Depuis plus de 50 ans Baltazar Ushca et ses deux frères escaladaient chaque jour le Mont Chimborazo en Équateur pour rapporter de la glace au village …avec l’arrivée des frigos la demande a chuté, et aujourd’hui, seul Baltazar, 67 ans, grimpe encore …
LONDRES – L’Agence Internationale de l’Energie a appelé les États à mettre en oeuvre sans tarder quatre mesures en matière d’énergie qui pourraient sauver, selon elle, l’objectif de contenir le réchauffement de la planète à 2 degrés, qui s’éloigne dangereusement.
Dans un rapport sur la problématique énergie-climat, l’AIE a confirmé ses mises en garde précédentes sur la question du réchauffement.
Si nous continuons sur la trajectoire actuelle, l’augmentation de la température ne sera pas de 2 degrés mais de 5,3 degrés (par rapport à l’époque préindustrielle, ndlr), ce qui aurait des conséquences désastreuses en termes d’événements climatiques extrêmes, d’élévation du niveau de la mer et entraînerait d’énormes coûts économiques et sociaux, a prévenu la directrice générale de l’AIE, Maria van der Hoeven, lors de la présentation du rapport à Londres.
Les négociations internationales sur le climat menées sous l’égide de l’ONU visent officiellement à contenir le réchauffement à deux degrés Celsius.
Pour revenir dans les clous de cet objectif, l’AIE, bras énergétique de l’OCDE, propose quatre séries de mesure, qui permettraient de réduire de 3,1 gigatonnes les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, soit 80% des économies recherchées par l’objectif de 2 degrés.
Ces mesures ne permettent pas d’atteindre (complètement) l’objectif de 2 degrés mais en ces temps de difficultés économiques, elles feront du bon travail, a justifié l’économiste en chef de l’AIE, Fatih Birol, lors de la conférence de presse.
Ce scénario, baptisé 4 pour 2°, ne devrait pas avoir d’impact négatif sur la croissance économique et s’appuie uniquement sur des technologies existantes et déjà mises en oeuvre avec succès dans plusieurs pays.
Le premier paquet de mesures, qui pèse pour la moitié des réductions d’émissions envisagées, consiste à multiplier les efforts d’efficacité énergétique dans le bâtiment, les transports et l’industrie. Leur coût étant plus que compensé par les économies d’énergies réalisées, selon les projections de l’agence.
Deuxième proposition: limiter l’utilisation et la construction de centrales électriques à charbon à bas rendement, extrêmement polluantes, et augmenter le recours au gaz et aux énergies renouvelables.
La troisième piste consiste à réduire les rejets de méthane (autrement dit de gaz naturel non brûlé, à fort effet de serre) de l’industrie pétrolière et gazière.
Enfin, l’AIE appelle à supprimer graduellement les subventions à la consommation de carburants fossiles en place dans de nombreux pays.
Selon les calculs de l’agence, si les États ne décidaient pas d’agir dès maintenant pour respecter la cible des 2 degrés, ils économiseraient 1.500 milliards de dollars mais ils leur en couteraient alors 5.000 milliards à partir de 2020 pour atteindre le même but.
La question n’est pas si nous pouvons nous permettre les investissements nécessaires; le fait est que nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’attendre, a prévenu Maria van der Hoeven.
GENEVE – Des chercheurs de l’EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne) ont mesuré des concentrations de particules microscopiques de plastique en quantité suffisante pour engendrer une certaine inquiétude dans le lac Léman, selon un communiqué de l’institution.
Ces déchets, déjà observés dans les océans, commencent à faire l’objet d’études pour les lacs et les étangs.
Nous avons été très surpris de découvrir des concentrations de microplastiques aussi élevées en Suisse, un pays respectueux de l’environnement, déclare le principal auteur de l’article, Florian Faure, de l’EPFL.
Publiée dans le dernier numéro du journal Archives des Sciences, l’étude s’est focalisée sur le Léman, où de telles particules de plastique atteignant jusqu’à 5 mm de diamètre ont été trouvées.
Selon M. Faure, la situation reflète ce qui se passe au niveau planétaire, même si la Suisse et la France ont fourni de gros efforts pour préserver leurs rives ces dernières décennies.
Ces éléments microscopiques de plastique présentes dans l’eau douce pourraient être la principale source de cette pollution dans les océans, où il y a d’immenses surfaces présentant un taux élevé de ces particules.
Les scientifiques estiment que seulement 20% environ de ces substances sont déversées directement dans la mer. Les 80% restants proviendraient des terres, soit des décharges, des égouts et des ordures urbaines.
Lorsque les oiseaux et les poissons avalent ces tout petits morceaux de plastique, ceux-ci peuvent obstruer leurs voies digestives ou bloquer leurs voies respiratoires.
De plus, les débris ingérés peuvent transporter en surface des additifs toxiques comme le bisphénol A et les phtalates, deux agents cancérigènes utilisés dans les plastiques transparents ou d’autres polluants hydrophobes, tels que les PCB.
Pour mesurer la pollution par les fines particules de plastique, Florian Faure et son équipe ont recouru à plusieurs approches : ratissage des plages du lac Léman, dissection d’animaux, notamment de poissons (brochets, gardons, brèmes) ou encore observation des fientes de volatiles trouvées aux alentours du lac.
Pour prélever ces éléments dans l’eau, les chercheurs ont travaillé en collaboration avec Oceaneye, une association à but non lucratif dont le siège est à Genève, qui a mis au point un système de mesure de la pollution par le plastique en Méditerranée.
Nous avons trouvé du plastique dans chaque prélèvement effectué sur les plages, a expliqué Florent Faure.
Le principal accusé est le polystyrène.
Le volume de débris sortis du lac Léman au cours de cette étude préliminaire s’est révélé comparable à celui observé en Méditerranée.
A Fort Calhoun, une crue du Missouri a provoqué une inondation début juin 2011 (Nati Harnik/AP)
« Les centrales nucléaires des USA
ne sont pas sûres
et devraient s’effacer du paysage »
L’ancien Directeur Général de la NRC 1 Gregory Jaczko a fait récemment deux déclarations remettant en cause la soi-disant sécurité infaillible des centrales nucléaires américaines.
”Les USA devraientstopper la totalité de leurs réacteurs nucléaires car il est impossible aux régulateurs [la NRC] de garantir qu’un accident majeur ne puisse survenir [sur le sol des États-Unis]”. L’ancien directeur de la NRC a également estimé que la commission actuelle a “sérieusement endommagé” la réputation internationale de l’agence en matière de sécurité et a accusé ouvertement l’équipe dirigeante actuelle de ne pas “réagir en profondeur” au niveau des accidents majeurs pour se contenter de placer des rustines sur un vieux pneu.
Les 104 réacteurs américains sont défectueux selon M. Jaczko
Le 8 avril 2013, le NYT a reporté que M. Jaczko a réitéré ses propos à la tribune de la Conférence sur les Règlementations Nucléaires de Washington. Selon l’ancien responsable de la NRC, la totalité des 104 réacteurs nucléaires opérant actuellement sur le sol américain seraient défectueux et présenteraient “une faille de sécurité qui ne peut être solutionnée”. Cette constatation – qui a récemment sauté aux yeux de M. Jaczko – nécessiterait selon lui la mise hors service de l’ensemble du parc nucléaire américain et son remplacement par une nouvelle génération de réacteurs, plus petits et plus sûrs.
Une prise de conscience récente
L’ancien responsable de la NRC avait prêté serment le 22 janvier 2009 pour démissionner de son poste en mai 2012 non sans avoir longuement et patiemment réclamé que les modifications techniques des réacteurs définies suite à la catastrophe Japonaise de Fukushima-Daiichi soient intégralement appliqués au parc nucléaire américain. M. Jaczko avait également été le seul membre de la NRC à s’opposer fermement à la mise en service de nouveaux réacteurs sur le sol des USA en estimant nécessaire que toutes les leçons de l’accident Japonais soient tirées ; tous les autres membres de la NRC ayant désavoué M. Jaczko et donné leur accord sur cette autorisation, le chairman de la NRC n’avait d’autre issue que de démissionner de la NRC, ce qu’il a fait le 21 mai 2012.
“Vous ne pouvez logiquement acheter un véhicule dont vous savez que le garagiste a essayé de réparer les freins sans y parvenir ; vous allez évidemment attendre que le garagiste ait réussi et terminé son intervention.”
M. Jaczko fait évidemment ici mention du fait qu’il est impossible d’arrêter complètement et rapidement un réacteur nucléaire et que sa propre puissance résiduelle – celle dégagée par les produits de fission du combustible – est largement suffisante pour induire éventuellement son auto-destruction accompagnée d’une radiopollution majeure, sans que personne ne puisse agir sur la situation.
Les évacuations Japonaises “simplement inacceptables”
Dans un long entretien accordé à l’Asahi et publié dans ses colonnes le 14 mars 2013, M. Jaczko estime que l’évacuation de plusieurs villes et villages suite à la catastrophe de Fukushima-Daiichi représente un “événement inacceptable” pour les populations évacuées car, selon son analyse que nous partageons volontiers, rien n’est plus douloureux que le fait de devoir abandonner sa maison indépendamment de la cause qui motive cette décision.
Selon M. Jaczko, la technologie électronucléaire utilisée actuellement devrait être totalement repensée en plaçant au premier plan la sécurité ; rien ne devrait pouvoir être décidé pour l’avenir sans qu’il soit possible d’affirmer qu’il existe exactement zéro chance qu’un tel accident se produise à nouveau.
“Si nous ne pouvons gérer le problème des déchets alors… arrêtons simplement de produire de l’électricité nucléaire”
Gregory Jaczko conclut son entretien avec l’Asahi en évoquant le délicat problème des déchets nucléaires qui le laissent plus que songeur ; il estime que des problèmes récurrents de perte de barrières radiologiques, par exemple par la dégradation probable des assemblages de combustible (ou, dans l’actualité récente, des problèmes d’étanchéité au niveau de réservoirs renfermant des déchets radiotoxiques) représenteront un problème majeur d’ici à quelques centaines d’années, et que s’il s’avère que ces problèmes ainsi que celui d’un stockage géologique éventuel ne peuvent être résolus 2, alors la seule réponse doit résider dans l’abandon pur et simple de l’énergie nucléaire.
Documentaire de Gérald SALMINA et Frédéric LOSSIGNOL
(2011)
George MALLORY et Andrew IRVINE ont-ils été les premiers hommes à atteindre le sommet de l’Everest, à 8848 mètres ?
Les deux Britanniques ont disparu sur les flancs du « toit du monde », le 8 juin 1924, emportés par la tempête.
Depuis la découverte du corps congelé de Mallory, en 1999, à 8290 mètres sur la face nord, le mystère de leur exploit intrigue plus d’un alpiniste.
Plusieurs expéditions se sont succédé pour tenter de retrouver le corps de Andrew Irvine, seule clé qui permettrait de résoudre cette énigme.
Le documentaire revient sur les différents points de détail laissant à penser que les Britanniques auraient atteint le sommet avant de disparaître.
Une enquête digne des Experts: avec les méthodes de la police scientifique, on a analysé les taches de sang retrouvées sur les vêtements de Mallory, soumis sa montre cassée à l’expertise d’un horloger, reconstitué avec précision, minute par minute, les évolutions de la météo ce 8 juin 1824.
Des images de reconstitution retracent les dernières heures supposées des deux alpinistes, et l’on suit en parallèle les péripéties d’une expédition allemande partie en 2010 à l’assaut de l’Everest à la recherche du moindre indice.
L’ensemble est plutôt palpitant et, comme tout ce qui a trait à l’alpinisme de l’extrême, un peu terrifiant aussi.
Perrine DUTREIL
« Télérama »
L’Everest à tout prix
20 ans après son ascension victorieuse de l’Everest, la première pour un français, Pierre Mazaud, revient au Népal et refait le trajet de Katmandou jusqu’au pied du toit du monde.
Le Népal fête les 60 ans de la première ascension
de l’Everest
KATMANDOU – Le Népal célébrait, mercredi 29 mai 2013, les 60 ans de l’ascension de l’Everest en fêtant les deux premiers alpinistes dont le succès a ouvert la voie à une industrie de l’extrême, aujourd’hui critiquée par certains pour les menaces environnementales qui pèsent sur le toit du monde.
Quatre jours de commémorations sous le nom de Jubilé de diamant de l’Everest devaient s’achever par un gala dans l’ancien palais royal de Katmandou, en l’honneur des deux premiers vainqueurs du plus haut sommet du monde (8.848 m), le Néo-zélandais Edmund Hillary, et le Népalais Tenzing Norgay.
La petite-fille de Hillary et sa nièce, le célèbre alpiniste italien Reinhold Messner, le petit-fils de Norgay, Tashi Tenzing, et le dernier membre de l’expédition de 1953 encore vivant, Kancha Sherpa, ont défilé dans un char tiré par un cheval à travers la capitale népalaise.
L’expédition financée par la Grande-Bretagne à laquelle les deux hommes appartenaient a changé à tout jamais l’alpinisme mondial et fait entrer leurs noms dans l’histoire.
Hillary et Tenzing étaient des stars de rock dans les années 1950 et 1960, assure dans un entretien à l’AFP le fils du Néo-zélandais, Peter Hillary. La chose la plus importante à propos de 1953 est qu’ils partaient dans l’inconnu.
Les gens ne savaient pas ce qu’il y avait là-haut. Ils ne savaient pas s’il était possible de rester conscient ou non, ils ne savaient pas s’ils pourraient grimper le dernier ressaut rocheux, à la crête aussi hérissée que des dagues, et d’atteindre ce que l’on appelle aujourd’hui le Ressaut Hillary, dit-il.
A 81 ans aujoud’hui, Kancha Sherpa se souvient d’une expédition difficile au dénouement heureux mais regrette que la gloire n’ait pas été mieux partagée.
Tout le monde a su que Tenzing et Hillary ont gravi l’Everest mais personne ne sait à quel point nous avons travaillé dur tout au long du chemin, dit-il.
L’expédition a duré deux mois et mobilisé plus de 300 personnes transportant huit tonnes de matériel.
Kancha se souvient que lui et les porteurs qui l’accompagnaient ont dû couper une vingtaine d’arbres et transporter des bûches haut dans la montagne pour en faire des échelles de fortune et franchir ainsi la cascade de glace du Khumbu, près du camp de base de l’Everest.
L’Everest est aujourd’hui une manne touristique pour le Népal, pays défavorisé d’Asie du sud, et le gouvernement a mis les petits plats dans les grands pour fêter l’événement.
Mais certaines voix s’élèvent pour dénoncer la commercialisation de l’Everest, plus prisé que jamais par des alpinistes en quête de sensations fortes. Le sommet est parfois bondé et les détritus qui le jonchent inquiètent les défenseurs de l’environnement.
De récentes photos prises sur le sommet montraient des files d’alpinistes attendant leur tour pour atteindre le pic ainsi que des montagnes de déchets abandonnés par les sportifs.
L’Everest est devenu un terrain de jeu pour des gens animés de toutes sortes d’intérêts. Ce qu’ils veulent, c’est établir de nouveaux records et ils n’hésitent pas à payer des milliers de dollars pour réaliser leurs rêves, regrette Temba Tsheri Sherpa, un vétéran de l’alpinisme.
Le petit-fils de Norgay a lui-même appelé le gouvernement à protéger le sommet mythique: Nos dirigeants devraient comprendre la valeur des montagnes. Nous ne devrions pas vendre le Népal comme une destination bas de gamme.
Cette saison, 540 personnes ont atteint le sommet, dont un Japonais octogénaire devenu le plus vieux vainqueur de l’Everest, la première femme amputée, la première Saoudienne, la première Pakistanaise, et le première homme sans bras.
Selon les chiffres du gouvernement, plus de 3.500 personnes ont gravi l’Everest à la suite d’Hillary, mort en 2008 à 88 ans, et Norgay, décédé en 1986 à 71 ans.
Les fils des deux aventuriers, alpinistes eux-mêmes, Peter Hillary et Jamling Norgay, étaient attendus plus tard mercredi aux côtés de la reine Elizabeth II pour une cérémonie à la Royal Geographical Society de Londres.
En Nouvelle-Zélande, le musée d’Auckland a de son côté organisé une exposition pour célébrer l’événement.
GRENOBLE – A quoi ressemblera le toit de l’Europe dans 100 ans ? C’est à cette question que prétend répondre l’Atlas en ligne du Mont-Blanc en scrutant l’impact du changement climatique sur ce massif emblématique, qui concentre des milieux naturels très divers.
Destiné à la communauté scientifique mais aussi au grand public, ce nouvel outil (www.atlasmontblanc.org) a été lancé officiellement lundi 27 mai 2013 à Chamonix (Haute-Savoie).
Le changement climatique, on en parle beaucoup mais c’est un peu abstrait. Là, on voulait montrer son impact visuel à l’échelle du Mont-Blanc, c’est plus percutant, explique Anne Delestrade, Directrice du Centre de Recherche sur les Ecosystèmes d’Altitude (CREA).
Financé notamment par l’Union Européenne, le site présente de nombreuses photos, vidéos et cartes (dont certaines en 3D) figurant l’évolution des températures, la fonte des glaciers ou la répartition de la végétation.
Les auteurs du projet ont recensé les 1.534 espèces de plantes et les 172 espèces de vertébrés du massif (4 amphibiens, 9 reptiles, 111 oiseaux, 48 mammifères) et établi une carte précise des habitats naturels.
On y découvre notamment que d’ici à 2100, il faudra monter à plus de 4.083 mètres, en juillet, pour trouver des températures négatives, soit 700 mètres plus haut qu’aujourd’hui.
Les parties gelées représenteront moins de 10 km2 pendant le mois le plus chaud de l’année contre 70 km2 entre 1950 et 2000.
L’évolution des paysages sera assez marquée
Cela aura des impacts sur la fonte des glaciers, la faune et la flore, souligne Anne Delestrade.
Il risque aussi d’y avoir plus d’éboulement car le permafrost (sol perpétuellement gelé, ndlr) joue un rôle de ciment entre les rochers et scelle toutes les aiguilles de Chamonix, explique-t-elle. La sécurité sera à revoir.
En 2005, un éboulement de 265.000 m3 avait déjà provoqué la disparition du célèbre pilier Bonatti, dans la face ouest des Drus.
Des cartes montrent aussi le retrait des glaciers du massif, passés d’une surface totale de 450 km2 en -16.000 avant notre ère, à 230 km2 en 1850 et à seulement 160 km2 en l’an 2000.
La fonte du glacier des Bossons est illustrée sous forme de photos et le glissement du glacier d’Argentière entre 2008 et 2012 présenté en vidéo.
L’évolution des espèces de la flore alpine est examinée avec précision, à travers l’exemple de l’épicéa commun (famille des sapins) et de la renoncule des glaciers, une fleur habituée aux conditions climatiques extrêmes, qui devrait voir sa zone de prédilection réduite de 70% d’ici à 2100.
L’évolution des paysages sera assez marquée, souligne Anne Delestrade. Les forêts vont monter plus haut en altitude et certaines espèces alpines vont voir leur territoire se réduire, résume-t-elle.
L’épicéa devrait voir son territoire s’étendre en altitude mais il risque de souffrir d’un manque d’eau en été dans certaines zones.
Ces évolutions sont d’autant plus intéressantes à étudier que le Mont-Blanc, qui culmine à 4.810 mètres, concentre sur une petite échelle des milieux naturels très diversifiés.
On observe sur quelques kilomètres de distance (…) une transition rapide de végétation et d’environnements correspondant aux environnements que l’on pourrait rencontrer en passant de la Méditerranée au Groenland, remarque Martin Beniston, climatologue à l’Université de Genève, cité dans le dossier de présentation de l’Atlas.
Les études menées sur les glaciers, la faune, la flore et le climat du Mont-Blanc peuvent ainsi être extrapolées à d’autres endroits du monde.
D’autant que le changement climatique est plus rapide sur le Mont-Blanc qu’ailleurs avec un réchauffement de +1,5°C au XXe siècle contre +0,5°C dans le reste du monde.
L’Atlas, qui sera actualisé au fil du temps, rassemble 194 études de sciences environnementales sur le massif du Mont-Blanc réalisées par 65 organismes de recherche (Universités, laboratoires, administrations) en France, Italie et Suisse.
Rome (awp/afp) – La crise qui frappe l’Italie touche aussi le Nord très industrialisé et traditionnellement prospère qui est « au bord du précipice économique », a affirmé le patron des patrons Giorgio Squinzi.
Si le Nord s’effondrait, « il entraînerait à sa suite tout le pays qui retournerait en arrière de 50 ans et serait exclu de l’Europe qui compte », a déclaré M. Squinzi en ouverture de l’Assemblée Annuelle de la Confindustria, l’organisation patronale italienne, à Rome.
Le patron des patrons italiens s’est dit très préoccupé aussi par la poussée du chômage (11,5% et 38,4% chez les actifs de 15-24 ans).
« Le manque de travail est la mère de tous les maux sociaux », a souligné M. Squinzi en appelant à affronter ce problème « sur le plan structurel et de façon équilibrée en intervenant à la fois sur les coûts, la productivité et la réglementation ». Selon lui, « les entreprises sont prêtes à soutenir l’action du gouvernement par des investissements et des embauches ».
Il a souhaité que le gouvernement, dirigé par Enrico Letta qui est le premier de l’après-guerre à rassembler la gauche et la droite, ait « devant lui le temps de mettre en oeuvre les politiques nécessaires ». Le patronat voudrait en particulier « une fiscalité qui soutienne qui crée de la richesse et la distribue, qui soit transparente et respectueuse des droits des citoyens et des entreprises ».
Selon lui, la relance de l’économie italienne doit « avoir comme pilier porteur la politique industrielle ».
Le président du Conseil, Enrico Letta, assistait à cette réunion et a estimé qu’il faut « redonner la priorité à l’industrie » dans les économies européennes.
« On a pensé en Italie et en Europe pouvoir se passer de l’industrie, faisant de la croissance sans industrie ou en laissant la tête ici et en envoyant le reste ailleurs », a expliqué M. Letta. Mais cette phase s’est terminée « par des résultats non positifs: l’UE a perdu son leadership ». Selon lui, l’Europe doit être la force de propulsion pour atteindre de « grands objectifs comme porter le PIB de l’industrie manufacturière à 20% du total en 2020″.
M. Squinzi a aussi évoqué « le drame » du secteur de la construction »une crise si profonde que nous demandons à vous, Monsieur le Président (du Conseil), une intervention spéciale pour sauver ce volant fondamental de l’économie ».
Le patron des patrons a aussi évoqué la nécessité de contrecarrer « la troisième vague de menace de +credit crunch+ (réduction radicale des crédits alloués par les banques) », illustrée par le fait que le stock de crédits accordés a chuté de 50 milliards d’euros ces 18 derniers mois alors qu’ « un tiers des entreprises ont des liquidités insuffisantes par rapport à leurs besoins d’activité ».
Naufrage de l’AMOCO CADIZ en 1978 (Photo: Marine Nationale)
PARIS – Le Sénat a adopté à l’unanimité, jeudi 16 mai 2013, une proposition de loi du sénateur UMP Bruno Retailleau visant à inscrire le préjudice écologique dans le Code Civil.
« Plus jamais ça! » s’est exclamé le sénateur de Vendée évoquant les marées noires trop nombreuses depuis le Torrey Canyon en 1967, l’Amoco Cadiz en 1978 jusqu’à l’Erika en 1999 et plus récemment le Prestige. Il a fallu 13 ans dans la procédure de l’Erika avant que la Cour de Cassation ne reconnaisse le préjudice écologique, défini comme une atteinte aux actifs environnementaux non marchands. Il est plus que temps d’inscrire cette notion dans notre Code Civil a-t-il plaidé.
Le rapporteur PS, Alain Anziani, élu de Gironde, autre département touché par les catastrophes, a soutenu la proposition. L’arrêt Erika a montré que notre législation ne suffisait pas a-t-il dit. Existe-t-il un préjudice écologique pur ? Je le crois, a-t-il répondu en citant l’exemple de l’ourse Cannelle dernière représentante de son espèce abattue par un chasseur dans les Pyrénées.
Chantal Jouanno pour les centristes et Joël Labbé pour les écologistes ont également apporté leur soutien enthousiaste à la proposition de loi.
Celle-ci comporte un seul article qui déclare que toute personne qui cause un dommage à l’environnement est tenue de le réparer. Il stipule aussi que la réparation s’effectue prioritairement en nature, c’est-à-dire par la remise en état.
La Ministre de la Justice, Christiane Taubira, au nom du gouvernement, s’en est remis à la sagesse du Sénat. Elle a toutefois indiqué qu’elle présentera un projet de loi sur le sujet à la fin de l’année, à partir des travaux d’un groupe de travail interministériel qui lui seront remis le 15 septembre 2013. Elle s’est engagée à intégrer les travaux des sénateurs dans son projet de loi.
Nous devons creuser le problème, a-t-elle souligné, pointant notamment le fait que les modalités d’exécution de la réparation en nature des dommages prévue par le texte, ses conditions précises, son suivi ne sont pas précisées.
L’important, c’est qu’on puisse déboucher, peu importe que ce soit par une proposition de loi ou un projet de loi, a déclaré M. Retailleau.
Pour qu’il puisse poursuivre son parcours parlementaire son texte doit encore être inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale.
Bruno Retailleau (UMP) et Alain Anziani (PS) se sont vivement félicités de ce vote lors d’une conférence de presse commune après la séance. C’est une grande question de ce siècle et le Code Civil doit s’adapter, a souligné M. Retailleau. On savait réparer le dommage causé à autrui il fallait savoir réparer le dommage causé à la nature, a renchéri M. Anziani.
C’est un pas de géant pour la protection de l’environnement. Faire entrer le préjudice écologique dans le Code Civil c’est en faire un fondement indiscutable, a estimé Laurent Neyret, professeur du Droit de l’Environnement lors de cette conférence de presse.
ALGER – Des déchets radioactifs en provenance de Chine ont été découverts au port d’Alger et les responsables de ce trafic feraient partie d’un réseau international qui disperse ces substances sur le continent africain, a rapporté jeudi 16 mai 2013 le quotidien francophone Le Soir d’Algérie.
Les déchets radioactifs sous forme de roches ont été découverts le 9 avril 2013 par les douaniers du port d’Alger. Ils étaient stockés dans trois conteneurs de vingt pieds en provenance de Chine, a indiqué Le Soir d’Algérie.
Les douaniers ont signalé avoir découvert des pierres de différentes tailles et de différentes couleurs. Les analyses réalisées sur des échantillons ont confirmé le caractère radioactif de ces roches, selon le journal.
Les trois conteneurs ont été importés par un opérateur algérien. La marchandise a été chargée au port de Qingdao, en Chine, à bord du Nicolas, un navire battant pavillon antiguais, selon les premiers éléments de l’enquête cités par le journal qui précise que le navire avait fait escale à Malte avant de rallier Alger.
Le journal relève que les enquêteurs travaillent sur la piste d’un important réseau de trafic de déchets radioactifs d’envergure internationale.
Ce réseau, selon la même source, transporte puis disperse sur le continent africain des substances radioactives produites dans des pays développés.
L’origine de ces roches n’a toujours pas été déterminée mais des analyses complémentaires sont effectuées au port d’Alger, a rapporté le journal.