 % (1950) ; 1,25 % (1951) ; 1,24 % (1952). Je reste donc méfiant lorsque, par exemple, les auteurs d’un livre sur la bombe atomique écrivent (sans document à l’appui) : « nombreux enfants nés après l’explosion nucléaire sont anormaux » (voy. Bernard Crochet et Ronald McNair, La bombe atomique. Hiroshima, Nagasaki [éd. Heimdal, 1995], p. 74).
[46] Voy. Précis de…, op. cit., p. 95.
[47] Entre 5 et 50 rads : « Incidence of major malformations may increase slightly » ; au-delà de 50 rads : « Substantial risk of major malformations such as neurological and motor deficiencies ». Voy. « Prenatal Radiation exposure : a fact sheet for physicians », consultable sur Internet :http://www.bt.cdc.gov/radiation/prenatalphysician.asp.
[48] Consultable sur Internet :
http://www.univ-rouen.fr/medecine/doc_ref/chir_visc/malformfasc.html.
[49] Voy. Témoignage Chrétien, 13 juin 2002, article intitulé : « Les sacrifiés du nucléaire ».
[50] « Les effets génétiques des irradiations sont toujours néfastes, même à faibles doses » (voy. A. Delaruelle et A. I Claes, Précis d’énergie…, op. cit., p. 95).
[51] « Chez les femmes enceintes, l’uranium absorbé peut traverser le placenta et se retrouver dans le sang qui circule au sein du fœtus » (In pregnant women, absorbed uranium can cross the placenta into the bloodstream of the fœtus) (voy. « Depleted Uranium. Facts for All the World to See », déjà cité).
[52] Voy. Rosa Goncharova dans la Gazette Nucléaire, déjà citée.
[53] Voy. « Tchernobyl : quelques faits dérangeants », ch. IV : « Malformations à la naissance » ; consultable sur Internet :
[56] Voy. la transcription de l’émission « Guerre radioactive secrète ».
[57] Voy. la transcription de l’émission « Guerre radioactive secrète ».
[58] Voy. http://www.francenuc.org/fr_sites/cen_etab_f.htm. « Établissement technique de Bourges. Objet : essais et production d’armements ».
[59] Voy. la retranscription de cette émission.
[60] Sur ce point, voy. également la transcription de l’émission « Guerre radioactive secrète ». Le colonel E. Daxon déclare : « Beaucoup disent que l’uranium appauvri se déplace sur de grandes distances. Eh bien c’est vrai ! Mais la quantité qui se déplace sur ces grandes distances est infime. »
[62] Voy. la transcription de l’émission « Guerre radioactive secrète ».
[64] Voy. « Environmental Damages Resulted From Using Depleted Uranium Weaponry Against Iraq… », déjà cité.
[65] « Incidence of some types of cancer which were not known as familiar in Uraq previously such as brain and live cancers had been recorded in increasing numbers » (propos du professeur Khammas ; voy.http://www.benjaminforiraq.org/contaminazione/Prof%20Mon,a%20Khammas.htm).
[66] Pour toutes ces informations, voy. « Conference on Health and Environmental Consequences of Depleted Uranium used… », déjà citée.
[67] Voy. « US War Crimes against Iraq, Arabs peoples of the world. Irrefutables facts », mars 2001. Document diffusé sur Internet et reprenant des informations de l’Express (février 2001) et d’un rapport publié par le ministère irakien de la Santé.
[68] voy. « Depleted Uranium. Facts for All the World to See », déjà cité.
[69] Voy. « US War Crimes against Iraq, Arabs peoples… », déjà cité.
[70] voy. « Depleted Uranium. Facts for All the World to See », déjà cite.
[71] The Medical Journal of Basrah’s University, vol. 17, n° 1 & 2, 1999, « Depleted Uranium and Health of People in Basrah : an epidemiological perspective » by Alin A-H. Yacoub, Narjis A-H. Ajeel & Mohammed Al-Wiswasy.
[72] Voy. « Impact of Depleted Uranium on Man and Environment in Iraq », consultable sur :
http://www.benjaminforiraq.org/contaminazione/Deleted%20Uranium%20Symposium.htm. Parmi les cancers le plus fréquents, la multiplication des cas est la suivante : poumon (5 fois) ; lymphome (4 fois), sein (6 fois), larynx (4 fois), peau (9 fois).
[73] Voy. « US War Crimes against Iraq, Arabs peoples… », déjà cité.
[74] Voy. la transcription de « Guerre radioactive secrète ». Le professeur Günther est l’auteur d’un livre paru chez Ahriman-Verlag (ISBN : 3-89484-805-7) et intitulé (dans sa traduction française) : « Les projectiles à l’uranium. Soldats gravement estropiés, bébés déformés, enfants mourants »
[75] voy. « Depleted Uranium. Facts for All the World to See », déjà cite.
[76] voy. « Depleted Uranium. Facts for All the World to See », déjà cité, tableau n° 8. Les facteurs de corrélation trouvés sont les suivants : 3,2 pour l’avortement spontané, 2,8 pour les malformations congénitales et 4,6 pour le cancer. Des études plus précises menées dans certaines provinces ont confirmé ce lien. Les facteurs corrélatifs trouvés ont été : 3,85 pour le cancer, 2,05 pour les malformations congénitales et 2,9 pour les avortements spontanés (Ibid., tableaux n° 9 à 11). En revanche, pour la neuropathie et la myopathie, ils trouvent respectivement 1,7 et 1,4, ce qui démontre l’absence de lien significatif (Ibid., tableau n° 8).
[77] M. Kilpatrick, déclaration à la conférence de presse de l’Otan, Bruxelles, le 10 janvier 2001. Voy. http://www.nato.int/docu/speech/2001/s010110b.htm.
[78] Voy. Dan Fahey : « Depleted Legitimacy : The US Study of Gulf War Veterans Exposed to Depleted Uranium » (National Gulf War Resource Center Conference, 4 mai 2002), p. 7, note 36.
[79] Id. Des soldats ont été contaminés en entrant dans des véhicules irakiens détruits avec l’uranium appauvri ; d’autres (104), ont vu leur véhicule touché accidentellement. Mais la majorité a été contaminées par les poussières radioactives.
[80] « The small size of the [enroled] population … [makes it] highly unlikely that defenitives conclusions concerning cancer induction will be obtained from the study ». Cité par D. Fahey, op. cit., p. 4.
[81] the exclusion of D[epleted]U[ranium]-exposed veterans who have reported health problems including birth defect ; Ibid, p. 1.
[82] « The public denials about the existence of cancer among the few veterans in the US study raises the possibility that other cancers or health effects have been observed, but not publicity reported » (Id.).
[83] Voy. la transcription de « Guerre radioactive secrète ».
[84] Voy. « Extreme Birth Deformities », consultable sur le site : www.iraq.be.
[85] « Here is the estimate of the tons of DU the US used in Iraq : 1 000-2 000 tons — more than three times the amount used in the first Gulf War…only this time it was primarily spread in Iraq’s cities, not on the battlefield.
The uranium and its radioactive decay products will remain toxic for over 4 billion years…and will slowly destroy the genetic future of the Iraqi people » (http://www.iraqwar.ru/iraq-read_article.php?articleId=5813&lang=en).
[86] Voy. Monseigneur de Solages, La Théologie de la Guerre Juste. Genèse et Orientation [éd. Desclée de Brouwer, 1946], p. 59.
[87] Voy. Le Soir, 23 juin 2003, p. 2.
ORIGINAL:
http://www.phdnm.org/uploads/3/0/0/1/3001973/uranium_appauvri.htm
NOTA:
Les diapos insérées ont été rajoutées par Thierry LAMIREAU et pas par l’auteur de l’article.
URANIUM APPAUVRI :
LES QUESTIONS
SUR L’URANIUM APPAUVRI
ET LE SYNDRÔME
DE LA GUERRE DU GOLFE
RESTENT TOUJOURS SANS REPONSE
En 15 ans, le débat sur l’uranium appauvri (UA) et ses effets nuisibles sur la santé des vétérans de la Guerre du Golfe de 1991, sur la population irakienne civile et militaire (et subséquemment sur la population du Kosovo, de l’Afghanistan et de l’Irak pendant la seconde guerre) n’a toujours pas abouti. Cependant, le nombre de vétérans de la Guerre du Golfe développant ce qu’on appelle “le syndrome de la Guerre du Golfe” (SGG), s’élève actuellement à un tiers environ de l’effectif de 800 000 hommes déployé par les Etats-Unis, et reste en proportion inconnue pour ce qui concerne les combattants des guerres suivantes. Inconnu également le nombre des victimes parmi les civils et le personnel des autres nations qui ont combattu en 1991, en Irak et dans les autres guerres. Les vétérans souffrent de multiples désordres physiologiques graves et reçoivent peu ou pas de reconnaissance officielle, d’aide médicale ou de compensation. Nous devons adopter un autre regard face à cette situation, par une approche holistique et interactive de la matrice toxicologique des irradiations, par l’identification des obstacles majeurs à la solution des problèmes scientifiques, et par la découverte de réponses médicales et politiques appropriées. C’est le sens de cette contribution.
LE PROBLEME
Une des nouveautés apportées en matière d’irradiation pendant la Guerre du Golfe de 1991 fut l’utilisation de l’uranium appauvri (UA) dans les missiles, les rockets et l’armement. L’uranium est un métal lourd radioactif, qui n’a pas d’utilisation biologique positive. L’irradiation à l’UA pendant la Guerre du Golfe s’est faite conjointement à celle d’autres métaux lourds bien connus pour causer des ravages dans le système immunitaire cellulaire. “Uranium appauvri” est un terme industriel qui désigne le déchet d’uranium obtenu lors de l’enrichissement du minerai d’uranium, par concentration de l’isotope 235 pour la fabrication des bombes atomiques et des réacteurs nucléaires. Il constitue la plus importante masse de déchets radioactifs dans l’industrie nucléaire (à l’exclusion des déchets d’extraction minière). Aux Etats-Unis, l’UA doit être manipulé par des personnels formés à la radioprotection, et être isolé de la biosphère conformément à une règlementation stricte.
L’uranium 238 (U238) est un émetteur alpha, à fission spontanée rare. La demi-vie de la particule alpha de l’U238 est de 4,5 milliards d’années (4,5 x 109). Il se désintègre en thorium (Th234), émetteur beta et gamma d’une demi-vie de 24,1 jours. Le thorium 234 se désintègre en protactinium 234m (Pa234m), un isomère du Pa234, émetteur alpha et d’une demi-vie de 1,17 minute. Le protactinium 234m se désintègre en Pa234, émetteur alpha et d’une demi-vie de 6,7 heures. En fait, au cours des quatre à six mois qui suivent sa mise au rebut après la phase d’enrichissement, l’UA nouvellement produit, composé essentiellement d’U238, devient à travers ces transformations radioactives continuelles, un mélange d’U238, de Th234, de Pa234, et d’U234 en proportions équilibrées. Les deux premiers produits de la désintégration, Th234 et Pa234, contribuent avec l’U-238, pour l’essentiel à la radioactivité alpha et beta, et pour une moindre part à la radioactivité gamma du mélange (1, p. 11).
L’uranium s’enflamme à la friction de l’air ou à l’impact sur une cible dure. La température de cette fumée de métal spontanée produite par l’UA se situe entre 3000°C et 6000°C. Ceci en contraste avec la température ambiante, située entre 22°C et 45°C en Irak, ou les 575°C produits par le TNT au cours des autres guerres. A ce haut degré de température, l’oxyde d’uranium devient comme de la céramique, insoluble dans les liquides corporels. Pour cette raison, une fois inhalé, il constitue une source chronique de métal lourd d’uranium et de contamination par radiation à l’intérieur du corps.
En plus de l’UA, d’autres métaux lourds, en particulier le mercure, le plomb, l’arsenic et le cadmium furent utilisés de manière intensive dans la Guerre du Golfe. Ils entraient dans la composition de pesticides et d’herbicides ; de vaccins contre l’anthrax et la toxine botulinique ; dans des agents neurotoxiques : sarin, cyclosarin, tabun, soman, VX, multiple seven, et novachucks (novichoks) ; ainsi que dans les résidus chimiques du dépôt de produits chimiques toxiques à Kamasiyah, détruit par les bombes. Beaucoup de vétérans ont aussi été soumis aux produits du pétrole et aux horribles feux des puits de pétrole (3). Beaucoup avait très peu d’entraînement dans le maniement de ces produits dangereux, et aucune protection vestimentaire ou respiratoire.
L’un des points de la discussion sur le Syndrome de la Guerre du Golfe (SGG) était de savoir si l’utilisation d’armement à base d’UA pouvait être l’une des principales causes du syndrome invalidant. Le premier obstacle pour éclaircir cette hypothèse scientifique tenait au fait qu’on n’examinait qu’un seul item à la fois, parmi ceux auxquels les vétérans avaient été exposés au cours des combats, pour “prouver” s’il était ou non l’une des causes principales de leur grave maladie. On pourrait procéder de la sorte pour chaque pesticide, chaque vaccin, chaque produit chimique toxique, et chaque métal lourd pris séparément, afin de “prouver” qu’aucun n’était la cause. Un tel discours réductionniste jette la confusion sur les conclusions véritables et retarde la recherche sur le traitement et la reconnaissance légale du dommage subi. Cela conduit à la conclusion absurde que les vétérans ne sont pas réellement malades – que leurs problèmes sont le fruit de leur imagination.
Des physiciens et plusieurs organisations gouvernementales semi-officielles ont cherché à user de leur influence dans des publications reprenant de semblables analyses pour soustraire l’UA à la critique. Ces études ne sont vraiment indépendantes, puisque chacune suit les indications, la méthodologie, et les évaluations du risque recommandées par la Commission Internationale de Protection Radiologique (C.P.R.I.).
Puisque le Comité Consultatif de Recherche U.S. sur les Maladies des Vétérans de la Guerre du Golfe (U.S. Research Advisory Committee on Gulf War Veterans’ Illnesses) a décrété la maladie mentale comme étant une cause du SGG (3), il importe de reconsidérer toutes les circonstances associées à l’utilisation de l’UA, incluant les propriétés de l’uranium à la fois en tant que métal lourd et en tant qu’élément radioactif, ainsi que leurs effets conjugués sur les systèmes immunitaire, neurologique, hormonal et reproducteur des vétérans et des civils exposés. Un système immunitaire endommagé laisse l’individu vulnérable à toutes sortes d’agressions virale, bactérienne, électromagnétique, radiologique et métallo-toxique. Le système hormonal régule l’homéostasie, le cycle nocturne du repos (réparateur), et la clairance rénale des métaux lourds. Pour ce qui est d’évaluer l’utilisation de l’UA en temps de guerre, il nous faut le faire conformément à cette matrice toxicologique dans son ensemble.
ANALYSE DU RISQUE RADIOLOGIQUE
L’uranium 238 est un élément radioactif, un émetteur alpha dont la fission spontanée est rare. Comme dit précédemment, l’UA nouvellement produit, composé surtout d’U238, devient un mélange d’U238, de Th234, de Pa234m, de Pa234, et d’U234 en proportions équilibrées pendant six mois environ. Les deux premiers produits de désintégration, le Th et le Pa, compte avec l’U238, pour la plupart de la radioactivité alpha, beta et une petite partie de la radioactivité gamma de ce mélange. Un microgramme (1×10-6 gramme) d’U238 pur subit 12,4 transformations atomiques par seconde (explosions submicroscopiques), chacune libérant une particule alpha avec une énergie de 4,15 à 4,2 MeV (million d’électron-volts) au hasard et dans toutes les directions. Il suffit de 6 à 10 eV (électron-volts) pour briser la chaîne d’ADN dans une cellule. En un seul jour, un microgramme d’U238 pur aura libéré 1 071 000 particules alpha, chacune d’elles avec une énergie de plus de 4 MeV, dans l’organe ou le tissu où elle est logée. La sphère de rayonnement de ces particules alpha est de six cellules environ. La radioactivité émise par le mélange d’uranium et de ses produits de désintégration est encore plus grande.
La demi-vie d’une fission spontanée pour l’U238 est estimée à 8,5×1017 ans, ce qui, bien que plus longue que la demi-vie de la particule alpha, correspond approximativement à la désintégration de deux atomes d’U238 par milligramme d’uranium et par an. S’il se désintègre par fission spontanée, l’U238 libère approximativement 40 fois plus d’énergie que par désintégration nucléaire (1, p. 6).
La méthodologie de causalité scientifique largement acceptée pour analyser les doses-réponses à la radioactivité intègre un modèle mathématique de prédiction des dommages sur l’ADN cellulaire qui résultent d’un rayonnement ionisant homogène sur le ou les organes critiques, par la mesure du poids de l’organe-dose pour estimer l’exposition corporelle globale, et par l’utilisation d’une formule de risque pour estimer le nombre de cancers mortels attendu imputable à cette dose. Si ces calculs n’aboutissent qu’à un nombre réduit de cancers mortels attendu, on déclare que le risque radiologique est minime. Cette méthodologie du CIPR suppose que les personnes contaminées ne sont affectées que par le cancer mortel, que leur santé physiologique est normale et leurs systèmes de réparation cellulaire intacts, et qu’aucune autre contamination dangereuse ne viendra s’ajouter à l’expérience d’irradiation. La méthodologie suppose que les effets radiologiques sont indépendants des effets de la matrice toxique, et qu’ils peuvent être établis séparément par une formule mathématique spécifique de l’irradiation, formule recommandée par les physiciens au comité principal du C.P.R.I..
Quant à savoir si l’hypothèse d’une énergie répartie de manière homogène sur l’organe concerné est raisonnable dans ces circonstances, si la quantité de radioactivité inhalée a été estimée avec précision dans la confusion du champ de bataille, si le système de réparation cellulaire fonctionne, si la clairance rénale des métaux lourds est normale, ou encore, si le cancer constitue le point biologique final du problème pour les vétérans – tout cela est sans importance, et ces détails ne semblent pas pertinents au regard de cette méthodologie “objective”. Je vais montrer avec ce rapport, que cette méthodologie reconnue est particulièrement inappropriée et fallacieuse dans le cas du syndrome de la Guerre du Golfe. L’équation mathématique n’a pas de termes pour traiter du dysfonctionnement de la réparation cellulaire, des dommages causés à l’ADN mitochondrial, des effets synergiques provoqués par une variété de métaux toxiques, d’halogènes et de nano-débris complexes. L’inhalation de nano-débris en suspension dans l’air est particulièrement difficile à mesurer, puisque cette particule peut théoriquement être maintenue indéfiniment dans l’atmosphère par le mouvement brownien, ou éventuellement être remise plusieurs fois en suspension au cas où elle tombe sur le sol. En temps de guerre, la formation de ces nano-débris en suspension est cumulative.
ORIGINE ET LIMITES
DE LA METHODOLOGIE
EN PHYSIQUE
En 1945, le physicien Erwin Schrödinger a publié ce qui est devenu l’une des monographies les plus déterminantes de l’ère atomique naissante. Dans What Is Life (10), Schrödinger a donné à l’ADN nucléaire le rôle principal d’information dans le processus vital. Il a découvert que c’était la base de toute existence organique, et expliqué cela en termes de physique fondamentale et quantique. C’était une thèse brillante, qui a été suivie en 1953 par la découverte, par Watson et Crick, de la méthode de réplication de l’ADN. L’ADN était quelque chose de tout à fait nouveau dans le monde scientifique de cette époque. Pourtant, l’ADN nucléaire, même s’il occupe une place centrale dans la production de protéines et la reproduction humaine, ne suffisait pas à expliquer les nombreux mécanismes vraisemblablement inexplorés des processus vitaux, incluant les fonctions de l’ADN mitochondrial, qui contribue aussi à rendre la cellule fonctionnelle.
La science de la radiobiologie qui se développait alors, a accepté la thèse que l’ADN nucléaire était la molécule essentielle à la radiosensibilité, et cette mise au point continue d’influencer fortement les décisions concernant le risque potentiel des expositions aux rayonnements ionisants, même en 2006, alors que les nations sont invitées à débattre du syndrome complexe de la Guerre du Golfe. Or, nous savons maintenant que les organites cellulaires, les membranes cellulaires et les réactions biochimiques à l’intérieur de la cellule sont décisives quand il s’agit d’évaluer le dommage causé à la fois par l’irradiation interne, par la contamination due aux métaux lourds et aux nanoparticules. Il semble donc que la méthodologie fondée sur la dose-réponse de radiation, qui s’est développée à partir d’études sur la radiation de niveau élevé, opère en masquant les effets des faibles doses. Elle n’est pas appropriée pour comprendre les expositions aux faibles doses d’UA, parce que les rayonnements, les métaux lourds et d’autres produits chimiques toxiques peuvent détruire la fonctionnalité du système respiratoire cellulaire (la mitochondrie), interrompre la fabrication des enzymes et des hormones, empêcher la détoxification et la réparation normales de la cellule, et laisser la personne en vie, mais malade chronique.
A faibles doses aussi, beaucoup d’autres agents toxiques deviennent potentiellement synergiques, ou des variables qui contribuent significativement à l’effet toxique d’une irradiation. Comme je vais le montrer, une approche systémique est beaucoup plus fructueuse, et pour un individu, les deux systèmes les plus importants à examiner sont le système immunitaire cellulaire et le système hormonal. La santé de la reproduction humaine est cruciale pour la civilisation et la survie.
L’exposition aux rayonnements ionisants pendant la première Guerre du Golfe ne se limitait pas à l’UA, mais comprenait aussi l’exposition aux débris nucléaires résultant du bombardement des réacteurs nucléaires expérimentaux irakiens et des entrepôts de pétrole, les radiations dues aux explosions de Doha et à l’incendie qui brûla six jours durant les munitions d’UA stockées au dépôt militaire U.S. près de la frontière du Koweït. Ce n’est pas une simple dose de radiation qui peut contenir à la fois tous les niveaux de rayonnements auxquels ont été exposés civils et militaires. Ces différentes expositions peuvent être cumulatives.
LES DOMMAGES TOXICO-CHIMIQUES
ET RADIOLOGIQUES
AUX CELLULES
La poudre d’uranium appauvri est pyrophore : exposée à la friction de l’air ou lors de l’impact sur une cible dure, elle crée spontanément un gaz invisible (souvent appelé aérosol). Les nanoparticules créées par le gaz métallique, dès qu’elles sont inhalées, peuvent franchir la barrière hémato-pulmonaire, pénétrer les cellules, et fournir la dose maximale aux tissus (dose-contact établie à partir d’un rapport surface-volume maximisé de la particule, avec peu d’autoprotection), créant des radicaux libres et un stress oxydatif à l’intérieur des cellules. Certains scientifiques pensent que le stress oxydatif provoqué par les propriétés de l’uranium en tant que métal lourd est même plus nocif que ses propriétés radiologiques. Le stress oxydatif total provoque des défaillances au niveau des enzymes protectrices, laissant ainsi les cellules vulnérables aux virus et aux mycoplasmes. La détérioration du système de communication cellulaire et des mitochondries, le remplacement du magnésium par des métaux lourds dans des molécules fonctionnant normalement comme des antioxydants, et la destruction des mécanismes réparateurs du corps, tout cela entraîne de graves conséquences comprenant la maladie chronique et la genèse tumorale. Certains mécanismes cellulaires sont particulièrement intéressants de ce point de vue. Par exemple, après qu’une protéine, séquencée par l’ADN, a été correctement synthétisée par l’ARN, elle doit entrer dans un processus de repliement, par lequel lui est conférée cette forme tridimensionnelle adaptée à ses fonctions et à ses réactions chimiques. Les biochimistes pensent actuellement que les protéines ne s’enroulent pas spontanément dans leur conformation active finale (11).
Les protéines destinées à être intégrées dans la membrane cellulaire ou à être sécrétées par la cellule sont synthétisées dans le réticulum endoplasmique, où les templates, les enzymes et les sucres favorisent certaines conformations et en inhibent d’autres. C’est un travail délicat, avec des cycles séquentiels de modifications intriquées, supervisé par le système de contrôle cellulaire de qualité. Les radicaux libres peuvent enrayer totalement ce processus par la formation de molécules non conformes ; et en présence de métaux lourds, le processus peut utiliser des traces de métaux toxiques pour remplacer le zinc et le manganèse normalement utilisés. Des protéines incorrectement enroulées peuvent échouer à atteindre la membrane cellulaire ou la glande, où, en tant qu’hormones, elles sont nécessaires à la libération des molécules du message biochimique.
La fibrose cystique, le diabète insipide et le cancer comptent parmi les maladies causées par des protéines qui ont été mal aiguillées. Des enroulements défectueux et récurrents de protéines peuvent occasionner un stress cellulaire, un engorgement du système, ainsi qu’une accumulation de protéines imparfaites. Beaucoup de scientifiques pensent maintenant que l’accumulation et l’agrégation de protéines mal enroulées sont responsables de maladies neurodégénératives, de même que de la maladie d’Alzheimer précoce, de la maladie de Parkinson et du diabète sucré. Dans ces maladies, des protéines ou des fragments de protéines, de conformations normales et solubles, se transforment en fibres épaisses et insolubles, appelées amyloïdes.
Les amyloïdes coalescent en des agrégats fibrillaires de structure caractéristique. Ces masses insolubles peuvent se former à l’intérieur comme à l’extérieur des cellules. Des protéines mal formées constituent donc un mécanisme pathogénétique central, et les vétérans de la Guerre du Golfe présentent de nombreux symptômes de ces maladies neurodégénératives.
LE PROBLEME DE
LA SCLEROSE LATERALE
AMYOTROPHIQUE
Chez les jeunes vétérans de la Guerre du Golfe, le taux de sclérose latérale amyotrophique (SLA, autrement nommée maladie de Lou Gehrig) diagnostiquée est en passe de devenir environ deux fois supérieur à celui des vétérans qui n’ont pas servi dans la première Guerre du Golfe (confirmé en septembre 2004 par le Comité U.S. de Recherche et Conseil sur les Maladies des Vétérans de la Guerre du Golfe). Normalement, la SLA est diagnostiquée après 55 ans, mais la plupart des vétérans sont plus jeunes. Dans deux tiers des 40 cas, les patients ont entre 20 et 54 ans. La SLA est officiellement enregistrée comme étant “de cause inconnue”. Pourtant, elle semble clairement liée à une défaillance des enzymes anti-inflammatoires et anti-oxydantes, ainsi qu’à un dysfonctionnement mitochondrial. On a pensé que la SLA était provoquée par la mort des neurones moteurs. Mais des données récentes suggèrent que les neurones ne meurent pas tant par eux-mêmes, qu’ils sont tués par des cellules environnantes appelées cellules gliales. Habituellement, ces cellules gliales soutiennent et nourrissent les neurones, mais elles peuvent devenir dysfonctionnelles et toxiques dans certaines maladies. On appelle ce processus «neuro-inflammation».
Les cytokines sont de petites protéines qui réalisent la communication entre les neurones et les cellules gliales (13). La signalisation par les cytokines est, en retour, régulée par les principales voies du métabolisme lipidique. Des données récentes suggèrent que la neuro-inflammation chez une souris, comme modèle d’étude de la SLA, est causée par une dérégulation de la signalisation par les cytokines. Michael Vickers (14) a montré que même des doses de radiations ionisantes de l’ordre du microgray causent l’inflammation des vaisseaux sanguins et peuvent déclencher la cascade arachidonique, avec son cortège bien connu d’effets dommageables pour le corps. L’acide arachidonique est le lipide produit lorsque des acides gras de degrés d’oxydation variés déclenchent des réactions inflammatoires dans le sang et les cellules. Cela mérite certainement des études plus approfondies, puisque la SLA est une évolution très sérieuse et insoupçonnée pour les vétérans de la Guerre du Golfe.
Une proportion inhabituelle de cas de SLA et de maladies de Parkinson dans les populations indigènes à Guam et en Papouasie-Nouvelle-Guinée suggère une corrélation possible entre ces maladies et les conditions de l’environnement local, comme des niveaux élevés d’aluminium, et des niveaux faibles de calcium et de magnésium dans le sol et la nourriture. Comme pour la maladie d’Alzheimer, les humains présentant ces troubles tendent à avoir des niveaux élevés d’aluminium dans certaines aires cérébrales, bien qu’on n’ait pas démontré que la présence d’aluminium dans le cerveau déclenche ces maladies. On a suggéré qu’il fallait examiner plus attentivement la contribution possible d’autres facteurs, comme le régime alimentaire de la population à Guam – en particulier, les graines du sagou du Japon, qui contiennent un acide aminé toxique provoquant les mêmes effets que la SLA chez les singes – tout comme la possibilité que la démence soit liée à des facteurs génétiques plutôt qu’environnementaux (15). Ces deux facteurs – le sagou du Japon et les facteurs génétiques – semblent absents dans le cas de la Guerre du Golfe, mais l’exposition à l’aluminium et la déficience en calcium et en magnésium étaient présentes. L’île de Guam et la Papouasie-Nouvelle-Guinée ont sans doute reçu des retombées provenant des essais de bombe nucléaire réalisés dans les zones australiennes et pacifiques, qui peuvent avoir introduit des facteurs d’irradiation interne non étudiés, ce qui pourrait éclaircir ce mystère.
LES SYSTEMES
IMMUNITAIRE
ET HORMONAL
DETERIORES
AU COURS
DE LA GUERRE DU GOLFE
L’ADN mitochondrial est 16 fois plus sensible aux radiations que l’ADN nucléaire. Cela provient du fait que l’ADN mitochondrial n’est pas protégé par des protéines histones, comme celles qu’on trouve dans le noyau cellulaire (16). Il est bien connu de la communauté scientifique qu’un rayonnement ionisant produit des radicaux libres (des molécules avec un ou plusieurs électrons non appariés) dans les cellules vivantes, qui sont essentiellement composées d’eau. Ceci est dû à la libération d’énergie ionisante, qui expulse un électron hors de son orbite, créant ainsi un atome chargé positivement ou une molécule composée au moins d’un électron non apparié (ion positif) et un électron libre (ion négatif). Parce qu’il est facile à une autre molécule de capter l’électron libre, en provoquant une réaction chimique, les radicaux libres peuvent causer des changements dramatiques et destructeurs dans la cellule et dans le liquide intercellulaire. Karl Z. Morgan, le célèbre médecin, décrit cet effet comme “un fou dans une bibliothèque”.
Toute cellule contient un antioxydant endogène dans la partie soluble du liquide cellulaire, qui traite normalement les radicaux libres. Cet antioxydant, appelé glutathione (GSH), répare la plupart des structures cellulaires qui ont été endommagées et oxydées par les radicaux libres. Il peut aussi détoxifier la cellule des nombreux agents électrophiles et mutagènes qui la menacent. On attribue habituellement à cette fonction anti-oxydante du GSH des propriétés de protection contre le cancer, puisqu’elle neutralise les radicaux libres. Les mécanismes de réparation cellulaire dépendent lourdement de la présence du GSH dans les cellules.
Une autre fonction du GSH consiste à débarrasser la cellule des métaux lourds. Les métaux lourds se lient au GSH et sont expulsés de la cellule vers la vésicule biliaire, pour être excrétés dans la bile. Ce processus est un mécanisme qui appauvrit le GSH dans le même temps qu’il débarrasse la cellule des métaux lourds. Ainsi les métaux lourds, tels que l’uranium appauvri, épuisent le GSH au moment où il est nécessaire pour le travail de protection et d’anti-oxydation de la cellule. De par sa nature ou du fait de son exposition aux rayonnements dans sa vie, chaque individu dispose de plus ou moins de GSH. Mais pourtant, celui-ci est l’une de molécules biochimiques essentielles aux mécanismes réparateurs, sur lesquels la physique fonde sa méthodologie de calcul des réponses-doses aux radiations pour être applicable.
La superoxyde dismutase (SOD) est une autre molécule, une enzyme produite à la fois par le foie et dans les mitochondries de toutes les cellules, et qui agit comme anti-inflammatoire et anti-oxydant. Le corps a besoin de zinc, de cuivre et de manganèse pour produire une SOD fonctionnelle en quantité suffisante. Les métaux toxiques peuvent remplacer le manganèse, en provoquant des dysfonctionnements de la SOD ; ou encore, il arrive que la cellule manque tout simplement de SOD du fait de la demande excessive d’antioxydants dans la mitochondrie. Ce surplus de demande peut aussi épuiser le manganèse nécessaire aux enzymes de protection dans la cellule, laissant celle-ci sans défense face à une invasion virale ou bactérienne. La SOD varie également en abondance et peut être endommagée par quantité de produits chimiques. On trouve du mercure et de l’arsenic dans les pesticides et les fongicides, ainsi que dans les vaccins. Le nickel entre dans la composition de l’acier, et peut s’évaporer dans une fumée métallique d’UA. Le nickel peut épuiser les ressources en zinc de l’organisme, compromettant ainsi le système immunitaire cellulaire SOD. Ces autres métaux participent aussi à l’arrêt des fonctions cellulaires. L’exposition aux métaux lourds cause donc un stress oxydatif qui affaiblit le mécanisme de réparation cellulaire, qui devrait normalement apporter quelque protection contre l’exposition aux faibles doses des rayonnements de l’UA.
Troubles de la Fonction
Thyroïdienne
Des quantités de traces d’aluminium inhalées ou ingérées, qui proviennent d’inoculations, des emballages alimentaires en aluminium, des ustensiles de cuisine, du sel, des poudres levantes, de la bière, des canettes de boissons sucrées, ou d’autres provenances, peuvent s’associer avec des fluorures issus du fluorure d’hydrogène libéré par les puits de pétrole en feu, de l’eau potable fluorée, des boissons sucrées, du dentifrice, ou des aliments (préparés avec de l’eau fluorée aux Etats-Unis), pour former une pseudo-hormone qui mime l’hormone thyréostimulante (TSH) – allant même jusqu’à tromper les tests médicaux sur le dysfonctionnement de la thyroïde. Les dommages hormonaux des glandes pituitaire et thyroïde, qui régulent le métabolisme, ont de graves répercussions sur chaque système organique dans le corps, le cerveau y compris. Les composés de fluorure d’aluminium se comportent comme la TSH, qui régule les hormones thyroïdiennes T3 et T4. Quand des personnes sont exposées à des traces d’aluminium et de fluorure, elles présentent les mêmes symptômes que pour l’hyperthyroïdisme. Cette pseudo-TSH court-circuite le contrôle pituitaire du métabolisme cellulaire, augmente l’activité mitochondriale, et épuisent la sélénium-GSH dans toutes les cellules (17).
Les composés de fluorures d’aluminium enclenchent un autre mécanisme qui interfère avec la réparation cellulaire des dommages dus aux rayonnements de l’UA. Les composés de fluorures d’aluminium ne sont pas éliminés du corps contrairement à la TSH ; et les effets hautement électronégatifs des fluorures causent une liaison durable (presque permanente) avec les sites récepteurs cellulaires de la TSH. Ce processus perturbe beaucoup le rythme et l’amplitude normales du mécanisme de contrôle pituitaire par la TSH, et endommage le processus nocturne de réparation cellulaire par le surmenage de la GSH dans les cellules. La véritable THS contribue à établir un cycle veille-sommeil normal, qui aide le corps à se remettre d’un choc toxique. Le manque de sommeil peut conduire à de nombreux problèmes fonctionnels.
Les complexes de fluorure d’aluminium ont été largement utilisés en laboratoire dans le cadre de recherches sur la stimulation de différentes protéines liant la guanine (appelées protéines G). Ces complexes peuvent stimuler les groupes phosphates dans beaucoup de réactions biochimiques. Il est évident qu’un complexe de fluorure d’aluminium donne une fausse information, qui est alors amplifiée par les processus cellulaires de transmission du message, influençant les protéines G qui transportent le message de nombreux récepteurs vers l’intérieur de la cellule (18). De sérieux problèmes liés au fluorure d’aluminium on été rapportés à la Réserve Indienne Akwesasne de Saint Régis à Cornwall Island, New York State, exposée au vent venant de la fonderie d’aluminium de la Reynolds Metal Company.
À Oak Ridge, l’installation industrielle des armes nucléaires du Département U.S. de l’Énergie enregistre de plus en plus de cas de maladies similaires au SGG. Ces maladies n’ont pas été diagnostiquées à ce jour et beaucoup ne sont pas traitées. L’aluminium et l’acide hydrofluorique, ainsi que les déchets d’UA, font partie de la pollution de ce type d’installation du Département U.S. à l’Énergie, et de bien d’autres. Les victimes de ces pollutions de l’environnement autour de ces installations militaires font état de problèmes musculaire et squelettique, de troubles du système nerveux, d’anémie, d’érythèmes, d’irritabilité, de tension sanguine trop élevée, et de problèmes de la thyroïde (19, 20).
L’exposition aux métaux lourds (l’uranium compris) peut causer la perte de l’immunité cellulaire, des maladies auto-immunes, des maladies articulaires comme l’arthrite rhumatismale, ainsi que des maladies des reins, du système circulatoire et du système nerveux. Les métaux lourds supplantent le calcium habituel et d’autres sels minéraux dans les enzymes, et entraînent chez ces molécules la perte de leurs fonctions essentielles dans l’organisme. Le peroxynitrite, un produit toxique des radicaux libres oxyde nitrique et de superoxyde, peut aussi dégrader les fonctions des enzymes respiratoires (21) et inactiver l’enzyme SOD à manganèse (22). Mais la baisse de la fonction mitochondriale est très dommageable pour ces organes qui exercent la plus forte demande en énergie par gramme de tissu, c’est-à-dire : le cœur, les reins, le cerveau, le foie et les muscles rouges, dans cet ordre (16, 23). Ces organes seront alors pauvrement protégés contre l’irradiation des particules d’uranium en circulation, de même que contre tout autre agent pathogène.
Invasion mycoplasmale
liée à une exposition
à l’uranium appauvri
L’échec de l’immunité cellulaire laisse l’organisme vulnérable à l’invasion virale, bactérienne et mycoplasmale. Les mycoplasmes sont de petits organismes bactériens. Dépourvus de paroi cellulaire, ils sont capables d’envahir plusieurs types de cellules humaines, et sont associés à une très grande variété de maladies humaines.
Plusieurs laboratoires séparés aux Etas-Unis (par exemple: le Dr See à l’Université de Californie, Irvine ; et le Dr Lesko de Del Mar, Californie) ont identifié des organismes mycoplasmaux chez des patients présentant un syndrome de fatigue chronique et le syndrome de la Guerre du Golfe. Le pourcentage de résultats positifs pour le mycoplasme s’échelonne de 60 à 80% des patients examinés. La recherche menée par les Drs Garth et Nancy Nicolson de l’Université du Texas M.D. Anderson Cancer Center a abouti à la découverte du Mycoplasma incognitus comme étant une cause des symptômes du syndrome de la Guerre du Golfe. Leur fille était revenue du Golfe avec ce syndrome. Les tests sanguins normaux faits en laboratoire n’ont pas détecté le Mycoplasma incognitus. Le seul moyen de détecter ce mycoplasme est de procéder à une analyse sensible avec des marqueurs génétiques. Même avec cette méthode, il est difficile à détecter parce que, à la différence des bactéries conventionnelles, ce mycoplasme se trouve à l’intérieur des cellules et non pas dans les liquides corporels (24). Le Mycoplasma incognitus cause une fatigue chronique, des fièvres récurrentes, des sueurs nocturnes, des douleurs articulaires, des troubles de la digestion, des crampes d’estomac, des maux de tête, des éruptions cutanées, des douleurs cardiaques et rénales, des problèmes thyroïdiens, et dans les cas extrêmes, des dysfonctionnements de type auto-immune.
Il n’y avait certainement rien de normal dans les réponses métaboliques des vétérans de la Guerre du Golfe aux agressions radioactives de l’UA. Alors qu’il est pensable que l’uranium n’était pas responsable de tous les malaises éprouvés par les vétérans, il est parfaitement clair qu’il ne s’agissait pas d’un composant minimal comme l’indiquait l’approche mathématique utilisée en physique. L’approche mathématique ne peut prédire ce que l’exposition à l’UA peut provoquer dans cette situation, puisque les réactions chimiques et biologiques sont interdépendantes et ne s’accomodent pas d’une formule mathématique.
URANIUM APPAUVRI
DANS LE CONFLIT
VERSUS OXYDE D’URANIUM
DANS LES MINES OU LES USINES
L’oxyde d’uranium, tel qu’on le trouve dans les mines et les usines d’uranium, a fourni beaucoup d’informations pour la compréhension et l’évaluation officielles des irradiations à l’uranium appauvri pendant la première Guerre du Golfe (5). Cependant, l’exposition à l’oxyde d’uranium au cours d’un conflit diffère en ceci, que l’oxyde d’uranium dans la mine et en usine se présente sous forme de poussière – c’est-à-dire: des particules visibles d’un diamètre aérodynamique de 5 microns en moyenne. L’uranium inhalé pendant une bataille sera en partie similaire à celui de la poussière de la mine, mais l’oxyde d’uranium aérosolisé à partir d’une fumée de métal produite par la friction de l’air ou l’impact sur une cible dure, est invisible, et présente un diamètre aérodynamique d’un à 2,5 microns. La taille est un facteur important dans l’inhalation. Des particules inférieures à 2,5 microns peuvent pénétrer dans les alvéoles pulmonaires profondes. Lorsque les diamètres aérodynamiques sont de l’ordre du nanomètre, les particules peuvent facilement traverser la barrière hémato-pulmonaire et se déplacer dans le corps. La molécule aérosolisée peut aussi bien être un cristal avec un nombre variable d’atomes d’oxygène que l’oxyde d’uranium dans les mines.
Une autre différence entre ces deux situations est que l’uranium dans la mine est contaminé avec du radium et du radon, alors que ceux-ci ont été virtuellement éliminés dans l’UA. La poussière de la mine est produite à des températures ambiantes, alors que les fumées de métal le sont à des températures entre 3000°C et 6000°C. Soumettre l’oxyde d’uranium à une température supérieure à 3000°C produit ce que le National Radiation Protection Board (NRPB) au Royaume-Uni appelle l’oxyde d’uranium céramique, qui est absolument insoluble dans les liquides corporels (2). Ces températures élevées subliment aussi d’autres métaux et matières qui peuvent se trouver à proximité, prises dans le feu de l’uranium pulvérisé: acier, nickel, aluminium, fer, et autres… Ces autres déchets seront également aérosolisés et produiront des déchets de la taille du nanomètre, qui peuvent être inhalés (25).
La petite taille de ces particules facilite leur intégration dans les cellules, et leur transit à travers les cellules épithéliales et endothéliales dans la circulation sanguine et lymphatique, jusqu’à atteindre éventuellement des cibles sensibles. Les nœuds lymphatiques, la rate et le cœur comptent parmi ces cibles. On a également observé que le système nerveux central et les ganglions pouvaient être touchés via la translocation par les dendrites des neurones. Comparé à de plus grosses particules, le rapport surface-volume de ces nanoparticules est plus grand, ce qui les rend biologiquement plus actives.
Les travailleurs dans les mines d’uranium doivent assumer simultanément l’exposition au radium et au radon, tandis que l’UA dans une bataille exclut ces expositions, mais implique en revanche une matrice toxique complexe d’autres expositions. Les différences de conséquences sur la santé chez le récepteur ou l’hôte, dans l’exploitation minière versus l’environnement d’un champ de bataille, sont importantes.
LA CAPACITE HUMAINE
A FILTRER L’URANIUM
Le corps humain est normalement exposé à l’uranium dans l’eau et la nourriture au taux de 1,9 microgrammes environ par jour, mais seulement 1 à 2% environ – entre 0,019 et 0,038 microgrammes (19 à 38 nanogrammes) – est absorbé par les intestins. L’évacuation de l’uranium naturel dans les fèces est de 1,862 à 1,881 microgrammes par jour. Or, les physiologistes considèrent que la lumière gastro-intestinale est entièrement externe au corps (comme un trou dans un beignet), si bien que cette fraction d’uranium ingérée avec l’eau et la nourriture n’est pas considérée comme une contamination interne. Les 19 à 38 nano-grammes d’uranium naturel absorbés à travers la paroi intestinale ne sont donc pas considérés comme internes au corps. Ils passent par le système porte-hépatique, sont filtrés par le foie, et sont ensuite, soit acheminés directement aux reins pour être évacués dans les urines, soit intégrés dans la circulation sanguine. L’uranium qui circule dans le corps est souvent accumulé dans les os, avant d’être éliminé dans un temps ultérieur. Ces résultats varient en fonction de la solubilité des composants d’uranium dans l’eau et la nourriture. Cependant, ces estimations valent pour l’uranium naturel. Et le corps humain est doté d’un excellent système de filtrage de l’uranium naturel, qui réduit la concentration moyenne ambiante d’un millionième dans l’environnement à moins de 38 milliardièmes dans le corps.
Pour autant, ce système de filtrage gastro-intestinal et hépatique ne fonctionne pas pour l’uranium et les autres métaux qui pénètrent dans le corps par les poumons, sont céramiques, et présentent un diamètre aérodynamique de l’ordre du nanomètre. Les expositions à l’UA inhalé pendant la Guerre du Golfe dépassaient probablement la norme des 19 à 38 par jour et ajoutaient un stress considérable au corps, sans compter les autres stresses de cette guerre toxique. Les nanoparticules (qu’il s’agisse d’uranium, d’acier, de fer, ou d’aluminium) posent un problème particulièrement difficile à la capacité de filtrage et d’élimination corporelle. Elles passent à travers la barrière hémato-pulmonaire, la barrière hémato-encéphalique et le placenta ; elles sont trop petites pour être filtrées par les reins et évacuées du corps (26). Elles prennent beaucoup de temps pour se dissoudre dans les liquides corporels, et ce n’est qu’à l’état de portion dissoute qu’elles peuvent être chimiquement actives ou éliminées dans les urines. A cause de ces temps variables nécessaires à la dissolution des formes céramiques, l’effet négatif du métal lourd radioactif perdure. L’uranium céramique peut ne jamais se dissoudre, et il ne perd pas ses propriétés radioactives.
PROPRIETES CARCINOGENES
DE L’URANIUM
Alors que les premiers dommages d’ordre neurologique, immunologique et reproducteur sont les premiers à se manifester chez les vétérans et les civils exposés à l’UA, l’effet à long terme du problème le plus grave, autre que la détérioration génétique intergénérationnelle, est probablement le cancer. Notons également que les cancers précoces, qui ont été parfois attribués à l’UA, sont très vraisemblablement secondaires à l’incidence immunologique. Un système immunitaire déprimé modifie souvent le statut d’un cancer subclinique, auquel se confronte l’individu, en un cancer que l’on peut cliniquement diagnostiquer. Il n’y a aucun doute sur la capacité des radiations à initier un cancer, de même qu’à promouvoir des cancers initiés par d’autres carcinogènes. Le travail de Peter Nowell (27) a été approfondi récemment par une recherche sur l’instabilité génomique induite par l’irradiation. Selon W. F. Morgan et ses collègues, “La perte de stabilité du génome est en passe d’être acceptée comme l’un des aspects les plus importants de la carcinogenèse” (28).
L’Institut de la Recherche Radiobiologique des Forces Armées US a maintenant admis que l’UA peut être cause de cancer (29). De même, Miller et ses collègues ont trouvé que de minuscules accumulations d’UA, trop petites pour être toxiques et seulement faiblement radioactives, causent davantage de dommage cytogénétique dans les cellules que la toxicité ou la radiation, chacune à elle seule, pourrait l’expliquer. Leurs derniers résultats (30) corroborent un rapport préliminaire de la Royal Society (7), qui suggère que la toxicité et la radioactivité de l’UA se renforcent l’une et l’autre de manière inconnue, de sorte que ce sont plus de huit fois plus de cellules que prévu qui souffriront de dommage cytogénétique. Ainsi apparaît-il que le risque sanitaire carcinogène et génotoxique de l’UA est grossièrement sous-estimé par les théories actuelles.
Il y a également une discussion sérieuse parmi les radiobiologistes sur l’inadéquation du modèle du C.P.R.I. pour les doses et les doses-réponses, basé sur le modèle physique. On s’accorde de plus en plus à dire que ce modèle est inapproprié pour être appliqué aux émetteurs alpha internes (31). A la fois l’OTAN (32) et l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (33), l’organisme français officiel de radio-protection, ont constaté que la méthodologie du C.P.R.I. était erronée. La question de la carcinogénicité de l’UA est actuellement plus vaste que les questions soulevées par le syndrome de la Guerre du Golfe; elle implique la cause actuelle des cancers en surnombre à Hiroshima, Nagasaki, et Tchernobyl, où des particules brûlantes d’uranium combustible en suspension ont peut-être joué une plus large part dans les cancers observés que la bombe atomique, ou que les études de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique ne l’avaient prévu. Puisqu’aucune estimation de dose interne n’a jamais été faite à Hiroshima et Nagasaki (34), et que les estimations de doses autour de Tchernobyl ont été focalisées sur le césium-137 et l’iode-131 (35), l’effet des aérosols d’uranium et de plutonium combustibles a été négligé. En supposant que l’UA au cours d’un conflit agirait comme la poussière d’uranium dans les mines, les experts font l’erreur de supposer que la signature de cette irradiation serait l’accumulation dans les os et le dommage aux tubules rénaux. Parce que ces effets n’étaient pas dominants – bien qu’ils aient été manifestes— l’UA a été écarté comme pouvant être une cause du syndrome de la Guerre du Golfe. Avec ce qu’on sait de la forme physique de l’UA, avec la complication due à la formation de nanoparticules céramiques, ceci n’était pas une hypothèse réaliste.
On peut s’attendre à ce que des cancers apparaissent au cours des 20 ou 50 prochaines années. La période de latence pour ces cancers sera probablement plus longue que prévu, à cause de l’effet chronique des doses faibles. En outre, beaucoup de vétérans de la Guerre du Golfe mourront avant l’apparition des cancers, du fait de causes de mort concurrentes.
TOXICITE TERATOGENE
L’oxyde d’uranium soluble et toutes les nanoparticules peuvent traverser le placenta, et ceux-ci sont particulièrement toxiques pour l’embryon ou le fœtus qui se développent rapidement. A faibles doses, ils endommagent le cerveau du fœtus en causant des problèmes comportementaux, tels que l’agressivité, l’hyperactivité, et l’arriération mentale. Les malformations congénitales et les maladies comptent parmi les autres effets tératogènes. Les systèmes hormonal et immunitaire en cours de développement chez le fœtus sont plus facilement compromis que chez un adulte tout à fait mature.
Une étude épidémiologique officielle a examiné la santé de la progéniture des vétérans de la Guerre du Golfe. Cette étude portait sur les vétérans en général et n’était pas limitée à ceux qui présentaient le syndrome de la Guerre du Golfe ou une exposition connue à l’UA. Cette étude sur les enfants anormaux à la naissance chez vétérans aux Etats-Unis, entreprise par Han Kang de l’U.S. Department of Veterans Affairs (36), s’est focalisée sur la première grossesse après le retour de la Guerre du Golfe. A peine moins de 21 000 vétérans, des quatre corps d’armée, en service et à la retraite, ont participé à cette étude (environ 70% de ceux à qui les questionnaires ont été envoyés). Les vétérans masculins de la Guerre du Golfe étaient deux fois plus, et les femmes vétérans presque trois fois plus que la probabilité ne le laissait envisager, à déclarer des enfants nés anormaux, par rapport à leurs camarades qui n’avaient pas servi dans cette guerre. Les anomalies de naissance comprenaient des doigts et des orteils palmés, des souffles cardiaques, des anomalies chromosomiques et des tumeurs cérébrales. Les chercheurs avaient exclu de l’étude les désordres du développement, les complications périnatales, et les troubles pédiatriques.
Les vétérans masculins ont témoigné de fausses couches plus fréquentes dans leur couple ; et l’augmentation, de 1,62 fois, est statistiquement significative. Les femmes vétérans ont déclaré aussi plus de fausses couches, mais la représentation féminine chez les vétérans était trop faible pour prétendre à la signification statistique. Il n’a été fait aucune tentative pour relier ces résultats à l’UA ou à toute autre exposition dans la Guerre du Golfe (36).
Les études sur les vétérans qui avaient reçu des shrapnels dans le corps, faites à l’Hôpital des Vétérans de Baltimore, Maryland, ont rapporté la présence d’UA dans le liquide séminal, ce qui indique qu’il faut s’attendre à des problèmes de reproduction liés à cet agent génotoxique (37).
Cette information aurait dû être l’occasion de lancer la recherche sur la reproduction chez les vétérans de la Guerre du Golfe, à partir de ces vétérans connus pour avoir été exposés à l’UA. Malheureusement, cette opportunité offerte à la science, de contribuer à cette vaste étude sur la reproduction dans le contexte de la Guerre du Golfe, a été perdue.
RESULTATS EMPIRIQUES
Hari Sharma (38), professeur émérite de l’Université de Waterloo (U.S.A.), a pratiqué des tests auprès de quelques vétérans des Etats-Unis, du Canada et du Royaume-Uni, ainsi que de civils irakiens de Bassora et de Bagdad, pour détecter l’UA dans les urines environ huit à dix ans après la guerre de 1991. Ses résultats, lorsque l’estimation de l’UA était faite à partir d’une analyse isotopique de l’uranium présent dans un prélèvement d’urine de la journée, s’échelonnaient de 81 à 1,340 nanogrammes d’UA. Ceci ne manquera pas de surprendre ceux qui croient aux théories du C.P.R.I. prédisant une demi-vie biologique de trois ans pour l’oxyde d’uranium insoluble. Cela faisait huit à neuf ans que l’exposition des vétérans à l’UA était terminée – ce qui correspond approximativement à trois demi-vies biologiques de l’oxyde d’uranium. Soit l’estimation de la demi-vie biologique était fausse, soit la contamination initiale dépassait toute estimation crédible connue. Dans les urines des trois irakiens résidant à Bassora qui figurent dans cette étude, on a trouvé 147 nanogrammes d’UA pour le premier, aucune trace d’UA pour le deuxième, et 426 nanogrammes d’UA pour le troisième. Parmi les cinq habitants de Bagdad, le premier avait une urine avec de l’uranium à 20% appauvri ; et le second, à 64%. Les trois autres avaient tous de l’uranium naturel dans l’urine (38). On ne peut calculer la contenance en microgramme pour quelques échantillons. Cependant, il est clair que les aérosols d’UA des champs de bataille ont été transportés jusqu’à Bassora et à Bagdad, bien qu’il n’y ait pas eu de combats dans ces villes.
SOMMAIRE
Dans cette description longue et complexe de l’exposition, on ne peut admettre que les systèmes de réparation cellulaire et les systèmes hormonaux resteront intacts et fonctionneront de manière satisfaisante. Réparation défectueuse, dommage dû à l’irradiation augmenteront, éventuellement suivis par le cancer. Quand la demi-vie biologique d’un composé radioactif est à ce point fausse, comme on l’a expliqué ici en détail, les calculs de dose et de risque de cancer mortels, basés sur une science dépassée, ne sont pas fiables. La plupart de l’oxyde d’uranium trouvé était de la taille de la nanoparticule et sous la forme d’oxyde céramique. On peut s’attendre à ce que la forme céramique résiste à la dissolution dans les liquides corporels, prolongeant ainsi la demi-vie biologique. De plus, la dose des nanoparticules ne peut être estimée selon la méthodologie physique décrite ci-dessus. D’une part, ces nanoparticules céramiques ne peuvent se répandre de manière homogène dans un organe, et d’autre part, la dose-contact est accrue à cause de la surface maximisée (par volume) et des possibilités d’identification réduites. Ces particules demeurent des sources ponctuelles de dose (contact) interne jusqu’à (si jamais !) leur dissolution dans le liquide corporel. Les nanoparticules peuvent bien rester à vie dans le corps.
Si l’on se base sur des formules périmées, il est probable que la portion d’UA excrétée dans l’urine ne permette pas de prédire correctement la contamination externe d’origine ou la quantité résiduelle encore présente dans le corps. Très vraisemblablement, les particules céramiques ne se fixent pas sur les os, mais continuent de circuler dans le sang et la lymphe, en irradiant les vaisseaux sanguins et lymphatiques, et les tissus à proximité. Les nanoparticules peuvent éventuellement «se cacher» à l’intérieur des cellules, interrompant ainsi les activités biochimiques. Si l’UA céramique se dissout effectivement, il peut se lier au phosphate de l’ADN ou être stocké dans les os, irradiant les cellules souches impliquées dans l’hématopoïèse. L’UA peut facilement traverser les barrières hémato-encéphalique et reproductive, contaminant le tissu cérébral, le liquide séminal et l’utérus, endommageant l’embryon ou le fœtus en cours de développement. Du fait de leur petite taille, les particules d’UA échappent à l’élimination rénale.
Il se peut que l’UA observé dans l’urine huit ou neuf ans après l’exposition ne soit que la partie émergée de l’iceberg. Le dommage à l’individu sera dû non seulement à l’aérosol d’UA inhalé, mais également à tous les autres déchets toxiques provoqués par les fumées métalliques d’UA. Il a été démontré que les déchets de métaux dans le corps étaient nocifs, comme les déchets d’implants de la hanche qui se détériorent, d’amalgames dentaires, d’implants mammaires. En conséquence, la variété des symptômes présentés par les vétérans de la Guerre du Golfe vient partiellement de la complexité, de la variété et de la persistance de l’invasion de corps étrangers subie sur les champs de bataille, parmi lesquels la fumée de métal provoquées par l’UA n’est pas des moindres.
L’utilisation de l’UA dans un conflit contribue sans aucun doute à ce désastre médical qui affecte au moins le tiers des vétérans U.S. de la Guerre du Golfe.
CONCLUSION
Les problèmes du syndrome de la Guerre du Golfe sont trop complexes pour une méthodologie réductionniste qui limite l’effet toxique à un simple élément, en fait l’uranium appauvri. Les radicaux libres en augmentation, la toxicité des métaux lourds, la complexité et la sensibilité des réactions cellulaires interrompues, les organites endommagés, le dysfonctionnement des enzymes et des hormones, et l’invasion du mycoplasme – tout ceci survenant simultanément au niveau des organes vitaux – posent de gigantesques problèmes pour la fonction et la survie. La méthodologie mathématique utilisée par les physiciens est inappropriée pour une nanoparticule insoluble comme l’UA céramique, quand celui-ci est incorporé avec cette mixture toxique.
Le mode de calcul mathématique standard pour le risque de radiation de mort par cancer est probablement fallacieux, parce que beaucoup d’autres mécanismes carcinogènes, le dysfonctionnement de la réparation cellulaire, et des réactions biochimiques complexes ne sont pas prises en comptes dans les mathématiques. Pour ces vétérans qui présentent des pathologies résultant de contamination radioactive interne et de multiples problèmes liés au dysfonctionnement cellulaire, qui cherchent à vivre normalement et travaillent pour entretenir leur famille, l’évaluation prédictive faite par la physique radiologique, du risque de mort par cancer lié à une irradiation faible, est à la fois fausse et non pertinente. Et pourtant, des régulateurs savent prendre cette prédiction mathématique très au sérieux quand il s’agit d’accorder des compensations.
Les vétérans, et le personnel médical qui les aide, ont besoin de comprendre ce qui s’est passé dans cette guerre et ce qui peut être fait pour améliorer les situations des vétérans. Ils ont besoin d’aide médicale, financière et politique. J’espère qu’on trouvera bientôt des remèdes, mais en attendant, je suggèrerai une méthode naturelle de détoxification. La nature nettoie le sol avec de l’eau distillée, évaporée par le soleil et condensée dans les nuages, et retombant en pluie. Boire de l’eau distillée pourrait apporter un soulagement aux vétérans de la guerre du Golfe, comme ce fut le cas pour de nombreux vétérans victimes des essais atomiques dans les années 1950-1960. (Voir 39 pour l’utilisation bénéfique de l’eau distillée comme boisson et eau de cuisson, pour les enfants présentant une anémie ferriprive liée à un environnement contaminé par l’uranium.) Réapprovisionner l’organisme en protéines et minéraux pourrait également apporter une aide. Les produits laitiers non dénaturés (biologiques), à base de petit lait, peuvent remplacer les protéines, et rechercher les produits contenant du zinc, du calcium et du magnésium dans le régime ne peut qu’être profitable.
De sérieuses questions concernant la légalité de l’UA, utilisé dans un conflit, nécessitent aussi des réponses. Celles-ci ne peuvent être produites par un calcul mathématique isolé, portant sur le risque présenté par l’exposition à l’UA, de provoquer une mort par cancer due à l’irradiation. En d’autres termes, le nombre “trivial” de morts par cancer qu’on présume avoir été provoquées, ne rendra pas cette arme acceptable au regard des Protocoles de Genève, ou de toute personne douée de sens commun.
Des individus de nombreux pays ont uni leurs efforts pour déposer cette plainte devant le Tribunal des Droits de l’Homme des Nations Unies (qui consiste en la Commission des Droits de l’Homme à l’O.N.U., et la Sous-Commission des Droits de l’Homme à l’O.N.U. pour la Promotion et la Protection des Droits de l’Homme) et se sont constitués en organisations mondiales pour aider les victimes de l’UA et obtenir son interdiction. Le commissaire de la Sous-Commission pour la Promotion et la Protection des Droits de l’Homme a découvert que l’utilisation de l’UA est illégale au regard de la Loi Humanitaire existante. Mais des millions de dollars ont été dépensés pour envoyer sur le terrain des équipes d’experts d’agences internationales réputées, qui toutes utilisent la méthodologie et les directives obsolètes du même C.P.R.I. pour en arriver aux mêmes conclusions non-pertinentes.
Il est indiscutable que l’UA produit une fumée de métal invisible. Or, ce seul fait est une violation du Protocole de Genève sur l’Utilisation des Gaz (les fumées de métal constituent un gaz) en Guerre (Genève, 1925), qui a finalement été signé, avec réserve (c’est-à-dire: pour le contrôle des foules), par le Président Ford pour les Etats-Unis le 22 janvier 1975, et a été publié aux Etats-Unis le 29 avril 1975. Le Royaume-Uni a signé le protocole le 9 avril 1930.
Cet engagement au Protocole de Genève était parfaitement connu des Etats-Unis et du Royaume-Uni avant la guerre de 1991 contre l’Irak (40). Les arguments de cette illégalité peuvent être laissés aux hommes de loi. Néanmoins, l’interruption des processus biochimiques, et non pas une estimation mathématique isolée du nombre de morts par cancer liée à l’UA, doit être la pierre angulaire de la revendication légale pour préjudice. En clair, l’uranium appauvri est au moins partiellement responsable d’une série d’événements biochimiques significativement nocifs à l’être humain. Le dommage agit sans discrimination, sans égard pour l’appartenance nationale, l’âge, le sexe, le statut de civil ou de belligérant. En d’autres termes, l’UA est une arme qui détruit les propres troupes militaires de son utilisateur, tout comme les combattants ennemis et la population civile généralement exposée. Il rend périlleux pour de nombreuses années l’environnement civil après-guerre – tout comme les mines anti-personnel, qui sont maintenant interdites.
Remerciement — Une aide financière personnelle a été accordée par les Grey Nuns of the Sacred Heart, Yardley, Pennsylvanie (U.S.A.). Note — Cet article a été partiellement publié sur le site internet de l’International Institute of Concern for Public Health, www.iicph.org. L’auteure est l’ex-présidente de cette organisation.
Traduit fin octobre 2007 par François Gillard, avec les aimables autorisations de l’auteure et de Vincente Navarro, éditeur de l’International Journal of Health Services.
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International Journal of Health Services, Volume 36, Number 3, Pages 503-520, 2006
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L’uranium appauvri (UA) est principalement composé d’uranium de l’isotope uranium-238 (U-238). L’uranium naturel est d’environ 99,27 pour cent d’U-238, 0,72 pour cent d’U-235, et 0,0055 pour cent U-234. U-235 est utilisé pour la fission dans les réacteurs nucléaires et les armes nucléaires. L’uranium est enrichi en U-235 par séparation des isotopes de masse. Le sous-produit de l’enrichissement, appelé uranium appauvri ou UA, contient moins d’un tiers autant U-235 et U-234 que l’uranium naturel. La dose de rayonnement externe à l’UA est d’environ 60 pour cent de celle de la même masse d’uranium naturel [2]. DU trouve aussi dans le combustible usé retraité réacteur nucléaire, mais ce genre peut être distingué de l’UA un sous-produit de l’enrichissement de l’uranium par la présence d’U-236. [3] Dans le passé, l’UA a appelé Q-métal, depletalloy, et D-38.
L’uranium appauvri est utile en raison de sa densité très élevée de 19,1 g/cm3. utilisations civiles suivantes: contrepoids dans les avions, protection contre les rayonnements en radiothérapie et d’équipements médicaux de radiographie industrielle, et les conteneurs utilisés pour le transport de matières radioactives. utilisations militaires comprennent armure défensive de placage et de projectiles perforants.
L’utilisation de l’uranium appauvri dans les munitions est controversé en raison de questions sur les effets potentiels à long terme [4]. Fonctionnement normal du rein, du cerveau, foie, cur, et de nombreux autres systèmes peuvent être affectés par l’exposition de l’uranium, car en plus d’être faiblement radioactif, l’uranium est un métal toxique. [5] Il est faiblement radioactif et reste donc en raison de sa longue demi-vie (4468000000 années pour l’uranium-238). L’aérosol produit lors de l’impact et la combustion de munitions à l’uranium appauvri peuvent contaminer de vastes zones autour des sites d’impact ou qui peuvent être inhalées par les civils et le personnel militaire [6]. Au cours d’une période de trois semaines de conflit en 2003 en Irak, 1.000 à 2.000 tonnes de munitions à l’UA ont été utilisées, surtout dans les villes [7].
La toxicité réelle aiguë et chronique de l’UA est aussi un point de controverse médicale. De nombreuses études utilisant des cellules cultivées et les rongeurs de laboratoire évoquent la possibilité d’leucémogène, les effets génétiques, la reproduction, et neurologiques de l’exposition chronique. [4] Une étude de 2005 l’épidémiologie a conclu: «Dans l’ensemble les éléments de preuve épidémiologique de l’homme est compatible avec un risque accru de malformations congénitales chez les descendants des personnes exposées à l’UA. « [8] Les États Organisation mondiale de la santé qui ne risque pas cohérente des effets sur la reproduction, de développement ou cancérigènes ont été rapportés chez l’homme. [9] [10] Cependant, l’objectivité de ce rapport a été appelé en cause [11].
Contenu
* 1 Histoire
o 1.1 Production et disponibilité
o 1.2 L’hexafluorure d’uranium
* 2 Les applications militaires
o 2.1 plaques de blindage
o 2.2 Les armes nucléaires
o 2,3 munitions
Ø 2,4 statut juridique des armes
o 2.5 demande un moratoire sur l’utilisation militaire
* 3 Les applications civiles
O 3.1 Blindage en appareils de gammagraphie industrielle
Ø 3,2 Coloriage des produits de consommation
Ø 3,3 Trim poids dans les avions
o 3,4 US NRC licence générale
* 4 Les considérations de santé
o 4.1 Toxicité des produits chimiques
Ø 4,2 Risques radiologiques
Ø 4,3 syndrome du Golfe et les plaintes soldat
o 4,4 1,999 bombardements de l’OTAN de la Yougoslavie
Ø 4,5 études indiquant des effets négligeables
o 4,6 cas de contamination d’autres
* 5 Voir aussi
* Histoire
L’uranium enrichi a été construit dans les années 1940 lorsque les États-Unis et l’URSS ont commencé leurs armes nucléaires et les programmes d’énergie nucléaire. C’est à ce moment que l’uranium appauvri a été stockée en tant que déchet inutilisable. Il y avait peu d’espoir que le processus d’enrichissement serait améliorée et les isotopes fissiles du U-235 pourrait, à une date ultérieure, être extraite de l’uranium appauvri. Cette reprise ré-enrichissement de l’uranium-235 résiduelle contenue dans l’uranium appauvri n’est plus une question de l’avenir: il a été pratiqué pendant plusieurs années. [12] En outre, il est possible de concevoir des réacteurs de puissance civile de carburant non aménagées, mais seulement environ 10 pour cent des réacteurs jamais construit utiliser cette technologie, et la fois la production d’armes nucléaires et de réacteurs navals exigent l’isotope concentré.
Dans les années 1970, le Pentagone a indiqué que l’armée soviétique avait mis au point blindage pour les chars du Pacte de Varsovie, que les munitions de l’OTAN ne pouvait pas pénétrer. Le Pentagone a commencé à chercher du matériel pour faire des balles plus denses. Après avoir testé différents métaux, les chercheurs ont explosées installés sur l’uranium appauvri.
Les États-Unis et militaires de l’OTAN utilisé des pénétrateurs UA dans la guerre du Golfe en 1991, la guerre de Bosnie, [13] bombardement de la Serbie, et l’invasion de l’Irak en 2003 [14].
Bien que le nettoyage du champ de tir vieux de plusieurs décennies Hawai’i en 2005, les ouvriers utilisé des munitions d’uranium de la formation anciennement classés Davy Crockett champ de bataille système de livraison des armes nucléaires tactiques de la 1960-70. [15] Ces cycles de formation ont été oubliés parce qu’ils ont été utilisés dans un programme hautement classifiés avaient été tirés avant l’UA était devenue un élément d’intérêt, plus de 20 ans avant la guerre du Golfe.
* Production et disponibilité
Naturelles d’uranium métal contient environ 0,71 pour cent d’U-235, 99,28 pour cent d’U-238, et environ 0,0054 pour cent U-234. Afin de produire de l’uranium enrichi, le processus de séparation des isotopes supprime une partie importante de l’U-235 pour utilisation dans les centrales nucléaires, d’armes ou d’autres utilisations. Le reste, l’uranium appauvri, ne contient que 0,2 pour cent à 0,4 pour cent d’U-235. Parce que l’uranium naturel commence avec un pourcentage faible de U-235, produit de grandes quantités d’enrichissement de l’uranium appauvri. Par exemple, produire 1 kg de cinq pour cent de l’uranium enrichi exige 11.8 kg d’uranium naturel, et laisse environ 10,8 kg d’uranium appauvri à seulement 0,3 pour cent d’U-235 restants.
La Nuclear Regulatory Commission (NRC) définit l’uranium appauvri comme l’uranium avec un pourcentage de l’isotope 235U qui est inférieur à 0,711 pour cent en poids (voir 10 CFR 40.4.) Les spécifications militaires désigner que le DU utilisé par le US Department of Defense (DoD ) contiennent moins de 0,3 pour cent en 235U (AEPI, 1995). En réalité, DoD n’utilise que des DU qui contient environ 0,2 pour cent en 235U (AEPI, 1995).
* L’hexafluorure d’uranium
l’hexafluorure de fuite du réservoir
Environ 95 pour cent de l’uranium appauvri produite est stockée sous forme d’hexafluorure d’uranium, un solide cristallin, (D) UF6, dans des cylindres d’acier à ouvrir les chantiers de stockage de l’air à proximité des usines d’enrichissement. Chaque bouteille contient jusqu’à 12,7 tonnes (ou 14 tonnes courtes) de l’UF6. Aux Etats-Unis 560.000 tonnes de UF6 appauvri avait accumulé en 1993. En 2008, 686.500 tonnes de bouteilles de stockage 57.122 étaient situées près de Portsmouth, Ohio et Paducah, au Kentucky. [16] [17]
Le stockage de UF6 appauvri présente l’environnement, la santé et risques pour la sécurité en raison de son instabilité chimique. Lorsque l’UF6 est exposé à la vapeur d’eau dans l’air, il réagit avec l’humidité pour produire UO2F2 (fluorure d’uranyle), un solide, et HF (fluorure d’hydrogène), un gaz, qui sont tous deux très solubles et toxiques. Le fluorure d’uranyle solide agit pour combler la fuite, ce qui limite encore échapper de l’UF6 appauvri. De sortie du gaz fluorure d’hydrogène dans l’atmosphère est également ralentie par la formation de bouchons. [18] des bouteilles de stockage doivent être inspectés régulièrement pour des signes de corrosion et les fuites et sont repeintes et réparées si nécessaire. La durée de vie estimée des cylindres d’acier se mesure en décennies [19].
Un saut de dix fois au cours de l’uranium a transformé environ un tiers des États-Unis appauvri stocks d’uranium en un actif de 7,6 milliards de dollars, en supposant DOE ré-enrichir les queues. Cette estimation est fondée en Février 2008 le prix du marché de l’uranium et des services d’enrichissement, et l’accès à la capacité du DOE d’enrichissement d’uranium suffisantes [20].
Il ya eu plusieurs accidents impliquant l’hexafluorure d’uranium aux États-Unis, y compris celle dans laquelle 31 travailleurs ont été exposés à un nuage d’UF6 et de ses produits de réaction et un homme est mort après avoir inhalé une partie du gaz qui en résultent. Bien que certains des travailleurs les plus exposés présentaient des signes d’atteinte rénale à court terme (par exemple, des protéines dans l’urine), aucun de ces travailleurs ont une toxicité rénale durable de l’exposition à l’uranium [21]. Le gouvernement américain a été la conversion d’UF6 appauvri solides oxydes d’uranium pour une utilisation ou d’élimination [22]. cette cession de la totalité des stocks UF6 appauvri pourrait coûter de 15 millions de dollars à 450 millions de dollars [23].
Mondial d’uranium appauvri inventaire
Pays | Organisation | Estimation des stocks DU (Tonnes) |
Signalé |
---|---|---|---|
États-Unis | DOE | 480.000 | 2002 |
Russie | FAEA | 460.000 | 1996 |
France | Areva NC | 190.000 | 2001 |
Royaume-Uni | BNFL | 30.000 | 2001 |
Allemagne Pays-Bas Royaume-Uni |
URENCO | 16.000 | 1999 |
Japon | JNFL | 10.000 | 2001 |
Chine | CNNC | 2000 | 2000 |
Corée du Sud | KAERI | 200 | 2002 |
Afrique du Sud | NECSA | 73 | 2001 |
TOTAL | 1.188.273 | 2002 |
Source: Projet d’uranium WISE
* Les applications militaires
Le M900 105mm APFSDS-T (appauvri Uranium Armor Piercing Fin Stabilized sabot détachable – traceur)
L’uranium appauvri est très dense; à 19050 kg / m³, il est de 1,67 fois plus dense que le plomb, seulement un peu moins dense que le tungstène et d’or, et 84% plus dense que l’osmium ou de l’iridium, qui sont les plus denses de substances connues sous les conditions (c.-à- , Terre-surface) pressions. Ainsi, une masse donnée de celui-ci a un diamètre inférieur à un projectile de plomb équivalent, avec moins de traînée aérodynamique et une pénétration plus profonde due à une pression plus élevée au point d’impact. DU munitions projectile incendiaire est souvent en raison de ses propriétés pyrophoriques [24].
* Armure de la plaque
En raison de sa forte densité, l’uranium appauvri peut également être utilisé dans le blindage des chars, pris en sandwich entre deux feuilles de tôle de blindage en acier. Par exemple, certains M1A1HA fin de la production et M1A2 Abrams citernes construites après 1998 ont renfort DU dans le cadre du blindage à l’avant de la coque et l’avant de la tourelle, et il existe un programme visant à améliorer le reste (voir blindage Chobham ).
* Les armes nucléaires
L’uranium appauvri est utilisé comme un sabotage de bombes à fission et comme un explosif nucléaire dans les bombes à hydrogène. C’est un matériau de confinement potentiel pour une charge nucléaire en forme en raison de son opacité aux rayons X.
* Munitions
Utilisé par la plupart des militaires, l’uranium appauvri a été de 30 mm de calibre des munitions, principalement la ronde 30 mm PGU-14 / B perforant incendiaire du canon GAU-8 Avenger II de l’A-10 Thunderbolt utilisé par le United States Air Force. 25 mm obus d’UA ont été utilisées dans le canon M242 monté sur la lutte contre l’armée américaine Bradley véhicule et LAV-25. Le United States Marine Corps du utilisations dans la ronde de 25 mm PGU-20 tiré par le canon GAU-12 de l’égaliseur AV-8B Harrier, et aussi dans le canon de 20 mm M197 monté sur AH-1 Cobra des hélicoptères de combat. Les États-Unis Marine Phalanx CIWS de M61 Vulcan mitrailleuse Gatling utilisé 20 mm des pénétrateurs anti-blindage en jetant sabots en plastique qui ont été faites en utilisant de l’uranium appauvri, changé plus tard en tungstène.
Une autre utilisation de l’uranium appauvri est en pénétrateurs énergie cinétique tours anti-blindés, tels que le mm 120 tours Sabot tiré de la M1A1 et M1A2 Abrams [25]. Cinétique des pénétrateurs énergie sont constitués d’une longue pénétration relativement mince entouré de sabot détachable. Deux matériaux se prêtent à la construction de pénétration: l’uranium appauvri et de tungstène, celui-ci dans les alliages désignés connu sous le nom staballoys. Staballoys sont les alliages de métaux de l’uranium appauvri ayant une très faible proportion d’autres métaux, en général de titane ou de molybdène. Une formulation a une composition de 99,25 pour cent en masse d’uranium appauvri et de 0,75 pour cent en masse de titane. Staballoys sont environ deux fois plus dense que le plomb et sont conçus pour être utilisés dans les munitions de l’énergie cinétique de pénétration anti-blindage. L’armée américaine utilise DU dans un alliage de titane d’environ 3,5 pour cent.
1987 photo de Mark 149 Mod 2 20mm munitions à uranium appauvri pour la CIWS Phalanx bord de l’USS Missouri (BB-63)
Staballoys, avec une réduction des coûts des matières premières, ont l’avantage d’être facile à fondre et moulé en forme, un processus difficile et coûteux pour le tungstène. Selon une étude récente [26], au moins quelques-uns des alliages les plus prometteurs de tungstène qui ont été considérés comme remplacement pour l’uranium appauvri dans les munitions pénétrantes, tels que les alliages de tungstène-cobalt ou de tungstène-nickel-cobalt, possèdent également des propriétés cancérogènes extrêmes, qui de loin supérieures à celles (confirmé ou suspecté) de l’uranium appauvri lui-même: 100 pour cent des rats implantés avec une boulette de ces alliages développés rhabdomyosarcome mortelle en quelques semaines. Le plus correctement le plan militaire, l’uranium appauvri est favorisée pour la pénétration car il est auto-affûtage et pyrophoriques. [24] Sur l’impact avec une cible difficile à atteindre, comme un véhicule blindé, le nez de la tige de fractures de telle manière qu’il reste forte. L’impact et la libération subséquente de l’énergie thermique oblige à se désintégrer à la poussière et de brûler quand il atteint l’air en raison de ses propriétés pyrophoriques. [24] Quand un pénétrateur à l’UA arrive à l’intérieur d’un véhicule blindé, il prend feu, souvent allumer des munitions et du carburant , tuant l’équipage, et peut-être à l’origine du véhicule pour exploser. L’uranium appauvri est utilisé par l’armée américaine en 120 mm ou 105 mm canons employés sur le M1 Abrams et des chars M60A3. L’armée russe a utilisé des munitions à UA des munitions dans le réservoir canon principal depuis la fin des années 1970, surtout pour les canons de 115 mm dans le réservoir T-62 et les canons de 125 mm dans le T-64, T-72, T-80 et T -90 réservoirs.
La teneur en uranium appauvri dans les munitions diverses est de 180 g en 20 mm projectiles, 200 g en 25 mm les, 280 g en 30 mm, 3,5 kg en 105 mm et 4,5 kg en 120 mm de pénétration. UA a été utilisé au cours de la mi-1990 aux États-Unis pour faire des grenades, des bombes à fragmentation et les mines, mais ces demandes ont été supprimées, en fonction Alliant Techsystems. L’US Navy DU utilisé dans ses canons de 20 mm CIWS Phalanx, mais elle est passée dans la fin des années 1990 au tungstène anti-blindage.
On pense que entre 17 et 20 pays possèdent des armes incorporant de l’uranium appauvri dans leur arsenal. Ils comprennent les États-Unis, le Royaume-Uni, France, Russie, Chine, Turquie, Israël, l’Arabie saoudite, Bahreïn, Egypte, Koweït, Pakistan, Thaïlande, Taiwan et l’Irak. [Modifier] DU munitions sont fabriqués dans 18 pays. Seuls les États-Unis et le Royaume-Uni ont reconnu avoir utilisé des armes à l’UA [27].
Dans une période de trois semaines de conflit en Irak en 2003, il a été estimé plus de 1000 tonnes de munitions à l’uranium appauvri ont été utilisées, surtout dans les villes [7].
Le Gouvernement iranien nouvelles chaînes de télévision Press TV réclamé le 4 Janvier 2009, que la preuve de l’exposition de l’uranium appauvri a été trouvée dans les plaies des victimes du conflit entre Israël et Gaza 2008-2009 [28].
* Le statut juridique des armes
En 1996, la Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu un avis consultatif sur la légalité »de la menace ou l’emploi des armes nucléaires» [29]. Il était donc clair, dans les paragraphes 54, 55 et 56, que le droit international sur les armes toxiques -la deuxième déclaration de la Haye du 29 Juillet 1899, Convention de La Haye du 18 Octobre IV 1907 et le Protocole de Genève du 17 Juin 1925 ne couvre pas les armes nucléaires, parce que leur utilisation principale ou exclusive était de ne pas empoisonner ou d’asphyxier. Cet avis a été CIJ armes sur le nucléaire, mais la phrase « Les termes ont été entendus, dans la pratique des États, dans leur sens ordinaire comme couvrant des armes dont le principal, voire exclusif, est d’empoisonner ou d’asphyxier», supprime également de l’uranium appauvri armes de la couverture par les traités mêmes que leur utilisation principale est de ne pas empoisonner ou d’asphyxier, mais de détruire du matériel et de tuer des soldats par le biais de l’énergie cinétique.
La Sous-Commission sur la prévention de la discrimination et la protection des minorités de l’Organisation des Nations Unies Commission des droits de l’homme [30], a adopté deux motions [31] – le premier en 1996 [32] et le second en 1997 [33]. Ils ont énuméré les armes de destruction massive ou des armes frappant sans discrimination, ou de nature à causer des maux superflus ou des souffrances inutiles et a exhorté tous les États à réduire la production et la propagation de ces armes. Inclus dans la liste a été armes contenant de l’uranium appauvri. Le comité a autorisé un document de travail, dans le contexte des droits de l’homme et des normes humanitaires, des armes. L’ONU avait demandé le document de travail a été rendu en 2002 [34] par ykj Yeung Sik Yuen, conformément à la Sous-Commission de la promotion et la protection des droits de l’homme 2001/36 résolution. Il fait valoir que l’utilisation d’uranium appauvri dans les armes, ainsi que les autres armes énumérées par la Sous-Commission, peut être violé par un ou plusieurs des traités suivants: la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Charte des Nations Unies, la Convention sur le génocide, la Convention des Nations Unies contre la torture, les Conventions de Genève, y compris le Protocole I, la Convention sur les armes classiques de 1980, et la Convention sur les armes chimiques. Yeung Sik Yuen écrit au paragraphe 133, sous le titre «La conformité légale des armes à l’UA contenant, comme une nouvelle arme »:
L’annexe II de la Convention sur la protection physique des matières nucléaires de 1980 (qui est devenu opérationnel le 8 Février 1997) DU qualifie un matériau nucléaire de catégorie II. Stockage et les règles de transport sont définies pour cette catégorie qui indique que l’UA est considérée comme suffisamment «chaud» et dangereux pour justifier ces mesures de protection. Mais depuis armes contenant de l’uranium appauvri sont relativement nouvelles armes aucun traité n’existe encore pour réglementer, limiter ou interdire son utilisation. La légalité ou l’illégalité des armes DU doit donc être testé par le recours aux règles générales régissant l’utilisation des armes en vertu du droit humanitaire et des droits de l’homme qui ont déjà été analysés dans la Partie I du présent document, et plus particulièrement au paragraphe 35 qui stipule que les parties au Protocole I aux Conventions de Genève de 1949 ont l’obligation de s’assurer que de nouvelles armes ne violent pas les lois et coutumes de la guerre ou toute autre loi internationale. Comme mentionné, la Cour internationale de justice considère que cette règle contraignante au droit humanitaire coutumier.
En 2001, Carla Del Ponte, la procureur en chef du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, a déclaré que l’utilisation de l’OTAN de l’uranium appauvri en ex-Yougoslavie pourrait être étudiée comme un crime de guerre [35]. Louise Arbour, le prédécesseur de Del Ponte en tant que procureur en chef, avait créé un petit comité interne, composé de juristes du personnel, pour évaluer l’allégation. Leurs conclusions, qui ont été acceptés et approuvés par Del Ponte, [36] a conclu que:
Il n’ya pas de traité d’interdiction spécifique sur l’utilisation de projectiles à l’UA. Il ya un débat scientifique et de développement préoccupations exprimées quant à l’impact de l’utilisation de tels projectiles et il est possible qu’à l’avenir, il y aura un consensus dans les milieux juridiques internationaux que l’utilisation de projectiles tels actes violent les principes généraux du droit applicables aux l’utilisation d’armes dans les conflits armés. Aucun consensus n’existe à l’heure actuelle [37].
* Les demandes pour un moratoire
sur l’utilisation militaire
Certains états et la Coalition internationale pour l’interdiction des armes à l’uranium, une coalition de plus de 120 organisations non gouvernementales, ont demandé une interdiction de la production et l’utilisation militaire des armes à uranium appauvri [38].
Le Parlement européen a adopté des résolutions demandant un moratoire immédiat sur l’utilisation ultérieure des munitions à uranium appauvri, [39] [40], mais la France et la Grande-Bretagne – Les Etats de l’UE seulement qui sont membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies – ont constamment rejeté les appels pour une interdiction, [41] en soutenant que son utilisation continue d’être légale, et que les risques pour la santé sont tout à fait sans fondement [42].
En 2007, la France, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la République tchèque a voté contre une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies de tenir un débat en 2009 sur les effets de l’utilisation d’armes et de munitions contenant de l’uranium appauvri. Toutes les autres nations européennes de l’Union ont voté en faveur ou se sont abstenus. [43] L’ambassadeur des Pays-Bas a expliqué son vote négatif comme étant dû à la référence dans le préambule de la résolution « à d’éventuels effets nocifs de l’utilisation de munitions à l’uranium appauvri sur la santé humaine et l’environnement [qui] ne peut pas, à notre avis, être appuyée par concluante études scientifiques menées par les organisations internationales compétentes. « [44] Aucun des autres membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies a appuyé la résolution que la Chine était absent au moment du vote , la Russie se sont abstenus et les États-Unis ont voté contre la résolution [43].
En Septembre 2008, et en réponse à la résolution 2007 de l’Assemblée générale, le Secrétaire général a publié l’avis des 15 États aux côtés de ceux de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et Organisation mondiale de la Santé (OMS). L’AIEA et l’OMS preuves différait peu de déclarations antérieures sur la question. [45] Le rapport a été largement répartie entre les États concernés par appauvri utilisent de l’uranium, tels que la Finlande, Cuba, le Japon, la Serbie, l’Argentine et surtout membres de l’OTAN qui ne considèrent pas l’utilisation des munitions à l’uranium appauvri problématique [45].
En Décembre 2008, 141 États ont appuyé une résolution demandant que les trois agences des Nations Unies: Organisation des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’OMS et l’AIEA mise à jour de leurs recherches sur l’impact des munitions à l’uranium d’ici fin 2010 – pour coïncider avec la 65e session de l’Assemblée générale, quatre ont voté contre, 34 se sont abstenus et 13 étaient absents [46] En avant-Bretagne et la France a voté contre la résolution. Toutes les autres nations européennes de l’Union ont voté en faveur ou se sont abstenus: les Pays-Bas, qui a voté contre une résolution en 2007, a voté en faveur, tout comme la Finlande et la Norvège, qui ont tous deux se sont abstenus en 2007, tandis que la République tchèque, qui a voté contre la résolution en 2007, se sont abstenus. Les deux autres Etats qui ont voté contre la résolution ont été Israël et les Etats-Unis (les deux qui a voté contre en 2007), tandis que la Chine était absent avant le vote, et la Russie se sont abstenus [46].
Le 21 Juin 2009, la Belgique est devenue le premier pays au monde à l’interdiction: « les munitions inertes et d’armures qui contient de l’uranium appauvri ou tout autre produit de fabrication industrielle de l’uranium. » [47] Cette décision fait suite à un vote unanime du Parlement sur la question le 22 Mars 2007. Le texte de la loi de 2007 a permis pendant deux ans à passer jusqu’à ce qu’il est entré en vigueur. [48] En avril 2009, le Sénat belge a voté à l’unanimité de limiter les investissements par les banques belges dans les fabricants d’armes à uranium appauvri [49].
En Septembre 2009, le Parlement latino-américain a adopté une résolution appelant à un moratoire régional sur l’utilisation, la production et l’acquisition d’armes à l’uranium. Il a également appelé les membres du Parlement latino-américain à travailler vers un traité international des armes d’uranium [50].
* Les applications civiles
Les applications civiles de l’uranium appauvri sont généralement non liée à ses propriétés radioactives. L’uranium appauvri a une densité très élevée et est principalement utilisé comme matériau de blindage pour les autres matières radioactives, et comme ballast. Les exemples incluent la quille voilier, comme contrepoids et comme protection dans les appareils de radiographie industrielle.
* Blindage en appareils de gammagraphie industrielle
appareils de gammagraphie industrielle comprennent une source d’activité très élevé de rayonnement gamma (typiquement Ir-192 (Activité> 10 TBq). L’uranium appauvri est souvent utilisé dans les caméras comme un bouclier pour protéger les individus contre la source de rayons gamma. Généralement l’uranium sera entouré de polyuréthane mousse pour protéger l’uranium à partir des éléments (et à protéger les opérateurs et techniciens d’entretien à partir du rayonnement bêta produite par l’uranium appauvri (une semi-infinie dalle de l’uranium appauvri a un débit de dose de contact d’environ 2,1 mSv par heure de 1,95 mSv qui ~ l’heure est attribuable au rayonnement bêta et les autres 0,15 mSv par heure attribuable à gamma / x-ray / Bremsstrahlung rayonnement de l’uranium)), et en acier inoxydable seront utilisés à la maison du dispositif [51].
* Coloration
des produits de consommation
L’utilisation des produits de consommation ont inclus l’incorporation dans la porcelaine dentaire, utilisée pour les fausses dents pour simuler la fluorescence des dents naturelles, et des réactifs uranifères utilisés dans les laboratoires de chimie (par exemple l’acétate d’uranyle, utilisée en chimie analytique et comme colorant en microscopie électronique). Uranium (à la fois de l’uranium appauvri et l’uranium naturel) a été largement utilisé comme matière colorante pour la porcelaine et le verre dans le 19ème et du début à la mi-20e siècle. La pratique a été largement abandonnée dans le fin du 20e siècle. En 1999, les concentrations de 10% de l’uranium appauvri ont été utilisées dans « jaune n ° 17″ une poudre d’émail jaune qui a été produite en France par Cristallerie de Saint-Paul, un fabricant de pigments de l’émail. L’uranium appauvri utilisé dans la poudre a été vendu par l’établissement Cogéma Pierrelatte. En Février 2000, Cogema a cessé la vente de l’uranium appauvri pour les producteurs de l’émail et de verre [52].
* Garniture poids
dans les avions
Les aéronefs qui contiennent de l’uranium appauvri poids de finition (Boeing 747-100 par exemple) peut contenir entre 400 à 1500 kg d’uranium appauvri. Cette application est controversé parce que l’UA peut pénétrer dans l’environnement si l’aéronef était en panne. Le métal peut également oxyder en poudre fine dans un incendie. Son utilisation a été éliminée dans de nombreux avions plus récents. Boeing et McDonnell-Douglas a cessé d’utiliser UA dans les contrepoids dans les années 1980. L’uranium appauvri a été libéré lors de la catastrophe de Bijlmer, dans lesquelles 152 kg a été perdu, mais une vaste étude a conclu qu’il n’y avait aucune preuve d’un lien de l’uranium appauvri de l’avion à des problèmes de santé. [53]. Contrepoids fabriqués avec cadmiage sont considérés comme non dangereux tandis que le revêtement est intact [54].
* US NRC licence générale
US Nuclear Regulatory Commission des règlements 10 CFR 40.25 établir une licence générale pour l’utilisation d’uranium appauvri contenu dans les produits industriels ou des appareils pour des applications de masse-volume. Cette licence générale permet à quiconque de posséder ou d’utiliser de l’uranium appauvri à des fins autorisées. En règle générale, un formulaire d’inscription est requise, ainsi qu’un engagement de ne pas abandonner la matière. l’accord prévoit peut-être similaires, ou plus rigoureuses, les règlements.
* Les considérations de santé
Le fonctionnement normal du rein, du cerveau, foie, cur, et de nombreux autres systèmes peuvent être affectés par l’exposition de l’uranium, car en plus d’être faiblement radioactif, l’uranium est un métal toxique. [5] L’uranium appauvri est moins toxique que d’autres métaux lourds tels que l’arsenic et le mercure. Il est faiblement radioactifs, mais reste radioactifs en raison de sa longue demi-vie. L’Agence des Substances Toxiques et le Registre des Maladies stipule que: «pour être exposés à des radiations de l’uranium, il faut manger, boire ou respirer, ou l’obtenir sur votre peau. » [55] Toutefois, l’Institut de la technologie nucléaire- protection contre les radiations de l’Attique, en Grèce, a fait remarquer que «l’aérosol produit lors de l’impact et la combustion de munitions à l’uranium appauvri peuvent contaminer de vastes zones autour des sites d’impact ou qui peuvent être inhalées par les civils et les militaires. » [6] Dans une période de trois semaines du conflit en Irak en 2003, il a été estimé plus de 1000 tonnes de munitions à l’uranium appauvri ont été utilisées. [7] Le ministère américain de la Défense fait valoir que sans cancer chez l’homme, de quelque nature a été considérée comme le résultat de l’exposition soit à uranium naturel ou appauvri. [56] Pourtant, des études utilisant des cellules cultivées et les rongeurs de laboratoire continuent de suggérer la possibilité d’leucémogène, les effets génétiques, la reproduction, et neurologiques de l’exposition chronique. [4] En outre, les pensions du Royaume-Uni Tribunal d’appel des services au début de 2004 attribue une anomalie congénitale revendications d’un vétéran du Golfe de 1991 Février lutter contre la guerre à l’empoisonnement de l’uranium appauvri. [57] [58] En outre, une étude de 2005 l’épidémiologie a conclu: «Dans l’ensemble les éléments de preuve épidémiologique de l’homme est conforme à un risque accru de malformations congénitales chez les descendants des personnes exposées à l’UA. »[8] chiffres de l’OMS à partir de 2004 donner à l’Iraq incidence les plus élevés du monde du lymphome.
Son utilisation dans les munitions incendiaires est controversée en raison des effets potentiellement néfastes sur la santé et à sa dissémination dans l’environnement. [59] [60] [61] [62] [63] [64] Outre sa radioactivité résiduelle, U-238 est un métal lourd dont les composés sont connus à partir d’études de laboratoire pour être toxiques pour les mammifères.
Bien que lente, l’uranium métallique est sujette à la corrosion et les petites pièces sont pyrophoriques à température ambiante dans l’air. [24] Lors de munitions à l’uranium appauvri pénétrer le blindage ou brûler, ils créent des oxydes d’uranium appauvri sous forme de poussière qui peuvent être inhalées ou contaminer les plaies. En outre, des fragments de munitions ou des armures peuvent s’incruster dans le corps.
* La toxicité
des produits chimiques
Le fonctionnement normal du rein, du cerveau, foie, cur, et de nombreux autres systèmes peuvent être affectés par l’exposition de l’uranium, car en plus d’être faiblement radioactif, l’uranium est un métal toxique. [5] La toxicité chimique de l’uranium appauvri est environ un million de fois plus grande que son in vivo du risque radiologique [65]. Effets sur la santé de l’UA sont déterminés par des facteurs tels que le degré d’exposition et si elle était interne ou externe. Trois voies principales par lesquelles existent internalisation de l’uranium peuvent se produire: l’inhalation, l’ingestion et incorporé des fragments ou des éclats d’obus contamination. Les propriétés telles que la phase (par exemple, les particules ou gaz), l’état d’oxydation (par exemple métallique ou céramique), et la solubilité de l’uranium et ses composés influencer leur absorption, la distribution, de transfert, l’élimination et la toxicité qui en résulte. Par exemple, l’uranium métallique est relativement non toxique par rapport à l’uranium hexavalent (VI) uranyle composés tels que le trioxyde d’uranium. [66] [67]
5 ] Information Regarding Uranium Toxicity Compilation de 2004 Revue [5] L’information concernant l’uranium Toxicité | |||
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système de corps | études sur l’homme | Les études animales | In vitro |
Rénal | Des niveaux élevés de l’excrétion de protéines, catalase urinaire et la diurèse | Les dommages aux tubes contournés proximaux, les cellules nécrotiques exprimés par l’épithélium tubulaire, des changements glomérulaire | Aucune étude |
Brain / CNS | Une baisse des performances sur tests neurocognitifs | Toxicité aiguë cholinergique; accumulation dépendante de la dose dans le cortex, le mésencéphale, et vermis; changements électrophysiologiques dans l’hippocampe | Aucune étude |
ADN | signale une augmentation des cancers | mutagénicité urinaire accrue et l’induction des tumeurs | cellules binucléées avec micronoyaux, l’inhibition de la cinétique du cycle cellulaire et la prolifération; Sur induction chromatides, tumorigène phénotype |
Bone / muscle | Aucune étude | Inhibition de la formation de l’os parodontal et la guérison des plaies alvéolaires | Aucune étude |
Reproducteur | les mineurs d’uranium ont des enfants premiers-nés des femmes plus | Modérée à sévère atrophie tubulaire focale; vacuolisation des cellules de Leydig | Aucune étude |
Poumon / respiratoires | Pas d’effets néfastes sur la santé rapportés | Sévère congestion nasale et hémorragie, les lésions pulmonaires et de la fibrose, l’dème et le gonflement, le cancer du poumon | Aucune étude |
Gastro-intestinaux | Vomissements, diarrhées, albuminurie | N / A | N / A |
Foie | Aucun effet vu à exposition à une dose | Foies gras, nécrose focale | Aucune étude |
Peau | Pas de données disponibles évaluation de l’exposition | Gonflée vacuolisées cellules épidermiques, des dommages aux follicules pileux et des glandes sébacées | Aucune étude |
Tissus environnants DU fragments inclus | Des concentrations élevées d’uranium d’urine | Des concentrations élevées d’urine uranium, perturbations biochimiques et neuropsychologiques essais | Aucune étude |
du système immunitaire | La fatigue chronique, des éruptions cutanées, infections aux oreilles et des yeux, des cheveux et la perte de poids, de la toux. Peut être due à l’exposition chimique combinées plutôt que DU seul | Aucune étude | Aucune étude |
Yeux | Aucune étude | La conjonctivite, inflammation irritation, un dème, ulcération de sacs conjonctivaux | Aucune étude |
Sang | Aucune étude | Diminution du nombre de RBC et de la concentration d’hémoglobine | Aucune étude |
Cardiovasculaire | Myocardite résultant de l’ingestion d’uranium, qui a pris fin 6 mois après l’ingestion | Pas d’effets | Aucune étude |
L’uranium est pyrophorique si finement divisé. [24] Il se corrode sous l’influence de l’air et l’eau, produisant de l’uranium insoluble (IV) et l’uranium (VI) soluble sels. les sels d’uranium solubles sont toxiques. Uranium s’accumule lentement dans plusieurs organes, tels que le foie, la rate et les reins. The World Health Organization has established a daily « tolerated intake » of soluble uranium salts for the general public of 0.5 µg/kg body weight, or 35 µg for a 70 kg adult.
Epidemiological studies and toxicological tests on laboratory animals point to it as being immunotoxic,[68] teratogenic,[69][70] neurotoxic,[71] with carcinogenic and leukemogenic potential.[72] A 2005 report by epidemiologists concluded: « the human epidemiological evidence is consistent with increased risk of birth defects in offspring of persons exposed to DU. »[8]
Early studies of depleted uranium aerosol exposure assumed that uranium combustion product particles would quickly settle out of the air[73] and thus could not affect populations more than a few kilometers from target areas,[74] and that such particles, if inhaled, would remain undissolved in the lung for a great length of time and thus could be detected in urine.[75] Burning uranium droplets violently produce a gaseous vapor comprising about half of the uranium in their original mass.[76] Uranyl ion contamination in uranium oxides has been detected in the residue of DU munitions fires.[77][78]
* Radiological hazards
External exposure to radiation from pure depleted uranium is less of a concern because the alpha particle emitted by its isotopes travel only a few centimeters in air or can be stopped by a sheet of paper. Also, the low concentration of uranium-235 that remains in depleted uranium emits only a small amount of low-energy gamma radiation. According to the World Health Organization, a radiation dose from it would be about 60 percent of that from purified natural uranium with the same mass. Approximately 90 micrograms of natural uranium, on average, exist in the human body as a result of normal intake of water, food and air. The majority of this is found in the skeleton, with the rest in various organs and tissues.
However, in a matter of a month or so, depleted uranium generates amounts of thorium-234 and protactinium-234 which emit beta particles at almost the same rate as that of the alpha particles from the uranium-238. Two beta particles are emitted for each alpha particle. (See Radium series.)
The radiological dangers of pure depleted uranium are lower (60 percent) than those of naturally-occurring uranium due to the removal of the more radioactive isotopes, as well as due to its long half-life (4.46 billion years). Depleted uranium differs from natural uranium in its isotopic composition, but its biochemistry is for the most part the same. For further details see actinides in the environment.
* Gulf War syndrome
and soldier complaints
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The neutrality of this section is disputed. Please see the discussion on the talk page. Please do not remove this message until the dispute is resolved. (February 2010)
Approximate area and major clashes in which DU bullets and rounds were used in the Gulf War
Graph showing the rate per 1,000 births of congenital malformations observed at Basra University Hospital, Iraq[79]
Main article: Gulf War syndrome
Increased rates of immune system disorders and other wide-ranging symptoms, including chronic pain, fatigue and memory loss, have been reported in over one quarter of combat veterans of the 1991 Gulf War.[80] Combustion products from depleted uranium munitions are being considered as one of the potential causes by the Research Advisory Committee on Gulf War Veterans’ Illnesses, as DU was used in 30 mm and smaller caliber machine-gun bullets on a large scale for the first time in the Gulf War. Veterans of the conflicts in the Persian Gulf, Bosnia and Kosovo have been found to have up to 14 times the usual level of chromosome abnormalities in their genes.[81][82] Serum-soluble genotoxic teratogens produce congenital disorders, and in white blood cells causes immune system damage.[83]
Human epidemiological evidence is consistent with increased risk of birth defects in the offspring of persons exposed to DU.[8] A 2001 study of 15,000 February 1991 US Gulf War combat veterans and 15,000 control veterans found that the Gulf War veterans were 1.8 (fathers) to 2.8 (mothers) times more likely to have children with birth defects.[84] After examination of children’s medical records two years later, the birth defect rate increased by more than 20%:
« Dr. Kang found that male Gulf War veterans reported having infants with likely birth defects at twice the rate of non-veterans. Furthermore, female Gulf War veterans were almost three times more likely to report children with birth defects than their non-Gulf counterparts. The numbers changed somewhat with medical records verification. However, Dr. Kang and his colleagues concluded that the risk of birth defects in children of deployed male veterans still was about 2.2 times that of non-deployed veterans. »[85]
In early 2004, the UK Pensions Appeal Tribunal Service attributed birth defect claims from a February 1991 Gulf War combat veteran to depleted uranium poisoning.[86][87] Children of British soldiers who fought in wars in which depleted uranium ammunition was used are at greater risk of suffering genetic diseases such as congenital malformations, commonly called « birth defects, » passed on by their fathers. In a study of UK troops, « Overall, the risk of any malformation among pregnancies reported by men was 50% higher in Gulf War Veterans (GWV) compared with Non-GWVs. »[88]
The US Army has commissioned ongoing research into potential risks of depleted uranium and other projectile weapon materials like tungsten, which the US Navy has used in place of DU since 1993. Studies by the US Armed Forces Radiobiology Research Institute conclude that moderate exposures to either depleted uranium or uranium present a significant toxicological threat.[89]
One particular subgroup of veterans which may be at higher risk comprises those who have internally retained fragments of DU from shrapnel wounds. A laboratory study on rats produced by the Armed Forces Radiobiology Research Institute showed that, after a study period of 6 months, rats treated with depleted uranium coming from implanted pellets, comparable to the average levels in the urine of Desert Storm veterans with retained DU fragments, had developed a significant tendency to lose weight with respect to the control group.[90] Substantial amounts of uranium were accumulating in their brains and central nervous systems, and showed a significant reduction of neuronal activity in the hippocampus in response to external stimuli. The conclusions of the study show that brain damage from chronic uranium intoxication is possible at lower doses than previously thought. Results from computer-based neurocognitive tests performed in 1997 showed an association between uranium in the urine and « problematic performance on automated tests assessing performance efficiency and accuracy. »[91]
In 2003 Professor Brian Spratt FRS, chairman of the Royal Society’s working group on depleted uranium, said: « The question of who carries out the initial monitoring and clean-up is a political rather than scientific question, » and « the coalition needs to acknowledge that depleted uranium is a potential hazard and make in-roads into tackling it by being open about where and how much depleted uranium has been deployed. » [7]
Since 2001, medical personnel at the Basra hospital in southern Iraq have reported a sharp increase in the incidence of child leukemia and genetic malformation among babies born in the decade following the Gulf War. Iraqi doctors attributed these malformations to possible long-term effects of DU, an opinion which was echoed by several newspapers[92][93][94][95] But no peer-reviewed study has been undertaken in Basra. The International Coalition to Ban Uranium Weapons (ICBUW) has made a call to support an epidemiological study in the Basra region, as asked for by Iraqi doctors[96].
* 1999 NATO bombing of Yugoslavia
Depleted uranium (DU) ammunition of U-238
In 2001, doctors at the Serb-run hospital in Kosovska Mitrovica say the number of patients suffering from malignant diseases has increased by 200% since 1998.[97] In the same year, the World Health Organization reported that data from Kosovo was inconclusive and called for further studies.[98] A 2003 study by the United Nations Environment Programme (UNEP) in Bosnia and Herzegovina stated that low levels of contaminate were found in drinking water and air particulate at DU penetrator impact points. The levels were stated as not a cause for alarm. Yet, Pekka Haavisto, chairman of the UNEP DU projects stated, « The findings of this study stress again the importance of appropriate clean-up and civil protection measures in a post-conflict situation. »[99]
* Studies indicating
negligible effects
Studies in 2005 and earlier have concluded that DU ammunition has no measurable detrimental health effects.
A 1999 literature review conducted by the Rand Corporation stated: « No evidence is documented in the literature of cancer or any other negative health effect related to the radiation received from exposure to depleted or natural uranium, whether inhaled or ingested, even at very high doses, »[100] and a RAND report authored by the US Defense department undersecretary charged with evaluating DU hazards considered the debate to be more political than scientific.[101]
A 2001 oncology study concluded that « the present scientific consensus is that DU exposure to humans, in locations where DU ammunition was deployed, is very unlikely to give rise to cancer induction ».[102] Former NATO Secretary General Lord Robertson stated in 2001 that « the existing medical consensus is clear. The hazard from depleted uranium is both very limited, and limited to very specific circumstances ».[103]
A 2002 study from the Australian defense ministry concluded that there has been no established increase in mortality or morbidity in workers exposed to uranium in uranium processing industries… studies of Gulf War veterans show that, in those who have retained fragments of depleted uranium following combat related injury, it has been possible to detect elevated urinary uranium levels, but no kidney toxicity or other adverse health effects related to depleted uranium after a decade of follow-up.[104] Pier Roberto Danesi, then-director of the IAEA Seibersdorf +Laboratory, stated in 2002 that « There is a consensus now that DU does not represent a health threat ».[105]
The International Atomic Energy Agency reported in 2003 that, « based on credible scientific evidence, there is no proven link between DU exposure and increases in human cancers or other significant health or environmental impacts, » although « Like other heavy metals, DU is potentially poisonous. In sufficient amounts, if DU is ingested or inhaled it can be harmful because of its chemical toxicity. High concentration could cause kidney damage. » The IAEA concluded that while depleted uranium is a potential carcinogen, there is no evidence that it has been carcinogenic in humans.[106]
A 2005 study by Sandia National Laboratories’ Al Marshall used mathematical models to analyze potential health effects associated with accidental exposure to depleted uranium during the 1991 Gulf War. Marshall’s study concluded that the reports of cancer risks from DU exposure are not supported by veteran medical statistics, but Marshall did not consider reproductive health effects.[107]
* Other contamination cases
On October 4, 1992, an El Al Boeing 747-F cargo aircraft Flight 1862, crashed into an apartment building in Amsterdam. Local residents and rescue workers complained of various unexplained health issues which were being attributed to the release of hazardous materials during the crash and subsequent fires. Authorities conducted an epidemiological study in 2000 of those believed to be affected by the accident. The study concluded that there was no evidence to link depleted uranium (used as a counter balance in the plane) to any of the reported health complaints.[53]
In 2005, uranium metalworkers at a Bethlehem plant near Buffalo, New York, exposed to frequent occupational uranium inhalation, were found to have some of the same patterns of symptoms as Gulf War Syndrome victims.[108][109]
Depleted uranium may have been standard ordnance in the arsenals of both sides during the 2008 South Ossetia war.
In 2009, a report from Fallujah claimed that the use of uranium shells by USA contributed to a large increase in deformed babies and miscarriages after a battle in 2004 during the war in Iraq.[110]
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Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Première Commission24e séance – après-midi
CENT VINGT-DEUX PAYS
APPUIENT UN TEXTE
SUR LES EFFETS DE
L’EMPLOI D’ARMES CONTENANT
DE L’URANIUM APPAUVRI,
SIX S’Y OPPOSENT
Première Commission:
Adoption de 13 textes sur les armes nucléaires
et classiques, les autres mesures de désarmement
et le mécanisme de désarmement
Les délégations de la Première Commission (désarmement et sécurité internationale) ont poursuivi cet après-midi l’adoption de tous leurs projets de résolution et de décision, se prononçant sur 13 de ces projets, dont 10 à l’issue d’un vote.
Un projet de résolution sur les effets de l’emploi d’armes et de munitions contenant de l’uranium appauvri, a fait l’objet de 6 votes contre (France, Royaume-Uni, États-Unis, République tchèque, Pays-Bas et Israël) et de 35 abstentions.
Aux termes de ce texte, appuyé par 122 délégations, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de solliciter les vues des États Membres et des organisations internationales compétentes sur les effets de l’emploi d’armes et de munitions contenant de l’uranium appauvri, et de lui présenter un rapport sur la question à sa prochaine session.
Le représentant de Cuba a estimé que ce texte soulevait une question importante qui ne pouvait continuer d’être ignorée par la Première Commission. Le représentant de l’Argentine a jugé également qu’il fallait mener des recherches scientifiques poussées pour faire toute la lumière sur les effets sur la santé humaine et l’environnement de ces armes contenant de l’uranium appauvri.
En revanche, la représentante des États-Unis a estimé que ce texte faisait fi des preuves scientifiques apportées par de nombreux instituts américains en la matière. À ce jour, aucune conséquence négative n’a été démontrée relativement à l’utilisation à long terme des armes contenant de l’uranium appauvri sur le corps humain et sur l’environnement, a-t-elle dit.
Un projet de résolution intitulé « Diminuer l’état de préparation opérationnelle des systèmes d’armes nucléaires, présenté pour la première fois, a fait l’objet de 3 votes contre (France, Royaume-Uni, États-Unis) et de 34 abstentions.
Aux termes de ce texte, appuyé par 124 délégations, l’Assemblée générale appellerait à des mesures concrètes supplémentaires pour diminuer toutes les armes nucléaires hors d’état d’alerte avancée, et inviterait instamment les États à la tenir informée des progrès accomplis dans l’application de la présente résolution.
Suite à l’adoption de ce texte, les États-Unis ont souligné qu’ils ne partageaient pas le principe selon lequel le niveau actuel d’alerte accroît la possibilité d’utilisation des armes nucléaires. Le Royaume-Uni a aussi estimé que la question de l’état d’alerte n’avait plus lieu d’être depuis que les puissances nucléaires ont pris des mesures reconnues comme efficaces par la communauté internationale. La France a jugé que le texte contraindrait à ne plus tenir compte du contexte stratégique actuel.
Un projet de résolution sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, exhortant à l’application de l’Instrument international visant à procéder à l’identification et au traçage rapide de ces armes, a été soutenu par 165 pays tandis que les États-Unis votaient contre.
Aux termes de ce texte l’Assemblée générale, exhorterait tous les États, lors de l’examen de l’exécution du Programme d’action des Nations Unies, à tirer pleinement parti des réunions biennales des États pour déterminer les questions prioritaires ou les thèmes intéressant le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, et à rendre compte des difficultés de mise en œuvre auxquelles ils se heurtent, ainsi que des possibilités qui leur sont offertes.
La représentante des États-Unis a souligné que son pays avait voté contre, car il considérait que le succès passait par des mesures pratiques prises par les États et qu’il ne jugeait pas nécessaire une série de réunions sur le sujet. La représentante du Venezuela, qui a voté pour ce texte, a toutefois jugé que la responsabilité principale de lutter contre ces activités illicites incombait aux États. De son côté, le représentant du Mexique a indiqué que son pays avait décidé de ne plus être coauteur du texte car des éléments importants avaient été éliminés pour trouver un consensus.
Les pays suivants ont pris la parole: Indonésie, Cuba, Inde, États-Unis, Royaume-Uni, Pakistan, Australie, Israël, France, Chine, Émirats arabes unis (au nom des États arabes), République islamique d’Iran, Venezuela, Mexique, Indonésie (au nom du Mouvement des pays non alignés), Portugal (au nom de l’Union européenne), Argentine, Canada (au nom de son pays, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande) et Japon.
La Première Commission poursuivra ses travaux demain, vendredi 2 novembre, à 15 heures.
DÉCISIONS SUR TOUS LES PROJETS DE RÉSOLUTIONDÉPOSÉS AU TITRE DES POINTS
DE L’ORDRE DU JOUR
ARMES NUCLÉAIRES
Déclarations avant adoption
La représentante de l’Indonésie a déclaré que la visée du Traité de Bangkok est de contribuer aux efforts régionaux consentis dans le domaine de la non-prolifération nucléaire, du droit de tous à une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, de la réduction des risques de pollution radioactive et de la mise en place de garanties de sécurité négatives. La représentante a indiqué que ce projet de résolution était présenté pour la première fois devant la Première Commission, cela 10 ans après l’entrée en vigueur du Traité de Bangkok. Nous souhaitons que ce texte reçoive un soutien aussi large que possible pour réaffirmer la légitimité et la pertinence de cet instrument.
Le représentant de Cuba a salué le projet de résolution A/C.1/62/L.19/Rev.1, qui intervient 10 ans après l’entrée en vigueur du Traité de Bangkok et réaffirme opportunément la nécessité de renforcer le régime de non-prolifération nucléaire. Dans ce cadre, il est essentiel que les États dotés de l’arme nucléaire fournissent à tous les États de la zone exempte considérée des garanties de sécurité négatives.
Le représentant de l’Inde a déclaré au sujet du projet de résolution A/C.1/62/L.29 qu’il appuierait ce document important pour limiter les risques d’accidents nucléaires et délégitimer les doctrines nucléaires.Traité portant création
d’une zone exempte
d’armes nucléaires en Asie du Sud-Est
(Traité de Bangkok)A/C.1/62/L.19/Rev.1
Par ce texte, adopté par 161 voix pour, une contre (États-Unis) et 4 abstentions (Israël, France, Royaume-Uni et Andorre) l’Assemblée générale encouragerait les États parties au Traité à œuvrer en faveur de la tenue de consultations directes avec les cinq États dotés d’armes nucléaires, pour régler dans le détail, sur la base des objectifs et des principes du Traité, les questions en suspens portant sur un certain nombre de ses dispositions et de son Protocole. Elle encouragerait également les États dotés d’armes nucléaires à continuer de coopérer de manière constructive avec les États parties au Traité en vue d’adhérer rapidement son Protocole.
L’Assemblée générale encouragerait en outre les États dotés d’armes nucléaires, en attendant d’adhérer au Protocole du Traité, à s’engager par des déclarations individuelles et collectives à ne prendre part à aucune activité de nature à en violer les dispositions dudit Traité.Diminuer l’état de préparation
opérationnelle
des systèmes d’armes nucléaires (A/C.1/62/L.29)
Aux termes de ce texte, adopté par 124 voix pour, 3 contre (France, Royaume-Uni et États-Unis) et 34 abstentions, l’Assemblée générale, constatant un engagement plus marqué, dans les instances multilatérales de désarmement, en faveur de réductions supplémentaires du statut opérationnel des systèmes d’armes nucléaires, appellerait à des mesures concrètes supplémentaires pour diminuer l’état de préparation opérationnelle de ces systèmes, le but étant de mettre toutes les armes nucléaires hors d’état d’alerte avancée, et inviterait instamment les États à la tenir informée des progrès accomplis dans l’application de la présente résolution.
Déclarations après adoption
Le représentant de Cuba a indiqué que sa délégation avait voté en faveur du projet de résolution A/C.1/62/L.29, une initiative qui va dans la bonne direction, animée par l’intérêt de réduire la menace que fait peser l’existence même d’armes nucléaires sur la survie de l’espèce humaine. Cependant, nous sommes convaincus que des mesures intermédiaires ne peuvent se substituer à l’élimination totale et irréversible des arsenaux nucléaires, a dit l’intervenant.
La représentante des États-Unis a expliqué que son pays avait voté contre le projet A/C.1/62/L.19/Rev.1. Ce texte encourage la tenue de consultations entre États nucléaires et ceux parties au Traité de Bangkok. Or, ces discussions ont déjà eu lieu. Il faut maintenant aller plus loin et non pas faire marche arrière. De même, les États-Unis ont voté contre le projet de résolution A/C.1/62/L.29, car nous ne partageons pas le principe selon lequel le niveau actuel d’alerte accroît la possibilité d’utilisation des armes nucléaires. Ainsi, l’essentiel des arsenaux nucléaires des États-Unis ont été placés en état d’alerte à long terme, peu d’armes étant désormais en état d’alerte permanent.
Le représentant du Royaume-Uni a indiqué que sa délégation avait également voté contre le projet de résolution A/C.1/62/L.29, pour les mêmes raisons que la délégation des États-Unis. La question de l’état d’alerte n’a plus lieu d’être depuis que les puissances nucléaires ont pris des mesures reconnues d’ailleurs comme efficaces par la communauté internationale.
Le représentant du Pakistan a dit que son pays avait voté en faveur du projet de résolution A/C.1/62/L.19/Rev 1, car il appuie depuis toujours les créations de zones exemptes d’armes nucléaires sur la base d’engagements librement consentis. À propos du projet de résolution A/C.1/62/L.29, le représentant a fait savoir que sa délégation avait voté pour, le Pakistan partageant les objectifs de diminution des niveaux d’alerte, dès lors que ces objectifs sont fondés sur le principe intangible de réciprocité. Il aurait été pertinent de mentionner dans ce texte que le Pakistan a fait récemment une proposition de retenue stratégique en Asie du Sud-Est.
Le représentant de l’Australie a déclaré que son pays s’était abstenu sur le projet de résolution A/C.1/62/L.29 car un consensus fait toujours défaut entre États dotés de l’arme nucléaire quant à d’éventuelles mesures de diminution des niveaux d’alerte.
Le représentant d’Israël a expliqué que sa délégation s’était abstenue sur le projet de résolution A/C.1/62/L.19/Rev 1 car la décision de créer une zone exempte d’armes nucléaire doit émaner des pays de la région elle-même, et ne saurait être imposée de l’extérieur.
Le représentant de l’Inde, toujours sur le projet de résolution A/C.1/62/L.19/Rev.1, a fait savoir que son pays avait voté pour. Des mesures intermédiaires et efficaces sont pertinentes, mais uniquement en attendant que soit réalisé l’objectif du désarmement complet, vérifiable et non discriminatoire.
Le représentant de l’Australie a indiqué que sa délégation s’était abstenue sur le projet de résolution A/C.1/62/L.29, parce qu’il convient de reconnaitre que la dissuasion reste un élément importent de la sécurité internationale, y compris au sein de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), dont l’Australie est membre.
Le représentant de la France a déclaré, au nom de sa délégation et du Royaume-Uni, que ces deux pays s’étaient abstenus sur le projet de résolution A/C.1/62/L.19/Rev.1. Nos deux pays considèrent qu’une voie importante en vue du désarmement nucléaire réside dans l’approche régionale, qui suppose la recherche réaliste de solutions politiques aux tensions. La France appuie la création de zones exemptes d’armes nucléaires et, à ce titre, a donné des garanties de sécurité à plus d’une centaine d’États sous la forme de traités. Toutefois, l’octroi de garanties de sécurité négatives ne signifie pas le renoncement au principe de légitime défense consacré par la Charte de l’ONU. Pour ce qui est du projet de résolution A/C.1/62/L.29, le représentant français s’est dit favorable à la réduction des niveaux d’alerte dès lors que le contexte stratégique le permet. Mais ce texte demande d’aller plus loin, de telle sorte qu’il nous contraindrait à ne plus tenir compte du contexte stratégique actuel.
Le représentant de la Chine a salué le projet A/C.1/62/L.19/Rev.1, qu’il a appuyé en vue de parvenir à l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud-Est. Sur le projet de résolution A/C.1/62/L.29, il a noté que la Chine pense que toute mesure de désarmement nucléaire doit être guidée par l’esprit du document final de la Conférence d’examen du Traité de non-prolifération d’armes nucléaires (TNP) de 2000, et qui appelle au maintien de la stabilité internationale et de la sécurité de tous les pays. À l’heure actuelle, la mesure intérimaire la plus réaliste consiste en l’assurance donnée par les États dotés de l’arme nucléaire qu’ils n’auront pas recours ou qu’ils ne menaceront pas d’avoir recours à cette arme contre les pays appartenant aux zones exemptes d’armes nucléaires. À cet égard, le représentant a indiqué que la Chine était la seule puissance nucléaire à avoir respecté ses engagements dans ce domaine. Nous saluons les bonnes intentions des coauteurs du projet A/C.1/62/L.29 mais, néanmoins, des différences de vues persistent entre États dotés de l’arme nucléaire sur l’efficacité de la diminution de l’état d’alerte des systèmes nucléaires. En conséquence, la Chine s’est abstenue sur ce document.ARMES CLASSIQUES
Déclaration avant adoption
Le représentant de l’Australie a indiqué que pour obtenir le consensus sur le projet de résolution A/C.1/62/L.38/Rev.1, il proposait un amendement à l’alinéa 10 du préambule. Il a proposé de supprimer dans cet alinéa l’expression « notamment au moyen d’évaluations de la vulnérabilité des aéroports ». Il a estimé que tous les pays bénéficiaient des évaluations de la vulnérabilité des aéroports même si elles étaient effectuées par d’autres pays, mais que pour maintenir le consensus, son pays proposait cet amendement supprimant cette expression.
Adoption
Prévention de l’accès
non autorisé aux systèmes portatifs
de défense aérienne,
de leur transfert et de leur
utilisation illicites
A/C.1/62/L.38/Rev.1
Aux termes de ce texte, adopté sans vote et tel qu’oralement amendé, l’Assemblée générale prierait instamment les États Membres d’appuyer l’action menée aux niveaux international, régional et national pour combattre et prévenir l’accès non autorisé aux systèmes portatifs de défense aérienne, ainsi que leur transfert et leur utilisation illicites.
Elle soulignerait qu’il importe d’exercer, au niveau national, un contrôle effectif et complet sur la production, le stockage, le transfert et le courtage de ces systèmes afin de prévenir l’accès non autorisé à ces armes, à leurs composants et aux documents de formation et d’instruction, ainsi que leur commerce et leur utilisation illicites.
L’Assemblée générale encouragerait les États Membres à adopter des dispositions législatives et réglementaires ainsi que des procédures et pratiques relatives à la gestion des stocks, ou à améliorer celles qui sont en vigueur, en aidant les États qui en font la demande, en vue d’exercer un contrôle effectif sur l’accès aux systèmes portatifs de défense aérienne et leur transfert, afin de prévenir l’accès non autorisé à ces armes ainsi que leur courtage, leur transfert et leur utilisation illicites.Le commerce illicite
des armes légères
sous tous ses aspects
A/C.1/62/L.49/Rev.1
Aux termes de ce texte, adopté par 165 pour et une contre (États-Unis), l’Assemblée générale exhorterait tous les États à appliquer l’Instrument international visant à procéder à l’identification et au traçage rapides et fiables des armes légères et de petit calibre, notamment en indiquant au Secrétaire général le nom et les coordonnées des points de contact nationaux, et en lui fournissant des informations sur les pratiques nationales en matière de marquage utilisées pour indiquer le pays de fabrication et le pays d’importation.
Elle déciderait que, dans le cadre du suivi du Programme d’action, la prochaine réunion biennale des États, qui sera chargée d’examiner l’exécution du Programme d’action aux niveaux national, régional et mondial se tiendra à New York, du 14 au 18 juillet 2008.
L’Assemblée générale exhorterait les États, lors de l’examen de l’exécution du Programme d’action, à tirer pleinement parti des réunions biennales des États pour déterminer les questions prioritaires ou les thèmes intéressant le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, et à rendre compte des difficultés de mise en œuvre auxquelles ils se heurtent ainsi que des possibilités qui leur sont offertes.
Elle encouragerait également la société civile et les organisations pertinentes à renforcer leur coopération et à œuvrer avec les États aux niveaux national et régional.Déclarations après adoption
La représentante des États-Unis a expliqué pourquoi son pays avait voté contre le projet de résolution A/C.1/62/L.49/Rev.1. Elle a souligné l’attachement de son pays à la lutte contre le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, mais a considéré que le succès passait par des mesures pratiques prises par les États. Elle a dit que son pays ne jugeait pas nécessaire une série de réunions sur le sujet.
La représentante des Émirats arabes unis, au nom des États arabes, a souligné que ces pays s’étaient ralliés au consensus sur le projet de résolution A/C.1/62/L.38/Rev.1, mais a espéré que la prochaine fois l’Australie entreprendrait réellement des négociations pour inclure les préoccupations de tous les États.
Le représentant de la République islamique d’Iran a souligné que son pays avait rallié le consensus sur le projet de résolution A/C.1/62/L.38/Rev.1. Il a déclaré que l’Iran partageait l’esprit de ce texte. Il a toutefois estimé qu’il ne fallait pas perdre de vue que les systèmes de défense antiaériens (MANPADS) étaient conçus comme un outil de défense contre les attaques aériennes et que cela devait être dûment pris en compte dans toute discussion sur les MANPADS.
La représentante du Venezuela a souligné que son pays, attaché à la lutte contre le commerce des armes légères, avait voté en faveur du projet de résolution A/C.1/62/L.49/Rev.1. Elle a toutefois jugé que la responsabilité principale de lutter contre ces activités illicites incombait aux États. Elle a estimé que les autorités des États où des entreprises fabriquent ces armes doivent faire en sorte que ces dernières soient marquées pour prévenir leur détournement. Elle a aussi jugé que la coopération internationale était importante dans la lutte contre le commerce illicite mais que cette coopération devait être fournie sans condition préalable et en respectant le droit souverain des États.
Le représentant du Mexique a indiqué que son pays avait décidé de ne plus se porter coauteur du projet de résolution A/C.1/62/L.49/Rev.1. Il a dit que son pays reconnaissait les efforts, faits de manière très professionnelle et constructive, pour trouver un consensus. Il a toutefois estimé que dans cette quête de consensus des éléments importants avaient été éliminés. Il a dit rejeter toute manipulation pour essayer d’empêcher que la majorité n’exprime sa volonté. Il a estimé que le consensus n’était qu’une méthode de travail parmi d’autres mais qu’on ne pouvait pas permettre qu’on descende au plus petit dénominateur commun.AUTRES MESURES
DE DÉSARMEMENT
ET DE SÉCURITÉ INTERNATIONALE
Déclarations avant adoption
Le représentant de Cuba a déclaré que son pays appuierait le projet de résolution A/C.1/62/L.18/Rev.1 qui soulève une question importante qui ne pouvait continuer d’être ignorée par la Première Commission. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Union européenne (UE) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se disent préoccupées quant aux effets de l’utilisation d’armes contenant de l’uranium appauvri sur la santé et l’environnement. Cuba est d’avis, avec l’esprit de cette résolution, qu’il convient de mener des recherches supplémentaires sur ces effets. Le représentant a regretté qu’un groupe de pays ait décidé de ne pas appuyer ce projet de résolution.
Le représentant de l’Indonésie, au nom du Mouvement des pays non alignés, a indiqué que ces pays étaient à l’origine des six projets de résolution et de décision présentés au titre de ce groupe thématique. Après être revenu sur leur contenu, il a souhaité que ces textes reçoivent le soutien du plus grand nombre d’États Membres possible.
Le représentant du Portugal, au nom de l’Union européenne, a expliqué que l’UE voterait en faveur du projet de résolution A/C.1/62/L.45, qui, a-t-il précisé, défend une approche large de la sécurité à l’ère de la diffusion croissante des technologies et moyens d’information. Cette expansion a des conséquences sur les intérêts de toute la communauté internationale, ces avancées techniques pouvant être utilisées à des fins non conformes au maintien de la paix et de la sécurité internationales. Ce texte est moderne, car il vise à lutter contre un risque qui ne l’est pas moins, la cybersécurité
Le représentant de l’Argentine a déclaré que sa délégation appuierait le projet de résolution A/C.1/62/L.18/Rev.1. Il faut mener des recherches scientifiques poussées afin de faire toute la lumière sur les effets sur la santé humaine et sur l’environnement des armes contenant de l’uranium appauvri. Le texte considéré demande au Secrétaire général de préparer un rapport sur la base des avis transmis par les États Membres et, également, de convoquer au besoin, un groupe d’experts pour examiner cette question de manière détaillée, a ajouté le représentant.
La représentante des États-Unis a fait savoir que sa délégation allait voter contre le projet de résolution A/C.1/62/L.18/Rev.1, car ce document fait fi des preuves scientifiques apportées par de nombreux instituts américains dans le domaine des armes ici visées. À ce jour, aucune conséquence négative n’a été démontrée relativement à l’utilisation à long terme des armes contenant de l’uranium appauvri sur le corps humain et sur l’environnement.Adoption
Promotion du multilatéralisme
dans le domaine
du désarmement et
de la non-prolifération
(A/C.1/62/L.13)
Aux termes de ce projet de résolution, adopté par 112 voix pour, 4 contre (Israël, Royaume-Uni, États-Unis et Îles Marshall) et 51 abstentions, l’Assemblée générale demanderait instamment à tous les États intéressés de participer, sans aucune discrimination et en toute transparence, aux négociations multilatérales sur la réglementation des armements, la non-prolifération et le désarmement. Elle demanderait de nouveau à tous les États Membres de renouveler et d’honorer leurs engagements individuels et collectifs en faveur de la coopération multilatérale, en tant qu’important moyen de poursuivre et de réaliser leurs objectifs communs dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération. Elle inviterait les États parties aux différents instruments sur les armes de destruction massive à se consulter et à coopérer entre eux pour mettre fin à leurs préoccupations concernant les cas de non-respect, ainsi que pour appliquer les instruments, conformément aux procédures qui y sont définies, et de s’abstenir, pour remédier à leurs préoccupations, de recourir ou de menacer de recourir à des mesures unilatérales ou de se lancer mutuellement des accusations non vérifiées de non-respect.
Respect des normes relatives
à l’environnement
dans l’élaboration
et l’application des accords
de désarmement et de maîtrise des armements
(A/C.1/62/L.14)
Aux termes de ce projet de résolution, adopté par 162 voix pour, une voix contre (États-Unis) et 3 abstentions (Israël, Royaume-Uni et France) l’Assemblée générale demanderait aux États d’adopter des mesures unilatérales, bilatérales, régionales et multilatérales qui puissent contribuer à assurer l’application des progrès scientifiques et techniques dans le contexte de la sécurité internationale, du désarmement et autres domaines connexes, sans porter atteinte à l’environnement ou à son apport efficace à la réalisation du développement durable.
Application de la Déclaration
faisant de l’océan Indien
une zone de paix
(A/C.1/62/L.16)
Aux termes de ce projet de résolution, adopté par 120 voix pour, 3 contre (France, Royaume-Uni et États-Unis) et 45 abstentions, l’Assemblée générale prendrait note du rapport du Comité spécial de l’océan Indien. Elle se déclarerait de nouveau convaincue que la participation de tous les membres permanents du Conseil de sécurité et des principaux utilisateurs maritimes de l’océan Indien aux travaux du Comité spécial, est importante et faciliterait grandement un dialogue bénéfique à tous sur la voie de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région de l’océan Indien.
Effets de l’emploi d’armes
et de munitions
contenant
de l’uranium appauvri
(A/C.1/62/L.18/Rev.1)
Aux termes de ce projet de résolution, adopté par 122 voix pour, 6 contre (France, Royaume-Uni, États-Unis, République tchèque, Pays-Bas et Israël) et 35 abstentions, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de solliciter les vues des États Membres et des organisations internationales compétentes sur les effets de l’emploi d’armes et de munitions contenant de l’uranium appauvri, et de lui présenter un rapport sur la question à sa soixante-troisième session.
Les progrès de l’informatique
et de la télématique
et la question de
la sécurité internationale
(A/C.1/62/L.45)
Aux termes de ce projet de résolution, adopté par 168 voix pour, une contre (États-Unis), l’Assemblée générale demanderait aux États Membres de continuer de collaborer à l’examen multilatéral des risques qui se posent ou pourraient se poser dans le domaine de la sécurité de l’information, ainsi que des mesures susceptibles d’être prises pour limiter ces risques, compte tenu de la nécessité de préserver la libre circulation de l’information. Elle inviterait tous les États Membres à continuer de communiquer au Secrétaire général leurs vues et observations sur les questions suivantes: les problèmes généraux en matière de sécurité de l’information, les efforts engagés au niveau national pour renforcer la sécurité de l’information et les activités de coopération internationale menées dans ce domaine, la teneur des principes internationaux susceptibles de renforcer la sécurité des systèmes mondiaux dans le domaine de la téléinformatique, les mesures qui pourraient être prises par la communauté internationale pour renforcer la sécurité de l’information à l’échelon mondial. L’Assemblée générale prierait également le Secrétaire général, avec l’assistance d’un Groupe d’experts gouvernementaux désignés sur la base d’une répartition géographique équitable, qui sera constitué en 2009, de poursuivre l’examen des risques qui se posent ou pourraient se poser dans le domaine de la sécurité de l’information, et des mesures de coopération qui pourraient être prises pour y parer, et de lui présenter un rapport sur les résultats de ces travaux à sa soixante-cinquième session.
Relation entre le désarmement
et le développement
(A/C.1/62/L.50)
Aux termes de ce projet de résolution, adopté par 166 voix pour, une contre (États-Unis) et 2 abstentions (Israël et France), l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de continuer à prendre, par l’intermédiaire des organes compétents et dans les limites des ressources disponibles, des mesures en vue de l’application du programme adopté en 1987 à la Conférence internationale sur la relation entre le désarmement et le développement. Elle inviterait instamment la communauté internationale à consacrer au développement économique et social une partie des ressources obtenues grâce à l’application d’accords de désarmement et de limitation des armements, afin de réduire l’écart croissant entre pays développés et pays en développement. Elle encouragerait les organisations et institutions régionales et sous-régionales, les organisations non gouvernementales et les instituts de recherche compétents à incorporer les questions concernant la relation entre le désarmement et le développement dans leurs programmes, et à tenir compte à cet égard du rapport du Groupe d’experts gouvernementaux sur la relation entre le désarmement et le développement.
Examen de l’application
de la Déclaration sur le renforcement
de la sécurité internationale
(A/C.1/62/L.51)
Aux termes de ce projet de décision, adopté sans vote, l’Assemblée générale déciderait d’inscrire la question à l’ordre du jour provisoire de sa soixante-quatrième session.
Déclarations
après adoption
Le représentant de la France a expliqué pourquoi son pays n’avait pas voté en faveur du projet de résolution A/C.1/62/L.50. Il a relevé que depuis plusieurs années, la communauté internationale tient à lier désarmement et développement. Il a souligné que la France ne contestait pas ce lien. Il a ajouté que son pays ne contestait pas non plus le défi que représente le financement du développement. Cela étant, a-t-il dit, la France continue de s’abstenir en raison de différents éléments dans ce texte. Il a ainsi estimé que dans le préambule, il est excessif de caractériser de « symbiotique » la relation entre le désarmement et le développement. Il a contesté également l’idée que la mise en œuvre des accords de désarmement et de limitation des armements puisse libérer immédiatement des ressources comme le dit le paragraphe 3 du dispositif. L’intervenant a par exemple souligné que le désarmement chimique était une opération longue et coûteuse. Selon lui, cette réalité n’est pas reflétée dans le texte.
La représentante des États-Unis a souligné que son pays avait voté contre le projet de résolution A/C.1/62/L.45. Elle a estimé que la question devait être traitée mais qu’il s’agissait surtout de savoir comment les États pouvaient agir individuellement. Les outils pour lutter contre les attaques de ces réseaux peuvent être mis au point par quiconque et pas seulement par des États, a-t-elle ajouté.
Le représentant du Canada, au nom de son pays, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, a expliqué leur abstention sur le projet de résolution A/C.1/62/L.13. Il a dit que ces pays avaient été déçus de ne pas avoir été en mesure de soutenir ce texte mais il a estimé que ce projet de résolution ne reconnaissait pas le potentiel des approches bilatérales et régionales et ne faisait qu’insister sur le multilatéralisme.
Le représentant du Royaume-Uni a expliqué le soutien de son pays sur le projet de résolution A/C.1/62/L.50. Il a estimé que le Royaume-Uni ne pensait toutefois pas qu’il y ait un lien automatique entre le désarmement et le développement. Le projet A/C.1/62/L.50 n’explique pas pleinement la complexité de cette relation, a-t-il jugé. Il n’est pas possible d’identifier un lien direct entre les financements du désarmement et du développement, a-t-il ajouté.
Le représentant du Japon a expliqué le vote de son pays sur le projet de résolution A/C.1/62/L.18/Rev.1, qu’il a appuyé. Il a relevé qu’actuellement il n’y avait pas de conclusions définitives internationales sur les effets des munitions contenant deMÉCANISME DE DÉSARMEMENT
Déclaration avant adoption
Le représentant de l’Indonésie, au nom du Mouvement des pays non alignés, a estimé que depuis de trop longues années le mécanisme de désarmement n’avait pas fourni les résultats escomptés. Il est urgent et nécessaire de relancer cet édifice à travers notamment le renforcement du rôle de l’ONU. À cette fin, nous sommes en faveur de la Convocation de la quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement. Un tel événement permettrait de déterminer le cours des actions à venir et d’atteindre un consensus sur une approche commune en matière de sécurité internationale; approche transparente et intégrée adaptée aux nouvelles menaces à la paix et à la sécurité internationale. Nous ne pouvons nous permettre de rester dans l’impasse.
Centres régionaux des Nations Unies
pour la paix et le désarmement
(A/C.1/62/L.15)
Aux termes de ce projet de résolution, adopté sans vote, l’Assemblée générale réaffirmerait l’importance des activités menées par l’Organisation des Nations Unies au niveau régional pour faire progresser le désarmement et accroître la stabilité et la sécurité de ses États Membres, qui pourraient être facilitées de manière concrète par le maintien et la revitalisation des trois centres régionaux pour la paix et le désarmement. Elle réaffirmerait également qu’afin d’obtenir des résultats concrets il convient que les trois centres régionaux exécutent des programmes de diffusion et d’éducation permettant de promouvoir la paix et la sécurité régionales et de modifier les attitudes fondamentales à l’égard de la paix, de la sécurité et du désarmement en vue de promouvoir la réalisation des buts et des principes des Nations Unies. Elle engagerait également les États Membres de chaque région et ceux qui sont en mesure de le faire, ainsi que les organisations gouvernementales et non gouvernementales et les fondations internationales, à apporter des contributions volontaires aux centres régionaux situés dans leur région afin de renforcer leurs activités et leurs initiatives.
Convocation de la quatrième session
extraordinaire
de l’Assemblée générale
consacrée au désarmement
(A/C.1/62/L.17/Rev.1)
Aux termes de ce projet de résolution, adopté par 116 voix pour et une contre (États-Unis), l’Assemblée générale déciderait de constituer un groupe de travail à composition non limitée, qui travaillera sur la base du consensus, pour examiner les objectifs et l’ordre du jour de la quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement, y compris la création éventuelle d’un comité préparatoire. Elle prierait le Groupe de travail de tenir une session d’organisation pour fixer les dates de ses sessions de fond en 2008 et de présenter un rapport sur ses travaux, notamment sur d’éventuelles recommandations de fond, avant la fin de la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale.
Droit de réponse
Le représentant de l’Australie a réagi aux commentaires faits sur la procédure de consultations concernant le projet de résolution A/C.1/62/L.38/Rev.1. Il a déclaré que son pays avait distribué les textes par fax dès le début des travaux de la Première Commission et organisé des réunions de consultations très rapidement. Au cours de tout ce temps, l’Australie a reçu plusieurs propositions d’amendements et a même examiné celles arrivées très tardivement, a-t-il ajouté. On a présenté une version révisée du texte, a-t-il souligné. Il a estimé que son pays avait adopté une approche constructive et souple.
Les armes à l’uranium appauvri
Nous allons entrer dans un domaine peu familier du grand public, des civils en particulier, celui de l’armement tactique où nous allons une nouvelle fois discuter de sujets réservés aux adultes et à ne certainement pas mettre entre les mains d’un enfant. Ethiquement parlant, les conflits armés sont toujours des solutions violentes et extrêmes mais nous devons en parler car les déchets nucléaires y ont trouvé depuis quelques années une nouvelle application assez inattendue et très controversée.
Rappelons que pour la fabrication des bombes atomiques, les ingénieurs utilisent de l’uranium qui se compose de plusieurs isotopes (même atome mais ayant un nombre différent de neutrons) dont l’uranium-235 et l’uranium-238. Ainsi que nous l’avons expliqué, seul l’uranium-235 est fissile et est utilisé pour produire de l’énergie dans les centrales nucléaires (en très petite proportion de l’uranium-238) ou armer les bombes atomiques (très enrichi).
Mis à part dans les centrales nucléaires, l’uranium-238 n’est donc pas utilisé et représente un déchet nucléaire produit par les centrales atomiques et l’industrie de l’armement nucléaire. Les militaires et les industries civiles ont toutefois trouver un moyen de le « recycler ».
A l’état naturel, le minerai d’uranium ne contient que 0.7% d’uranium-235 et doit donc être « enrichi » en uranium-235 pour offrir un pouvoir énergétique suffisant pour être utilisé dans les centrales ou les armes nucléaires.
La partie restante d’uranium ayant servi à l’enrichissement forme un déchet faiblement radioactif, un reliquat appelé l’uranium appauvri (U.A.) car il est privé d’uranium-235 et se compose généralement de 99.8% d’uranium-238 (les spécifications de l’AEPI pour le DoD américain exigent moins de 0.3% d’uranium-235). Par nature, l’uranium appauvri présente une radioactivité 45% plus faible que celle de l’uranium-235.
Isotope Isotope (%) Radioactivité (Bq/mg) 238U naturel 99.800 12.40 238U appauvri 99.800 12.40 235U naturel 0.200 0.72 235U appauvri 0.200 0.16 234U naturel 0.001 12.40 234U appauvri 0.001 2.26 L’uranium appauvri existe sous différentes formules moléculaires, la plus répandue étant UO2, l’oxyde d’uranium appauvri. C’est une molécule se présentant sous forme de cristaux bruns foncés, presqu’aussi lourds que le plomb (densité UO2 = 10.97) avec un point de fusion légèrement inférieur à celui de l’U-238, à 2827°C. Inoffensif au premier regard, n’oublions pas qu’il s’agit d’un radioélément.
Applications
Du fait que l’uranium appauvri est un métal très lourd, très dense et pyrophore (oxyde incendiaire), on lui a trouvé plusieurs applications dans les domaines militaire et civil. Dans l’esprit des gouvernements intéressés par ce métal, il est en effet plus intéressant d’utiliser ce déchet pour faire du « business » demandant peu d’investissements que d’essayer de le retraiter ou le stocker avec des coûts de maintenance qui n’iront qu’en augmentant à mesure qu’il sera produit dans les centrales. Mais à ce jeu là, ainsi que vous allez le comprendre, cela revient à jouer à la roulette russe avec les déchets nucléaires, au sens propre comme au sens figuré car cette substance peut être utilisée dans des munitions de petit calibre.
GI manipulant un abus à l’uranium appauvri durant la Guerre du Golfe.
Notons tout d’abord qu’à l’état inerte, passif, stocké dans un rack de munitions prêtes à l’emploi par exemple, un obus à l’uranium appauvri est aussi inoffensif qu’une grenade goupillée ou une balle de fusil non percutée. Tant qu’il n’est pas amorcé vous pouvez taper sur la tête en aluminium sans produire aucun effet car toute son énergie n’est libérée qu’après son lancement, lors de impact.
Comble de l’ironie, ainsi qu’on le voit sur la photographie de gauche prise durant la Guerre du Golfe, par excès de prudence la pointe de l’ogive, ici un obus de 90 mm, est souvent protégée par un capuchon en plastique comme s’il fallait la manipuler avec beaucoup de précautions. A ce stade, le GI ne risque pas plus que d’avoir des grains de sable dans les yeux.
Parmi les applications passives, l’uranium appauvri est utilisé comme bouclier protecteur contre les rayons gamma en radiologie où il s’avère plus efficace que les plaques de plomb. On l’utilise également dans les masselotes d’équilibrage (ballasts) des gouvernes des avions civils (mais de moins en moins vu sa toxicité en cas d’accident) ainsi que dans les blindages des tanks car il peut résister aux balles perforantes antichar traditionnelles.
On peut également l’utiliser de manière offensive et tactique sur le théâtre des opérations qui fut d’ailleurs sa première fonction, où il sert essentiellement d’obus anti-char (sur lance-mortier ou char d’assaut), parfois de bombe. Il alimente également la matière active des missiles (plus rare) et des munitions de petit calibre.
Propriétés
Les propriétés de l’uranium appauvri peuvent se résumer en trois mots : densité, vaporisation, radiotoxicité. Voyons d’abord l’effet de sa haute densité.
Placé dans des munitions, des obus ou des missiles, un pénétrateur en uranium appauvri peut facilement percer les blindages ennemis. D’un point de vue purement militaire, à l’inverse des munitions traditionnelles, un obus à l’uranium appauvri à l’avantage d’offrir une masse plus élevée dans un volume plus réduit : il est plus compact à masse constante. A vitesse constante (jusqu’à 1 km/s), son énergie cinétique est donc nettement plus élevée que celle d’un obus traditionnel, tandis que sa résistance à l’air (cx) qui est proportionnelle au carré de la section de la flèche, diminue (la partie propulsée, puisque l’ogive s’ouvre ou éclate et tombe aux pieds du soldat). Les deux facteurs congugués offrent l’avantage de lui donner une plus grande portée que les munitions de l’ennemi et d’avoir un pouvoir perforant supérieur complété par une action incendaire et radiotoxique.
En effet, au-delà de 600°C, l’uranium appauvri s’enflamme spontanément et devient un agent incendiaire après avoir pénétré son objectif. Etant donné que les chars et les buildings contiennent du fer, il se crée une phase eutectique au cours de la fusion (comme le sel avec l’eau) qui transforme le mélange en particules vitrifiées qui se répandent dans tout l’environnement. On estime que 90% de l’uranium appauvri se retrouve ainsi vaporisé autour de l’impact.
Enfin, les soldats apprécient cette munition car les petits calibres présentent l’avantage de pouvoir être lancés en tir tendu (et non courbe) et depuis un lieu suffisamment éloigné pour être à l’abri de toute détection par l’ennemi.
Bref ce genre de munition « nettoye » le terrain mieux qu’un missile filo-guidé ou une bombe au napalm sans avoir leurs inconvénients, ce qui rassure évidemment les soldats. Du moins le supposait-on, car cette arme présente un risque évident, sa radiotoxicité (voir ci-dessous) que les soldats ont vite appris à connaître mais qu’ils n’ont jamais pu maîtriser malheureusement, avec tous les effets cancérigènes que l’on peut imaginer.
L’uranium appauvri est également un agent chimique toxique. Comme tous les métaux lourds (mercure, plomb, etc), une fois qu’il pénètre dans l’organisme, ce métal provoque une intoxication. Comme il brûle à l’impact, sa fumée constituée de poussières d’oxydes d’uranium est radiotoxique. Ce nuage est constitué de particules vitrifiées suffisamment petites (quelques microns) que pour être inhalées tel un aérosol. Constituées de composés insolubles d’uranium, ces gouttelettes se déposent dans les poumons (10 % de la fraction inhalée), s’y dissolvent lentement et sont ensuite véhiculés par le sang principalement vers les os (où ils seront stockés durant des décennies), les muscles, les glandes lymphatiques, le foie et les reins (d’où ils sont éliminés par les voies urinaires).
Cette arme contamine donc l’ennemi mais également l’environnement et si les vents sont contraires ou par imprudence, le porteur de l’arme ou de l’équipement peut également être contaminé au contact des aérosols.
Bien que son activité soit très faible, on a estimé qu’il suffisait d’inhaler 50 mg d’uranium appauvri pour contracter une néphrite interstitielle (maladie urologique de l’appareil génital mâle, Holdstock, 2000). En pratique, le simple fait de pénéter à l’intérieur d’un char détruit contenant cet oxyde métallique contamine la victime soit par inhalation, soit au contact des yeux, de la peau, d’une blessure ou par ingestion.
A l’image de l’uranium naturel, l’uranium appauvri émet des rayonnements a (hélions), b (électrons) et g qui peuvent se propager sur de très longues distances, les hélions étant les plus nocifs. Sa radioactivité peut donc endommager les cellules et le matériel génétique (ADN) en provoquant en l’espace de quelques années s’il est ingéré des tumeurs malignes et des cancers dont la mort est généralement la seule issue.
Cet oxyde d’uranium présente une période de 4.5 milliards d’années. Sa présence sous forme vitrifiée dans l’environnement pose donc un réel problème sanitaire à long terme tant pour l’homme que pour la préservation de la nature.
Conséquences de son utilisation
Les Etats-Unis ont étudié les armes à l’uranium appauvri dès les années 1950 et les ont utilisées sous forme de munitions de 30 mm sur les A-10 ou d’obus de 80 ou 120 mm par exemple et probablement sous forme de mini-bombe ou de bombes portatives au Moyen-Orient. L’uranium appauvri fut utilisé durant la Guerre du Golfe en Irak en 1991, en Bosnie en 1994/95 et au Kosovo en 1999.
C’est la population irakienne qui paya le tribut le plus lourd à l’utilisation de cette arme avec un million de victimes, essentiellement civiles. On estime que quelque 1000 obus de 300 kg par opération soit 300 tonnes (max. 400 t) d’obus ainsi traités ont été lancés sur l’Irak. Cela représente un rayonnement de 45108 Bq dus aux isotopes d »uranium, une quantité suffisante pour contaminer plus d’un milliard d’habitants !
En fait ce n’est pas la radioactivité dans ce cas ci qui meutrit le plus l’ennemi car elle est très faible (plus faible même que celle de l’uranium naturel puisqu’il lui manque l’uranium-235) mais la toxicité chimique de l’oxyde d’uranium. Alors asseyez-vous bien et prenez une bonne respiration car les images présentées sur le lien suivant vous choqueront certainement. Bien que ces images soient insoutenables, voici malgré tout quelques photographies trop éloquentes des ravages de cette arme sur les enfants irakiens.
Certaines autorités toutefois (OMS, ONU, etc) disent ne pas voir de lien direct entre cette arme et ces maladies (comme ils n’en voient pas entre les explosions atomiques et les maladies contractées à Mururoa) faute d’avoir réalisé une étude scientifique de la question ! Et si ces fonctionnaires allaient plutôt leur dire en face, le penseraient-ils encore ou tomberaient-ils en larmes implorant leur pardon aux victimes pour toutes les bêtises de leur société sous le jouc de l’impérialiste génocidaire Uncle Sam ?
Mais à se croire invincible, Goliath made in USA subit un coup du sort. Les troupes américaines (et anglaises) furent contaminées par leur propre agent radiotoxique ! Aujourd’hui on recense 240000 vétérans de la guerre du Golfe victimes de pathologies permanentes – des mutations – dont 11000 sont déjà morts des suites de leur maladie. Mais cela ne s’arrête pas là car ils ont transmis leur maladie génétique à leur épouse qui la transmit à son tour à leur(s) enfant(s)…
Non seulement l’uranium appauvri contamina toutes les scènes des opérations mais les nuages toxiques retombèrent sur l’Iran, l’Arabie Saoudite, la Syrie, le Liban, la Palestine, Israël, le Pakistan, la Turquie, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, la Géorgie, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, la Russie, l’Inde et même sur la Chine.
Cette histoire, loin d’être banale car il s’agit tout de même d’une guerre, mérite tous les qualificatifs les plus tristes à la fois. Ces centaines de pauvres enfants irakiens et d’autres pays du Proche et du Moyen Orient n’ont rien demandé et furent pourtant les premières victimes de cette sale guerre. Beaucoup d’entre eux vécurent ainsi mutilés à outrance plusieurs années au plus grand désespoir des membres de leur famille.
Deux obus de 80 mm et une flèche à l’uranium appauvri sortie de son ogive. La pièce la plus élancé à gauche est la plus performante.
Pour l’instant le Gouvernement américain et les grands médias de Washington ont mis une chappe de plomb sur ces événements et ne laissent filtrer aucune information au grand dam des victimes, dont les parents, parfois, connurent la même attitude durant la Guerre du Vietnam. L’histoire se répète encore. Nous devons donc réagir à la place de ces journalistes ronds-de-cuir à la botte d’un Gouvernement criminel. Heureusement d’autres associations de journalistes telle que Project Censoredcontinuent à dénoncer les sujets les plus occultés par le Gouvernement américain. Il faut en effet sensibiliser l’opinion public, montrer ces documents, citer les chiffres afin d’avoir bien conscience du potentiel destructeur de ces armes « uraniennes » et de la folie meurtrière qui conduit parfois les chefs d’armées au génocide, n’est-ce pas Mister Bush Jr ?
Le même genre d’arme fut utilisé dans les Balkans (Bosnie et Kosovo) en 1994 et 1999 et contamina non seulement les troupes ennemies mais également des militaires américains sans oublier les sept Casques bleus de l’ONU qui contractèrent des tumeurs et des leucémies. L’OTAN ainsi que l’Angleterre nient toutefois l’existence du « syndrome des Balkans« , les autorités américaines reconnaissant seulement qu’il y a des « plaintes » de quelques vétérans de la guerre du Golfe. Dans les Balkans, on estime que 41000 obus à l’uranium appauvri furent déversés sur la Bosnie et le Kosovo ! Même à 10 kg par obus, on arrive à une contamination radiotoxique supérieure à celle de l’Irak !
Par mesure de précaution devant les risques (probablement) associés à ce type d’invention, aujourd’hui aucun gouvernement européen ne souhaite utiliser ce métal dans l’armement ou l’équipement militaire. Toutefois selon le CADU, une association anglaise qui fait compagne depuis 1999 pour que l’on banisse l’utilisation de l’uranium appauvri, au moins 15 pays l’utilisent ou y ont touché : l’Angleterre, l’Arabie Saoudite, Bahrain, la Chine (Taiwan), l’Egypte, les Etats-Unis, la France, la Grèce, l’Irak, Israël, le Koweit, le Pakistan, la Russie, la Thailande et la Turquie. Décidémment les membres de ce club restreint ne veulent pas retenir les leçons du passé. Pourquoi ? Je vous laisse juger de la sagesse de leur décision.
Une interdiction qui fait long feu
Les armes à l’uranium appauvri ne sont pas encore interdites car tout le problème vient d’une fait qu’aucune étude épidémiologique n’a encore été faite sur le sujet ou uniquement sur des groupes d’individus et des biotopes non représentatifs sur le plan statistique. Des soldats sont morts de leucémie par exemple peu de temps après leur retour du Kosovo, mais selon les autorités compétentes rien ne prouverait que leur maladie était lié à leur mission.
Selon l’OMS (2003), le risque pour la santé reste inconnu. C’est la raison pour laquelle l’ONU, l’OMS et plusieurs gouvernements étudient actuellement le sujet, recherchant les preuves scientifiques prouvant que ce type d’arme présente un risque pour la santé et l’environnement.
Plusieurs études menées par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) ont souligné l’impact néfaste de l’uranium appauvri sur l’environnement, constatant en Bosnie (mars 2003) une contamination importante des réserves d’eau souterraines ou une contamination importante de l’air autour de certains immeubles situés près des zones d’impact, concluant qu’il fallait prendre des mesures de sécurité pour la population mais rien d’alarmant.
Règlementation
Sans confirmation scientifique de la toxicité de cette arme (!!), elle n’est donc toujours pas interdite. Il n’y a donc pas délit en la matière et aucun moyen légal de se retourner contre les états qui les utiliseraient sauf si on peut apporter la preuve qu’ils ont volontairement ciblé des populations civiles, procédé à un génocide ou sciemment menti à leurs soldats. A se demander si on prend les gens pour des idiots quand on voit les ravages de cette arme en Irak ou la vitesse à laquelle succombe les victimes (moins de 5 ans).
Seule lueur d’espoir, aprèsla campagne du Kosovo en 1999, l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe a réclamé l’interdiction de la fabrication, des essais, de l’utilisation et de la vente d’armes à l’uranium appauvri afin de préserver les générations présentes et futures (Conseil de l’Europe 24.01.01). En 1996 et 1997, l’ONU a également adopté deux résolutions visant à mettre un terme à la fabrication et à l’utilisation d’armes de destruction massive, dont les armes à l’uranium appauvri.
Les armes à l’uranium appauvri ne font donc encore l’objet d’aucune convention internationale. De part leur nature elles ne sont pas considérées comme des bombes atomiques explosant dans l’atmosphère (Traité de Non Prolifération des Armes Nucléaires, 1970, résolution de l’ONU, 1995), ni comme des armes chimiques (Convention d’Interdiction des Armes Chimiques, 1993) ou biologiques (Convention d’Interdiction des Armes Biologiques, 1972). Elles se placent donc dans un vide juridique qui n’a pas été comblé depuis 1995.
Toutefois, il est convenu que lors des conflits armés, les parties en présence doivent faire la distinction entre les populations civiles et militaires. Elles doivent également veiller à ne pas utiliser d’armes infligeants des maux inutils aux populations civiles ou détruisant l’environnement. Ces actions et quelques autres (comme le fait de s’abstenir de menacer ou de recourir à la force contre des Etats souverains) sont prohibées par le droit international humanitaire des Conventions de Genève, en particulier par les articles 35.1, 35.2, 35.3, 48 et 51.4 du protocole des Droits de l’Homme. Bien entendu chacun sait que chaque Etat est libre d’appliquer ou non ces directives.
Aussi, en attendant une règlementation sur l’usage de ces armes, la plupart des pays ont pour principe de ne pas utiliser l’uranium appauvri. Bien sûr il a toujours de fortes têtes comme les Etats-Unis, l’Angleterre, la France, Israël, la Turquie, l’Inde ou le Pakistan.
Au vu de toutes ces actions, il semble néanmoins acquis aujourd’hui que l’usage d’armes à l’uranium appauvri sera bientôt rendu illégal, ne fut-ce que dans le cadre des Droits de l’Homme.
Ceci clôture la revue des effets des explosions nucléaires et de l’utilisation de l’énergie de l’atome. Ainsi qu’on le constate et bien que je n’ai pas insisté sur les bienfaits de cette énergie notamment en médecine nucléaire où elle permet de diagnostiquer la source de certaines pathologies (grâce aux scanners) et de soigner des cancers (chimiothérapie) sans oublier la production d’électricité et diverses autres applications civiles (contrôle des bagages, stérilisation des insectes, coloration des diamants, irradiation pour la conservation des aliments, simulation de particules bêta en biochimie, etc), le bilan reste très défavorable en raison des effets toxiques que provoque la radioactivité soit involontairement (les accidents) soit sciemment (les guerres à l’U.A. par exemple) et qui concerne aujourd’hui plus d’un demi-million de victimes dans le monde ! Je vous laisse juger des actions à mener.
Cette vidéo est une production du GIAT (une société française d’armement) sur les munitions flèches, appelées plus communément « obus flèches ».
Contrairement à ce pensent les gens, il n’y a dans ces obus aucun explosif : c’est l’énergie cinétique, la vitesse de la masse, la quantité de mouvement, qui est appliquée sur une petite surface et fait donc ainsi tout le « travail ».
Structure d’un obus flèche russe.Qu’est-ce qu’un obus flèche ?
Un pénétrateur à énergie cinétique (aussi connu sous le nom d’obus flèche) est un type de munitions qui, comme une balle, ne contient pas d’explosifs, mais utilise l’énergie cinétique pour pénétrer la cible.
Le terme peut s’appliquer à tout type d’obus perforants, mais généralement fait référence à un type de munition moderne de perforation de blindage, l’obus anti-blindage à ailettes à sabot détachable (en anglais APFSDS), un type de pénétrateur à longue tige (PLT), et non pas aux obus classiques (qui sont courts).
La flèche se déplace à environ 975 m/s, ce qui génère une force de trois tonnes et demi (ou 35 000 N) lorsqu’elle entre en contact avec un objet fixe. Sa vitesse, et par conséquent son énergie cinétique, décroît inévitablement pendant le vol, mais elle est encore très meurtrière jusqu’à une distance de six kilomètres.
À l’inverse des pénétrateurs à énergie cinétique, les autres types d’obus utilisent l’énergie chimique. Il existe deux types de ces obus en dotation à l’heure actuelle: l’obus explosif antichar HEAT (à charge creuse) et les munitions à écrasement HESH. Ils ont été largement utilisés contre les blindés dans le passé et sont encore utilisé, mais sont moins efficaces contre les blindages composites modernes tels que le Chobham, le Kanchan installés sur des chars de combat contemporains.
Le principe du pénétrateur à énergie cinétique repose sur l’utilisation de son énergie cinétique, qui est une fonction de masse, et la vitesse, pour perforer un blindage. Les armes à énergie cinétique maximisent l’énergie et minimisent la zone sur laquelle elle sont délivrées en tirant avec une très haute vitesse en sortie de canon
Concentrant la force dans une petite zone tout en conservant une masse relativement importante
Maximisant la masse du projectile, c’est-à l’aide en utilisant des matériaux à densité élevée, c’est l’une des raisons qui fait que l’uranium appauvri est souvent utilisé.
Cela a conduit à la conception actuelle qui ressemble à une longue flèche métallique.
L’obus antiblindage à sabot détachable (APDS) a été initialement la conception de base du pénétrateur à énergie cinétique. La suite logique était de faire l’impacteur plus long et plus fin afin de concentrer l’énergie cinétique sur une zone plus petite. Cependant une tige longue et mince est aérodynamiquement instable, elle tend à basculer en vol et est moins précise. Traditionnellement, la stabilité en vol des obus était donné par le rainurage des canons, ce qui donnait une stabilisation gyroscopique à l’obus. Ceci est très efficace jusqu’à une certaine limite, mais lorsque la longueur du projectile dépasse six ou sept fois son diamètre, le rainurage devient moins efficace. L’ajout d’empennages (comme pour une flèche) à la base stabilise la trajectoire. L’obus APDS a donc évolué en obus antiblindage stabilisé par empennages à sabot détachable (APFSDS – Armour-Piercing Fin-Stabilized Discarding Sabot). La rotation de stabilisation diminue la pénétration de ces obus (car l’une partie de l’énergie cinétique de translation et transformer en énergie cinétique de rotation, diminuant la vitesse linéaire de l’obus et donc l’énergie d’impact). En conséquence, ils sont généralement tirés à partir de canons lisses; mise en pratique par Israël, un important fournisseur d’obus flèche, la Chine, la France, le Pakistan, l’Allemagne, l’Union soviétique et la Russie, et les États-Unis dans leur chars de combat. Une autre raison de l’utilisation de canons à âme lisse est que les munitions HEAT perdent beaucoup de leur effet par la rotation. Les obus APFSDS peuvent néanmoins être tirer de canons rayés, mais le sabot est incorpore alors des roulements destinés à isoler la rotation du sabot de la flèche. Certains pays tels Royaume-Uni et l’Inde, par exemple, ont conservé dans leur dotation des canons rayés parce qu’ils sont en mesure de tirer des munitions d’autres types tels que les obus HESH avec plus de précision. Toutefois, les rayures s’usent lors de l’utilisation régulière d’obus APFSDS et nécessitent plus d’entretien. Pour ces raisons, le char britannique Challenger 2 équipé du canon lisse Rheinmetall de 120 mm est à l’essai.
Les pénétrateurs à énergie cinétique mis en œuvre par les chars de combat modernes ont généralement un diamètre de 2-3 cm, et une longueur de 50-60 cm. L’évolution récentes des pénétrateurs montre que leur longueur augmente et leur diamètre diminue. Toutefois, le développement des formes lourdes de blindage réactif qui vise à cisailler les flèche a modifié cette tendance dans les derniers développements aux États-Unis. Afin de maximiser l’énergie cinétique libérée sur la cible, le pénétrateur doit être réalisé dans un matériau dense, tel que le carbure de tungstène ou un alliage d’uranium appauvri (Staballoy). La dureté de la pénétrateur est d’une importance moindre, mais il est toujours un facteur car l’abrasion est une composante importante du phénomène utilisé pour le contrer. Comme l’uranium appauvri n’est pas particulièrement dur, il est allié avec du nickel, du zinc, ou les deux. L’uranium appauvri est pyrophorique; les fragments chauffés par l’impact s’enflamment au contact de l’air, mettant le feu au carburant et/ou aux munitions dans le véhicule cible, compensant ainsi l’absence d’une ogive explosive. En outre, il se forme dans les pénétrateurs en uranium appauvri présente des bandes de cisaillement adiabatique. Une idée commune fausse est que, durant l’impact, des fractures apparaissent le long de ces bandes provoquant une ablation de matière et restaurant ainsi la forme conique de la pointe du pénétrateur – alors que d’autres matériaux tels que le tungstène non revêtu ont tendance à se déformer dans un profil arrondi moins efficace en forme de champignon. En réalité, du fait de la formation de bandes de cisaillement adiabatique provoque le détachement prématuré des cotés du champignons, laissant un tête réduite à l’impact. Des tests ont montré que le trou percé par un projectile en uranium appauvri a un diamètre plus petit que celui obtenu avec un projectile de tungstène similaire.
Les vitesses de obus APFSDS varient selon les fabricants et le type de canon qui les tirent. Par exemple, l’obus américain General Dynamics KEW-A1 a une vitesse initiale de 1 740 m / s (5 700 m/s). A titre de comparaison, une balle de fusil se déplace à environ 900 m/s.
La gamme de vitesse initiale des obus flèche (APFSDS) se situe généralement de 1 400 à 1 900 m/s. Les sabots aussi sont tirés à cette vitesse avant la séparation. Ils peuvent continuer pendant plusieurs centaines de mètres à une vitesse qui peut être mortelle pour les troupes et endommager les véhicules légers.
L’équivalent des obus flèche pour les fusils sont les fléchettes à sabot. Un fusil les utilisant, le Special Purpose Individual Weapon, a été un moment développé pour l’armée américaine, mais le projet fut abandonné.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pénétrateur_à_énergie_cinétique ().
Deux exemples de séparation du sabot
juste après la sortie du canon, libérant ainsi l’obus flèche.
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Thierry LAMIREAU