ATOMIC PARK: PEUT-ON VRAIMENT DEMANTELER UNE CENTRALE NUCLEAIRE ?

Atomic park

Peut-on vraiment démanteler une centrale

 nucléaire ?

 Par Anthony Laurent (7 novembre 2011)

Photo centrale nucléaire

Que la France décide ou non de sortir du nucléaire, elle sera tôt au tard confrontée au démantèlement de ses 58 centrales vieillissantes. Une problématique que connaît bien l’anthropologue et philosophe Christine Bergé, qui a enquêté sur le chantier de déconstruction du surgénérateur Superphénix. Pour elle, démanteler une centrale, c’est entrer dans un rapport au temps particulier, où mémoire et informations se perdent face à une tâche gigantesque. Et on ne « déconstruit » pas une centrale : on enrobe, on éparpille, on disperse. Entretien.

ATOMIC PARK: PEUT-ON VRAIMENT DEMANTELER UNE CENTRALE NUCLEAIRE ? dans REFLEXIONS PERSONNELLES arton1863-cec7d

Pourquoi avoir écrit:

  »Superphénix, déconstruction d’un mythe ? »

Christine Bergé : C’est le premier livre qui décrit de façon tout à fait lisible, pour le grand public, le fonctionnement d’une centrale nucléaire ainsi que son démantèlement. Dans cet ouvrage, je déchiffre les aspects symboliques qui entourent ce qui était considéré à l’époque comme le plus grand surgénérateur du monde  [1]. Ayant beaucoup travaillé sur la réanimation en milieu hospitalier, j’ai abordé Superphénix comme un organisme vivant que l’on accompagne en fin de vie. Quand je suis entrée pour la première fois dans les bâtiments de la centrale, j’ai tout de suite remarqué que les horloges avaient été démontées. C’était comme si la centrale somatisait. Pour les travailleurs du site, cela veut dire qu’il y a eu un arrêt du temps dans leur existence. J’ai également saisi que, pour eux, c’était douloureux d’avancer dans le temps de la déconstruction. C’était un deuil à vivre.

Quel enseignement principal tirez-vous de votre enquête ?

J’ai veillé à être extrêmement réaliste dans ma description des travaux et de la réalité vécue par les travailleurs, tout en analysant l’arrière-fond « inhumain » : avec le nucléaire, nous sommes dans des temps très longs, immémoriaux, qui sont hors de l’histoire et dépassent tout le monde. Malgré toutes les précautions prises lors de tels chantiers, le temps des radionucléides – qui peuvent durer jusqu’à plusieurs millions d’années – est ingérable. Le problème de la mémoire se pose inévitablement.

Comment se gère ce rapport au temps dans le cadre de la déconstruction d’une centrale ?

Tout est archivé, sur ordinateur ou sur papier, mais lire toutes les archives est strictement impossible. Une partie de l’information se perd. Par exemple, nous n’avons pas pu retrouver la trace de tous les architectes de Superphénix ! Or, pour la déconstruction, revoir entièrement ce qui a été fait dans le passé est une obligation. Entre la construction et la déconstruction d’une centrale, il peut s’écouler un demi-siècle. De plus, les centrales nucléaires ne sont pas conçues pour être déconstruites. Autrement dit, on déconstruit à partir de rien, on est obligé de tout inventer.

La perte de mémoire est inhérente à la déconstruction et, plus encore, au fonctionnement même des humains. Et dans l’industrie nucléaire, cela peut s’avérer dramatique. Pour Superphénix, les choses se passent relativement bien, car c’est une centrale jeune, en bonne santé et qui a très peu fonctionné. Mais la centrale de Tchernobyl ne peut pas être déconstruite. Et personne ne pourra jamais déconstruire Fukushima non plus.

En quoi Superphénix est-il un mythe ?

Le nom de Superphénix renvoie à une figure mythique : c’est l’oiseau qui renaît de ses cendres. Avec ses 1 200 MW, le surgénérateur de Creys-Malville devait être le plus puissant du monde, capable de se régénérer en permanence. Il était présenté comme le fin du fin de la technologie nucléaire. Et la déconstruction même d’une centrale est un mythe. On déconstruit mais on ne résout pas le problème de la radioactivité pour autant. Une centrale est en réalité une gigantesque poubelle dont on disperse les éléments. Du moindre gant en latex jusqu’à certains composants pouvant mesurer 15 m de long et qui ont baigné dans du sodium irradié. Tout cela ne peut pas être déconstruit. Les déchets de déconstruction sont enrobés et mis en terre ou envoyés dans des filières dédiées. Mais on ne fait qu’enrober.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué lors de vos visites de Superphénix ?

En premier lieu, le gigantisme et la beauté de la technique nucléaire, qui sont proprement fascinants. Je pense que les personnes qui y travaillent sont constamment dans un vertige de puissance. Ensuite, c’est l’extrême rigueur à laquelle sont soumis les travailleurs. Il y a une culture de la sûreté très exigeante…en apparence.

 Mais, en réalité, on est obligé de tirer financièrement par tous les bouts : EDF fait appel à la sous-traitance, qui à son tour est mal payée, etc. Ce qui m’a frappée, c’est la disproportion entre la bonne volonté des humains et la réalité de la tâche à accomplir, qui est absolument monstrueuse.

Quelles sont les pressions exercées sur ceux qui déconstruisent ?

Il existe des pressions financières énormes au niveau des directions car le démantèlement est horriblement coûteux, et l’argent, rare. Au niveau des prestataires également, puisque sera choisi celui qui fera le meilleur travail au moindre coût. Il y a aussi une pression sur l’information : on ne peut pas tout dire. Les partisans de l’atome aiment à faire croire que le nucléaire est incompréhensible. Mais c’est faux. On veut cacher au public la compréhension de la technologie. Plus encore, on ne peut pas tout se dire. Au-delà des contraintes réglementaires, les travailleurs qui œuvrent en zone contaminée ne peuvent pas à la fois gérer le danger et accepter de prendre de la dose.

Au vu de ces constats, le nucléaire est-il selon vous une aberration dans nos sociétés ?

Absolument. On développe des techniques sans jamais mesurer leurs impacts sur les humains. Cela est vrai pour toutes les industries dangereuses. Mais, avec le nucléaire, c’est pire encore puisque les radionucléides, dont certains peuvent se révéler mortels, ont des durées de vie comparables à celle de la planète… Il est donc tout simplement impossible de les gérer. Prenons le cas du plutonium. Nous sommes en train d’en accumuler partout dans le monde, mais nous ne savons absolument pas quoi en faire. Si vous en inhalez ne serait-ce qu’un millionième de gramme, vous êtes mort. Il est important de dire que les radionucléides naturels les plus dangereux ne sont rien à côté des radioéléments fabriqués artificiellement dans les cœurs des réacteurs.

Quels sont les principaux risques nucléaires ?

Les accidents représentent la première dangerosité. Ils peuvent avoir plusieurs causes : la négligence humaine, l’attentat terroriste, la catastrophe naturelle, comme à Fukushima. Le calcul de la probabilité de survenue d’un accident nucléaire n’est en réalité que le calcul des facteurs de risque, ce qui veut donc dire que l’on ne peut pas prévoir l’accident, lequel, par définition, surviendra à un endroit et à un moment que l’on n’avait pas prévus. Le danger pour le corps humain est également gravissime. Les radionucléides pénètrent dans tous les organes. Là aussi, les institutions internationales, comme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), qui marchent main dans la main, nous noient dans un océan de calculs. Après l’accident de Tchernobyl, ils ont relevé les seuils de radioactivité que les individus pouvaient recevoir. Au lieu d’admettre qu’ils ne pouvaient pas gérer la situation, ils ont augmenté les seuils de supportabilité humaine…

Et troisième risque, la contamination radioactive, chronique et accumulative. À la différence de la fumée, qui s’évapore dans l’air, la radioactivité, elle, ne disparaît jamais totalement. Elle s’éparpille. Même si l’activité nucléaire mondiale s’arrêtait aujourd’hui, nous sommes condamnés à vivre dans un environnement virtuellement mutagène. L’irradiation radioactive est une pollution. Et nous sommes dans une inertie polluante. Le véritable problème est cette acceptation de l’irradiation chronique, car on est en train de transformer la notion d’accident : il devient un simple aléa du nucléaire. On le dédramatise, à l’instar de ce qui est fait avec les effets des faibles doses. Pour preuve, on ne parle déjà plus aujourd’hui de Fukushima, alors que Tchernobyl, en son temps, était une énorme catastrophe.

Les responsables politiques français sacralisent-ils l’énergie nucléaire ?

Ce qui est sacré pour qui maîtrise l’énergie nucléaire, c’est le pouvoir qu’elle confère : les lignes de force des alliances, la potentialité de guerre, la possibilité de menacer l’autre à égalité. Ce n’est pas l’énergie nucléaire elle-même. Cette dernière, en revanche, est sacralisée par les acteurs du nucléaire – les ingénieurs des Mines, du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), des organismes de recherche sur l’atome, les militaires, etc. –, qui pensent réellement qu’on ne peut pas faire autrement. Il y a cinquante, soixante ans, régnait une grande mythologie du nucléaire. C’était l’énergie irradiante de l’avenir. Maintenant que sa dangerosité est avérée, il est forcément moins sacralisé. Le nucléaire reste néanmoins encore aujourd’hui la dragée qu’il faut porter le plus haut possible.

Par conséquent, le seul argument qui rend le nucléaire si incontournable en France est l’argument de puissance.

Propos recueillis par Anthony Laurent

À lire : « Superphénix, déconstruction d’un mythe », Christine Bergé (photographies de Jacqueline Salmon), Les empêcheurs de penser en rond, La Découverte, octobre 2010, 150 p., 13 euros.

Image : Jared Rodriguez / t r u t h o u t ; Adapted : AmyZZZ1 trying to decide what one to get !, D Sharon Pruitt

Notes:

[1] Superphénix est le réacteur de la centrale nucléaire de Creys-Malville, en France. Lancé par le Premier ministre Jacques Chirac en 1976, il est mis en service en 1985, et arrêté définitivement en 1998. Les travaux de démantèlement devraient durer jusqu’en 2027. Soit dix ans de construction, trente ans de déconstruction, pour une durée de vie utile de onze ans au total, en comptant les périodes d’arrêt. À lire, sur l’histoire du réacteur : Superphénix, des braises sous la cendre, Le monde diplomatique, avril 2011

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 20 juin, 2012 |Pas de commentaires »

FUKUSHIMA : UNE VIDEO EDIFIANTE SUR LA TRANSPARENCE !…

FUKUSHIMA:

UNE VIDEO EDIFIANTE

ET

TERRIBLE DE VERITE !…

TOUT SERAIT IDENTIQUE

EN FRANCE !

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Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 11 juin, 2012 |1 Commentaire »

FUKUSHIMA ET L’AVENIR DU MONDE: UNE TRES GRANDE URGENCE ! (A DIFFUSER PARTOUT)

FUKUSHIMA

ET L’AVENIR

DU MONDE:

UNE TRÈS

GRANDE 

URGENCE !

FUKUSHIMA ET L'AVENIR DU MONDE: UNE TRES GRANDE URGENCE ! (A DIFFUSER PARTOUT) dans REFLEXIONS PERSONNELLES FUKUSHIMA

Plus de détails sur Fukushima et les déboires de la centrale nucléaire dont la situation est très très préoccupante. Il ne reste que peu de temps, reste à savoir si celui-ci va être mis à profit pour tenter d’endiguer la prochaine catastrophe qui aura lieu, séisme ou non!

Les inquiétudes au sujet du risque d’effondrement de la piscine de l’unité 4 de la centrale de Fukushima Daiichi sont très inquiétantes.  Au Japon, tout le monde parle de ce danger et, pour répondre à cette question, des journalistes d’investigation de l’émission « Hodo Station », sur la chaîne de télévision TV Asahi, ont réalisé une enquête dont les résultats ont été diffusés le 25 mai 2012.
 Cet article présente les principales informations tirées de cette recherche puis une extrapolation sur ce qui pourrait advenir si Tepco ne réussissait pas son pari de récupérer les barres de combustibles d’ici trois ans.
 
Avant toute chose, je tiens à remercier Kna qui nous permet d’avoir accès, par son travail de traduction, de sous-titrage et de diffusion de vidéos, à des informations qui, jusqu’à présent, restent taboues en France dans les grands médias.
 
Une émission remarquable :
une problématique, des témoignages d’experts, des expériences, des conclusions.
Comme on aimerait voir ce type d’émission télévisée en France, où des experts et des chercheurs en ingénierie nucléaire parleraient librement de leurs angoisses à propos des risques de l’atome !
Pour rappel, l’unité 4 possède une piscine de désactivation contenant 1535 assemblages, soit environ 264 tonnes de combustible. Cette piscine est perchée à 20 mètres au dessus du sol, mais sa structure a subi d’énorme contraintes mécaniques et thermiques lors des explosions et incendies qui ont eu lieu le 15 mars 2011, sources des inquiétudes sur son état.
 
Masashi Goto, ex-ingénieur Toshiba expert en conception de centrales nucléaires résistantes aux séismes, a conçu le confinement des réacteurs nucléaires. Voici ce qu’il pense de la solidité du bâtiment réacteur n°4 :
« Même si les murs existent, il n’y a pas de manière simple d’en connaître la stabilité. A quel point la stabilité a-t-elle été compromise par la haute température de l’incendie ? Il est essentiel d’avoir toutes les données quand vous travaillez sur un calcul structurel. Chaque fois que Tepco publie des données, ils disent toujours « Nous avons calculé ceci, voici le résultat de ce que nous avons fait donc il n’y a pas de danger ». Mais ils n’ont jamais publié une donnée que quelqu’un de l’extérieur pourrait utiliser pour vérifier leurs conclusions. »
 
Yukiteru Naka, directeur de Tohoku Entreprise, travaillait à l’origine comme ingénieur chez General Electric. Spécialisé dans les systèmes de tuyauterie, il a été fortement impliqué dans la construction de la centrale de Fukushima Daiichi (réacteur 1, 2 et 6). Il est maintenant engagé dans les travaux de démantèlement. Connaissant l’état réel du bâtiment réacteur 4, il fait des aveux sur la dangerosité d’une possible fuite d’eau de la piscine de refroidissement de combustible :
 
« Je dois dire qu’il y a un risque concernant l’unité 4. La piscine est actuellement refroidie par un système temporaire. Mais les conduits s’étendent sur des dizaines de kilomètres et étant donné que c’est une construction provisoire, ce n’est pas censé résister aux secousses sismiques. Il n’y a pas assez de maintenance. Les tuyaux courent à travers les décombres. J’estime qu’il faudrait peu de temps pour vider la piscine si les tuyaux étaient endommagés et causaient une fuite. Les émissions de matières radioactives seraient si élevées que personne ne pourrait s’approcher. (…) J’aimerais que le gouvernement et Tepco se préparent avec une notion de crise imminente à l’esprit. (…) Si la piscine se vide, aucun travailleur ne pourra s’approcher du bâtiment réacteur 4, ni des bâtiments 1, 2 et 3. »
 
Hiroaki Koide, professeur à l’Institut de Recherche Nucléaire Universitaire de Kyoto, est particulièrement inquiet de l’état de l’unité 4 :
 
« Si la piscine devait s’effondrer à cause d’un nouveau gros séisme, les émissions de matière radioactives seraient énormes : une estimation prudente donne une radioactivité équivalente à 5000 fois la bombe nucléaire d’Hiroshima. »
 
 Selon un institut de recherche de l’Agence de l’Energie Atomique du Japon, en cas d’entassement des barres de combustible, celles-ci peuvent s’échauffer car l’air ne peut pas circuler. Si la température dépasse 700 °C, les gaines peuvent se briser et laisser s’échapper les pastilles de carburant composées d’uranium et de plutonium.
 
Sans refroidissement par l’air, la destruction des barres par échauffement et la libération des matières radioactives signeraient probablement le début de la fin pour le Japon, et peut-être pour le monde.
 
Conclusion sibylline du présentateur pour qui n’a pas suivi entièrement l’émission : « Nous avons découvert l’importance de ce que nous devons envisager ». Pour bien comprendre ce que cela veut dire, je vous conseille de regarder entièrement cette émission :
 
Vidéo originale postée par Irwin Miller : http://youtu.be/jOEkyTPLWzA
Traduction Anglaise par Goldieluvmj : http://youtu.be/zuxFQewzPjk
Traduction et sous-titrage Fr par Kna60.
Version en une seule partie : http://dai.ly/KoYyBP
 
 
Le scénario du pire
 
Il n’y a pas que les experts japonais qui s’inquiètent. Si l’on en croit Robert Alvarez, ancien conseiller au Département Américain de l’Énergie, ce problème devrait concerner le monde entier :
 
« Si un tremblement de terre ou tout autre événement venait à affecter cette piscine, il pourrait en résulter un incendie radiologique catastrophique, avec près de dix fois la quantité de césium 137 qui s’est propagé à la suite de l’accident de Tchernobyl » (source)
 
Pourquoi dans certains cas, on écoute les spécialistes, et  dans d’autres cas on les ignore ? Dans celui de la catastrophe nucléaire en cours de Fukushima, les raisons sont à la fois économiques et politiques. Pourtant, en ignorant ces alertes avisées, les autorités donneraient comme issue à la crise le hasard ! Si on a de la chance, il n’y aura pas de tremblement de terre assez puissant pour détruire le bâtiment réacteur 4 d’ici trois ans et le combustible pourra être mis en lieu sûr.
Si on n’a pas de chance, la piscine s’effondrera avec son combustible et engendrera un enfer atomique mondial.
L’attitude de nos gouvernants reflète malheureusement pour l’instant une sorte de lâcheté qui ne correspond pas à la hauteur de leur mission.
 
La responsabilité, de savoir si cette piscine va tenir le coup ou non lors du prochain grand séisme japonais, ne devrait pas être laissée à Tepco. L’ONU devrait constituer et envoyer d’urgence une équipe scientifique composée des meilleurs spécialistes mondiaux afin d’analyser la situation et de prendre des mesures immédiates de sauvegarde du bâtiment et de transfert des combustibles dans un endroit sûr. Dans cette course contre la montre, un an a déjà été perdu, et il faudrait encore en attendre trois ? Tout cela semble invraisemblable.
 
Avant que Tepco n’avoue la fonte des trois cœurs en 2011, tous les médias évoquaient le scénario du pire comme étant la perte de confinement des matières radioactives, souvent comparée au « syndrome chinois », mais plus justement appelé « Melt-out» par le professeur Koide. Aujourd’hui, l’analyse des faits conduit à envisager  un scenario encore plus dramatique.
 
 Une large évacuation du nord du Japon a déjà été envisagée par le gouvernement japonais.
 
 En effet, les informations fournies par les experts sont très claires : si la piscine s’effondrait, on ne pourrait plus approcher les unités 1, 2 et 3 de Fukushima Daiichi. A partir de cette donnée simple, un enchaînement d’évènements se produirait inéluctablement :
 
> Abandon de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi (6 réacteurs à eau bouillante, 7 piscines, 2400 tonnes de combustibles)
 
> A très court terme, abandon de la centrale nucléaire de Fukushima Daiini qui se trouve à 12 km (4 réacteurs à eau bouillante, 4 piscines)
 
> Qui dit abandon de centrale nucléaire, dit aussi à court terme abandon du refroidissement des cœurs et des piscines de désactivation. Est-ce qu’un expert nucléaire pourrait se prononcer sur la somme de radioactivité dégagée par la perte de contrôle de 10 réacteurs et l’arrêt de refroidissement de 11 piscines de combustible ?
 
> A plus ou moins long terme, abandon probable des centrales nucléaires de Tokai à 110 km au sud (1 réacteur à eau bouillante, 1 piscine), et d’Onagawa à 130 km au nord (3 réacteurs à eau bouillante, 3 piscines)
 
> Evacuation de la moitié nord du Japon, dont la ville de Tokyo.
 
Jusqu’où cet abandon en chaîne de centrales nucléaires irait-il ? L’étape suivante ne serait-elle pas l’abandon de la mégacentrale de Kashiwazaki-Kariwa à l’ouest (7 réacteurs à eau bouillante, 7 piscines) ? Est-ce réaliste ou bien les 2400 tonnes de combustible nucléaire délaissées de Fukushima Daiichi seraient à elles seules suffisantes pour évacuer le Japon ?
 
 Abandon successif probable de 14 réacteurs nucléaires en cas d’effondrement de la piscine de l’unité 4 de Fukushima Daiichi.
 
 Ceux qui pensent que des volontaires se presseraient par milliers pour combattre le feu nucléaire n’ont rien compris à la gravité de la chose. Les niveaux de radioactivité atteints dépasseraient les possibilités d’intervention humaine et la bonne volonté, même héroïque, ne servirait à rien. Alors que des robots électroniques ont du mal à fonctionner en présence de fortes radiations, les hommes eux ne le peuvent tout simplement pas.
 
 Pas de panique, mais de l’urgence
 
Mon but, en diffusant cet article, n’est pas d’alimenter les sites catastrophistes ou les articles prédisant la fin du monde, mais simplement d’alerter toutes les personnes responsables qui ne seraient pas conscientes du danger considérable que représenterait l’effondrement d’une piscine de Fukushima Daiichi. Il est en effet très important que chacun soit au courant de ce que représenterait l’arrivée d’un nuage radioactif provoqué par une telle catastrophe. Les autorités françaises, mais également tous les gouvernements de l’hémisphère nord, au lieu de faire l’autruche et d’être sourds aux préoccupations des experts japonais ou aux lanceurs d’alertes internationaux de haut rang, en tant que responsables de la santé de leur population, devraient d’ores et déjà diffuser massivement des conseils de radioprotection. En effet, si cette catastrophe se produisait, aucune nation n’aurait le temps de réagir efficacement à un tel évènement.
 
En France, à l’occasion des élections législatives, il serait utile que tous les citoyens de base interpellent les candidats sur ces questions : sont-ils au courant de ce danger permanent et de l’impact radiologique possible en France ?… et que préconisent-ils si le bâtiment réacteur n°4 s’effondre ?
 
Pourquoi devrait-on encore croire Tepco quand elle affirme que l’unité 4 ne peut pas s’effondrer ? Pourquoi l’avenir du monde dépend-il de l’expertise de cette seule entreprise, célèbre pour être responsable de la plus grosse catastrophe nucléaire de l’histoire ?
 
Cet article rapporte des faits, des avertissements, des possibilités. Mais il n’annonce pas l’avenir. L’avenir se trouve dans les décisions politiques d’aujourd’hui. Si les personnes éclairées et influentes ne s’emparent pas de ces informations et n’usent pas de leurs pouvoirs pour faire bouger des positions idéologiques monolithiques, alors il ne restera plus comme « solution » que d’avoir de la chance !
 
Source et photos d’illustration sur: fukushima.over-blog.fr
Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 6 juin, 2012 |Pas de commentaires »

ISRAEL DEPLOIE DES ARMES NUCLEAIRES SUR DES SOUS-MARINS CONSTRUITS EN ALLEMAGNE

Israël déploie des armes nucléaires sur des

 sous-marins construits en Allemagne

ISRAEL DEPLOIE DES ARMES NUCLEAIRES SUR DES SOUS-MARINS CONSTRUITS EN ALLEMAGNE dans REFLEXIONS PERSONNELLES 507730-israel-serait-train-equiper-sous

-Der Spiegel-

Trois sous-marins ont été construits dans un chantier naval allemand pour Israël, qui seront suivis de trois autres à venir. Selon des informations dont Der Spiegel a eu connaissance Tel-Aviv équipe en carène ces sous-marins de missiles de croisière à tête nucléaire. Le gouvernement fédéral allemand avait connaissance depuis des décennies du programme nucléaire d’Israël en dépit de ses dénégations officielles.

L’Allemagne aide Israël à développer ses capacités nucléaires militaires, a appris Der Spiegel. Selon des recherches approfondies menées par le magazine, Israël est en train d’équiper les sous-marins, qui ont été construits dans le nord de l’Allemagne à Kiel et ont été en grande partie payés par le gouvernement allemand, de missiles de croisière équipés d’ogives nucléaires. Les missiles peuvent être lancés à l’aide d’un système d’éjection hydraulique précédemment secret. Le Ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a déclaré à Der Spiegel que les Allemands devraient être « fiers » d’avoir sécurisé l’existence de l’Etat d’Israël « pendant de nombreuses années. »

Dans le passé, le gouvernement allemand a toujours soutenu la position qu’il n’était pas au courant d’armes nucléaires en cours de déploiement sur les navires. Maintenant, cependant, d’anciens hauts fonctionnaires du Ministère de la Défense allemand, dont l’ancien Secrétaire d’État Lothar Rühl et l’ancien Chef du personnel de la planification Hans Rühle, ont indiqué à Der Spiegel qu’ils avaient toujours assumé qu’Israël déploierait des armes nucléaires sur les sous-marins. Lothar Rühl avait même discuté de la question avec des militaires à Tel-Aviv.

Israël suit une politique consistant à ne pas commenter officiellement sur son programme d’armes nucléaires. Les documents des archives du ministère allemand des Affaires étrangères montrent qu’il est clair, cependant, que le gouvernement allemand a connu le programme depuis 1961. La dernière discussion pour laquelle il existe des preuves a eu lieu en 1977, quand le chancelier d’alors Helmut Schmidt, a parlé à l’époque avec le ministre israélien des Affaires étrangères Moshe Dayan de la question.

Les sous-marins sont construits par le chantier naval allemand HDW à Kiel. Trois sous-marins ont déjà été livrés à Israël, et trois autres seront livrés d’ici 2017. En outre, Israël envisage de commander ses septième, huitième et neuvième sous-marins à l’Allemagne.

image-3586228fb5-adc40 ALLEMAGNE dans REFLEXIONS PERSONNELLES

Le gouvernement allemand a récemment signé le contrat pour la livraison du sixième navire. Selon les informations obtenues par Der Spiegel, la Chancelière Angela Merkel a fait des concessions substantielles aux Israéliens. Non seulement le financement de Berlin représente un tiers du coût du sous-marin, environ 135 millions d’euros, mais elle a également permis à Israël de reporter le paiement jusqu’en 2015.

Angela Merkel avait assorti la livraison du sixième sous-marin d’un certain nombre de conditions, y compris une demande qu’Israël arrête sa politique expansionniste de colonisation et permette l’achèvement d’une usine de traitement des eaux usées dans la bande de Gaza, qui est partiellement financée par l’argent allemand. Jusqu’à présent, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n’a respecté aucun des termes du contrat.

Der Spiegel, le 03 juin 2012.

Source : Israel deploys nuclear weapons on German-buid submarines

Voir aussi : Ce qui doit être dit (Süddeutsche Zeitung) http://www.legrandsoir.info/ce-qui-doit-etre-dit-suddeutsche…

Les secrets de l’arsenal nucléaire d’Israël – Un technicien atomiste, Mordechai Vanunu, révèle la production secrète d’armes nucléaires http://www.legrandsoir.info/les-secrets-de-l-arsenal-nucleai…

Operation Samson (Enquête de Der Spiegel de 18 pages en anglais) http://www.spiegel.de/international/world/israel-deploys-nuc…

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 5 juin, 2012 |Pas de commentaires »

MARCHE DES DROITS A POLLUER. POUR SAUVER LE CLIMAT, LE PARLEMENT EUROPEEN OUVRE LA PORTE AU NUCLEAIRE, ET DEMAIN AUX OGM

Marché des droits à polluer

Pour sauver le climat, le Parlement Européen

 ouvre la porte au nucléaire, et demain aux OGM

MARCHE DES DROITS A POLLUER. POUR SAUVER LE CLIMAT, LE PARLEMENT EUROPEEN OUVRE LA PORTE AU NUCLEAIRE, ET DEMAIN AUX OGM dans REFLEXIONS PERSONNELLES PARLEMENT

Par Sophie Chapelle (1er décembre 2009)

Ce vote est presque passé inaperçu : le 25 novembre 2009, les trois quarts des députés européens, dont – surprise ! – la plupart des écologistes, ont adopté une résolution lourde de conséquences : l’extension du marché carbone mis en place en Europe à l’ensemble de la planète. Le recours au marché pour acheter et vendre des « droits à polluer » est loin d’avoir rempli son objectif : réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pire : plusieurs techniques polluantes pourraient demain être considérées comme relevant du « développement durable » : l’énergie nucléaire, la culture de certains OGM ou la captation et séquestration du CO2. Sans oublier les effets socialement néfastes de certains projets sur les populations locales. Explications.

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Une résolution adoptée à 76 % des voix le 25 novembre 2009 par le Parlement Européen entérine la volonté de mettre en oeuvre « un marché du carbone mondial ». Objectif : réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 (par rapport au niveau de 1990). L’extension mondiale du « marché carbone », jusque là réservé à l’Union Européenne (depuis 2005), permettra aux multinationales européennes d’investir dans de nouvelles techniques pour compenser au Sud leurs émissions industrielles au Nord. Parmi elles : le nucléaire, une « agriculture de conservation » dont certains OGM, la préservation de la forêt (parfois aux dépens des populations qui en vivent), la capture et la séquestration de carbone figurent sur la table des négociations de Copenhague. Des projets entrant dans ce cadre pourront ainsi être financés par les grandes entreprises en échange de « droits à polluer ». La droite, les néo-libéraux et la gauche social-démocrate ont très largement voté pour. Plus surprenant : la grande majorité du groupe écologiste également (Yannick Jadot, député européen d’Europe Ecologie, s’en explique ici). Un vote lourd de conséquences.

Quand la pollution devient une marchandise

Chaque pays de l’Union Européenne dispose d’un quota de dioxyde de carbone. Ce quota de CO2 est ensuite réparti par le gouvernement à chaque secteur économique puis à chaque entreprise. Les entreprises qui n’utilisent pas tout leur quota peuvent vendre leur surplus à celles qui ont dépassé leur plafond. Ce sont les fameux « droits à polluer ». « Les émetteurs sur le marché carbone européen peuvent aussi compenser leurs émissions, c’est à dire financer des projets permettant de réduire les émissions de CO² en dehors de leur secteur et de leur pays », explique Sarah-Jayne Clifton, auteur d’un rapport sur les marchés carbone (en anglais) pour l’organisation écologiste Les Amis de la Terre. Selon elle, cela revient à acheter et vendre « une marchandise artificielle : le droit d’émettre du dioxyde de carbone » Plus des deux tiers de ces projets concernent l’Asie, suivie par l’Amérique latine (30 %) et l’Afrique (3 %).

Présentés par les entreprises qui les mettent en oeuvre comme de généreuses actions de « développement durable », ces projets ont souvent des effets pervers. L’Etat d’Oaxaca, au Mexique, a ainsi été choisi par des multinationales pour une implantation d’éoliennes à grande échelle. Problème : les populations locales en profitent-elles ? « Les peuples indigènes ont été contraints de signer des contrats qu’ils ne comprenaient pas et selon lesquels on leur offrait une compensation de 7 € par an et par hectare en contrepartie des terrains occupés par les éoliennes », relativise Bettina Covz Velasquez, membre d’une assemblée citoyenne locale. A ce jour, 300 de ces contrats ont été annulés. Pour Bettina, une chose est sûre : « Ces projets ne sont pas du développement durable car ils se font contre les populations locales et au profit des multinationales ».

Les forêts intégrées dans la finance carbone,

 mais pas les populations

Ces mécanismes de compensation pourraient être étendus aux forêts lors des négociations de Copenhague. Discuté sous l’acronyme REDD (Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts), ce mécanisme est censé aider les pays en développement à protéger et gérer leurs forêts primaires et à réduire les émissions causées par le déboisement. La déforestation représente environ 20 % des émissions mondiales de CO2 : les arbres absorbent le carbone et le rejettent quand ils sont brûlés. Les acteurs économiques pourraient donc recourir à ce mécanisme pour préserver les forêts et revendre un droit à polluer correspondant aux quantités de carbone qui y sont stockées.

70634-71f64 EUROPE

Ce mécanisme de compensation est cependant fortement contesté. D’une part, il est fondé sur une définition des forêts qui inclut les plantations nouvelles. Or, les forêts tropicales stockent cinq fois plus de carbone que les plantations mais elles constituent des réserves de biodiversité irremplaçables. « Sur un hectare à Yasuni (Equateur), on trouve autant de biodiversité que dans l’ensemble des Etats-Unis et du Canada », illustre Alexandra, militante d’Acción Ecológica. REDD soulève également des problèmes de gouvernance : alors même qu’1,6 milliards de personnes dans le monde dépendent des forêts, l’absence de droits fonciers bien définis ne leur garantit aucune assurance de recevoir des fonds pour leurs efforts de conservation. Qui ira signer un chèque à telle communauté qui vit au coeur de l’Amazonie pour sa contribution à la préservation de la forêt ? Pire, selon le Mouvement Mondial pour les Forêts Tropicales (WRM), l’établissement d’aires protégées aurait conduit à 600.000 expropriations en Inde depuis 2002 et au déplacement forcé de 51.000 résidents en Afrique centrale, sous prétexte de créer des espaces naturels.

Porte ouverte au soja génétiquement modifié

Dans la novlangue des négociateurs de Copenhague, que peut-bien signifier « agriculture de conservation » ? Ce label recouvre des réalités très différentes allant de l’agriculture biologique à l’agrobusiness, y compris la culture d’organismes génétiquement modifiés (OGM) avec « semis direct », c’est-à-dire sans labour. « Le semis direct est considéré comme une pratique favorable à l’environnement, qui accroît le taux de matière organique dans le sol et réduit son érosion », explique Javier Rulli. Dans le cas des monocultures industrielles de soja Roundup Ready, une partie de cette technique est utilisée en conjonction avec d’autres pratiques très préjudiciables pour l’environnement. »

La culture de ce soja est en effet combinée à l’utilisation d’un herbicide, le glyphosate. Lorsque ce dernier est répandu, toutes les plantes meurent sauf le soja génétiquement modifié. Dès 2005, l’Association des agriculteurs argentins pratiquant le semis direct a proposé l’intégration de cette technique dans les mécanismes de compensation carbone. Quatrième exportateur de soja au monde, le Paraguay est particulièrement concerné. « Il est essentiel d’éviter que les producteurs de soja obtiennent la compensation carbone pour cultiver le soja transgénique, explique Jorge Galleano, président du Mouvement Agraire Populaire au Paraguay. Au bout de dix ans de cultures de soja génétiquement modifié, 30.000 familles paysannes ont été expropriées et vivent aujourd’hui dans les décharges. » L’agriculture de conservation est promue par la FAO et « représente une opportunité de premier ordre pour la mise en oeuvre de conventions internationales ». Si ces techniques agricoles figurent parmi les mécanismes de compensation qui se décideront à Copenhague, l’Union Européenne devra les intégrer dans son marché carbone. Estimera-t-elle que financer les OGM en dehors de ses frontières permet de lutter contre le réchauffement climatique ?

 

Stockage du CO² et promotion du nucléaire

Autre technique en vogue dans les négociations climat, la capture et le stockage artificiel souterrain de CO². Cette technique est en cours d’expérimentation sur le sol français. Elle vise à capturer le CO² émis par des sites pétroliers ou industriels pour l’injecter en sous-sol. Pour Arnaud Gossement, porte parole de France Nature Environnement, « mettre du carbone sous le tapis ou dans un grand trou ne permet pas de réduire nos émissions mais simplement de différer, voire même d’aggraver le problème ». Le stockage de CO2 comporte également un risque pour les populations qui vivront à proximité du site en cas de fuite massive de gaz. Cette technologie – pas vraiment au point – entrera-t-elle demain dans les projets que l’Europe considère comme préservant l’environnement ?

EDF et Areva pourraient faire partie des grands gagnants du sommet de Copenhague. Dans sa résolution du 25 novembre 2009, le Parlement européen souligne que « le passage à l’échelle internationale à une économie à faible intensité de carbone conférera à l’énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme ». Le nucléaire est revenu sur la table des négociations en octobre 2009, lors de la session de négociations de Bangkok. Le Canada, les Etats-Unis, le Japon, le Mexique, l’Inde, l’Afrique et aussi la France souhaitent que cette source d’énergie puisse bénéficier de financements par les pays industrialisés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des pays en développement. « Si le nucléaire est inclus dans l’accord de Copenhague, il absorbera des fonds considérables, et privera les pays en développement de financement cruciaux pour limiter leurs émissions via les vraies solutions, comme les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique ou la lutte contre la déforestation », prévient Morgane Créach, du Réseau Action Climat.

Après la crise des subprimes, la crise du marché carbone ?

Le marché carbone est présenté par l’Union Européenne comme un outil indirect pour réduire les émissions, par opposition à d’autres outils directs dont disposent les gouvernements tels que l’investissement et la réglementation. Dans les faits, la première phase du système communautaire d’échange des quotas d’émissions entre 2005 et 2007 s’est soldée par un échec : le prix de la tonne de carbone s’est effondrée à un point tel – 1,30 € en février 2007 – que les entreprises et secteurs n’ont en rien été incités à réduire leurs émissions.

Du côté des institutions, on sent poindre un certain abattement. Dans un récent communiqué, la Deutsche Bank reconnaît que « les marchés carbone n’encouragent pas les investissements propres ». Le Comité sur le Changement Climatique Britannique confirme que « nous ne pouvons donc pas espérer que le système communautaire d’échange des quotas d’émissions garantisse les investissements en solutions à faible émission de carbone exigés pour la décarbonisation du secteur ayant fait l’objet des échanges, d’ici 2020 ». Le marché carbone pourrait également être à l’origine de la prochaine crise financière. Il y a « un risque, alerte Sarah-Jayne Clifton, des Amis de la Terre, que l’échange de quotas de carbone forme une bulle de marchandises spéculative susceptible de provoquer une faillite financière mondiale d’une ampleur et d’une nature similaires à celle causée par la récente crise des subprimes ».

La lutte contre le changement climatique est-elle soluble dans le marché ?

 C’est la voie que semble indiquer les parlementaires européens, y compris le groupe des députés écologistes français où seuls José Bové et Pascal Canfin ont exprimé leur réserve, l’un par l’abstention, l’autre par la non participation au vote, pendant que la Gauche Unitaire Européenne (gauche radicale et communistes) se divisait sur la question.

Sophie Chapelle

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 30 mai, 2012 |Pas de commentaires »

FORUM SUR LA RADIOPROTECTION (GENEVE): DE TCHERNOBYL A FUKUSHIMA (12 et 13 MAI 2012)

Forum sur la Radioprotection

(GENEVE) :

 de Tchernobyl à Fukushima

(INFONUCLEAIRE)

FORUM SUR LA RADIOPROTECTION (GENEVE): DE TCHERNOBYL A FUKUSHIMA (12 et 13 MAI 2012) dans REFLEXIONS PERSONNELLES FUKUSHIMA

Tchernobyl FUKUSHIMA dans REFLEXIONS PERSONNELLES

 « Le Forum Scientifique et Citoyen sur la Radioprotection : de Tchernobyl à Fukushima » organisé par le Collectif « IndependentWHO – pour l’indépendance de l’Organisation Mondiale de la Santé » (OMS), s’est tenu à Genève les samedi 12 et dimanche 13 mai.

Les Vigies d’Hippocrate de ce collectif manifestent chaque jour ouvrable depuis plus de cinq ans devant le siège de l’OMS pour dénoncer le fait que l’organisation ne remplit pas sa mission de protection des populations victimes des irradiations et des contaminations engendrées, plus particulièrement, par les catastrophes de Tchernobyl et Fukushima.

La journée du samedi 12 mai a été consacrée aux exposés :

Introduction du Forum : Paul Roullaud (France) co-fondateur et représentant du collectif IndependentWHO.
Résumé : Pourquoi ce forum scientifique et citoyen.

Roland Desbordes (France) président de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la radioactivité).
Résumé : Prise en charge citoyenne de l’information.

puce-8130d NUCLEAIRE Enregistrement de l’exposé.

Paul Lannoye (Belgique) député européen honoraire (1989-2004), membre de la Commission Santé, Environnement et Protection des Consommateurs.
Résumé : Pourquoi les risques de l’exposition à la radioactivité ont-ils toujours été sous-estimés ?

puce-8130d RADIOPROTECTION Enregistrement de l’exposé.

[Remarque : Le rôle de Chris Busby dans la mise en évidence des dangers des faibles doses est très exagéré par Paul Lannoye, l’impact des faibles doses était largement prouvé par certains chercheurs « dissidents » bien avant la fondation du CERI.
Le nombre de mort dont le nucléaire est responsable n’est pas de plusieurs centaines de millions (probablement une erreur à l’oral lors de l’exposé), il y a eu d’après le CERI 61,6 millions de morts par cancers depuis 1945, contre 1,1 million selon les sources officielles, et le nombre de cancers est pour sa part évalué à 123,2 millions contre 2,3 officiellement, le CERI estime en outre que les radiations ont induit une importante mortalité infantile et foetale (3,4 millions).]

Alexei Yablokov (Russie) Docteur ès Sciences biologiques, conseiller de l’Académie des Sciences de Russie, co-auteur de Chernobyl – Consequences of the Catastrophe for People and the Environment éd. New York Academy of Sciences.
Résumé : Diversité des conséquences biomédicales de la catastrophe deTchernobyl.

puce-8130d SANTE Enregistrement de l’exposé.

Eisuke Matsui (Japon) spécialiste en pathologie respiratoire faibles doses, Directeur Institut médical de l’environnement Gifu.
Résumé : Actions de citoyens et de scientifiques japonais concernés par l’exposition aux faibles doses de rayonnement ionisant interne au Japon

puce-8130d SCIENCE Enregistrement de l’exposé.

Galina Bandajevskaia (Belarus) pédiatre, cardiologue.
Résumé : État de santé des enfants du Bélarus après l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl.

puce-8130d TCHERNOBYL Enregistrement de l’exposé.

Alexei Nesterenko (Belarus) Directeur de l’Institut Belrad – soins des enfants contaminés par les rayonnements ionisants, co-auteur de Chernobyl – Consequences of the Catastrophe for People and the Environment éd. New York Academy of Sciences.
Résumé : Le concept de la radioprotection des habitants au niveau local. Atlas radio-écologique. L’homme et la radioactivité.

puce-8130d Enregistrement de l’exposé.

Vladimir Babenko (Belarus) Directeur adjoint de l’Institut Belrad.
Résumé : De Tchernobyl à Fukushima… Guide pratique de radioprotection.

puce-8130d Enregistrement de l’exposé.

Sophie Fauconnier (France) médecin auteure d’études sur l’impact sanitaire de l’accident de Tchernobyl en Corse.
Résumé : Impact sanitaire de l’accident de Tchernobyl en Corse : une étude épidémiologique indépendante enfin mise en place. Et texte complet.

puce-8130d Enregistrement de l’exposé.

[A lire : « Après Tchernobyl : Observations médicales en Haute-Corse » de Denis Fauconnier, « Tchernobyl : les doses en France étaient corsées !« , « L’inquiétude grandit en Corse« , « Mensonges d’Etat sur le nuage de Tchernobyl en France« ]

Paul Jobin (France) Directeur du CEFC Taipei (Centre de recherche sur la Chine contemporaine, Antenne de Taipei), Maître de conférences à l’Université Paris Diderot.
Résumé : Fukushima : « radio-gestion » et dissidence épidémiologique dans l’establishment nucléaire

puce-8130d Enregistrement de l’exposé.

Kolin Kobayashi (Japon) journaliste, correspondant à Paris ‘Days Japan’.
Résumé : Le nucléaire au Japon, de Hiroshima à Fukushima, et le mouvement antinucléaire

puce-8130d Enregistrement de l’exposé.

[Remarque : Il y a quelques oublis dans l’exposé de Kolin Kobayashi. Si la contamination par les retombées du bateau Fukuryu Maru marque le début du mouvement antinucléaire au Japon, il ne faut pas oublier que les Ibakusha furent ostracisés, traités comme des pestiférés pendant presque 9 ans et que le démarrage de ce mouvement anti-bombe américaine est aussi marqué par la volonté de ne plus être occupé par l’armée américaine sur le sol japonais. Un autre oubli, les personnalités qui ont eu un rôle de première importance dans le développement du nucléaire au Japon ne sont pas que des conservateurs à la solde de la CIA, ils sont surtout des anciens criminels de guerre qui feront de très belles carrières et qui finiront leurs vie, honorés et tranquilles, dans un pays qui, victime des deux bombes A, demeure légèrement amnésique sur les crimes de l’impérialisme japonais en Chine et pendant la 2ème guerre mondiale.

Youri Bandazhevsky (Belarus) Anatomopathologiste, Président du Centre d’Analyse et de Coordination « Ecologie et Santé ».
Résumé : Du syndrome d’incorporation chronique des radionucléides à période longue (SLIR) à la construction de programmes et politiques de radioprotection des populations : un exemple de modèle intégré.

puce-8130d Enregistrement de l’exposé.

Aya Marumori et Wataru Iwata (Japon) du laboratoire indépendant japonais CRMS.
Résumé : Initiatives et actions indépendantes après Fukushima.

puce-8130d Aya Marumori – Enregistrement de l’exposé.

puce-8130d Wataru Iwata – Enregistrement de l’exposé.

Michèle Rivasi (France) députée européenne Europe Ecologie-Les Verts, fondatrice de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (CRIIRAD).
Résumé : Que fait l’Europe en matière de radioprotection ?

puce-8130d Enregistrement de l’exposé.

Miwa Chiwaki (Japon) association des mères de Fukushima.
Résumé : Notre lutte pour la survie continue

puce-8130d Enregistrement de l’exposé.

Chris Busby (Royaume-Unie) chimiste et physicien spécialisé dans les très faibles doses de rayonnements ionisants.
Résumé : Epidémiologie citoyenne du cancer dans les petites localités

puce-8130d Enregistrement de l’exposé.

Michel Fernex (Suisse) professeur émérite de la Faculté de Médecine de Bâle, ancien consultant de l’OMS.
Résumé : Le temps perdu à Fukushima.

puce-8130d Enregistrement de l’exposé.

[A lire : « Tchernobyl 20 ans plus tard : Les problèmes de santé s’aggravent« , « Les mutations dans la région de Tchernobyl » de Solange Fernex]

Conclusion de la journée

puce-8130d Enregistrement de la conclusion.

C’est un programme très dense d’exposés qu’ont entendu les plus de 200 personnes présentes à ce Forum. Ils ont surtout porté sur les conséquences sanitaires des irradiations externes et des contaminations radioactives internes, engendrées par l’explosion des réacteurs japonais et ukrainien mais aussi par les bombardements aux armes à uranium appauvri effectués au Kosovo et en Irak et par la campagne d’essais nucléaires (plus de 500 bombes atomiques tirées en atmosphères). Il a été souligné, par tous les intervenants, que les normes de radioprotection actuelles, établies à partir des conséquences d’Hiroshima et de Nagasaki, n’étaient pas adaptées aux conséquences sanitaires des catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima. Ces normes, manipulées par les gouvernants en cas d’accident radiologique et toujours au détriment de la santé des populations, sont à réviser.

Les intervenants japonais, aux prises avec la désinformation de leur gouvernement et à son inaction pour protéger les populations – plus particulièrement les enfants – sont venus chercher des réponses à leurs questions angoissées auprès de leurs homologues de Tchernobyl. Ces derniers, malheureusement, depuis 26 ans, doivent faire face à une situation sanitaire qui continue de s’aggraver, dans les zones contaminées, chez les moins de 18 ans.

Face à l’abandon des autorités – exploitants de centrales nucléaires, États, institutions internationales (dont l’OMS) - les populations touchées par Tchernobyl et Fukushima doivent se prendre en charge et s’organiser pour mettre en place des pratiques de radioprotection adaptées à la situation. V. Babenko a fait une présentation de son manuel de radioprotection « Après l’Accident Atomique » édité en russe, en japonais et aussi tout récemment en français.

Le dimanche 13 mai, les intervenants du samedi se sont retrouvés avec des élus, des représentants d’associations, des citoyens et des membres du Collectif IndependentWHO pour réfléchir à partir de la question « Que pouvons-nous faire ensemble pour que la vérité sur les conséquences sanitaires des irradiations externes et des contaminations radioactives internes, engendrées par l’industrie nucléaire civile et militaire, soit établie et reconnue ?

Autour de deux objectifs principaux – que l’OMS remplisse son mandat constitutionnel en matière de rayonnement et santé et que la science indépendante soit la référence en matière de radioprotection des populations – les participants ont proposé les actions suivantes :
-Réviser l’Accord OMS-AIEA
-Dénoncer le modèle actuel de normes de radioprotection de la CIPR et son application par les Etats. Proposer une autre approche prenant en compte la réalité.
-Recourir à la voie juridique pour obliger les responsables à dédommager les victimes.
-Poser le problème en termes de Droits humains.
-Mettre en place un réseau international pour diffuser des connaissances fiables.
-Reconduire un cycle de Forum scientifique et citoyen sur les conséquences sanitaires de l’activité de l’industrie nucléaire civile et militaire.

En clôture du Forum, le professeur Matsui a appelé la communauté internationale à faire pression sur les autorités japonaises pour qu’elles assurent la protection des enfants de Fukushima et procèdent à leur évacuation hors des zones contaminées.

Les responsables du Collectif IndependentWHO remercient tout particulièrement la Ville de Genève et les nombreux autres donateurs qui par leurs soutiens financiers, logistiques et politiques ont permis la réalisation de ce forum.

IndependentWHO

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 20 mai, 2012 |Pas de commentaires »

ALERTE A FUKUSHIMA ET DANS TOUT L’HEMISPHERE NORD !

ALERTE A FUKUSHIMA

ET DANS TOUT

L’HEMISPHERE NORD !

ALERTE A FUKUSHIMA ET DANS TOUT L'HEMISPHERE NORD ! dans REFLEXIONS PERSONNELLES CENTRALE1

C’est un général américain qui a sonné l’alarme : ce qui était à craindre est en train de se profiler à l’horizon, menaçant tout l’hémisphère nord.

Il s’appelle Albert N.Stubblebine, et ce général retraité de l’armée américaine a publié récemment un communiqué en tant que président de la NSF (Natural Solution Foundation), affirmant que la situation à Fukushima est en train d’empirer. Que ce soit par l’évaporation de l’eau dans les piscines, ou en raison de l’effondrement possible de la structure, ce serait d’après lui tout l’hémisphère nord qui pourrait devenir en grande partie inhabitable, si le pire arrivait. lien

Sa déclaration est sur cette vidéo

On se souvient de l’interview récente du diplomate Akio Matsumura qui déclarait comment la catastrophe en cours de la centrale de Fukushima pouvait finalement se transformer en un événement capable de mettre en péril toute vie sur Terre. vidéo

D’ailleurs, pour Roland Desbordes, président de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité), « l’explosion de la centrale est encore possible parce que les combustibles sont présents en grande quantité ». lien

Le rédacteur en chef de « Natural News Com » dans un article en date du 6 mai 2012 nous informe que le 30 avril 2012, 72 ONG japonaises ont fait une demande urgente auprès du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon et du gouvernement japonais, afin que des mesures immédiates soient prises pour stabiliser la piscine du réacteur n°4 de Fukushima.

Toutes les piscines de Fukushima Daiichi contiennent 11 125 assemblages de combustible nucléaire, soit près de 4 fois autant de matière radioactive que dans le cœur des réacteurs de Fukushima Daiichi, dont le césium 137 correspond à 10 fois la quantité libérée au moment de la catastrophe de Tchernobyl, et la piscine du N°4 en contient 1535 assemblages, pour un poids total de 264 tonnes. lien

Kaori Izumi, de Shut Tomari s’est associé à cette demande, précisant « Fukushima Daïchi n’est plus seulement un problème japonais, mais un problème international. Il est impératif que le gouvernement japonais et la communauté internationale travaillent ensemble sur cette crise avant qu’il ne soit trop tard  ». lien.

Les ONG se sont donné jusqu’au 20 mai pour récolter des appuis étrangers, et on peut lire l’intégralité de leur appel sur ce lien.

Auparavant, le sénateur américain Ron Wyden, après avoir visité le 6 avril dernier, la centrale nucléaire de Fukushima, avait publié un communiqué de presse 10 jours après, soulignant le risque catastrophique, et appelant à l’intervention du gouvernement des USA.

Il a également écrit à Ichiro Fujisaki, l’ambassadeur du Japon aux Etats Unis, demandant au Japon d’accepter l’aide internationale. lien

On se souvient que le 16 avril, Tepco s’était dit désolé d’avoir dû rejeter dans l’océan 11 500 tonnes d’eau hautement radioactive. lien

Malgré tout, les pêcheurs de Fukushima envisagent de reprendre partiellement le travail à partir de juin en tentant de limiter leur pêche aux espèces les moins contaminées.

Mais c’est le sort de la piscine du réacteur n°4 qui pose le plus de problème, puisque TEPCO affirme que le déplacement des barres de combustible sera fait dès que possible, mais pas avant 2014 (lien) ; Pour le sénateur américain Ron Wyden, il faudrait 10 ans pour enlever toutes les barres de combustible, et le risque est trop grand d’attendre si longtemps (lien), ce que confirme le docteur Koide, de l’université de Tokyo. lien

En effet, outre les assemblages qu’il faudra sortir de cette piscine, il faut noter que lors de l’explosion du réacteur n°3, de nombreux morceaux d’infrastructure sont tombés dans les piscines, dont une grue de 35 tonnes qui se trouve dans la piscine du n°3. lien

Sur ce lien, on peut découvrir 2 vidéos sous titrées particulièrement intéressantes, l’une étant réalisée par ZDF, une chaine de télévision allemande lors d’une visite du site, et l’autre étant le témoignage de Nala Yukiteru, ingénieur spécialisé dans le nucléaire, et qui travaillait à Fukushima.

Revenons à la piscine du N°4.

D’une profondeur de 12 mètres, les assemblages sont placés sur le fond, dans des casiers sur une hauteur de 4 mètres, surmontés donc par 8 mètres d’eau, et plus le niveau d’eau baisse, censé absorber le rayonnement gamma, plus le rayonnement devient dangereux.

La paroi de la cuve était de 100-120 degrés, et pour accélérer le refroidissement TEPCO doit injecter 7 tonnes d’eau à l’heure.

Lors de la catastrophe le niveau d’eau de la piscine avait considérablement baissé, au point de laisser affleurer la partie supérieure des combustibles, provoquant une montée en température, un début de fonte des gaines, et d’importants rejets radioactifs et ce n’est que dix jours plus tard que la piscine a été refroidie. lien

Bertrand Barré, conseiller scientifique du service communication d’AREVA (lien) se veut rassurant, assurant que des piliers d’acier reposant sur le plancher du deuxième étage ont été installés pour consolider la piscine, et il est convaincu qu’elle pourrait résister à un puissant séisme. lien

Ce qui n’est pas l’avis de tous, puisque d’après un article paru chez « ENENEWS  » la piscine pourrait s’effondrer, ce média annonçant que la première inspection a commencé le 17 mai.

Tepco affirme avoir renforcé la structure en augmentant sa marge de sécurité de 20%. lien

Les experts veulent vérifier si elle penche, en comparant de part et d’autre le niveau d’eau dans la piscine. lien

La piscine du réacteur n°4 n’est pas la seule à poser des problèmes, puisqu’une fuite s’est produite le 12 mai, provocant un déversement d’eau contaminée dans l’océan et faisant chuter le niveau d’eau au-dessous de la base des barres de combustible. lien

Des échantillons d’eau de mer prélevés aux abords de la centrale ont révélé des taux de césium à un niveau 18 000 fois supérieurs à la norme, et la fuite aurait été colmatée par une injection de béton.

En tout cas, à 230 km de la centrale sinistrée, dans la baie de Tokyo, on a découvert une augmentation du taux de césium de 70%.

Pour lutter contre la mévente, les maraichers en sont venus à tricher sur l’origine des légumes vendus, et ceux qui sont pris la main dans le sac, ne sont pas condamnés, l’administration leur enjoint seulement de respecter les règles d’étiquetages, sans autre forme de procès. lien

Ce qui n’a pas empêché le gouvernement japonais de lever l’interdiction d’habiter la zone sinistrée dans 3 des 11 communes touchées par la catastrophe, à condition de s’en tenir à y revenir, sans pour autant y passer la nuit.

Alors les habitants qui le souhaitent s’en tiennent à nettoyer et réparer leurs maisons dévastées par le tsunami, mais le port d’une combinaison radiologique, ou d’un simple masque n’est pas obligatoire.

Une partie de cette zone autorisée se trouve pourtant entre 20 et 50 mSv/an, notamment dans le secteur de Minami-Soma.

Cette décision est consécutive à la volonté d’un maire obnubilé par la levée de l’interdiction, Katsunobu Sakurai, puisque Kiyomi Sakuma, membre de la cellule chargée des réfugiés du nucléaire a affirmé que «  seules les villes dont les maires étaient les plus motivés et les plus combatifs pour faire revivre leurs communes ont rouvert  » ajoutant « le gouvernement attend d’être sollicité par les collectivités locales pour rouvrir une ville  », façon habile de dégager ses responsabilités. lien

Le gouvernement japonais a demandé que les milliers de têtes de bétail vivant encore dans la zone d’exclusion soient abattues, avec le consentement de leurs propriétaires. lien

A la mairie de Minami-Soma, on est conscient que l’un des problèmes cruciaux est de trouver une zone pour stocker les déchets contaminés par la catastrophe, car s’il est vrai que le césium 134 a une demie vie de 2 ans, le césium 137 ne perd la moitié de sa dangerosité qu’au bout de 30 ans, et il faut donc compter un bon siècle pour que cette pollution soit moins préoccupante.

Pour endiguer l’exode, les autorités de Fukushima ont décidé de fournir une couverture médicale gratuite à toutes les personnes âgées de moins de 18 ans vivant dans la province, ce qui va coûter l’équivalent de 46 millions d’euros.

Selon le journal « Daily Yomiuri », à Minami-Soma, les bénévoles ne se battent pas pour aider à enlever les débris et nettoyer la zone ; Ils étaient beaucoup plus nombreux il y a un an et la population a diminué de 54% dans l’ex-zone d’évacuation.

En effet, que ce soit à Minami-Soma, Naraha, Hirono, Kawauchi, ou Tamura, sur les 59 000 personnes qui vivaient dans cette zone, 30 000 l’ont quitté. lien

Espérons que la communauté internationale se décidera enfin à s’investir à Fukushima afin d’éviter que le pire ne se produise.

En tout cas, avec peut-être un lien de cause à effet, les actions d’AREVA ont atteint historiquement leur niveau le plus bas chutant à 9,278 €. lien

Comme dit mon vieil ami africain : «  le monde est noir quand on a les yeux fermés  ».

Merci aux internautes de leur aide efficace.

Olivier Cabanel

Sites à visiter pour plus d’information

Le blog de Fukushima

Next-up organisation

Blog de Jean Pierre Petit

Site de la CRIIRAD

Site de l’ACRO

ENENEWS

A découvrir le documentaire d’Annabelle Lourenço et Cyprien Nozières « la Fissure, Japon 9 mois après.

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Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 19 mai, 2012 |Pas de commentaires »

NUCLEAIRE FRANCAIS: LA CULTURE DE LA SECURITE EN VOIE DE DISPARITION

Nucléaire français :

 La culture de la sécurité

en voie de disparition

NUCLEAIRE FRANCAIS: LA CULTURE DE LA SECURITE EN VOIE DE DISPARITION dans REFLEXIONS PERSONNELLES centrale-nucleaire-t7183

Par Ivan du Roy (5 juillet 2011)

Alors que plane l’ombre de Fukushima, un député PS et un sénateur UMP remettent en cause le principe de la mise en concurrence du secteur de l’énergie qui prévaut aujourd’hui en Europe. Sécurité des centrales mise à mal par le recours à la sous-traitance, un chantier EPR où opacité et dissimulation règnent, manque de formation des personnels ou encore absence de suivi médical d’une partie des ouvriers exposés aux radiations… Telles sont les conclusions d’un rapport parlementaire sur la sécurité nucléaire en France.

arton1645-a0fc0 EDF dans REFLEXIONS PERSONNELLES

EDF et Areva suivent-ils le même chemin que Tepco (Tokyo Electric Power), l’opérateur japonais en charge de la centrale de Fukushima ? Le député PS Christian Bataille (Nord) et le sénateur UMP Bruno Sido (Haute-Marne) viennent de remettre leur rapport d’étape sur la sécurité nucléaire. Les élus ne sont pas tendres avec les deux principaux acteurs de la filière. Ils remettent clairement en cause le recours « à la sous-traitance en cascade » qui « aboutit à une opacité, potentiellement dommageable pour la sûreté des installations », écrivent-ils. « À l’occasion de nos visites de sites, dans certains cas extrêmes, jusqu’à huit niveaux de sous-traitants peuvent ainsi se superposer. Une telle situation s’avère particulièrement préoccupante, en terme de sûreté, puisqu’elle conduit à une dilution extrême des responsabilités et s’avère difficile à identifier. » Si l’on en croit la documentation d’EDF sur les métiers du nucléaire (voir ci-dessous), ce sont « 20.000 fournisseurs tous métiers confondus » qui composent la sous-traitance.

Mieux vaut tard que jamais, les deux élus s’inquiètent des conditions de travail de ces prestataires extérieurs, en particulier de l’absence de suivi médical pour ces ouvriers et techniciens régulièrement confrontés aux radiations. « En effet, alors que les personnels EDF ou Areva sont soumis au contrôle du médecin du travail de leur établissement, ceux des sous-traitants dépendent, sauf exception, pour leur suivi médical, d’un médecin du travail basé dans leur lieu d’origine, ce qui peut constituer un obstacle majeur à un contrôle radiologique efficace. » Les batailles menées depuis quelques mois par des syndicalistes et des chercheurs n’auront pas été totalement vaines. Les rapporteurs suggèrent ainsi la création sur chaque site d’un médecin du travail référent « chargé de la vérification du dossier de santé des intervenants ». Une première avancée mais qui ne résout pas la question, loin de là. Car l’évaluation de la limite maximale d’exposition, fixée en Europe à 20 millisieverts par an (mSv, mesure l’impact biologique aux rayonnement ionisants), commence à être fortement remise en cause.

Exposition à la radioactivité : des normes à réévaluer

« En matière de cancer, la norme n’est qu’une garantie de risque acceptable, sachant que les rayonnements sont nocifs, même à faible dose. Ainsi, une exposition de 20 mSv par an pendant cinquante ans provoque un risque de décès par cancer accru de 15%, selon une enquête du Centre international de recherche sur le cancer (Circ). Rappelons, pour comparaison, que la norme d’exposition à l’amiante actuellement en vigueur entraîne une augmentation de risque de décès par cancer de 0,5% sur la même période », explique le journaliste Jean-Philippe Desbordes dans le magazine Santé et Travail (juillet 2011).

Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche à l’Inserm, propose en conséquence l’instauration d’une norme quotidienne, ce qui est normalement la règle pour les autres types de cancérogènes, comme les pesticides. De son côté, la CGT réclame un abaissement du seuil annuel à 10 mSv. La mission parlementaire sur la sécurité nucléaire n’a, pour l’instant, pas jugé bon de s’intéresser à ces normes et à la manière de les calculer. Leur proposition de médecin du travail référent ne règle pas non plus le chantage à l’emploi dont font l’objet les nomades du nucléaire, tentés de masquer les doses de radioactivité qu’ils subissent par crainte de se voir retirer leur contrat, leur emploi et donc leurs revenus.

Une culture de la sûreté en voie de disparition

Le recours massif à la sous-traitance pose une autre question : celle de la perte de « la culture de la radio protection ». Comme toutes les anciennes grandes entreprises publiques, EDF est une entreprise vieillissante : entre 2010 et 2015, 22.000 employés de l’électricien prendront leur retraite, sur un effectif total de 65.000. Soit un salarié sur trois ! C’est tout un savoir qui s’en va, et qui fera cruellement défaut en cas d’incident au sein d’une centrale. Ce que ne manquent pas de relever les élus : « Le remplacement de ces personnels pose une double difficulté. D’une part, l’offre de formation aux métiers du nucléaire reste très insuffisante en regard des besoins (…). D’autre part, le caractère très spécialisé de certains de ces métiers nécessite de prolonger la formation initiale par un compagnonnage sur plusieurs années, permettant d’acquérir une parfaite maîtrise des gestes techniques et une complète connaissance des matériels. »

L’intervention de ces multiples prestataires sur les 58 réacteurs français – avec un turn-over de 20% selon le secrétaire du CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) de la centrale de Cruas (Ardèche) – ne contribue pas à transmettre l’histoire d’une centrale, de ses incidents et de ses points faibles. Alors même qu’elles vieillissent, que les « anomalies » vont se multiplier du fait de l’usure des matériaux, et que le gouvernement envisage de prolonger l’activité des réacteurs les plus anciens, comme le réacteur n°1 de Fessenheim, qui rempile pour dix ans malgré une accumulation d’incidents. Ce qui n’est pas sans rappeler l’autorisation donnée par l’agence de régulation nucléaire japonaise, l’équivalent de l’ASN, de prolonger pendant dix ans supplémentaire l’exploitation du plus ancien réacteur de Fukushima. Et ce, le 7 février, un mois avant la catastrophe, et après avoir signalé des craquelures sur le groupe électrogène de sûreté du réacteur n° 1 de Fukushima Dai-Ichi. Comme si, malgré les alertes de salariés, d’associations ou des élus, un terrible puzzle se mettait en place pour que, après les États-Unis, l’URSS et le Japon, la France connaisse sa propre catastrophe nucléaire.

Vers la fin de la sous-traitance ?

La limitation du recours à la sous-traitance est donc urgente, comme le recommandent le député et le sénateur. Mais ni EDF ni Areva n’en prennent pour l’instant le chemin. EDF a financé la mise en place d’une filière pour les métiers de la « maintenance nucléaire » (du CAP au BTS en chaudronnerie industrielle ou en électrotechnique). Derrière la devise « être plus performant pour mieux servir », l’opérateur y vante les débouchés qu’ouvrent ses diplômes pour trouver un emploi chez… ses prestataires. Rappelant que ceux-ci sont en charge de 80% des activités liées à la sûreté, à la sécurité ou à la radioprotection.

 

Areva souhaite également augmenter le recours à la sous-traitance. Le producteur d’uranium envisage par exemple de confier l’approvisionnement en énergie de son usine de retraitement des déchets nucléaires de La Hague à une filiale de Veolia.

Un EPR bricolé ?

Le problème se pose encore plus crûment pour le nouveau réacteur EPR en construction à Flamanville (Manche). Christian Bataille et Bruno Sido, qui sont très loin de souhaiter la sortie du nucléaire, pointent du doigt le chantier et sa totale opacité. « Un certain nombre d’intervenants, dont l’ASN (Autorité de Sûreté du Nucléaire), ont fait part de la perte de savoir-faire dans la construction de réacteurs, notamment chez les fournisseurs, sur des points très techniques tels que des soudures au niveau du liner et des adaptateurs du couvercle de la cuve. » Cette même cuve censée être encore plus résistante à une éventuelle fusion du cœur. L’ASN avait constaté en 2010 qu’une soudure sur quatre n’était pas conforme aux critères de qualité.

« Il nous a été impossible d’obtenir une évaluation crédible du coût de la sécurité dans l’EPR. Vos rapporteurs en ont notamment fait la demande directe lors de sa visite du chantier de Flamanville, sans qu’une réponse satisfaisante leur soit apportée », témoignent-ils. « Le nucléaire, une énergie compétitive pour préparer l’avenir », vantent pourtant les brochures EDF. Tellement compétitive que l’opérateur est incapable d’en chiffrer le coût… Les élus s’y sont essayés, et constatent une augmentation de 50% en cinq ans du prix du réacteur de 3e génération érigé à Flamanville passant de 3 milliards d’euros en 2003 à 5 milliards , « si ce n’est plus », en 2008. Côté pile : l’ASN a recensé 112 accidents du travail en 2010, dont un tiers n’avaient pas été déclarés par Bouygues, en charge des travaux. Quatre enquêtes préliminaires pour travail dissimulé, sous-déclaration des accidents de travail et décès de deux employés sur le chantier sont menées par le parquet de Cherbourg (lire aussi l’article de Novethic sur le sujet).

 

Face à ce gigantesque risque de la perte de sûreté dans la filière nucléaire, les deux élus recommandent que « l’État prenne toutes les dispositions qui apparaîtront nécessaires pour, d’une part, conserver sur le long terme une complète maîtrise des entreprises de la filière nucléaire française et, d’autre part, faire reconnaître au niveau européen, le caractère spécifique de la filière nucléaire qui ne peut répondre à l’exigence de concurrence imposée dans le secteur de l’énergie par les traités. » En clair : un virage à 180 degrés après deux décennies de dérégulation en Europe. Et une remise en cause de la loi transformant EDF en société anonyme, votée en août 2004 alors qu’un certain Nicolas Sarkozy était ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. Les six représentants de l’État et les six représentants syndicaux qui siègent au Conseil d’administration d’EDF obligeront-ils Henri Proglio à ne plus sous-traiter la sécurité ?

Ivan du Roy

Consulter le rapport d’étape de la de la mission parlementaire sur la sécurité nucléaire, la place de la filière et son avenir :

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 16 mai, 2012 |Pas de commentaires »

LA DIABOLISATION DU CHARBON ET LA SORTIE DU NUCLEAIRE (Bella BELBEOCH)

Cet article a été proposé à Libération le 8 mars 1999 comme contribution à la page «  Débat  ». Il a été refusé:  » Nous avons bien reçu votre proposition de contribution à la page «  Débat  ». Limité par l’actualité et par l’espace dont nous disposons, nous ne pouvons cependant pas envisager la publication. Croyez que nous le regrettons. Sincèrement. Jacques Amalric  » (Rédacteur en Chef, le 11 mars 1999).
Ainsi, pour la Direction de Libération, les problèmes concernant l’énergie nucléaire et l’urgence de sa sortie ne sont pas des problèmes d’actualité

A propos de la mine de charbon de Gardanne

La diabolisation du charbon et la sortie du nucléaireLA DIABOLISATION DU CHARBON ET LA SORTIE DU NUCLEAIRE (Bella BELBEOCH) dans REFLEXIONS PERSONNELLES centrale_nucleaire1

Gardanne est en lutte. A propos de la fermeture de la mine Libération titre « Gardanne monte au créneau pour descendre à la mine » (10/2/1999). Des grévistes d’un sous-traitant des Houillères font grève sur le tas au fond de la mine pour garder leur emploi (Libération 3/3/1999). Par contre, il y a peu, on apprenait qu’au Royaume-Uni les mesures draconiennes prises par Thatcher à l’encontre des mines de charbon allaient être assouplies. Au même moment le bilan de production électrique d’EDF 1998 nous apprend que 500 MWe du parc thermique classique ont été démantelés dont la centrale à charbon de Pont-sur-Sambre de 250 Mwe. On sait qu’EDF veut en démanteler d’autres afin de réduire la puissance de production électrique des centrales à fioul et charbon de plus de 40% pour éponger sa surcapacité nucléaire actuelle et rendre inéluctable le recours au nucléaire vers 2010 lors du renouvellement du parc.Dans ce contexte il est étonnant que les articles sur Gardanne ne signalent pas ce qui fait l’originalité de ce site : c’est à Gardanne qu’a été mise au point, avec le charbon extrait de la mine, la chaudière LFC (à lit fluidisé circulant) de 250 MWe qui est un des meilleurs procédés «  charbon propre  » exploités dans le monde aujourd’hui pour produire de l’électricité. Ce procédé de combustion du charbon rend négligeable la pollution par les poussières, soufre et oxydes d’azote.

gardanne CHARBON dans REFLEXIONS PERSONNELLES Centrale LFC 250 MWe de Gardanne.

Il est important de savoir que toute installation existante à charbon peut être modernisée rapidement car il suffit de remplacer la chaudière par une chaudière LFC en gardant le reste de l’installation. Il est important de savoir que ces chaudières peuvent brûler, en restant «   propres  » toutes les qualités de charbon (et même les produits visqueux provenant des résidus du raffinage du pétrole à haute teneur en soufre). Il est important de savoir qu’il est envisagé d’augmenter la puissance de ces chaudières. Signalons qu’à puissance thermique égale les centrales à charbon sont plus performantes que les centrales nucléaires. Il est important de savoir qu’EDF fait la promotion de ces chaudières LFC au plan international. Un exemple récent : cela figure explicitement dans l’accord franco-ukrainien sur la coopération énergétique du 15/2/1999  » (…) Favoriser les actions de coopération dans les domaines suivants : Production d’électricité par l’utilisation des technologies de combustion propre du charbon, notamment par la technique du lit fluidisé circulant (…)  ». Mais ce qui est bon pour l’exportation n’est pas bon pour nous. Aucune installation nouvelle n’est prévue en France ni la modernisation des centrales existantes.

Le charbon ce n’est pas une solution idéale. On ne peut pas ignorer les risques professionnels des mineurs de charbon. Mais les mineurs d’uranium meurent aussi beaucoup, notamment de cancer du poumon. Il est vrai que, depuis la fermeture des mines d’uranium du Limousin, notre soi-disant indépendance énergétique est acquise notamment grâce aux mineurs d’uranium africains et aux Indiens du Saskatchewan canadien. En somme, personne n’est au courant ( ! ) mais peut-être avons-nous récupéré des colonies ?

Centrale_charbon_Cominak EDF Niger (photo Criirad), les sites des mines d’uranium sont approvisionnés en électricité par une centrale à charbon manifestement très polluante, pollution atmosphérique et dépôts noirâtres au sol. La production d’une tonne d’uranium par la COMINAK nécessiterait près de 10 tonnes d’équivalent pétrole.

Le charbon en brûlant émet du gaz carbonique, c’est vrai. Le gaz naturel aussi, mais moins. (Mais il n’y a pas pratiquement pas d’installations de production électrique au gaz en France et le réseau de distribution et les possibilités de stockage du gaz sont inexistants pour une production importante d’électricité). Il faut cependant souligner que l’effet de serre est un problème planétaire et que les gaz à effet de serre ne proviennent pas seulement de l’énergie consommée dans le monde car la contribution de l’agriculture et de l’élevage est tout aussi primordiale. Quant à l’électricité nucléaire mondiale qui représente environ 5% seulement de l’énergie consommée dans le monde il est délirant de penser qu’elle pourrait être une solution à l’effet de serre.

Les énergies renouvelables (vent, soleil) n’ont pas une efficacité suffisante pour produire l’électricité qui est consommée actuellement en France et pour remplacer le nucléaire. Une réduction drastique de la consommation est peu vraisemblable à court terme (et peut-être même à moyen terme). Le problème c’est, ici et maintenant, à notre échelle. Or on peut immédiatement arrêter environ 70% du nucléaire en France, c’est techniquement possible avec l’hydraulique et les installations du thermique classique qui existent encore aujourd’hui mais il n’y a pas la volonté politique de le faire. Pourquoi laisser démanteler les centrales à fioul et charbon (et aussi d’ailleurs les petites installations hydrauliques) ? L’important est que le charbon ne fait pas courir un risque d’accident majeur comme le nucléaire. Pas de Tchernobyl français en vue avec le charbon. Tel n’est pas le cas avec nos réacteurs nucléaires car la sûreté absolue n’existe pas. Quand l’accident arrive c’est dramatique. Sauf bien sûr si l’on croit ce que racontent les officiels du lobby nucléaire dont font partie d’éminents professeurs : pour eux il ne s’est rien passé à Tchernobyl. Bien sûr il y a ces malheureux enfants en Biélorussie, Ukraine et Russie qu’il a fallu opérer d’un cancer de la thyroïde, mais distribuons des pastilles d’iode stable chez nous et on sera paré. Vous les croyez vraiment ? Selon eux les autorités soviétiques ont mal géré l’accident car elles ont été trop prévenantes, elles n’auraient pas dû évacuer tant de monde en urgence en 1986. Et plus tard dans la phase de gestion à long terme des années après la catastrophe, elles n’auraient pas dû procéder au relogement, hors des zones contaminées, de bon nombre de gens. Il aurait fallu laisser les habitants sur place (c’est d’ailleurs ce qui s’est passé pour beaucoup).

Depuis Tchernobyl les instances internationales et les experts officiels de la radioprotection nous ont concocté des plans magnifiques d’intervention, ou plutôt de non-intervention pour le long terme, en cas d’accident nucléaire majeur. On n’en est plus à chipoter entre une dose annuelle de 1 mSv ou de 5 mSv c’est à dire entre une dose-vie sur 70 ans de 70 mSv ou 350 mSv (Litige sur le seuil de radioactivité acceptable, Libération, 10 avril 1990). Le résultat des optimisations coût-bénéfice c’est qu’on ne déplacera pas les habitants de leur lieu de résidence si les calculs des experts montrent que la dose qui peut être accumulée sur la vie suite à la contamination radioactive ne dépasse pas 1 sievert (1000 mSv ou 100 rem). C’est ce que, sous la casquette d’expert de l’OMS, le Pr. Pellerin recommandait en 1989 en Biélorussie et en Ukraine pour s’opposer aux mesures préconisées par les scientifiques biélorusses et ukrainiens soucieux de mieux protéger la population. Il a gagné. Nos enfants et petits-enfants ont perdu, car l’accident futur, c’est pour qui ? Vous le savez, vous ?

Bella Belbéoch,
lettre d’information du Comité Stop Nogent-sur-Seine n°83 février-avril 1999.

 

Lire: « Le charbon, une énergie d’avenir ?« , Science & Vie hors série « ENERGIE les défis à venir » n°214, mars 2001.

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 14 mai, 2012 |Pas de commentaires »

SORTIR DU NUCLEAIRE: POURQUOI ? QUAND ? COMMENT ?

Sortir du nucléaire:

Pourquoi ?

Quand ?

Comment ?

SORTIR DU NUCLEAIRE: POURQUOI ? QUAND ? COMMENT ? dans REFLEXIONS PERSONNELLES centrale-nucleaire-t7182

 

Pourquoi ?

Il est nécessaire de préciser la raison fondamentale d’un engagement antinucléaire. Il ne suffit pas de mentionner les  » risques d’accidents majeurs  » en introduction. Il est nécessaire d’expliquer ce que cela signifie pour notre santé, pour notre société, pour nos descendants. C’est la gravité des conséquences de ces accidents majeurs qui est déterminante pour le choix d’un scénario de sortie.

Quand on examine les textes officiels des commissions internationales, européennes et les préoccupations administratives en France, on se rend compte assez rapidement de l’ampleur possible des désastres nucléaires. Tous ces experts se penchent sur le problème : comment gérer ces catastrophes au mieux des intérêts économiques ? Ce ne sont pas les conséquences sanitaires qui les préoccupent mais le désastre économique et les réactions populaires. Ils se demandent comment anesthésier l’opinion publique qui risque fort de déclencher des  » turbulences sociales  » (rendant la gestion plus difficile) et comment maîtriser ces turbulences.

On est loin des risques industriels classiques qui finalement se gèrent assez facilement par nos technocrates. Il est paradoxal de constater que ceux qui redoutent le plus ces  » risques nucléaires majeurs  » se trouvent pour la plupart chez les  » responsables  » et très peu parmi les antinucléaires à part quelques individus taxés assez rapidement de paranoïaques.

Si l’accident nucléaire est du même type qu’un accident industriel classique, il est clair qu’il faut y porter remède mais il n’y a pas lieu de s’affoler et on a du temps pour trouver la meilleure solution. Par contre si l’ampleur des catastrophes possibles est hors mesure, alors il est suicidaire de chipoter sur les moyens de s’en sortir : on est dans une urgence extrême.

Les déchets de l’industrie nucléaire posent un autre problème, celui des générations futures. Il est nécessaire à ce sujet d’abandonner quelques fantasmes bien réconfortants pour nous qui avons accepté sans grande résistance cette énergie productrice de ces déchets redoutables pendant des millénaires. Les déchets que nous avons produits sont là et aucune voie n’est en vue pour les éliminer, les anéantir. Il nous faut admettre que nous avons porté atteinte à nos descendants, que nous les chargeons d’un fardeau qu’ils n’ont pas voulu. Du point de vue sanitaire, la recherche d’un stockage à moindre mal est bien sûr absolument nécessaire, mais il y aura du mal, des  » détriments  » comme disent les experts. L’arrêt de la production de ces déchets semble alors une obligation morale. Cet arrêt implique l’arrêt de la production électronucléaire. Retarder cet arrêt pour satisfaire à des critères secondaires c’est accepter de menacer nos descendants par encore plus de déchets.

Il paraît indispensable de s’interroger pour savoir comment nous avons été amenés dans cette impasse immorale. Qui nous y a conduits ? Quels arguments avons-nous acceptés pour laisser les décideurs sociaux tranquilles ? Ceci serait très utile car de nouvelles menaces pointent, développées par le même type de décideurs, appuyées par les mêmes corps intermédiaires qui nous ont bernés avec le nucléaire.

Enfin, appuyer notre engagement antinucléaire par des arguments économiques, entrer en polémique avec EDF et ses nucléocrates sur le coût du kilowattheure ou sur le coût de l’uranium ne peut qu’affadir l’argument fondamental de la catastrophe nucléaire.

Quand ?

L’importance des conséquences d’accidents graves possibles implique l’urgence de la sortie du nucléaire. Le choix des moyens pour cette sortie et les délais correspondants doivent être confrontés à l’ampleur des conséquences de l’accident. Prendre en compte la nécessité pour EDFd’amortir les investissements considérables effectués pour développer son parc nucléaire et n’exiger la mise à l’arrêt des réacteurs qu’après les 25 ou 30 ans nécessaires c’est considérer que ce serait un gaspillage financier de ne pas laisser les centrales nucléaires rembourser leurs dettes. En somme ce serait un gaspillage non justifié par les conséquences sanitaires d’un accident nucléaire sur la population. Et puis dans cette perspective de nécessité économique pourrait-on reprocher à EDF de faire fonctionner ses réacteurs au delà de ces 25-30 ans (EDF veut faire fonctionner ses réacteurs 40 ans, voire plus) si cela s’avérait techniquement possible ? L’électricité serait alors très bon marché.

Certains partisans d’une telle sortie différée précisent qu’en cas d’accident grave une sortie rapide serait possible. La logique de cette conception est aberrante car elle conduirait à souhaiter un accident rapidement pour sortir de l’impasse nucléaire ! Là encore c’est négliger les effets des accidents nucléaires, c’est les considérer comme tout à fait acceptables.

Comment ?

En gros deux possibilités : utiliser ce qui est disponible et opérationnel ou bien attendre d’avoir des énergies propres en abondance.

Quelles sont les possibilités actuelles ? En dehors des réacteurs nucléaires et des installations hydrauliques la France possède une capacité de production électrique importante à partir des combustibles fossiles (essentiellement charbon et fioul, pratiquement pas de gaz).

En arrêtant les exportations d’électricité et en tenant compte des économies réalisables si l’on supprime l’auto-consommation nucléaire, on constate que l’utilisation à plein rendement des installations thermiques classiques à charbon et fioul conjointement à l’hydraulique permettrait d’arrêter 70% du parc nucléaire français. Le recours aux combustibles fossiles n’est certes pas une solution idéale mais c’est la seule disponible à très court terme. EDF a mis au point, pour l’exportation, des centrales à  » charbon propre  » qui rejettent peu de polluants, (le gaz carbonique qui contribue à l’effet de serre est bien sûr inévitable, mais cette surproduction est négligeable par rapport aux autres composantes, entre autres les transports et l’agriculture). Les installations françaises ne sont pas toutes équipées des derniers perfectionnements. Cependant il faut comparer la pollution qui résulterait de leur fonctionnement intensif avec la pollution du cycle nucléaire de la mine d’uranium au stockage des déchets. Il faut surtout faire la comparaison avec les conséquences sanitaires des catastrophes nucléaires possibles. Bien sûr si l’on considère ces conséquences comme anodines, alors charbon et fioul ne sont guère acceptables. Dans ce cas le nucléaire se trouverait parfaitement justifié et l’existence d’une mouvance antinucléaire devient incompréhensible.

L’utilisation de turbines à gaz serait bien sûr plus satisfaisante mais hélas il n’y en a guère en France. C’est là, probablement, la voie possible la plus rapide pour remplacer les 30% des réacteurs que l’on ne peut pas supprimer par le recours à nos centrales thermiques à charbon et à fioul.

Quand certains préconisent de remplacer le nucléaire par des économies d’énergie et les énergies renouvelables (vent, soleil), ils restent très vagues sur les estimations quantitatives en kilowattheures. Seul semble important le coût, qui, grâce aux progrès de la technologie, devrait diminuer. La pensée unique économique règne en maîtresse et non l’aptitude de ces technologies à remplacer les gigawatts nucléaires. Même en escomptant un très grand gain d’efficacité de ces installations d’énergies renouvelables on serait encore très loin du bilan de l’électricité consommée en France et quelques économies d’énergie à faire d’urgence ne changent guère le bilan. C’est une réduction considérable de notre consommation d’électricité qui serait nécessaire.

Insistons sur le fait que bien sûr nous ne sommes pas opposés à l’utilisation des énergies renouvelables partout où c’est possible. Ce que nous contestons c’est l’affirmation qu’elles peuvent être une alternative à un remplacement rapide du nucléaire. De même des économies d’énergie ne peuvent qu’être bénéfiques. Mais pour sortir rapidement du risque nucléaire nous n’avons guère le choix et la solution existe : il faut recourir aux énergies fossiles. Les nucléocrates d’EDF ont bien perçu cette menace car ils mettent en place une politique de démantèlement systématique des installations thermiques au charbon et au fioul et cela dans l’indifférence générale. Si cette politique aboutit, la sortie rapide du nucléaire deviendra techniquement problématique et il faudra compter parmi les responsables de cette situation tous ceux, parmi les écologistes, qui diabolisent le charbon.

 

A lire :
« Il faut sortir de l’impasse nucléaire avant la catastrophe. C’est possible » de Roger et Bella Belbéoch (1997).

- en html ICI
- en format PDF de 284 Ko ICI
La diabolisation du charbon et la sortie du nucléaire
- et la Charte pour l’arrêt immédiat du nucléaire

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 14 mai, 2012 |Pas de commentaires »
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