LES DECHETS NUCLEAIRES: BOMBE A RETARDEMENT PLANETAIRE (J.P PETIT / Olivier SIMEON / french.ruvr.ru)

J-P. Petit :
Asse-enfouissement
« Les déchets nucléaires:
Bombe à retardement planétaire »
LES DECHETS NUCLEAIRES: BOMBE A RETARDEMENT PLANETAIRE (J.P PETIT / Olivier SIMEON / french.ruvr.ru) dans REFLEXIONS PERSONNELLES OS_foto.png.50x50x1Olivier Siméon
J-P. Petit : « Les déchets nucléaires, bombe à retardement planétaire » (Partie 1)

Photo: EPA / Jean-Pierre Petit, ancien Directeur de recherche au CNRS)

La Voix de la Russie : Jean-Pierre Petit, vous avez accordé deux interviews à La Voix de la Russie qui ont soulevé un grand intérêt chez nos lecteurs, et également une foule de questions. Il y avait évidemment des gens qui vous connaissaient déjà, ainsi que votre passé de scientifique chevronné, et qui ont exprimé leur satisfaction de vous voir vous exprimer dans nos colonnes. Vous les avez mis en appétit en développant des idées bouleversantes, concernant les voyages interstellaires. Mais vous nous dites qu’il y a, selon vous, un sujet d’une actualité brûlante. Quel est-il ?

J-P. Petit : « Le développement actuel du nucléaire dans le monde, et tout particulièrement en France, car vous savez que mon pays est « en pointe » dans ce domaine, et que c’est le pays le plus nucléarisé du monde. »

LVdlR : Qu’y a-t-il de vraiment nouveau ?

J-P. Petit : « Le lobby nucléaire international recueille les fruits d’un bourrage de crâne qui dure depuis des décennies. Vous n’êtes pas sans remarquer l’importance énorme qu’a pris la télévision, dans le sens d’un abrutissement orchestré des populations. Il y a 20 ou 30 ans, avant le développement de médias parallèles, d’Internet, certains décelaient déjà la trace d’une opération de lavage de cerveaux de plus en plus évidente. »

LVdlR : Y aurait-il, selon vous, quelque chose de voulu, une … conspiration ?

J-P. Petit : « Dans tous les cas de figure, cet abrutissement est voulu. Dans quel but ? La question reste ouverte. Mais il y a une chose qui mène le monde, depuis l’aube des temps, c’est le redoutable mélange entre la cupidité et la bêtise. Ma statistique personnelle, depuis longtemps, est qu’il n’y a que 5 % d’individus capables de penser par eux mêmes, capables de réfléchir, de faire preuve d’esprit critique, d’une certaine autonomie au plan moral, et sur le simple plan de la raison. A cela il faut ajouter 20 % d’inconscients, qui sont dévorés par leur égoïsme, leur ambition et leur … paranoïa. Ainsi, quelqu’un qui appartient à ces 20 % estime que la recherche d’un pouvoir le plus grand possible est une question de survie, pour lui, pour les siens, pour son ethnie, son pays, position qui confère à ses yeux tous les droits. »

LVdlR : Et que deviennent les 75 % restants ?

J-P. Petit : « Ceux-là sont manipulables à merci, dans n’importe quel sens. On peut les endormir, créer chez eux la peur, les assujetir, les dresser contre un autre groupe, les faire se battre les uns contre les autres, à petite ou à grande échelle. On peut les apauvrir jusqu’à la dernière extrémité, sans qu’ils se révoltent. En France est apparu un dessin humoristique qui suggérait l’apparition, par recombinaison génétique, d’une nouvelle espèce, le Pigeton. »

LVdlR : Qu’est-ce qu’un Pigeton

J-P. Petit :   « C’est un animal qui a la tête d’un pigeon et le corps d’un mouton.

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Le Pigeton Image fournie par Jean-Pierre Petit

Comme vous pouvez le voir, cet animal avale n’importe quoi et se laisse tondre sans réagir. Accessoirement, les Pigetons peuvent avoir des comportement collectifs, en étant capables de suivre un leader de la manière la plus irrationnelle, par millions. Entre deux phases d’une remarquable passivité, on peut trouver chez eux des accès de violence assimilables à des défoulements. En exploitant ce capital de violence latente on peut constituer des armées de Pigetons, de part et d’autre d’une frontière, derrière des bannières, et les amener à se combattre jusqu’à la mort avec le plus grand esprit de sacrifice. Lors de ces affrontements entre Pigetons de deux clans adverses, il n’est pas rare de voir des entreprises spécialisées fournir des armes aux deux camps, par souci d’équité. »

LVdlR : Mais comment fait-on pour éviter que des Pigetons d’un même camp se combattent ?

J-P. Petit : « On les dote d’uniformes bien reconnaissables.

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Pigeton mobilisé Image fournie par Jean-Pierre Petit

Lors de la cessation des hostilités, des distributions de médailles sont pour eux l’objet d’une grande satisfaction et fierté. On peut alors organiser des cérémonies commémoratives se situant autour de la tombe d’un Pigeton inconnu, considéré alors comme le Pigeton-héros-type.

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Pigeton démobilisé Image fournie par Jean-Pierre Petit

Les guerres restent de facto des moments d’intense activité économique et de consommation. On assiste alors à un raccourci spectaculaire entre la production et la consommation, puisqu’on produit des tas de choses coûteuses et sophistiquées pour les casser immédiatement. Le coût de la main-d’oeuvre est alors au plus bas.

En temps de paix, le Pigeton est incité à consommer et à fournir de la laine, récoltée par des tondeurs de Pigetons, qui peuvent alors appartenir à une quelconque des ethnies constituant les Euro-Pigetons. Une stratégie d’obsolescence programmée est appliquée pour que le remplacement des objets se fasse à un rythme soutenu (celui des ampoules électriques, pour ne citer que cet exemple). »

LVdlR : Les tondeurs de Pigetons constituent en quelque sorte une espèce différente ?

J-P. Petit : « Oui et non. En effet, un Pigeton lambda, à la suite d’un rituel appelé élections mute en général assez rapidement en se transformant lui-même en tondeur de Pigetons. Cette mutation peut être considérée comme un phénomène naturel. C’est l’expression de l’adage bien connu, que les pigetons dominants ont toujours en tête :

Tonds, ou sois tondu »

LVdlR : Y a-t-il des activités humaines qui échappent à ce phénomène universel de la tonte des Pigetons ?

J-P. Petit : « Nous avons, avec mon ami Gilles d’Agostini, tenté cette expérience en diffusant quelque chose, finalement, d’assez nouveau et révolutionnaire sur le marché : le produit gratuit, sous forme numérique. Il s’agit en l’occurrence des 450 albums de bande dessinée scientifique, à vocation ludico-pédagogique, gratuitement téléchargeables sous forme de fichiers pdf, en 36 langues, sur le site www.Savoir-sans-frontieres.com »

LVdlR : Sous forme numérique, vous n’avez alors ni stocks, ni comptabilité, ni taxes, ni frais d’aucune sorte.

J-P. Petit : « C’est ce qui en déroute plus d’un. Un jour j’ai pris en stop des Chinois qui faisaient un stage en France et à qui je présentais cette opération. A la suite de quoi ils m’ont dit :

- Mais, comment faites-vous pour gagner de l’argent avec un produit gratuit ?

En tant que Chinois, ils étaient évidemment très déconcertés. En effet, découvrant un produit quelconque, la première réaction du commerçant-industriel chinois est de se demander comment produire ces biens avec un coût moindre, afin de les vendre moins cher et de s’emparer au plus vite de ce nouveau marché. L’idée que le coût de la duplication soit nul était déjà de nature à les déstabiliser. Plus encore le fait que le prix de vente le soit aussi, ce qui rendait toute baisse problématique. »

LVdlR : Donc, dans tous les domaines, vous innovez.

J-P. Petit : « Je m’y efforce. »

LVdlR : Revenons au sujet évoqué en début d’interview, le nucléaire. Quoi de nouveau sous le soleil, dans ce domaine ?

J-P. Petit : « Ce sont des choses qui sont volontairement tenues loin du grand public, alors qu’il s’agit d’enjeux vitaux. En ce moment, les technocrates du nucléaire poussent vigoureusement pour faire passer le projet CIGEO (Centre Industriel de Stockage Géologique), d’enfouissement des déchets nucléaires de haute activité, à Bure, dans l’Est de la France, là où les vignes françaises produisent le Champagne mondialement apprécié. A Bure existe déjà une installation pilote avec un puits de descente qui donne accès à un filon d’argile situé à 500 mètres de profondeur, d’une centaine de mètres d’épaisseur, où on a ménagé des galeries et où l’Etat projette d’enfouir le million de tonnes de déchets hautement radioactifs produits par l’industrie nucléaire française depuis un demi-siècle. »

LVdlR : Comment s’effectuerait ce stockage ?

J-P. Petit : « Il y a d’abord à effectuer le conditionnement de ces dangereuses matières, puis le transport dans les wagons Castor.

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Les wagons« Castor » acheminant les déchets radioactifs de haute activité © Photo fournie par Jean-Pierre Petit

Sur place, il y a un stockage en surface en attendant leur acheminement à l’aide d’une « descenderie » inclinée et leur manipulation jusqu’à des alvéoles de stockage, tout cela par des robots. Le temps de conditionnement, d’acheminement et de stockage dépasserait le siècle (…). »

LVdlR : Qu’entend-t-on par déchets au juste ?

J-P. Petit : « Actuellement cela représente en France 80.000 mètres cubes. Les déchets les moins actifs ont été mis dans de simples bidons d’acier. Pendant longtemps les Français, et surtout les Anglais, s’étaient contentés de balancer des dizaines de milliers de bidons de ce type dans la Manche. Avec le temps, ceux-ci, en rouillant, se sont percés. Ils constituent aujourd’hui des habitats-refuges pour des poissons qui servent de relais pour disséminer ces substances radioactives dans l’ensemble de la chaîne alimentaire. »

LVdlR : Sur l’ensemble de la planète.

J-P. Petit : « Bien sûr. Les poissons sont par nature d’humeur vagabonde, à une échelle planétaire. Ainsi, la radioactivité déversée continûment dans le Pacifique sur la côte de Fukushima se retrouvera à terme immanquablement dans les assiettes de tous les consommateurs de poissons du monde entier. »

LVdlR : Qu’y a-t-il dans ces bidons cloués en Manche ?

J-P. Petit : « Un peu n’importe quoi. Aucun inventaire des contenus n’est disponible. Mais il y a beaucoup de matières plastiques et on verra plus loin que cela a son importance quand ces bidons sont stockés dans des espaces confinés. Les déchets les plus dangereux sont mélangés à du verre. On les concasse, puis on les carbonise en les passant dans un four chauffé par des résistances. Ce qui dégringole alors contient beaucoup de débris métalliques qui sont les restes de coeurs de réacteurs : de l’uranium 238, de l’uranium 235, du plutonium produit pendant le fonctionnement, des déchets à vie longue en tous genres, le tout étant mélangé à des débris de verre. Cela permet alors un chauffage par induction mêlant ces fragments à des débris de verre qui sont au passage fondus. Emergent de cela des cylindres de verre où ces déchets sont emprisonnés. Ces cylindres de verre sont alors inserrés dans des capsules en acier inoxydable, munies d’une tête permettant leur saisie et leur manipulation robotisée. »

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Le mélange des déchets avec du verre © Photo fournie par Jean-Pierre Petit

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Cylindre en inox contenant les déchets, mélangés à du verre. Chacun de ces« colis»contient 11 kilos de déchets hautement radioactifs © Photo fournie par Jean-Pierre Petit

LVdlR : Comment manipule-t-on ces « colis » ?

J-P. Petit : « Il est exclu de s’en approcher, cela serait la mort assurée. A un mètre, la dose est de plusieurs Sieverts par heure. Une dose d’un Sievert est considérée comme mortelle. Leur transport requiert donc l’utilisation de containers blindés contenant de 20 à 28 de ces colis élémentaires et pesant chacun 400 tonnes. Il est prévu de loger 34.000 de ces objets, pudiquement baptisés “colis” dans le site souterrain de Bure.

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Ici, le chargement d’un container-type blindé dans un wagon Castor. Noter les orifices de ventilation dont les wagons sont dotés © Photo fournie par Jean-Pierre Petit

Les plus gros containers construits sur le même principe, sont capables d’héberger les éléments combustibles longilignes issus des réacteurs, d’une longueur de six mètres. Deux ensembles de tenons permettent indifféremment de les amener en position verticale ou de les coucher sur un berceau. Ci-après les containers que les Japonais utiliseront pour loger les éléments combustibles extraits de la piscine du réacteur numéro quatre et pour les transporter. »

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Transport d’un container blindé (Japon) © Photo fournie par Jean-Pierre Petit

LVdlR : Et ce sont ces containers qui seront stockés en sous-sol ?

J-P. Petit : « Non, seulement leurs contenus, ce qui requiert une manipulation entièrement robotisée, en sous sol.»

LVdlR : Comment le stockage final est-il effectué ?

J-P. Petit : « De différents manières. Les déchets dits de moyenne activité seront stockés dans des bidons métalliques eux mêmes logés dans des « boites » faites de béton.

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Projet CIGEO : Elements transportés au fond sur des« clarkes» et posés dans des galeries (déchets de moyenne activité) © Photo fournie par Jean-Pierre Petit

Les éléments de haute activité et à vie longue sont enfilés par des robots dans des alvéoles, creusées dans l’argile, d’une section circulaire de 60 cm de diamètre (adaptée à la taille de ces « colis ») et de 40 mètres de long, manchonnées par un fin tube d’acier inoxydable. »

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L’élément de haute activité, prêt à être enfilé, poussé dans une alvéole. © Photo fournie par Jean-Pierre Petit

LVdlR : Leur confinement doit être assuré pendant combien de temps ?

J-P. Petit : « 150 000 ans (…). »

LVdlR : 6 000 générations humaines….

J-P. Petit : « Eh oui. Ce temps est incommensurablement plus long que la simple durée de vie des emballages ou du manchonnage métallique tapissant les alvéoles (quelques décennies, du fait de la corrosion) et même du béton, dont on ne saurait espérer une tenue atteignant seulement un siècle. »

LVdlR : Il reste l’argile environnante. Quelle garantie a-t-on que le stockage dans ce matériau se révélera sûr à long terme ?

J-P. Petit : « L’assurance est fournie par les experts. Les mêmes qui avaient dit, lorsque les Allemands avaient envisagé de stocker des déchets dans une mine de sel, celle de Asse, que cette formule garantissait une sûreté absolue, « à l’échelle de temps géologiques ». En France, ce projet d’enfouissement est la suite logique d’une loi que le député du Nord Pas de Calais Christian Bataille a fait passer (1991-2006). Celui-ci approuve sans réserve les conclusions positives des experts à propos de l’enfouissement à Bure, comme il avait approuvé également sans réserve, quelques années plus tôt, le projet d’enfouissement allemand de Asse, toujours sur la base de conclusions d’experts. Bataille a ce qu’on pourrait appeler « le complexe du hamster » : il aime enfouir. »

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Le député du Nord Pas de Calais Christian Bataille en 2011 aux assises de l’Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques, sur le thème « l’Avenir du Nucléaire français après Fukushima », auditionnant les « partenaires » du nucléaire : AREVA, EDF, le CEA, le CNRS. Opposants : absents © Photo fournie par Jean-Pierre Petit

LVdlR : Et au résultat ?

J-P. Petit : « A Asse, en Allemagne, les experts géologues ont tablé sur la stabilité d’une masse de sel homogène. Ils ont simplement oublié que dans une mine, la moitié du volume est représenté par les galeries qu’on y a ménagé. »

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Localisation du site de stockage de Asse, en Allemagne © Photo fournie par Jean-Pierre Petit

LVdlR : Et alors ?

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Disposition des galeries dans la mine de sel d’Asse, en Allemagne © Photo fournie par Jean-Pierre Petit

J-P. Petit : « Dans les années 60, on a enfoui 126 000 bidons, à 700 mètres de profondeur.

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L’opération de stockage à Asse © Photo fournie par Jean-Pierre Petit

Tout a bougé en quelques décennies. Des fissurations sont apparues. L’eau issue des nappes phréatiques environnantes a envahi la mine. Le sel est « hygroscopique » : il absorbe l’eau. Les experts avaient pensé dans ces conditions qu’il se comporterait comme une «barrière de confinement idéale ». Hélas ça n’a pas été le cas.

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Infiltration d’eau dans la mine d’Asse © Photo fournie par Jean-Pierre Petit

Il a suffi de quelques décennies pour que l’opération vire au cauchemar. Dans certaines parties de la mine le mouvement est de 10 centimètres par an ! Alors imaginez cela sur des milliers d’années, des dizaines de milliers d’années. Fantastique cadeau pour les 6.000 générations humaines à venir. De l’eau qui pénètre dans une mine peut également en ressortir, chargée de produits radioactifs et aller se balader n’importe où en propageant les déchets radioactifs dans les systèmes phréatiques et par delà dans toutes les chaines alimentaires, de manière totalement insoluble. »

LVdlR : Après s’en être pris aux océans, l’homme pourrait polluer la croûte terrestre. Tout un programme…

J-P. Petit :  « A Asse, l’eau s’est infiltrée et a noyé les dizaines de milliers de bidons entreposés, devenus irrécupérables. »

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© Photo fournie par Jean-Pierre Petit

LVdlR : Quel est l’avenir de ce site de stockage d’Asse ?

J-P. Petit : « Il faudrait récupérer les 126.000 bidons qu’on y a entreposé. Le coût serait alors énorme. Mais il faudra le faire avant que les bidons ne rouillent, ne relâchent leurs contenus et que ceci vienne à polluer toutes les eaux souterraines de la région. »

LVdlR : Les Allemands ont-ils trouvé une autre solution pour leurs déchets ?

J-P. Petit : « Une autre mine de sel, à Gorlaben. L’opération n’a pas encore démarré et les habitants des lieux s’y opposent déjà. »

LVdlR : Mais, les Allemands ont en principe abandonné l’idée de produire leur électricité à l’aide du nucléaire ?

J-P. Petit : «  Le relais avec des énergies renouvables est apparu trop long pour que leur économie n’en souffre pas. Ils ne construiront pas de nouvelles centrales, mais prolongeront la vie des installations existantes. Ce qui signifie qu’ils continueront à produire des déchets, dans des conditions de dangerosité qui ne feront que croître au fil du temps. »

http://french.ruvr.ru/2014_02_17/Jean-Pierre-Petit-les-dechets-nucleaires-bombe-a-retardement-planetaire-Partie-1-1359/

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 13 mars, 2014 |Pas de commentaires »

NIGER: PLUSIEURS CENTAINES DE PERSONNES MANIFESTENT CONTRE AREVA ET S’INTERROGENT SUR LA SINCERITE DU GOUVERNEMENT FRANCAIS. AREVA DEGAGE ! (AFP)

Niger:

AAAAAAAAA

Plusieurs centaines de manifestants

contre AREVA

s’interrogent sur la sincérité

du gouvernement français.

AREVA, dégage !

NIAMEY – Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, jeudi 6 février 2014, à Niamey contre le géant du nucléaire français AREVA, accusé d’extraire de l’uranium dans le nord du Niger au mépris des lois nationales, dans un contexte tendu de renégociation de contrats d’exploitation de ce minerai.

Nombre d’entre elles se sont interrogées sur la sincérité du gouvernement français, qui via son ministre délégué au Développement, Pascal Canfin, a appuyé les demandes nigériennes, qualifiées de légitimes.

AREVA, propriété à 80% de l’Etat français, et le gouvernement nigérien négocient depuis des mois le renouvellement des contrats de deux mines d’uranium, la Somaïr et la Cominak, qui sont arrivés à leur terme fin décembre 2013.

Les discussions achoppent sur la volonté du géant du nucléaire français d’accepter une loi minière votée en 2006, qui ferait croître la taxation sur le minerai extrait de 5,5 à 12% et mettrait un terme à certaines exonérations fiscales, selon Niamey.

Dire que c’est légitime, c’est un discours et il (le gouvernement français) ne peut pas politiquement dire autre chose, a commenté Moussa Tchangari, le président de l’ONG Alternative Espace Citoyen.

Même AREVA peut dire « Oui c’est légitime » et en même temps dire « mais on ne peut pas vous donner ce que vous demandez », a-t-il ajouté.

Adamou Yacouba, un reggae-man nigérien populaire, a qualifié le discours de M. Canfin de scénario monté de toutes pièces par la France pour jouer avec la conscience des Nigériens.

Il faut être dans la science-fiction pour croire que la France va lâcher sa propre société, a-t-il remarqué. Le général De Gaulle n’a-t-il pas dit que « la France n’a pas d’amis mais des intérêts ? » 

Boubacar Maïna Kartey, le président de l’Association des Juristes du Niger, a de son côté vu un véritable signe d’espoir, un encouragement dans le fait que ce débat se soit invité au Parlement français.

AREVA dégage !

AREVA NIGER

Le ministre du Développement a reconnu que le Niger est dans une mauvaise posture et qu’AREVA doit faire un peu plus d’efforts, a-t-il poursuivi.

Le Niger, quatrième producteur d’uranium mondial, pointe année après année en dernière position en termes d’indice de développement humain, selon l’ONU.

Ce pays, l’un des plus pauvres du monde, manque cruellement de ressources pour financer son développement.

« C’est au gouvernement du Niger de saisir au bond ce que vient de dire le ministre français pour écouter les cris et le sursaut du peuple nigérien », a estimé Amadou Ali, un député de l’opposition, qui ne doute pas de la sincérité de Pascal Canfin.

Comme la plupart des protestataires présents au meeting, M. Ali portait un foulard jaune autour du cou. D’autres avaient attaché des morceaux de tissu jaune à leur tête.

Jaune, c’est la couleur du yellow cake, la poudre d’uranium extraite dans les mines d’AREVA dans le nord du Niger puis enrichie en France, a expliqué à l’AFP un des manifestants.

Des slogans hostiles à AREVA ou à la France ont malgré tout été scandés : « A bas AREVA!, AREVA dégage!, Non à la France ! »

Sur des pancartes et banderoles on pouvait également lire:

« La jeunesse réveille-toi, La souveraineté du Niger ne se négocie pas ou encore Code minier 2006 ou rien ! »

Le 25 janvier 2014, une marche contre AREVA avait déjà été interdite par les autorités de Niamey. Les organisateurs avaient choisi d’annuler le rassemblement qui devait ensuite se tenir.

(©AFP / 06 février 2014 15h17)

Condamné à la demande

d’AREVA,

l’Observatoire du Nucléaire

fait appel de ce jugement

mettant gravement en cause

le droit de dénoncer

les méfaits

du lobby nucléaire

justice-nucleaire

 

Justice:

Le poids de l’atome…

(L’Observatoire du Nucléaire)

Vendredi 7 février 2014, malgré les preuves accablantes rendues publiques par l’Observatoire du Nucléaire (cf http://www.observatoire-du-nucleaire.org ), la 17ème chambre correctionnelle du Tribunal de Paris a jugé utile de condamner (à plusieurs milliers d’euros de pénalités financières, détails sous peu) pour « diffamation » cette association à la demande pressante de la multinationale radioactive AREVA.

Il est édifiant de constater que ce n’est pas seulement la Justice mais la quasi-totalité de la société française, les principaux partis politiques et la plupart des « grands » médias en tête, qui détourne consciencieusement les yeux pour profiter du pillage de l’uranium du Niger, AREVA n’était finalement que l’exécutant du sale boulot.

La France est trop heureuse de pouvoir alimenter ses réacteurs nucléaires en s’accaparant à un prix dérisoire l’uranium du Niger : ce sont probablement des centaines de milliards d’euros qui devraient être remboursés au Niger, surtout si l’on tient compte des graves atteintes à l’environnement (contaminations, assèchement de la nappe phréatique) et à la santé publique (cancers multiples, déplacement des populations autochtones, etc).

Le parti prétendument « écologiste » EELV, par l’intermédiaire des ses deux ministres et par le silence complice de ses groupes parlementaires, est directement le complice d’AREVA et du lobby nucléaire. Interpellé sur France-Inter, le ministre du « Développement », Pascal Canfin, a carrément pris fait et cause pour AREVA (matinale du 21 janvier 2013, http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=545845 )

La CGT-énergie, pour sa part, bafoue allègrement toutes les valeurs syndicales et altermondialistes en soutenant le pillage du Niger au profit de l’industrie nucléaire… et de ses lucratifs comités d’entreprises mis en coupe réglée par ce syndicat aux méthodes plus que curieuses.

Les médias dominants ont une responsabilité écrasante puisqu’ils entretiennent en particulier le mythe de la supposée « indépendance énergétique apportée par le nucléaire » alors que 100% du combustible est importé (pillage du Niger, compromission avec les dictateurs d’Asie centrale, etc).

Pour ce qui est de la fameuse affaire du « don d’AREVA » jugée ce jour, il convient de rappeler que personne n’aurait entendu parler de ce véritable scandale d’Etat sans l’engagement courageux de l’Observatoire du Nucléaire. Ce versement de 35 millions d’euros, fait fin 2012 par AREVA au budget du Niger dans des conditions controversées, et préaffecté à l’achat d’un avion pour le Président du Niger (un ancien cadre d’AREVA !), illustre parfaitement le mépris de la France nucléaire pour le peuple du Niger.

Il convient aussi de rappeler qu’AREVA a modifié à plusieurs reprises sa version des faits, niant d’abord le versement (cf AFP 12/12/2012, http://bit.ly/1fNXSUg ), avant de le reconnaître (AFP 14/01/2013, http://bit.ly/1eEzLHk ) puis de le « justifier » par une nouvelle version tenant compte de l’actualité (guerre au Mali, AFP 9 mars 2013, http://bit.ly/1jk54uE).

Seules les personnes les plus naïves peuvent croire que ce nauséabond « don d’AREVA » – finalement jamais versé suite aux révélations de l’Observatoire du Nucléaire – visait à aider la population du Niger, l’une des plus pauvre du monde alors qu’AREVA fait un juteux business avec l’uranium de ce pays.

Chacun comprend immédiatement que ce versement avait pour seul but d’amadouer les dirigeants du Niger qui tentent actuellement mollement – le président Issouffou ayant besoin d’AREVA pour assurer sa réélection en 2017, comme démontré par un document confidentiel publié par l’Observatoire du Nucléaire,  http://bit.ly/1aD1lW3 

- d’obtenir une augmentation du dérisoire prix payé par AREVA pour l’uranium extrait. C’est en ce sens que l’Observatoire du Nucléaire a parlé de « méthode relevant de la corruption, au moins moralement si ce n’est pas juridiquement« .

L’Observatoire du Nucléaire a décidé de faire appel de ce jugement affligeant mettant gravement en cause la liberté d’expression et le droit de contester les méfaits des entreprises du lobby nucléaire.

http://observ.nucleaire.free.fr/obs-fait-appel-don-areva.htm

Le Niger destinait bien le “don” d’AREVA

à l’achat d’un nouvel avion présidentiel

(21/12/2013 / http://www.lesinrocks.com)
NIGER: PLUSIEURS CENTAINES DE PERSONNES MANIFESTENT CONTRE AREVA ET S'INTERROGENT SUR LA SINCERITE DU GOUVERNEMENT FRANCAIS. AREVA DEGAGE ! (AFP) dans REFLEXIONS PERSONNELLES avion-tt-width-604-height-399
(Reuters/Adnan Abidi)

Contrairement aux déclarations de l’entreprise nucléaire, une partie de son “don” de 35 millions d’euros à l’Etat du Niger était bien destinée à acheter un nouvel avion au président du Niger. Si AREVA a pris le risque de taire ce choix du gouvernement nigérien, c’est essentiellement pour éviter de rendre publique une seconde information gênante : cette promesse de don compensait un retard dans l’exploitation de la mine d’uranium d’Imouraren, la seconde plus grande du monde. 

Enquête

AREVA, numéro un mondial du nucléaire civil, a longtemps souhaité cacher une information de taille. L’exploitation au Niger de la mine d’uranium géante d’Imouraren ne cesse d’accumuler du retard. Prévue un temps pour 2014, puis 2016, son ouverture pourrait être renvoyée à 2019 ou 2020, comme croit le savoir Libération.

AREVA aurait donc travesti la vérité par deux fois en 2013 autour de ce sujet. D’abord sur les raisons d’un “don” de 35 millions d’euros promis à l’Etat du Niger et ensuite sur sa destination. Contrairement aux déclarations de l’entreprise nucléaire, une partie de la somme promise a bien été officiellement affectée par les autorités nigériennes, pendant près d’un an, au remplacement de l’avion du président du Niger, Mahamadou Issouffou.

Un retard gênant

Si AREVA a pris le risque de nier cette information jusqu’à aujourd’hui, c’est pour éviter de mettre sur la place publique une autre information gênante : ce don compensait l’annonce confidentielle d’un second retard dans l’exploitation des mines d’uranium du site d’Imouraren. Située à l’ouest du Niger, elle est riche en uranium, l’élément utilisé comme combustible pour faire tourner les centrales nucléaires afin de produire de l’électricité.

Le 11 décembre 2012, le militant écolo Stéphane Lhomme a publié un article sur le site de l’Observatoire du Nucléaire, association dont il est le directeur.

Son papier s’intitule “Nucléaire/Corruption : Areva offre un avion au Président du Niger” et lui vaut d’être assigné en diffamation par AREVA. L’audience s’est terminée le vendredi 20 décembre 2013 à 17h. Évoquant un “cas limite”, le procureur a tout de même demandé la condamnation de Stéphane Lhomme. Le verdict est attendu pour le 7 février 2014.

Connu pour avoir déjà eu quelques soucis en publiant un document “secret-défense” sur la sécurité des EPR en 2003, Stéphane Lhomme dénonce cette fois “une manœuvre de corruption, probablement sur le plan légal et assurément sur le plan moral“. Selon lui, AREVA “entend ainsi perpétuer sa mainmise sur les réserves d’uranium du Niger“. Une semaine après ces affirmations, AREVA déposait sa plainte. La justice doit désormais trancher pour savoir si, comme nous l’affirme l’entreprise nucléaire, “le raccourci qui consiste à dire qu’AREVA a offert un avion au président du Niger est mensonger” ou non.

“Cette histoire d’avion, c’était public”

En janvier 2013, AREVA finit par reconnaître l’existence de la promesse d’un “don” de 35 millions d’euros à destination du Niger. En mars, la direction de l’entreprise se fait plus précise et annonce que cet argent sera destiné à sécuriser les sites d’uranium :

“C’est simplement un geste pour soutenir l’effort qui est fait au niveau de l’Etat du Niger pour protéger les activités, les biens et les personnes qui sont liés à nos activités”, explique un dirigeant d’AREVA à la télévision nigérienne.

L’argument semble alors crédible. Au nord du Sahel, AREVA doit faire face à des groupes djihadistes. D’ailleurs, les quatre otages français enlevés au Niger en 2010, quatre employés d’AREVA, sont toujours en captivité à ce moment là*.

Pourtant AREVA omet de dire la vérité. Le groupe savait déjà que le Niger destinait une partie de ce don à l’achat d’un avion :

“A l’époque, AREVA avait tenté de démentir cette information, surtout à la suite des réactions qu’elle a suscitées en France, se rappelle le Nigérien Moussa Tchangari, secrétaire général de l’association Alternatives Espaces Citoyens. Mais, au Niger, cette histoire d’avion qu’AREVA devait payer au président n’était pas quelque chose de caché, c’était public.”

En effet, le 4 décembre 2012, Gilles Baillet, ministre des Finances du Niger, intervient devant l’Assemblée Nationale pour opérer un “rajout budgétaire” inattendu pour l’année 2013. Son intervention, bien qu’alambiquée, fait le lien entre le don d’AREVA et son affectation à l’achat d’un avion présidentiel :

“AREVA a promis un don – ce n’est pas un prêt et ce n’est lié à aucune dépense. AREVA n’a pas dit : ‘je vous donne X pour couvrir telle dépense’. (…) Il y a déjà une première inscription pour l’avion présidentiel dans le budget 2013.” (écouter ici l’enregistrement rendu public cette semaine par l’Observatoire du Nucléaire.)

L’opinion nationale choquée

A l’époque des faits, le député nigérien Bakari Seidou, président du groupe Lumana, était dans la majorité présidentielle. Il en parle d’autant plus volontiers qu’il a voté en faveur de cette modification budgétaire de dernière minute. Il se souvient néanmoins que “ce qui a choqué les gens, c’est que cet appui budgétaire soit justement dirigé pour l’avion. Normalement, un tel appui doit entrer directement dans le Trésor National“, nous précise-t-il.

Un second député nigérien, Tidjani Abdoulkadri, alors membre de l’opposition, et actuellement président du groupe parlementaire Alliance pour la Réconciliation Nationale (ARN), s’étonne aussi à l’époque de ce choix.

“Que l’on annonce qu’une compagnie commerciale va acheter un avion pour le président de la République a fait s’interroger l’ensemble de l’opinion nationale sur le rôle d’AREVA, explique-t-il. C’est vrai que l’avion présidentiel a un certain âge, mais il y avait d’autres priorités dans des secteurs stratégiques, comme l’éducation par exemple.”

Le ministre des Finances a même pris le soin de détailler l’affectation du don d’AREVA dans une lettre (voir ci-dessous) adressée au président de la commission des finances de l’Assemblée nationale.

Lettre du ministre des Finances au sujet du don d’Areva

Jointe au dossier judiciaire par Stéphane Lhomme et publiée par ce dernier sur le site de l’Observatoire du Nucléaire il y a cinq jours, nous l’avons montré à AREVA.

Le géant du nucléaire n’en conteste pas l’authenticité. Néanmoins, l’industriel français nous rappelle que “la construction du budget de l’Etat du Niger relève des seules autorités de ce pays“. Il sous-entend désormais que son partenaire nigérien n’en a un peu fait qu’à sa tête :

“Du reste, le protocole d’accord (autour du don) n’a pas été formalisé, car certaines conditions prévues n’ont pas été respectées. Il n’y a donc pas eu de versement de l’aide exceptionnelle à ce jour.”

Une question demeure, alors que le débat sur la restauration future de l’avion présidentiel s’emballe dans l’opinion publique nigérienne depuis le mois de décembre, pourquoi AREVA avait-elle continué jusqu’ici à fournir à la presse française une toute autre explication ?

Second secret de Polichinelle

Olivier Wantz est le directeur général adjoint chargé de l’activité minière d’AREVA, qu’il a rejoint en 2005. 53 ans, les cheveux quasiment déjà blancs, cet ancien cadre de Siemens connu pour son sérieux et son engagement s’est rendu à la télévision nigérienne le 8 mars 2013. Interrogé sur les raisons d’une telle promesse de don de la part d’AREVA au Niger, il maintient alors :

“Nous avons effectivement consenti à soutenir cet effort à concurrence de 35 millions d’euros. Ce n’est ni en relation avec un retard de la mine d’Imouraren, ni une obligation contractuelle.”

La mine à ciel ouvert d’Imouraren est un sujet de discorde. Elle appartient à AREVA, qui ne cesse d’en repousser l’exploitation depuis le début du chantier en 2009. Ce retard, pour celle qu’AREVA considère comme ”la plus grande mine d’uranium d’Afrique, et la deuxième plus grande du monde”, implique un gros manque à gagner pour l’Etat du Niger.

Réunion confidentielle

AREVA se défend toutefois d’avoir proposé une compensation au gouvernement nigérien pour se faire “pardonner” du retard dans son exploitation. Or l’homme d’AREVA qui l’affirme en mars 2013 à la télévision nigérienne est précisément celui qui a participé, le 9 novembre 2012 à Paris, à une réunion confidentielle concernant “le planning d’exécution du Projet Imouraren”. Olivier Wantz, accompagné de deux autres hauts représentants d’AREVA, a reçu à Paris Massaoudou Hassoumi, le directeur de Cabinet de la présidence de la République du Niger.

Malgré les précautions prises par les deux parties pour que le compte-rendu de ce meeting reste confidentiel, l’Observatoire du Nucléaire arrive à mettre la main dessus, et le rend public le 14 janvier 2013. Ce document, l’avocate d’AREVA Claudia Chemarin “n’en conteste pas non plus l’authenticité“. Voici ce que l’on peut y relever :

Prenant en compte le manque à gagner généré par le report probable du projet Imouranen au-delà de fin 2014, AREVA s’engage à soutenir financièrement l’Etat du Niger en mettant à disposition la somme de 35 millions d’euros sous la forme de paiements successifs (de 16 millions d’euros en 2013, 10 millions d’euros en 2014, et 9 millions d’euros en 2015. Il est entendu que cet effort est exceptionnel.”

Compte-rendu de la réunion confidentielle d’AREVA

Au bas de la page, on retrouve la signature courbée d’Olivier Wantz. Le même qui affirmera pourtant quatre mois plus tard que “ce don n’est pas en relation avec le retard de la mine d’Imouraren”.

Un choix d’autant plus étrange que la veille de la parution du compte-rendu de cette réunion par l’Observatoire du Nucléaire, son participant nigérien, Hassoumi Massaoudou, avait bien, le 13 janvier 2013, confirmé à l’AFP avoir reçu une promesse de don d’argent pour cette raison précise. “Cet argent est destiné à compenser une année de retard qu’accusera l’exploitation de la mine entre 2014 et 2015″, avait-il dit sans détour.

AREVA n’était jamais revenu sur ses propos : le groupe industriel français maintenait que l’argent promis à l’Etat du Niger était destiné à sécuriser ses mines d’uranium. Aujourd’hui, un employé du groupe concède simplement que le renforcement de “la sécurité des activités minières d’AREVA dans le pays avait notamment eu un impact sur le projet Imouraren“.

Un don finalement annulé

Toujours est-il que le Niger n’a toujours pas vu la couleur du premier versement pourtant prévu pour cette année. Du côté du Niger, le gouvernement ne veut plus entendre parler d’avion présidentiel. “Il y a eu beaucoup de fausses rumeurs dans la presse. Moi, je n’ai pas vu d’avion, il n’y a aucun nouvel avion”, insiste un chargé de mission à la présidence du Niger.

Le gouvernement a d’ailleurs décidé de faire marche arrière et de désinscrire l’argent d’AREVA de son budget 2013 : “Le don AREVA a été annulé cette année au moment du vote de la loi des finances rectificatives, il y a un mois ou deux. Parce que ça a fait du bruit et que tout le monde en parlait”, résume Moussa Tchangari, secrétaire général de l’association nigérienne Alternatives Espaces Citoyens.

Reste aujourd’hui une certitude, les relations entre AREVA et le Niger ne sont pas au beau fixe. Il y a deux jours, les deux parties ont indiqué qu’elles ne s’entendraient pas, comme elles l’avaient initialement prévu, pour renouveler leur accord sur l’exploitation des mines d’uranium au Niger avant le 31 décembre 2013. Les discussions devraient se prolonger encore quelques mois. Entraineront-elles une nouvelle promesse de don ?

Geoffrey Le Guilcher et Marie Turcan

* Les quatre otages, Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, ont été libérés le 29 octobre 2013 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)

http://www.lesinrocks.com/2013/12/21/actualite/niger-don-areva-achat-nouvel-avion-presidentiel-11454659/

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 10 février, 2014 |Pas de commentaires »

EXCEPTIONNEL: RAPPORTS MILITAIRES SUR LES ARMES A L’URANIUM « APPAUVRI » (Coalition belge / Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr)

Exceptionnel:

EXCEPTIONNEL: RAPPORTS MILITAIRES SUR LES ARMES A L'URANIUM

Rapports militaires

sur les armes

à l’ uranium « appauvri »

(Coalition Belge / août 2006 / Thierry LAMIREAU)

Le document ci-dessous est à rajouter au lourd dossier sur les armes à l’uranium « appauvri ».

L’intérêt est qu’il est composé de plusieurs origines et sources militaires et qu’il confirme, à nouveau, ce que j’ai toujours dit:

Les armes à l’uranium « appauvri » sont l’expression même d’un CRIME CONTRE L’HUMANITE !

Pollutions chimiques et radioactives pour l’éternité (4,5 milliards d’années) des eaux, des sols, de l’air et de l’ADN des populations autochtones, augmentation de la morbidité et de la mortalité…

TOUS les occidentaux utilisent ces armes…dont la France bien évidemment !

A peu près cinquante  pays possèdent ces armes machiavéliques.

TOUS les pays utilisateurs de ces armes indiquent une « non dangerosité et une non utilisation » de ces produits militaires !

Le MENSONGE et la MANIPULATION ont encore de beaux jours pour étouffer la vérité !

Thierry LAMIREAU

lesoufflecestmavie.unblog.fr

fichier pdf RAPPORTS MILITAIRES SUR L’URANIUM APPAUVRI

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 6 novembre, 2013 |Pas de commentaires »

MINE D’URANIUM AU NIGER: AREVA GAGNE EN APPEL CONTRE LA FAMILLE D’UN EX-SALARIE DECEDE D’UN CANCER…UN BEAU SCANDALE LIE TRES PROBABLEMENT A LA LIBERATION DES OTAGES DE AREVA! (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr)

Mine d’uranium au Niger:

MINE D'URANIUM AU NIGER: AREVA GAGNE EN APPEL CONTRE LA FAMILLE D'UN EX-SALARIE DECEDE D'UN CANCER...UN BEAU SCANDALE LIE TRES PROBABLEMENT A LA LIBERATION DES OTAGES DE AREVA! (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr) dans REFLEXIONS PERSONNELLES aaaaaaaa3bbbbbbbb2 AREVA dans REFLEXIONS PERSONNELLES

AREVA gagne en appel contre la famille

d’un ex-salarié

décédé d’un cancer

Le géant du nucléaire AREVA a gagné en appel contre la famille d’un ancien salarié d’une de ses mines d’uranium au Niger, mort d’un cancer du poumon, qui l’avait fait condamner l’an dernier pour faute inexcusable, rapporte l’AFP.

La Cour d’Appel de Paris a estimé que AREVA, titulaire de la concession du gisement minier, ne pouvait être tenu responsable en tant qu’employeur, mais que seule la société nigérienne COMINAK, qui exploite le site et avec laquelle le salarié avait signé son contrat de travail, pouvait éventuellement être attaquée, explique l’agence de presse qui a pu consulter la décision de justice.

La Cour a considéré que COMINAK ne peut pas être considéré juridiquement comme une filiale d’AREVA, car l’entreprise française n’en détient que 34%.

Interrogée par l’AFP, Peggy Venel, la fille de la victime, a déclaré que « l’arrêt de la Cour d’Appel ne la surprend pas. C’est un groupe inattaquable, même la meilleure volonté du monde ne suffit pas pour faire face aux géants du nucléaire ».

Son père, Serge Venel est mort en 2009, à 59 ans, après avoir travaillé pendant 6 ans, au début des années 1980, dans une mine d’uranium à Akokan (nord-ouest du Niger), présentée par AREVA comme la plus grande mine souterraine d’uranium au monde. Son cancer a été causé par l’inhalation de poussières d’uranium et de cobalt, selon un certificat médical, et a été reconnu maladie professionnelle par la Sécurité Sociale.

Un beau SCANDALE de plus dans le domaine de la Santé Publique, une belle hypocrisie puisque AREVA est titulaire de la concession du gisement minier et signe avec le président du NIGER les contrats d’exploitation !

C’est, une nouvelle fois, une histoire « cousue de fil blanc ».

La maladie a été reconnue par la Sécurité Sociale mais AREVA n’a rien à voir avec cela…pour sûr ARTHUR !

Comme dit la fille de Monsieur Serge Venel, AREVA gagne toujours ses procès…à croire que la justice est aveugle voire plus grave…COMPLICE !

Et puis, ce mercredi 30 octobre 2013, des otages de AREVA et de VINCI viennent d’être libérés…grâce, paraît-il, au Président du NIGER…et à quelques 20 millions d’euros donnés (très probablement par AREVA !) aux ravisseurs (malgré le MENSONGE de Hollande et de Fabius qui nient), alors…on préfère SACRIFIER un petit employé de COMINAK / AREVA pour les « intérêts supérieurs » de l’Etat français !

Non, le COLONIALISME n’est pas mort !

Thierry LAMIREAU

Réalisateur du film « URANIUM EN LIMOUSIN »

lesoufflecestmavie.unblog.fr

RETOUR SUR INFO:

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2013/01/14/nucleaire-comment-areva-laisse-mourir-ses-travailleurs-au-niger-emmanuel-haddad-bastamag-net/

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 30 octobre, 2013 |Pas de commentaires »

NUCLEAIRE: ACCORD DE PARTENARIAT ENTRE AREVA, MON-ATOM et MITSUBISHI POUR L’EXPLOITATION DE DEUX GISEMENTS D’URANIUM…FABIUS EST CONTENT…CE SERA LA POLLUTION ET LA DESTRUCTION CERTAINES DES EAUX, DES SOLS ET DE L’AIR DE LA MONGOLIE. MERCI HOLLANDE, MERCI FABIUS, MERCI AREVA ! (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr)

Nucléaire:

Accord de partenariat

entre

AREVA, MON-ATOM

(Mongolie) et MITSUBISHI

Des pollutions MAJEURES

des eaux, des sols et de l’air assurées.

Une augmentation

IMPORTANTE

de la MORBIDITE

et de la MORTALITE.

Merci HOLLANDE, FABIUS

et AREVA !

(Thierry LAMIREAU)

NUCLEAIRE: ACCORD DE PARTENARIAT ENTRE AREVA, MON-ATOM et MITSUBISHI POUR L'EXPLOITATION DE DEUX GISEMENTS D'URANIUM...FABIUS EST CONTENT...CE SERA LA POLLUTION ET LA DESTRUCTION CERTAINES DES EAUX, DES SOLS ET DE L'AIR DE LA MONGOLIE. MERCI HOLLANDE, MERCI FABIUS, MERCI AREVA ! (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr) dans REFLEXIONS PERSONNELLES ancienne-mine-duranium-de-bellezane-haute-vienne-remplie-de-boues-hautement-radioactives-et-chimiques

(Photo: Ancienne mine d’uranium remplie de boues hautement radioactives et chimiques. Commune de BESSINES-SUR-GARTEMPE / Haute-Vienne / FRANCE)

-Auteur du cliché: Thierry LAMIREAU-

OULAN-BATOR – Le groupe nucléaire français AREVA a signé, samedi 26 octobre 2013 à Oulan Bator, un accord de partenariat stratégique avec le mongol MON-ATOM et le japonais MITSUBISHI CORPORATION pour l’exploitation de deux gisements d’uranium dans le sud-est de la Mongolie, a constaté l’AFP.

Les deux gisements sont situés dans le désert de Gobi, a-t-on précisé de source diplomatique française, ajoutant qu’il s’agissait d’un partenariat à égalité, un tiers pour chaque partie.

L’accord a été signé par les PDG des trois groupes d’énergie nucléaire, en présence des ministres français et mongol des Affaires étrangères, Laurent Fabius et Luvsanvandan Bold.

Pour développer ses activités minières en Mongolie, AREVA a annoncé dans un communiqué la création d’une coentreprise baptisée AREVA MINES LLC, détenue à 66% par AREVA et à 34% par la société publique nucléaire mongole MON-ATOM.

Cette coopération tripartite va permettre de développer le secteur de l’uranium en Mongolie et de poursuivre la diversification géographique des activités minières d’AREVA, a affirmé son PDG Luc Oursel, cité dans le communiqué.

Le patron, dont le groupe est présent depuis 1997 dans ce pays, faisait partie d’une délégation d’hommes d’affaires français accompagnant le chef de la diplomatie française, en visite depuis vendredi en Mongolie.

M. Bold a souligné que la nouvelle coopération qui s’engage dans le domaine nucléaire est un pas important et s’est dit certain que le principe de sécurité et de respect de la nation mongole sera respecté.

Des groupes antinucléaires mongols avaient critiqué la veille la perspective de cet accord, estimant que l’exploitation des réserves d’uranium du pays pourrait représenter un danger de contamination du sous-sol et des ressources en eaux.

Nous ne sommes pas contre la coopération avec la France (…) Nous disons simplement non au développement (des gisements) d’uranium en Mongolie, puisque c’est le meilleur moyen d’éviter toute pollution et contamination radioactives, a indiqué à l’AFP Selenge Lkhagvajav, une activiste à la tête d’un mouvement antinucléaire.

Les organisations environnementales mongoles s’étaient déjà inquiétées de l’impact pour les populations et élevages environnants de deux projets pilotes d’exploration entamés par AREVA dans le pays il y a près de trois ans.

Le ministre mongol a par ailleurs affirmé samedi que la Mongolie tenait à développer une coopération dynamique de 3e voisin avec la France.

Enclavé entre la Russie et La Chine, ce pays de trois millions d’habitants, dont le sous-sol est riche en minerais (uranium, cuivre or, charbon), cherche à diversifier ses relations politiques et économiques avec d’autres pays que ses deux puissants voisins géographiques, notamment en direction de la France, du Japon et de l’Allemagne.

Laurent Fabius a souhaité un grand succès à cette coopération entre les trois partenaires du secteur nucléaire.

La France veut avoir un partenariat exemplaire avec cette belle démocratie qu’est la Mongolie, a-t-il déclaré. Les deux ministres des Affaires étrangères avaient auparavant signé en présence de la presse plusieurs accords de coopération dans les domaines agricole, de la culture, des sports et du tourisme, ainsi qu’en matière notariale et de visas.

(©AFP / 26 octobre 2013 14h12)

COMMENTAIRE:

(Le Souffle c’est ma Vie / Thierry LAMIREAU)

Une exploitation minière de l’uranium de plus par AREVA…

Donc, des pollutions MAJEURES des eaux, des sols et de l’air assurées pour « l’éternité » (4,5 milliards d’années) si l’on considère le Radium 226 !

Et la France nous parle « d’indépendance énergétique » avec le nucléaire !…Vaste PLAISANTERIE !

AREVA détient 66 % et MON-ATOM 34 %…vous appelez cela comment vous ?…moi, une exploitation de type colonial, un vol des terres !

Comme à son habitude, AREVA va prendre la « richesse » de la gangue minérale (l’uranium) et laisser des pollutions chimiques et radioactives majeures in situ pour les populations locales ! Donc, absolument DEGUEULASSE !

Le Ministre des Affaires étrangères mongol « s’est dit certain que le principe de sécurité et de respect de la nation mongole sera respecté. »…un bel ignorant ou un beau complice de cet accord SCANDALEUX !

Laurent Fabius est content : « Il veut avoir un partenariat exemplaire avec cette belle démocratie qu’est la Mongolie. »

Fabius est comme les autres occidentaux: il exploite les richesses minières dans un pays qui n’est pas le sien et laisse la MERDE sur place aux autochtones qui vont avoir une augmentation très importante de la MORBIDITE et de la MORTALITE !

La France, le Président Hollande et toute sa suite sont des EXPLOITEURS et des CRIMINELS, rien d’autre !

Pour rappel, je vous invite à regarder

ce que COGEMA / AREVA

a laissé

comme « héritage » en LIMOUSIN:

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2013/06/05/exclusif-mines-duranium-la-propagande-a-letat-pur-par-areva-un-veritable-scandale-documents-techniques-critiques-images-exclusives-du-film-uranium-en-limousin-de-thierry-lamireauthier/

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2013/05/24/mines-duranium-en-limousin-ou-sont-donc-les-zones-radioactives-france-3-limousin-thierry-lamireau-lesoufflecestmavie-unblog-fr/

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2013/03/30/la-france-defiguree-vingt-ans-apres-entre-autres-sujets-le-limousin-radioactif-france-2-9-juillet-1995/

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2012/10/31/uranium-le-niger-juge-tres-desequilibre-son-partenariat-avec-areva-normal-areva-et-hollande-se-croient-encore-dans-les-colonies-thierry-lamireau/

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2012/09/07/areva-niger-mine-dimouraren-le-rapport-dimpact-viole-la-reglementation-nigerienne-criirad-aghirinman/

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2012/04/28/le-limousin-radioactif/

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2012/04/28/les-vaches-pondent-des-oeufs-les-poules-ont-des-dents-les-dechets-radioactifs-en-limousin-et-ailleurs-sont-sans-danger-ou-comment-redire-quelques-verites-oubliees/

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2012/04/28/le-film-uranium-en-limousin-un-lourd-passe-pour-une-region-des-traces-indelebiles-pour-le-realisateur-thierry-lamireau/

Thierry LAMIREAU

lesoufflecestmavie.unblog.fr

Réalisateur du film « URANIUM EN LIMOUSIN »

Auteur d’articles pour le GSIEN

(Groupement de Scientifiques pour l’Information sur l’Energie Nucléaire)

TRES IMPORTANT:

Amis militants anti-nucléaires du MONGOL, si par hasard ces informations arrivent sur vos ordinateurs, je suis disposé à venir chez vous pour vous présenter ce que COGEMA / AREVA a fait en FRANCE et ailleurs avec ses exploitations minières de l’uranium !

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 27 octobre, 2013 |Pas de commentaires »

MES AMIS DE FUKUSHIMA ET DU JAPON: JE PENSE A VOUS. LE MONDE EST FOU CHEZ VOUS ! HIROSHIMA, NAGASAKI, FUKUSHIMA: LA BOÎTE DE PANDORE EST OUVERTE ET SE REFERMERA SUR LE GENRE HUMAIN ! (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr)

Mes amis de FUKUSHIMA

et du JAPON:

Je pense à vous.

Le monde est FOU chez vous.

MES AMIS DE FUKUSHIMA ET DU JAPON: JE PENSE A VOUS. LE MONDE EST FOU CHEZ VOUS ! HIROSHIMA, NAGASAKI, FUKUSHIMA: LA BOÎTE DE PANDORE EST OUVERTE ET SE REFERMERA SUR LE GENRE HUMAIN ! (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr) dans REFLEXIONS PERSONNELLES fukushima2

(Thierry LAMIREAU)

Mes ami(e)s du Japon, mes pensées vont vers vous en ce moment.

Je me souviens de votre venue en LIMOUSIN en 1992 lorsque nous étions in situ en présence des pollutions des mines d’uranium. Face à ces contaminations des eaux, des sols et de l’air nous étions scandalisés.

Ces pollutions sont toujours présentes, mais au Japon ce qui se passe est  autrement plus terrible.

Et je suis tellement conscient des dangers imminents que je viens de m’acheter un compteur-GEIGER capable de mesurer et d’enregistrer tous les rayonnements ionisants.

Votre gouvernement et les industriels comme TEPCO MENTENT et MANIPULENT mais le pire est probablement à venir…

Si la piscine contenant les assemblages radioactifs perd son eau, une CATASTROPHE MAJEURE et MONDIALE se déclenchera et vous serez aux « premières loges », si je puis dire.  La TOTALITE du Japon sera lourdement contaminée…et pourtant les japonais ne quitteront pas leur pays !

https://actu.fr/societe/sante-les-effets-pas-exclus-des-nuages-atomiques_39699655.html

HIROHIMA,

NAGASAKI,

FUKUSHIMA.

Depuis les premières recherches sur le nucléaire, la boîte de

Pandore est ouverte…

et se refermera sur le genre humain !

(Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr)

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 9 octobre, 2013 |Pas de commentaires »

SYRIE, MALI, ETC…CONTRIBUTION AU DEBAT SUR L’URANIUM APPAUVRI (Rapport SUISSE /Mai 2002)

Contribution au débat

sur l’uranium « appauvri »

SYRIE, MALI, ETC...CONTRIBUTION AU DEBAT SUR L'URANIUM APPAUVRI (Rapport SUISSE /Mai 2002) dans REFLEXIONS PERSONNELLES obus-fleche-se-liberant-du-sabot

(Photo: Obus flèche à l’uranium « appauvri » se libérant de son sabot

Ministère de la Défense français)

-Sous la direction de Anne GUT et Bruno VITALE-

Un projet financé

par

la Fédération Genevoise de Coopération

et la Centrale Sanitaire Suisse Romande

 (Mai 2002)

Un rapport très intéressant et très documenté sur les désastres de l’utilisation de l’uranium « appauvri »…

et notamment dans les armes !

fichier pdf Contribution au débat sur l’uranium appauvri Rapport Suisse

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 7 septembre, 2013 |Pas de commentaires »

MESSAGE AUX JOURNALISTES.URGENT: LES ETATS -UNIS ET LA FRANCE VONT UTILISER DU CHIMIQUE ET DU RADIOACTIF EN « PUNISSANT » LA SYRIE OU COMMENT UTILISER DES ARMES A L’URANIUM APPAUVRI SANS LE DIRE (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr)

SYRIE:

MESSAGE AUX JOURNALISTES.URGENT: LES ETATS -UNIS ET LA FRANCE VONT UTILISER DU CHIMIQUE ET DU RADIOACTIF EN

L’hypocrisie et le mensonge

des ETATS-UNIS et de la FRANCE

qui vont utiliser des armes 

CHIMIQUES ET RADIOACTIVES

avec l’emploi de l’uranium « appauvri » !

Pour agir « ponctuellement » après l’utilisation d’armes chimiques par la SYRIE (cf.version officielle), un comble démoniaque va être franchi par les ETATS-UNIS et la FRANCE…ils vont utiliser des armes à l’uranium « appauvri » qui sont, par leurs composés, CHIMIQUES ET RADIOACTIVES.

Le comble de l’horreur va s’accomplir d’une manière machiavélique !

 COMMENT ?

Avec l’utilisation de différents missiles et notamment les missiles TOMAHAWK voire CRUISE ou PHALANX.

Si des aéronefs interviennent (A-10, MIRAGE, RAFALE ou hélicoptères APACHE et TIGRE) des bombes et missiles seront lancés sous les génériques GBU et AASM principalement et sous d’autres formes pour les hélicoptères.

Toutes ces armes contiennent de l’uranium « appauvri » !

Ce sont les seules technologies actuelles qui permettent des interventions RAPIDES et en PROFONDEUR dans leurs cibles.

Lorsque les cibles sont atteintes, les armes explosent et se consument à 5000°C et libèrent tout un panel de micro-particules CHIMIQUES ET RADIOACTIVES.

Les sols, les eaux et les populations sont ainsi contaminés pour des millions d’années si l’on se réfère à certains éléments radioactifs. Il en résulte une augmentation très importante des cas de cancers, de leucémies, de mutations génétiques et notamment parce que l’ADN est irrémédiablement touché.

La faune, la flore et les humains sont donc touchés « pour l’éternité » si l’on peut dire.

On en a d’ailleurs eu des « exemples » dans les BALKANS, en IRAK, en BOSNIE, etc.

L’utilisation militaire de l’uranium appauvri viole la Législation Internationale Humanitaire actuelle, incluant les principes qu’il n’y a pas de Droit illimité au choix des moyens et méthodes de guerre (Art.22 Convention VI de LA HAYE-HCIV; Art.35 du Protocole Additionnel de GENEVE-GP1), l’interdiction de causer d’inutiles souffrances et des blessures superflues (Art.23&HCIV, Art.35&2GP1), la guerre aveugle (Art.51&4C et 5bGP1), aussi bien que l’utilisation de poison ou d’armes empoisonnées.

Le déploiement et l’utilisation de l’uranium « appauvri » dans les armes violent les principes de protection des Droits Internationaux Humains et Environnementaux. Ils contredisent le Droit à la vie établi par la résolution 1996/16 du Sous-Comité à l’ONU des Droits Humains.

Les Etats s’abritent derrière le « paravent » MENSONGER des rapports de l’Organisation Mondiale de la Santé, du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique et de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord…pour dire que les armes à l’uranium appauvri sont des armes conventionnelles et ne sont ni chimiques ni radioactives et ne sont interdites par aucune Convention Internationale !

C’est, par exemple, la récente réponse du Ministre de la Défense français pour affirmer d’une manière MENSONGERE que la FRANCE « n’a jamais utilisé ces armes et pas au MALI » !…alors que, pour qui sait reconnaître les armes sous les fuselages avant l’envol, la FRANCE a UTILISE DES ARMES A L’URANIUM APPAUVRI AU MALI !

Or, il existe en FRANCE l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) qui a sorti un rapport le 30 juillet 2008 intitulé:

« Uranium, properties and biological effects after internal contamination » ou « Uranium, propriétés et effets biologiques après une contamination interne ». Cette étude très documentée présente notamment les effets de l’Uranium appauvri sur le champ de bataille ! (lire plus loin sur mon blog).

Ces réponses sont donc SCANDALEUSES, MENSONGERES et CRIMINELLES puisqu’elles devraient être considérées comme des CRIMES CONTRE L’HUMANITE aux yeux de la Législation Internationale !

Dans les missiles TOMAHAWK, se trouve de l’uranium « appauvri » pour une masse de 300KG!

On peut imaginer la quantité de poussières d’uranium qui se répand dans l’atmosphère et dans les zones d’impact après l’explosion et la destruction des armes à 5000°C !

 MESSAGE AUX JOURNALISTES:

Je souhaiterais intervenir sur un plateau en direct (ou dans votre autre média, radio ou presse écrite) pour dénoncer ces faits GRAVES qui vont être effectués par les ETATS-UNIS et la FRANCE…Les Etats savent mais NE DISENT RIEN ! Les populations du Monde entier doivent savoir.

Le plateau direct pourrait être dans vos studios ou chez moi en duplex à RUMILLY en HAUTE-SAVOIE ou en duplex depuis les studios de FRANCE3 ANNECY ou de RADIO FRANCE PAYS DE SAVOIE, etc…selon votre choix.

Enfin, pour reparler du MALI, le Président HOLLANDE n’a JAMAIS répondu à ma lettre ouverte en date du 24 janvier 2013 ni Monsieur le Ministre de la Défense quant à l’utilisation des armes à l’uranium appauvri au MALI.

M.LE DRIAN a répondu « en tapant en touche » à deux Députés et une sénatrice qui se sont (mal) inspirés de mes nombreux textes sur le sujet paru sur mon blog !

M.OBAMA a été Prix NOBEL DE LA PAIX…encore un autre comble dans cette horrible affaire.

LAMIREAU Thierry

thierry-restaurant-bord-du-lac-dannecy-photo-reduite-pour-internet-ovs-300x224 ARMES A L'URANIUM APPAUVRI dans REFLEXIONS PERSONNELLES

lesoufflecestmavie.unblog.fr

Réalisateur du film « URANIUM EN LIMOUSIN »

Auteur d’articles pour le GSIEN (Groupement de Scientifiques pour l’Information sur l’Energie Nucléaire)

Je suis à l’origine de l’émission « Pièces à conviction » de FRANCE3 « URANIUM: le scandale de la FRANCE contaminée » qui avait fait tant de bruit il y a 4 ans (11 février 2009) pour parler de diverses pollutions radioactives en FRANCE. J’en suis à l’origine parce que des journalistes avaient lu un article personnel paru dans « La Gazette Nucléaire » du GSIEN et j’avais également participé à l’émission.

Enseignant

Ancien JRI et ancien producteur/animateur à RADIO FRANCE (Atelier de Création Radiophonique de FRANCE CULTURE, animateur dans deux locales de RADIO FRANCE)

De nombreux prix Nationaux et Internationaux reçus en RADIO et pour mon documentaire « URANIUM EN LIMOUSIN »

NOTA:

M’envoyer un message si vous voulez traiter ce sujet sur votre média (télé, radio, presse écrite).

MILITAIRES, JOURNALISTES, CITOYENS, pour plus de sécurité et de confidentialité, merci de me contacter sur l’adresse suivante:

t.lamireau@yopmail.com

Parmi les commentaires j’en « remonte » deux

pour une lecture plus directe:

geohound
toinou_88@hotmail.com
85.27.110.172

Je reste très sceptique face au manque de sources, et certains arguments me semblent un peu en papier mâché…
Parlons du missile Tomahawk, citer son nom sans parler de sa charge, me semble inutile, ce serait comme parler de seringue au lieu de parler de ce qu’on injecte…
Des abréviations AASM et GBU pour « impressionner » le chalant, ces abréviations sont des abréviations standard pour désigner des types d’armement, AASM => Armement Air-Sol Modulaire, GBU => guided bomb unit…
Dans le panel des armes actuelles, il existe des bombes à faible charge nucléaire dans le but d’irradier une zone afin de la rendre inhabitable, mais ce n’est pas le but dans ce conflit. Les bombes dites thermobarique, consulter « MOAB » pour les etats unis et « FOAB » pour la russie, sont des bombes provocants les mêmes dégâts physiques qu’une bombe nucléaire de charge moyenne sans retombé radioactive. Tout ça pour dire que les gouvernements sont bien équipés et ont des armes spécifiques à chaque situation…
Je suis absolument contre ce conflit mais cet article me laisse un peu incertains…

lesoufflecestmavie
t.lamireau@free.fr
88.174.155.103
Envoyé le 06/09/2013 à 18 h 19 min | En réponse à geohound.

Cher Monsieur,
« Certains arguments vous semblent un peu en papier mâché ». Lesquels ?
Manque de sources ? Je vous renvoie à tous mes articles traitant de ce sujet sur mon blog lesoufflecestmavie.unblog.fr
Vous trouverez les réponses à ce qui vous paraît comme étant un « manque de sources. »
Je ne pense pas que c’est du papier mâché qui ait atteint les populations de l’ex-Yougoslavie, de la Bosnie, de la Serbie, du Kosovo, de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Libye, du Liban, pour ne citer que ces pays !
L’ utilisation des armes à l’uranium « appauvri » s’est banalisée dans l’indifférence générale.
50 pays (dont la France) détiennent (la France, comme certains autres pays fabriquent aussi ces armes) des munitions et des armes à l’uranium « appauvri ».
Vous voulez des sources ?
Ces pays affirment que « l’utilisation de ces munitions se justifie sur un plan militaire car elles sont plus efficaces que celles au tungstène (l’autre option principale) pour pénétrer dans les blindages et le béton. » (Ministère de la Défense 2001, Memorandum: Gulf War Illnesses, présenté au Defense Select Committee de la Chambre des Communes, le 26 avril 2001, Londres, HMSO, page 37. Department of the Air Force, Headquarters United States Air Force).
Ajoutons que l’uranium « appauvri » coûte moins cher que le tungstène et qu’il est plus largement disponible.
En outre, la densité et la vitesse de ces armes permettent aux pilotes qui les lancent de se trouver plus loin de la cible lorsqu’ils tirent, ce qui accroît leur sécurité (Pour une étude de l’intérêt militaire de l’uranium appauvri, voir Carnaham, 2008).
Sur les effets in situ des armes à l’uranium « appauvri » sur le champ de bataille, je vous renvoie au document de l’OTAN en date du 25 août 1992 (document AC/258-D/425).
« Dans la plupart des rapports officiels, la question du respect de la réglementation et des normes de radioprotection est totalement éludée. Pareillement, le terme de déchets radioactifs et les prescriptions qui s’y rapportent sont tabous. C’est pourtant la terminologie appropriée pour décrire les obus et munitions à l’uranium appauvri dispersés dans l’environnement. » (Document CRIIRAD Corinne Castanier et Bruno Chareyron).
La désinformation, qui présente l’uranium « appauvri » comme un produit anodin, permet aux pays comme la France ou les Etats-Unis de se défausser de la prise en charge des coûts de décontamination mais surtout de banaliser dans l’indifférence générale l’usage de telles armes dans les conflits en condamnant pour « l’éternité » des populations civiles innocentes.
Quant aux armes citées dans mon article : GBU et AASM.
Les missiles TOMAHAWK envoyés par les Etats-Unis contiennent tous de l’uranium « appauvri » dans de telles missions telles que celles prévues en SYRIE !
Je « n’impressionne pas le chalant » cher monsieur. Vous avez raison pour la définition des abréviations. Cependant, vous semblez ignorer que celles utilisées dans ce genre de conflits ont toutes des charges à l’uranium « appauvri » afin de détruire RAPIDEMENT et en PROFONDEUR…que ce soit par les ETATS-UNIS et la FRANCE seuls…ou sous mandat de l’OTAN. Les armes labellisées OTAN sont, pour la majorité, chargées à l’uranium « appauvri ».
En outre, si vous consultez la documentation des armes des avions RAFALE DASSAULT, vous pourrez noter des armes dites au « tungstène » et labellisées OTAN. Ces armes ne sont pas au tungstène…mais à l’uranium « appauvri » car DASSAULT n’a pas voulu s’attirer les foudres et les critiques. D’ailleurs, les anciennes documentations de DASSAULT indiquaient auparavant « Uranium appauvri »…ce terme a disparu.
Les GBU utilisées dans les récents conflits ont pratiquement toutes été armées à l’uranium « appauvri » et vous chercherez aussi pour les AASM.
Je crois vous en avoir assez dit.
A vous de chercher, je refuse de « mâcher » le travail à une personne qui met à ce point en doute mes affirmations.
Pouquoi, le Ministre de la Défense français n’a JAMAIS répondu à mes questions écrites ?
Pourquoi le Président HOLLANDE n’a même pas daigné démentir ce que j’écrivais dans ma lettre ouverte (24 janvier 2013, envoyée avec accusé de réception) ?
Pourquoi depuis que je suis entré en contact avec des journalistes depuis le 31 août 2013 ma ligne téléphonique et mon mail perso sont bloqués pour certains envois (en direction de journalistes ou de certaines personnes) ?
Pourquoi, ai-je des appels anonymes ?
Si j’étais aussi nul que vous le décrivez….on me laisserait faire !
Thierry LAMIREAU

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 1 septembre, 2013 |25 Commentaires »

CE QUE LES POLITIQUES ET LES MILITAIRES TAISENT…URANIUM: PROPRIETES ET EFFETS BIOLOGIQUES APRES UNE CONTAMINATION INTERNE (IRSN Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire / 30 Juillet 2008)

Uranium: 

CE QUE LES POLITIQUES ET LES MILITAIRES TAISENT...URANIUM: PROPRIETES ET EFFETS BIOLOGIQUES APRES UNE CONTAMINATION INTERNE (IRSN Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire / 30 Juillet 2008)  dans REFLEXIONS PERSONNELLES explosion-avec-des-armes-a-luranium-appauvri4

Properties and biological effects

after internal contamination

Annales de Biologie Clinique. Volume 67, Number 1, 23-38, janvier-février 2009, revue généraleDOI : 10.1684/abc.2008.0290Résumé   SummaryAuthor(s) : M Souidi, E Tissandie, R Racine, H Ben Soussan, C Rouas, E Grignard, I Dublineau, P Gourmelon, P Lestaevel, Y Gueguen , Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, Direction de la radioprotection de l’homme, IRSN, Fontenay-aux-Roses.Summary : Uranium is a radionuclide present in the environment since the origin of the Earth. In addition to natural uranium, recent deposits from industrial or military activities are acknowledged. Uranium’s toxicity is due to a combination of its chemical (heavy metal) and radiological properties (emission of ionizing radiations). Acute toxicity induces an important weight loss and signs of renal and cerebral impairment. Alterations of bone growth, modifications of the reproductive system and carcinogenic effects are also often seen. On the contrary, the biological effects of a chronic exposure to low doses are unwell known. However, results from different recent studies suggest that a chronic contamination with low levels of uranium induces subtle but significant levels. Indeed, an internal contamination of rats for several weeks leads to detection of uranium in many cerebral structures, in association with an alteration of short-term memory and an increase of anxiety level. Biological effects of uranium on the metabolisms of xenobiotics, steroid hormones and vitamin D were described in the liver, testis and kidneys. These recent scientific data suggest that uranium could participate to increase of health risks linked to environmental pollution.Keywords : uranium, chronic contamination, acute exposurePicturesARTICLEAuteur(s) : M Souidi, E Tissandie, R Racine, H Ben Soussan, C Rouas, E Grignard, I Dublineau, P Gourmelon, P Lestaevel, Y Gueguen

Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, Direction de la radioprotection de l’homme, IRSN, Fontenay-aux-Roses

Article reçu le 30 Juillet 2008, accepté le 7 Octobre 2008

La pollution de l’environnement est devenue l’une des préoccupations majeures du public. Tous les milieux (aquatique, atmosphérique et terrestre) sont concernés par cette pollution, qu’elle soit d’origine anthropique (émissions des moteurs ou des usines, stations d’épuration, etc.) ou naturelle (éruption volcanique, érosion, etc.). La croissance démographique et l’augmentation de l’activité industrielle contribuent pour une part considérable à la contamination de l’environnement. Parmi les nombreuses causes de pollution, nous pouvons citer par exemple l’utilisation d’engrais ou d’insecticides par l’industrie agricole, les rejets d’hydrocarbures (dégazage, marée noire) ou l’émission de métaux lourds (cadmium, mercure, plomb, etc.) autour des sites d’activités liés à la métallurgie. Cette pollution incessante, à laquelle chacun est exposé, peut avoir un impact sur la santé humaine. Parmi ces polluants, certains sont des perturbateurs endocriniens et peuvent avoir un impact sur l’équilibre hormonal de l’espèce humaine. On peut citer par exemple les résidus de dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT) ou le chlordane, des insecticides qui sont des agonistes des estrogènes et de la progestérone et altèrent la fertilité ; les dithiocarbamates, des fongicides qui perturbent la synthèse de neurotransmetteurs comme l’adrénaline ; le cadmium, un métal lourd qui perturbe le métabolisme de la vitamine D ; ou les dioxines, qui diminuent le taux d’hormones thyroïdiennes. Ainsi, l’augmentation de la prévalence de certaines maladies dans les pays industrialisés soumis à cette pollution, telles que les cancers ou les maladies cardiovasculaires et neurodégénératives, est au cœur de l’actualité médicale et aussi sociale et médiatique. Les résultats de la recherche scientifique laissent donc à penser que ces maladies pourraient être également la conséquence d’une altération lente et progressive de notre environnement par l’utilisation de substances chimiques et radiologiques. L’exposition à l’uranium, qui possède une double toxicité (chimique et radiologique) pourrait participer à l’augmentation des risques potentiels émergents liés à une contamination éventuelle de l’environnement.

L’uranium est un radionucléide présent sur la terre depuis son origine. Il est retrouvé aussi bien dans le sol, l’air et l’eau que dans l’ensemble de la chaîne alimentaire en raison de ce dépôt naturel. A cette provenance naturelle de l’uranium s’ajoutent des apports résultant des activités industrielles de l’homme. En effet, depuis le XXe siècle, les sources d’exposition à l’uranium ont considérablement augmenté du fait des activités humaines (centrales nucléaires, exploitation des mines d’uranium, déchets radioactifs, etc.). En dehors des activités industrielles liées au cycle du combustible du nucléaire qui expose une population bien identifiée (les travailleurs du nucléaire), les émissions des industries de retraitement participent aussi à l’augmentation de l’exposition du public. Par ailleurs, l’utilisation d’obus contenant de l’uranium lors des derniers conflits internationaux a conduit à l’augmentation du taux de dissémination de ce radioélément dans l’environnement. Ces différentes situations peuvent donc contribuer à augmenter la probabilité d’exposition de l’homme, et induire donc d’éventuels effets délétères en termes de santé humaine.

Cette revue propose donc de faire une synthèse des connaissances sur l’uranium, en partant de ses propriétés, puis de sa dispersion dans l’environnement, suivi par sa biocinétique d’entrée et de distribution, ainsi que ses effets biologiques induits dans différents organes comme les reins, l’os, le système nerveux central, les gonades, le foie, les poumons, le système digestif, dans le cas d’une contamination aiguë puis après contamination chronique à faible dose.

Les radionucléides dans l’environnement

Les radionucléides existent naturellement ou sont produits artificiellement dans les réacteurs nucléaires. Les radionucléides naturels se divisent en deux catégories : les radionucléides primordiaux, qui étaient présents au moment de la formation de la terre, et les radionucléides cosmogéniques, produits en permanence par le bombardement des molécules gazeuses de l’atmosphère terrestre par les rayons cosmiques. Le potassium 40, l’uranium 238 et le thorium 232 sont les principaux radionucléides primordiaux. Ces éléments, ainsi que leurs descendants radioactifs, sont présents dans les roches, les sols et se retrouvent à l’état de traces dans les eaux et les végétaux. Les quatre principaux radionucléides cosmogéniques sont le carbone 14, le béryllium 7, le sodium 22 et le tritium. Ils sont déposés sur la terre par l’action du brassage atmosphérique, des précipitations et de la pesanteur. Les radionucléides d’origine artificielle sont utilisés pour les activités médicales (technétium 99m, thallium 201, iode 131, etc.) et dans l’industrie nucléaire civile et militaire (plutonium 239, strontium 90, césium 137, etc.) [1].Parmi ces radionucléides, l’uranium représente une source de contamination potentiellement importante pour la population.

L’uranium

Propriétés et utilisations

Découvert en 1789 par le chimiste allemand Martin Klaproth, l’uranium est l’élément le plus lourd présent naturellement dans les roches, les sols et l’eau. Sa propriété radioactive a été mise en évidence une centaine d’années plus tard, en 1896, par le physicien français Henri Becquerel.La concentration moyenne de l’uranium dans la croûte terrestre est de 2 mg/kg [2]. Elle varie en fonction de la constitution des roches. On rencontre l’uranium sous différentes formes minéralogiques, aussi bien dans les terrains granitiques que sédimentaires. Il se combine, par exemple avec l’oxygène dans l’uraninite et la pechblende, deux des principaux minerais d’uranium, constitués d’oxyde uraneux (UO2).

De symbole U, l’uranium est le dernier élément naturel du tableau périodique de Mendeleïev. Il possède le plus grand numéro atomique (Z = 92) et fait partie de la famille des actinides. L’atome d’uranium possède 6 électrons périphériques qui sont facilement extractibles. Il peut se présenter aux valences III, IV, V et VI. En solution aqueuse, l’uranium est préférentiellement à la valence VI et forme différents complexes par l’intermédiaire de l’ion uranyle UO22+. Dans les fluides biologiques, il est présent uniquement sous forme d’ion uranyle principalement complexé avec les ions carbonate ou citrate [3].

L’uranium possède 17 isotopes avec des nombres de masse compris entre 227 et 242. Parmi ces isotopes, trois seulement sont présents à l’état naturel : l’uranium 238 (238U, 99,28 %) ; l’uranium 235 (235U, 0,718 %) et l’uranium 234 (234U, 0,0054 %). Ces isotopes, tous radioactifs, se désintègrent principalement par émission de rayonnements α et possèdent des périodes très longues (tableau 1). D’autres isotopes peuvent être induits artificiellement, l’uranium 233 ou 236.

L’uranium 235 est le seul noyau naturel aisément fissible et il présente donc un intérêt énergétique et militaire. Les deux applications principales de la fission sont les réacteurs nucléaires producteurs d’électricité et les armes nucléaires. La plupart des réacteurs nucléaires utilisent de l’uranium dit enrichi (UE). L’enrichissement consiste donc à augmenter la teneur en 235U de l’uranium naturel (UN, 0,7 % 235U) jusqu’à un niveau compris entre 3 et 5 % en vue de l’utiliser comme combustible ou jusqu’à un niveau supérieur à 90 % en vue de l’utiliser comme explosif. Le mélange restant après séparation de l’UE est appelé uranium appauvri (UA) car il contient très peu d’235U (0,3 % en moyenne). Il possède les mêmes propriétés chimiques que l’UN mais est 60 % moins radioactif (tableau 2). C’est à la fois un résidu de l’industrie nucléaire, disponible en très grande quantité et bon marché, et un matériau employé pour des utilisations non nucléaires. En effet, la fabrication d’une tonne d’UE à 3,5 % à partir d’UN entraîne la production de plus de quatre tonnes d’UA. Sa forte densité (19 g/cm3, environ 1,7 fois celle du plomb) et son prix favorisent son utilisation par rapport aux autres métaux de densité comparable comme l’iridium, l’osmium ou le tungstène, malgré sa radioactivité. Ses propriétés ont conduit à l’utiliser dans de nombreuses applications civiles et militaires : contrepoids ou lest dans les avions, boucliers de protection contre les rayonnements dans le matériel médical utilisé pour les radiothérapies et dans les conteneurs servant aux transports des matières radioactives, blindage dans les plaques de char d’assaut et plus particulièrement composant de projectile d’armes de guerre [4, 5].

Tableau 1 Caractéristiques des isotopes de l’uranium naturel.

Isotope Périodes de décroissance Masse relative (%) Activité (Bq) pour 1 g d’uranium Activité (%)
238U 4,5 milliards d’années 99,28 12,4.103 48,2
235U 0,7 milliard d’années 0,72 5,8.102 2,3
234U 0,25 million d’années 5,40.10-3 12,5.103 49,5

Tableau 2 Composition et activité des 3 types d’uranium.

Masse d’235U (%) Activité spécifique (kBq/g)
Uranium naturel 0,7 25
Uranium enrichi 3 42
Uranium appauvri 0,3 14

Sources d’exposition

L’alimentation et l’eau potable constituent les deux principales sources d’exposition chronique à l’uranium (figure 1). L’homme ingère quotidiennement 1-2 μg d’uranium (sous forme d’uranyl) dans l’alimentation et à 1,5 μg dans l’eau de boisson [2]. Certaines régions sont naturellement riches en uranium. Ainsi, certaines populations de Finlande sont exposées à un taux d’UN dans leur eau de boisson 100 à 1 000 fois plus élevé que la moyenne [6]. Des concentrations d’uranium de 1,2 mg/L ont été détectées dans les eaux destinées ou non à la consommation humaine au Nouveau-Mexique [7], de 0,7 mg/L au Canada [8] et atteignant 20 mg/L en Finlande [9]. La combustion du charbon et des carburants constitue l’une des principales sources de contamination de l’air par l’uranium. On a signalé les teneurs en uranium suivantes dans l’atmosphère locale : New York, 0,4 ng/m3 [10] et Royaume-Uni, 0,02 ng/m3 [11]. La fumée de cigarette (deux paquets par jour) est responsable d’un apport individuel équivalent à 0,05 μg d’uranium par jour [12]. Si l’on suppose que le volume quotidien d’air respiré atteint 20 m3 et que la concentration moyenne d’uranium dans l’air de la ville est de 0,1 ng/m3, la dose quotidienne d’uranium inspirée par l’individu s’élève à environ 2,0 ng.A cette exposition naturelle, vient s’ajouter une exposition à l’UA et beaucoup plus rarement à l’UE du fait de l’activité humaine. Les résidus miniers laissés par le broyage et le traitement du minerai d’uranium ainsi que l’utilisation d’armes à l’UA lors des derniers conflits internationaux (Bosnie, Kosovo, Afghanistan, Irak, etc.) participent à la contamination de l’environnement et augmentent les sources d’exposition des populations locales [2, 13, 14]. De plus, certains engrais phosphatés employés dans l’agriculture présentent des teneurs élevées en uranium [15, 16].

Biocinétique

Le préambule à toute étude de toxicologie est la mise en place d’étude de biocinétique et de distribution dans les tissus, permettant de connaître le devenir biologique du toxique dans l’organisme.

Absorption

Les différents modes de pénétration de l’uranium dans l’organisme sont l’ingestion, l’inhalation et la blessure cutanée [17]. La contamination par inhalation concerne principalement des personnes à leur poste de travail dans l’industrie électronucléaire, ou des soldats exposés à des projectiles contenant de l’UA. En revanche, l’ingestion est la voie la plus fréquente pour l’exposition du public ; elle est due à la consommation d’eau ou d’aliments contaminés.Après ingestion, une faible quantité d’uranium est absorbée au niveau du tractus gastro-intestinal. Chez l’homme, le taux d’absorption intestinale est estimé à environ 1-1,5 % [18]. Les études réalisées chez l’animal montrent que ce taux varie en fonction de l’espèce, du régime alimentaire, de l’âge, de la forme physico-chimique du sel d’uranium et de la solubilité du composé [19-22]. Chez le rat, des études récentes ont montré que le taux de résorption était de 0,4 % dans le cas d’une ingestion d’eau contaminée par du nitrate d’uranyle [23].

L’intestin grêle est le lieu principal de résorption et de transfert de l’uranium depuis le bol alimentaire vers le compartiment sanguin [24]. Par ailleurs, cette étude indique que la voie de passage majoritaire est la voie transcellulaire (à plus de 80 %), ce qui pose la question des transporteurs impliqués dans le transport de l’uranium à travers l’intestin grêle. Aucune donnée expérimentale ne permet actuellement de répondre à cette question, d’autant que la nature de ces transporteurs dépend de la nature physicochimique de l’uranium dans le fluide gastro-intestinal.

Distribution et rétention

Une fois dans le sang, l’uranium est rapidement distribué aux organes cibles et majoritairement excrété par les urines. L’uranium plasmatique est associé à des molécules de faible poids moléculaire comme les ions carbonate ou citrate, ou bien lié à des protéines plasmatiques telles que la transferrine ou l’albumine [25, 26]. Quelques jours après son passage dans la circulation générale, la charge systémique d’uranium se retrouve principalement dans l’os et au niveau du cortex rénal (environ 90 %) et une partie beaucoup plus faible dans les tissus mous (poumons, rate, foie, etc.) [27] (figure 2). L’os représente le site de stockage à long terme de l’uranium qui se trouve essentiellement concentré à proximité des zones vascularisées et des zones de calcification active. Le comportement de l’uranium dans le squelette est comparable à celui des éléments alcalino-terreux [28]. Sa fixation à la surface de l’os se fait par échange d’ions uranyle UO22+ avec les ions Ca2+ présents dans les cristaux d’hydroxyapatite [19, 29]. Dans les cellules tubulaires proximales du rein, l’uranium précipite sous forme de phosphate d’uranyle. Ces microprécipités insolubles sont alors déversés dans la lumière du néphron et éliminés dans les urines sous forme de grains submicroscopiques [30].Des travaux menés sur le rat contaminé de façon chronique à l’uranium (1 mg par jour) montrent que ce radionucléide s’accumule dans la plupart des organes (reins, squelette, intestin, cerveau, muscle, foie…) selon un processus complexe [31]. L’ingestion chronique d’uranium conduit à un profil irrégulier, caractérisé par des pics d’accumulation à 3, 10 et 19 mois de contamination, entrecoupés de retour à des niveaux d’accumulation peu élevés.

Excrétion et élimination

Après ingestion, la majeure partie de l’uranium n’est pas résorbée et est éliminée via les fèces [32]. En revanche, l’excrétion de l’uranium solubilisé qui circule dans le sang est essentiellement urinaire. La mesure de l’uranium urinaire permet de suivre l’élimination d’une partie de l’uranium ayant été absorbé. Environ la moitié de l’uranium absorbé est éliminée dans les urines dès le premier jour, 70 % sont éliminés dans les 10 jours et 85 % après trois mois [33]. Avec une demi-vie de rétention allant de 300 à 5 000 jours, l’élimination de l’uranium stocké dans les os est beaucoup plus lente [32]. Ainsi une fraction de l’uranium absorbé reste piégée dans l’os pendant plusieurs dizaines d’années.

Toxicité

L’os et le rein étant respectivement les organes de stockage à long terme et à court terme de l’uranium, ils ont été décrits comme les premières cibles de la toxicité de l’uranium. La néphrite est effectivement le principal signe clinique dû à l’uranium mais de nombreux autres tissus sont affectés suite à la contamination par l’uranium.L’uranium possède une double toxicité : une toxicité chimique due à sa nature de métal lourd et une toxicité radiologique due à sa nature de radioélément. La toxicité radiologique varie en fonction de son isotopie et de son degré d’enrichissement en 235U. A l’inverse, quel que soit l’isotope considéré, le risque chimique reste identique. Lors d’une contamination par de l’uranium naturel ou appauvri, la toxicité chimique est prépondérante. En revanche, plus l’activité spécifique du composé uranifère est importante (comme c’est le cas pour l’uranium enrichi), plus le risque radiotoxique est à prendre en considération. Pour les risques chimiques et radiologiques, deux types d’effets sont à distinguer : les effets de toxicité dite aiguë qui correspondent à une exposition à une forte dose pendant un temps court et les effets de toxicité dite chronique qui correspondent à une exposition à long terme mais à des doses plus faibles.

Il est généralement admis que le rein, organe de stockage à court terme, est le siège de la chimiotoxicité de l’uranium et que l’os, tissu de rétention à long terme, est la cible de la radiotoxicité. Cependant, certaines études décrivent des effets neurotoxiques, hépatotoxiques, génotoxiques et embryonnaires qui pourraient également jouer un rôle non négligeable dans la toxicité de ce radionucléide.

Toxicité à forte dose

Effets sur le rein

L’effet néphrotoxique de l’uranium est dû essentiellement à ses propriétés chimiotoxiques. La dose létale 50 (DL50) par voie orale est de 204 mg/kg chez le rat et de 242 mg/kg chez la souris (tableau 3). C’est la toxicité rénale (néphrite tubulaire aiguë) qui entraîne la mort de l’animal [34]. Chez l’homme, la DL50 pour une prise orale d’uranium soluble dépasse plusieurs grammes d’uranium par kg [35].A forte dose, l’uranium est capable d’induire des néphropathies sévères affectant surtout les tubules proximaux, mais également les structures glomérulaires [28, 36, 37]. Des études histologiques et morphologiques révèlent une altération de l’architecture de l’épithélium glomérulaire [37] et une nécrose cellulaire au niveau de l’épithélium tubulaire proximal [36]. Malgré cette nécrose rénale, l’épithélium tubulaire est capable de se régénérer. Après injection répétée de fluorure d’uranyle UO2F2 (à une dose de 0,66 ou 1,32 mg U/kg de poids corporel), une étude histologique chez le rat révèle une nécrose massive des tubules proximaux (au niveau des segments terminaux) suivie d’une régénération de l’épithélium après l’arrêt du traitement [36]. Cependant, les cellules lésées sont apparemment remplacées par des nouvelles cellules structurellement différentes et dépourvues de certaines capacités fonctionnelles [22]. Une étude réalisée in vitro montre qu’à forte concentration, l’uranium peut déclencher l’apoptose par activation des caspases 3 et 9 (protéases à cystéine) activées par des signaux intrinsèques via la mitochondrie [38].

Une exposition aiguë à l’uranium se caractérise également par des anomalies fonctionnelles telles que la polyurie, l’enzymurie, la protéinurie et l’élévation sanguine de la créatinine et de l’urée [34, 36, 39, 40]. La sévérité et la réversibilité des lésions dépendent de la concentration d’uranium dans les reins et du temps d’exposition. En 1959, la Commission internationale de protection radiologique a recommandé une concentration maximale admissible en uranium de 3 μg/g de rein. Cependant, cette valeur seuil est aujourd’hui très discutée. En effet, des nécroses cellulaires des tubules proximaux accompagnées d’une protéinurie et d’une enzymurie sont observées chez des animaux contenant des concentrations d’uranium dans les reins bien inférieures à la dose recommandée (0,7 à 1,4 μg U/g de poids de rein) [36]. L’administration aiguë d’UA (204 mg/kg) à des rats perturbe également le métabolisme rénal de la vitamine D aboutissant à des variations de son taux plasmatique [41].

L’un des mécanismes de toxicité de l’uranium au niveau rénal pourrait être dû à l’acidité accrue du tubule proximal entraînant la dissociation du complexe d’uranium et les ions uranyles peuvent alors se combiner avec des composants de la membrane luminale [42, 43]. Dans la cellule, les ions uranyles s’accumulent principalement dans les lysosomes pour former des aiguilles de phosphate d’uranyle, mais également dans les mitochondries [30, 44].

Tableau 3 Synthèse des effets toxiques de l’uranium.

Doses Effets toxiques Références
Reins Données animales 120 à 240 μg d’U/kg de poids corporel (injections intrapéritonéales multiples) Atteintes tubulaires Diamond et al. 1989
2 mg d’U/kg de poids corporel (injection intraveineuse) Atteintes glomérulaires Kobayashi et al. 1984
10 mg d’U/kg de poids corporel (injection sous-cutanée) Atteintes tubulaires et glomérulaires Domingo et al. 1987
10 mg d’U/kg de poids corporel (injection sous-cutanée) Atteintes tubulaires et glomérulaires Haley et al. 1982
204 mg/kg de poids corporel (administration intragastrique) Modifications du métabolisme de la vitamine D Tissandié et al. 2006
25 mg d’U/kg de poids corporel (injection intraveineuse) Atteintes tubulaires et glomérulaires Blantz 1975
Os Données in vitro Traitement de cellules ostéoblastiques humaines avec 10 à 250 μM d’U Transformation en cellules cancéreuses Miller et al. 1998
Données animales 2 mg d’U/kg de poids corporel (injection intrapéritonéale) Inhibition formation osseuse Gluglielmotti et al. 1985
0,2 à 2 mg d’U/kg de poids corporel (injection intramusculaire) Inhibition formation osseuse et augmentation résorption osseuse Fukuda et al. 2006
0,8 et 2 mg d’U/kg de poids corporel (injection intrapéritonéale) Inhibition formation osseuse et augmentation résorption osseuse Ubios et al. 1991
Système nerveux central Données animales 10 ou 210 mg d’U/kg de poids corporel (administration orale ou sous-cutanée) Signes cliniques de neurotoxicité Domingo et al. 1987
144 μg d’U/kg de poids corporel (injection intrapéritonéale) Abaissement de la quantité de sommeil paradoxal Lestaevel et al. 2005b
Implants sous-cutanés contenant 99,25% d’U Modifications de l’electrophysiologie de l’hippocampe Pellmar et al. 1999b
Reproduction Données animales 5 à 50 mg d’U/kg de poids corporel/jour pendant la période de gestation (administration orale) Toxicité maternelle et fœtale Domingo et al. 1989
10 à 80 mg d’U/kg de poids corporel/jour pendant 64 jours (administration orale) Altération du tissu interstitiel dans les testicules et vacuolisation des cellules de Leydig LLobet et al. 1991
5 à 25 mg d’U/kg de poids corporel/jour pendant 14 à 60 jours (administration orale) Perturbation croissance et développement et augmentation létalité embryonnaire Paternain et al. 1989
Foie Données animales 10 ou 210 mg d’U/kg de poids corporel (administration orale ou sous-cutanée) Modifications histologiques Domingo et al. 1987
Inhalation de poussières d’U à 19±8 mg U/m3 (6 h par jour, 5 jours par semaine pendant 1 à 11 mois) Nécroses focales Cross et al. 1981
11,5 mg d’U/kg de poids corporel (injection sous-cutanée) Atteinte fonction hépatique Gueguen et al. 2006b
0,1 à 2 mg d’U/kg de poids corporel (administration intra-trachéale) Atteinte fonction hépatique Pasanen et al. 1995
Système gastro-intestinal Données animales 204 mg d’U/kg de poids corporel (administration intra-gastrique) Perturbation du système immunitaire intestinal

Dublineau et al. 2006

Effets sur l’os

L’os étant le site de stockage à long terme de l’uranium, il est la cible potentielle de la radiotoxicité et de la chimiotoxicité. Des cancers osseux (ostéosarcomes) ont été observés chez les animaux exposés à l’uranium présentant des activités spécifiques élevées (232U ou233U). En revanche, aucun cancer n’a été décrit chez l’animal après incorporation d’UN [22].Des études réalisées in vitro ont montré que l’UA sous forme soluble transforme des cellules ostéoblastiques humaines (cellules cubiques situées à la surface externe et interne du tissu osseux en croissance et impliquées dans la formation osseuse) en cellules cancéreuses [45].

In vivo, l’uranium est capable d’inhiber la formation osseuse et d’augmenter la résorption osseuse. Ces effets sont attribués aux propriétés chimiotoxiques de l’uranium [46-48]. Ubios et al. observent chez le rat la diminution de la formation de l’os cortical couplée à une augmentation de la résorption osseuse, 14 jours après injection intrapéritonéale de nitrate d’uranyle (UNO3) (2 mg/kg de poids corporel). Les auteurs suggèrent que l’uranium pourrait contribuer à l’ostéoporose ou à d’autres pathologies osseuses chez les individus exposés.

Effets sur le système nerveux central

Chez l’homme, la neurotoxicité de l’uranium n’a pas été clairement démontrée. Cependant, une étude révèle des troubles du comportement tels que des états de dépression ou d’agitation chez des travailleurs exposés à de fortes doses d’uranium [49].Chez l’animal, l’administration orale ou sous-cutanée d’acétate d’uranium (10-210 mg U/kg) conduit à l’apparition de signes cliniques de neurotoxicité tels que tremblements, hypothermie, et un myosis [34]. De plus, un abaissement de la quantité de sommeil paradoxal est observé chez le rat après une injection subnéphrotoxique d’UA (144 μg/kg) [50]. A une dose néphrotoxique (576 μg/kg), l’injection d’uranium provoque au niveau du système nerveux central une oxydation lipidique et des dommages histopathologiques [51].

L’accumulation de l’uranium dans le cerveau est mise en évidence chez des rats implantés avec des fragments d’UA simulant des blessures d’éclat d’obus [52]. L’uranium est capable de traverser la barrière hématoencéphalique et se distribue de façon hétérogène dans les structures cérébrales [52-54]. Sa distribution est dépendante de la dose [52]. Ainsi l’uranium se concentre préférentiellement dans certaines structures, notamment au niveau du cervelet, du mésencéphale, de l’hippocampe et du cortex où il pourrait induire un effet toxique. Chez les rats portant des implants sous-cutanés d’UA, Pellmar et al. constatent des modifications de l’électrophysiologie de l’hippocampe et suggèrent que ces effets pourraient être une conséquence directe de l’accumulation d’uranium dans cette structure [55].

Effets sur la reproduction

La toxicité de l’uranium sur le développement et la reproduction a été observée principalement chez la souris lorsque l’uranium est administré par voie orale ou par injection [56]. L’ingestion d’uranium pendant l’organogenèse induit une toxicité maternelle et fœtale. En effet, Domingo et al. [57] rapportent une réduction de la prise de poids, une diminution de la prise alimentaire et une augmentation du poids du foie chez les souris femelles après gavage pendant la période de gestation (quantités d’uranium comprises entre 5 et 50 mg d’acétate d’uranyle/kg/jour). Chez le fœtus, ils constatent également l’apparition de malformations (palatoschisis ou fissures congénitales du palais et malformations du sternum). Les auteurs décrivent des troubles de l’ossification voire une absence d’ossification du squelette.Aucun effet sur la fertilité n’est mis en évidence après administration d’uranium à des doses comprises entre 5 et 25 mg/kg/jour [58]. En revanche, une diminution du nombre de nouveau-nés due à une augmentation de la mortalité in utero, une augmentation de la létalité des embryons ainsi qu’une perturbation de la croissance et du développement des souriceaux ont été notées pour les doses d’uranium les plus élevées. Malgré l’absence d’effet constaté sur la spermatogenèse, Llobet et al. [59] rapportent des altérations du tissu interstitiel dans les testicules et une vacuolisation des cellules de Leydig chez les souris mâles exposées à l’uranium via l’eau de boisson pendant 64 jours avant l’accouplement (quantités d’acétate d’uranyle comprises entre 10 et 80 mg d’uranium/kg/jour).

Effets sur le foie

Quelques études récentes montrent que le foie serait également le siège de la toxicité de l’uranium. Des modifications histologiques telles que l’apparition de lésions après exposition à de fortes doses d’uranium sont décrites [34]. Des nécroses focales sont observées au niveau du foie chez le hamster après une exposition aiguë et à forte dose à l’uranium [60]. Une élévation des taux plasmatiques des transaminases ALAT ou TGP (alanine amino transférase ou transaminase glutamique pyruvique) et ASAT ou TGO (aspartate amino transférase ou transaminase glutamique oxalo-acétique) traduisant une altération de la perméabilité membranaire et éventuellement une nécrose hépatique est observée après injection sous-cutanée d’uranium chez le rat [34, 61]. Des anomalies fonctionnelles telles que la diminution des triglycérides sont également décrites [61]. Au niveau moléculaire, l’inhalation de dioxyde d’uranium induit une modification de l’activité d’enzymes de type cytochromes P450 (CYPs) hépatiques impliquées dans le catabolisme de la testostérone [62]. D’autre part, dans le foie, l’activité de la CYP27A1 qui assure le métabolisme du cholestérol et de la vitamine D, ainsi que l’activité et l’expression des CYP3A impliquées dans le métabolisme des xénobiotiques sont aussi perturbées chez le rat quelques jours après l’administration d’UA [61] ce qui peut conduire à l’altération du métabolisme de certains médicaments [63, 64].

Effets sur les poumons

Lors d’une contamination par inhalation, les poumons constituent la première cible biologique potentielle pour l’uranium. Divers effets ont été décrits sur les poumons après exposition aiguë par l’uranium : réaction inflammatoire, stress oxydatif, effet génotoxique, ou modification de l’expression des cytochromes P450 [62, 65, 66]. Le développement d’une réaction inflammatoire constitue l’effet majeur induit par les particules d’uranium, que ce soit après instillation intratrachéale [62] ou inhalation [66]. L’analyse histologique a pu mettre en évidence que les cellules inflammatoires sont présentes à proximité des agrégats de particules d’uranium [62, 65]. Cette réaction inflammatoire s’accompagne de l’induction de différentes cytokines pro- (IL-8, TNFα) et anti-inflammatoires (IL-10) [66]. L’induction d’une réaction inflammatoire par l’uranium peut expliquer la diminution de l’activité enzymatique de certains cytochromes P450 à trois jours post-instillation, ces enzymes étant connues comme sensibles à l’inflammation [62]. La question se pose de la réversion ou du maintien de cette réaction inflammatoire sur le long terme. D’autre part, il est à noter qu’aucune donnée n’est disponible sur les éventuels effets à court terme d’une exposition aiguë à l’uranium sur les poumons dans le cas d’autre mode de contamination, blessure ou ingestion.Afin de décrire au mieux les mécanismes d’action de l’uranium dans les poumons, différents auteurs ont étudié l’effet de l’uranium in vitro sur des cultures cellulaires de macrophages impliqués dans l’épuration pulmonaire [67-71]. L’ensemble de ces résultats permet de construire une proposition de succession d’événements pour expliquer les différents effets observés de l’uranium. La première étape est l’incorporation d’uranium par les macrophages qui se fait dans les 2 heures qui suivent l’exposition [69]. Cette incorporation conduit à l’induction de la voie transcellulaire passant par la jun kinase impliquée dans la régulation de l’apoptose [67, 70]. L’apparition de cellules soit en apoptose, soit en nécrose pro-apoptotique est observée dès 6 heures post-exposition [68, 69]. Enfin, l’activation de la voie JNK induit l’expression de cytokines pro-inflammatoires telles que TNFα ou IL-6 [67, 70, 71].

Par ailleurs, une étude réalisée sur une lignée de cellules épithéliales de rat a mis en évidence l’induction d’un stress oxydatif suivi par une diminution des défenses anti-oxydantes dès 30 minutes après exposition à l’uranium [72]. Cet effet oxydant de l’uranium est suivi dans les 24 heures par une diminution de la prolifération de ces cellules, qui est attribuée à une diminution des défenses antioxydantes.

Enfin, parmi les effets induits par l’uranium régulièrement cités figurent les effets génotoxiques. A notre connaissance, une seule étude a montré un effet génotoxique visualisé par un test de comet sur les macrophages alvéolaires 24 heures après inhalation aiguë, mais seulement pour la dose la plus forte [66]. Cela semble indiquer que l’uranium n’induit pas d’effet marqué en termes de génotoxicité à court terme après inhalation aiguë.

Effets sur le système digestif

Le système digestif est probablement à l’heure actuelle le système physiologique pour lequel les éventuels effets de l’uranium sont les moins bien connus, alors que ce système constitue la voie d’entrée des toxiques lors d’une exposition par ingestion. Le tractus gastro-intestinal a développé un certain nombre de mécanismes de défense immunologiques et non immunologiques afin de pouvoir répondre à l’entrée de toxiques dans l’organisme via la voie orale. Les éventuels effets de l’uranium sur ces deux types de défense sont très peu décrits dans la littérature, même si quelques études se sont attachées à décrire l’absorption gastro-intestinale d’uranium [18, 20, 27, 73].Les premières études portant sur l’effet d’une exposition aiguë à forte dose d’uranium ont été réalisées en 1966 [74], puis en 1985-1986 [75, 76]. Ces études ont mis en évidence que les deux composantes principales de la paroi intestinale, à savoir l’épithélium et les muscles lisses intestinaux, étaient touchées par une contamination par l’uranium. En effet, une inhibition du transporteur de sucres dans le jéjunum de rat a été rapportée [74, 76], ainsi qu’une stimulation des contractions du muscle longitudinal d’iléon de cochon d’Inde [75]. Ces études indiquent donc que l’uranium, en tout cas à forte dose, peut avoir une action sur différents types de transporteurs présents dans l’intestin. Plus récemment, une étude a été réalisée à court terme après administration intragastrique de nitrate d’uranium afin d’évaluer la toxicité de ce radionucléide sur l’épithélium intestinal [77]. Les résultats de cette étude montrent une absence de modification dans les processus de prolifération, de différenciation et d’apoptose au niveau de l’épithélium iléal. Par ailleurs, le statut immunitaire de l’intestin a également été estimé via la quantification d’un certain nombre de cellules immunitaires (lymphocytes cytotoxiques, lymphocytes helper, neutrophiles) et de l’expression génique et protéique de cytokines pro- et anti-inflammatoires [77]. Une diminution du taux protéique de CCL-2, la chimiokine attractante pour les macrophages, ainsi qu’une augmentation du taux d’ARNm d’IFNγ est respectivement observée à 1 et 3 jours post-contamination. En revanche, aucune modification dans la localisation et la densité des populations cellulaires observées n’a été notée. En conclusion, cette étude montre que les propriétés de barrière et d’immunité mucosale de l’intestin ne sont que peu touchées à court terme par une administration orale d’uranium appauvri à forte dose, malgré le fait que le segment étudié, l’iléon, soit le site privilégié de passage de l’uranium en cas d’administration orale [24]. Cependant, les modifications induites par l’uranium sur les taux de cytokines et chimiokines de la muqueuse intestinale suggèrent qu’à long terme, et dans le cas d’une contamination chronique, des effets pourraient être observés sur le statut immunitaire de l’intestin.

In vitro, une seule étude a été effectuée [78]. Les auteurs ont comparé des cellules épithéliales de côlon à différents niveaux de différenciation, afin d’estimer la toxicité cellulaire de l’uranium sur ces cellules, ainsi que l’effet génotoxique de l’uranium. Un effet génotoxique est observé dans les cellules prénéoplastiques et hautement transformées, mais non dans les cellules normales. Il semble notamment que le gène TP53 suppresseur de tumeurs soit sensible à l’acétate d’uranium, en tout cas pour de fortes concentrations.

Toxicité à faible dose

Comparées aux connaissances acquises après exposition aiguë, peu de données sont disponibles sur les effets biologiques d’une contamination chronique à l’uranium (tableau 4). Pourtant ces expositions par ingestion chronique de faibles quantités via l’alimentation et l’eau de boisson constituent le principal mode d’exposition de la population.

Effets sur les deux principaux organes cibles d’uranium : l’os et le rein

Les données obtenues chez l’homme démontrent que même pour des apports quotidiens faibles, l’ingestion d’uranium peut altérer la fonction rénale. Ainsi, dans une étude canadienne (concentrations moyennes d’uranium dans l’eau de 0,71 μg/L, 16,6 μg/L et 14,7 μg/L), une association statistiquement significative a été observée entre l’exposition à l’uranium (concentrations dans l’eau, durée d’exposition) et l’albumine urinaire, indicateur d’un dysfonctionnement rénal [79]. De plus, Zamora et al. [80] montrent dans une population de la Nouvelle-Ecosse (concentrations moyennes d’uranium dans l’eau de 2 à 781 μg/L), une corrélation positive des phosphatases alcalines et de la bêta-2-microglobuline urinaires avec l’augmentation d’incorporation d’uranium évoquant une atteinte des tubules proximaux. Enfin, une autre étude a permis d’observer des effets tubulaires (calciurie, phosphaturie et polyurie) associés à la présence d’uranium dans l’eau potable [81]. Cependant, aucun signe d’atteinte glomérulaire n’a été mis en évidence lors de ces études. Chez l’homme, des effets toxiques sur l’os ont été également mis en évidence. Une étude épidémiologique réalisée en Finlande révèle une association entre le taux d’uranium dans l’eau potable et l’augmentation des phases de résorption/synthèse de l’os. En effet, les auteurs observent l’augmentation d’un marqueur de la résorption osseuse (télopeptide C-terminal du collagène de type-I, CTX) et d’un marqueur de la formation osseuse (ostéocalcine) [82].Chez l’animal, l’ingestion d’uranium pendant 91 jours à une concentration de 0,96 mg de nitrate d’uranyle (UNO3) par litre d’eau de boisson induit des lésions au niveau du rein, caractéristiques de la toxicité de l’uranium [83]. Ces lésions concernent les tubules contournés proximaux (vacuolisation cytoplasmique, vésicule nucléaire, dilatation tubulaire) mais aussi les glomérules. Cette étude impliquant des animaux exposés à des concentrations allant de 0,96 à 600 mg/L d’uranium indique que les modifications histopathologiques observées au niveau du rein sont dépendantes de la dose ingérée. Chez le rat, l’analyse microscopique des tubules proximaux révèle une augmentation du nombre de vésicules contenant des granules d’oxyde de fer après ingestion chronique d’UA. Le nombre de ces vésicules augmente avec la durée d’exposition à l’uranium. Dans cette étude, les auteurs suggèrent que l’uranium rentrerait en compétition avec le fer, entraînant ainsi une excrétion préférentielle de l’uranium et une surcharge en fer dans la cellule tubulaire [84]. De plus, des modifications du métabolisme rénal de la vitamine D sont observées chez le rat après ingestion chronique d’UA ou d’UE contenu dans l’eau de boisson (40 mg/L) [85, 86]. Plus particulièrement, l’exposition à l’uranium modifie l’expression du récepteur à la vitamine D, VDR (Vitamin D Receptor), qui intervient dans la réponse biologique de cette vitamine, ainsi que le taux circulant de vitamine D dont la régulation est essentiellement rénale.

Lors d’une exposition chronique, le tissu osseux peut contenir 66 à 75 % de la charge corporelle en uranium [19, 22]. Chez le rat, la contamination chronique par implantation sous-cutanée de poudre de dioxyde d’uranium UO2 révèle une inhibition de la formation osseuse [87], comme il a été décrit après intoxication aiguë à l’uranium. Par ailleurs, Miller et al. suggèrent qu’une exposition à long terme à l’UA pourrait provoquer des cancers osseux chez l’homme [88].

Tableau 4 Synthèse des effets biologiques induits après contamination chronique à l’uranium chez l’homme et l’animal.

Doses Effets toxiques Références
Reins Données animales 0,96 à 600 mg d’U/l d’eau de boisson pendant 91 jours Atteintes tubulaires et glomérulaires Gilman et al. 1998a
40 mg d’U/l d’eau de boisson Atteintes tubulaires Donnadieu-Claraz et al. 2007
40 mg d’U/l d’eau de boisson Modifications du métabolisme de la vitamine D Tissandié et al. 2007a; 2007b
Données humaines 2 à 781 µg d’U/l d’eau de boisson Atteintes tubulaires Zamora et al. 1998
28 µg d’U/l d’eau de boisson Atteintes tubulaires Kurttio et al. 2002
0,71, 16,6 ou 14,7 µg d’U/l d’eau de boisson Atteintes tubulaires Mao et al. 1995
Os Données animales 0,125 mg de U/kg de poids corporel pendant 30 jours (implantation sous-cutanée) Inhibition formation osseuse Diaz Sylvester et al. 2002
Données humaines 27 µg d’U/l d’eau de boisson Augmentation turnover osseux Kurttio et al. 2005
Foie Données animales
  • 1 à 9 mg d’U/kg de poids corporel/jour dans eau de boisson pendant 4
  • semaines
Atteinte fonction hépatique Ortega et al. 1989
0,96 à 600 mg d’U/l d’eau de boisson pendant 91 jours Lésions histologiques Gilman et al. 1998b
40 mg d’U/l d’eau de boisson Modifications du métabolisme des xénobiotiques Souidi et al. 2005 ; Gueguen et al. 2007
Système nerveux central Données animales 40 mg d’U/l d’eau de boisson Modification comportement Houpert et al. 2005
Augmentation sommeil paradoxal Lestaevel et al. 2005
40 mg d’U/l d’eau de boisson Perturbation neurotransmission Bussy et al. 2006
Données humaines Soldats exposés à U à partir de fragments d’obus Déficits neurocognitifs Mc Diarmid et al. 2000
Gonades Données animales 40 mg d’U/l d’eau de boisson Augmentation testostérone Grignard et al. 2007
0,5 à 60 µg U/l d’eau de boisson Modification de la maturation folliculaire ovarienne Raymond-Whish et al. 2007

Effets sur le système nerveux central

Au niveau du système nerveux central, des troubles neurologiques ont été observés chez de nombreux vétérans à la suite de la guerre du Golfe ; ces troubles sont rassemblés sous la terminologie « Syndrome de la guerre du Golfe ». Ils sont la conséquence de facteurs multiples parmi lesquels figure l’uranium appauvri [89].Plusieurs études expérimentales suggèrent que le cerveau constituerait une cible privilégiée de la toxicité de l’uranium. Son accumulation cérébrale est hétérogène d’une structure cérébrale à l’autre et dose-dépendante [31, 52]. Après ingestion de 40 mg/L d’UA pendant plusieurs mois (soit 1 mg/jour/rat), des perturbations des systèmes de neurotransmission dopaminergique et sérotoninergique sont observées chez le rat [90]. Dans ces conditions expérimentales (40 mg/L d’uranium), l’uranium appauvri n’induit pas d’effet sur l’anxiété ou le sommeil paradoxal chez le rat [91-93]. En revanche, l’uranium enrichi à 4,26 % en 235U provoque une augmentation de la quantité de sommeil paradoxal, une baisse de la mémoire à court terme et une hausse de l’anxiété [91-93]. D’autres équipes ont démontré que l’uranium appauvri est capable d’augmenter l’activité locomotrice et de perturber la mémoire spatiale [94, 95].

Les mécanismes d’action par lesquels l’uranium exerce ces effets centraux sont totalement inconnus. Néanmoins, lors d’une étude comportementale, des auteurs ont montré chez le rat mâle une augmentation de la peroxydation lipidique dans le cerveau suggérant une atteinte des membranes cellulaires par augmentation du stress oxydant et des radicaux libres [94]. Par ailleurs, Linares et al. ont également démontré l’existence d’une corrélation entre la concentration en uranium dans l’hippocampe et une augmentation de l’activité enzymatique de deux enzymes anti-oxydantes, la super-oxyde dismutase (SOD) et la catalase (CAT) dans cette région du cerveau [96]. Ces résultats expérimentaux suggèrent que le stress oxydant jouerait un rôle important dans le mécanisme d’action neurotoxique de l’uranium, mais ce n’est sans doute pas le seul.

Effets sur les organes sexuels

Chez l’homme, et plus précisément chez les vétérans de la guerre du Golfe, présentant des fragments d’uranium dans le muscle suite à des blessures, plusieurs études n’ont pas permis de mettre en évidence, quel que soit le taux d’uranium excrété, des modifications de la fonction reproductrice (pas de modifications des taux plasmatiques hormonaux (testostérone, FSH, LH), ni des paramètres spermatiques [97-99]. En revanche, une étude épidémiologique réalisée en Namibie sur des mineurs d’uranium a montré une diminution de leur taux de testostérone [100].Afin de mimer des situations de contamination des populations via l’eau de boisson, des études ont été réalisées sur des rongeurs. Chez la souris femelle, des contaminations avec des doses de 0,5 μg/L à 28 mg/L (doses retrouvées dans l’eau de boisson de certaines régions des États-Unis) montrent que l’uranium peut être considéré comme un perturbateur endocrinien. En effet, il modifie le développement et la maturation folliculaire ovarienne, accélère l’ouverture vaginale et augmente le poids de l’utérus [101]. Ces effets sont bloqués par un anti-estrogène, montrant ainsi l’implication des récepteurs aux estrogènes. Par ailleurs, une étude récente a montré qu’une contamination de rats mâles par de l’UE (40 mg/L) perturbe le métabolisme des hormones stéroïdiennes testiculaires [102]. En effet, il a été mis en évidence une augmentation du taux de testostérone plasmatique, ainsi qu’une augmentation de l’expression des gènes codant pour des enzymes de synthèse des hormones stéroïdiennes et pour des récepteurs nucléaires modulant l’expression de ces enzymes. Cependant, une contamination identique (40 mg/L) par de l’UA n’induit aucune modification de ces paramètres. Dans cette étude, il semblerait que le métabolisme testiculaire des hormones stéroïdiennes soit plus sensible à l’UE possédant une double toxicité (chimique et radiologique) qu’à l’UA (toxicité essentiellement chimique).

Ces différents résultats semblent indiquer que le système reproducteur est sensible à des contaminations environnementales par de l’uranium. Cependant, cette sensibilité diffère en fonction de la voie de contamination, du modèle et du sexe.

Effets sur le foie

Le foie est également une cible biologique de l’uranium après une exposition chronique. Une augmentation du taux des transaminases TGO et TGP [103], ainsi que des lésions histologiques au niveau du foie [104] sont observées chez le rat lors de contaminations chroniques par ingestion d’uranium contenu dans l’eau de boisson. Tout comme lors d’une exposition aiguë, les cytochromes P450, qui sont prépondérantes dans le foie, sont des cibles d’une exposition chronique par l’UA. Récemment, il a été montré qu’après une contamination chronique de neuf mois par de l’UA (40 mg/L), l’expression de certaines enzymes de la phase I (CYP3A) est augmentée dans le foie, alors que l’expression des enzymes de la phase II (GST, UGT) et des transporteurs de la phase III (MDR1, MRP2) du métabolisme des xénobiotiques ne varient pas [105, 106]. En conséquence, il a été émis l’hypothèse que la pharmacocinétique – donc la biodisponibilité – des médicaments pourrait être modifiée et conduire à une toxicité médicamenteuse ou une inefficacité thérapeutique lors d’un traitement médicamenteux chez des individus exposés à l’uranium. Cette hypothèse a été testée avec un traitement par le paracétamol (500 mg/kg) [105], un médicament potentiellement hépatotoxique. Dans cette étude il a été décrit que les animaux contaminés par l’UA éliminaient moins rapidement le paracétamol plasmatique. De plus, l’administration de paracétamol aux rats contaminés par l’UA augmente les transaminases plasmatiques (TGO, TGP) plus rapidement que pour les animaux non contaminés. Dans le foie, les activités des CYPs sont également diminuées pour les animaux contaminés par rapport aux animaux témoins. Ces études confirment que le métabolisme des xénobiotiques (médicaments) est altéré lors d’une exposition chronique par l’UA.

Effets sur les poumons

Lors d’une contamination essentiellement par inhalation, les poumons constituent la première cible biologique pour l’uranium. En effet, après contamination interne les particules d’uranium insoluble s’accumulent dans les poumons et les ganglions lymphatiques [107-109]. Dans ce cas, le poumon pourrait être non seulement confronté à la toxicité chimique, mais aussi à la toxicité radiologique qui pourrait devenir non négligeable à long terme.Après contamination interne, les particules d’uranium atteignent principalement deux cibles cellulaires au niveau pulmonaire, les macrophages et les cellules épithéliales [110]. L’interaction entre uranium et cellules épithéliales peut être directe et entraîner des dommages biologiques sur l’épithélium [110], conduisant à une altération de la fonction respiratoire. Les macrophages sont impliqués dans l’épuration des particules d’uranium et dans leur rétention dans le compartiment alvéolaire [111]. Après phagocytose de l’uranium par les macrophages, il se concentre essentiellement au niveau des lysosomes [112, 113]. Ainsi, les macrophages sont responsables de la redistribution de ce radionucléide dans le poumon et la formation de zones d’accumulation [114, 115] pouvant induire des œdèmes pulmonaires et une inflammation des bronches et des alvéoles. De plus, des études ont rapporté que des expositions chroniques de longue durée à des oxydes d’uranium induisent une prolifération cellulaire et des zones de fibrose et/ou de nécrose [107, 108, 116]. Récemment, une étude chez l’animal a mis en évidence un effet d’une contamination interne par l’uranium sur le système de détoxication des xénobiotiques au niveau pulmonaire [106]. En effet, Cette étude montre qu’une contamination chronique par ingestion d’uranium induit une modification au niveau génique de l’expression de la CYP3A2 impliquée dans le métabolisme des xénobiotiques ainsi qu’un des facteurs de transcription associé CAR. Ces différentes études montrent clairement que le poumon est une cible biologique de l’uranium après contamination chronique par inhalation ou ingestion.

Chez l’homme, des études sur des mineurs d’uranium ont montré une augmentation des fibroses pulmonaires et du risque de cancer du poumon avec une relation linéaire entre le risque de cancer du poumon et la radioexposition due au radon [117-119]. Les effets cancérigènes observés sont expliqués plutôt par l’irradiation de l’épithélium bronchique. Des études complémentaires chez l’animal et d’autres études épidémiologiques chez l’homme sont nécessaires afin de répondre plus précisément sur l’impact d’une contamination interne chronique sur le poumon.

Effets sur l’intestin

Les études effectuées à court terme sur le système digestif ont montré que l’uranium n’avait que peu d’effets sur les propriétés intestinales, excepté à forte dose et in vitro [74]. Le nombre d’études portant sur les conséquences (en termes de bioaccumulation et d’effets biologiques) à plus ou moins long terme d’une contamination chronique d’uranium est relativement faible. En ce qui concerne les phénomènes de bioaccumulation dans l’intestin, une étude exhaustive, réalisée à différents temps de contamination par l’uranium sur de nombreux organes, a montré qu’une ingestion chronique d’uranium appauvri conduisait à une accumulation de ce radionucléide dans l’intestin grêle dès le premier mois d’exposition, suivie par une décroissance régulière au fur et à mesure de la contamination [31]. Une étude plus précise en termes d’accumulation a mis en évidence que l’uranium était plus particulièrement localisé au niveau des plaques de Peyer, follicules lymphoïdes insérés dans la paroi intestinale [120]. Cependant, cette accumulation ne s’accompagne pas d’effets biologiques marqués, comme l’indique l’absence de modification du taux d’ARNm des cytokines dans les plaques de Peyer et des processus apoptotique et prolifératif. Paradoxalement, divers effets sont observés au niveau de la muqueuse malgré une accumulation moindre d’uranium [121]. Un des effets observés les plus significatifs en termes d’éventuelle conséquence est la modification de la densité de certaines populations de cellules immunitaires sans modifier leur localisation. Ainsi, une augmentation du nombre de neutrophiles est observée dès trois mois de contamination, effet qui se maintient à neuf mois d’exposition. Une diminution du nombre de mastocytes et de macrophages est également observée après contamination (respectivement à 6 et 9 mois). Ces changements dans la densité cellulaire de neutrophiles (augmentation) et macrophages (diminution) pourraient conduire à la suppression de certains mécanismes de défense ou à l’inverse à l’induction d’une hypersensibilité. Il est par ailleurs intéressant de noter que cette étude met en évidence une inhibition de la voie NOergique, similaire à ce qui a été observé dans le cas d’une exposition au plomb dans différents organes [122].

Conclusion

L’uranium occupe une place unique parmi les actinides. En raison de ses caractéristiques chimiques, il se comporte comme un composé néphrotoxique, indépendamment de ses propriétés radioactives. De plus, en fonction de son isotopie ou de son degré d’enrichissement en 235U, il est considéré comme un composé radiotoxique. Nos connaissances sur la toxicité de l’uranium proviennent d’observations faites chez l’homme, mais surtout d’études sur l’animal qui montrent que l’os et le rein sont les deux principaux organes cibles de l’uranium. Néanmoins, une exposition chronique à l’uranium affecte de nombreuses fonctions physiologiques (physiologie rénale et hépatique, métabolisme osseux), ainsi que le système nerveux central et le système reproducteur. De plus, des modifications de l’homéostasie phosphocalcique et de certains métabolismes (vitamine D, hormones stéroïdiennes et médicaments) sont décrites chez l’animal après contamination à l’uranium. Ainsi, l’exposition chronique à une faible quantité d’uranium est responsable d’atteintes de systèmes biologiques qui ne sont pas forcément corrélés à l’accumulation tissulaire de ce radioélément ; la question de l’effet systémique ou direct reste donc encore sans réponse.L’exposition à l’uranium induit ainsi chez le rat adulte des modifications subtiles mais significatives de plusieurs systèmes physiologiques. La question subséquente à l’observation de ces effets est de savoir si ces modifications sont les signes précurseurs de l’apparition d’une pathologie observable sur le plan clinique, ou si elles sont plutôt le reflet d’une adaptation de la physiologie des organes à cette exposition chronique. Les études présentées étant réalisées chez un modèle rongeur représentatif d’une population adulte et ‘saine’, une des manières de répondre à cette interrogation serait d’évaluer les effets de l’uranium sur d’autres populations, soit chez des individus en croissance dont l’exposition à ce radionucléide se fait de façon simultanée à la mise en place des grands systèmes physiologiques, soit chez des individus ayant des prédispositions à des pathologies particulières.

Remerciements

Les auteurs de cet article ont une pensée émue pour l’amie Francoise Pluchet, qui nous a quittés prématurément.

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Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 25 août, 2013 |Pas de commentaires »

FUKUSHIMA: DE LA VAPEUR S’ECHAPPE DU BÂTIMENT DU REACTEUR 3…CAUSE INCONNUE ! (AFP)

Fukushima:

FUKUSHIMA: DE LA VAPEUR S'ECHAPPE DU BÂTIMENT DU REACTEUR 3...CAUSE INCONNUE ! (AFP) dans REFLEXIONS PERSONNELLES aaaaaaa4

De la vapeur s’échappe du bâtiment du réacteur

3, cause inconnue…

TOKYO (Province de Tokyo) – De la vapeur a été vue, jeudi matin 18 juillet 2013, s’échappant du bâtiment du réacteur numéro 3 de la centrale atomique ravagée de Fukushima, a indiqué l’opérateur du site qui ignorait toujours plusieurs heures plus tard l’origine de ce nouvel incident.

C’est un mince filet (!) qui s’échappe, ce n’est pas un nuage, a expliqué à l’AFP un porte-parole.

Cette vapeur a été aperçue à 8H20 locales (mercredi 23H20 GMT) apparemment en provenance d’une piscine de stockage de matériel au 5e et dernier niveau du bâtiment du réacteur numéro 3, a précisé la compagnie Tokyo Electric Power (TEPCO) dans un bref courriel, sans plus de détails.

Le dégagement a été repéré via une caméra par du personnel d’une entreprise tierce. Les instruments de mesure de radioactivité alentour n’ont pas montré de changement significatif, selon la même source.

Ni la température du réacteur, ni les mesures des systèmes de contrôle de radioactivité ne se sont élevées. Nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’une situation d’urgence, mais nous continuons d’enquêter, a encore précisé à l’AFP le porte-parole ajouté.

Nous avons l’intention d’effectuer des mesures de radioactivité au-dessus du bâtiment du réacteur ainsi que des prélèvements de poussière à proximité, a ajouté TEPCO dans un deuxième courriel.

Le refroidissement du réacteur et de la piscine attenante de désactivation du combustible usé se poursuit normalement, a simultanément assuré la compagnie.

Le réacteur 3 est un des trois de la centrale (sur six) dans lesquels le combustible nucléaire a fondu après le séisme et le tsunami dévastateurs du 11 mars 2011. C’est sans doute le plus endommagé de l’ensemble, car il a aussi subi une explosion d’hydrogène qui a soufflé le toit du bâtiment mi-mars 2011, laissant une partie des installations à l’air et des monceaux de détritus au-dessus.

Il règne en outre à proximité de ce réacteur qui fonctionnait au MOX (mélange d’oxydes d’uranium et plutonium) un très haut niveau de radioactivité qui ne facilite pas les interventions.

L’incident encore inexpliqué de jeudi rappelle une fois de plus que la situation reste instable dans cette centrale en péril, même si elle est considérée comme étant « sous contrôle » depuis décembre 2011, lorsque les autorités ont décrété que les six réacteurs étaient en état dit « d’arrêt à froid. »

Depuis, quelque 3.000 travailleurs continuent chaque jour de préparer le démantèlement, un chantier de 40 ans, tout en se démenant face aux multiples avaries qui se déclenchent presque quotidiennement, tant est vulnérable le site qui continue de dégager des éléments radioactifs sous plusieurs formes.

TEPCO et les entreprises impliquées dans cette crise font notamment face à de très gros problèmes d’eau contaminée, d’une part celle issue de l’arrosage continu qu’il faut stocker dans des citernes et décontaminer, et d’autre part celle qui s’est accumulée en sous-sol et est soupçonnée de s’écouler dans l’océan Pacifique voisin.

Depuis des mois, des experts demandent que soient prises des mesures pour fiabiliser les équipements vitaux qui ont été mis en place dans l’urgence dans les premiers mois de crise. 

Des transformateurs et distributeurs électriques sont encore dans des camions à proximité des bâtiments, à la merci de nouveaux caprices de la nature ou de l’appétit des rats qui ont envahi le site. 

Mi-mars, un de ces rongeurs avait causé un court-circuit et entraîné une panne qui avait paralysé durant près de 30 heures une partie des systèmes de refroidissement des piscines de désactivation du combustible usé, provoquant le plus grave incident recensé depuis fin 2011.

(©AFP / 18 juillet 2013 05h07)

 Fukushima:

Nouvelle émission de vapeur

autour du bâtiment 3

TOKYO (Province de Tokyo) – Une nouvelle émission de vapeur, la deuxième en une semaine, a été détectée, mardi matin 23 juillet 2013, autour du bâtiment du réacteur n°3 de la centrale nucléaire de Fukushima, a annoncé la compagnie exploitante TEPCO. 

La vapeur a été aperçue autour du cinquième étage du bâtiment éventré vers 09H00 du matin (00H00 GMT), a précisé Tokyo Electric Power (TEPCO).

La compagnie a précisé que les mesures effectuées n’avaient révélé aucune augmentation d’émanations radioactives, ajoutant que de l’eau de refroidissement continuait d’être injectée dans le réacteur de ce bâtiment et dans sa piscine de stockage du combustible.

Jeudi dernier, un filet de vapeur s’était déjà échappé toute la journée du même bâtiment du réacteur 3, le plus endommagé des six de la centrale Fukushima Daiichi. Il avait disparu vendredi.

TEPCO avait indiqué que ces rejets pourraient être dus à l’évaporation d’eau de pluie, et qu’aucune élévation de la radioactivité n’avait été constatée, pas plus qu’une quelconque augmentation soudaine de température dans la cuve du réacteur.

Par ailleurs, TEPCO a reconnu lundi pour la première fois que des eaux souterraines radioactives accumulées au pied de la centrale accidentée s’étaient écoulées dans l’océan Pacifique voisin.

La compagnie avait annoncé début juillet que de fortes doses d’éléments radioactifs toxiques avaient été détectées dans ces eaux souterraines, mentionnant notamment une multiplication par 110 du niveau de césium 134 mesuré dans un puits de prélèvement entre les réacteurs et la mer.

Elle avait soutenu dans un premier temps que ces eaux polluées avaient été largement contenues par les bases en béton et armatures en acier des fondations de la centrale, semblant écarter au départ une diffusion massive dans la mer.

La centrale Fukushima Daiichi, située à 220 km au nord-est de Tokyo, a été ravagée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011: du combustible a fondu dans trois des six réacteurs du site, d’où la présence de nombreux éléments radioactifs aux alentours.

(©AFP / 23 juillet 2013 09h43)  

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 18 juillet, 2013 |Pas de commentaires »
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