FUKUSHIMA ET L’AVENIR DU MONDE: UNE TRES GRANDE URGENCE ! (A DIFFUSER PARTOUT)

FUKUSHIMA

ET L’AVENIR

DU MONDE:

UNE TRÈS

GRANDE 

URGENCE !

FUKUSHIMA ET L'AVENIR DU MONDE: UNE TRES GRANDE URGENCE ! (A DIFFUSER PARTOUT) dans REFLEXIONS PERSONNELLES FUKUSHIMA

Plus de détails sur Fukushima et les déboires de la centrale nucléaire dont la situation est très très préoccupante. Il ne reste que peu de temps, reste à savoir si celui-ci va être mis à profit pour tenter d’endiguer la prochaine catastrophe qui aura lieu, séisme ou non!

Les inquiétudes au sujet du risque d’effondrement de la piscine de l’unité 4 de la centrale de Fukushima Daiichi sont très inquiétantes.  Au Japon, tout le monde parle de ce danger et, pour répondre à cette question, des journalistes d’investigation de l’émission « Hodo Station », sur la chaîne de télévision TV Asahi, ont réalisé une enquête dont les résultats ont été diffusés le 25 mai 2012.
 Cet article présente les principales informations tirées de cette recherche puis une extrapolation sur ce qui pourrait advenir si Tepco ne réussissait pas son pari de récupérer les barres de combustibles d’ici trois ans.
 
Avant toute chose, je tiens à remercier Kna qui nous permet d’avoir accès, par son travail de traduction, de sous-titrage et de diffusion de vidéos, à des informations qui, jusqu’à présent, restent taboues en France dans les grands médias.
 
Une émission remarquable :
une problématique, des témoignages d’experts, des expériences, des conclusions.
Comme on aimerait voir ce type d’émission télévisée en France, où des experts et des chercheurs en ingénierie nucléaire parleraient librement de leurs angoisses à propos des risques de l’atome !
Pour rappel, l’unité 4 possède une piscine de désactivation contenant 1535 assemblages, soit environ 264 tonnes de combustible. Cette piscine est perchée à 20 mètres au dessus du sol, mais sa structure a subi d’énorme contraintes mécaniques et thermiques lors des explosions et incendies qui ont eu lieu le 15 mars 2011, sources des inquiétudes sur son état.
 
Masashi Goto, ex-ingénieur Toshiba expert en conception de centrales nucléaires résistantes aux séismes, a conçu le confinement des réacteurs nucléaires. Voici ce qu’il pense de la solidité du bâtiment réacteur n°4 :
« Même si les murs existent, il n’y a pas de manière simple d’en connaître la stabilité. A quel point la stabilité a-t-elle été compromise par la haute température de l’incendie ? Il est essentiel d’avoir toutes les données quand vous travaillez sur un calcul structurel. Chaque fois que Tepco publie des données, ils disent toujours « Nous avons calculé ceci, voici le résultat de ce que nous avons fait donc il n’y a pas de danger ». Mais ils n’ont jamais publié une donnée que quelqu’un de l’extérieur pourrait utiliser pour vérifier leurs conclusions. »
 
Yukiteru Naka, directeur de Tohoku Entreprise, travaillait à l’origine comme ingénieur chez General Electric. Spécialisé dans les systèmes de tuyauterie, il a été fortement impliqué dans la construction de la centrale de Fukushima Daiichi (réacteur 1, 2 et 6). Il est maintenant engagé dans les travaux de démantèlement. Connaissant l’état réel du bâtiment réacteur 4, il fait des aveux sur la dangerosité d’une possible fuite d’eau de la piscine de refroidissement de combustible :
 
« Je dois dire qu’il y a un risque concernant l’unité 4. La piscine est actuellement refroidie par un système temporaire. Mais les conduits s’étendent sur des dizaines de kilomètres et étant donné que c’est une construction provisoire, ce n’est pas censé résister aux secousses sismiques. Il n’y a pas assez de maintenance. Les tuyaux courent à travers les décombres. J’estime qu’il faudrait peu de temps pour vider la piscine si les tuyaux étaient endommagés et causaient une fuite. Les émissions de matières radioactives seraient si élevées que personne ne pourrait s’approcher. (…) J’aimerais que le gouvernement et Tepco se préparent avec une notion de crise imminente à l’esprit. (…) Si la piscine se vide, aucun travailleur ne pourra s’approcher du bâtiment réacteur 4, ni des bâtiments 1, 2 et 3. »
 
Hiroaki Koide, professeur à l’Institut de Recherche Nucléaire Universitaire de Kyoto, est particulièrement inquiet de l’état de l’unité 4 :
 
« Si la piscine devait s’effondrer à cause d’un nouveau gros séisme, les émissions de matière radioactives seraient énormes : une estimation prudente donne une radioactivité équivalente à 5000 fois la bombe nucléaire d’Hiroshima. »
 
 Selon un institut de recherche de l’Agence de l’Energie Atomique du Japon, en cas d’entassement des barres de combustible, celles-ci peuvent s’échauffer car l’air ne peut pas circuler. Si la température dépasse 700 °C, les gaines peuvent se briser et laisser s’échapper les pastilles de carburant composées d’uranium et de plutonium.
 
Sans refroidissement par l’air, la destruction des barres par échauffement et la libération des matières radioactives signeraient probablement le début de la fin pour le Japon, et peut-être pour le monde.
 
Conclusion sibylline du présentateur pour qui n’a pas suivi entièrement l’émission : « Nous avons découvert l’importance de ce que nous devons envisager ». Pour bien comprendre ce que cela veut dire, je vous conseille de regarder entièrement cette émission :
 
Vidéo originale postée par Irwin Miller : http://youtu.be/jOEkyTPLWzA
Traduction Anglaise par Goldieluvmj : http://youtu.be/zuxFQewzPjk
Traduction et sous-titrage Fr par Kna60.
Version en une seule partie : http://dai.ly/KoYyBP
 
 
Le scénario du pire
 
Il n’y a pas que les experts japonais qui s’inquiètent. Si l’on en croit Robert Alvarez, ancien conseiller au Département Américain de l’Énergie, ce problème devrait concerner le monde entier :
 
« Si un tremblement de terre ou tout autre événement venait à affecter cette piscine, il pourrait en résulter un incendie radiologique catastrophique, avec près de dix fois la quantité de césium 137 qui s’est propagé à la suite de l’accident de Tchernobyl » (source)
 
Pourquoi dans certains cas, on écoute les spécialistes, et  dans d’autres cas on les ignore ? Dans celui de la catastrophe nucléaire en cours de Fukushima, les raisons sont à la fois économiques et politiques. Pourtant, en ignorant ces alertes avisées, les autorités donneraient comme issue à la crise le hasard ! Si on a de la chance, il n’y aura pas de tremblement de terre assez puissant pour détruire le bâtiment réacteur 4 d’ici trois ans et le combustible pourra être mis en lieu sûr.
Si on n’a pas de chance, la piscine s’effondrera avec son combustible et engendrera un enfer atomique mondial.
L’attitude de nos gouvernants reflète malheureusement pour l’instant une sorte de lâcheté qui ne correspond pas à la hauteur de leur mission.
 
La responsabilité, de savoir si cette piscine va tenir le coup ou non lors du prochain grand séisme japonais, ne devrait pas être laissée à Tepco. L’ONU devrait constituer et envoyer d’urgence une équipe scientifique composée des meilleurs spécialistes mondiaux afin d’analyser la situation et de prendre des mesures immédiates de sauvegarde du bâtiment et de transfert des combustibles dans un endroit sûr. Dans cette course contre la montre, un an a déjà été perdu, et il faudrait encore en attendre trois ? Tout cela semble invraisemblable.
 
Avant que Tepco n’avoue la fonte des trois cœurs en 2011, tous les médias évoquaient le scénario du pire comme étant la perte de confinement des matières radioactives, souvent comparée au « syndrome chinois », mais plus justement appelé « Melt-out» par le professeur Koide. Aujourd’hui, l’analyse des faits conduit à envisager  un scenario encore plus dramatique.
 
 Une large évacuation du nord du Japon a déjà été envisagée par le gouvernement japonais.
 
 En effet, les informations fournies par les experts sont très claires : si la piscine s’effondrait, on ne pourrait plus approcher les unités 1, 2 et 3 de Fukushima Daiichi. A partir de cette donnée simple, un enchaînement d’évènements se produirait inéluctablement :
 
> Abandon de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi (6 réacteurs à eau bouillante, 7 piscines, 2400 tonnes de combustibles)
 
> A très court terme, abandon de la centrale nucléaire de Fukushima Daiini qui se trouve à 12 km (4 réacteurs à eau bouillante, 4 piscines)
 
> Qui dit abandon de centrale nucléaire, dit aussi à court terme abandon du refroidissement des cœurs et des piscines de désactivation. Est-ce qu’un expert nucléaire pourrait se prononcer sur la somme de radioactivité dégagée par la perte de contrôle de 10 réacteurs et l’arrêt de refroidissement de 11 piscines de combustible ?
 
> A plus ou moins long terme, abandon probable des centrales nucléaires de Tokai à 110 km au sud (1 réacteur à eau bouillante, 1 piscine), et d’Onagawa à 130 km au nord (3 réacteurs à eau bouillante, 3 piscines)
 
> Evacuation de la moitié nord du Japon, dont la ville de Tokyo.
 
Jusqu’où cet abandon en chaîne de centrales nucléaires irait-il ? L’étape suivante ne serait-elle pas l’abandon de la mégacentrale de Kashiwazaki-Kariwa à l’ouest (7 réacteurs à eau bouillante, 7 piscines) ? Est-ce réaliste ou bien les 2400 tonnes de combustible nucléaire délaissées de Fukushima Daiichi seraient à elles seules suffisantes pour évacuer le Japon ?
 
 Abandon successif probable de 14 réacteurs nucléaires en cas d’effondrement de la piscine de l’unité 4 de Fukushima Daiichi.
 
 Ceux qui pensent que des volontaires se presseraient par milliers pour combattre le feu nucléaire n’ont rien compris à la gravité de la chose. Les niveaux de radioactivité atteints dépasseraient les possibilités d’intervention humaine et la bonne volonté, même héroïque, ne servirait à rien. Alors que des robots électroniques ont du mal à fonctionner en présence de fortes radiations, les hommes eux ne le peuvent tout simplement pas.
 
 Pas de panique, mais de l’urgence
 
Mon but, en diffusant cet article, n’est pas d’alimenter les sites catastrophistes ou les articles prédisant la fin du monde, mais simplement d’alerter toutes les personnes responsables qui ne seraient pas conscientes du danger considérable que représenterait l’effondrement d’une piscine de Fukushima Daiichi. Il est en effet très important que chacun soit au courant de ce que représenterait l’arrivée d’un nuage radioactif provoqué par une telle catastrophe. Les autorités françaises, mais également tous les gouvernements de l’hémisphère nord, au lieu de faire l’autruche et d’être sourds aux préoccupations des experts japonais ou aux lanceurs d’alertes internationaux de haut rang, en tant que responsables de la santé de leur population, devraient d’ores et déjà diffuser massivement des conseils de radioprotection. En effet, si cette catastrophe se produisait, aucune nation n’aurait le temps de réagir efficacement à un tel évènement.
 
En France, à l’occasion des élections législatives, il serait utile que tous les citoyens de base interpellent les candidats sur ces questions : sont-ils au courant de ce danger permanent et de l’impact radiologique possible en France ?… et que préconisent-ils si le bâtiment réacteur n°4 s’effondre ?
 
Pourquoi devrait-on encore croire Tepco quand elle affirme que l’unité 4 ne peut pas s’effondrer ? Pourquoi l’avenir du monde dépend-il de l’expertise de cette seule entreprise, célèbre pour être responsable de la plus grosse catastrophe nucléaire de l’histoire ?
 
Cet article rapporte des faits, des avertissements, des possibilités. Mais il n’annonce pas l’avenir. L’avenir se trouve dans les décisions politiques d’aujourd’hui. Si les personnes éclairées et influentes ne s’emparent pas de ces informations et n’usent pas de leurs pouvoirs pour faire bouger des positions idéologiques monolithiques, alors il ne restera plus comme « solution » que d’avoir de la chance !
 
Source et photos d’illustration sur: fukushima.over-blog.fr
Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 6 juin, 2012 |Pas de commentaires »

CROISSANCE…DECROISSANCE…UN DESSIN ANIME…POUR VOUS.

CROISSANCE…DECROISSANCE

EN IMAGES ANIMEES

CROISSANCE...DECROISSANCE...UN DESSIN ANIME...POUR VOUS. dans REFLEXIONS PERSONNELLES TERRE

                                       http://youtu.be/VOMWzjrRiBg

NOTA: cliquer sur « cc » pour le sous-titrage en français

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 5 juin, 2012 |Pas de commentaires »

OTAN: TROU ABYSSAL OU PESTE NOIRE ? (George STANECHY)

OTAN : Trou Abyssal ou Peste Noire ?…

OTAN: TROU ABYSSAL OU PESTE NOIRE ? (George STANECHY) dans REFLEXIONS PERSONNELLES crimes-otan

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Georges STANECHY
« Nous sommes prêts, archi-prêts. Si la guerre devait durer un an, nous n’aurions pas un bouton de guêtre à acheter. » Maréchal Edmond Le Boeuf – Ministre de la Guerre – 1870 (1)

Une réunion mondaine à 55 millions de dollars

Sommet de l’OTAN à Chicago. Deux jours : dimanche 20 et lundi 21 mai 2012. Coût estimé de l’organisation de cette réunion mondaine, au minimum : US $ 55 millions.(2)

Illustration de l’arrogance, l’inconscience, l’irresponsabilité, de la caste dirigeante des pays occidentaux incarnant les intérêts du colossal « complexe militaro-­industriel » dominant le monde.

Symbole de l’argent de la collectivité jeté par la fenêtre dans des budgets militaires pharaoniques, par des politiciens affirmant à leurs électeurs, la main sur le cœur, que la « crise » oblige de diminuer, sabrer, salaires, retraites, services publics, accès aux soins et à l’éducation…

« Endettement », « Crise », « Trou », prétextes systématiquement invoqués avec lamentations et fureurs, sauf pour ce qui est des dépenses en armements et en expéditions militaires. Qui, Ô miracle, n’ont jamais à justifier de « recettes » pour équilibrer leurs « dépenses ». Au contraire. Y toucher serait mettre en péril la « sécurité nationale ». D’ailleurs, le sujet n’est jamais abordé, spécialement en France, ni dans les médias « dominants », ni au cours des campagnes électorales : tabou !

Le peuple américain excédé s’est mobilisé, avant et pendant ce sommet, au cours d’impressionnantes manifestations (3), malgré les violences policières dans une ville en état de siège. Le Congrès ne cessant de voter des lois pour diminuer services publics et programmes sociaux d’une importance vitale pour les « sinistrés du chômage », alors que le budget militaire du pays atteint la somme faramineuse de 1000 milliards de dollars. (4)

Non compris le budget annuel de US $ 100 milliards pour les guerres d’Irak et d’Afghanistan. Non compris le budget annuel de l’armement nucléaire de US $ 530 milliards, habilement camouflés dans le budget du Ministère de l’Energie (Department of Energy – DEO). Auxquels s’ajoutent annuellement US $ 18 milliards, sous le même camouflage comptable, pour mise au point et maintenance des armes nucléaires. (5)

Non compris les milliards de dollars « d’aide militaire », sous forme de dons, de subventions, et diverses cabrioles ou déguisements budgétaires, dans une multitude de pays. Par dizaines. Pour certains, par centaines de milliards de dollars. Non compris tous les financements relevant de la sécurité intérieure, opérations spéciales et barbouzeries en tous genres, etc.

En comparaison, le budget fédéral annuel pour l’éducation est de : US $ 64 milliards…

Expression d’un « ras le bol » en écho de celui formulé en Allemagne, qui a duré quatre jours à Francfort, notamment devant le siège de la Deutsche Bank, contre le système bancaire et les mesures d’austérité, dans une implacable répression policière.

Symptomatique : à Francfort, sont apparues des affiches sur le thème « Non à l’Etat Policier » (« Polizei Staat – Nein Danke« ) (6). A Chicago, sur un thème similaire : « Ce gouvernement ne nous représente pas, ou ne représente pas les Etats-Unis » (« This government does not represent US »), jouant sur le mot « nous » (« us« , en anglais) et Etats-Unis (« U.S.« , United States).

Bien sûr, nos médias occultent méticuleusement toutes références, informations, photos, vidéos, documentaires, réactions en continu des « réseaux sociaux », traitant de ces incessantes et massives manifestations. Censure… Nous ne sommes pas en Russie, Chine, ou habituels déversoirs des diabolisations médiatiques.

Aveuglement, aussi, car par-delà les frontières et les langues se forge une plate-forme commune de la révolte en Occident : les populations s’insurgeant progressivement contre des gouvernements qui, une fois au pouvoir, forts de leurs appareils répressifs aux budgets sans limites, ne pratiquent que l’injustice sociale et économique au seul bénéfice d’une minorité de privilégiés. Transformant nos sociétés en Etats policiers. Pire : rejetant, horrifiés, toute allusion à un « Etat Providence » diabolisé pour prétendre redistribuer la richesse nationale, préférant glorifier sereinement le culte d’un « Etat Belliciste ».

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Normal, sachant que parmi ces privilégiés figurent, en tête de liste, les bénéficiaires des dépenses militaires. Moins les porteurs d’uniformes souvent considérés, hors les signataires des contrats et bons de commande, comme de la vulgaire piétaille mal payée par leurs propres fournisseurs ou employeurs, que les actionnaires des multiples sociétés du secteur, industriels, financiers, intermédiaires et porteurs de valises dans les paradis fiscaux. S’engraissant des délires guerriers activés par leurs propagandes, tambourinées dans les médias dont ils sont propriétaires, pour anesthésier les populations.

Longue tradition de ce vampirisme des finances publiques qu’on appelait, en France, sous l’Ancien Régime, le Directoire ou l’Empire : les « fournisseurs aux armées ». Bâtissant d’immenses fortunes privées, sur fond de corruption, de surfacturation, d’escroquerie sur qualité et quantité livrées, dans les ventes d’armes et d’équipements aux armées nationales. L’histoire n’a pas oublié les ravages, dans l’impunité étant aussi « banquiers », de certains d’entre eux : Ouvrard, Hinguerlot, Lanchère, Bodin, Seguin, etc.

De nos jours, la meilleure vitrine de ce parasitisme, sous couvert de « la protection de La Liberté et de l’Etat de Droit » : l’OTAN. Sauf que les citoyens concernés, dans leur majorité, n’y reconnaissent aucun des besoins, priorités et valeurs du « vivre solidairement ensemble », préférant y jeter les pavés de leur mépris et colère.

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Manifestations contre le sommet de l’OTAN à Chicago

Pôle d’incompétence et de stupidité

Dès son titre, le rapport de l’OTAN rendu public la veille de ce sommet (rédigé par un groupe d’experts présidé par Madeleine Albright…), le 17 mai 2012, renouvelle sa campagne de communication ou, plutôt, de désinformation (7) : « OTAN 2020 : Une sécurité assurée ; Un engagement dynamique – Analyse et Recommandations du groupe d’experts pour un nouveau concept stratégique de l’OTAN« .

Parmi ses déclarations « angéliques », certaines sont sidérantes de culot : « L’OTAN prospère comme une source d’espoir parce que, depuis le tout début, ses États membres ont défini leur programme commun en termes positifs : renforcer la sécurité internationale, sauvegarder la liberté et promouvoir l’état de droit.

Ces objectifs ne sont ni limités par un quelconque calendrier, ni diminués par quelque progrès technologique que ce soit. Ils ne dépendent d’aucun adversaire particulier.

Ils répondent à des besoins immuables, et ils perdureront aussi longtemps que l’OTAN – par l’unité de ses membres, le courage de leurs citoyens et la libre expression de sa volonté collective – aura à cœur de les défendre. » (8)

D’autres, d’une insondable stupidité : « Il est difficile de prévoir précisément ce que seront les dix prochaines années. » (9)

Il est vrai qu’en termes de prétention, de mégalomanie, d’imbécilité, de fanatisme, l’OTAN ne varie pas d’un iota : « immuable ». De rapport en rapport, perpétuation de la « géopolitique de la paranoïa ». Rappelant un des plus significatifs, celui préparatoire au sommet de Bucarest du 2 au 4 avril 2008, intitulé : « Towards a Grand Strategy for an Uncertain World- Renewing Transatlantic Partnership« .

Un modèle du genre, que j’avais feuilleté dans deux billets :

i) « Je fanatise », donc : « J’atomise » 

ii) De l’Idéologie coloniale à la Paranoïa guerrière : la fin de l’utopie démocratique

Depuis la fin de la « Guerre Froide », l’évolution de cette organisation sans contrôle démocratique est une calamité pour l’humanité.

On ne compte plus les désastres humanitaires provoqués par ses divagations martiales. Prétendant substituer la guerre à la diplomatie, la « sanction » précédant la « frappe », spécialisée dans le démembrement d’Etats souverains, la propagation du chaos des guerres civiles, la création de conflits ethniques et religieux, ce sont des millions de morts, de blessés, de traumatisés, et des milliards de destructions, dont elle s’est rendue, et se rend, responsable.

crimes-otan-2 BUREAUCRATIE

La liste est longue. Nous en connaissons les plus notables : de la dévastation de la Yougoslavie à celle de la Libye en passant par la pulvérisation de l’Irak, jusqu’au désastre Afghan. Car en Afghanistan, il s’agit bien d’un « désastre » pour ce pays et sa population, mais aussi au détriment de nos priorités nationales par la masse de milliards engloutis dans une des expéditions coloniales les plus « déjantées » que l’Histoire ait connues.

Evidemment, comme dans toute guerre coloniale, beaucoup y trouvent leur compte. Jusqu’au marché international de la drogue, à partir d’un pays où l’OTAN scrute, nuit et jour, chaque mètre carré de terrain, chaque mètre de route, de chemin et de piste, chaque cargaison de véhicule en circulation : « La production de pavot à opium a été multipliée par plus de 40 en Afghanistan depuis que l’Otan y est présente, a annoncé jeudi à Moscou Viktor Ivanov, directeur du Service fédéral russe de contrôle des stupéfiants (FSKN). » (10)

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Violences policières au sommet de l’OTAN à Chicago

Vecteur d’obscurantisme

Irresponsabilité ? Hypocrisie ? Vénalité ? Cynisme ?…

Entre toutes ces tares, on ne sait que choisir à la lecture du chapitre 1 du rapport, traitant de « L’environnement de sécurité », autrement dit des « risques internationaux », dans ses deux volets « contexte » et « analyse ». Tant on reste médusé par la perpétuation de l’obscurantisme idéologique d’une organisation dont la vocation première est de réaliser un travail de réflexion prospective sur les dangers minant la paix dans le monde. (11)

Sciemment, sont occultés principaux risques et déflagrations potentielles majeures.

Quatre exemples :

1) La volonté délibérée des pays occidentaux de laisser perdurer le plus explosif foyer de tensions que représente la Palestine occupée, démembrée, « nettoyée ethniquement », depuis plus de 60 ans, dans l’hyperviolence et le carnage, dans la non application à ce jour d’une quarantaine de résolutions de l’ONU s’imposant aux forces coloniales d’occupation.

Complices d’un blocus aussi sauvage qu’illégal, enfermant depuis plusieurs années une population de plus de 1,5 millions de personnes dans ce qui restera dans l’Histoire comme le plus grand camp de concentration de civils : Gaza.

Le tout évacué, édulcoré, en 8 mots : « … les tensions qui couvent entre Arabes et Israéliens. » (12)

2) La diabolisation permanente de l’Iran, entretenant un climat de suspicions et de tensions au potentiel foudroyant pour la région et le monde (13). Imposant à ce pays des sanctions unilatérales par les principaux membres de l’OTAN (USA & UE), contraires au droit international, au Traité de Non Prolifération Nucléaire autorisant le nucléaire civil à ses signataires, à la Charte et aux propres résolutions de l’ONU.

Avec le dessein à peine dissimulé de provoquer une « guerre préventive » d’anéantissement et de conquête similaire à celle d’Irak, d’Afghanistan et de Libye qui, dans ce cas, serait le prélude à une troisième guerre mondiale. Sous des prétextes aussi irrationnels que ridicules, tels que : « … l’opacité des intentions de Téhéran. » (14)

3) Le soutien, générateur de violentes révoltes à venir, aux pires dictatures sur tous les continents, dès lors que les dirigeants souscrivent à la prédation des ressources de leurs pays par les entreprises occidentales.

Notamment dans la péninsule arabique, les autocraties ultracorrompues, créations artificielles des occidentaux à la suite de la répartition des dépouilles de l’Empire Ottoman le lendemain de la première guerre mondiale : Arabie saoudite, pétromonarchies du Golfe. Comme on le constate, depuis plusieurs mois, dans le silence complice dissimulant l’impitoyable répression des révoltes populaires au Bahreïn. Sans oublier le régime férocement policier de la monarchie d’opérette, non pétrolière : la Jordanie.

4) La propagation de l’injustice sociale et économique, y compris dans les pays occidentaux, provoquant l’augmentation exponentielle du chômage et de la paupérisation.

Faim et misère dans des pays riches de leurs ressources pillées par les entreprises occidentales, comme en Afrique, agricoles (café, coton, cacao, thé, fruits et légumes primeurs), halieutiques (poissons du Golfe de Guinée ou des côtes de Mauritanie), minières (pétrole, uranium et métaux rares) ?

Impossibilité d’accès à l’eau potable, à l’éducation, à la santé, pour des centaines de millions de personnes ?…

Pour l’OTAN : aucune importance. Tout est pour le mieux, dans le meilleur des mondes…

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Violences policières au sommet de l’OTAN à Chicago

Bureaucratie de la gabegie 

En fait, le sommet de Chicago n’avait pas pour but de réévaluer principes et politiques de l’OTAN jusqu’en 2020, de réfléchir sur la fin de l’occupation de l’Afghanistan (15), sur l’évolution du présent siècle ou du monde de demain. Mais, de valider les hallucinations et les actions guerrières du bras armé d’un dogme colonial, mégalomaniaque et impérial, d’un autre siècle.

 Manlio Dinucci l’énonce avec clarté : « Ainsi l’Alliance se renouvelle-t-elle, en s’abreuvant à la source de sa jeunesse : la guerre. » (16)

Au-delà de la doctrine ou du catéchisme qu’elle véhicule, que dire de cette bureaucratie de la gabegie ? A part nos « responsables politiques », nos élus (tous partis confondus), et les médias de la propagande, tout le monde le sait, le reconnaît. A commencer par son pathétique secrétaire général, l’ancien responsable du gouvernement danois Anders Fogh Rasmussen : « … il faut couper la graisse et garder le muscle. Ainsi l’OTAN qui compte environ 13.000 hommes à son quartier-général dans les 11 postes de commandement, en comptera 9.000 à terme.  » (17)

Tour de Babel, aux empilements de ramifications et de strates, dans une bousculade de sous-traitants, « prestataires de sécurité », et officines annexes : « L’OTAN compte, en réalité, aujourd’hui près de 20.000 personnes. Car un certain nombre d’agences, plus ou moins indépendantes, ont été créées, et comptabilisent au compteur plus de 6.000 personnes. Soit la moitié de l’effectif cité par le secrétaire général. Ce qui est loin d’être négligeable ! » (18)

Millefeuille, aux débordements immaîtrisables : « Comme le « Budget civil de l’Otan » pour l’entretien du quartier général à Bruxelles et du staff civil : environ un demi milliard de dollars annuels, dont 80% sont payés par les alliés européens. Comme le « Budget militaire de l’Otan » pour l’entretien des quartiers généraux subordonnés et du personnel militaire international : presque 2 milliards annuels, payés à 75% par les Européens.  » (19)

Panier percé, aux tuyauteries alambiquées pour mieux servir les petits copains : «  Quant au budget global de fonctionnement de l’OTAN, il atteint la modique somme de 2 milliards de Dollars US. […] Les marchés que passent la NAMSA (NATO Maintenance & Supply Agency) assure un diplomate, « vont souvent pour une bonne partie […] à des firmes américaines ou canadiennes qui utilisent des entreprises sous nom belge, en couverture ». » (20)

Quant aux généreuses contributions de la France à cette dispendieuse usine de courants d’air, par centaines de millions d’euros annuels, nos pointilleux économistes médiatiques et journalistes d’investigation sont incapables, à ce jour, d’en définir, trouver, retranscrire, tracer, les montants précis. Encore moins, notre Cour des Comptes. Il est vrai que ces deniers publics n’ont pas pour destination la santé publique, les retraites ou l’éducation nationale…

D’autant que le propre budget militaire, de la défense, de la France, dans son élaboration, sa justification et sa gestion, se révèle encore plus « abracadabrantesque ».

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Malgré les violences policières la mobilisation populaire se poursuit

France : son budget militaire représente la moitié de celui de la

 Chine

En France, comme dans les autres pays membres de l’OTAN, impossible d’aborder une quelconque réflexion, analyse, mise en perspective, sur le budget de la défense nationale, sans déclencher fureurs et anathèmes.

L’OTAN considère, en effet, comme une catastrophe pour « la protection de la civilisation » l’insuffisance des dépenses d’armement des pays occidentaux. Fustigeant les 28 Etats membres, à la veille d’être considérés en « Etats voyous », pour leur négligence ou leur manque de courage. L’idéal étant de « faire aussi bien » que les Etats-Unis (21) : « Le principal obstacle à la transformation militaire est l’insuffisance des dépenses et des investissements de défense en Europe. Aujourd’hui, il n’y a que six Alliés européens sur vingt‑six qui consacrent 2% ou plus de leur PIB à la défense…  ».

« Un fossé particulièrement large s’est creusé entre les capacités des États-Unis et celles des autres pays de l’OTAN, et ce déséquilibre, s’il n’est pas corrigé, pourrait nuire à la cohésion de l’Alliance. »

La bureaucratie de l’Union Européenne, prenant le relais de cet alarmisme par la voix de Claude-France Arnould, directrice de l’Agence Européenne de la Défense, sur l’insuffisance des dépenses militaires dans l’Union Européenne, particulièrement en matière de recherche et technologie (R&T), lors du conseil des ministres de la Défense du jeudi 22 mars 2012 (22) : « Il est urgent de trouver des réponses et de limiter les conséquences des baisses de budget ». 

Dans le cas particulier de la France, même des publications se voulant « sérieuses », citons celles du « Laboratoire de Recherche sur la défense » de l’IFRI, sonnent frénétiquement le tocsin (23) : «  … chaque diminution de l’effort de défense en part du PIB ou en pourcentage du budget de l’Etat fragilise le modèle de défense français  ».

La France « fragilisée » ?… Ciel ! La peur me tenaille le ventre… Je n’en dors plus.

Je me suis donc rendu à Stockholm, pour sonner à la porte du très sérieux et incontesté « Stockholm International Peace Research Institute » (SIPRI) qui compile et analyse tous les budgets militaires de la planète. Pour mieux les comparer, il les convertit en US $ dans une base de données consultables sur internet.

D’après les derniers chiffres disponibles, le budget de la défense de la France atteint, pour 2011 : 58, 244 milliards de dollars (non compris celui de la gendarmerie). Ce qui représente environ la moitié de celui de la Chine !… Autre particularité : la Chine n’a pas encore de porte-avions, alors que nous en possédons un qui fait notre fierté : le Charles de Gaulle. Pas mal pour un pays comme la France qui, en termes de population et de territoire, représente l’équivalent d’une petite sous-préfecture chinoise.

J’ai retrouvé le sommeil.

D’autant que notre budget militaire est comparable, et même supérieur, à celui de nos principaux partenaires européens, Grande-Bretagne (≥ + 0,64 %) et Allemagne (≥ + 34 %) notamment, comme il ressort de la base de données SIPRI (24) :

Budgets de la défense 2011- en milliards de dollars

Allemagne 43, 478
Grande-Bretagne 57, 875
France 58, 244
Russie 64, 123
Chine 129, 272
France + GB + RFA 159, 597

Parmi nos voisins, et néanmoins amis, seul le budget militaire de la Russie dépasse celui de la France (≥ + 10,09 %). Quoi de plus compréhensible, toutefois, pour un pays aux immenses ressources naturelles convoitées, dont le territoire est 37 fois plus grand que le nôtre ?

L’examen de ces budgets est encore plus impressionnant, ou relaxant suivant les points de vue, en constatant que le cumul de ceux des trois premiers pays européens (France + GB + RFA), avec 160 milliards de dollars annuels, est supérieur de 23,45 % au budget militaire de la Chine. L’épouvantail permanent, dont on invoque le « surarmement », pour faire peur dans les chaumières, alors qu’il s’agit d’un pays de 1,5 milliards d’habitants, répartis sur une superficie de 9,6 millions de km².

En fait, le budget militaire annuel de la Chine ne dépasse pas 5 % du total des budgets militaires des 28 Etats membres de l’OTAN et de ses alliés de l’hémisphère sud. N’oublions pas, en effet, ceux des autres Etats, dits « occidentaux », aux budgets militaires fortement musclés, relativement à leur population et superficie : Australie (22, 955), Corée du sud (28, 280), Japon (54, 529), Nouvelle-Zélande (1, 566), Taïwan (8, 888), etc.

Les lobbies bellicistes ne lâchent pas prise, pour autant, exerçant toutes les pressions sur les gouvernements, campagnes de propagande forcenées dans les médias en renfort : il est nécessaire, prioritaire, de s’armer sans fin. Objectif : l’instauration progressive d’une « règle d’or ». Sous forme, d’un budget annuel de la défense, exprimé en un pourcentage du PIB garanti, similaire au minimum à celui des Etats-Unis.

Un dogme à inscrire, pourquoi pas, dans la Constitution de chaque Etat membre de l’OTAN. Je force à peine le trait, tellement les réactions politiciennes deviennent hystériques dès qu’on souhaite exercer un minimum d’esprit critique à l’égard de ces budgets mirifiques.

Immédiatement est dégainée la logique « avec nous ou contre nous », avec la question classique telle qu’elle est énoncée caricaturalement dans un rapport de la commission des finances du Sénat (Rapport général n°107, p 77) pour faire taire toutes remises en cause : « Pensez-vous que la France puisse se passer d’une défense, d’une armée, des moyens d’assurer sa sécurité extérieure ? »…

Evidemment : non. Il ne s’agit pas de verser dans l’utopie d’un désarmement unilatéral et immédiat.

En ce cas, est-on contraint de dire « amen », aux dérives et dérapages des budgets concernés ? Est-il interdit de réfléchir à la charge écrasante qu’ils représentent au détriment des besoins de la population, sans proposer priorités et arbitrages fondés sur le bon sens et l’intérêt collectif ? Quand on sait qu’en France, en 2010, le budget de la défense a représenté en France : « 69 % (9,5 milliards d’euros) de l’ensemble des dépenses d’investissement de l’Etat  »… (25) 

Ou, alors, faut-il considérer les budgets de la défense comme une « poule aux œufs d’or » (sous couvert d’une « règle d’or ») pour une poignée d’actionnaires privés, détenteurs des grands médias, ’faiseurs’ de politiciens, gouvernements et présidents de nos « démocraties » ?…

Est-on sommé, condamné, à faire l’impasse sur le contrôle des facteurs de coûts de revient des prestations et matériels facturés à l’Etat, à notre collectivité, et donc sur la formation, l’affectation ou la destination, des marges bénéficiaires plantureuses dégagées par ces industriels de l’armement ?… Qui sont tous, bizarrement, parmi les grands milliardaires de nos sociétés, même s’ils se font le plus discrets possibles.

Est-on interdit de se demander si une des premières mesures de diminution des coûts de l’armement, et de blocage des mécanismes de corruption, ne passe pas par l’urgente « nationalisation » de cette industrie ?… Les marges dégagées revenant à l’Etat actionnaire qui en déciderait de leur emploi, au lieu d’en alimenter les paradis fiscaux.

Tout le monde sait qu’une nationalisation des principaux industriels « privés », accompagnée d’un contrôle rigoureux de la maîtrise des coûts (par une Cour des Comptes spécialisée, réellement compétente et indépendante du pouvoir politique …), entraînerait dans un premier temps au minimum une économie de 33% sur les marges.

D’ailleurs, les marges fabuleuses des industriels privés trouvent déjà leur butoir… Avec des taux d’inflation exponentiel de 20 à 40 % par an, en particulier à partir du 4° trimestre 2011, comme il ressort d’une étude sur « l’inflation des prix industriels de la défense » à partir d’une base 100 en 2005 (26). Jusqu’où comptent-ils aller ?…

En prospective de simulation budgétaire militaire, existe une loi statistique dite « Loi Augustine » (formulée par Norman Augustine, ancien responsable du géant de l’armement Lockheed Martin) s’appliquant aux forces aériennes. Mais, valable pour tout système d’armement dit « technologiquement sophistiqué ». Sachant que le prix d’un avion tactique augmente 4 fois tous les dix ans, l’extrapolation livre la conclusion ubuesque qu’en 2054 : « … le budget de la défense entier [des USA] ne permettra d’acheter qu’un seul avion tactique ». (27) 

C’est aller droit dans le mur.

Faut-il considérer l’OTAN, l’idéologie du surarmement et du bellicisme que cette organisation représente, les masses de capitaux gaspillés, comme un « Trou Abyssal », éminemment toxique pour l’avenir, la sécurité, et le bien-être de nos sociétés ?…

Pour ma part, je serai plus nuancé…

Devant l’incapacité de nos élus, complices et irresponsables, à museler, maîtriser une organisation bureaucratique composée de technocrates, agissant comme une superpuissance, supérieure à l’ONU en tant qu’arbitre des relations internationales, au vu des ravages humains et destructions massives qu’elle accomplit, gère et prépare, je considère que nous sommes face au plus grand danger de l’humanité du XXI° siècle.

L’OTAN est une organisation moyenâgeuse, imposant des dogmes, mettant en œuvre une Inquisition, prononçant des « diabolisations » ou ’excommunications’ pour blasphèmes ou hérésies, dans des procès en sorcellerie fondés sur le « délit d’intention », dotée d’un système de propagande dont le niveau de délire et de désinformation se révèle, à présent, impossible à réguler par nos instances démocratiques de plus en plus réduites par la limitation incessante des libertés publiques.

Au-delà de la régression intellectuelle de cette « nouvelle religion », idéologie militariste fondée sur le fanatisme colonial, par les désolations et carnages humains qu’elle provoque, et planifie de provoquer, en chiffres cumulés, nous retrouvons l’équivalent des millions de morts et immenses dévastations que l’Humanité a connus au 14° siècle dans de multiples pays, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie, sous l’effet de la Peste Noire.

Oui. L’OTAN représente la « Peste Noire » du XXI° siècle.

Georges STANECHY

(1) Célèbres paroles du responsable de l’armée française, la veille de sa déroute face à la Prusse, en 1870… Il se rendit aux Prussiens à Metz, et fut emmené comme prisonnier de guerre en Prusse.

(2) Ludo De Brabander, NATO in Crisis, 18 mai 2012, http://truth-out.org/news/item/9228-nato-in-crisis

(3) Over 1,000 join 2nd day of anti-NATO protests in Chicago (photos, video), 20 mai 2012, http://rt.com/usa/news/chicago-protests-nato-summit-689/

(4) La veille du sommet, le 18 mai 2012, une imposante manifestation a été organisée par le Syndicat National du Personnel de Santé (National Nurses United), pour protester contre la diminution de leurs retraites, réclamant une taxe « Robin des Bois » (Robin Hood) sur les transactions financières et dénonçant les gaspillages de l’argent public dans les guerres organisées par l’OTAN, http://rt.com/usa/news/chicago-nato-summit-nurses-655/

(5) Chris Hellman & Mattea Kramer, “Spend, spend, spend”, Asia Times, 24 mai 2012, http://www.atimes.com/atimes/Global_Economy/NE24Dj04.html 

(6) Exemple dans la photo n° 2 (Reuters / Alex Domanski) de l’article : Blockupy Frankfurt : Thousands wrap up four-day protests (video, photos), 19 mai 2012, http://www.rt.com/news/occupy-frankfurt-rally-675/

(7) Rapport : “OTAN 2020 : Une sécurité assurée ; Un engagement dynamique – Analyse et Recommandations du groupe d’experts pour un nouveau concept stratégique de l’OTAN”, 17 mai 2012, http://ancien.operationspaix.net/IMG/pdf/OTAN_-_Une_securite_assuree_un_engagement_dynamique_-_Analyse_et_recommandations_du_groupe_d_experts_pour_un_nouveau_concept_strategique_de_l_OTAN_mai_2010_.pdf

(8) Rapport “OTAN 2020”, Op. Cit., p. 49.

(9) Rapport “OTAN 2020”, Op. Cit., p. 15.

(10) “Afghanistan-drogue : la production multipliée par 40 depuis l’arrivée de l’OTAN”, RIA Novosti, 28 janvier 2012, http://fr.rian.ru/world/20100128/185952806.html

(11) Rapport “OTAN 2020”, Op. Cit., p. 15 – 19.

(12) Rapport “OTAN 2020”, Op. Cit., p. 18.

(13) Rions un peu : en France, un des plus exaltés dans ces postures inquisitoriales (à part les membres de nos gouvernements successifs) est l’ancien premier conseiller à l’ambassade de France à Tel-Aviv (2000-2004), Michel Miraillet. Il est, depuis le 24 août 2007 : « Directeur chargé des affaires stratégiques », au Ministère de la Défense !…

(14) Rapport “OTAN 2020”, Op. Cit., p. 18.

(15) Gareth Porter, “Afghanistan War – Excuse for NATO to maintain existence”, entretien du 27 mai 2012, Press TV, http://www.presstv.ir/detail/2012/05/27/243293/afghan-war-excuse-for-nato-to-exist/

(16) Manlio Dinucci, “L’éternelle jeunesse de l’Otan - L’art de la guerre”, (Il Manifesto), 24 mai 2012, http://www.legrandsoir.info/l-eternelle-jeunesse-de-l-otan-il-manifesto.html

(17) Nicolas Gros-Verheyde, “OTAN- Objectif : Dégraisser le mammouth…”, 14 octobre 2010, http://www.bruxelles2.eu/defense-ue/defense-ue-droit-doctrine-politique/otan-on-va-degraisser-le-mammouth.html

(18) Nicolas Gros-Verheyde, Op. Cit.

(19) Tommaso Di Francesco, Manlio Dinucci, “Combien nous coûte l’Otan de la « défense intelligente » - Sommet de Chicago”, (Il Manifesto), 22 mai 2012, http://www.legrandsoir.info/combien-nous-coute-l-otan-de-la-defense-intelligente-il-manifesto.html#reactions

(20) Nicolas Gros-Verheyde, Op. Cit.

(21) Rapport “OTAN 2020”, Op. Cit., p. 40.

(22) Nicolas Gros-Verheyde, “Budget militaire R&T : la cote d’alerte est atteinte”, 22 mars 2012, http://www.bruxelles2.eu/defense-ue/capacites-milit-%E2%80%93-exercices-ue/budget-militaire-rt-la-cote-dalerte-est-atteinte.html

(23) Martial Foucault, “Les budgets de défense en France entre déni et déclin”, Focus stratégique n° 36, IFRI – Laboratoire de Recherche sur la Défense, Avril 2012, p. 14.

(24) Stockholm International Peace Research Institute, SIPRI, Military Expenditure 2011, http://milexdata.sipri.org/result.php4

(25) Martial Foucault, IFRI, Op. Cit., p. 20.

(26) Martial Foucault, IFRI, Op. Cit., Fig. 4 – Inflation des prix industriels de défense – base 100 – année 2005, p. 17.

(27) Martial Foucault, IFRI, Op. Cit., p. 19.

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 4 juin, 2012 |Pas de commentaires »

LA JUNGLE…DE LA CLASSE POLITIQUE

LA JUNGLE

LA JUNGLE...DE LA CLASSE POLITIQUE dans REFLEXIONS PERSONNELLES JUNGLE

Patrick MIGNARD

De même que le sang attire et rend fou les requins et les fauves, l’argent, les privilèges et la notoriété, rendent fous les politiciens, les rendant capables des pires infamies, trahisons, renoncement,… et cela dans tous les camps susceptibles d’accéder au pouvoir.

Au vu des comportements de la classe politique il faut avoir l’estomac bien accroché pour ne pas avoir envie de vomir… et je ne parle pas de voter.

Entre « parachutages », exclusions et dissidences quelle que soit la formation – qui a des chances d’avoir des élus – le spectacle est affligeant d’indécence et de bêtise.

LE BAL DES ARRIVISTES ET DES MÉDIOCRES

La préparation des élections législatives donne un spectacle digne du « bal des vampires »… Tous les coups sont permis, et sous les sourires hypocrites réservés aux médias, les coups bas se multiplient, les déclarations assassines, les ambitions plus ou moins affublées d’oripeaux démocratiques, sociaux et humanistes se déversent dans un marigot répugnant de prétentions illégitimes.

Avez-vous entendu parler à propos de conflit dans un même camp de divergences programmatiques importantes ? De questions d’éthique qui feraient problèmes ? De désaccords sur des mesures essentielles à prendre ? Non bien sûr ! Tout cela est secondaire au regard des ambitions personnelles.

Par contre, écoutez bien, c’est souvent en subliminal, vous n’entendez que récrimination, trahison, ambition, félonie, indiscipline, chasse gardée, place réservée, promise, tradition familiale (népotisme « démocratique »),…

Et le Front National n’est pas le dernier à agir de la sorte, lui qui renifle l’odeur enivrante de plus en plus forte du pouvoir, écume les bas fonds de la fange de ses partisans les moins scrupuleux pour se lancer dans une arène qu’il n’a de cesse de dénoncer au nom d’une éthique qui lui est totalement étrangère,… l’Histoire l’a mainte fois démontré.

Bien sûr, les bon esprits et les « républicains » bon teint vont rétorquer, «  ils ne sont pas tous pareils », « ce sont des exceptions » !… Peut-être, mais ce sont ces exceptions qui définissent la règle générale. La voracité à l’égard du pouvoir, des privilèges et de la notoriété, rythme ce que l’on nous vend comme du « fonctionnement démocratique ». Ce ne sont pas les « petits candidats » qui font problème, mais les grands prédateurs (et leurs laquais), qui squattent le pouvoir… les premiers ne sont que les cautions démocratiques des seconds.

Le carburant de fonctionnement des moteurs des partis politiques ne sont ni les idées, ni les projets, encore moins l’éthique – ça se saurait depuis le temps ! – mais l’ambition.

LES PARTIS, SYNDICATS D’INTERET

Le drame dans cette affaire, ce sont les partis. Les partis politiques qui ne sont pas à leur place, qui usurpent des fonctions et qui finalement confisquent la démocratie, la vraie, pas celle qu’ils fabriquent, dans leurs orgies bureaucratiques, pour leurs propres intérêts, mais celle qui consisterait à avoir comme seul objectif, les intérêts de la population.

Qu’il existe des groupes, des associations, brefs des partis qui regroupent des individus en fonction de leurs opinions communes, ceci est parfaitement sain sur un plan politique. Que ces mêmes partis participent, incitent, aident, favorisent la réflexion citoyenne, ceci est encore plus sain sur le plan politique.

Mais que ces mêmes partis confisquent le pouvoir, au nom,… au nom de quoi d’ailleurs ? Ceci est extrêmement dommageable sur le plan politique et détruit à terme – ce que nous vivons aujourd’hui – l’essence même de la citoyenneté.

Instrument de pouvoir et instrument d’accès au pouvoir, le parti politique change sa vraie nature. D’un lieu de réflexion, il devient un moyen de promotion sociale, et entraîne dans son sillage toute une faune d’arrivistes, d’incompétents, de médiocres qui fondent leur légitimité sur la veulerie, l’obéissance et les courbettes aux chefs… Des noms ? Il suffit de regarder la télévision.

Toute cette fange qui se bouscule au portillon du pouvoir, est souvent prête à changer d’étiquette si son ambition n’est pas satisfaite… des noms ? A utiliser n’importe quel argument pour justifier son maintien… des noms ? ou pour prendre la place d’un autre… des noms ?

Les décisions bureaucratiques, généralement prises à Paris, sont imposées aux subordonnés qui doivent céder au nom des intérêts supérieurs du parti. L’exclusion, forme d’excommunication, frappe les indisciplinés.

ET LE PEUPLE DANS TOUT CA ?

Tous ces gens là, évidemment s’en foutent,… ils ne constituent qu’une masse de manœuvre pour réaliser les ambitions personnelles et faire perdurer un système qui les engraisse (voir leurs revenus, leurs privilèges, leurs avantages en nature,…).

Il est d’autant moins bien considéré que systématiquement il renomme les mêmes individus qui le grugent. Quel crédit peut avoir le peuple pour ces ambitieux quand ils savent que l’on peut le manipuler, lui mentir, lui raconter n’importe quoi… et que généralement il le croit.

Ce système pervers, dit « démocratique », et on le voit en Grèce, en Espagne et à peu prés dans toutes les « grandes dites démocraties », a réduit le peuple à une masse ballottée par des mystificateurs qui, sans scrupules, promettent des choses dont on sait qu’ils ne les tiendront pas. Les candidats parlent d’ailleurs, sans ambiguïté, de « leurs électeurs » comme de leur cheptel. Et ils savent qu’effectivement ils sont de fait « captifs », par leur culture, leurs habitudes, leurs croyances, leurs ignorances. Les changements majoritaires de couleurs ne se font qu’à la marge, sans rationalité, où la séduction et la démagogie, voire l’intérêt personnel, l’emportent sur la réflexion.

La « peur du vide » qui habite le peuple, consciencieusement entretenue par les politiciens, incite les plus réticents à faire le pas et à aller donner leurs suffrages à celles et ceux qui en ont absolument besoin pour exister et réaliser leurs ambitions. Ils qualifient pompeusement cela de «  devoir citoyen », et ils se forgent ainsi une « légitimité » qui excusera toutes les trahisons et dérapages.

Enfin le peuple croit que ces élus dirigent les affaires du pays,… ce qui est faux. 80% de la législation échappe aux députés,… quand on leur demande des comptes ils n’ont qu’un seul mot : c’est Bruxelles !… où là aussi ils font leurs choux gras. Les marchés financiers auxquels ils sont intégralement soumis et la puissance des lobbies, qui souvent les arrosent, constituent le véritable pouvoir.

La mystification est complète et renforcée par un discours tant hypocrite que larmoyant quand ils évoquent « celles et ceux qui sont morts/es pour le droit de vote » … comme s’ils étaient morts pour que des profiteurs puissent se gaver en toute impunité et mènent depuis un siècle et demi les peuples à la catastrophe.

Ainsi va le vaisseau bancal de la citoyenneté, naviguant sur une mer de promesses et poussé par le vent de l’espoir. L’équipage est sûr de son impunité et sait quitter le navire en cas de catastrophe. Que crèvent les passagers !

Tant que ce système pervers continuera, nous continuerons à aller vers la catastrophe… la montée de l’extrême droite en est un indicateur. Une fois au 20e siècle ce système nous y a conduit,… on n’en a tiré aucune leçon,… on recommence les mêmes erreurs que par le passé.

Les mois qui viennent vont nous le démonter… demandez dès à présent aux Grecs, demander demain au Espagnols ! Notre tour va venir et on sera tous surpris !

Juin 2012 Patrick MIGNARD

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 2 juin, 2012 |Pas de commentaires »

CLIMAT: NEGOCIATIONS EN SURCHAUFFE POUR UN RESULTAT NUL !

Climat :

où en sont les négociations

pour limiter le réchauffement planétaire ?

CLIMAT: NEGOCIATIONS EN SURCHAUFFE POUR UN RESULTAT NUL ! dans REFLEXIONS PERSONNELLES POLLUTIONS

Par Maxime Combes (31 mai 2012)

Un nouveau record d’émissions de gaz à effet de serre a encore été battu en 2011. Plusieurs instituts de recherche annoncent un réchauffement de plus de 3,5 °C d’ici à la fin du siècle. Malgré cela, de nouvelles négociations climatiques viennent de se terminer, dans l’indifférence générale, à Bonn. Toujours pas d’accord en vue. Les États continuent de se renvoyer la balle, le marché du carbone est en pleine déconfiture, et les promesses des grandes négociations tombent dans l’oubli. Le chaos climatique, lui, n’attend pas.

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À croire que les sécheresses en Australie et en Afrique, les inondations au Pakistan et en Thaïlande, les feux de forêt en Russie, la montée des eaux qui menace les îles du Pacifique, le changement des saisons des pluies dans les Andes ou en Asie du Sud-Est ne suffisent pas. Les dernières négociations internationales sur le climat, qui ont eu lieu à Bonn (Allemagne) du 14 au 25 mai, se sont achevées « dans la discorde et la déception », estime The Guardian. Pourtant, de nouveaux records d’émissions de gaz à effet de serre ont été battus : + 3,2 % en 2011 ! Après avoir connu une augmentation de 6 % en 2010… Pour avoir une chance sur deux de ne pas dépasser les 2 °C d’augmentation de la température d’ici à la fin du siècle, les émissions ne devraient presque plus augmenter jusqu’en 2017, selon le scénario de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Ce qui fait dire à Fatih Birol, économiste en chef de l’AIE, que la possibilité de ne pas dépasser les 2 °C est sur le point de devenir inaccessible.

En se fondant sur les engagements actuels de réduction de chaque pays, trois instituts [1] prévoient que la température globale moyenne va augmenter de 3,5 °C d’ici à la fin du siècle. « Plusieurs gouvernements ne semblent pas appliquer les politiques censées leur permettre d’atteindre leurs objectifs de réduction de GES, estiment-ils. D’où une difficulté à contenir l’augmentation de la température terrestre entre 1,5 et 2 °C. Les émissions du Canada devraient augmenter de 7 % d’ici à 2020 par rapport à 2005. Ce dernier s’était pourtant engagé à les réduire de 17 % sur la même période. Le protocole de Kyoto – dont la Canada s’est depuis retiré – prévoyait qu’il les réduise de 6 % entre 2008 et 2012 par rapport à 1990.

Comment les États se renvoient la balle

À Bonn, avait lieu en mai la première rencontre après la conférence de Durban de décembre 2011. Les pays étaient censés établir un plan de travail pour les trois prochaines années. Une « phase conceptuelle » (sic), selon le négociateur américain. À Durban, après de longues nuits de négociations, les pays avaient finalement décidé de poursuivre la discussion en vue d’un accord en 2015, qui pourrait entrer en vigueur en 2020 (re-sic) ! Débutées après le sommet de Rio de 1992, les négociations internationales sur le climat semblent s’enliser de façon quasi irrémédiable, faisant naître « un immense fossé entre un monde qui fonce vers le chaos climatique et des États qui se livrent à la procrastination », comme le signalait Basta ! en décembre dernier.

Lorsque les négociations sont bloquées, les États en profitent pour reprendre leur jeu favori : le « blame game ». Ce qu’on pourrait traduire en français par « se renvoyer la balle ». Ils passent leurs journées à se rejeter la responsabilité de l’inertie des négociations, oubliant de balayer devant leur porte. L’Union Européenne s’en donne à cœur joie. Par l’intermédiaire de sa commissaire à l’Environnement, Connie Hedegaard, elle n’hésite pas une seconde à dégainer contre l’Inde et la Chine, accusées de « dépenser trop d’énergie en essayant de revenir en arrière plutôt que de sécuriser les progrès ». En ligne de mire, les positions prudentes de ces pays quant à l’ouverture de négociations qui les placeraient sur un pied d’égalité avec les pays ayant historiquement émis plus des trois quarts des gaz à effet de serre.

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Les pays du Nord, principaux responsables des dérèglements climatiques actuels, sont accusés par la Chine, l’Inde et les pays « en développement », de vouloir « échapper aux engagements juridiquement contraignants » et d’abandonner le principe de « responsabilités communes mais différenciées ». Difficile de leur donner tort, à voir l’inaction des États-Unis et la décision du Canada de sortir du protocole de Kyoto [2]. Ou la volonté de la Russie, du Japon, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande de ne pas s’aventurer sur une deuxième période d’engagements de réductions d’émissions.

Les fausses solutions de l’Union Européenne

L’Union Européenne, affublée d’un très usurpé titre de « leader climatique », n’est pas exempte de tout reproche. D’abord parce qu’elle cible ses attaques sur la Chine et l’Inde plutôt que sur les États-Unis et le Canada. Ensuite parce qu’elle refuse de s’engager sur des réductions d’émissions de 40 % d’ici à 2020. Le seul engagement possible au vu des enjeux, et pour donner du contenu à une seconde période d’engagements dans le cadre du protocole de Kyoto. Si l’on y ajoute des promesses de financements auprès des pays du Sud qui restent non tenues – le Fonds Vert pour le Climat n’est toujours pas opérationnel – et le fait que sa politique d’efficacité énergétique est actuellement torpillée, l’UE aurait beaucoup à faire avant de donner des leçons à tout le monde en matière de politique climatique !

L’Agence Européenne de l’Environnement (AEE) vient de révéler que les émissions de l’UE ont de nouveau augmenté, de 2,4 % en 2010. Si les sources d’énergies renouvelables ont cru de 12,7 % au sein de l’UE, la consommation totale de gaz a également augmenté de 7,4 %. Preuve que que les énergies renouvelables s’ajoutent au mix énergétique existant, plus qu’elles ne se substituent aux énergies fossiles. Au même moment, selon The Guardian, l’UE semble vouloir faire du gaz un « carburant à faible teneur en carbone », décision susceptible de dévier des fonds destinés aux énergies renouvelables vers le développement du gaz. À l’heure où l’AIE préconise d’introduire une réglementation favorable pour susciter un nouvel « âge d’or du gaz », sans doute faut-il s’inquiéter pour les investissements dans les énergies renouvelables et dans la lutte contre le changement climatique.

Inefficacité des marchés carbone

Quant au marché du carbone européen, le European Trading System (ETS), principal instrument en vigueur pour réduire les émissions en Europe, il est en pleine déconfiture. Après des vols de permis d’émissions et des fraudes à la TVA qui ont coûté plusieurs milliards d’euros aux finances publiques, le marché du carbone européen dysfonctionne totalement. La tonne carbone vaut à peine 6 euros. Certains analystes pronostiquent une chute prochaine à 3 euros. À ce prix-là, aucune entreprise n’est incitée à réduire ses émissions : cela revient moins cher d’acheter un permis supplémentaire parmi les quelques 350 millions existants, dont la majorité se trouve dans les mains des industriels de l’acier et du ciment [3]. Autant de permis excédentaires qui seront sources de profits importants lorsque le prix de la tonne carbone remontera.

L’ETS a ainsi créé un marché de 120 milliards de dollars à partir d’une marchandise qui n’existait pas auparavant. Peu efficace et créant un formidable effet d’aubaine, le marché du carbone reste pourtant « le pilier de la politique européenne pour le climat » selon l’UE. Il devrait être prochainement étendu au secteur de l’aviation. Et une part des permis alloués à partir de 2012 devrait être vendue aux enchères. Une légère amélioration si la Commission Européenne n’avait pas adopté au même moment des règles autorisant les États à verser des aides aux grosses industries obligées d’acheter ces quotas de CO2. À quelques semaines de la conférence Rio+20, où l’UE compte promouvoir une « économie verte » – qui prévoit d’étendre ces mécanismes de marché –, mieux vaudrait-il sans doute tout revoir de fond en comble pour éviter le chaos climatique.

Maxime Combes

Photos : source (Une), source

Notes:

[1] Le Climate Analytics, Ecofys et l’Institut de Potsdam sur la recherche climatique.

[2] Le protocole de Kyoto est à ce jour l’unique instrument juridique imposant des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre à 37 pays développés.

[3] Notamment Arcelor Mittal et Lafarge. Lire notre article Et pourquoi pas une taxe carbone européenne ?

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 2 juin, 2012 |Pas de commentaires »

NEOLIBERALISME. DE LA GRECE AU NIGER, COMMENT LE FMI FAVORISE L’AUSTERITE ET LA PAUVRETE

Néolibéralisme

De la Grèce au Niger,

 comment le FMI favorise l’austérité et la pauvreté

NEOLIBERALISME. DE LA GRECE AU NIGER, COMMENT LE FMI FAVORISE L'AUSTERITE ET LA PAUVRETE dans REFLEXIONS PERSONNELLES FMI

Par Nolwenn Weiler (1er juin 2012)

En se disant davantage préoccupée par les conditions déplorables de scolarisation des enfants nigériens que par la brutale austérité qui frappe les Grecs, Christine Lagarde a soulevé l’indignation. Mais le mépris avec lequel la directrice générale du FMI considère la Grèce vaut aussi pour le Niger : deuxième pays le plus pauvre du monde, embourbé depuis vingt ans dans une situation désastreuse à cause des plans d’ajustement structurels, qui y ont notamment détruit l’école publique.

arton2442-94a10 AUSTERITE dans REFLEXIONS PERSONNELLES

Interrogée par un journaliste du Guardian, la directrice générale du Fond Monétaire International (FMI), Christine Lagarde, a affirmé que « les Grecs devraient commencer par s’entraider mutuellement », et ce en « payant tous leurs impôts ». Les femmes doivent accoucher sans sage-femme ? Les malades n’ont plus accès aux médicaments vitaux ? Les personnes âgées meurent faute de soins ? La faute aux Grecs. « Je pense davantage aux enfants dans une école d’un petit village du Niger, qui ont deux heures d’école par jour, partageant une chaise pour trois (…). Je pense qu’ils ont besoin de davantage d’aide que les gens d’Athènes », compare l’ancienne ministre de l’Économie et des Finances. Comme quoi, les Européens ne devraient pas trop se plaindre. Christine Lagarde oublie de préciser que si les enfants du Niger ont bien du mal à être scolarisés, c’est aussi à cause de l’institution qu’elle dirige.

En décembre 2011, Christine Lagarde a honoré le Niger de sa première visite sur le continent africain. Reçue en grande pompe, la directrice du FMI a tenu à se rendre au chevet d’un pays où une personne sur trois vit dans l’insécurité alimentaire, ce qui n’aide pas non plus à bien suivre en classe. Lors de sa mini-tournée hors de la capitale, elle a même assuré que le FMI « n’est pas seulement une institution désincarnée qui prescrit des mesures d’austérité à travers le monde ». Il est aussi « très sensible aux particularités » de chaque pays. Charmante marque de générosité.

Quand le FMI taille dans le budget de l’Éducation nationale

L’une des particularités du Niger est qu’il est l’un des États les plus mal classés en terme de développement humain [1]. 61 % des habitants y survivent avec moins d’un dollar par jour, un enfant sur cinq meurt avant l’âge de 5 ans, principalement de maladies évitables et de la malnutrition. La faible scolarisation, particulièrement des filles, contribue au taux de 85 % d’analphabétisme du Niger. Selon l’Unicef, « la précarité des moyens d’existence des femmes a de graves conséquences sur l’accès des enfants à l’éducation, et sur l’abandon et la traite des enfants ». Point commun entre la misère au Niger et l’austérité en Grèce ? Le FMI.

Le budget 2012 du Niger a été sévèrement taillé… sur ordre du FMI. « De 2,2 milliards d’euros [2], le budget a été ramené à 1,9 milliard [3] avec des coupes substantielles dans les secteurs sociaux, qui concentrent les deux tiers des montants supprimés », informe le le Réseau National Dette et Développement (RNDD). Le budget le plus amputé ? Celui de l’Éducation Nationale, avec 73 millions d’euros (48 milliards de francs CFA) de moins que prévu. L’Agriculture, la Santé et l’Enseignement supérieur sont aussi privés de moyens.

Des enseignants qui ne sont plus payés

Des choix budgétaires arbitrés en contradiction avec les engagements du président nigérien, Mahamadou Issoufou, et de son gouvernement, selon le Réseau National Dette et Développement. L’ONG appelle les parlementaires nigériens à refuser le diktat du FMI et le gouvernement à plus de responsabilités, rappelant que « les prêts consentis par les institutions internationales ne feront que faire flamber le service de la dette, qui est un frein à tout développement ». Cela fait plus d’une décennie que le Niger agonise, en partie à cause des plans d’ajustement élaborés à Washington.

Le FMI, alors dirigé par Michel Camdessus [4] et la Banque Mondiale débarquent à Niamey à la fin des années 1990. Et concoctent un « Plan Décennal de Développement de l’Education ». Ce plan envisage le recours massif aux enseignants au statut précaire, les « volontaires et contractuels ». Lesquels représentent, en 2012, 80 % des effectifs. Censés être pris en charge par les collectivités régionales et les communautés de base, dans un souci de décentralisation, ces enseignants sont en fait de moins en moins nombreux… Puisque personne ne peut les payer ! Les réformes imposées par le FMI ont aussi encouragé la réduction du nombre d’heures de classe, la limitation des attributions de bourses, et la baisse du taux de scolarisation. « Une parfaite illustration des dérives auxquelles peuvent conduire des politiques d’inspiration néolibérale », commentait en 2004, Mamane Sani Adamou, figure altermondialiste locale [5].

L’économie nigérienne déstructurée par le FMI

Autre beau programme d’émancipation de la pauvreté imaginé par le FMI : le plan triennal au titre de la « facilité de réduction de la pauvreté et de croissance » (sic). Signé en 2000 en échange de nouveaux prêts, il a déstabilisé la fragile économie nigérienne en lui imposant la suppression de barrières douanières, la baisse de taxes à l’importation et la privatisation d’entreprises publiques. C’est ainsi que Vivendi (désormais Veolia environnement) a récupéré la Société Nationale de Gestion de l’Eau.

Autre obligation criminelle : celle de supprimer son office national vétérinaire pour pouvoir rééchelonner sa dette. Incapables de payer les prix demandés par les entreprises privées pour les vaccins, les médicaments, ou les vitamines, les nomades et les paysans ont vu leurs bêtes dépérir. Alors que le cheptel de 20 millions de bovins, d’ovins et de chameaux était une des richesses principales du pays, la liquidation des réserves alimentaires imposée par le FMI a accéléré le rythme des famines.

Pour trouver de quoi payer des chaises aux enfants qui peuvent se rendre à l’école, le Niger pourrait augmenter la redevance que paie Areva, qui exploite ses ressources en uranium (dont le Niger est le 3ème producteur mondial), ou la multinationale chinoise China National Petroleum qui s’y implante. Qu’en pense Christine Lagarde, dont le salaire pourrait permettre de rémunérer plusieurs dizaines d’instituteurs nigériens, à défaut d’être imposable ?

Nolwenn Weiler

Photo : CC World Economic Forum

Notes

[1] Un indicateur élaboré par le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud).

[2] 1 425 milliards de francs CFA

[3] 1 256 milliards de francs CFA

[4] Président d’honneur des semaines sociales de France…

[5] Secrétaire général de l’Organisation pour la Démocratie Nouvelle et membre fondateur de l’association Alternative Espaces Citoyens.

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 1 juin, 2012 |Pas de commentaires »
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