NOUS ACCUSONS ! LA SOURDE OREILLE DES GRANDS MEDIAS SUR LA SITUATION ET LA GRAVITE DES ATROCITES COMMISES PAR ISRAEL A GAZA (Borer, Bustros, Chomsky, Heap, Kelly, Noonan, Prevost; Stresing, Tuller)

Nous accusons !

La sourde oreille des grands médias sur la

situation et la gravité des atrocités commises par

Israël à Gaza.

NOUS ACCUSONS ! LA SOURDE OREILLE DES GRANDS MEDIAS SUR LA SITUATION ET LA GRAVITE DES ATROCITES COMMISES PAR ISRAEL A GAZA (Borer, Bustros, Chomsky, Heap, Kelly, Noonan, Prevost; Stresing, Tuller) dans REFLEXIONS PERSONNELLES gazzzzzaHagit BORER, Grande Bretagne 
Antoine BUSTROS, Canada 
Noam CHOMSKY, USA 
David HEAP, Canada 
Stephanie KELLY, Canada 
Máire NOONAN, Canada 
Philippe PREVOST, France 
Verena STRESING, France 
Laurie TULLER, France

-samedi 17 novembre 2012-

Tandis que les nations d’Europe et d’Amérique du Nord

commémoraient, le 11 novembre 2012, les pertes militaires de

guerres passées et présentes, Israël ciblait des civils.

Le 12 novembre 2012, à l’orée d’une nouvelle semaine, les lecteurs étaient inondés, pendant leur petit-déjeuner, de comptes rendus déchirants relatant les pertes humaines militaires passées et actuelles. Cependant, on semblait taire le fait essentiel selon lequel les pertes humaines les plus importantes lors des conflits armés contemporains touchent les populations civiles.

Le matin du 12 novembre était également marqué par une absence criante d’information relatant les attaques militaires sur Gaza qui se sont poursuivies pendant tout le week-end. Une recherche superficielle confirme cette omission sur le réseau de télévision canadien Canadian Broadcasting Corporation (CBC) et les journaux canadiens le Globe and Mail, la Gazette de Montréal et le Toronto Star. De même en ce qui concerne le New York Times et la BBC.

Selon le rapport du Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme daté du 11 novembre 2012, cinq civils palestiniens, dont trois enfants, avaient été tués dans la Bande de Gaza dans les 72 heures précédentes, en plus de deux membres de la sécurité palestinienne. Quatre de ces décès étaient dus à des tirs d’obus de Tsahal sur des enfants jouant au football. De plus, 52 civils ont été blessés, dont six femmes et 12 enfants. (Depuis que nous avons commencé à rédiger ce texte, le nombre de victimes palestiniennes a d’ailleurs augmenté et continue de croître.)

Les articles qui rapportent les meurtres commis se concentrent en grande majorité sur l’élimination des membres de la sécurité palestinienne.

Par exemple, un article de l’Associated Press (AP) publié par la CBC le 13 novembre 2012, intitulé Israel mulls resuming targeted killings of Gaza militants (« Israël réfléchit à la reprise des éliminations ciblées de militants de Gaza ») ne fait aucune mention des morts et des blessés parmi la population civile. Il caractérise les meurtres « d’assassinats ciblés ». Le fait que les pertes humaines soient dans une large mesure des victimes civiles indique qu’Israël n’est pas tant engagée dans des meurtres « ciblés » que dans des assassinats « collectifs », commettant ainsi à nouveau le crime de punition collective.

Un autre article de l’AP paru au bulletin d’informations de la CBC le 12 novembre et intitulé Gaza rocket fire raises pressure on Israel government (« Des tirs de roquettes mettent la pression sur le gouvernement israélien ») est accompagné de la photo d’une femme israélienne regardant un trou dans le plafond de son salon. Et là encore, aucune image, ni aucune mention des nombreuses victimes et des cadavres à Gaza. Dans le même ordre d’idées, la BBC titrait, le 12 novembre, Israel hit by fresh volley of rockets from Gaza (« Israël frappée par une nouvelle pluie de roquettes tirées depuis Gaza »). La même tendance se retrouve dans les grands journaux européens.

La couverture des événements récents et actuels insiste principalement sur les roquettes tirées depuis Gaza, dont aucune n’a causé de blessés ni de morts.

Ce qui est sciemment laissé de côté, ce sont les bombardements touchant la bande de Gaza qui, eux, ont causé de nombreuses victimes, dont plusieurs morts et blessés graves. Nul besoin d’être un expert en science des médias pour comprendre qu’on a affaire au mieux à des reportages bâclés et biaisés, et au pire à une désinformation pure et simple basée sur une mauvaise foi délibérée visant à déformer les faits pour tromper les lecteurs.

De plus, les articles mentionnant les victimes palestiniennes à Gaza rapportent systématiquement que les opérations militaires israéliennes avaient répondu à des tirs de roquettes depuis la Bande de Gaza ayant occasionné des victimes du côté des soldats de Tsahal.

Cependant, si l’on examine la chronologie des événements, la flambée de violence actuelle a débuté le 5 novembre 2012 quand un innocent âgé de 20 ans et souffrant apparemment de troubles mentaux, Ahmad al-Nabaheen, a été tué alors qu’il déambulait près de la frontière. Les médecins ont dû patienter pendant six heures avant d’être autorisés à le secourir, et ils pensent que son décès est très certainement dû à cette attente. Puis, le 8 novembre, un garçon âgé de 13 ans qui jouait au football devant sa maison a été tué par les Forces d’Occupation Israéliennes qui avaient fait une incursion dans le territoire de la Bande de Gaza avec des chars d’assaut et des hélicoptères.

Le fait que quatre soldats israéliens aient été blessés à la frontière le 10 novembre faisait donc partie d’une série d’événements incluant la mort de civils de Gaza, et n’en constituait en aucun cas l’élément déclencheur.

Nous, les signataires de ce texte, sommes récemment rentrés d’un séjour dans la Bande de Gaza. Certains d’entre nous sommes en contact direct avec des palestiniens vivant à Gaza à travers les réseaux sociaux.

Pendant deux nuits d’affilée, les palestiniens de Gaza ont été privés de sommeil à cause de survols incessants de drones et d’avions F16 et de bombardements aveugles de leur territoire densément peuplé.

L’objectif de ces opérations semble clair : il est de terroriser la population, objectif atteint d’ailleurs, comme nous pouvons l’affirmer grâce aux témoignages de nos contacts sur place. S’il n’y avait pas eu de messages affichés sur Facebook, nous n’aurions pas conscience du degré de terreur ressenti par les civils palestiniens ordinaires de Gaza.

Ceci contraste vivement avec ce que le monde sait de la terreur ressentie par les citoyens israéliens victimes des tirs de roquettes. Selon un rapport envoyé par un médecin canadien qui se trouvait à Gaza et qui a apporté son aide au service d’urgences de l’hôpital de Shifa durant le week-end, « les blessés étaient tous des civils présentant de multiples blessures de perforation provenant d’éclats d’obus : lésions cérébrales, blessures au cou, hemo-pneumothorax, tamponnade péricardiale, rupture de la rate, perforations intestinales, membres déchiquetés, amputations traumatiques. Tout ceci sans aucun écran de contrôle, avec peu de stéthoscopes, une seule machine à ultrasons… Plusieurs victimes souffrant de blessures graves mais n’engageant pas leur pronostic vital ont été renvoyées chez elles avant d’être examinées de nouveau le lendemain matin à cause du nombre considérable de blessures à traiter. La profondeur des blessures dues aux éclats d’obus donnait froid dans le dos. De petites blessures au demeurant, mais avec des dégâts internes massifs… Et tout cela avec très peu de morphine disponible pour atténuer la douleur. » Apparemment, ce genre de scènes n’est pas digne d’être rapporté par le New York Times, la CBC ou la BBC.

Les préjugés et la malhonnêteté qui caractérisent la couverture de l’oppression palestinienne par les médias occidentaux ne sont pas nouveaux ; ceci a été amplement documenté.

Pourtant, Israël continue à commettre des crimes contre l’humanité avec l’assentiment total et le soutien moral, financier et militaire de nos gouvernements, que ce soit les Etats-Unis, le Canada ou l’Union Européenne.

Benyamin Netanyahu est en ce moment même en train de recueillir le soutien diplomatique des pays occidentaux en vue d’attaques à venir sur Gaza, ce qui nous fait craindre qu’une nouvelle opération du même type que « Plomb Durci » se profile à l’horizon.

En fait, les événements les plus récents confirment qu’une telle escalade est déjà en état de marche, tel que le montre le décompte des morts aujourd’hui. L’absence d’indignation populaire massive face à ces crimes est une conséquence directe de la dissimulation systématique des faits et de la manière distordue dont ces crimes sont rapportés.

Nous souhaitons exprimer notre indignation concernant la couverture médiatique scandaleuse de ces événements dans les grands médias.

Nous appelons les journalistes du monde entier travaillant pour des antennes de ces grands médias à refuser d’être instrumentalisés à travers cette politique systématique de manipulation.

Nous appelons également les citoyens à s’informer en consultant les médias indépendants et à laisser leur conscience s’exprimer ouvertement de la manière qu’ils jugent la plus efficace et appropriée.

Hagit BORER, Grande Bretagne 
Antoine BUSTROS, Canada 
Noam CHOMSKY, USA 
David HEAP, Canada 
Stephanie KELLY, Canada 
Máire NOONAN, Canada 
Philippe PREVOST, France 
Verena STRESING, France 
Laurie TULLER, France

Voir en ligne : l’article original en anglais
Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 18 novembre, 2012 |1 Commentaire »

UN APPEL GAZAOUI DESESPERE A UNE COMMUNAUTE INTERNATIONALE COMPLICE (Ziad MEDOUKH / assawra.info)

Un appel gazaoui désespéré à une Communauté

Internationale complice

UN APPEL GAZAOUI DESESPERE A UNE COMMUNAUTE INTERNATIONALE COMPLICE (Ziad MEDOUKH / assawra.info) dans REFLEXIONS PERSONNELLES gazapng

(Ziad MEDOUKH)

(assawra.info)

arton1527-3f8ad CONSEIL DE SECURITE dans REFLEXIONS PERSONNELLES

Cet appel est adressé par un simple citoyen palestinien de Gaza

à la communauté internationale officielle qui ne se décide pas à

réagir afin de mettre fin à l’agression israélienne poursuivie

contre la population civile de Gaza , agression qui a fait des

dizaines de morts et des centaines de blessés, en majorité des

civils.

« Je sais bien que cet appel ne sera pas entendu par ces pays et par ces organisations internationales, qui ferment les yeux devant les attaques israéliennes permanentes contre les enfants et les femmes de Gaza.

Mais, devant le sang de nos enfants et de nos femmes qui continue de couler sur la terre de Gaza,

Mais, devant les corps déchiquetés de ces civils palestiniens innocents, tombés suite à des bombardements israéliens aveugles,

Mais, au nom des Palestiniens de Gaza qui souffrent de cette escalade militaire israélienne, je m’adresse :

Au Conseil de Sécurité qui prétend assurer la sécurité dans le monde : à Gaza, les habitants ne trouvent d’abris pour échapper aux raids israéliens intensifs lancés toutes les cinq minutes sur des maisons appartenant à des civils… où est cette sécurité ?

Aux Nations-Unies qui essayent d’assurer la paix dans le monde entier : jusqu’à quand l’impunité de cet état israélien hors la loi, qui agresse les Palestiniens tous les jours, et qui assassine la paix au mépris de toutes les décisions internationales ?

Aux Etats-Unis, le plus grand pays du monde : jusqu’à quand va-t-il soutenir l’état d’Israël dans toutes ses violations des droits des Palestiniens ?

A l’Europe, au nom des Droits de l’homme et de la démocratie : c’est vous qui avez encouragé cet état agressif à continuer sa politique coloniale, cet état qui bafoue les droits les plus fondamentaux des Palestiniens. Au lieu de sanctionner cet état d’apartheid, vous êtes en train de défendre et de justifier ses attaques.

Aux pays du Printemps Arabes, au nom de vos révolutions et de votre nouveau pouvoir basé sur le changement : pourquoi laissez-vous les Palestiniens de Gaza seuls et abandonnés dans leur prison à ciel ouvert, face à la lâcheté et la barbarie de cette armée aveugle ?

Puisque vous ne bougez pas, puisque vous ne réagissez pas, puisque vous n’arrivez ni à dénoncer ni à critiquer Israël, cet état colonial va poursuivre ses attaques, et sa guerre contre les civils de Gaza.

Vous avez perdu votre crédibilité, et vous êtes en train de laisser notre région à l’arbitraire de cet état qui se moque de vous et de vos décisions.

Heureusement, qu’en ce monde, il y a des personnes de bonne volonté et une société civile consciente qui se mobilisent pour que cesse la violence israélienne contre Gaza et contre la Palestine.

Halte aux massacres israéliens à Gaza, et halte à cette communauté internationale impuissante. »

Ziad MEDOUKH
Vendredi, 16 novembre 2012

Mobilisation en France :
http://www.assawra.info/spip.php?ar…

GAZA:

Les frappes aériennes israéliennes tuent 11 civils

GAZA (Sipa-AP) — Au moins onze civils ont été tués, dont des femmes et des enfants, dans une frappe aérienne israélienne menée sur Gaza, selon des médecins palestiniens. La frappe a rasé un immeuble de deux étages appartenant à la famille DALOO.

Quatre femmes et quatre jeunes enfants feraient partie des civils tués, selon le responsable de la santé Ashraf al-Kidra.

Des secours débordés ont retiré les corps des enfants, dont un nouveau-né, des ruines, alors que les survivants et les passants hurlaient leur désespoir. Plus tard, les quatre enfants ont été transportés à la morgue à l’hôpital de Shifa à Gaza.

La cible de l’attaque aérienne n’était pas claire.

Selon Ashraf al-Kidra, ces nouveaux décès portent à 66 dont 32 civils le nombre de Palestiniens tués dans l’offensive israélienne.

(Sipa / 18.11.2012 19h10)                                                                                   

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 18 novembre, 2012 |Pas de commentaires »

GAZA: QUELQUES ARGUMENTS POUR REPONDRE A LA PROPAGANDE ISRAELIENNE (Céline LEBRUN) + GUERRE A GAZA: ACTE II (Gil MIHAELY / causeur.fr)

GAZA:

Quelques arguments pour répondre à la

propagande israélienne

GAZA: QUELQUES ARGUMENTS POUR REPONDRE A LA PROPAGANDE ISRAELIENNE (Céline LEBRUN) + GUERRE A GAZA: ACTE II (Gil MIHAELY / causeur.fr) dans REFLEXIONS PERSONNELLES israel-gaza-hamas

(Céline LEBRUN)

Pour ceux qui, comme moi, ont du mal à rester

silencieux face à la propagande et à la désinformation

israélienne, et voudraient se lancer dans un débat

virtuel par commentaires interposés sur facebook ou

d’autres sites où cette propagande sévit, quelques

contre-arguments qui peuvent être repris.

 

1. « L’attaque contre Gaza vise à défendre les

Israéliens du sud d’Israël, victimes des tirs de

roquettes incessantes des terroristes de Gaza. »

Si le 15 novembre 2012, 3 israéliens ont été tués par une roquette pour la première fois depuis plus d’un an et si, pour la première fois depuis 21 ans, une sirène a résonné à Tel Aviv, c’est de la faute de leur propre gouvernement car tout cela est arrivé après le début de l’attaque israélienne sur Gaza, après l’assassinat d’Ahmad Jaabari. Le gouvernement Netanyahou ne se contente pas d’assassiner les Palestiniens, il prend sa propre population en otage pour des raisons électorales.

Consciente de cela, une habitante du sud d’Israël a d’ailleurs écrit une tribune à Netanyahou dans laquelle elle dit notamment « Si vous voulez mettre un terme aux actions hostiles qui proviennent de l’autre côté, ouvrez vos oreilles et commencez à écouter. Si vous vous souciez de nous, cessez de nous défendre par des missiles, des actions « ciblées » et des « vols dissuasifs ». Au lieu de l’opération Pilier de Défense, lancez-vous dans une opération Espoir pour l’Avenir. C’est plus compliqué, il faut pour cela de la patience, et c’est moins populaire. Mais c’est la seule issue possible. » (NDLR :voir la version complète et originale sur le site de Haaretz et voir la traduction française)

Mais, d’un autre côté, les Israéliens de Tel Aviv comme du sud d’Israël peuvent s’estimer heureux d’avoir des sirènes et surtout des boucliers anti-missiles pour les protéger, sans parler des abris anti-aériens. Les Palestiniens eux n’en ont pas.

Sinon, quelques chiffres qui parlent toujours plus que les mots : 
- Nombre d’Israéliens tués par un des tirs de roquette depuis le 15 janvier 2009, et avant hier : 4 (source B’Tselem, ONG israélienne, 7 selon l’armée) 
- Nombre de Palestiniens tués par un des raids israéliens depuis le 15 janvier 2009, et avant hier : 300.

Nous prenons les chiffres depuis le 15 janvier 2009, date de fin de la dernière grosse attaque lancée contre Gaza en décembre 2008-janvier 2009 et qui se voulait déjà une réponse aux tirs de roquettes. Pour être gentils quoi… Parce que sinon, on peut aussi calculer depuis le début des tirs de roquettes et ça donne ça :

- Nombre d’Israéliens tués par un tir de roquette depuis le 29 septembre 2000 : 61 (source : Ministère de la défense israélien) 
- Nombre de Palestiniens tués à Gaza par l’armée israélienne depuis le 29 septembre et jusqu’au 15 septembre 2012 : 4660 (source B’Tselem)

Ces chiffres ne visent pas à relativiser les morts car, comme on dit, « qui tue un homme, tue l’humanité », mais juste à casser une dernière fois cette idée qu’Israël se défend. Israël attaque.

2. « Depuis des années, le Hamas envoie des

Roquettes tous les jours sur Israël »

Faux. Ce n’est le plus souvent pas le Hamas mais d’autres organismes. Le Hamas, tentant de faire respecter la trêve, a même monté une force spéciale chargée d’arrêter les Palestiniens lançant des roquettes comme le rapporte le journal israélien Haaretz . Et donc le Hamas, que ça plaise ou non, et il ne s’agit pas là de le défendre, n’est pas ce « grand mouvement terroriste qui attaque continuellement Israël en lançant des roquettes », c’est un peu plus compliqué. 
Tout comme il est un peu plus compliqué de dire qu’Ahmad Jaabari n’était pas qu’un terroriste. Là encore, on pourra juste citer des responsables israéliens.

Mais si les roquettes ne cessent d’être lancées depuis Gaza, c’est qu’Israël ne cesse d’occuper Gaza. Voudrait-on occuper, affamer, tuer des gens et qu’en plus ceux-ci ferment leur gueule ? Ah, non, on voudrait qu’en plus ils se montrent reconnaissant car en fait, tout ça, c’est pour leur bien, pour les libérer de ces terroristes du Hamas.

3. « Le Hamas se cache derrière la population civile, il

va dans les « villages habités » ».

On voit bien que là, c’est à ceux qui reprochent de ne pas aller voir la situation sur place, qu’il faut conseiller d’aller voir comment se présente Gaza (Et puis, c’est simple, on peut même le faire avec google earth).

- Premièrement, Gaza est un des endroits au monde le plus peuplé. Et il est entouré par un mur. Où voudrait-on qu’ils aillent lancer leur roquettes ? Sur les grands no man’s land qui les séparent du mur pour se faire sniper ? Peut-être que s’ils avaient des F-16 et des drones comme l’armée israélienne, les choses seraient différentes. Et peut-être que s’ils avaient des F-16 et des drones, et des accès satellites, eux aussi pourraient « cibler » leur tir de roquette et éviter de toucher des civils.

- Deuxièmement, il est aisé de faire la distinction entre civils palestiniens et terroristes palestiniens à Gaza quand ca arrange car ce sont TOUS les Palestiniens de Gaza qu’Israël assiège, enferme, affame, sans chercher à distinguer les civils des terroristes.

- Troisièmement, c’est justement parce que ce sont tous les Palestiniens de Gaza qui sont enfermés, que ce sont tous les Palestiniens qui résistent. Il n’y a pas d’un côté les terroristes qui se cachent et les civils. C’est une même population, solidaire face à l’oppression même si tous n’ont pas choisi de prendre les armes. Par contre, TOUS les Israéliens doivent un mois par an à l’armée israélienne. Donc dire que « les terroristes du Hamas attaquent de pauvres civils israéliens et se cachent derrière ses propres civils », c’est un peu réducteur.

- Quatrièmement, de même, faire une séparation stricte entre le Hamas qui se « cache » et la population civile, c’est oublier que le Hamas a été, lors des dernières élections, largement majoritaire à Gaza, et qu’il est donc très implanté dans la population. Dire ceci ne veut pas dire se réjouir de cette élection. Les Israéliens doivent savoir ce qu’est un gouvernement démocratiquement élu avec lequel on n’est pas forcément d’accord, eux qui vivent dans un pays dirigé par la droite et l’extrême-droite, et dont le ministre des Affaires Étrangères proposait en 2009 de se battre contre Gaza « comme les États-Unis s’étaient battus contre le Japon en 1945 » (c’est-à-dire avec la bombe nucléaire) sans que cela ne fasse réagir personne.

4. Sur le fait qu’« Israël accueille des Palestiniens

pour les soigner dans ses hôpitaux »

Bombarder quelqu’un, manquer de le tuer, le blesser et lui dire après « viens dans mon hôpital si tu veux »… Hmmmm pervers et en même temps, c’est la moindre des choses qu’Israël, en tant que responsable, puisse faire, et pas juste pour une poignée de Palestiniens devant servir d’alibi pour montrer le « grand coeur » d’Israël mais pour tous les Palestiniens blessés.

5. Même chose pour les petits papiers que l’armée

israélienne balancerait sur les zones où vivent les

Palestiniens avant de venir les bombarder.

Que leur écrivent-ils sur ces petits papiers : « Salut les gars. Bon, on arrive pour exploser vos maisons. On sait que vous ne pouvez aller nulle part pour fuir les bombardements car on vous a enfermé sur ce petit bout de territoire qui fait 350km. Mais essayez quand même. Bisous. » ? 

6. « Israël veut la Paix », les « Peace & love », and Co.

La Paix et l’Amour, sans Justice, ne sont que des concepts creux. Sauf si ce que veut Israël  c’est la paix du plus fort. Mais ça, il serait temps que les Israéliens comprennent que les Palestiniens ne sont pas décidés à l’accepter. C’est pour cela qu’Israël s’en prend à Gaza et au Hamas, car ils ne sont pas encore aussi corrompus et dociles que les gens de l’Autorité Palestinienne et leurs forces de sécurité qui en sont au point d’empêcher les Palestiniens de manifester en Cisjordanie et de les arrêter
Si Israël et certains Israéliens préfèrent au Hamas le gouvernement dictatorial de l’AP ce n’est pas surprenant, c’est ce qu’a fait Israël depuis des années avec ses grands copains Mubarak et Abdallah, sans compter les despotes du Golfe. Ce n’est pas surprenant parce qu’en fait, les Palestiniens, ils n’en ont rien à faire. Ce qui les intéresse c’est leur « sécurité » personnelle. Ca les choque que deux roquettes soient pour la première fois tombées à proximité de Tel Aviv mais ça ne les choque pas qu’il y ait des blindés israéliens à Bethléem tous les jours et que les Palestiniens entendent les avions de chasse israéliens les survoler tous les jours. Car pour leur « sécurité », il leur faut chercher les meilleurs chiens de garde capables d’empêcher les Palestiniens de réclamer leur droits, quitte à piétiner la démocratie.

Et oui, nous ne sommes pas aveuglés par la « haine d’Israël », nous critiquons aussi des pays arabes. Même des Palestiniens. Car être solidaire des opprimés, c’est être solidaire contre tous les oppresseurs. Mais le premier d’entre eux est Israël.

Après tout cela, on vous attaquera sûrement personnellement, on vous dira peut-être que vous êtes pédant ou imbécile, que vous n’y connaissez rien. Mais ce sera pour éviter d’avoir à répondre sur le fond. Parce qu’il n’y a rien à répondre à ce que nous venons d’écrire. Les faits sont là, nous les avons donné, et les faits sont têtus.

Céline LEBRUN 

Guerre à GAZA: acte II

 Cette fois, le Hamas rêve d’enterrer la paix

entre l’Egypte et Israël

Israel gaza hamas

De toute évidence, une opération militaire israélienne de grande envergure a lieu en ce moment dans la bande de Gaza. Après plusieurs semaines d’escalade, l’assassinat ciblé d’Ahmad Jaabari, important chef militaire du Hamas, montre que le Rubicon a été franchi et qu’Israël a décidé d’accepter le défi lancé par le gouvernement de Gaza.

Il y a un air de déjà vu : fin 2008, à la veille de ce qui allait devenir l’opération Plomb Durci, un certain Barack Obama venait d’être élu président des Etats Unis et le parlement israélien avait été dissous pour provoquer des élections anticipées. Mais, entre temps, beaucoup d’éléments ont changé. L’équation politique, géopolitique et internationale s’est en effet considérablement compliquée depuis : en Egypte, Mohamed Morsi, soutenu par les Frères musulmans, a été élu président à la place de Hosni Moubarak, le Sinaï est devenu la base arrière du Hamas et une vague de révoltes déstabilise la Syrie, la Libye et le Yémen, non sans en fragiliser d’autres, comme la Jordanie.

Malgré ces évolutions, pour Israël, le problème se pose dans des termes à peu près identiques : comment maintenir l’équilibre de la terreur avec le Hamas, jusqu’ici maître – de plus en plus contesté – de la bande de Gaza ? Le Hamas refusant tout compromis avec Israël afin de préserver sa légitimité face à une Autorité palestinienne usée par dix-neuf ans de négociations avec Israël, l’option diplomatique était inenvisageable. Restait donc à trouver un savant dosage de pressions politiques (via l’Egypte qui ne souhaite pas l’embrasement de la zone, le Qatar qui se soucie en priorité de la menace iranienne et de l’avenir de la Syrie…), économiques et militaires pour contenir le conflit entre Israël et le Hamas.

Le gouvernement israélien était prêt à tolérer un certain niveau de provocation de la part du Hamas ou du Jihad Islamique. Ainsi, les tirs sporadiques de roquettes à courte portée et d’obus de mortier à partir de la bande de Gaza n’entraînent qu’une riposte rhétorique lorsque la vie des citoyens israéliens ne s’en trouve pas menacée ou paralysée. Ce pragmatisme des autorités israéliennes permet au Hamas de pouvoir bomber le torse devant la population gazaouie sans subir de dures représailles militaires. Le mouvement créé par cheikh Yassine peut ainsi affronter dans de meilleures conditions la concurrence croissante des mouvements salafistes à Gaza.
Cet accord tacite entre la faction terroriste et l’Etat hébreu prévalait avant la guerre de décembre 2008- janvier 2009 et pendant les quatre ans qui se sont écoulés depuis. Pour autant, le Hamas et les mouvements palestiniens radicaux n’ont de cesse de tester les limites d’Israël afin d’inverser ou- tout au moins -modifier les rapports de force.

C’est ce qui s’est passé ces dernières semaines. Au demeurant, le calcul du Hamas est assez simple : un affrontement à l’heure actuelle pourra porter un coup fatal aux relations déjà extrêmement tendues entre Jérusalem et Le Caire. Les images des victimes gazaouies des bombardements israéliens enflammeront l’opinion publique arabe et contraindra (ou, diront certains, fournira le prétexte) de rompre définitivement avec Israël. En somme, si le Hamas a laissé faire ses hommes, c’est qu’il attend de ce conflit une issue semblable à l’opération de 2009 : la Turquie avait alors brutalement rompu avec Israël malgré les accords militaires et politiques qui unissaient les deux pays. Bis repetita ?

*Photo : marsmet54                                                                                                                          

Gil MIHAELY

causeur.fr

 Ne nous défendez pas – pas comme ça

vendredi 16 novembre 2012 par Mihal WASSER

Mihal Wasser est une enseignante israélienne ; elle vit au

kibboutz Kfar-Aza, situé à trois kilomètres de Gaza entre les

villes de Nétivot et de Sdérot. Voici la traduction d’un article

qu’elle a publié le 15 novembre 2012 dans le quotidien israélien

Haaretz

(version originale, en hébreu :www.haaretz.co.il/opinions/1…).

Cet article s’adresse au gouvernement de son pays.

 

« La première chose que je veux dire est ceci : ne me défendez pas, s’il vous plaît. Pas de cette manière. »

Je suis dans ma « chambre sûre » [la pièce prévue, dans tous les foyers israéliens, pour s’y réfugier en cas d’attaque], au kibboutz Kfar-Aza, et j’écoute les bombardements de la guerre généralisée qui se déroule à l’extérieur. Je ne sais plus distinguer « nos » bombardements de « leurs » bombardements. À vrai dire, les enfants du kibboutz font cela mieux que moi ; leur « oreille musicale » s’est développée dès le plus jeune âge, et ils savent distinguer un obus d’artillerie d’un missile tiré depuis un hélicoptère, et un obus de mortier d’un Qassam (missile). Qu’ils soient bénis.

C’est à cela que ressemble la « défense du foyer » ?

Je ne comprends pas : est-ce que tous nos dirigeants dormaient durant leurs cours d’histoire ? Ou peut-être ont-ils étudié selon le programme (scolaire) du Mapaï [le parti travailliste, au pouvoir en Israël entre 1949 et 1977] ou celui de [l’actuel Ministre de l’Education membre du Likud] Guideon Saar (je suis désolée de dire que la différence entre les deux n’est pas si grande), et ont-ils mal compris le mot « défense » ? Est-ce que défendre la sécurité des citoyens, cela signifie mener une guerre totale toutes les quelques années ? Est-ce qu’aucun homme politique n’a entendu l’expression « planification à long terme » ?

Si vous voulez me défendre, alors, s’il vous plaît, n’envoyez pas Tsahal avec pour mission de « gagner ». Commencez à penser sur le long terme, et pas seulement dans la perspective des prochaines élections (prévues en Israël le 22 janvier 2013 NDLR). Essayez de négocier jusqu’à ce qu’une fumée blanche sorte de la cheminée. Tendez la main à Mahmoud Abbas. Cessez les « exécutions ciblées », et regardez aussi les civils d’en face droit dans les yeux.

Je sais que la majorité du public m’accusera d’être « une belle âme ». Mais c’est moi qui suis ici, au moment où les obus de mortier tombent dans mon jardin, et pas Saar ni le Premier Ministre Binyamin Netanyahou – et pas non plus [la dirigeante travailliste] Shelly Yacimovich ni [le dirigeant du parti centriste Yesh Atid] Yaïr Lapid. C’est moi qui ai choisi d’élever mes enfants ici, bien que j’ai eu et que j’ai encore d’autres options.

On peut m’accuser de manquer de sionisme, on peut m’accuser de mollesse et de faiblesse de caractère, mais il est impossible de m’accuser de pratiquer un double langage. Mes enfants ont servi dans des unités combattantes, en plus de l’« année de service » qu’ils ont effectuée, à titre bénévole, pour le pays. Nous vivons ici, et nous aimons ce pays.

Notre combat à nous est un combat pour la forme que revêt l’Etat, pas pour ses frontières. Pour sa nature démocratique, et pour la dignité humaine en son sein. Pour la raison. Alors, cessez de tuer des civils de l’autre côté de la frontière afin de protéger ma vie.

Si vous voulez mettre un terme aux actions hostiles qui proviennent de l’autre côté, ouvrez vos oreilles et commencez à écouter. Si vous vous souciez de nous, cessez de nous défendre par des missiles, des actions « ciblées » et des « vols dissuasifs ». En place de l’opération « Pilier de Défense » lancez-vous dans une opération « Espoir pour l’Avenir ». C’est plus compliqué, il faut pour cela de la patience, et c’est moins populaire. Mais c’est la seule issue possible. »

Mihal WASSER                                                                                                                               

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 18 novembre, 2012 |Pas de commentaires »

LETTRE OUVERTE DE PIERRE TARTAKOWSKY, PRESIDENT DE LA LIGUE DES DROITS DE L’HOMME, ADRESSEE A F.HOLLANDE, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, AU SUJET DE LA VISITE OFFICIELLE DE M.NETANYAHU

Lettre ouverte de Pierre Tartakowsky,

président de la LDH,

adressée à François Hollande,

Président de la République,

au sujet de la visite officielle de

M. Netanyahu

LETTRE OUVERTE DE PIERRE TARTAKOWSKY, PRESIDENT DE LA LIGUE DES DROITS DE L'HOMME, ADRESSEE A F.HOLLANDE, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, AU SUJET DE LA VISITE OFFICIELLE DE M.NETANYAHU dans REFLEXIONS PERSONNELLES hollandoff24 
de : La Ligue des Droits de l’Homme 
jeudi 1er novembre 2012 – 10h50

Monsieur le Président,

Vous vous apprêtez à recevoir, pour une visite officielle, le Premier Ministre Israélien.

La Ligue des Droits de l’Homme admet, bien évidemment, que pour arriver à une paix entre Israéliens et Palestiniens il faille discuter avec toutes les parties. Dans ce cadre, elle souhaite vivement que vous puissiez rappeler à monsieur Netanyahu toutes les violations des Droits de l’Homme et du Droit International, dont son gouvernement se rend coupable.

Concernant la colonisation, qui est un des principaux obstacles à la paix, nous vous invitons à lui rappeler, pour le moins, les termes vifs du communiqué du 19 octobre 2012 de votre Ministère des Affaires Etrangères : « La France condamne l’approbation donnée par le Ministère de l’Intérieur Israélien à la construction de huit cents nouveaux logements dans la colonie de Gilo à Jérusalem-Est. … La France rappelle que la colonisation israélienne, sous toutes ses formes, est illégale au regard du droit international, qu’elle nuit au rétablissement de la confiance entre les parties et qu’elle constitue un obstacle à une paix juste fondée sur la solution des deux Etats… »

Concernant le blocus de la bande de Gaza, que le gouvernement de M. Netanyahu maintient depuis déjà cinq ans, nous vous invitons à lui rappeler que dans la mesure où il s’applique à l’ensemble des habitants pour des crimes qu’ils n’ont pas personnellement commis, il constitue une « punition collective », violation flagrante du droit international humanitaire, dont le respect s’impose pourtant à Israël. En tant que candidat, vous vous étiez engagé à obtenir d’Israël « des mesures d’allégement » afin d’aboutir « à la levée du blocus », nous ne doutons pas que cette visite vous permettra d’agir dans ce sens.

Concernant les prisonniers palestiniens, nous vous invitons à lui rappeler que les termes de l’accord conclu pour mettre fin à la grève de la faim de milliers d’entre eux, n’ont pas été tenus au risque d’entrainer une nouvelle grève, que des allégations de tortures sont dénoncées par plusieurs ONG israéliennes.

La détention administrative est depuis toujours utilisée comme moyen de répression profondément injuste et contraire au droit international.

De même, plus de deux cents enfants sont actuellement détenus et jugés dans des conditions contraires à la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, pourtant ratifiée par Israël.

Concernant les Bédouins du Néguev, qui sont citoyens israéliens, nous vous invitons à lui rappeler qu’un plan de récupération de leurs terres est en cours de réalisation, tentant de les chasser de leurs terres et détruisant des villages « non reconnus ». Le plan Prawer prévoit le déplacement de 70 000 Bédouins.

Concernant les ONG israéliennes, nous vous invitons à lui faire observer que des lois récentes (loi relative au financement étranger et loi anti-boycott) menacent sérieusement leur liberté d’expression et d’association, ce qui est tout à fait contraire au fonctionnement démocratique d’un Etat.

Enfin, nous souhaitons que, concernant la probable et prochaine demande de l’OLP de reconnaissance de la Palestine comme Etat non-membre de l’ONU, vous rappeliez à M. Netanyahu les termes de votre (59e) engagement de campagne : « … Je prendrai des initiatives pour favoriser, par de nouvelles négociations, la paix et la sécurité entre Israël et la Palestine. Je soutiendrai la reconnaissance internationale de l’État palestinien. »

La Ligue des Droits de l’Homme sera très attentive aux résultats de vos entretiens. Vous comprendrez, Monsieur le Président de la République, que je rende publique cette lettre.

Recevez, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma haute considération.

Pierre TARTAKOWSKY 
Président de la Ligue des Droits de l’Homme

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 2 novembre, 2012 |1 Commentaire »

LES PREPARATIFS AMERICANO-ISRAELIENS DE GUERRE CONTRE L’IRAN (Peter SYMONDS) + COMMENT L’IRAN RIPOSTERA (Kaveh L AFRASIABI, enseignant en Sciences Politiques à l’Université de Téhéran)

Les préparatifs américano-israéliens de guerre

contre l’Iran

LES PREPARATIFS AMERICANO-ISRAELIENS DE GUERRE CONTRE L'IRAN (Peter SYMONDS) + COMMENT L'IRAN RIPOSTERA (Kaveh L AFRASIABI, enseignant en Sciences Politiques à l'Université de Téhéran) dans REFLEXIONS PERSONNELLES nucleaire_iranien2

(Peter SYMONDS) 

Alors que la campagne présidentielle approche de sa conclusion, les préparatifs s’accélèrent pour de nouvelles guerres d’agression, qui sont soutenues par le président Barack Obama et son challenger républicain Mitt Romney.

Le plus important exercice militaire commun américano-israélien jamais organisé a commencé dimanche 21 octobre 2012, conçu pour tester les systèmes antimissiles intégrés de l’Etat sioniste. Des jeux de guerre de trois semaines impliquent plus de 3.500 personnels militaires américains en Israël et en Europe, 1 000 membres des Forces de défense israéliennes et le déploiement de batteries antimissiles Patriot et d’un navire de guerre américain équipé du système de missiles antibalistiques Aegis.

Selon les généraux américains et israéliens, les exercices sont conçus pour simuler une guerre multi-fronts avec un rythme élevé de salves visant des cibles israéliennes, dont des tirs de missiles balistiques de courte et de longue portée ainsi que de mortiers et de roquettes.

Le Lieutenant général Craig Franklin a minimisé l’importance de ces exercices, déclarant : « Il n’y a pas de message particulier. C’est pour prouver les capacités de défense d’Israël. » En fait, les jeux de guerre ne sont ni purement défensifs ni dépourvus d’une cible. Comme le scénario le met en évidence, l’objectif consiste plutôt à se préparer aux conséquences immédiates susceptibles de résulter d’une attaque américano-israélienne sur l’Iran et de tester la capacité de Washington et de Tel-Aviv à neutraliser les représailles de Téhéran et de ses alliés.

Aussi bien l’administration Obama que le gouvernement israélien ont maintenu un battement de tambour constant de menaces belliqueuses contre l’Iran à propos de son programme nucléaire. Prenant la parole à l’Assemblée Générale des Nations Unies le mois dernier, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a insisté pour dire qu’une « ligne rouge » devait être définie, prétendant faussement que l’Iran était à quelques mois de construire une bombe atomique. Une ligne rouge n’a qu’un seul sens : elle établit le prétexte pour la guerre.

L’exagération américaine et israélienne à propos de la menace que poserait Téhéran est totalement hypocrite. Contrairement à l’Iran, Israël a refusé de signer le Traité de Non-Prolifération Nucléaire, ou de permettre des inspections de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique. Elle dispose déjà d’un arsenal important d’armes nucléaires et des moyens pour les envoyer n’importe où au Moyen-Orient. En outre, les États-Unis et Israël ont une longue expérience pour mener des guerres illégales d’agression dans la région, et sont en train d’en planifier une nouvelle contre l’Iran.

Les tests des systèmes antimissiles d’Israël renforcent seulement la capacité d’Israël et des États-Unis de lancer une attaque injustifiée contre l’Iran en toute impunité. Les jeux de guerre se tiennent en tandem avec un exercice majeur de la défense civile d’Israël qui a commencé le week-end dernier. Sous prétexte de faire face à un tremblement de terre, le Commandement du Front Intérieur des Forces de Défense Israéliennes, ainsi que tous les services d’urgence et les ministères du gouvernement, ont mené un exercice « pour se préparer aux situations d’urgence qui pourraient nous prendre par surprise. »

Ces activités en Israël ne sont qu’une partie de plus vastes préparatifs de guerre. Les États-Unis ont également renforcé les systèmes de défense antimissile protégeant leurs alliés dans les États du Golfe. Le mois dernier, la marine américaine a tenu son exercice le plus important jamais mené dans le golfe Persique, impliquant des navires de guerre provenant de 30 pays. Le but était de neutraliser toute tentative iranienne de miner le détroit d’Ormuz en représailles à des attaques américaines.

En outre, depuis le début de l’année, le Pentagone a doublé le nombre de ses groupes aéronavals de combat et a stationné un escadron d’avions de combat F-22 sophistiqués dans la région, renforçant considérablement sa capacité à mener une guerre contre l’Iran. Toute attaque américaine viserait non seulement les installations nucléaires iraniennes, mais une grande partie de l’infrastructure militaire et industrielle du pays, avec des conséquences dévastatrices pour l’économie et le peuple iranien.

Dans leur troisième débat présidentiel, lundi, Obama et Romney se disputaient pour montrer leur détermination à soutenir Israël, à augmenter les sanctions économiques paralysantes contre l’Iran et à se préparer à la guerre.

Alors qu’il y avait un accord bipartisan sur cet agenda militariste, c’est Obama qui sur chaque point a été son avocat le plus belliqueux. Obama s’est référé spécifiquement aux jeux de guerre en cours comme la preuve que son administration avait mis en place « la plus forte coopération militaire et de renseignement » avec Israël. Avec une complète indifférence quant aux conséquences pour le peuple iranien, il s’est vanté d’imposer « les plus fortes sanctions de l’histoire contre l’Iran… Leur devise a chuté de 80 %. Leur production de pétrole a plongé au niveau plus le bas [depuis la guerre avec l'Irak]… Leur économie est en ruine. »

Quand Romney a demandé des sanctions plus sévères et a appelé à une intervention militaire en dernier ressort, Obama a répondu que le temps pour des négociations tirait rapidement à sa fin. « L’horloge tourne » a-t-il dit. « Nous n’allons pas permettre à l’Iran de s’engager indéfiniment dans des négociations qui ne mènent nulle part… Si elles ne satisfont pas aux exigences de la communauté internationale, nous allons prendre toutes les mesures nécessaires pour s’assurer qu’ils n’aient pas d’arme nucléaire. »

Dans le dos de la classe ouvrière en Amérique, au Moyen Orient et à l’échelle internationale, les préparatifs avancés d’une nouvelle guerre criminelle sont en cours. Comme les interventions militaires en Afghanistan, en Irak et en Libye, c’est une guerre fondée sur des mensonges et des tromperies. L’impérialisme américain n’a pas l’intention d’attaquer l’Iran pour l’empêcher de construire une arme nucléaire, mais pour mettre en place un régime à Téhéran qui soit conforme à ses ambitions pour la domination des régions riches en énergie du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale.

La politique irresponsable de Washington menace de déclencher un conflit à l’échelle régionale qui a le potentiel de mobiliser de grands rivaux des USA tels que la Chine et la Russie, qui ont tous deux en jeu des intérêts économiques et stratégiques très importants.

World Socialist Web Site

(Article original publié le 25 octobre 2012)            

Comment l’Iran rispostera.

Ce qu’écrit un spécialiste de Sciences Politiques

Iranien, depuis Téhéran.

 Par Kaveh L AFRASIABI, enseignant en Sciences Politiques à l’Université de Téhéran.

 From ASIA TIMES. 16 décembre 2004. http: // www.atimes.com/atimes/Middle_East/FL16Ak01.html

TEHERAN - les États-Unis et l’Israël peuvent planifier des opérations militaires contre l’Iran, selon les rapports de mass-média récents, par contre l’Iran ne gaspille pas de temps dans le fait de préparer ses propres contre-opérations au cas où une attaque se concrétise.

Une longue semaine de manoeuvres combinée sur terre et dans l’air vient de se terminer dans cinq des provinces occidentales et du sud de l’Iran, hypnotisant des observateurs étrangers, qui les ont décrit comme « spectaculaire » l’étalage massif d’opérations de haute technologie, mobiles, incluant des forces de déploiement rapide comptant sur des escadrons d’hélicoptères, des mouvements aériens, de missiles, aussi bien que centaines de chars et des dizaines de milliers de soldats bien coordonnés utilisant des munitions réelles . Simultanément, environ 25,000 volontaires se sont pour l’instant inscrits aux centres de recrutement nouvellement établis pour les « attaques de suicide » contre n’importe quels envahisseurs potentiels dans ce qui est communément appelé « la guerre asymétrique ».

Derrière la stratégie vis-à-vis d’une invasion américaine hypothétique, l’Iran recyclera probablement le scénario de la guerre contre l’Irak d’une force écrasante, en particulier l’armée de l’air des Etats-Unis, visant une victoire rapide et contre une puissance beaucoup plus faible. l’Iran apprend tant de la guerre d’Iraq 2003 que de ses propres expériences précieuses de sa guerre avec l’Iraq de 1980-88 et de la confrontation avec les forces américaines dans le Golfe Persique de 1987-88 ; les Iraniens se sont concentrés sur les mérites d’une stratégie défensive fluide et complexe qui cherche à profiter de certaines faiblesses de la superpuissance militaire américaine tout en maximisant le peu d’endroits où ils peuvent avoir l’avantage, par exemple, la supériorité numérique dans les forces terrestres, la tactique de guérilleros, le terrain, etc.

Selon un article bien diffusé sur le « jeu de guerre d’Iran » de l’Atlantic Monthly basé aux Etats-Unis, le prix estimé d’une attaque sur l’Iran est de quelques dizaines de millions de misérables dollars. Ce chiffre est fondé sur une unique frappe « chirurgicale » (…) combinant des attaques de missiles, des bombardements aériens et des opérations secrètes, sans se tracasser de prendre en compte la stratégie de l’Iran, qui a présicément l’intention « d’étendre le théâtre d’opérations » de manière à infliger des coûts croissants sur l’envahisseur, ce qui inclue le ciblage de la structure de commandement militaire de l’Amérique dans le Golfe Persique.

Après cette version Iranienne de contre-stratégie « du suivi », l’intention américaine d’une guerre localisée recherchant à neutraliser le système de commandement iranien comme prélude d’attaque systématique sur des cibles militaires clés serait contré « en leur amenant la guerre », selon les mots d’un stratège militaire Iranien qui a mis l’accent sur la mollesse de la structure de commandement de l’Amérique dans les environs du sud du Golfe Persique. (Sur les quelques mois passés, les chasseurs américains violaient plusieurs fois l’espace aérien de l’Iran sur la province Khuzestan, évaluant ainsi le système de défense aérienne de l’Iran, selon les fonctionnaires militaires Iraniens.)

La prolifération par l’Iran d’un système d’engins balistiques extrêmement sophistiqué et mobile joue un rôle capital dans sa stratégie, en comptant de nouveau sur les leçons apprises des guerres d’Irak de 1991 et de 2003 : dans la plus première guerre sur le Koweït, les missiles de l’Irak ont joué un rôle important dans l’extension de la guerre à l’Israël, malgré l’échec des missiles Patriot de l’Amérique à détourner la plupart des missiles lancés d’Iraq pleuvant sur l’Israël et, dans une moindre mesure, sur les forces américaines en Arabie Saoudite. Et aussi, comme l’a admis le commandant en chef américain du conflit du Koweït, le général Norman Schwarzkopf, la traque des missiles missiles mobiles de l’Irak a consommé beaucoup des ressources de la stratégie aérienne de la coalition et étaient aussi difficiles que la recherche « d’aiguilles dans une botte de foin ».

Aujourd’hui, dans l’évolution de la doctrine militaire de l’Iran, le pays compte sur les missiles à longue portée de plus en plus précis, par exemple, les Shahab-3 et les Fateh-110, qui peuvent « frapper des cibles à Tel-Aviv », pour faire écho au premier Ministre des Affaires étrangères Iranien Kemal Kharrazi.

Chronologiquement parlant, l’Iran a produit la fusée d’artillerie Oghab de 50 de kilomètres de portée en 1985 et a développé les fusées d’artillerie Mushak de 120km-et la 160km de portée dans les années 1986-87 et 1988 respectivement. L’Iran a commencé à assembler  les Scud-B en 1988 et les conseillers techniques nord-Coréens en Iran ont converti une usine de maintenance de missiles pour la fabrication en 1991. Il ne semble pas, pourtant, que l’Iran ait entrepris la production de Scuds. Au lieu de cela l’Iran a cherché à construire les Shahab-3 et Shahab-4, ayant des portées de 1,300km avec une ogive de 1,600 livres et de 200km avec une ogive de 220 livres, respectivement ; le Shahab-3 a été testé en juillet de 1998 et peut bientôt être modernisé à plus de 2,000 km, capable ainsi d’atteindre le milieu de l’Europe.

Grâce au revenus supplémentaires des hauts prix du pétrole, qui constituent plus de 80 % du budget annuel du gouvernement, l’Iran ne connaît pas les contraintes de budget du début des années 1990 et du milieu les années 1990, quand ses dépenses militaires étaient surpassées presque de un à 10 par ses voisins arabes du Golfe persique qui sont des membres du Conseil de Coopération de Golfe ; presque tous les états arabes possèdent une autre sorte de système de missiles avancés, par exemple, les CSS-2/DF de l’Arabie Saoudite, les SS-21 du Yémen, les Scud-B, les Frogs-7 de l’Irak.

Il y a plusieurs avantages à disposer d’un arsenal balistique pour autant que l’Iran soit concerné : d’abord, c’est relativement bon marché et fabriqué à l’intérieur du pays sans beaucoup de dépendance externe et la pression liée au  » contrôle d’exportation de missiles » exercé par les Etats-Unis. Deuxièmement, les missiles sont mobiles et peuvent être dissimulés de l’ennemi et des tiers, il y a des avantages relativement aux chasseurs à réaction exigeant des bases aériennes fixes. Quatrièmement, les missiles sont supposés être des armes efficaces qui peuvent être lancées sans beaucoup de préavis par les cibles destinataires, particulièrement les missiles de Fatah-110 à combustible solide qui exigent seulement quelques courtes minutes pour l’installation avant être tirés. Cinquièmement, les missiles sont des armes semant la confusion et une unique capacité de tir qui peut torpiller les meilleurs plans militaires, lorsque l’on se souvient comment les attaques de missiles iraquiennes de mars 2003 sur les formations militaires américaines rassemblées à la frontière d’Iraq-Koweït ont forcé un changement de plan des États-Unis, perdant ainsi le plan initial de frappes aériennes soutenues avant l’engagement des forces terrestres, comme c’était le cas dans la guerre de Koweït, quand ces dernières sont entrées sur le théâtre après environ 21 jours de lourdes attaques aériennes à l’intérieur de l’Irak aussi bien que le Koweït.

Désormais, n’importe quelle attaque américaine sur l’Iran sera probablement suivie avant tout de contre-attaques de missiles engloutissant les états de Golfe Persique du sud hôtes des forces américaines, aussi bien que d’autre pays, par exemple, l’Azerbaïdjan, l’Irak ou la Turquie, qui permettent l’utisation de leur territoire ou de leur espace aérien contre l’Iran. La raison de cette stratégie est précisémment de « pré-avertir » les voisins de l’Iran des conséquences sérieuses, par le potentiel durable d’impacts débilitants sur leurs économies, s’ils devenaient complices d’envahisseurs étrangers de l’Iran.

Un autre élément clé de la stratégie de l’Iran est « d’augmenter l’arc de crise » dans des endroits comme l’Afghanistan et l’Irak, où ce pays a une influence considérable, de saper l’emprise des États-Unis dans la région, en espérant créer un contre-effet domino au lieu gagner à l’intérieur de l’Iran, les Etats-Unis perdraient en partie réellement du territoire à la suite de l’amincissement de leurs forces et de leur « suréxtension » militaire.

Toujours une autre composante de la stratégie de l’Iran est la guerre psychologique, un domaine d’attention considérable pour les planificateurs militaires du pays actuels, en se concentrant sur les « leçons de l’Irak » et comment la guerre psychologique de pré-invasion par les Etats-Unis a réussi à provoquer une fente importante entre les échelons supérieurs de l’armée Baasiste aussi bien qu’entre le régime et les gens. La guerre psychologique des États-Unis en Irak avait aussi une dimension politique, en voyant comment les Etats-Unis ont rassemblé aux Nations Unies les membres de Conseil de Sécurité et d’autres derrière les mesures anti Irak sous l’apparence du fait de répondre aux armes de destruction de massive de Saddam Hussein.

La guerre contre-psychologique de l’Iran, d’autre part, cherche à profiter des soldats américains « craignant la mort » qui manquent d’une manière caractéristique d’une forte motivation pour mener des guerres pas nécessairement pour la défense de leur patrie. Une guerre avec l’Iran exigerait sans doute le rétablissement de la conscription aux Etats-Unis, sans lesquels il ne pouraient peut-être pas protéger leurs flancs en Afghanistan et en Irak ; l’imposition de la conscription voudrait dire de recruter beaucoup de jeunes soldats mécontents susceptibles d’être sous l’influence de la propre guerre psychologique de l’Iran se concentrant sur le manque de motivation et « la dissonance cognitive » de soldats mal endoctrinés à la « doctrine du Président George W Bush de droit de préemption », pour ne pas mentionner une guerre par procuration pour l’Israël.

Cela de côté, déjà, les Iraniens se considèrent aujourd’hui subir les machinations d’une guerre psychologique semblable, par quoi, pour donner un exemple, les Etats-Unis cherchent intelligemment à capitaliser sur le mécontentement des jeunes (sans emploi) en répandant officiellement des larmes de crocodile, comme lors d’une interview récente du Secrétaire d’Etat sortant Colin Powell. La désinformation systématique joue d’une manière caractéristique un rôle clé dans la guerre psychologique et les Etats-Unis ont maintenant triplé leurs émissions de radio vers l’Iran et, selon des rapports récents du Congrès Américain, ont considérablement augmenté leur soutien financier à différentes TV et des programmes internet antirégime, cela en claironnant ouvertement la cause « du renseignement humain » dans un scénario futur de conflit avec l’Iran basé partiellement sur les opérations secrètes.

Par conséquent, il y a un sentiment de siège de sécurité nationale en Iran ces jours-ci, à la lumière d’une « ceinture de sécurité se serrant » par le fait que les américains profitent des bases militaires en Irak, en Turquie, de l’Azerbaïdjan, l’Uzbekistan, le Tajikistan, le Kyrgyzstan, aussi bien que celles du Koweït, de l’Arabie Saoudite, du Qatar, du Bahrein, d’Oman et de « l’île garnison » de Diego Garcia. Vu de l’Iran, les Etats-Unis, ayant gagné la Guerre Froide, se sont transformés en un « léviathan déchaîné » capable de manipuler et de déstabiliser les règles de loi internationales et des Nations Unies en toute impunité, exigeant ainsi une stratégie Iranienne de dissuasion sophistiquée qui, dans les mots de certains experts de mass-média Iraniens, inclurait même l’emploi d’armes nucléaires.

Mais de telles voix sont sans doute une minorité dans l’Iran d’aujourd’hui et généralement il y a un consensus élitaire contre la fabrication d’armes nucléaires, en partie de la conviction que sauf pour la création d’une « capacité de seconde frappe » il n’y aurait aucune dissuation nucléaire contre un pouvoir américain écrasant possédant des milliers « d’armes nucléaires tactiques ». Cependant, en regardant l’asymétrie nucléaire entre l’Inde et le Pakistan, la capacité de première frappe du dernier a prouvé q’une dissuasion contre une Inde nucléaire supérieure est possible, une leçon précieuse pour l’Iran.

Par conséquent, pendant que l’Iran a complètement soumis son programme nucléaire à l’inspection internationale et a suspendu son programme d’enrichissement d’uranium par un accord Iran-Union-Européenne récent à Paris en novembre, il y a pourtant une inquiétude harcelante que l’Iran peut avoir sapé sa stratégie de dissuasion vis-à-vis des Etats-Unis, qui n’ont pas reconnu l’Accord de Paris, se réservant le droit de dépêcher sujet nucléaire de l’Iran au Conseil de sécurité tout en croisant le fer de temps en temps contre Tehran.

Par moments, malgré une campagne de mass-média aux Etats-Unis, particulièrement par le New York Times, à travers les nouvelles portant des titres provocants comme « les Etats-Unis contre un Iran nucléaire », les Etats-Unis continuent leur pré-campagne de puissance contre l’Iran déterminé, en alimentant à leur tour l’inquiétude de sécurité nationale de ces groupes d’Iraniens contemplant « la dissuation nucléaire » comme une stratégie de survie nationale.

Concernant ces derniers, il y a un sentiment grandissant en Iran qui veut que quelle que soit la manière dont l’Iran s’accommode avec les demandes de l’Agence d’Énergie Nucléaire Internationale de l’ONU, tout comme l’Irak en 2002-03, que les Etats-Unis, ont placé dans un « axe du mal », sèment intelligemment les graines de leur guerre suivante du Moyen-Orient, partiellement en rasant de vieilles accusations de terrorisme et de la complicité de l’Iran dans le bombardement de Ghobar de 1996 en Arabie Saoudite, sans tenir compte du refus des fonctionnaires saoudiens de telles allégations complètement données dans un livre récent sur l’Iran, le Puzzle persan par Kenneth M Pollack (voir des Temps asiatiques En ligne, le puzzle persan, ou la CIA, 3 décembre.)

Ainsi il y a une « dissuasion proto-nucléaire émergeante » selon laquelle la maîtrise de l’Iran du cycle de combustible nucléaire le rendrait « capable de produire l’arme nucléaire » dans un temps relativement court, comme une sorte de « capacité de seuil » de pré-arme dont il doit être tenu compte par les ennemis de l’Iran contemplant des attaques sur ses installations nucléaires. De telles attaques seraient rencontrées par une résistance rigide, née du sens historique de l’Iran fait de nationalisme et de patriotisme, aussi bien que par un counter-armement basé sur la conversation rapide de la technologie nucléaire. Dorénavant plus long les Etats-Unis et l’Israël, jouent la menace militaire, plus puissant et charmant pour l’Iranien grandira le désire d’une « dissuasion proto-nucléaire ».

En fait, la menace militaire contre l’Iran s’est trouvée être un poison pour l’économie Iranienne, en chassant l’investissement étranger et en provoquant l’exode de capitaux considérables, une situation intolérable provoquant par certains économistes Iraniens même de poser des plaintes contre les Etats-Unis dans les tribunaux internationaux en cherchant des remèdes financiers. C’est un peu tiré par les cheveux, sans aucun doute et les Iraniens devraient montrer un nouveau précédent juridique pour gagner leur cause dans les yeux de loi internationale. L’Iran ne peut pas peut-être se permettre de voir continuer indéfiniment ce climat d’investissement appauvris provoqué par les menaces militaires et réciproquement une stratégie de dissuasion prolongée élève le risque des alliés américains dans la région est destinée à compenser cette situation assez malheureuse.

Ironiquement, pour ouvrir une parenthèse ici, certains amis de l’Israël aux Etats-Unis, comme le professeur de droit d’Harvrad Alan Dershowitz, un supporter avide « de la torturer pour les terroristes », ont récemment comis une colonne sur un site Web pro-Israël demandant la révision d’une loi internationale permettant à Israël et les Etats-Unis, l’attaque militaire contre l’Iran. Dershowitz a clairement pris le contrepied de la règle de droit, le fait de tourner en dérision l’institution estimée qui est considérée comme une balise sur la colline dans les États-Unis; la même université Ivy League est la maison du discours de haine « du choc des civilisations », un autre ornement pour son histoire chérie. Même le doyen de la Kennedy Scgool d’Harvard, Joseph Nye, une colombe relative, a copié l’obsession américaine de pouvoir en débitant des livres et des articles sur le « pouvoir mou » que réifie chaque facette de la vie américaine, en incluant sa culture neutre ou l’industrie du divertissement, en un appendice ou « un complément » du « pouvoir dur américain », comme si la reification du pouvoir ce que Jurgen Habermas appelle « lifeworld » (Lebenswelt) est la condition sine qua non conditio de la Pax Américana.

Pourtant, la ruse du pouvoir, est qu’il est souvent aveugle au moment opposé qu’il produit, comme cela a été le cas de l’héroisme d’un demi siècle des cubains vis-à-vis d’un régime sans pitié de blocus économique, des nationalistes algériens luttant contre le colonialisme français au cours des années 1950 et années 1960 et, à présent, des Iraniens se trouvant dans la situation peu enviable de contempler comment survivre contre l’avalanche venant d’un pouvoir américain mené entièrement par des faucons politiciens portant les costumes du multilateralisme sur le programme nucléaire de l’Iran. Pourtant peu à l’intérieur de l’Iran croient réellement que c’est plus que du pseudo-multilateralism construit pour satisfaire le militarisme unilateraliste en route des États-Unis. On espère que la route ne disparaîtra pas de sitôt, mais au cas où, les Iraniens « du Tiers-monde » font ce qu’ils peuvent pour se préparer au scénario de cauchemar.

La situation appelle une gestion prudente de la crise et une montée en confiance sécuritaire des deux côtés, et, espérons, l’affreuse expérience de la guerre répétée dans cette région pétrolière pourra être elle-même comme dissuasive.

Kaveh L AFRASIABI, doctorat, est l’auteur d’Après Khomeini :

les Nouvelles Directions dans la politique étrangère de l’Iran (la Presse de Westview) et « la Politique étrangère de l’Iran Depuis 9/11″, le Journal de Marron d’Affaires Mondiales, co-authored avec l’ancien député du ministre des Affaires étrangères Abbas MALEKI, No. 2, 2003. Il enseigne la science politique à l’Université Tehran.

 


Information ? Désinformation ?

3 février 2005 / 15 h 37


Selon le principal groupe d’opposition, l’IRAN a

la technologie nécessaire à la fabrication de la

bombe nucléaire

AFP – Paris. L’Iran a désormais acquis les matériels et la technologie nécessaires à la fabrication du mécanisme permettant de déclencher une bombe nucléaire, a déclaré jeudi à Paris le principal groupe d’opposition iranien. Citant des sources au sein du programme nucléaire iranien, un responsable du Conseil National de la Résistance Iranienne (CNRI), Mohammad Mohadessine, a précisé que Téhéran avait produit du polonium 210 et importé du béryllium, deux éléments nécessaires à la fabrication d’un « initiateur à neutrons ». Le régime iranien a également développé des « générateurs de neutrons », autre composante essentielle d’un initiateur à neutrons, a ajouté M. Mohadessine, en soulignant que « toutes ces activités ont été dissimulées à l’AIEA » (Agence Internationale de l’Energie Atomique). L’initiateur à neutrons, qui permet de déclencher la réaction en chaîne de la fission, est aussi important que les deux autres parties d’une bombe atomique : le combustible et le système de lancement. « Au moment où nous parlons, Téhéran a déjà réussi à utiliser le béryllium combiné à du polonium 210 à des fins d’essais en laboratoire à grande échelle et il est très proche de la production industrielle », a-t-il assuré. Ce responsable du CNRI, vitrine politique des Moudjahidine du Peuple, a souligné que Téhéran se rapprochait ainsi « d’étapes sensibles dans sa quête de la bombe atomique ».