RETOUR EN ARRIERE…POUR MIEUX ILLUSTRER LE PRESENT…ISRAËL ET L’UTILISATION DES BOMBES A L’URANIUM « APPAUVRI »…COMME LA FRANCE AU MALI

Comment ISRAËL a utilisé des armes à

l’uranium « appauvri »…

et comment la FRANCE continue à le faire au

MALI avec le même type d’armes !

RETOUR EN ARRIERE...POUR MIEUX ILLUSTRER LE PRESENT...ISRAËL ET L'UTILISATION DES BOMBES A L'URANIUM

L’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN) a poursuivi son enquête sur les 1000 bombes guidées GBU-39 livrées à Israël par les États-Unis quelques semaines avant l’opération « Plomb durci » contre Gaza. Cette enquête confirme l’essentiel des allégations initiales de l’association.

Enquête

Dans un article publié le 4 janvier 2009 sur son site acdn.net, article largement diffusé et repris par de nombreux sites, ACDN dénonçait l’emploi de bombes GBU-39, dès le début de « Plomb Durci », par l’armée de l’air israélienne, en affirmant qu’elles contenaient de l’uranium appauvri. Métal radioactif et poison chimique, l’uranium appauvri, lorsqu’il est inhalé ou ingéré sous forme de micro- ou nanoparticules, s’attaque à l’ADN des cellules et au génome humain. Utilisé pour durcir des munitions, il est pyrophorique (incendiaire) à l’impact, mais aussi gravement pathogène, cancérigène et tératogène à moyen et à long terme. Employer de telles armes au sein d’une population sans tenir compte de ces effets bien connus de l’UA, c’est prendre sciemment le risque d’un génocide. D’où le titre de l’article du 4 janvier : A Gaza, le génocide à l’Uranium Appauvri a commencé, et l’appel d’ACDN à cesser le massacre.

Réactions

La « communauté internationale », officielle comme antinucléaire, ne semblant pas réagir à ce cri d’alarme, sinon pour le mettre en doute, ACDN a constitué et publié, dès le 14 janvier 2009, un dossier plus complet sur les GBU-39. 

Génocide à l’Uranium Appauvri à Gaza : le dossier.

Le 18 janvier 2009, le cessez-le-feu venant d’être proclamé par Israël, le président d’ACDN écrit au Secrétaire Général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon, pour lui demander d’ouvrir au plus vite une enquête sur la présence de matières radioactives dans la bande de Gaza et de prendre, s’il y a lieu, des mesures d’urgence pour neutraliser si possible ces matières ou du moins protéger les Gazaouis et leurs voisins de la radioactivité. Il suggère de confier cette enquête au Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), qui a déjà enquêté sur ce sujet dans les Balkans et qui a su trouver de l’uranium appauvri là où il y en avait.

De leur côté, les ambassadeurs des pays arabes accrédités en Autriche font remettre le 19 janvier 2009, par le Prince Mansour Al-Saud, une lettre à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique dans laquelle ils s’inquiétent de l’information « médicale et médiatique » selon laquelle « des traces d’uranium appauvri ont été trouvées dans des victimes palestiniennes ». C’est en effet ce que le Dr Mads Gilbert, l’un des médecins norvégiens travaillant à l’hôpital Al-Chifa de Gaza, avait affirmé dès le 31 décembre 2008. Ils demandent à l’AIEA de mener « une enquête radiologique et physique en vue de vérifier la présence d’uranium appauvri dans les armes utilisées par Israël dans la bande de Gaza. » L’AIEA fait rapidement savoir qu’elle agrée la demande et va mener l’enquête. Ce qui écarte le PNUE de cette mission.

A ce jour (12 février 2009), l’AIEA n’a pas encore remis de rapport. Il est vrai qu’avant même la venue des enquêteurs sur le terrain, le porte-parole du gouvernement israélien a assuré qu’ils ne trouveraient rien. Précédemment, le chef d’état-major de Tsahal avait commencé par nier, le 13 janvier 2009, l’usage de bombes au phosphore blanc avant d’être obligé de le reconnaître le 20 janvier, en se repliant sur une deuxième ligne de défense : « ce sont des armes autorisées ». Oui, tout juste tolérées, mais pas sur des civils.

Sans attendre les résultats d’expertise de l’AIEA, ACDN a poursuivi son enquête sur les GBU-39, et abouti à rassembler les précisions suivantes.

Précisions

De « source bien informée », les GBU-39 livrées à Israël représentent une toute nouvelle génération de bombes guidées. Leur enveloppe est constituée d’un alliage métallique C/UA à base d’uranium appauvri (80 %), dans lequel le tungstène est remplacé par du carbone (20 %). A première vue, le carbone peut sembler plus fragile et plus friable que le tungstène, donc moins recommandé pour entrer dans la composition d’une enveloppe métallique chargée d’assurer la pénétration des bombes en profondeur, dans un terrain, un immeuble ou un bunker, à travers du béton armé et d’autres obstacles multiples et résistants. En fait, c’est l’inverse.

D’une part, en effet, il s’agit d’un carbone très particulier, issu directement des laboratoires militaires de Los Alamos, en liaison avec la recherche en nanomatériaux et structures de métaux, tant universitaire que privée, qui a mis au point un nouveau « type de carbone » à structures moléculaires renforcées : les fullerènes. Aussi résistants que le diamant, les fullerènes se présentent extérieurement sous forme de suie noire et se mélangent aisément à d’autres métaux, en l’occurrence l’uranium appauvri.

D’autre part, la « friabilité » du carbone permet d’obtenir un alliage métallique formant des milliers d’échardes, selon un tout nouveau procédé de fabrication qui fait intervenir ce qu’on nomme le « frittage fragmentaire ». Le métal (alliage 20/80 C/UA) ne présente pas une véritable « masse homogène » ; un réseau de microfissures volontaires facilite sa fracture en éclats minuscules ou « échardes de métal », dont le « rayonnement » se trouve en outre renforcé par le type d’explosif utilisé dans les GBU.

Selon les dernières informations obtenues par ACDN, la charge explosive des GBU-39 utilisées par Israël lors de l’opération « Plomb durci » ne serait pas de même composition que le DIME (Dense Inert Metal Explosive) qui se trouve, à raison de plus de 80 kg par unité, dans les Mk-82, des bombes de 500 livres ayant servi de base aux GBU-39, et qui ont aussi été utilisées à Gaza. La confusion entre les deux est possible, et le sort des victimes, quasiment identique.

L’explosif de ces GBU-39 serait une nouvelle formulation de perchlorate (produit hautement cancérigène) avec un ajout de poudre de carbone micromolléculaire (à la place de l’alumine) et d’un « booster » à base de poudre d’UA. Le rôle de cet explosif hyper puissant est d’assurer une grande vélocité aux « échardes de métal », lesquelles s’enflamment du fait qu’elles contiennent de l’Uranium Appauvri pyrophorique, mais seulement après impact sur leur « cible », où le frottement fournit l’élévation de température nécessaire. « Préformatées en forme d’aiguilles », les minuscules échardes s’enfoncent dans tout de ce qui se trouve sur leur passage. Elles traversent les corps humains de part en part et seul le béton les arrête à une profondeur d’environ un mètre (de 0,85 m à 1,15 m). Ensuite, elles brûlent, en dégageant un maximum de chaleur et un minimum de fumées… et ce en raison des « mini impacts largement répandus autour de la cible ».

Les GBU-39 utilisées lors de l’intervention israélienne, ont une propriété supplémentaire : elles disposent d’un système de mise à feu complémentaire qui force l’explosion en cas de mauvais fonctionnement du système primaire d’armement à l’impact. La bombe explose donc de toute façon dans les secondes ou les minutes qui suivent son contact avec la cible, quelle que soit celle-ci. Ainsi, le matériel est-il assuré de disparaître après intervention. On ne pourra trouver aucun reste de GBU-39, ni intacte, ni en morceaux. Juste un peu de poudre noire.

Ces nouveaux matériaux composites, les autres caractéristiques des GBU déjà décrites dans nos articles précédents, et l’ensemble du dispositif de mise en œuvre, assurent aux GBU un « service multiple » de destruction et de morbidité : – pénétration en profondeur des cibles les mieux protégées (bétons à hautes, très hautes ou ultra hautes performances ; blindages épais en acier, ou en acier renforcé à l’UA) ; explosion différée jusqu’à la profondeur voulue et programmée ; explosion ultérieure et autodestruction de l’engin, dans le cas où le dispositif primaire de mise à feu a échoué ; destruction « classique », par effet de souffle, de la cible, depuis l’intérieur même ; projection d’échardes métalliques dans les corps inertes ou vivants situés à l’intérieur ou à la périphérie de la cible, avec effet de « décapitation » ou d’ « amputation » sur les corps humains ; crémation externe et interne des corps, les échardes métalliques devenant elles-mêmes des brandons ; chez les blessés survivants, impossibilité de distinguer les éclats métalliques et de les extraire par une opération chirurgicale ; réduction de la durée de survie des blessés et des brûlés, par empoisonnement interne, radiotoxique et chimique, dû à l’uranium appauvri ou à ses descendants ; contamination radioactive de l’environnement naturel par dispersion, sur les lieux mêmes des explosions et au-delà, de nanoparticules d’uranium appauvri et d’autres radionucléides issus de l’uranium ; atteintes au génome de la population cible. L’innovation meurtrière des marchands d’armes défie l’imagination. Tout comme leur capacité à faire disparaître l’uranium appauvri de leurs nomenclatures, à esquiver les questions embarrassantes, voire à se trouver des alliés inattendus.

L’art de l’esquive

Les GBU sont construites aux Etats-Unis par la firme Boeing dans son usine de Saint Louis (Missouri). Sachant cela, un citoyen américain resté « sceptique » devant les assertions d’ACDN a demandé au Ministère de la Défense (DOD) des Etats-Unis s’il y avait ou non de l’uranium appauvri dans les GBU-39. En attendant la réponse du ministère – qui n’est toujours pas arrivée – il a posé au responsable de la communication de Boeing la question suivante : « L’usine Boeing de Saint Louis a-t-elle une licence du Ministère de l’Energie (DOE) pour détenir ou traiter de l’uranium appauvri ? » (« Does the Boeing facility in St. Louis have a DOE license for holding or handling depleted uranium ? »). Il a reçu cette réponse : « Boeing n’a pas de licence, étant donné qu’il n’y a pas d’activité relative à l’uranium appauvri dans notre usine de Saint Louis/Saint Charles. » (« Boeing does not have a license as there is no depleted uranium activity at our St. Louis/St. Charles facility. »)

Cependant, malgré ses allures de démenti, cette réponse n’implique nullement qu’il n’y ait pas d’uranium appauvri dans les GBU-39 : leur « construction » à Saint Louis peut se limiter au montage de pièces détachées, elle n’implique ni hauts fourneaux, ni fonderie pour les alliages métalliques, ni même l’usinage des pièces.

S’il fallait remonter la piste de l’uranium appauvri présent dans l’enveloppe des GBU-39 jusqu’aux lieux où il est fondu en alliage et où la coque est usinée, sans doute faudrait-il s’adresser d’abord aux laboratoires de l’armée américaine (en particulier à ceux de Los Alamos, en pointe dans la métallurgie et les nano-technologies), à la firme Westinghouse qui fournit l’uranium des centrales nucléaires, ou encore à l’un de ses sous-traitants. Gageons que le « secret défense » ou le « démenti » pur et simple trouveront alors à s’exercer. Aux Etats-Unis comme ailleurs, ce sont les militaires qui financent, gèrent et contrôlent tout ce qui a trait aux armements. Y compris par le mutisme ou la désinformation.

Retour à l’humain

Phosphore blanc, DIME, tungstène, uranium appauvri… Les médecins pensent différemment des militaires et de leurs donneurs d’ordres. Seulement soucieux d’humanité, les chirurgiens présents à Gaza ont décrit les effets sur les victimes des « nouveaux types d’armes » employés : 

« A 2 mètres, le corps est coupé en deux ; à 8 mètres, les jambes sont coupées, brûlées comme par des milliers de piqûres d’aiguilles. » Les blessés survivants « n’ont aucune trace de métal dans le corps, mais des hémorragies internes étranges. Une matière brûle leurs vaisseaux et provoque la mort, nous ne pouvons rien faire. » (Dr Mads Gilbert, Le Monde, 12 janvier) « Quand on commence à opérer, tout semble en ordre… Mais ensuite on découvre des dizaines de minuscules particules dans tous leurs organes. On dirait qu’un certain type d’explosif ou d’obus les a dispersées partout, et ces blessures miniatures, impossible de les opérer. » (Dr. Jam Brommundt, médecin allemand travaillant à Kham Younis, au sud de la bande de Gaza)

Comment ne pas se demander avec le Dr Gilbert : « Se peut-il que cette guerre soit le laboratoire des fabricants de mort ? Se peut-il qu’au XXIe siècle on puisse enfermer un million et demi de personnes et en faire tout ce qu’on veut en les appelant terroristes ? »

Et comment qualifier cette « guerre » qui fait d’un côté 14 tués (11 soldats israéliens, dont 4 victimes d’un « tir ami », et 3 civils, victimes d’un tir de roquette) et 50 blessés, et de l’autre côté, au moins 1330 tués et 5450 blessés, pour la plupart des civils, dont une moitié d’enfants ? (Source : Foreign Policy In Focus)

A un contre cent, est-ce encore un combat, ou un jeu de massacre ? Une collection de crimes de guerre ? Le début d’un génocide qui n’ose pas dire son nom et se cache derrière la mémoire d’un autre génocide ?

Un crime contre l’humanité, donc ? Israël, en tout cas, est allé trop loin.

Une guerre trop loin.

Les prochains responsables israéliens devront, dans leur propre intérêt et dans celui de leur peuple, se hâter de reconnaître -indépendamment du Hamas, qui le devrait aussi- et réparer, si tant est qu’ils soient encore réparables, les dommages humains, écologiques, économiques et politiques subis du fait de « Plomb durci » par les Palestiniens – ainsi que ceux subis par les Israéliens eux-mêmes, par effet boomerang.

Si Israël n’y vient pas de lui-même, il faudra que la justice et la « communauté internationale » l’y obligent. Sinon, ce sera la porte ouverte à toutes les folies militaires, massacres nucléaires compris.

Nous en appelons au bon sens, au sens de la justice et à l’humanité de chacun.

Enquête : Israël a bien utilisé dans la bande de Gaza des armes à Uranium Appauvri » ⓒACDN, 12 février 2009.

Source : ACDN

Signer la pétition pour l’abandon et l’interdiction universelle des armes à UA

Génocide à l’Uranium Appauvri à Gaza : le dossier

Mise en ligne le : 14 janvier 2009

Nous avons déjà eu l’occasion de le dire, « nous récusons la logique des camps, qui mène régulièrement à la guerre (serait-elle faite pour cela ?), aux camps de réfugiés, aux camps de prisonniers, aux camps de concentration, parfois même aux camps d’extermination. »

Nous n’avons qu’un seul camp, celui de l’humanité.

Un génocide est l’extermination d’un groupe humain. Les armes à Uranium Appauvri sont des armes d’extermination. Elles frappent de façon indiscriminée une population entière, jusque dans son patrimoine génétique. Le groupe humain qu’elles frappent est la population qui en respire ou en ingère les retombées. Ce groupe ne se limite donc pas selon ses appartenances politiques, nationales, religieuses ou ethniques. S’il en est la victime prioritaire pour des raisons physiques et météorologiques, aucune frontière ne protège ses voisins de partager son sort tragique.

En ce sens, l’utilisation sur la bande de Gaza d’armes à Uranium appauvri, en l’occurrence de bombes GBU-39 et probablement d’autres armes à UA, constitue bien, à double titre, un crime contre l’humanité : l’humanité des Gazaouis, l’humanité en général.

C’est pourquoi l’humanité tout entière, à commencer par le peuple israélien, doit se mobiliser pour faire cesser immédiatement ce crime.

ACDN


Ce dossier date du 14 janvier 2009. L’enquête a été poursuivie et a conduit à le rectifier sur plusieurs points. En particulier, le poids d’Uranium Appauvri que nous présumions en janvier 2009 être de 30 kg par bombe, serait en réalité de près de 75 kg.

Pour des informations datant de mai 2009, prévalant sur celles du présent dossier et considérées comme toujours valides fin 2010, se reporter au RAPPORT détaillé Sur l’utilisation d’armes radioactives dans la Bande de Gaza pendant l’opération « Plomb durci » (27 décembre 2008 – 18 janvier 2009).


 

L’alerte

Dimanche 4 janvier 2009, 13h 16 GMT - L’agence de presse iranienne Press TV diffuse une dépêche intitulée : « De l’uranium appauvri trouvé dans des victimes à Gaza »

On peut y lire que « des médecins norvégiens ont déclaré au correspondant de Press TV, Akram al-Sattari, qu’ils avaient trouvé des traces d’Uranium Appauvri dans le corps de certains habitants blessés depuis le début de l’offensive lancée par Israël le 27 décembre sur la bande de Gaza. Ce témoignage vient après que les tanks et les troupes israéliens aient franchi la frontière dans la nuit de samedi à dimanche et lancé une offensive terrestre, après huit jours de bombardements intensifs par l’aviation et la marine israélienne. »

La dépêche ajoute que « le Ministre de la Défense d’Israël, Ehoud Barak, a averti ce dimanche que l’offensive serait « pleine de surprises ». Suggère-t-elle ainsi que l’usage d’armes à l’Uranium Appauvri pourrait être l’une de ces surprises ?

En fait, la déclaration des médecins norvégiens citée par Press TV avec quelque retard semble correspondre à l’interview télévisée donnée par le Dr Mads Gilbert et retransmise par la chaîne Al-Jazeera dans la nuit du 31 décembre (http://www.gnn.tv/B30595). C’est dès cette date, en effet, que le médecin norvégien mentionne des traces de radioactivité trouvées chez des blessés, donc chez des victimes de la première phase de l’offensive israélienne, lors des tout premiers bombardements aériens.

Durant cette phase, les autorités israéliennes ont révélé avoir fait usage en nombre des GBU-39, des bombes de fabrication américaine fraîchement livrées (à 1000 exemplaires) début décembre 2008, par les États-Unis à Israël. Les caractéristiques « miraculeuses » de cette bombe d’avant-garde ont largement été vantées dans la presse israélienne : elles sont censées pouvoir opérer des frappes encore plus « chirurgicales » que d’habitude, au beau milieu de la population Gazaouie. Si les Israéliens sont largement prolixes, pour une fois, sur leur arsenal, ils taisent pourtant l’essentiel de l’information, la seule qui soit à même d’expliquer les « performances » de ces nouveaux engins de terreur : le fait qu’ils doivent contenir de l’Uranium appauvri.

Plusieurs questions se posent : comment, dans les conditions aussi difficiles que celles où ils travaillent, le Dr Gilbert et ses collègues ont-ils pu déceler des « traces de radioactivité » ? Ont-ils prélevé les tissus ou les liquides organiques nécessaires ? Ont-ils eu le temps nécessaire pour réaliser des analyses complexes, qui d’ordinaire demandent plusieurs semaines à des laboratoires spécialisés ? Comment des médecins urgentistes ont-ils pu les réaliser ? Personne ne sait.

Alors, pour tenter de vérifier l’accusation du Dr Gilbert, une autre approche s’impose : étudier les armes dont les blessés de Gaza ont été les victimes. Mais pour admettre que les GBU-39 contiennent de l’Uranium Appauvri, pour pénétrer leur secret de fabrication (à chacun sa pénétration…), il faut passer outre la « classification » militaire et le « secret défense ». C’est ce que nous faisons, en raisonnant à partir d’indices épars afin de combler les lacunes des descriptifs techniques. Et comme la conclusion logique à laquelle conduisent toutes les présomptions se révèle positive, nous estimons devoir la rendre publique immédiatement, sans attendre le « nihil obstat » du « DOD » (Department of Defense) ou la confirmation écrite du Ministre de la Défense Israélien. Au risque de nous voir opposer un démenti cinglant et de subir la bronca de tout ce que le complexe militaro-industriel international peut compter comme partisans ou comme alliés, conscients ou inconscients.

Nous prenons ce risque, l’estimant préférable à celui de voir les Gazaouis – et la population de la région, Israéliens compris – subir ou faire subir sans le savoir un génocide « à retardement », dans le silence complice des chefs militaires, des dirigeants politiques et des savants inféodés au complexe militaro-industriel.

Le lendemain, 5 janvier, dans une autre interview publiée par Press TV, à la question : « Que pouvez-vous dire à propos de ce que vous avez trouvé concernant l’uranium ? », le Dr Gilbert répondra prudemment : « Sur nos découvertes concernant l’uranium, je ne peux pas vous en dire beaucoup, mais ce que je peux vous dire, c’est que la preuve est faite que les Israéliens utilisent un nouveau type d’armes avec un puissant explosif appelé « Dense Inert Metal Explosive » (DIME) composé d’un alliage au tungstène. » Il attire l’attention sur un autre aspect des armes utilisées et des terribles blessures qu’elles font. Ce que d’aucuns interprètent, à tort sans doute, comme un désaveu de ses propos précédents.

Dix jours après avoir publié en français et en anglais notre premier article d’alerte sur ce sujet, « A Gaza, le génocide à l’Uranium Appauvri a commencé », alors que celui-ci a été repris par de très nombreux sites francophones et anglophones (à défaut de l’être par la presse française…), nous attendons encore le démenti officiel des autorités. Et pour cause : ce que nous annoncions était vrai. Et nous constatons avec horreur que, malgré la résolution 1860 du Conseil de Sécurité de l’ONU exigeant le 9 janvier un cessez-le-feu immédiat, le massacre continue à Gaza. Le génocide aussi.

Uranium il y a. Génocide il y a. Pour permettre aux journalistes et aux intellectuels de s’en convaincre, à tout le moins de prendre la chose suffisamment au sérieux pour mener leur propre enquête, c’est-à-dire faire leur travail, nous allons exposer les pièces du dossier.

Puisse l’opinion publique européenne et internationale s’en saisir, prendre le relais, et forcer les hommes politiques à prendre leurs responsabilités et les décisions d’urgence qui s’imposent.

Nos sources

Nos premières sources sont du domaine public. Elles se trouvent sur Internet et sont accessibles à tout le monde. Il s’agit par exemple de sites spécialisés dans les questions de défense, comme GlobalSecurity.com, Defensetech.com, la Federation of American Scientistsmondialisation.ca, etc. Il s’agit aussi, tout simplement, des dépêches d’agence et des articles de presse.

Il est vrai que le décryptage des données publiques se trouve facilité par la familiarité avec les questions relatives à l’armement, à la technologie nucléaire et à l’Uranium Appauvri ; par l’expérience des pratiques de dissimulation du complexe militaro-industriel et des lobbies nucléaires ; par l’habitude de repérer la désinformation ou le mensonge pur et simple qui sont si souvent à l’œuvre dans les discours du pouvoir (quel que soit d’ailleurs ce pouvoir, et quelle que soit sa nationalité).

Nous sommes aussi en relation avec d’éminents spécialistes de l’UA. Pour le présent article, nous avons mis en commun nos connaissances et bénéficié plus particulièrement de l’aide précieuse de l’un des meilleurs spécialistes de la pollution à l’Uranium Appauvri. Qu’il en soit remercié. Nous l’appellerons Jim.

Le contexte

Parfaitement décrit par Jim :

« Les problèmes de l’uranium appauvri sont à la fois du ressort des scientifiques (filière de la recherche nucléaire) et des militaires.

« Les scientifiques sont des physiciens et des chimistes ayant acquis généralement une longue pratique professionnelle ainsi qu’une très forte notoriété. Pour une grande majorité des populations, ce sont des Hommes de Science, qui ont accédé à La Connaissance. De ce fait ils sont considérés comme des responsables qui ne peuvent pas mentir, d’autant plus qu’ils s’appuient sur des analyses a priori objectives et cautionnées par des experts rattachés à des agences internationales. Or que disent les scientifiques ? L’uranium appauvri n’est pas véritablement un danger ni pour l’environnement ni pour l’Homme, sauf à de très rares exceptions en quelques points de contamination. Pour l’ensemble (ou presque) de cette communauté scientifique, l’uranium appauvri est « 40% moins contaminant que l’uranium naturel ».

« Les militaires (utilisateurs mais aussi chercheurs du secteur de l’armement), appuient leurs connaissances sur les rapports de recherches des scientifiques (cités ci-dessus), reprenant à leur compte leurs affirmations. Mieux, lors des différentes phases de mise en œuvre de ces armements, aucune précaution spécifique n’est utilisée (ni masque de protection, ni combinaison spéciale, ni décontamination par douches …) encore moins durant les batailles qu’après. Les hommes, en effet, manipulent sans précaution toutes les charges (obus d’artillerie, accrochages de missiles aux ailes des avions, transbordement de pénétrateurs dans les soutes à munitions des chars, chargement des bandes de mitrailleuses à bord des avions …), comme s’ils manipulaient des charges classiques.

« Ces attitudes, cette gestuelle, relayées par les medias, ne pouvaient que renforcer le sentiment de sécurité des populations civiles et de leurs responsables vis-à-vis de l’opinion publique en général et des populations locales en particulier. Un sentiment d’autant plus profondément ancré dans l’esprit du grand public que les scientifiques tiennent un discours qui se veut rassurant quand ces problèmes sont abordés.

« Et puis, les médias eux-mêmes sont là pour en « remettre une couche ». Lorsqu’on voit les envoyés spéciaux devant un tas de décombres fumant à la suite d’un bombardement, sans protection, comment arriver à faire comprendre aux populations civiles les dangers qu’elles courent ? Des dangers qui sont invisibles, inodores, sans saveur… Sans compter que les résultats de ces dangers ne se voient pas toujours immédiatement et qu’ils ne présentent pas d’atteintes physiques directes… Les contaminations conséquences de l’uranium appauvri ne sont pas aussi spectaculaires que des bombes au napalm (la photographie d’une jeune adolescente Vietnamienne, marchant nue, avec la peau qui partait en lambeau à la suite d’un bombardement américain au napalm a été l’une des images choc qui ont réveillé les consciences mondiales et accéléré le processus de paix au Vietnam).

« Pour l’uranium appauvri, point de photo choc… D’autant plus que nous sommes là dans le concept de la « guerre propre », médiatisée et orchestrée d’une main de fer par les services des relations publiques des armées américaines… Aussi est-il facile d’imaginer les difficultés que peut éprouver un simple (citoyen) à venir contrecarrer et mettre en doute les paroles d’experts, de scientifiques ou d’officiers généraux, pour ne citer que ces premiers niveaux hiérarchiques. Que peut représenter le poids d’une parole isolée lorsque, officiellement, les dits experts affirment péremptoirement la quasi-innocuité de ces armements… ».

Les effets de l’UA

Pourtant, en août 1996, la sous-commission des Droits de l’Homme des Nations Unies classait les armes à uranium appauvri parmi les armes considérées comme produisant « des effets traumatiques excessifs », frappant « sans discrimination les populations civiles » et causant « des dommages graves et durables à l’environnement » selon la Convention sur Certaines Armes Classiques (CCAC), dite Convention sur les Armes Inhumaines, adoptée à Genève par les Nations Unies le 10 octobre 1980 et entrée en vigueur le 2 décembre 1983. Au même titre que les armes à fragmentation, incendiaires, aveuglantes, ou les mines anti-personnel…

Cependant, faute de « protocole spécifique additionnel » à la CCAC, la résolution N° 96-16 n’a eu aucun effet concret. De plus, ce type d’armement n’entre dans aucun protocole international de déclaration, de limitation ou d’interdiction des armes nucléaires stratégiques car, bien qu’il s’agisse d’uranium, le fait qu’il soit appauvri en U-235, le métal à la base des armes nucléaires, lui permet d’échapper aux contrôles. Ainsi, le seul effet concret de ce classement de 1996, c’est que l’uranium appauvri a disparu du vocabulaire militaire, des catalogues et des notices des fabricants – mais pas des armes fabriquées ni des armes en cours de développement.

L’uranium appauvri est, entre autres et en dépit du fait qu’il n’est jamais cité comme tel, l’une des principales causes du « syndrome de la guerre du Golfe », syndrome désormais officiellement reconnu, du moins aux Etats-Unis. Il a fait parmi les vétérans américains (sans parler des autres, notamment des français…) des milliers de morts post-conflit (au moins 18 000), et quelque 200 000 malades selon le Rapport officiel (minimaliste) du « Research Advisory Committee on Gulf War Veterans’ Illnesses » remis au Sénat des Etats-Unis et publié en novembre 2008. Plus d’un soldat sur quatre… et selon d’autres sources, un sur deux.

Il va sans dire que la population irakienne fait également les frais de l’UA. Ainsi, selon le Dr Jawad Al-Ali, du Centre Oncologique de Bassora, les cancers mortels dans la région de Bassora sont passés de quelque 25 en 1988 à plus de 600 en 1998. Les malformations de nouveaux-nés se sont multipliées et ont pris des formes monstrueuses.

Selon Dan Bishop, docteur en chimie et président de l’International Depleted Uranium Study Team (Colorado, USA), “les études de plusieurs vétérans de la guerre du Golfe ont montré une charge initiale du corps égale à 0,34 gramme d’Uranium appauvri, qui a été absorbé et reste en permanence dans les tissus des poumons. Ceci s’élève à 4,3 millions de particules d’un diamètre de 2,5 microns. L’activité alpha pour 0,34 gramme d’UA est de 5,2 Becquerel (5,2 désintégrations alpha par seconde, 160 millions de désintégrations alpha par an), aboutissant à une activité totale (alpha, beta et gamma) égale à 26 désintégrations par seconde, ou 800 millions d’événements radioactifs par an.” Ne pouvant pas être tous « réparés », les dommages causés aux cellules, les coupures chromosomiques, les altérations de l’ADN -tout cela dûment constaté en laboratoire- et leurs conséquences (cancers, leucémies, lymphomes, diabète, stérilité, malformations fœtales…) deviennent irréversibles.

Les enjeux

Reconnaître l’extraordinaire nocivité des armes à Uranium Appauvri aurait d’immenses conséquences – avant tout économiques et financières.

Cette reconnaissance impliquerait que les États responsables de leur emploi versent des indemnités compensatoires aux victimes de ces armes – si tant est que leurs effets puissent jamais être compensés- ou à leurs familles lorsque les victimes sont décédées.

Elle impliquerait de soigner les victimes encore en vie, tant civiles que militaires, ce qui coûterait fort cher ; il est donc préférable qu’elles meurent à petit feu, dans le déni des causes de leur malheur. Car comment prouver aux commissions de pension militaire, des mois ou des années après avoir été exposé à de l’uranium appauvri, que le cancer des reins ou des poumons qu’on développe ou la malformation congénitale de son enfant sont dus à cette exposition ? De nombreux phénomènes peuvent les expliquer. Seuls les militaires blessés (en général par un « tir ami »…) et ayant conservé dans leur corps des particules décelables d’Uranium appauvri ont quelque « chance » d’en être reconnus victimes.

Cette reconnaissance impliquerait que toutes les armes comportant de l’uranium appauvri -munitions de toutes sortes : balles, obus, bombes, missiles, mines, mais aussi chars blindés à l’UA, comme le char Leclerc des Français (et d’eux seuls : son prix prohibitif lui interdit l’exportation) ou le char Abrams des Américains, des Israéliens, etc.- soient retirées du service, donc remplacées (les armées ont horreur du vide), ce qui coûterait une fortune. De plus, l’uranium « réformé » devrait être rendu inoffensif, ce qui est impossible, ou stocké en lieu sûr et surveillé, ce qui coûterait encore plus cher.

Elle impliquerait aussi qu’on cesse de produire ces armes, ce qui mettrait au chômage nombre de « travailleurs de l’armement », accroîtrait donc la crise du capitalisme avancé. Il est vrai qu’on pourrait recycler lesdits travailleurs dans la production d’armes écologiques. Mais comme chacun sait, l’écologique coûte plus cher, pour un résultat moins destructeur, ce qui n’est justement pas le but recherché par les armes. De plus, il pourrait se trouver des écolos pour prétendre que le concept d’ « armes écologiques » est contradictoire en soi. Ce qui mettrait en péril le « Grenelle de l’Environnement » et autres oxymores du même genre.

Elle impliquerait que l’on procède à la réhabilitation des sites contaminés, ce qui coûterait encore une fortune. A titre d’exemple, les 88 bombes à sous munitions CBU-105 WCMD-SWF, pesant chacune 417 kg, qui ont été larguées par les bombardiers B-1B pendant la guerre d’Irak de 2003 ont dispersé leur uranium sur une surface cumulée de 44 km2. Les 818 CBU-103 WCMD (autres bombes à sous munitions, de 429 kg), l’ont dispersé sur une surface cumulée de 218 km2. Et ce n’est là qu’une toute petite partie de l’uranium appauvri déversé au total en Irak : au moins 350 tonnes en 1991, et certainement plus de 1200 tonnes depuis 2003.

Elle impliquerait que les responsables de ces crimes à l’Uranium appauvri soient traduits en justice.

Elle exigerait enfin que soit remis en cause l’ensemble de l’industrie nucléaire civile et militaire, grande pourvoyeuse d’Uranium appauvri dont on ne sait que faire et que l’on « recycle » dans le secteur militaire. C’est là le « cauchemar de Darwin » des nucléocrates du monde entier.

Dans ces conditions, on comprend que certains dirigeants préfèrent conduire insidieusement la population du globe à sa perte. Avez-vous un cancer ? Si ce n’est pas de votre faute (vous fumez trop, vous stressez trop, vous mangez mal, vous avalez trop de médicaments, vous avez une prédisposition génétique…), c’est la faute à pas de chance. Et puis, si vous êtes Gazaoui, vous ne l’avez pas volé ! Jamais vous n’auriez dû voter pour le Hamas. Ou vous auriez dû résister davantage lorsque, en juin 2007, le Hamas a éliminé par la violence ses concurrents du Fatah. (Et si vous êtes Israélien, vous n’auriez pas dû soutenir « Plomb durci »… On vous expliquera bientôt pourquoi.)

La GBU-39

Fabriquées par Boeing, les GBU-39 (Guided Bomb Unit-39) sont des bombes (sans réelle autonomie de vol, à la différence des missiles qui ont leur propre moyen de propulsion). La GBU-39, également désignée sous le nom de SDB1, est la première des SDB (Small Diameter Bomb), des bombes de petit diamètre conçues pour être bon marché, à dommages collatéraux réduits, mais à hautes possibilités de pénétration des aciers et des bétons spéciaux. Malgré ses dimensions modestes, c’est un authentique « bunker buster », un « casseur de bunker » (de bunker enterré), vendu comme tel à Israël.

On dispose dans le public de deux notices : l’une signée par les bureaux d’études du constructeur Boeing, l’autre accessible sur le site de GlobalSecurity, qui ne reprend que certaines données du constructeur. Ces notices se complètent, mais se contredisent sur un point : le poids total de la bombe, qui serait de 250 livres britanniques (113 kg) selon GlobalSecurity (GS), mais qui est de 285 livres (130 kg) selon Boeing. On préférera la version constructeur (GS a sans doute retenu que la SDB1 était « de la classe » des bombes de 250 livres). Boeing indique le poids de la « tête explosive » (« Warhead ») : 206 livres (93 kg), et précise qu’elle est « pénétrante, à souffle et à fragmentation » (« penetrating blast fragmentation »). GS ne donne pas ces précisions mais en donne d’autres : la tête aurait une « enveloppe pénétrante en acier » (« steel case for penetration ») et elle comprendrait 50 livres d’explosif de grande puissance (« 50 lbs of high explosive »).

Cet explosif n’est autre que le DIME (Dense Inert Metal Explosive), un explosif connu depuis plusieurs années, mais qui entre véritablement et massivement en action avec cette offensive sur Gaza (même s’il semblerait que des GBU aient déjà été expérimentées… sur Gaza et peut-être au Liban). Le Dr Mads Gilbert, entre autres, a décrit ses effets horribles sur les corps des victimes (notamment dans une interview que vient de publier Le Monde ). Outre ses effets immédiats, cet explosif est jugé hautement cancérigène, de sorte que les victimes qui survivent à l’explosion ont de bonnes « chances » de finir avec un cancer. De telles caractéristiques devraient entraîner son interdiction pure et simple par la CACC.

La GBU-39 ressemble à un grand crayon. Elle mesure selon Boeing 70,8 pouces (1,80 mètre) de long, pour 7,5 pouces (19 centimètres) de diamètre seulement. Elle a un système avancé de guidage laser et de positionnement par GPS, capable de résister aux brouillages. Elle est « intelligente » : une fois larguée par l’avion porteur, elle se cale sur la cible qui lui a été désignée et corrige sa trajectoire, un peu comme un planeur, grâce à son empennage et à des ailes qui se déploient sitôt après le lancement.

Les GBU-39 appartiennent aux nouvelles générations d’armements qui utilisent des aciers « très spéciaux » mais dont les usineurs et les autorités taisent la composition. Or, pour obtenir à des prix de plus en plus serrés pour des performances de plus en plus importantes, il est indéniable que l’Uranium appauvri a les meilleurs atouts. En effet, la capacité de pénétration d’un projectile dans une cible dépend de la conjonction de quatre facteurs : elle est directement proportionnelle à sa masse (son poids), à sa vitesse, à sa dureté – et inversement proportionnelle à la surface de sa section (l’aiguille pénètre plus facilement dans un tissu que le dé à coudre…). On le conçoit sans peine : un lourd javelot à pointe dure et mince, lancé à pleine vitesse, a plus de chance de pénétrer en terre qu’une balle de ping pong tombant par terre. L’uranium appauvri remplit tous ces critères : il est lourd, très dur -contrairement au plomb-, et sa densité permet d’obtenir une masse maximale dans un minimum de volume, donc aussi une surface de choc réduite au minimum.

La capacité de pénétration attribuée par Boeing à la GBU est « supérieure à trois pieds [près d’un mètre] de béton armé renforcé » (« >3 feet of steel reinforced concrete ») . GS laisse le choix entre deux citations : « more than three feet of steel-reinforced concrete » (la même chose, donc) et « six feet of reinforced concrete » (six pieds, ou deux mètres, de béton renforcé).

Contrairement aux apparences, ces deux citations qui font passer la capacité de pénétration du simple ou double, ne sont pas forcément contradictoires. Elles pourraient correspondre à deux types de béton : les bétons à Ultra Hautes, et à Très Hautes Performances.

En France, les BFUP (Bétons Fibrés à Ultra-hautes Performances), ainsi nommés par l’AFGC (Association Française du Génie Civil), ces nouveaux bétons sont apparus dans les années 1990, sous l’impulsion conjuguée d’Électricité de France et des entreprises Bouygues et Eiffage, sous-missionnaires des travaux de réfection des tours de refroidissement des centrales nucléaires de CATTENOM et de CIVAUX. Issus des recherches scientifiques, ces bétons ont comme particularité d’avoir de très hautes résistances (8 à 10 fois celles du béton classique), de ne pas avoir besoin d’armatures passives, sources de corrosion, d’être étanches à l’eau, et d’être d’une durabilité exceptionnelle. Il existe aujourd’hui une gamme étendue de formules, développées et brevetées par les industriels de la construction. Les Bétons à Très Hautes Performances (BTHP) et les Bétons à Ultra Hautes Performances (BFUP) résultent d’une synthèse des progrès réalisés ces trente dernières années par l’optimisation du squelette granulaire, l’apport d’adjuvants et l’utilisation de renforts de fibres. Concernant la résistance à la compression et selon la définition donnée dans les recommandations de l’AFGC, les BFUP dépassent 150 MPa (Mégapascal, une unité de résistance). Par définition, les performances des BTHP se situent entre celles des Bétons à Hautes Performances (BHP) et celles des BFUP. Les résistances mécaniques des BTHP sont donc comprises entre 100 et 150 Mpa.

Voici comment IsraelValley, le site officiel de la Chambre de Commerce France/Israël, se référant à une revue de presse de l’Ambassade d’Israël en France, annonçait l’achat des GBU-39 dès le 16 septembre 2008 – (http://www.israelvalley.com/news/2008/09/16/19550/israel-defense-1000-bombes-penetrantes-de-type-gbu-39-de-boeing-vont-renforcer-de-facon-considerable-les-capacites-de-larmee-de-lair-israelienne) : 

« Le Ministre américain de la Défense a approuvé la vente à Israël de 1000 bombes pénétrantes de type GBU-39, fabriquées par la société Boeing et considérées comme les plus modernes au monde, rapporte le Maariv. Ces bombes sont capables de pénétrer une couche de béton armé de 90 centimètres d’épaisseur de manière très précise (un périmètre de 3 mètres). Le journal note toutefois qu’avant d’être entérinée, cette vente doit encore être approuvée par le Congrès Américain. Selon une source militaire israélienne citée par le journal, la combinaison de ces bombes avec les futurs avions de chasse de Tsahal, les F-35, devrait renforcer de façon considérable les capacités de l’armée de l’air israélienne. » Les « 90 centimètres de béton armé » que les GBU-39 sont capables de transpercer représenteraient en fait au moins 4 ou 5 mètres de béton du mur de l’Atlantique.

A la lecture de toutes leurs caractéristiques techniques, il est clair que ces armes sont à base d’UAm (Uranium Appauvri métal), ou plus brièvement, d’UA. De l’acier, même de qualité exceptionnelle, ne pourrait faire l’affaire. Le mot« steel » (acier), absent de la fiche technique de Boeing et ajouté par GS pour décrire l’enveloppe de la tête explosive (« steel case for penetration ») est donc impropre -à moins de désigner un alliage métallique non précisé (qui se diraitalloy). Il sert à combler une lacune manifeste et certainement délibérée dans la notice du constructeur.

Il est vrai qu’en dehors de l’acier, l’UAm pourrait avoir un concurrent sérieux : le tungstène. Mais il a sur lui un double avantage. D’une part, il est beaucoup moins cher et on ne sait pas quoi en faire (50 000 tonnes en sont produits annuellement dans le monde, comme résidu de l’industrie nucléaire civile et militaire), alors que le tungstène reste est un métal précieux. D’autre part et surtout, contrairement au tungstène, il est pyrophore. C’est à dire qu’il a la propriété de s’enflammer. Ainsi, non seulement un corps de bombe usiné en UA va-t-il voler en tout petits éclats sous l’effet de l’explosif, mais en plus il va brûler en carbonisant l’intérieur de la cible atteinte. La caractéristique pyrophorique permet au « pénétrateur à l’UA » de s’enflammer par simple frottement de ses parois au passage du « trou de perforation » qu’il réalise, avant que les systèmes de mise à feu de l’explosif ne soient activés. Ainsi, le premier effet de ces armements est-il de déclencher « un feu d’enfer », à près de 1200°C. Les occupants d’un char transpercé par un obus à UA ne meurent pas déchiquetés, mais carbonisés. Les expertises (Kosovo, Afghanistan, Guerre d’Irak…), sans oublier les photos et vidéos publicitaires des GBU, confirment cette donnée.

En résumé, des bombes à qui l’on demande :
-  une ultra haute capacité de pénétration (bétons très haute performance, aciers spéciaux) ;
-  un poids très important proportionnellement à leur volume (donc sous forme compacte) ;
-  un impact local resserré (pour amuser la galerie en parlant de « frappe chirurgicale », de « guerre propre », de « bombes à effets collatéraux réduits) ;
-  un effet incendiaire ;
-  un prix compétitif (« low cost ») ont toutes les chances d’être à l’UAm, dans des proportions situées entre 75% et 85%, le reste pouvant être du tungstène (aussi présent dans l’explosif DIME), du titane, du molybdène… des métaux spéciaux et précieux.

Nous sommes aujourd’hui en mesure d’affirmer que :
-   les 1000 bombes livrées début décembre 2008 par les Etats-Unis à Israël sont des bombes GBU-39B ;
-   elles sont de la classe des bombes de 250 livres britanniques (113 kg) mais pèsent en fait chacune 130 Kg (285 lb)
-   leur partie explosive (« warhead ») pèse 93 kg (206 lb) ;
-   le reste, soit 37 kg, correspond à la coque extérieure en carbone, au système de navigation inertiel comprenant l’empennage, les deux ailes, le système électronique, le GPS, les capteurs, une batterie, des servomoteurs électriques…
-   la partie explosive (« warhead ») se compose de deux éléments : l’explosif et le corps de bombe ;
-   l’explosif est du DIME (Dense Inert Metal Explosive) et pèse, jusqu’à preuve du contraire, 55,8 kg (60 %) ;
-   le corps de bombe est en métal et pèse 37,2 kg (40 %) ;
-   ce métal est constitué d’un alliage Ti-UA, 20/80, soit 20% de titane pour 80% d’Uranium ;
-   l’uranium appauvri incorporé dans la bombe pèse 29,7 kg.

Au total, il y a donc près de 30 kg d’uranium par bombe GBU-39B.

Autres armes à uranium mises en œuvre à Gaza

S’il n’y a pas de raison que la « petite dernière » ne soit pas dotée d’un « pénétrateur » à l’UA comme ses grandes sœurs de génération précédente, il n’y en a pas non plus pour que les dirigeants et les chefs militaires israéliens se soient interdit l’emploi d’autres armes radioactives, par exemple de munitions d’artillerie, de chars, de mitrailleuses, renforcées à l’UA, et à plus forte raison l’emploi de « bunker busters » plus puissants, comme les GBU-28, d’un poids global supérieur à 2 tonnes. Même si officiellement Israël n’en est pas doté, on imagine sans peine qu’elles aient pu être utilisées contre les tunnels de la ligne « Philadelphie », entre Gaza et l’Egypte. En tout cas, dès le 1er janvier, des sources parlaient « de dizaines de couloirs souterrains détruits par les GBU-28 de 5000 livres »

Comme nous venons de l’expliciter, toutes ces bombes contiennent de l’uranium. Lors de l’explosion, de l’ignition, elles répandent autours d’elles un nuage de fumées composé de milliards de très fines particules radioactives qui s’oxydent au contact de l’air et vont, pour partie, se (re) déposer sur place après avoir contaminé les gravats et la terre arrachés lors de l’explosion, et pour partie, se mélanger aux poussières que les vents transportent et se mêler à l’atmosphère que nous respirons.

Les milliards de particules issues des « bunker buster bombs » transportent une radioactivité multi-millénaire. Une partie de ces particules fines s’élève dans les airs et finira dans les poumons de toutes les populations environnantes d’abord, et du monde ensuite. En bombardant la Bande de Gaza avec ces engins à l’uranium, l’Etat d’Israël contamine inéluctablement ses propres cultures vivrières, ses propres exportations, ses propres soldats et sa propre population.

Les engins atomiques, quels qu’il soient, ont des effets directs et « collatéraux » plus ou moins « limités » selon la puissance de l’explosion, mais ils ont aussi et toujours des effets collatéraux « contaminants », illimités dans l’espace et dans le temps.

Conclusion

Aujourd’hui, la charge de la preuve n’appartient plus aux simples citoyens ou aux observateurs civils. C’est aux armées israéliennes, américaines, françaises, russes et autres de démontrer qu’aucune des armes qu’elles emploient n’est radioactive. Car ce sont, répétons-le, des armes triplement criminelles : en tant qu’armes de guerre ; en tant qu’armes génocidaires ; en tant qu’armes écocidaires.

Et c’est aux journalistes, aux scientifiques, aux institutions internationales d’enquêter sur place pour faire la lumière. En fait, on devra chercher à Gaza, une fois revenue « la paix », non seulement de l’U238 (qui compose à 98 % l’Uranium appauvri) mais encore plusieurs autres actinides (y compris du plutonium) présents dans les déchets de combustion, car il apparaît que l’uranium appauvri dont se sert l’armée américaine pour fabriquer ses armes à UA n’est pas de l’UA issu directement du processus d’enrichissement. Alors, si nos hypothèses se confirment, l’opération « Plomb durci » se révélera pour ce qu’elle est : une opération employant des armes radioactives – des armes génocidaires.

Pour qui ne se pose pas les bonnes questions, le nom même de l’opération représente une énigme. Pourquoi donc « Plomb durci » ? Etrange, non ? Pourquoi pas « Stop Hamas », « Gaza Freedom » ou « Peace for Ever » ? Et qu’est-ce que pourrait bien être le « Plomb durci » ?

La bonne question est : Qu’est-ce qui peut être aussi lourd que du plomb, voire davantage, mais bien plus dur ?

Réponse : De l’uranium.

Comme pour la « lettre volée » d’Edgar Poe, invisible car posée sur la cheminée sous les yeux mêmes des enquêteurs, il arrive que la signature du crime soit donnée en même temps que le crime.

Il arrive que les stratèges s’amusent beaucoup. Leur cynisme est sans borne.

Aux dernières nouvelles, ce 13 janvier 2009, selon Serge Dumont, envoyé du Temps à Tel-Aviv, « l’armée israélienne affirme avoir détruit 225 souterrains. Il en existerait plus de 1000 » sur le « corridor de Philadelphie ». Les 1000 GBU-39B leur étaient-elles donc destinées ? Dans ce cas, à raison d’au moins une bombe par souterrain, 225 bombes GBU-39 auraient déjà été larguées, libérant à elles seules 6,7 tonnes d’uranium – près de 30 kg par bombe. On ignore combien de GBU-39B sont tombées sur la ville de Gaza et sur le reste du territoire, mais quand le stock aura été épuisé, il y aura 30 tonnes d’uranium appauvri dans la nature de Gaza et de ses environs. On ignore combien d’autres « bunker busters » et combien d’autres types de munitions à uranium auront été utilisées. On l’a vu un tiers de gramme d’UA inhalé peut rendre gravement malade un militaire américain et le faire mourir. Il n’en faut pas davantage pour tuer à petit feu un homme, une femme ou un enfant, à Gaza, à Sderot ou ailleurs.

Le 14 janvier 2009

-  ACDN (Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire)

Jean-Marie MATAGNE, président

-  A.I.P.R.I. (Association Internationale pour la Protection contre les Radiations Ionisantes)

Paolo SCAMPA, président


« Génocide à l’Uranium Appauvri à Gaza : le dossier » ⓒACDN, 14 janvier 2009. Reproduction partielle ou complète de cet article autorisée sous réserve de renvoyer à la source : www.acdn.net, d’activer les liens.


Signer la pétition pour l’abandon et l’interdiction universelle des armes à UA.


mas10114-118x150 ACDN dans REFLEXIONS PERSONNELLES Explosion sur la ville de Gaza le matin du 14 janvier 2009

Cette explosion atteste l’usage certain de bombes « bunker busters » à l’uranium appauvri en centre ville. Le panache de fumées et surtout la boule de feu indiquent des chaleurs « torrides » qu’aucune bombe ni au phosphore ni « classique » ne peut atteindre. La couleur blanche dans cette « boule de feu » semble indiquer une température supérieure à 1000°C, qui ne peut être obtenue que par l’apport de l’UA… Le panache de fumées noires est le résultat d’une « surcombustion » due à la carbonisation des éléments arrachés lors de l’explosion. Un panache qui monte à plusieurs dizaines de mètres d’altitudes au-dessus des maisons… Gare aux retombées. (Commentaire d’un expert)

 

RAPPORT Sur l’utilisation d’armes radioactives dans la Bande de Gaza pendant l’opération « Plomb durci » (27 décembre 2008 – 18 janvier 2009)
Mise en ligne le : 4 juillet 2009

Il est des vérités qui sont de longues patiences.

SOMMAIRE
-  Avertissement
-  1. Alerte dans la presse
-  2. La GBU-39 : première approche
-  3. Suspicion d’uranium
-  4. L’alerte sur le terrain
-  5. Le dilemme
-  6. La leçon irakienne : l’attaque de « Forward Base Falcon »
-  7. Retour à Gaza
-  8. Le contexte global
-  9. Les effets de l’UA
-  10. Historique de la GBU-39
-  11. Un brevet ambigu
-  12. Gaza, terrain d’essai
-  13. « Le génocide de Gaza a commencé »
-  14. Lettre à M. Ban Ki-moon : les Nations Unies doivent enquêter
-  15. L’art de l’esquive
-  16. La GBU-39B : portrait au 20 mai 2009
-  17. Combien d’uranium, et où ?
-  18. Autres armes mises en œuvre à Gaza
-  19. Les enjeux
-  20. La charge de la preuve
-  21. Dernière minute : la preuve est là
-  Conclusion : un seul camp, celui de l’humanité

-  ANNEXES

Nota : Pour des raisons techniques, il ne nous a pas été possible d’intégrer au texte publié ici les illustrations, notes de références et documents annexes faisant partie du rapport tel qu’il a été remis aux instances qualifiées.


Avertissement

Le présent rapport tend à faire la synthèse des articles publiés sur le site d’ACDN, www.acdn.net, en français et en anglais, entre le 4 janvier et le 12 février 2009, en y apportant les correctifs et les ajouts rendus possibles par les informations obtenues à mesure que notre enquête progressait, chaque semaine ou presque apportant son lot de précisions, de rectifications, de doutes, de confirmations, de surprises et de révélations, jusqu’au 20 mai 2009. Il n’a rien de définitif, son sujet demeurant largement couvert par le secret industriel et le “secret défense”, avec un enjeu politique, économique et militaire considérable.

Il repose pour l’essentiel sur l’analyse et le recoupement d’informations et de documents accessibles au public dans la presse écrite ou sur Internet. Mais il a également bénéficié d’informations de sources privées ayant demandé à ne pas être citées. L’une d’entre elles accepte aujourd’hui d’être nommée : il s’agit de Jean-François Fechino, consultant en pollutions diffuses et expert auprès du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), auteur d’un rapport d’une centaine de pages sur les effets de l’emploi d’armements contenant de l’Uranium Appauvri en Irak, et d’un rapport préliminaire sur les armements mis en œuvre dans la bande de Gaza, rapport remis le 7 mai 2009 à la Commission d’Enquête du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU sur les faits relatifs à Gaza (« Commission Goldstone »). Avec lui et quelques autres, nous avons cherché à dégager ensemble la vérité en confrontant nos points de vue – ce qui n’exclut pas, bien entendu, les risques d’erreur ou d’“intoxication”. Qu’il soit particulièrement remercié pour les informations qu’il m’a communiquées, sans délai ni restrictions autres que celles relatives à la protection de ses sources.

Bien des personnes ont droit à notre reconnaissance. J’aimerais citer en particulier Paolo Scampa, président de l’A.I.P.R.I., Alain Acariès, secrétaire d’Avigolfe, Noha Rashmawi, de la Délégation Palestinienne à Paris, Haytham Manna et Violette Daguerre, de la Commission Arabe des Droits Humains, Me Gilles Devers, initiateur de la plainte collective pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité déposée auprès de la Cour Pénale Internationale, Gideon Spiro et Yehuda Atai pour leurs positions courageuses en Israël, Peter Low, Francine Fèvre et Dan McConaughley pour leurs traductions, le Dr Rosalie Bertell pour ses encouragements au moment le plus dur, mes amis d’ACDN, notamment Yves Laigle, et mes proches, pour leur patience et leur constant soutien.

Les enquêtes en cours ou à venir, diligentées par l’ONU, la C.P.I. ou d’autres organismes, lèveront peut-être d’autres coins du voile et permettront peut-être
-   d’éclairer la justice sur ce qui s’est réellement passé à Gaza,
-   de prendre les mesures concrètes pour neutraliser à Gaza, en Irak et ailleurs, les effets maléfiques de toutes les armes radioactives,
-   d’en prononcer l’interdiction universelle et définitive, y compris celle des armes nucléaires.

Puisse ce rapport y contribuer.

Saintes, 4 janvier-4 juin 2009

Jean-Marie MATAGNE, Docteur en philosophie

Président de l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN)


1. Alerte dans la presse

Dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29 décembre 2008, à 1h 18 du matin, le Jerusalem Post publie sur son site www.israel.jpost.com un article en anglais qui sera réactualisé à 9h 15. Il est intitulé : « L’Armée de l’Air Israélienne utilise une nouvelle bombe intelligente fournie par les Etats-Unis ».

Son auteur, Yaakov Katz, écrit :

« L’Armée de l’Air Israélienne (IAF) a utilisé un nouveau missile brise-bunker (bunker-buster) récemment reçu des Etats-Unis, dans des frappes contre le Hamas, selon les informations recueillies dimanche par leJerusalem post.

« Le missile, appelé GBU-39, a été développé ces dernières années par les Etats-Unis en tant que bombe de petit diamètre à bas coût, de haute précision et produisant de faibles dommages collatéraux.

« Israël a reçu en septembre l’autorisation du Congrès [américain] d’en acheter 1000 exemplaires et des responsables de la Défense ont déclaré ce dimanche que la première cargaison, arrivée au début du mois, a été employée avec succès pour pénétrer les sites souterrains de lancement de Kassam dans la Bande de Gaza, pendant le lourd bombardement aérien auquel les infrastructures du Hamas ont été soumises samedi. Elle a également été utilisée dimanche dans le bombardement des tunnels de Rafah.

« La GBU-39, guidée par GPS, est considérée comme l’une des bombes les plus précises au monde. Cette bombe de 113 kg a les mêmes capacités de pénétration qu’une bombe ordinaire de 900 kg, bien qu’elle n’emporte que 22,7 kg d’explosif. Avec seulement 1,75 m de longueur, sa petite taille augmente le nombre de bombes qu’un avion peut emporter et le nombre de cibles qu’il peut attaquer en une seule sortie. »

« Les essais effectués aux Etats-Unis ont prouvé que la bombe est capable de transpercer au moins 90cm de béton armé. La GBU-39 peut être utilisée par tout type de temps et a une portée de plus de 110 km, grâce à ses ailes déployables. »

C’est ainsi que, dès le début de l’offensive israélienne contre Gaza baptisée « Plomb durci » (« Cast Lead »), la GBU-39 faisait son entrée sur le terrain et dans la presse.

Abstraction faite du terme de « missile » employé improprement, le rapide portrait du Jerusalem Post dégage ses traits les plus flagrants, sauf un, bien sûr, dont il sera bientôt question.

L’étude comparative des articles parus dans la presse spécialisée sur cet engin en gestation depuis plusieurs années, et des fiches techniques -parfois contradictoires- disponibles sur Internet, nous permet d’en préciser le portrait et l’histoire, tout en laissant subsister des zones d’ombre que nous nous appliquerons à réduire dans les jours et les semaines qui suivent.

Ce travail d’analyse nous conduit rapidement à conclure que la GBU-39 doit contenir de l’Uranium Appauvri, métal radioactif dont on connaît les effets destructeurs sur le génome humain ou animal, comme l’attestent ses très nombreuses victimes depuis qu’il a été utilisé pour la première fois en Irak pendant la « guerre du Golfe » de 1991.

2. La GBU-39 : première approche

Fabriquée par Boeing, la GBU-39 (Guided Bomb Unit-39) dite encore GBU-39B (il y a eu un premier prototype baptisé 39A) est une bombe, c’est-à-dire un engin tombant du ciel, sans réelle autonomie de vol, à la différence d’un missile qui a son propre moyen de propulsion.

La GBU-39, également désignée sous le nom de SDB1, est la première des SDB (Small Diameter Bomb) : des bombes de petit diamètre conçues pour être bon marché, avoir des « dommages collatéraux » réduits, mais aussi de hautes capacités de pénétration des aciers ou des bétons spéciaux. Malgré ses dimensions modestes, c’est un authentique « bunker buster », un « casseur de bunker » ou « brise-bunker », et c’est comme tel qu’elle a été livrée à Israël.

Le public dispose sur Internet de deux notices succinctes et de plusieurs articles qui s’en inspirent : l’une signée du constructeur, Boeing, l’autre accessible sur le site de GlobalSecurity, qui reprend certaines données du constructeur. Ces notices se complètent, mais se contredisent sur un point : le poids total de la bombe, qui serait de 250 livres britanniques (113 kg) selon GlobalSecurity (GS), mais de 285 livres (130 kg) selon Boeing. Il faut retenir la version du constructeur (GS a seulement retenu que la SDB1 était « de la classe » des bombes de 250 livres). Boeing indique en outre le poids du« corps de bombe » (« Warhead ») : 206 livres (93 kg), sans toutefois en indiquer la longueur, et précise qu’elle est « pénétrante, à souffle et à fragmentation » (« penetrating blast fragmentation »). GS ne donne pas ces précisions mais en donne d’autres : la tête aurait une « enveloppe pénétrante en acier » (« steel case for penetration ») et elle comprendrait 50 livres d’explosif de grande puissance (« 50 lbs of high explosive »).

La GBU-39 ressemble à un grand crayon. Elle mesure selon Boeing 70,8 pouces (1,80 mètre) de long pour 7,5 pouces (19 centimètres) de diamètre seulement. Elle a un système avancé de guidage et de positionnement par GPS, capable de résister aux brouillages. Elle est « intelligente » : une fois larguée par l’avion porteur, elle se cale sur la cible qui lui a été désignée et corrige sa trajectoire, un peu comme un planeur, grâce à son empennage et à des ailes qui se déploient au bout de quelques secondes après une rotation sur elle-même de 180°.

Les GBU-39 appartiennent aux nouvelles générations d’armements qui utilisent des aciers « très spéciaux » mais dont les usineurs et les autorités taisent la composition. Or, pour obtenir à des prix de plus en plus serrés des performances de plus en plus élevées, il est indéniable que l’Uranium appauvri a les meilleurs atouts.

En effet, la capacité de pénétration d’un projectile dans une cible dépend de la conjonction de quatre facteurs : elle est directement proportionnelle à sa masse (donc à son poids), à sa vitesse et à sa dureté – et inversement proportionnelle à la surface de sa section (l’aiguille pénètre plus facilement dans un tissu que le dé à coudre…). On le conçoit sans peine : un lourd javelot à pointe dure et mince, lancé à pleine vitesse, a nettement plus de chance de pénétrer dans le sol qu’une balle de ping-pong tombant par terre. L’uranium appauvri remplit tous ces critères : il est très lourd, très dur -contrairement au plomb-, et sa densité permet d’obtenir une masse maximale dans un minimum de volume, donc aussi une surface de choc réduite au minimum.

La capacité de pénétration attribuée par Boeing à la GBU est « supérieure à trois pieds [90 cm] de béton armé renforcé » (« >3 feet of steel reinforced concrete »). GS laisse le choix entre deux citations : « more than three feet of steel-reinforced concrete » (la même chose, donc) et «  six feet of reinforced concrete » (six pieds, soit près deux mètres, de béton renforcé).

Contrairement aux apparences, ces deux citations qui font passer la capacité de pénétration du simple ou double, ne sont pas forcément contradictoires. Elles pourraient correspondre, comme nous l’explique Jean-François Fechino, à deux types de béton : les bétons à Ultra Hautes Performances, et ceux à Très Hautes Performances.

En France, les BFUP (Bétons Fibrés à Ultra-hautes Performances), ainsi nommés par l’AFGC (Association Française du Génie Civil), ces nouveaux bétons sont apparus dans les années 1990, sous l’impulsion conjuguée d’Électricité de France et des entreprises Bouygues et Eiffage, sous-missionnaires des travaux de réfection des tours de refroidissement des centrales nucléaires de Cattenom et de Civaux. Issus des recherches scientifiques, ces bétons ont comme particularité d’avoir de très hautes résistances (8 à 10 fois celles du béton classique), de ne pas avoir besoin d’armatures passives, sources de corrosion, d’être étanches à l’eau, et d’être d’une durabilité exceptionnelle. Il existe aujourd’hui une gamme étendue de formules, développées et brevetées par les industriels de la construction. Les Bétons à Très Hautes Performances (BTHP) et les Bétons Fibrés à Ultra-hautes Performances (BFUP) résultent d’une synthèse des progrès réalisés ces trente dernières années par l’optimisation du squelette granulaire, l’apport d’adjuvants et l’utilisation de renforts de fibres. Concernant la résistance à la compression et selon la définition donnée dans les recommandations de l’AFGC, les BFUP dépassent 150 MPa (Mégapascal, une unité de résistance). Par définition, les performances des BTHP se situent entre celles des Bétons à Hautes Performances (BHP) et celles des BFUP. Les résistances mécaniques des BTHP sont donc comprises entre 100 et 150 Mpa.

Voici comment IsraelValley, le site officiel de la Chambre de Commerce France/Israël, se référant à une revue de presse de l’Ambassade d’Israël en France, annonçait l’achat des GBU-39 le 16 septembre 2008 : « Le ministre américain de la Défense a approuvé la vente à Israël de 1000 bombes pénétrantes de type GBU-39, fabriquées par la société Boeing et considérées comme les plus modernes au monde, rapporte le Maariv. Ces bombes sont capables de pénétrer une couche de béton armé de 90 centimètres d’épaisseur de manière très précise (un périmètre de 3 mètres). Le journal note toutefois qu’avant d’être entérinée, cette vente doit encore être approuvée par le Congrès américain. Selon une source militaire israélienne citée par le journal, la combinaison de ces bombes avec les futurs avions de chasse de Tsahal, les F-35, devrait renforcer de façon considérable les capacités de l’armée de l’air israélienne. »

Selon Jean-François Fechino, les « 90 centimètres de béton armé », c’est-à-dire les « 3 pieds de béton armé renforcé » que les GBU-39 sont capables au minimum de transpercer selon Boeing représenteraient en fait au moins 4 ou 5 mètres de béton du mur de l’Atlantique.

3. Suspicion d’uranium

D’après leurs caractéristiques techniques, il est clair pour nous que ces armes sont à base d’Uranium Appauvri métal (UAm, ou plus brièvement UA). De l’acier, même de qualité exceptionnelle, ne pourrait faire l’affaire pour une bombe d’un poids aussi réduit et d’une longueur de corps largement inférieure à 2 mètres, à la différence des GBU-28, par exemple, qui tirent leur capacité de pénétration d’un corps de bombe en acier spécial, à la fois longiligne (les premières GBU-28 ont été fabriquées en toute hâte, pendant la guerre du Golfe, à partir de fûts de canon d’artillerie…), très lourd (4000 livres soit près de deux tonnes) et très long (plus de 5 mètres, rien que pour le corps de bombe).

Le mot « steel » (acier), absent de la fiche technique de Boeing et ajouté par GlobalSecurity pour décrire l’enveloppe pénétrante de la tête explosive(« steel case for penetration ») est donc impropre -à moins de désigner un alliage métallique non précisé (qui se dirait alloy). Il sert à combler une lacune manifeste et certainement délibérée dans la notice du constructeur.

Une bombe à qui l’on demande :
-   un impact local précis et resserré (pour pouvoir parler de « frappe chirurgicale ») ;
-   un effet collatéral restreint (pour pouvoir parler de « guerre propre ») ; mais aussi
-   une très haute capacité de pénétration (égale à celle d’un « bunker buster » 8 à 16 fois plus lourd qu’elle) lui permettant d’atteindre le cœur d’une cible fortifiée ou profondément enterrée ;
-   un poids réduit, mais très important par rapport à son volume, donc une extrême compacité ;
-   un coût bas (« low cost »)
-   la capacité d’être produite en grande série, donc de faire appel à un matériau abondant

a toutes les chances d’être à l’UAm. Dans des proportions situées entre 75% et 85% selon Jean-François Fechino, le reste pouvant être du tungstène, du titane, du molybdène… des métaux spéciaux et précieux.

Il est vrai qu’en dehors de l’acier, l’UAm pourrait avoir un concurrent sérieux : le tungstène. Mais il a sur lui un double avantage. D’une part, il est beaucoup moins cher et on ne sait pas quoi en faire (50 000 tonnes en sont produits annuellement dans le monde, comme résidu de l’industrie nucléaire civile et militaire), alors que le tungstène reste un métal précieux, sur un marché dominé par le tungstène chinois. D’autre part et surtout, contrairement au tungstène, il est pyrophorique : il a la propriété de s’enflammer par frottement contre un corps dur comme l’acier ou le béton. Ainsi, non seulement un corps de bombe usiné en UA va-t-il voler en tout petits éclats sous l’effet de l’explosif, mais en plus il va brûler en carbonisant l’intérieur de la cible atteinte. L’UA n’explose pas lui-même, mais il brûle en déclenchant « un feu d’enfer » à près de 1200°C. Ainsi, les occupants d’un char transpercé par la flèche d’un obus-flèche à UA ne meurent pas déchiquetés – pour autant que l’incendie ne provoque pas l’explosion des munitions présentes à bord du char – mais carbonisés. Ce qu’il reste du char est hautement radioactif. Les G.I.s qui, en 1991, s’approcheront de carcasses de tanks irakiens ainsi contaminés s’en apercevront une fois revenus chez eux, souvent des années plus tard.

Attentifs à tout ce qui touche au nucléaire, aux armements radioactifs, à l’Uranium Appauvri, aux armes de destruction massive en général, nous mesurons aussitôt l’ampleur du drame invisible et silencieux qui, au-delà du fracas des bombes, au-delà même des victimes immédiates et des destructions manifestes, risque de se mettre en place dans la bande de Gaza pour se jouer à moyen et à long terme, si l’offensive israélienne se prolonge et continue d’utiliser des armes radioactives de ce type.

4. L’alerte sur le terrain

Dimanche 4 janvier 2009, 13h 16 GMT – L’agence de presse iranienne Press TV, l’une des très rares agences à être présentes à Gaza, diffuse une dépêche en anglais intitulée : « De l’uranium appauvri trouvé dans des victimes à Gaza »

On peut y lire que « des médecins norvégiens ont déclaré au correspondant de Press TV, Akram al-Sattari, qu’ils avaient trouvé des traces d’Uranium Appauvri dans le corps de certains habitants blessés depuis le début de l’offensive lancée par Israël le 27 décembre sur la bande de Gaza. Ce témoignage vient après que les tanks et les troupes israéliens aient franchi la frontière dans la nuit de samedi à dimanche et lancé une offensive terrestre, après huit jours de bombardements intensifs par l’aviation et la marine israélienne. »

La dépêche ajoute que « le ministre de la défense d’Israël, Ehoud Barak, a averti ce dimanche que l’offensive serait « pleine de surprises ». Suggère-t-elle ainsi que l’usage d’armes à l’Uranium Appauvri pourrait être l’une de ces surprises ?

En fait, la déclaration des médecins norvégiens citée par Press TV va dans le même sens que l’interview télévisée donnée par le Dr Mads Gilbert et retransmise par la chaîne Al-Jazeera dans la nuit du 31 décembre (http://www.gnn.tv/B30595). C’est dès cette date, en effet, que le médecin norvégien mentionne des « traces de radioactivité » trouvées chez des blessés, donc chez des victimes de la première phase de l’offensive israélienne, lors des tout premiers bombardements aériens.

On a vu que, durant cette phase, les autorités israéliennes ont révélé avoir fait grand usage des GBU-39 fraîchement livrées par les États-Unis. Les caractéristiques « miraculeuses » de cette bombe d’avant-garde ont été largement vantées dans la presse, mais en passant sous silence l’information essentielle, la seule qui soit à même d’expliquer les « performances » de ces nouveaux engins : le fait qu’ils doivent contenir de l’Uranium appauvri – conclusion à laquelle nous sommes déjà parvenus.

Plusieurs questions se posent toutefois : comment, dans les conditions aussi difficiles que celles où ils travaillent, le Dr Gilbert et ses collègues ont-ils pu déceler des « traces de radioactivité » et plus précisément encore, d’Uranium appauvri ? Ont-ils prélevé les tissus ou les liquides organiques nécessaires ? Ont-ils eu le temps nécessaire pour réaliser des analyses complexes, qui d’ordinaire demandent plusieurs semaines à des laboratoires spécialisés ? Comment des médecins urgentistes ont-ils pu les réaliser ? Personne ne le sait, et nous n’avons aucun moyen de joindre sur place les médecins norvégiens.

5. Le dilemme

Il ne faut évidemment pas compter sur les autorités israéliennes pour confirmer les assertions du Dr Gilbert, ni sur la presse internationale, empêchée par les Israéliens de pénétrer dans la bande de Gaza. Nous prenons contact avec la Délégation Palestinienne à Paris, espérant par son intermédiaire obtenir des échantillons appropriés de terre ou de matériaux prélevés à Gaza pour les soumettre à l’analyse de laboratoires indépendants (ainsi que nous l’avions fait pour Bagdad, comme on va le voir ci-après). En attendant de les obtenir, une autre approche s’impose pour tenter de vérifier les accusations des médecins norvégiens : poursuivre l’étude des armes dont les blessés de Gaza ont pu être victimes, parmi lesquelles, probablement, les GBU-39. Contiennent-elles de l’UA ? Mais là non plus, on ne peut compter sur une confirmation du « DOD » (Department of Defense) américain, ni sur celle du constructeur Boeing.

Nous sommes donc placés devant un dilemme.

Faut-il, alors que nous n’en avons pas de preuve formelle, dénoncer l’emploi de ces armes dont nous sommes convaincus, malgré un doute toujours présent à l’esprit, qu’elles sont radioactives ? Nous risquons de nous voir opposer un démenti cinglant et de subir la bronca de tout ce que le complexe militaro-industriel multinational peut compter comme agents, ou même comme alliés malgré eux, jusque dans le mouvement antinucléaire, pacifiste et « abolitionniste » où certains militants ignorent tout du problème, où d’autres le connaissent mal et ne s’en soucient guère, où d’autres enfin, qui le connaissent bien, ne veulent pas prendre le risque de se tromper et de ternir ainsi leur image ou celle de leur association.

Ou bien faut-il en attendre la preuve indiscutable – au risque de voir les Gazaouis et la population de la région, Israéliens compris, subir ou faire subir sans le savoir un génocide « à retardement », dans le silence complice des chefs militaires, des dirigeants politiques et des savants inféodés au complexe militaro-industriel ?

Nous préférons le premier risque au second. L’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire rassemble des citoyens du monde qui veulent agirpour contribuer, dans la limite de leurs moyens, à l’amélioration du sort des humains et à la survie de l’espèce, menacée par les armes nucléaires et radioactives. L’association depuis 1996, et son président depuis 1986, s’efforcent de faire entendre l’impérieuse nécessité d’abolir ces armes. 23 ans de « traversée du désert » : le sort des « lanceurs d’alerte » (« whistleblowers ») nous est devenu familier. A propos de Gaza comme dans d’autres cas, nous jugeons nécessaire de sonner le tocsin avant que le désastre ne soit devenu irréversible et incommensurable.

Le précédent irakien ne doit surtout pas se reproduire.

6. La leçon irakienne : l’attaque de Forward Base Falcon

7. Retour à Gaza

Revenons à Gaza, janvier 2009. Tout comme les Irakiens, les Gazaouis subissent un blocus inhumain, et maintenant une offensive aérienne et terrestre. Vont-ils subir aussi la contamination à l’uranium ? Instruits par l’expérience, nous décidons cette fois de procéder différemment. Nous affirmerons ce qui nous semble hautement probable comme si nous en étions certains. Cela devrait émouvoir quelques secteurs de l’opinion publique, voire quelques journalistes curieux, ce qui pourrait conduire certains responsables politiques à exiger une enquête officielle. C’est à peu près ce qui va se passer…

Le 4 janvier 2009, nous publions un article intitulé :
-  Parallèlement à l’offensive terrestre
-  A Gaza, le génocide à l’Uranium Appauvri a commencé
-  avec les bombes « GBU-39″ fournies par les Etats-Unis

Il sera traduit et publié en anglais le 6 janvier :

-  It runs parallel with the ground offensive
-  In Gaza, Genocide by Depleted Uranium has begun
-  using « GBU-39″ bombs provided by the USA

L’article conclut : « Un véritable crime contre l’humanité s’exécute donc sous nos yeux. » Il appelle le président de la République Française, attendu en Egypte pour le lendemain, à tout mettre en œuvre pour faire cesser ce crime, mais aussi à montrer l’exemple en interdisant dans l’armée française les armements contenant de l’uranium appauvri et en s’interdisant d’en vendre :« La France doit faire cesser ce crime contre l’humanité… La France doit enfin travailler à l’interdiction universelle des armes à l’Uranium Appauvri. »

Nous l’envoyons à de nombreux organes de presse et aux médias français, le communiquons à l’ICBUW (International Coalition to Ban Uranium Weapons) dont ACDN fait partie, le diffusons largement au sein de la communauté « abolitionniste », « antinucléaire » et « pacifiste ». A défaut d’intéresser les journalistes français – qui ne souffleront mot du sujet pendant toute la durée de l’opération « Plomb durci » et jusqu’à maintenant – l’article sera repris par de nombreux sites francophones et anglophones, contribuant ainsi à alerter une partie de l’opinion publique, surtout (faut-il s’en étonner ?) parmi ceux qui sont favorables à la cause palestinienne.

Le lendemain, 5 janvier, paraît une nouvelle interview du Dr Mads Gilbert par PressTV, l’agence iranienne, dont nous prenons aussitôt connaissance.

Le journaliste lui demande : « Que pouvez-vous nous dire à propos de ce que vous avez trouvé concernant l’uranium ? » Il répond : « Je ne peux pas vous dire grand-chose à propos de ce que nous avons trouvé. Mais je peux vous dire ceci : la preuve est faite que les Israéliens utilisent un nouveau type d’armes avec un explosif très puissant appelé DIME utilisant un alliage au tungstène. Ces armes ont un énorme pouvoir explosif. »

Est-ce à dire que le Dr Gilbert n’y connaît rien en uranium ? Nous penchons pour une autre explication : il ne dispose simplement pas des analyses – comment le pourrait-il d’ailleurs en pareilles circonstances ? – qui pourraient apporter la preuve indiscutable que la radioactivité dont il parlait dès le 31 décembre était bien due à la présence de particules d’uranium. En attendant, il préfère ne rien en dire et attirer l’attention sur un autre type d’arme non-conventionnelle dont il tente de réparer les ravages, l’explosif à peine connu appelé DIME.

Le 6 janvier, l’ICBUW, à notre grande surprise, publie sans préavis un communiqué qui prend le contre-pied de notre article et disqualifie le Dr Gilbert. Il est vrai que ses compétences de chirurgien humanitaire, familier des théâtres de guerre, ne garantissent pas son omniscience. Est-ce une raison pour lui faire dire que « le tungstène est radioactif », quand il a dit exactement : « A long terme, ces armes auront un effet cancérigène sur les survivants. Ils développeront un cancer, pensons-nous. Il y a eu très peu de recherches sur le sujet, mais certaines, faites entre autres aux Etats-Unis, ont montré leur tendance élevée à provoquer le cancer. » Dire du tungstène, donc du DIME, qu’ils sont cancérigènes, ce n’est pourtant pas dire qu’ils sont radioactifs ! A-t-on jamais entendu dire que l’amiante était radioactive puisque cancérigène ?

Quoi qu’il en soit, nous prenons contact avec le coordonnateur de l’ICBUW. Les échanges qui suivent nous convainquent que ses motifs de douter de la présence d’UA dans les GBU-39 sont loin de devoir nous faire changer d’avis. Mais l’autorité de l’ICBUW en impose aux autres organisations et jette le doute sur le sérieux de notre accusation – ce qui réjouit le lobby de l’UA(« même nos adversaires n’y croient pas ! »), lequel se moque bien du sort des Gazouis.

8. Le contexte global

Dans son rapport sur l’Uranium Appauvri en Irak, Jean-François Fechino a décrit la situation de la façon suivante :

« Les problèmes de l’uranium appauvri sont à la fois du ressort des scientifiques (filière de la recherche nucléaire) et des militaires.

« Les scientifiques sont des physiciens et des chimistes ayant acquis généralement une longue pratique professionnelle ainsi qu’une très forte notoriété. Pour une grande majorité des populations, ce sont des Hommes de Science, qui ont accédé à La Connaissance. De ce fait ils sont considérés comme des responsables qui ne peuvent pas mentir, d’autant plus qu’ils s’appuient sur des analyses a priori objectives et cautionnées par des experts rattachés à des agences internationales. Or que disent les scientifiques ? L’uranium appauvri n’est pas véritablement un danger ni pour l’environnement ni pour l’Homme, sauf à de très rares exceptions en quelques points de contamination. Pour l’ensemble (ou presque) de cette communauté scientifique, l’uranium appauvri est « 40% moins contaminant que l’uranium naturel ».

« Les militaires (utilisateurs mais aussi chercheurs du secteur de l’armement), appuient leurs connaissances sur les rapports de recherches des scientifiques (cités ci-dessus), reprenant à leur compte leurs affirmations. Mieux, lors des différentes phases de mise en œuvre de ces armements, aucune précaution spécifique n’est utilisée (ni masque de protection, ni combinaison spéciale, ni décontamination par douches …) encore moins durant les batailles qu’après. Les hommes, en effet, manipulent sans précaution toutes les charges (obus d’artillerie, accrochages de missiles aux ailes des avions, transbordement de pénétrateurs dans les soutes à munitions des chars, chargement des bandes de mitrailleuses à bord des avions…), comme s’ils manipulaient des charges classiques.

« Ces attitudes, cette gestuelle, relayées par les medias, ne pouvaient que renforcer le sentiment de sécurité des populations civiles et de leurs responsables vis-à-vis de l’opinion publique en général et des populations locales en particulier. Un sentiment d’autant plus profondément ancré dans l’esprit du grand public que les scientifiques tiennent un discours qui se veut rassurant quand ces problèmes sont abordés.

« Et puis, les médias eux-mêmes sont là pour en « remettre une couche ». Lorsqu’on voit les envoyés spéciaux devant un tas de décombres fumant à la suite d’un bombardement, sans protection, comment arriver à faire comprendre aux populations civiles les dangers qu’elles courent ? Des dangers qui sont invisibles, inodores, sans saveur… Sans compter que les résultats de ces dangers ne se voient pas toujours immédiatement et qu’ils ne présentent pas d’atteintes physiques directes… Les contaminations conséquences de l’uranium appauvri ne sont pas aussi spectaculaires que des bombes au napalm (la photographie d’une jeune adolescente Vietnamienne, marchant nue, avec la peau qui partait en lambeau à la suite d’un bombardement américain au napalm a été l’une des images choc qui ont réveillé les consciences mondiales et accéléré le processus de paix au Vietnam).

« Pour l’uranium appauvri, point de photo choc… D’autant plus que nous sommes là dans le concept de la « guerre propre », médiatisée et orchestrée d’une main de fer par les services des relations publiques des armées américaines… Aussi est-il facile d’imaginer les difficultés que peut éprouver un simple (citoyen) à venir contrecarrer et mettre en doute les paroles d’experts, de scientifiques ou d’officiers généraux, pour ne citer que ces premiers niveaux hiérarchiques. Que peut représenter le poids d’une parole isolée lorsque, officiellement, les dits experts affirment péremptoirement la quasi-innocuité de ces armements… ».

9. Les effets de l’UA

En août 1996, la sous-commission des Droits de l’Homme des Nations Unies classait les armes à uranium appauvri parmi les armes considérées comme produisant « des effets traumatiques excessifs », frappant « sans discrimination les populations civiles » et causant « des dommages graves et durables à l’environnement » selon la Convention sur Certaines Armes Classiques (CCAC), dite Convention sur les armes inhumaines, adoptée à Genève par les Nations Unies le 10 octobre 1980 et entrée en vigueur le 2 décembre 1983. Au même titre que les armes à fragmentation, incendiaires, aveuglantes, ou les mines anti-personnel…

Cependant, faute de « protocole spécifique additionnel » à la CCAC, la résolution N° 96-16 n’a eu aucun effet concret. De plus, ce type d’armement n’entre dans aucun protocole international de déclaration, de limitation ou d’interdiction des armes nucléaires stratégiques car, bien qu’il s’agisse d’uranium, le fait qu’il soit appauvri en U-235, le métal à la base des armes nucléaires, lui permet d’échapper aux contrôles. Ainsi, le seul effet concret de ce classement de 1996, c’est que l’uranium appauvri a disparu du vocabulaire militaire, des catalogues et des notices des fabricants – mais pas des armes fabriquées ni des armes en cours de développement. Et lorsqu’un formulaire douanier se fait un peu trop indiscret, les exportateurs déclarent volontiers du tungstène en lieu et place d’uranium.

Bien que son rôle soit systématiquement minimisé, l’UA est cité en bonne place parmi les causes possibles, cumulatives, du « syndrome de la guerre du Golfe », regroupant divers symptômes et maladies. Ce syndrome est désormais officiellement reconnu, aux Etats-Unis, comme une réalité indiscutable. En effet, le « Comité consultatif de recherche sur les maladies des vétérans de la guerre du Golfe » a remis au Sénat des Etats-Unis et publié en novembre 2008 sur les presses du gouvernement américain son rapport final intitulé « La maladie de la guerre du Golfe et la santé des vétérans de la guerre du Golfe (Données scientifiques et recommandations) » Le Comité, agissant sous la responsabilité du secrétaire aux Anciens Combattants (Secretary of Veterans Affairs) comprenait une quinzaine de spécialistes, en majorité des médecins. Son rapport s’étend sur 465 pages. Il reconnaît que, sur quelque 700 000 personnels militaires américains déployés en Asie du Sud-ouest en 1990-1991 au cours des opérations « Bouclier du désert » (Desert Shield) et « Tempête du Désert » (Desert Storm) connues sous le nom de « Guerre du Golfe » et de l’occupation qui a suivi, entre 185 000 et 210 000 sont tombés malades. Il n’indique pas le nombre des décès consécutifs à ces maladies ou à d’autres comme le cancer, frappant pour la plupart des hommes ou des femmes jeunes. Une étude publiée en février 2008 par le secrétariat aux AC n’a pas trouvé chez eux de différence de mortalité significative. Mais l’étude à laquelle il se référait s’était arrêtée en 1997. Aujourd’hui, d’après le Major Doug Rokke, plus de 70 000 anciens combattant(e)s du Golfe sont morts.

“Voilà plus de 17 ans que les Etats-Unis et leurs alliés ont libéré le Koweït des troupes de Saddam Hussein au cours de la guerre du Golfe de 1990-1991. Malgré la victoire rapide et décisive de l’opération « Tempête du désert », sur près de 700 000 militaires américains ayant servi pendant la guerre, au moins un quart ont éprouvé depuis leur rapatriement une série de problèmes de santé sérieux et persistants. Les tableaux pathologiques combinent typiquement des maux de tête chroniques, des difficultés cognitives, des douleurs multiples, une fatigue inexpliquée, des diarrhées chroniques, des éruptions cutanées, des problèmes respiratoires et d’autres anomalies. Cet ensemble de symptômes, aujourd’hui connu sous le nom de « syndrome du Golfe », échappe aux explications médicales habituelles comme aux diagnostics psychiatriques et il persiste, chez de nombreux vétérans, depuis 17 ans. Les symptômes spécifiques peuvent varier d’un individu à l’autre, mais un tableau pathologique d’une remarquable constance s’est dégagé des centaines de rapports ou d’études de cas portant sur différentes populations de vétérans de la guerre du Golfe, provenant de différentes régions des Etats-Unis et de pays alliés.” (Op. cit., page 3, traduit et souligné par nous.)

Plus d’un soldat américain sur quatre tombé malade après le conflit – et selon d’autres sources également crédibles, près d’un sur deux ! Des milliers décédés des suites de leurs maladies ! Cette hécatombe post-conflit est un phénomène unique dans l’histoire militaire mondiale.

Quant au rôle de l’Uranium appauvri, voici ce qu’en dit le Rapport (page 224) :

« Uranium appauvri - Une exposition de faible niveau à la poussière d’uranium appauvri produite par l’emploi de munitions qui en contiennent a été, pense-t-on, un cas largement répandu pendant la Guerre du Golfe, tandis que les troupes en position avancée ont subi l’exposition la plus importante. De récentes études effectuées sur des animaux ont mis en évidence les effets aigus de formes solubles d’uranium appauvri sur le cerveau et le comportement, mais les effets persistants résultant d’expositions de courte durée et de faible niveau, du type de celles subies par la majorité des vétérans de la guerre du Golfe, ont été à peine étudiés. Il existe peu d’information, qu’elle provienne de la guerre du Golfe ou d’autres études de cas humains, concernant les symptômes chroniques liés à l’exposition à l’uranium, appauvri ou non. L’exposition à l’uranium appauvri dans les conflits postérieurs à la guerre du Golfe, y compris au cours des conflits actuels au Moyen Orient, n’a pas été associée à grande échelle à des tableaux de symptômes multiples, ce qui suggère que l’exposition à l’uranium appauvri n’est probablement pas la cause première du syndrome de la guerre du Golfe. On continue toutefois à s’interroger sur les effets à long terme des expositions à l’uranium appauvri à plus forte dose, en particulier s’agissant d’autres aspects de la santé. »

En somme, d’après ce Rapport, on ne sait à peu près rien du lien causal entre l’uranium appauvri et le syndrome du Golfe, étant donné qu’on ne l’a pour ainsi dire pas étudié, mais on peut dire a priori que ce n’est pas sa cause première, bien qu’on puisse découvrir un jour que ce serait quand même le cas… Ces contorsions intellectuelles ont du mal à masquer l’embarras de la commission d’enquête officielle devant les conclusions auxquelles sont déjà parvenus de nombreux chercheurs indépendants.

Par exemple Dan Bishop, docteur en chimie et président de l’International Depleted Uranium Study Team (Colorado, USA), selon qui “les études de plusieurs vétérans de la guerre du Golfe ont montré que chacun d’eux a absorbé une dose initiale égale à 0,34 g d’Uranium appauvri, qui reste en permanence dans les tissus des poumons. Ceci correspond à 4,3 millions de particules d’un diamètre de 2,5 microns. L’activité alpha pour 0,34 gramme d’UA est de 5,2 Becquerel (5,2 désintégrations alpha par seconde, 160 millions de désintégrations alpha par an), aboutissant à une activité totale (alpha, bêta et gamma) égale à 26 désintégrations par seconde, ou 800 millions d’événements radioactifs par an.” Or on connaît sans aucun doute possible les conséquences sur la santé de ces millions d’ « événements » : ne pouvant pas être tous « réparés », les dommages causés aux cellules, les coupures chromosomiques, les altérations de l’ADN – tout cela dûment constaté en laboratoire, entre autres par les « récentes études effectuées sur des animaux » dont parle le Rapport officiel cité plus haut – ont pour effet de déclencher des symptômes de maladies (cancers, leucémies, lymphomes, diabète, stérilité, malformations fœtales…) qui deviennent irréversibles.

Il va sans dire que la population irakienne fait elle aussi les frais de l’UA déversé en Irak. Ainsi, selon le Dr Jawad Al-Ali, du Centre oncologique de Bassora, les cancers mortels dans la région de Bassora sont passés de quelque 25 en 1988 à plus de 600 en 1998. Les malformations de nouveaux-nés se sont multipliées et ont pris des formes monstrueuses.

Et à Gaza, que va-t-il se passer ? A Gaza, le massacre continue malgré la résolution 1860 du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant le 9 janvier 2009 un cessez-le-feu immédiat. Confortés dans nos conclusions par les informations reçues, par l’intermédiaire de Jean-François Fechino, d’une source qu’il juge fiable, située dans l’appareil militaro-industriel américain, nous publions le 14 janvier un deuxième article reprenant les données alors connues de nous :

-  Génocide à l’Uranium Appauvri à Gaza : le dossier

Cette publication suscite de vives réactions.

10. Historique de la GBU-39

Contrairement aux bombes « gravitationnelles » qui tombent d’un bombardier lorsque celui-ci survole sa cible ou s’en approche, la « bombe intelligente GBU-39″ est capable, grâce aux ailes qu’elle déploie une fois lancée par l’avion porteur, de profiter de son énergie cinétique pour « planer » en descendant, et atteindre une cible située (suivant l’altitude de lancement) jusqu’à 60 miles nautiques (110 km) en avant et 40 miles (75 km) à droite ou à gauche de l’avion au moment du largage. Elle peut même effectuer, selon certaines sources, un arc de cercle pour frapper une cible située derrière l’avion qui l’a lancée. En contact avec les installations au sol sur le théâtre d’opération, elle est guidée par un système de positionnement GPS et de calcul de trajectoire qui lui permet de modifier celle-ci pour atteindre sa cible avec une précision à l’arrivée de l’ordre du mètre. Ce système préprogrammé peut en outre être reprogrammé par l’équipage juste avant le lancement. Chaque bombe peut avoir sa cible.

Répondant à un appel d’offres lancé deux ans plus tôt, la firme Boeing a été retenue en août 2003 pour développer cette « bombe de faible diamètre » (SDB-Small Diameter Bomb) après une sévère compétition où elle a été accusée -et convaincue- de corruption.

La SDB-1 ou GBU-39 a reçu sa certification en septembre 2005, sa production en série a débuté en avril 2006, et les premiers exemplaires ont été livrés à l’US Air Force début septembre 2006, en avance sur le calendrier et à un coût moins élevé que prévu.

A cette occasion, le Maj. Gen. Jeffrey Riemer, responsable de la coordination du programme entre l’USAF et les différents fournisseurs, déclarait :

« Nous sommes enthousiasmés (excited) par le déploiement de cette arme, la SDB-1, qui vient s’ajouter aux diverses options létales du F-15E (Strike Eagle) dans la guerre contre le terrorisme. »

D’après lui, sa marge d’erreur à l’arrivée ne dépassait pas 1,20 m.

Le F-15E peut en emporter 4 sous son fuselage, avec un attelage BRU-61 d’un poids total en charge de 664 kg, au lieu d’une seule bombe ordinairement beaucoup plus lourde. Le lancement de chaque bombe est pneumatique et non par mise à feu d’une cartouche explosive, ce qui supprime l’entretien courant, facilite la manutention, et accélère le rechargement de l’avion au retour d’une mission. Celui-ci peut donc effectuer des frappes multiples et des rotations accélérées.

La précision, la fiabilité et la charge explosive limitée de la GBU-39, donc aussi sa moindre « létalité » (ou capacité meurtrière), réduisent fortement les risques de « dommages collatéraux ». Ce qui permet des emplois interdits jusque-là : contre des combattants ennemis situés à proximité immédiate de « troupes amies »… ou au milieu d’une population civile amie, neutre ou ennemie, que l’on est censé épargner d’après les « lois de la guerre » et le droit international. L’idéal, en somme, pour la guerre « anti-guérilla » ou « anti-terroriste »…

Dès le 5 octobre 2006, un mois après leur livraison aux Etats-Unis, deux avions F-15E « Strike Eagles » appartenant à la 494e Escadrille de Combat déployée en Asie du Sud-Est, en utilisaient des exemplaires pour la première fois contre des cibles réelles, en soutien aux troupes terrestres agissant en Irak. Le général North célébrait l’événement dans les termes suivants :

« Grâce à sa taille réduite, nos avions peuvent en emporter sur le champ de bataille un nombre accru, apportant ainsi aux combattants au sol davantage de possibilités de défendre leurs positions, en détruisant avec précision des cibles qui pourraient menacer les vies de soldats américains, de la coalition ou irakiens. »

« La SDB est exceptionnellement qualifiée pour des cibles urbaines exigeant une grande précision et des dommages collatéraux réduits, et pour des missions de soutien aérien rapproché auxquelles nos équipages se trouvent confrontés dans le cadre des opérations « Iraqi Freedom » et « Enduring Freedom ». Nous sommes maintenant en mesure d’intervenir en des endroits où les dommages collatéraux pourraient être un souci. »

Le 19 décembre 2006, la firme Boeing annonce que l’US Air Force lui verse 80 millions de dollars – sans doute à titre d’à-valoir – pour une première commande de 1600 SDB1 et divers équipements associés à la bombe. Il ne s’agit que d’un premier contrat, puisque « Boeing fabriquera plus de 24 000 SDB1 et 2000 supports livrables d’ici à 2015″.

11. Un brevet ambigu

« Bombe guidée » et de « petit diamètre », la GBU-39 ou SDB1 est le type même de « petite bombe intelligente » (« small smart bomb ») et autres « systèmes d’armes employant le même principe », que décrit le brevet « US Patent App.11/541,207, 2006 ». Ce brevet est accordé à MM. SD Roemerman et JP Volpi – sûrement connus de la firme Boeing. Il est publié le 12 juillet 2007 mais semble remonter à novembre 2006, le mois précédant la commande de 1600 bombes passée à Boeing par l’USAF. En tout cas, c’est bien la GBU-39 qui est visée et protégée en priorité par ce brevet : elle y est expressément citée au § 43, ainsi que dans le tableau 2, continué page 8, colonne « Remarks », où elle est citée avec son poids effectif de 285 livres comme étant « la » SDB concernée par le brevet.

A la page 7 de ce document, le § 33 cite « le zirconium » comme exemple de« matériau pyrophorique » pouvant être incorporé dans une « petite bombe intelligente ». Le § 34 explique que « les matériaux non-explosifs auxquels ce document s’applique sont essentiellement inertes dans des environnements normaux et dans des conditions favorables » (« the non-explosive materials applied herein are substantially inert in environments that are normal under benign conditions »). Ce qui veut dire que « dans des conditions normales de manipulation » (« in normal handling »), ils ne risquent pas de « devenir destructeurs d’une façon soit explosive, soit incendiaire » (« to become destructive in an explosive or an incendiary manner ») car « le facteur explosif potentiellement létal est minime ou inexistant. »

Or, voici la liste de ces « matériaux sélectionnés » (selected materials) cités en exemple pour leur « inertie » : « le tungstène, l’acier trempé, le zirconium, le cuivre, l’uranium appauvri, et autres matériaux de ce genre » « (e.g. tungsten, hardened steel, zirconium, copper, depleted uranium and other like materials) ».

L’uranium appauvri ! Dans un texte juridique où chaque mot compte et peut coûter ou rapporter des millions de dollars, rien n’est laissé au hasard. Alors pourquoi avoir cité un produit aussi « mal famé » que l’uranium appauvri ? Serait-il cité là par erreur, par inadvertance, ou parce que ce serait un matériau « exemplaire » ? Non, certes. Mais parce qu’il faut l’avoir cité au moins une fois dans la « patente » pour que sa mise en œuvre soit, à l’avenir, protégée de la concurrence devant les tribunaux. Une fois, mais pas plus et en passant, dans une énumération, pour éviter d’attirer l’attention sur « ce genre de matériau ».

Voilà sans doute pourquoi il n’est pas repris dans le tableau 1 qui, sur la même page, énumère les matériaux entrant dans la composition d’une « petite bombe intelligente », avec, pour chacun, sa fonction, sa nature, sa densité, son poids et son volume. Sont cités : en première ligne, le tungstène, en tant que « ballast » (il est donc retenu ici avant tout pour son poids, et c’est justement le principal mérite de l’UA). Puis l’aluminium, le pyrex, l’acier, des matériaux électroniques divers, des polymères et enfin l’explosif (sans indication de poids). Le nom de la bombe n’est pas donné. Le poids total, étonnamment précis, est aussi dérisoirement petit (25,036 livres). En fait il faut le multiplier par 10 (donc aussi le poids des composants) pour obtenir le poids réel : 250 livres – sans compter le poids d’explosif. Ce qu’il faut retenir du tableau, c’est surtout le rapport de poids entre les différents matériaux. Sur 25,036 livres, le « ballast » en « tungstène », représente à lui seul 20,239 livres, soit plus de 80 % du poids total, hors explosif. Et si l’on multiplie par dix : 202,39 livres. Soit approximativement 80 kg.

Hypothèse : l’« uranium appauvri » dont il est question au § 33 a été remplacé, dans le tableau 1, par le mot « tungstène ». Procédez à l’opération inverse : remplacez « tungstène » par « uranium appauvri », et vous avez le poids d’UA dans une SDB1 : 80 kg. Ou peut-être un peu moins, s’il entre dans un alliage dont les autres composants ne sont pas cités, secret industriel oblige… Hypothèse, bien sûr !

12. Gaza, terrain d’essai

Le coût réduit de la GBU-39 (mais les estimations varient : de moins de 30 000 $ – prix d’ami pour l’USAF – à 100 000 dollars pièce, tout de même…) est intéressant pour les clients en général et Israël en particulier (pour qui il est question quelque part de 67000 $ l’unité). Il se peut même qu’en échange de son expérimentation massive sur le terrain, in vivo, Israël ait bénéficié d’une grosse ristourne, voire d’une livraison gratuite. Car on ignore en fait les conditions réelles du transfert… et Boeing a nié officiellement y avoir procédé ! Alors qui ?

L’ensemble de ses caractéristiques fait de la GBU-39B, version SDB1, l’arme idéale pour l’offensive contre Gaza.

Une version capable de frapper des cibles mobiles (SDB2) a également été commandée à Boeing, associé cette fois à Lockheed. Il était prévu que son développement aboutisse fin 2009, les essais de qualification étant programmés pour avril 2009. Rien n’autorise à penser que l’armée de l’air israélienne ait déjà disposé de tels engins en décembre 2008, dont elle n’avait d’ailleurs nul besoin – à moins bien sûr que « Plomb durci » ait aussi servi de banc d’essai à quelques prototypes de SDB2.

La capacité de pénétration de la GBU-39 permet de détruire aussi bien les sites enterrés de lancement de roquettes que les tunnels ou les boyaux souterrains du « corridor Philadelphie ».

Sa précision permet d’atteindre des cibles fixes prédéfinies, tout en réduisant les « dommages collatéraux » dans la population civile – de surcroît avertie par tracts ou par téléphone mobile d’avoir à évacuer au plus vite les cibles, c’est-à-dire les maisons ou les sites liés d’après Tsahal aux infrastructures du Hamas, à la fabrication, au stockage ou au lancement de roquettes Qassam contre le sud d’Israël. Ce qui réduit d’autant le risque politique, juridique et diplomatique, d’être accusé de perpétrer des massacres et des crimes de guerre.

Avec la semi-vacance du pouvoir aux Etats-Unis pendant la période de transition entre l’administration Bush et l’administration Obama, présumée beaucoup moins favorable à une action militaire (on note d’ailleurs qu’Israël interrompt « Plomb durci » deux jours avant l’investiture d’Obama), avec l’expiration de la trève acceptée 6 mois plus tôt par le Hamas, avec les fêtes de fin d’année propres à détourner l’attention de l’opinion mondiale, la disposition et la maîtrise des GBU-39 par l’IAF (Armée de l’Air Israélienne) explique le « timing » de l’opération. Début septembre 2008, on l’a vu, le Congrès américain a autorisé la vente de 1000 exemplaires à Israël. Elles lui sont livrées début décembre. Il faut les rendre opérationnelles. Monter les racks sur les F15E. Préparer le support logistique. Entraîner les équipages. Le 19 décembre, la trève expire. Le 27 décembre, l’offensive aérienne commence. Un samedi, jour de shabat, histoire d’augmenter la surprise.

Le problème, c’est que la GBU-39, si elle limite les risques de crimes de guerre, entraîne le crime contre l’humanité. Il y a en effet « un souci » qui n’apparaît dans aucun descriptif : l’Uranium appauvri.

13. « Le génocide de Gaza a commencé »

Gaza est une étroite bande de terre hébergeant sur 360 Km2 près d’un million et demi d’habitants, avec une densité de 3823 habitants au Km2.

La coque des bombes GBU-39 contient de l’Uranium « appauvri », ce n’est qu’une façon de parler. Il est appauvri en U235, mais enrichi en U238 – qui perd la moitié de sa radioactivité en 4,5 milliards d’années.

L’UA est un redoutable poison chimique et radiologique qui brûle aisément à l’impact et se transforme en particules radioactives extrêmement petites (micrométriques et même nanométriques, c’est-à-dire de l’ordre du millionième de millimètre) qui échappent à toute barrière et tout type de masque à gaz. Les produits de toutes ces combustions d’uranium voyagent avec les mouvements de l’air, contaminent l’atmosphère et pénètrent dans les organismes via la respiration, l’ingestion ou les moindres blessures. Ainsi, une partie de l’uranium se retrouve sous forme d’oxyde d’uranium radioactif invisible dans l’atmosphère que les populations respirent, tandis qu’une autre partie contamine les sols, les sous-sols, les nappes phréatiques, la végétation et la chaîne alimentaire.

Les conséquences de l’utilisation de bombes à l’UA en Afghanistan et en Irak sont parfaitement connues, démontrées et dénoncées par de nombreux scientifiques - sinon tous, excepté ceux dont le salaire émarge aux budgets des armées américaine, française, israélienne… et autres. Elles ont été rendues dramatiquement visibles par les photos insoutenables de nouveaux nés mal formés.

On imagine sans peine les conséquences catastrophiques que de tels bombardements pourront avoir sur la population de Gaza : cancers, malformations congénitales, maladies du système immunitaire… et ce d’autant plus qu’elle souffre de malnutrition chronique et de manque de soins, en raison notamment du blocus israélien.

Lorsqu’ils ont décidé de larguer des bombes GBU-39 contenant de l’UA sur des zones densément peuplées de Gaza, les responsables israéliens ne pouvaient pas ne pas en connaître les effets. Mais la population israélienne, dont on peut comprendre la lassitude et l’exaspération sous les tirs de Qassam et d’obus de mortiers, les connaît-elle, aujourd’hui encore ?

Se doute-t-elle que son gouvernement, tout en déclarant viser les dirigeants, les militants et les installations du Hamas, procédait, délibérément ou non, à un « nettoyage ethnique » lent de la population palestinienne, qui sera inéluctablement contaminée, et à une destruction de son environnement ? Mesure-t-elle le risque qu’elle court d’en devenir elle-même victime, puisque les mouvements atmosphériques ne s’arrêtent pas aux frontières de Gaza ? Sait-elle que, même s’ils sont revenus indemnes ou légèrement blessés de cette opération terrestre, les soldats de Tsahal peuvent avoir été eux aussi marqués à vie dans leurs poumons, leur sang ou leur capital génétique par les effets de cette arme perverse ?

14. Lettre à Ban Ki-moon : les Nations Unies doivent enquêter

Le dimanche 18 janvier 2009, le jour même où Israël annonce qu’il cesse son opération militaire, nous envoyons par fax et par courriel une lettre au Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon. Elle évoque les armes radioactives employées à Gaza, les précédents connus, en Irak, dans les Balkans et en Afghanistan, et poursuit :

« Le même malheur risque de survenir dans la bande de Gaza et dans les pays voisins, comme l’Egypte, la Jordanie, et Israël lui-même. En outre, les nanoparticules d’uranium en suspension dans l’atmosphère peuvent voyager beaucoup plus loin encore, de sorte qu’aucune partie de la planète ne se trouve à l’abri de leur contamination.

« En s’attaquant à l’ADN des cellules, l’uranium inhalé, ingéré ou passé dans le sang ne multiplie pas seulement les cancers et diverses pathologies, il s’attaque aussi au patrimoine génétique de ses victimes. Il contamine l’environnement pratiquement pour l’éternité, puisque l’U238, principal composant de l’UA, a une demi-vie radioactive de 4,5 milliards d’années.

« Les armes à Uranium appauvri présentent donc un caractère génocidaire, voire anthropocidaire, et leur emploi relève du crime contre l’humanité.

« Nous avons conscience que seuls des prélèvements sur place et des analyses scientifiques approfondies, multiples, contradictoires et objectives, permettraient soit de vérifier nos craintes en mettant en évidence la présence de matières radioactives, soit de les écarter, ce dont nous nous réjouirions au plus haut point. Si des matières radioactives sont trouvées, des mesures d’urgence devront être prises pour décontaminer les lieux, informer et protéger la population dans toute la mesure du possible.

« C’est pourquoi nous vous demandons instamment de bien vouloir ordonner dans les plus brefs délais une enquête sur le terrain, à la recherche de traces radioactives. Nous présumons que le Programme des Nations Unies pour l’Environnement pourrait en être chargé, puisque lors d’une précédente affaire sur laquelle l’une de nos associations avait eu l’occasion d’attirer votre attention et celle de l’AIEA, cette dernière nous a fait savoir que ce type d’enquête n’entrait pas dans le cadre de ses missions. »

La lettre est cosignée par Jean-Marie Matagne pour ACDN, Paolo Scampa, pour l’Association Internationale pour la Protection contre les Radiations Ionisantes (A.I.P.R.I.) et Alain Acariès, père d’un casque bleu de la FORPRONU (Balkans) décédé des suites d’une contamination -démontrée par les analyses d’un laboratoire italien- par des nanoparticules issues de l’usage d’armes à l’uranium appauvri, et par ailleurs secrétaire d’AVIGOLFE.

Ils suggèrent de confier cette enquête au Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), qui a déjà enquêté sur ce sujet dans les Balkans et qui a su trouver de l’uranium appauvri là où il y en avait.

De leur côté, les ambassadeurs des pays arabes accrédités en Autriche font remettre le 19 janvier, par le Prince Mansour Al-Saud, une lettre à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique dans laquelle ils s’inquiètent de l’information « médicale et médiatique » selon laquelle « des traces d’uranium appauvri ont été trouvées dans des victimes palestiniennes ». Ils demandent à l’AIEA de mener « une enquête radiologique et physique en vue de vérifier la présence d’uranium appauvri dans les armes utilisées par Israël dans la bande de Gaza. » L’AIEA fait rapidement savoir qu’elle agrée la demande et va mener l’enquête. Ce qui écarte le PNUE de cette mission.

Quatre mois plus tard (mai 2009), l’AIEA n’a pas trouvé un seul expert à envoyer sur le terrain. Il est vrai qu’avant même la venue des enquêteurs sur le terrain, le porte-parole du gouvernement israélien avait assuré qu’ils ne trouveraient rien. Précédemment, le chef d’état-major de Tsahal avait commencé par nier, le 13 janvier, l’usage de bombes au phosphore blanc qui sautait pourtant aux yeux de tout le monde, avant d’être obligé de le reconnaître le 20 janvier et de se replier sur une deuxième ligne de défense : « ce sont des armes autorisées ». Oui, tout juste tolérées – mais tout de même pas contre des civils… Quant à la radioactivité des GBU-39, nous comprendrons plus loin pour quelles raisons techniques Tsahal croit pouvoir encore moins être prise « la main dans le sac ».

15. L’art de l’esquive

Les GBU sont construites aux Etats-Unis par la firme Boeing dans son usine de Saint Louis (Missouri). Sachant cela, un citoyen américain resté « sceptique » devant les assertions d’ACDN, Jack Cohen, demande au Ministère de la Défense (DOD) des Etats-Unis s’il y a ou non de l’uranium appauvri dans les GBU-39. En attendant la réponse du ministère, il pose au responsable de la communication de Boeing la question suivante : « L’usine Boeing de Saint Louis a-t-elle une licence du Ministère de l’Energie (DOE) pour détenir ou traiter de l’uranium appauvri ? » (« Does the Boeing facility in St. Louis have a DOE license for holding or handling depleted uranium ? »). Il reçoit cette réponse : « Boeing n’a pas de licence, étant donné qu’il n’y a pas d’activité relative à l’uranium appauvri dans notre usine de Saint Louis/Saint Charles. » (« Boeing does not have a license as there is no depleted uranium activity at our St. Louis/St. Charles facility. »)

Mais en analysant de près cette réponse, on s’aperçoit que, malgré ses allures de démenti, elle n’implique nullement qu’il n’y ait pas d’uranium appauvri dans les GBU-39 : leur « construction » à Saint Louis peut se limiter au montage de pièces détachées, elle n’implique ni hauts fourneaux, ni fonderie pour les alliages métalliques, ni même l’usinage des pièces. Pour remonter la piste de l’uranium appauvri, il faudrait s’adresser aux laboratoires de l’USAF, ou au sous-traitant qui fournit le corps de bombe. Mais l’USAF, également interpellée par Jack Cohen, a sa réponse toute prête : « No comment ».Comme prévu.

16. La GBU-39B : portrait au 20 mai 2009

Les informations accessibles dans le domaine public et celles recueillies de plusieurs sources par Jean-François Fechino aboutissent, à ce jour et sous réserve des modifications qu’autorisera l’afflux de nouvelles informations, à dresser de la GBU-39B le portrait suivant :

La GBU-39B pèse au lancement 130 kg (285 livres anglaises, ou lb, la livre anglaise pesant 453,592 grammes). La bombe proprement dite pèse, si c’est bien le cas, 113 kg (250 lb).

La différence, soit 17 kg, correspondrait au « kit de navigation », lequel comprend :

-  une coque extérieure en carbone, très légère et très lisse, favorisant la pénétration dans l’air ;
-  rattachés à cette coque, un empennage et des ailes, eux aussi en carbone ; les ailes, repliées au départ, se déploient quelques secondes après le lancement, lorsque la bombe a pivoté sur elle-même de 180° ;
-  un servomoteur et des petits vérins permettant de déployer les ailes et de varier ultérieurement leur ouverture et leur orientation pour régler la trajectoire sde la bombe ;
-  un système anti-brouillage de positionnement GPS et de navigation (Advanced Anti-Jam GPS aided Inertial Navigation)

L’ensemble de ce kit explose à l’impact sur la cible.

La bombe elle-même pesant 113 kg, comprend :

-  un détonateur pouvant être programmé pour provoquer l’explosion juste avant, pendant ou après l’impact sur la cible, selon l’effet recherché ;

-  près de 23 kg d’explosif (50 lb soit 22,680 kg) : le tritonal, un dérivé de perchlorate d’ammonium dans lequel l’alumine a été remplacée par de la poudre d’UA (à hauteur de 10%), et auquel a été ajouté du fulminate.

Le tritonal est classé dans la catégorie des explosifs à haute énergie (HE), il se présente sous forme d’un solide légèrement pulvérulent qui réagit à la moindre étincelle électrique. On le coule en forme de boudin serré qui va se consumer à très haute vitesse et dégager un gaz qui, comprimé par l’enveloppe de la bombe, la fait exploser et voler en éclat, le tout à une vitesse de l’ordre du centième de seconde.

Cet explosif hyper puissant assure une grande vélocité aux « échardes de métal », lesquelles s’enfoncent dans tout de ce qui se trouve sur leur passage et s’enflamment du fait qu’elles contiennent de l’Uranium Appauvri pyrophorique. Elles traversent les corps humains de part en part et seul le béton les arrête à une profondeur d’environ un mètre. Ensuite, elles brûlent, en dégageant un maximum de chaleur et un minimum de fumées… et ce en raison des « mini impacts » largement répandus autour de la cible.

Il n’est pas exclu toutefois que les GBU-39 ou certaines d’entre elles aient été chargées du dernier cri en matière d’explosif : le D.I.M.E. (Dense Inert Metal Explosive).

-  une coque (cover) métallique constituée d’un alliage composé de 10 % de titane, 10% de tungstène, 80 % d’uranium appauvri.

L’alliage Ti/Tu/UA est « friable » et « préformé » en « aiguilles d’aciers » ou échardes d’acier (preformated alloy iron sharps). L’explosion est réalisée pour les faire « voler en éclats » selon leurs « préformatages ». Elles tiennent en raison du moulage lors de la coulée et sont maintenues en forme (en dépit des contraintes de forces et de vitesse) par le manteau de fullérènes qui, lui aussi, explose en échardes.

-  une couche ou « manteau » (coat) de 2,5 mm d’épaisseur, constituée de fullerènes.

Cette couche enveloppant la coque métallique est destinée à renforcer sa dureté lorsqu’elle pénètre dans la cible après dislocation de l’enveloppe extérieure, et surtout à protéger l’UA d’un frottement prématuré ou excessif lors de la pénétration dans la cible, en particulier lorsqu’il s’agit de bétons ultra durs (enforced ultra strong concrete) dans lesquels on a mélangé de la fibre de carbone ou carbure de tungstène (carbon tungsten fibers).

Les fullerènes sont un nouveau « type de carbone » à structures moléculaires renforcées, issu directement des laboratoires militaires de Los Alamos en liaison avec la recherche en nanomatériaux et structures de métaux, tant universitaire que privée. Aussi résistants que le diamant, les fullerènes se présentent extérieurement sous forme de suie noire.

Comme pour les autres armes expérimentées à Gaza, les matériaux et les autres caractéristiques des GBU assurent, avec l’ensemble du dispositif de leur mise en œuvre, un « service multiple » de destruction et de morbidité :
-  pénétration en profondeur des cibles enfouies sous terre, même les mieux protégées (bétons à hautes, très hautes ou ultra hautes performances ; blindages épais en acier, ou en acier renforcé à l’UA) ;
-  explosion différée jusqu’à la profondeur voulue et programmée ;
- explosion ultérieure et autodestruction de l’engin, dans le cas où le dispositif primaire de mise à feu aurait échoué ;
-  destruction « classique », par effet de souffle, de la cible, depuis l’intérieur même ;
-  projection d’échardes métalliques dans les corps inertes ou vivants situés à l’intérieur ou à la périphérie de la cible, avec effet de « décapitation » ou d’ « amputation » sur les corps humains ;
-  crémation externe et interne des corps, les échardes métalliques devenant elles-mêmes des brandons ;
- chez les blessés survivants, impossibilité de distinguer les éclats métalliques et de les extraire par une opération chirurgicale ;
- réduction de la durée de survie des blessés et des brûlés, par empoisonnement interne, radiotoxique et chimique, dû à l’uranium appauvri ou à ses descendants ;
-  contamination radioactive de l’environnement naturel par dispersion, sur les lieux mêmes des explosions et au-delà, de nanoparticules d’uranium appauvri et d’autres radionucléides issus de l’uranium ;
-  atteintes au génome de la population.

En un mot : des armes génocidaires.

17. Combien d’uranium, et où ?

Boeing annonçait un corps de bombe (Warhead) de 206 livres ou 93 kg. (en fait 93,44 kg). Ce chiffre n’inclut pas le poids d’explosif. Mais il contredit d’autres données déjà citées, d’après lesquelles « la GBU-39B est équipée d’une tête ou corps de bombe (warhead) de 250 livres… contenant 50 livres d’explosif », ce qui implique logiquement que le corps de bombe pèse seulement 200 lb, soit 90,718 kg. Il faut donc supposer que Boeing y ajoute les poids, relativement minimes, du « manteau » de fullerènes et du détonateur – poids qu’il convient alors de déduire des 35 livres ajoutées à la « bombe nue » par le kit de navigation, pour conserver 50 livres d’explosif.

Quoi qu’il en soit, la coque métallique de la GBU-39 dépasse les 90 kg : elle pèse au maximum 93 kg, au minimum 90,718 kg. Admettons ce dernier chiffre. 80% d’Uranium Appauvri sur 90,718 kg d’alliage métallique font 72,57 kg. Si l’on y ajoute les 2,26 kg d’UA mélangé à l’explosif, lorsque la bombe atteint sa cible (une fois débarrassée de sa gangue de carbone, ses ailes, sa queue, etc.) le poids total d’Uranium Appauvri dans une GBU-39B doit être, approximativement, de 75 kg (74,83 kg). (Si les 206 livres dont parle Boeing se rapportaient seulement à la coque métallique, le poids d’UA atteindrait 77 kg.)

C’est cette masse extrêmement compacte, ce « lest » (« ballast »), arrivant en piqué, donc à grande vitesse (en effet, dans la dernière partie de sa trajectoire, la bombe est orientée de façon à chuter aussi verticalement que possible) qui permet à la GBU-39 de percer, avant d’exploser, au moins 90 cm de béton armé de haute résistance (le double selon plusieurs sources dont GlobalSecurity, qui rapporte que dès les premiers essais, elle a été capable de percer 6 pieds de « béton renforcé ») ou plusieurs dizaines de mètres de terre – jusqu’à 60 mètres… voire 100 mètres de profondeur dans un sol meuble. Et d’exploser à la profondeur programmée.

En fonction des informations parfois contradictoires dont nous disposions précédemment, nous avions largement sous-estimé le poids minimal d’uranium appauvri compris dans une GBU-39 et dispersé par son explosion. Aujourd’hui, nous pensons pouvoir dire que son poids réel doit tourner autour de 75 kg et rejoint l’hypothèse tirée de l’analyse du brevet déposé.

Si l’on suppose qu’Israël a « consommé » dans l’opération « Plomb durci » la totalité des 1000 GBU-39B (mais il peut en avoir gardé en réserve, par ex. pour l’Iran), ce seraient donc quelque 75 tonnes d’UA qui auraient été dispersées dans le sol et le sous-sol de la bande de Gaza, en partie dans les sites suspectés d’héberger des lance-roquettes, en partie et surtout dans les tunnels du « couloir Philadelphie » courant près de Rafah le long de la frontière égyptienne. Soit, sur une surface très restreinte et en plein cœur de zones peuplées, le cinquième du tonnage d’UA qui, selon des estimations généralement admises, aurait été dispersé sur l’ensemble du territoire irakien pendant toute la « guerre du Golfe » de 1991.

Il est pour le moins hautement probable que plusieurs centaines de GBU-39 ont été utilisées pendant l’opération « Plomb durci », injectant plusieurs dizaines de tonnes d’Uranium Appauvri dans le sol de Gaza. Mais qu’en reste-t-il sur le terrain, en surface ? Rien à première vue. Pourquoi ?

-  Parce que la radioactivité, invisible, inodore et sans saveur, peut être présente sans que personne ne s’en aperçoive ; parce qu’il faut, pour s’en apercevoir, disposer de récepteurs spéciaux (compteurs Geiger, « Quartex »…), les placer très près de la source d’émission et être capable de les interpréter ; parce que le temps qui passe et les travaux de remblaiement rendent chaque jour plus difficile la collecte des indices à Gaza.

-  Parce que, contrairement à bien d’autres armements retrouvés sur place, y compris un corps entier, non radioactif, de GBU-10, semble-t-il, ayant fait long feu (voir les photos dans le « rapport préliminaire » de J-F Fechino), on ne retrouvera probablement aucun élément des corps de bombe de GBU-39 : pour le cas justement où elles feraient long feu, ces bombes ont été dotées d’un dispositif d’autodestruction à retardement.

-  Parce que l’Uranium Appauvri est constitué à 99,8 % d’Uranium 238 et qu’aucune des ondes émises par l’U238 -toutes dangereuses pour la santé- ne peut traverser plusieurs mètres de terre : ni les ondes alpha (qui sont arrêtées par la peau, mais sont aussi les plus nocives pour l’ADN lorsqu’elles franchissent cette barrière par inhalation ou par ingestion), ni les ondes bêta, ni même les ondes gamma (les plus puissantes).

-  Parce que les micro ou nanoparticules d’UA qui ont pu remonter par l’évent de pénétration de la bombe au moment de son explosion ont été aussitôt dispersées dans l’atmosphère, où elles se sont confondues avec le « bruit de fond » de la radioactivité naturelle ou artificielle préexistante, qu’elles ont augmentée sans qu’on puisse leur en attribuer la responsabilité.

-  Parce que la plus grande masse des particules d’UA se trouve emprisonnée sous terre, là où les bombes ont explosé… sans pour autant faire de cratère. En effet, la puissance de l’explosion est délibérément limitée. Son aire de souffle n’excède pas un diamètre de 26 pieds (moins de 8 mètres). Sous terre, elle crée seulement une sorte de cavité temporaire qui peut s’effondrer ensuite sur elle-même.

Elles ne vont pas cesser pour autant de faire des dégâts.

D’abord, dans son « rapport préliminaire » sur Gaza, J-F Fechino signale avoir relevé en plusieurs endroits des taux de radioactivité double des valeurs moyennes données par l’AIEA pour les mêmes lieux. Cette augmentation de la radioactivité ambiante n’a rien d’anodin, puisque on sait qu’il n’existe pas de dose minimale inoffensive pour l’être humain.

Ensuite, les Gazaouis qui ont reconstitué depuis janvier 2009 des tunnels dans la zone bombardée risquent de traverser des zones contaminées, d’inhaler des particules radioactives, et de développer à plus ou moins brève échéance des cancers et des symptômes comparables à ceux décrits dans le « syndrome du Golfe ».

Enfin, les radioéléments restés sous terre finiront par se retrouver dans les nappes phréatiques et par suite, dans la chaîne alimentaire.

Seule l’analyse d’échantillons prélevés à la bonne profondeur sur les lieux où l’on sait que des bombes ont explosé permettra de constater la contamination et la réalité du risque radioactif.

Ensuite, pour isoler et interdire d’accès les zones concernées en attendant (ou à défaut) de les décontaminer au moyen de gigantesques travaux de terrassement, les indications de l’Armée de l’Air Israélienne se révéleront indispensables. Elle seule peut dire avec précision quel type de bombe a été utilisé en tel et tel endroit, et à quelle profondeur les bombes étaient censées exploser.

Paradoxalement, et non sans un certain cynisme, Israël pourrait trouver intérêt à reconnaître l’usage de bombes radioactives : si nos assertions sont exactes, c’est quasiment tout le « corridor de Philadelphie » qui est, en profondeur, devenu radioactif – ce qui condamne le percement et l’usage de tunnels… Il va sans dire que le meilleur moyen d’éliminer ce risque, sinon le seul, serait de rendre les tunnels inutiles, c’est-à-dire de lever enfin le blocus inhumain et illégal de Gaza.

18. Autres armes mises en œuvre à Gaza

Les GBU-39 ne sont pas les seules bombes à avoir été utilisées contre les tunnels du couloir Philadelphie, loin s’en faut. Dès le 1er janvier, un journaliste italien (Pietro Battachi, dans “l’Occidentale”) signale que « ses sources » (militaires ou gouvernementales, manifestement) « parlent de dizaines de couloirs souterrains détruits par les GBU-28 de 5000 livres » (Le fonti parlano decine di corridoi sotterranei centrati dalle GBU-28 da 5000 libbre). Il n’est pas exclu, bien sûr, que les GBU-28 (des « bunker busters » conventionnels) soient citées à la place des GBU-39, qui peuvent faire le même travail en profondeur que les GBU-28, en pesant 16 à 20 fois moins. Des « bunker busters” de fabrication israélienne comme la bombe PB500A1 de 1000 livres (425 kg) ou la Mk82 de 500 livres (227 kg) ont été aussi utilisées.

Les GBU-39 font partie, avec les munitions à fléchettes, les munitions au phosphore blanc, les munitions au DIME, de ces armes meurtrières que les dirigeants politiques et les chefs militaires israéliens n’ont pas hésité à mettre en œuvre au beau milieu de la population de Gaza et souvent directement contre elle.

Les dirigeants israéliens ne reculent pas devant l’emploi d’armes radioactives. La preuve : sur la photographie ci-dessous, on voit le soldat Idan Cohen, camarade du soldat Gilad Shalit, employé dans la même brigade de tank, le long de la frontière de la bande de Gaza. Elle est parue le 25 juin 2007 sur le site internet Ynet, du quotidien israélien à grande diffusion Yedihot Aharonot. Il porte sur l’épaule un obus-flèche dont la flèche est en uranium appauvri.

Pour mesurer ce que toutes ces armes signifient concrètement, il faut se reporter aux descriptions faites, par les chirurgiens présents à Gaza, des effets sur les victimes des « nouveaux types d’armes » ou des matériaux (phosphore blanc, DIME, tungstène, Uranium appauvri…) employés pendant l’opération « Plomb durci » : « A 2 mètres, le corps est coupé en deux ; à 8 mètres, les jambes sont coupées, brûlées comme par des milliers de piqûres d’aiguilles. » Les blessés survivants « n’ont aucune trace de métal dans le corps, mais des hémorragies internes étranges. Une matière brûle leurs vaisseaux et provoque la mort, nous ne pouvons rien faire. » (Dr Mads Gilbert,Le Monde, 12 janvier) « Quand on commence à opérer, tout semble en ordre… Mais ensuite on découvre des dizaines de minuscules particules dans tous leurs organes. On dirait qu’un certain type d’explosif ou d’obus les a dispersées partout, et ces blessures miniatures, impossible de les opérer. » (Dr. Jam Brommundt, médecin allemand travaillant à Kham Younis, au sud de la bande de Gaza)

Comment ne pas se demander avec le Dr Gilbert : « Se peut-il que cette guerre soit le laboratoire des fabricants de mort ? Se peut-il qu’au XXIe siècle on puisse enfermer un million et demi de personnes et en faire tout ce qu’on veut en les appelant terroristes ? » Et comment qualifier cette « guerre » qui fait d’un côté 14 tués (11 soldats israéliens, dont 4 victimes d’un « tir ami », et 3 civils, victimes d’un tir de roquette) et 50 blessés, et de l’autre côté, au moins 1330 tués et 5450 blessés, pour la plupart des civils, dont une moitié d’enfants ? (Source : Foreign Policy In Focus, Conn Hallinan, 11 février 2009)

A un contre cent, est-ce encore un combat, ou est-ce un jeu de massacre ? Une collection de crimes de guerre ? Le début d’un génocide qui n’ose pas dire son nom et qui se cache derrière la mémoire d’un autre génocide ?

Toutes les armes de guerre sont, par nature, « létales ». Mais celles qui utilisent des matériaux radioactifs, sous forme d’explosif comme dans les armes atomiques ou thermonucléaires, sous forme d’enveloppe métallique ou de pénétrateur pyrophorique comme dans les munitions à Uranium appauvri, ont une particularité qui devrait les prohiber dans tous les cas de figure : outre leurs effets directs plus ou moins « limités » selon la puissance de l’explosion, elles ont aussi et toujours des effets collatéraux « contaminants » pratiquement illimités dans le temps et l’espace.

Ce sont donc des armes triplement criminelles : en tant qu’armes de guerre (puisque la charte de l’ONU, on l’oublie trop souvent, prohibe la guerre comme moyen de régler les conflits) ; en tant qu’armes génocidaires ; en tant qu’armes écocidaires.

19. Les enjeux

Reconnaître l’extraordinaire nocivité des armes radioactives, en particulier des armes à « Uranium appauvri » aurait d’immenses conséquences – avant tout économiques et financières.

Cette reconnaissance impliquerait que les États responsables de leur emploi versent des indemnités compensatoires aux victimes de ces armes – si tant est que leurs effets puissent jamais être compensés- ou aux familles des victimes décédées.

Elle impliquerait de soigner les victimes encore en vie, tant civiles que militaires, ce qui coûterait fort cher ; il est donc préférable qu’elles meurent à petit feu, dans le déni des causes de leur sort. Car comment prouver aux commissions de pension militaire, des mois ou des années après avoir été exposé à de l’uranium appauvri -ou aux retombées d’une explosion nucléaire-, que le cancer des reins ou des poumons qu’on développe, ou la malformation congénitale de son enfant, sont dus à cette exposition ? De nombreux phénomènes peuvent les expliquer… Seuls les militaires blessés (en général par un « tir ami »…) et ayant conservé dans leur corps des particules décelables d’Uranium appauvri ont quelque chance d’en être reconnus victimes.

Cette reconnaissance impliquerait :

-  que toutes les armes comportant de l’uranium appauvri -munitions de toutes sortes : balles, obus, bombes, missiles, mines, mais aussi chars blindés à l’UA, comme le char Leclerc des Français ou ses homologues étrangers- soient retirées du service, donc remplacées (les armées ont horreur du vide), ce qui coûterait une fortune. De plus, l’uranium « réformé » devrait être rendu inoffensif, ce qui est impossible, ou stocké en lieu sûr et surveillé, ce qui coûterait encore plus cher.

-  qu’on cesse de les produire, ce qui mettrait au chômage nombre de « travailleurs de l’armement », donc accroîtrait la crise économique. Et surtout, ce qui réduirait les profits des actionnaires de Boeing, Lockheed, Raytheon et Cie. On sait que Boeing est déjà engagé pour plus de 24 000 GBU-39. Mais certains ont avancé pour les décennies à venir le chiffre de 150 000 unités. Sans parler de la GBU-40 (SDB2). Un programme de plus de 4 milliards de dollars à annuler, et le fleuron de l’USAF réduit à néant.

-  qu’on réhabilite les sites contaminés, ce qui coûterait encore une fortune. Ainsi, selon Jean-François Fechino, les 88 bombes à sous munitions CBU-105 WCMD-SWF, pesant chacune 417 kg, qui ont été larguées par les bombardiers B-1B pendant la guerre d’Irak de 2003 ont dispersé leur uranium sur une surface cumulée de 44 km2. Les 818 CBU-103 WCMD (autres bombes à sous munitions, de 429 kg), l’ont dispersé sur une surface cumulée de 218 km2. Et ce n’est là qu’une toute petite partie de l’uranium appauvri déversé au total en Irak : au moins 350 tonnes en 1991, et certainement plus de 1200 tonnes depuis 2003.

-  que les responsables de ces crimes à l’Uranium appauvri soient traduits en justice.

-  et enfin, que soit remis en cause l’ensemble de l’industrie nucléaire civile et militaire, grande pourvoyeuse d’uranium appauvri dont on ne sait que faire et que l’on « recycle » dans le secteur militaire.

Dans ces conditions, on comprend que certains dirigeants préfèrent conduire insidieusement la population du globe à sa perte.

20. La charge de la preuve

Nous avons, dans ce qui précède, décrit de manière précise les GBU-39. Cette description n’est pas exhaustive ; il se peut qu’elle soit inexacte sur certains points de détail. Mais nous avons aussi et surtout affirmé que les GBU-39 contiennent chacune une masse très importante, égale ou supérieure à 75 kg d’uranium appauvri. Si nous sommes dans l’erreur sur ce point essentiel, c’est à l’armée israélienne et à l’USAF, désormais, d’en apporter la preuve.

Comme utilisatrice et comme pourvoyeuse, elles doivent nous dire de quel alliage métallique est constitué le corps de bombe. Nous expliquer pourquoi les personnels bien informés (ils ne le sont pas tous, loin s’en faut) le considèrent comme « du métal chaud, très chaud » (« hot, very hot metal ») -en clair : radioactif- et pourquoi ceux qui le manipulent portent une combinaison spéciale. L’USAF doit nous expliquer pourquoi, en Afghanistan où elle utilise également des GBU-39, elle oblige les militaires alliés arrivant sur les lieux d’un bombardement à porter des combinaisons NBC. Les prétextes avancés sont spécieux.

L’Armée de l’Air Israélienne (Israeli Air Force) et l’US Air Force doivent laisser des experts indépendants équipés de compteurs Geiger accéder aux armes elles-mêmes, de préférence sans préavis et dans n’importe quel arsenal pour ne pas avoir le temps de les leurrer, comme les Israéliens surent si bien le faire lorsque le « centre de recherches nucléaires » de Dimona fit, dans les années 60, l’objet d’une unique visite d’inspection américaine : les étages souterrains voués à la production de plutonium militaire furent si bien masqués que les inspecteurs en ignorèrent l’existence.

Israël doit indiquer précisément les lieux où les GBU-39 ont été employées, en faciliter l’accès aux experts et autoriser le prélèvement d’échantillons pour analyse approfondie par des laboratoires indépendants. Aucun « secret industriel », aucun « secret défense » ne saurait être invoqué contre une telle enquête. Tout refus, au contraire, devrait être interprété comme un aveu du crime.

21. Dernière minute, 20 mai 2009 : la preuve est là

En avril 2009, une mission de 4 personnes dont Jean-François Fechino s’est rendue à Gaza sous l’égide de la Commission Arabe des Droits Humains. Les échantillons de terre et de poussières rapportés de Gaza ont ensuite été soumis à l’analyse d’un laboratoire spécialisé. Celui-ci y a trouvé de l’Uranium Appauvri (radioactif, cancérigène, tératogène), du Césium (radioactif, cancérigène) peut-être originaire de Tchernobyl, de la poussière d’amiante (cancérigène), des Composés Organiques Volatils (fines particules dangereuses pour la santé, surtout celle des enfants, des asthmatiques et des vieillards), des phosphates (oxydation du phosphore blanc), du tungstène (cancérigène), du cuivre, de l’alumine (cancérigène), de l’Oxyde de Thorium (ThO2) (radioactif, cancérigène)…

Des résultats détaillés seront transmis aux autorités compétentes et rendus publics dès que possible.

Conclusion : un seul camp, celui de l’humanité

Un génocide est l’extermination d’un groupe humain. Les armes à Uranium Appauvri sont des armes d’extermination. Elles frappent de façon indiscriminée une population entière, jusque dans son patrimoine génétique. Le groupe humain qu’elles frappent est la population qui en respire ou en ingère les retombées. Ce groupe ne se définit pas par ses appartenances politiques, nationales, religieuses ou ethniques, mais par sa situation géographique. Par cette localisation, il devient, pour des raisons physiques et météorologiques, la victime « privilégiée » de l’extermination, bien qu’aucune frontière n’assure à ses voisins qu’ils ne partageront pas son sort tragique à un degré quelconque.

La même remarque vaut pour les victimes des retombées radioactives d’essais ou de catastrophes nucléaires. Tchernobyl est en Ukraine, mais ses victimes sont aussi bien en Russie, au Belarus ou en France.

En ce sens, l’utilisation dans la bande de Gaza d’armes à Uranium appauvri, en particulier des bombes GBU-39, constitue bien, à double titre, un crime contre l’humanité : l’humanité des Gazaouis, l’humanité en général.

Le génocide est assez établi si les responsables civils ou militaires de l’emploi d’armes radioactives connaissaient, avant de les employer, leur caractère attentatoire à la vie, à l’environnement, à la survie et à la dignité des victimes de ces armes – en un mot leur caractère génocidaire. Cette condition suffit à démontrer le mépris dans lequel ils tenaient leurs futures victimes. Employer des armes radioactives, c’est donc bien commettre un génocide.

Mais c’est aussi un anthropocide : ce néologisme s’impose pour désigner un nouveau type de crime contre l’humanité, qui détruit les individus en s’attaquant à leur ADN, les familles en s’attaquant à leur descendance, les groupes en s’attaquant à leur génome, et l’espèce, en contaminant sans remède sa niche biologique.

C’est pourquoi l’humanité tout entière, à commencer par le peuple palestinien et le peuple israélien, doit se mobiliser pour dénoncer ce crime, exiger la sanction des coupables et la réparation pour les victimes, et pour prendre toutes les mesures propres à l’empêcher de se reproduire, où que ce soit, en Palestine, au Moyen-Orient ou ailleurs dans le monde.

Toutes les armes radioactives, atomiques, thermonucléaires, à l’uranium, quelle que soit leur formule, doivent être interdites et démantelées.

ACDN, le 20 mai 2009

Actualisé le 4 juin 2009


RAPPORT Sur l’utilisation d’armes radioactives dans la Bande de Gaza pendant l’opération « Plomb durci » (27 décembre 2008 – 18 janvier 2009) © Jean-Marie MATAGNE / ACDN
-  Mai 2009
-  Tous droits réservés – All rights reserved
-  Sauf indication contraire, toutes les traductions de l’anglais en français sont dues à l’auteur du rapport.

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 14 mars, 2013 |Pas de commentaires »

NUCLEAIRE COREEN ET ISRAELIEN: QUELLE DIFFERENCE ? (Zouhir MEBARKI / www.lexpressiondz.com)

Nucléaire coréen et israélien :

NUCLEAIRE COREEN ET ISRAELIEN: QUELLE DIFFERENCE ? (Zouhir MEBARKI / www.lexpressiondz.com) dans REFLEXIONS PERSONNELLES coree

Le «cher leader» nord-coréen, Kim Jong-Il. Crédits photo : AFP

Quelle différence ?

(Zouhir MEBARKI)

La Corée du Nord vient de procéder à son troisième essai nucléaire. En décembre 2012 elle avait réussi à envoyer une fusée dans l’espace. Ce qui lui permet de disposer, aujourd’hui, d’une tête nucléaire pour missile longue portée. Mais à qui la faute ?

Nullement impressionnée par les mises en garde du monde occidental, la Corée du Nord vient de procéder, à son troisième essai nucléaire. La particularité cette fois est que la bombe est miniaturisée. En décembre dernier, Pyongyang avait réussi à envoyer une fusée dans l’espace. Le tout permet à la Corée du Nord de disposer, aujourd’hui, d’une tête nucléaire pour missile longue portée. Parmi les raisons qui poussent les dirigeants nord-coréens à se doter de l’arme nucléaire, se trouve l’objectif de contraindre les États-Unis à s’asseoir à la table de négociations pour signer un traité de paix qui sortirait le pays de l’isolement dans lequel il est confiné depuis l’armistice de 1953 par lequel a pris fin la guerre de Corée (1950-1953).

Il n’en reste pas moins qu’elle représente désormais davantage de danger pour plusieurs pays. Il faut savoir qu’elle est soupçonnée d’aider l’Iran dans son programme nucléaire. D’aider aussi la Syrie, toujours dans le domaine nucléaire.

Et quel est l’adversaire le plus résolu de ces deux pays ? C’est l’État d’Israël ! Un État lui-même hors la loi dans le domaine nucléaire. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. C’est en 1949 que David Ben Gourion, alors Premier Ministre, a lancé le programme nucléaire israélien. Mais c’est en 1956 que le gouvernement français, dirigé par Guy Mollet, fournit à Israël la technologie pour construire le fameux réacteur de Dimona. Le vis-à-vis israélien n’était autre que Shimon Peres, qui reçut par la suite le…prix Nobel de la paix. Le tout sans divulguer, à ce jour, la moindre information sur son arsenal nucléaire.

64 ans d’arrogance et de mépris vis-à-vis de la communauté internationale qu’il sollicite aujourd’hui pour arrêter les programmes de ses voisins de la région, notamment l’Iran. Depuis sa création en 1948, l’État d’Israël n’a tenu compte d’aucune résolution votée contre lui par l’ONU et son Conseil de Sécurité. La énième et dernière résolution date du 3 décembre 2012.

Elle « appelle Israël à ouvrir rapidement ses installations nucléaires aux inspecteurs internationaux ». Elle rejoindra dans les tiroirs les dizaines d’autres adoptées par principe et sans réaction aucune des puissances qui les votent.

Comment s’étonner aujourd’hui que la Corée du Nord fasse de même ? Par quelle logique croirait-on pouvoir imposer à l’un et pas à l’autre ? Des observateurs « s’amusent » à avancer mille causes à la « surdité » de la Corée du Nord. Alors que l’antécédent créé par Israël est totalement éludé. Ce qui encourage Israël à « pousser le bouchon » jusqu’à vouloir interdire même le nucléaire civil aux autres pays comme l’Iran. Il n’en demeure pas moins vrai que les Occidentaux qui « ferment les yeux » sur le programme israélien ne suivent pas ce gouvernement dans ses intentions d’attaquer les installations iraniennes. Que de fois n’avons-nous pas entendu Tel-Aviv se vanter d’aller attaquer lui-même ces installations. Personne ne croit un instant qu’il en est capable. Sauf à mettre son existence en péril. L’Iran l’a prévenu : sa riposte sera immédiate et massive. Dans ce jeu à « se faire peur » les États-Unis font de l’équilibrisme. Pour faire bonne figure, le département d’État américain a indiqué que les autorités nord-coréennes l’avaient informé « de leur intention de conduire un essai nucléaire, sans donner de calendrier spécifique de l’événement ».

Ils le savaient donc, mais que pouvaient-ils faire pour l’empêcher ? Rien ! Et cela, Pyongyang en est convaincue. D’autant qu’elle a un allié de taille en la Chine pour alléger le poids des « sanctions » économiques surtout (tout comme pour l’Iran d’ailleurs) prises contre elle par la communauté internationale. C’est tout ce que peut obtenir Israël de ses alliés. Comment pourrait-il en attendre plus, alors qu’il ne répond à aucun de leurs appels pour reprendre le processus de paix ou pour arrêter ses implantations de nouvelles colonies en Cisjordanie ? Il est clair qu’à cette allure, Israël, qui fait de plus en plus l’unanimité contre lui, finira par se retrouver dos au mur. Ses dirigeants, Nethanyahu en tête, donnent l’impression de confondre « patience » et « impuissance » du reste du monde.

Comme il est clair que si l’on veut sauver la Terre de toute conflagration nucléaire comme semblent s’y acheminer les États-Unis et la Russie après la signature, en 2010, du Traité Start de désarmement nucléaire qui devrait être suivi par « des pourparlers avec la Russie pour rechercher des réductions supplémentaires de nos arsenaux nucléaires » annoncés par Barack Obama dans son discours sur l’état de l’Union, il faut au préalable « remettre Israël dans le droit chemin ».

C’est là qu’est le mauvais exemple. C’est là que se trouve la vraie menace pour toute la planète. Ni à Pyongyang, ni à Téhéran et encore moins à Damas !

Zouhir MEBARKI

http://www.lexpressiondz.com/chroniques/lenvers_du_decor/168…

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 6 mars, 2013 |Pas de commentaires »

LA SYRIE SAIGNEE A BLANC DANS UN GRAND TOUR DE PASSE-PASSE (Palestinechronicle.com / Traduction: Dominique MUSELET)

La SYRIE saignée à blanc dans un grand tour de

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LA SYRIE SAIGNEE A BLANC DANS UN GRAND TOUR DE PASSE-PASSE (Palestinechronicle.com / Traduction: Dominique MUSELET) dans REFLEXIONS PERSONNELLES guerre2

(Palestine Chronicle)

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Jeremy SALT

Ankara – Selon le dictionnaire, le mot « politicide » peut être utilisé pour décrire la destruction d’un gouvernement ou d’un groupe socio-politique spécifique, comme les Palestiniens, dans un sens plus large que « génocide » (perpétré pour des motifs ethniques, raciaux ou culturels, ndt). On peut l’appliquer à un état, un système et un pays. Saddam Hussein a tenté de commettre un politicide en effaçant le Koweït de la carte. Dans les années 1930, les fascistes ont commis un politicide en détruisant le gouvernement espagnol. Territorialement le pays n’a pas changé. Il a simplement été vidé de son contenu idéologique et transformé en autre chose.

La destruction de gouvernements, leaders ou valeurs qui contrecarrent les intérêts de gouvernements puissants est monnaie courante. Depuis la seconde guerre mondiale, les assassins ont souvent été des gouvernements démocratiques de style libéral. Il n’y a aucun endroit du monde qui a échappé à leur attention. Rien que dans les 11 dernières années, l’Irak et la Libye ont été, au Moyen-Orient, les victimes d’un politicide. Leurs gouvernements, leur système de valeurs et leurs leaders avaient peut-être grand besoin de changer, mais le changement n’est pas venu de leur peuple mais de gouvernements étrangers. Maintenant c’est la Syrie qui retient leur attention. Comme en Irak et en Libye, la justification brandie pour les massacres en Syrie des 20 derniers mois est « le dictateur » et « le régime ». Mais en fait ce qu’ils veulent c’est le pays lui-même. Comme Saddam et Kadhafi, le « dictateur » sert de diversion au magicien pour que les spectateurs ne voient pas ce qu’il est réellement en train de faire.

Comme les gangs armés ne parviennent pas à renverser le gouvernement de Damas, il semble que la menace d’une intervention militaire se précise. Les Etats-Unis, l’Allemagne et la Hollande ont fourni à la Turquie six batteries de missiles Patriotes qui doivent être installées à la frontière avec la Syrie. Environ 2000 soldats étrangers vont être envoyés en Turquie pour opérer et protéger les batteries de missiles et assister un nombre inconnu de soldats turcs. Les Patriotes seront situés dans trois provinces du sud-est qui sont majoritairement sunnites, les provinces de Gaziantep, Adana et Kahramanmaras. Pour de raisons de sécurité, elles ne seront pas placées dans la province de Hatay, où plus de la moitié de la population est Alevi (Alawi), et profondément opposée à l’intervention de la Turquie en Syrie ni dans celle de Diyarbakir qui est majoritairement Kurde et hostile au gouvernement pour d’autres raisons.

Le jour qui a suivi la fourniture par l’OTAN de missiles Patriotes à la Turquie, la Russie a répondu en envoyant des missiles Iskander à l’armée syrienne. Ces armes hypersoniques volent à plus de 2 km seconde et les experts en armement affirment qu’elles sont plus performantes que les Patriotes. Pour donner de la consistance au spectre de la Turquie menacée par la Syrie, les porte-parole de l’OTAN prétendent que l’armée syrienne utilise déjà des missiles Scud et se prépare à utiliser des armes chimiques mais ces deux affirmations ne sont que de la propagande guerrière. Anders Fogh Rasmussen, le Secrétaire Général de l’OTAN condamne l’utilisation de missiles Scud – sans apporter la moindre preuve qu’ils aient été tirés – mais pas les attentats à la bombe, bien réels ceux-là, perpétrés au coeur des villes par les groupes armés que lui et les membres de son organisation soutiennent.

La Turquie prétend que les Patriots sont uniquement défensifs, mais on peut se demander quelle attaque au juste elle craint : Une attaque gratuite de la Syrie tout à fait improbable ou une attaque de l’OTAN à partir du sol turc ? Bien que la cible évidente semble être la Syrie, le commentateur Abdel Bari Atwan pense que les missiles ont été mis en place en vue d’une attaque contre l’Iran. Si les Etats-Unis décidaient de se servir de la base aérienne d’Incirlik dans la province d’Adana où se trouvent des milliers de soldats pour attaquer l’Iran, la Turquie serait exposée à des frappes de représailles. C’est pourquoi elle a besoin non seulement des Patriots mais aussi des radars anti-missiles installés dans la province de Malatya plus tôt dans l’année, et qui sont aussi considérés par la Russie comme une dangereuse extension du bouclier de défense anti-missile européen de l’OTAN.

Même si c’était Israël qui attaquait, l’Iran considérerait que les Etats-Unis sont partie prenante et il rétorquerait en attaquant les bases Etasuno/OTAN de Turquie et du Golfe. L’Iran pense que l’installation des Patriots en Turquie fait partie des préparatifs de guerre de l’OTAN dans la région, avec comme cible lui-même et la Syrie. Le fait de savoir si les Etats-Unis et/ou d’Israël finiront pas attaquer ou non l’Iran qu’ils menacent depuis des années, continue, bien sûr, à faire l’objet d’intenses spéculations.

Si la cible est la Syrie, l’OTAN interviendra probablement derrière l’écran d’une zone d’exclusion aérienne, qui s’étendra sans doute jusqu’à Alep pour pouvoir placer toute la ville sous le contrôle des groupes armés et en faire la « capitale » des territoires « libérés ». Sans l’accord du Conseil de Sécurité de l’ONU, la mise en place unilatérale d’une zone d’exclusion aérienne n’aurait pas le moindre semblant de légalité. Dans une telle situation, abattre un avion syrien dans l’espace aérien syrien serait un acte de guerre. Les conséquences seraient si graves qu’on a du mal à imaginer l’OTAN s’avancer sur ce terrain là sans l’accord tacite de la Chine et de la Russie.

Ils ne semblent pas prêts de le donner. L’enjeu est d’importance pour la Russie et si ses positions sur la Syrie ont évolué, ce serait plutôt dans le sens d’un durcissement. Malgré les interprétations aussi mensongères que malveillantes de tout ce qui sort de Moscou par les médias occidentales, la Russie n’est pas revenue sur ses engagements. Elle a dit tout au long que son principal souci était l’intégrité de la Syrie et non le sort de tel ou tel gouvernement. Elle ne s’est jamais engagée à maintenir le « régime d’Assad » en tant que tel. Depuis le début, elle souligne que le droit de choisir revient au peuple syrien et pas aux groupes armés ni à leur sponsors étrangers.

La Russie a affirmé tout au long, qu’elle ne laisserait pas l’OTAN faire de la Syrie une seconde Libye. La semaine prochaine, des unités russes de la mer Noire, la Baltique et la mer du Nord se rassembleront pour des manoeuvres militaires au large des côtes syriennes. Les navires de guerre étasuniens sont aussi présents à l’est de la mer Méditerranée, ce qui laisse présager l’éventualité d’une confrontation maritime dans le style de Cuba dont la Syrie serait l’enjeu si l’OTAN intervenait.

On peut se demander si l’OTAN a vraiment l’intention d’intervenir en Syrie ou si l’installation des missiles en Turquie fait partie d’une guerre psychologique à base de propagande.

Donner des missiles à la Turquie est une chose. Attaquer la Syrie est une autre paire de manches. On ne peut pas entièrement rejeter cette possibilité mais on voit mal comment les membres de l’OTAN pourraient le faire, à moins qu’ils ne parviennent à neutraliser la Russie et la Chine, ce qui changerait la donne. Et pourtant, sans intervention directe, les groupes armés ne semblent pas capables de renverser le gouvernement syrien.

On dirait que l’OTAN se retrouve dans un impasse mais seulement si l’on assume que le renversement du régime syrien est vraiment le but premier de l’intervention en Syrie. Pour Hasan Nasrallah, le but des Etats-Unis et de ses alliés est de sortir la Syrie de « l’équation régionale ». Cela peut se faire en renversant le gouvernement mais on peut aussi y arriver en semant le chaos en Syrie. C’est ainsi que l’Irak et la Libye ont été sortis de « l’équation régionale ». Dans les deux cas, le « dictateur » a été utilisé comme prétexte à l’intervention. En Irak, les Etasuniens ont choisi de laisser Saddam en place parce qu’on pouvait compter sur lui pour maintenir l’Irak à genoux. C’est seulement quand les sanctions ont perdu de leur impact et que l’Irak menaçait de se reconstruire que la décision a été prise de le renverser. Bashar est utilisé de la même manière, mais cela ne signifie pas que les Etats-Unis et leurs alliés veulent le remplacer par les groupes armés. Ils poursuivent leur propres objectifs en s’adaptant à la réalité du terrain.

Dans le journal Al Akhbar, le vice-président syrien, Faruq al Shar’a, a proposé récemment une solution politique pour sortir de l’impasse. Il faut dire ici que si les soi-disant « amis de la Syrie » se souciaient le moins du monde du peuple syrien, ils auraient depuis longtemps trouvé une solution politique au lieu de bloquer, saboter et rejeter à priori toute tentative de négociation. La lecture de l’article ne permet pas de penser que Monsieur Shara’a ait le moindre espoir que les sponsors des groupes armés acceptent une solution politique. De fait, si l’on convient avec Hasan Nasrallah que le principal objectif des Etats-Unis et de leurs alliés est de sortir la Syrie de « l’équation régionale », alors les 20 mois de destruction auxquels on vient d’assister prennent tout leur sens. Le moment viendra peut-être où ces gouvernements s’intéresseront à une solution politique mais pour le moment la Syrie peut continuer de perdre son sang.

Pour que ces gouvernements se trouvent finalement obligés de venir à la table des négociations, il faudrait, par exemple, que les groupes armés parviennent à remplir leur contrat, c’est à dire à renverser le gouvernement de Damas. Si les gangs armés étaient sur le point de prendre la relève, leurs sponsors occidentaux pourraient changer de tactique en interrompant leur approvisionnement en argent et en armes (par des pressions sur l’Arabie Saoudite et le Qatar) et en réclamant une intervention et des négociations immédiates qui leur permettraient de mettre en place leur protégés « modérés » Mu’iz al Khatib et le Conseil de Doha.

Ou à l’opposé, il faudrait que l’armée syrienne réussisse à mettre en déroute les gangs armés. Cela pourrait aussi susciter un intérêt soudain pour une solution négociée qui permettrait de contrôler le processus de transition politique. Il y a un sérieux problème qui inquiète de plus en plus les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, c’est le « retour de bâton ». La plupart de ces groupes armés détestent « l’Occident » autant que le gouvernement de Damas. Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux qui n’ont pas oublié ce qui s’est passé en Afghanistan, ne veulent que la Syrie se transforme en une nouvelle base takfiri agissant contre les intérêts des Occidentaux et de leurs alliés dans la région. Bien sûr, rien n’est certain, mais une Syrie très affaiblie avec Bashar toujours en place – comme l’Irak de Saddam après 1991 – pendant un processus de transition pourrait leur sembler préférable. En filigrane de tous ces développements, il y a toujours la possibilité que la Syrie n’implose et que les acteurs étrangers qui ont tout fait pour l’amener au point de non retour, en perdent le contrôle.

La dégradation de la Syrie donne un avantage incontestable aux Etats-Unis et à Israël. Inutile d’ajouter que ce qui est bon pour les Etats-Unis et Israël est toujours mauvais pour les Palestiniens. La Syrie a été l’ennemi viscéral d’Israël depuis le début. Depuis sa création, Israël a comme stratégie de faire éclater les états arabes sur des lignes sectaires et rien ne pourrait mieux lui convenir que l’explosion de l’état syrien en petites enclaves ethno-religieuses querelleuses. Quoi qu’Israël fasse au Moyen-Orient, la Palestine est le centre de gravité de sa stratégie.

Le problème central des Etats-Unis et de leurs alliés est la gestion de ce qui va suivre en Syrie. A moment donné le chaos cessera de servir leurs intérêts. Dans l’abstrait, un état islamique ne leur pose aucun problème. L’Arabie Saoudite, le Qatar, le Barhein sont gouvernés selon la loi islamique et sont des piliers des intérêts occidentaux au Moyen-Orient. Le gouvernement des Frères Musulmans d’Egypte a montré qu’il n’avait nulle intention de malmener le navire occidental. Le Conseil de Doha est majoritairement Frère Musulman. Cependant, bien qu’il soit présenté par ses sponsors comme le prochain gouvernement syrien, le Conseil de Doha a peu d’espoir de s’installer dans les bureaux du gouvernement de Damas, du moins dans ce qu’il en reste. Après avoir utilisé les gangs armés comme fer de lance, leurs soutiens étrangers, en tous cas les Etats-Unis, l’Angleterre, et la France sinon l’Arabie Saoudite et le Qatar, n’ont aucune envie de les laisser prendre le pouvoir pour les voir se disputer le butin. Lakhdar Brahimi a souligné que la Syrie pourrait finir comme la Somalie. Une autre possibilité est un gouvernement de style Taliban au coeur du Moyen-Orient. Mais aucune de ces alternatives ne garantirait avec certitude les intérêts des Etats-Unis et de leurs alliés occidentaux.

La ligne rouge que les Etats-Unis et leurs alliés européens ont tracée entre les groupes armés « extrémistes » et « modérés » est artificielle. Quand Obama a mis Jabhat an Nusra sur la liste des organisations terroristes affiliées à Al Qaida, le chef du Conseil de Doha, Mu’iz al Khatib, a demandé qu’elle en soit enlevée parce que son rôle dans la lutte armée était crucial. Ses atrocités ne le dérangeaient pas. Si égorger des prisonniers est une acte terroriste alors Jabhat al Nusra est sans nul doute une organisation terroriste mais d’autres groupes font exactement la même chose, y compris l’Armée Libre Syrienne. Les gangs armés les plus importants ont rejeté l’autorité du Conseil de Doha et exprimé leur solidarité avec Jabhat al Nusra. Certains s’affairent déjà à poser les fondations d’un état islamique sans concession. On brandit partout le drapeau noir d’Al Qaida. Mais des « modérés », on n’en voit nulle part.

Il y a plus d’un an, la Syrie a été délibérément plongée dans une longue guerre contre des gangs armés. Depuis, la situation a métastasé bien au-delà de l’équation gouvernement autoritaire contre mouvement de protestation légitime, ou de l’équation crimes du « régime » contre crimes des gangs armés. Dans cette guerre par procuration impulsée par des gouvernements étrangers, le bien être de la population syrienne ne pèse pas lourd. Si le peuple syrien avait la moindre importance aux yeux de ces gouvernements étrangers, ils se conduiraient différemment.

Ceux qui ont soutenu activement ou tacitement la lutte armée au nom d’une transition politique démocratique ne peuvent espérer rien de plus qu’une victoire à la Pyrrhus. La Syrie ne jouera plus aucun rôle sur la scène arabe, elle est en train d’être ruinée et détruite sous nos yeux par l’Occident et sa tactique : diviser pour régner, qui lui réussit si bien depuis 200 ans.

Jeremy SALT

Jeremy SALT, professeur adjoint d’histoire et politique du Moyen-Orient de l’université Bilkent d’Ankara, en Turquie.

Pour consulter l’original : http://palestinechronicle.com/the-magicians-diversion-bleedi…

Traduction : Dominique MUSELET

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 28 décembre, 2012 |Pas de commentaires »

ASSAD DOIT ÊTRE TRADUIT EN JUSTICE S’IL A RECOURS AUX ARMES CHIMIQUES…ET CEUX QUI UTILISENT LES AUTRES ARMES COMME CELLES A L’URANIUM « APPAUVRI » ?…(Thierry LAMIREAU)

ASSAD doit être traduit en justice

s’il a recours aux armes chimiques…

et ceux qui utilisent

les armes à l’URANIUM « APPAUVRI »…

on en fait quoi ?

ASSAD DOIT ÊTRE TRADUIT EN JUSTICE S'IL A RECOURS AUX ARMES CHIMIQUES...ET CEUX QUI UTILISENT LES AUTRES ARMES COMME CELLES A L'URANIUM

BAGDAD – Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a estimé, jeudi 6 décembre 2012 depuis Bagdad, que le président syrien Bachar al-Assad devrait être traduit en justice s’il avait recours aux armes chimiques contre la rébellion.

Quiconque utilisera des armes chimiques devra être traduit en justice, a dit M. Ban, en réponse à la question d’un journaliste lors d’une conférence de presse, avec le Premier Ministre irakien Nouri al-Maliki.

Ces armes auront de très graves conséquences sur la population, a insisté le secrétaire général des Nations Unies.

J’ai fait part de mon inquiétude au gouvernement syrien et j’ai envoyé une lettre au président Assad il y a deux jours, pour le mettre en garde contre l’utilisation de ces armes, a-t-il ajouté.

La communauté internationale s’inquiète de plus en plus de l’évolution du conflit syrien et redoute notamment l’utilisation par le régime du président Bachar al-Assad d’armes chimiques contre la rébellion. Un responsable américain a affirmé lundi que Damas mélangeait les composants nécessaires à la militarisation du gaz sarin, un neurotoxique mortel.

(©AFP / 06 décembre 2012 12h31)                                                                                                

COMMENTAIRE:                                                                                                                             

(Le Souffle c’est ma Vie / Thierry LAMIREAU)

Si le sujet n’était pas aussi GRAVE, on pourrait en rire !

Si Bachar Al ASSAD utilisait des armes chimiques cela serait, en effet, criminel.

Mais que fait l’ONU lorsque toutes les autres Nations utilisent d’autres armes aussi DEVASTATRICES ?…

RIEN ! L’ONU ne dit RIEN et ne fait RIEN

pour demander l’interdiction des armes à l’URANIUM « APPAUVRI »

alors que « ces armes auront de très graves conséquences sur les populations des pays concernés » !

On ne dit RIEN à TOUS les pays membres de l’OTAN qui inondent, pour de nombreuses générations, des peuples, des sols et des eaux à cause des ARMES RADIOACTIVES si pratiques pour détruire des chars, des aéronefs, des bunkers en béton !

Qui amène au Tribunal Pénal International…les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne, les Allemands…etc…les Israéliens qui massacrent tant d’êtres innocents à l’aide de munitions flèches à l’URANIUM « APPAUVRI » ?

Les Grands Médias Nationaux et Internationaux se refusent à dénoncer de tels CRIMES CONTRE L’HUMANITE.

HONTE à vous, Journalistes de pacotille, qui, pour rester en place, refusent de dénoncer à grande échelle…

un TEL SCANDALE SANITAIRE PLANETAIRE !  

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 6 décembre, 2012 |Pas de commentaires »

GAZA: LE MOYEN ET LE MESSAGE (Santiago ALBA RICO /rebelion.org / avanti4.be)

GAZA :

GAZA: LE MOYEN ET LE MESSAGE (Santiago ALBA RICO /rebelion.org / avanti4.be) dans REFLEXIONS PERSONNELLES mosadeegaza

le moyen et le message

(Santiago ALBA RICO)
Gaza n’est ni un pays, ni la partie d’une nation, ni une bande de terre et encore moins un ensemble d’êtres humains : c’est un simple investissement. Israël – et je le dis sans la moindre pointe d’ironie – n’est pas en train d’appliquer une politique génocidaire en Palestine : elle veut tuer des enfants, mais pas tous les enfants ; elle veut détruire des écoles et des hôpitaux, mais non pas empêcher radicalement toute forme de survie ; elle veut affamer ses habitants, mais non pas les tuer tous par la faim.

N’oublions pas que c’est Ariel Sharon, le même qui avait joué pendant des mois au chat et à la souris avec Yasser Arafat dans la Mouquata, qui a appliqué le fameux « plan de déconnexion » en 2005 pour transformer Gaza en une immense Mouquata de 1.500.000 habitants. Gaza est très importante pour Israël.

C’est l’urinoir où les dirigeants sionistes soulagent leurs plus bas instincts ; c’est le petit frère désarmé qu’ils frappent quand ils voulaient frapper son grand frère plus costaud ; c’est la poubelle où ses politiciens ensevelissent leurs déchets : c’est le mur où ils collent leurs affiches électorales ; c’est leur jeu vidéo guerrier ; c’est la vitrine de leur marché d’armement : c’est l’otage pour toute négociation ; c’est la condition même – avec un système compliqué de respiration artificielle – de conservation de l’Etat sioniste.

Comme le répète l’écrivain libanais Elias Khoury, « Israël achète du temps en échange du sang » et ce sont les Gazaouis qui dépensent ce sang. Gaza est la banque centrale d’Israël ; sa réserve de devises. Elle est indispensable. « Déconnectée », sous blocus, démembrée, parfois frappée, mais indispensable. Israël ne veut pas détruire Gaza, ni assassiner tous ses habitants. On pourrait croire que Tel Aviv est en train de bombarder ses édifices et de tuer ses enfants, mais en réalité elle est en train de « soigner » son outil favori, d’affiner son instrument, de remodeler sa musculature. Elle est en train de tirer tout le parti dont elle peut tirer de Gaza en rentabilisant toutes ses « prestations ».

Comme le disent les analystes, Israël est en train d’envoyer des « messages ». Les messages d’Israël sont tellement évidents et prévisibles qu’il ne faut pas être un savant pour les déchiffrer. Il est bon qu’ils soient clairs pour que tous les comprennent.

L’un d’eux est adressé aux électeurs israéliens, afin qu’ils craignent « l’antisémitisme islamique » et se sentent soulagés d’avoir un gouvernement fort, implacable avec l’ennemi, mais aussi avec les dissidents.

Un autre message est adressé à l’Egypte et à tous les pays musulmans – de la Tunisie à la Turquie – qui, après les bouleversements et les changements de ces deux dernières années, pourraient être tentés de réviser leurs relations avec Israël.

Un autre message est dirigé à l’Iran, une manière de lui montrer les dents à partir de son camp d’entraînement habituel.

Non moins important est le message destiné à Obama, afin de poursuivre l’alignement étasunien inconditionnel vieux de 40 ans, en lui rappelant par la voie des faits qu’Israël est son unique véritable allié dans la région et l’unique garant de ses intérêts.

Le dernier message, et le principal, s’adresse à tout le monde : Israël, le plus artificiel et imposé des Etats, est le seul qui soit véritablement « indépendant » dans le monde et il est disposé à tout – bombes, assassinats, guerres apocalyptiques –, sans le moindre égard pour le droit international, pour les règles humanitaires, aux équilibres diplomatiques, au pragmatisme politique et à la morale commune, et cela dans l’unique but de préserver son identité raciste et coloniale.

Si le moyen est le message, les messages d’Israël ont une dimension inhumaine et criminelle. Mais ils ont aussi, pour la première fois sans doute depuis 1948, un accent désespéré. Derrière les hypocrites et obscènes déclarations de soutien occidental à l’agresseur, nous entendons une inquiétude nouvelle et nous percevons une réaction insolite de dégoût. Israël se sent moins à l’aise ; elle est plus isolée.

Comme le rappelait à juste titre Ilan Pape quelques jours avant les nouvelles attaques contre Gaza, la véritable préoccupation du régime sioniste se centre sur les changements qui ont ébranlé le statu quo dans la région.

Le « printemps arabe » constitue une menace sérieuse, stratégique et politique, pour sa survie.

Paradoxalement, c’est sous la poussée des peuples arabes contre les dictatures locales qu’Israël s’est enfin inscrit dans le Proche Orient : c’est une « dictature arabe » comme les autres qui s’oppose, avec les mêmes moyens que Moubarak, Ben Ali ou Bachar Al-Assad, à la démocratisation du monde arabe.

De là découle ses alliances, actives ou passives, avec tous les dictateurs, et de là provient son effort réalisé pour soutenir, en tant que base arrière, toutes les contre-révolutions.

De là découle également son intérêt à alimenter tous les fanatismes sectaires qui, comme dans le cas d’Al Quaeda, peuvent empêcher la constitution souveraine de gouvernements arabes démocratiques, dont la légitimité dégradera celle du gouvernement d’Israël au yeux de l’opinion publique et en feront des interlocuteurs inévitables pour les puissances occidentales dans un cadre nouveau d’alliances régionales.

Mais Israël est ainsi faite. Sa faiblesse est une bonne nouvelle qui devrait nous réjouir. Mais nous en sommes incapables. Parce ce que ce qui donne la véritable mesure du danger que représente Israël pour la paix mondiale, c’est précisément sa capacité – et sa détermination – à transformer une bonne nouvelle en la pire qui soit : des enfants tués, des familles détruites, des maisons en ruines.

Gaza est le message que nous devons tous entendre.

S’il existe un acteur irrationnel dans la région, ce n’est pas Al Quaeda, ni Bachar Al Assad, aussi irrationnel et criminel soit-il, mais bien Israël, et son isolement régional multiplie les dangers pour tout le monde.

Gaza est le message

Israël – nous dit la missive – a aussi peu de scrupules qu’Al Quaeda et beaucoup plus d’armes que Bachar Al Assad, y compris des armes nucléaires, et elle est infiniment plus « indépendante » que les Etats-Unis. Lorsque cela se révèle nécessaire pour défendre un projet dont la racine « idéologique » ne répond à aucune raison ni pragmatisme d’aucune sorte, elle est disposée à utiliser tous les moyens, contre n’importe qui, sans craindre les conséquences.

L’autre message, le dernier et le premier, est proclamé de l’autre côté, par les Palestiniens, qu’il ne faut pas oublier. Face à cette pluie de feu et à ces frappes chirurgicalement infanticides, contre ce Goliath soudard qui veut les transformer en urinoir, en poubelle, en panneau électoral, en jeu vidéo, en vitrine et en monnaie d’échange, les rares roquettes que lancent les Palestiniens depuis Gaza ne sont qu’une simple, élémentaire, naturelle, rageuse et douloureuse déclaration de dignité humaine. Puissent les Israéliens être capables un jour de le comprendre, d’entendre ce message de la Palestine, comme l’ont déjà entendu tous les peuples arabes et une bonne partie des peuples de la terre.

Santiago ALBA RICO

Source : http://www.rebelion.org/noticia.php…

Traduction française Ataulfo Riera pour Avanti4.be : http://www.avanti4.be/analyses/arti…

Santiago Alba Rico est un écrivain et philosophe marxiste. Il a vécu plusieurs années au Caire et réside aujourd’hui en Tunisie.

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 4 décembre, 2012 |Pas de commentaires »

CES SCIENTIFIQUES INTERNATIONAUX DU NUCLEAIRE QUI TRAVAILLENT POUR ISRAEL

Ces scientifiques internationaux du nucléaire

 qui travaillent pour Israël

CES SCIENTIFIQUES INTERNATIONAUX DU NUCLEAIRE QUI TRAVAILLENT POUR ISRAEL dans REFLEXIONS PERSONNELLES atome-5918e

**Ils travaillent à l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique et leurs noms sont connus grace a des pirates informatiques !

Des hackers ont mis en ligne les noms d’une centaine de scientifiques internationaux volés sur un serveur de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique. Ils leur reprochent de travailler avec Israël. et ils sont directement impliqués dans des activités nucléaires en Israël.

Un acte sans précédent qui inquiète l’Agence Internationale de l’Energie Atomique.

Un site Internet a dévoilé dimanche des informations confidentielles relatives au programme nucléaire israélien. Des informations prélevées sur un ordinateur de l’AIEA que des hackers auraient réussi à pirater. Un acte sans précédent qui inquiète l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, laquelle mène depuis plus de dix ans une guerre sans merci contre le programme nucléaire iranien.
Des pirates ont publié une liste d’emails faisant état d’activités nucléaires menées en Israël, qu’ils auraient trouvés sur un ordinateur dont l’ip attesterait qu’il se situe en Autriche, base de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique.
« Parastoo » – c’est le pseudo sous lequel se cachent les pirates – publie par la même occasion une liste d’une centaine de noms, selon RFI, de personnes qui seraient directement impliquées dans des activités nucléaires en Israël.
Parmi cette liste, figurent 14 adresses électroniques renvoyant à des scientifiques, des physiciens moléculaires travaillant dans de prestigieuses universités françaises, dont celle de Jussieu, ou des laboratoires de recherche à l’image du CNRS, ainsi qu’une personnalité diplomatique, conseiller pour les sciences dans une ambassade française stratégique.
Mardi 27.11.2012, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique a confirmé avoir fait l’objet de vol de données hébergées sur un de ses serveurs qui, selon le gendarme du nucléaire, ne serait plus en activité. L’AIEA qui se veut rassurante, a exprimé sa vigilance et sa détermination à raffermir la sécurité de ses données pour prévenir d’autres fuites.
Un acte sans précédent qui, au moment où il est de plus en plus question de menaces et de frappes israéliennes contre l’Iran…
**Agora.Vox-28.11.2012.
***L’Agence Internationale pour l’Energie Atomique a été victime pour la première fois de pirates informatiques. Dimanche, un site Internet a publié des données secrètes sur le programme nucléaire israélien volées sur un serveur de l’agence basée à Vienne.Les hackers, qui agissent sous le nom de Parastoo – un prénom féminin populaire qui signifie «hirondelle» en farsi – ont mis en ligne une liste de noms et d’adresses mail de plus d’une centaine d’experts travaillant pour l’Agence. Les pirates laissent entendre que ces scientifiques auraient tous des liens avec Israël et le site de Dimona. Ce centre de recherches est généralement considéré comme le cœur du programme militaire nucléaire israélien, une information que Tel-Aviv ne confirme ni ne nie.

L’embarras de l’AIEA

Les hackers, qui rappellent que l’AIEA enquête depuis plus de dix ans sur les velléités iraniennes de posséder une arme nucléaire, exigent l’ouverture d’investigations publiques sur Dinoma, le site nucléaire israélien. À leurs yeux, les activités israéliennes représentent un plus grand danger pour la paix au Moyen-Orient que l’obstination de Téhéran.

Pour l’AIEA, cette brèche dans sa sécurité informatique est très gênante.Selon RFI, les noms révélés sont ceux de spécialistes internationaux, des physiciens moléculaires pour la plupart. Ils travaillent pour le département d’État ou pour celui de l’Énergie à Washington mais aussi en France. Quatorze d’entre eux sont employés dans des laboratoires de Jussieu et du CNRS ou comme conseiller dans des ambassades.

Les hackers n’ont adressé aucune menace précise contre ces scientifiques. Mais personne n’oublie que plusieurs scientifiques iraniens ont été assassinés dans des attentats ces dernières années.

L’AIEA s’est refusée à tout commentaire se contentant de reconnaître mardi que des informations avaient été dérobées sur l’un de ses anciens serveurs.

*Les Médias-28.11.2012.

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 3 décembre, 2012 |Pas de commentaires »

« FIVE BROKEN CAMERAS » (CINQ CAMERAS BRISEES) (Emad BURNAT / Guy DAVIDI / Pierre FOGLIA /legrandsoir.info)

« Cinq caméras brisées »

(Emad BURNAT / Guy DAVIDI)

À HURLER !

arton18455-84ec5 CISJORDANIE dans REFLEXIONS PERSONNELLES
Pierre FOGLIA
T’as aimé ça ? J’étais dans le hall de l’Excentris, où je venais de voir Five Broken Cameras - cinq caméras brisées -, un documentaire qui raconte l’injustice et l’humiliation faites aux habitants d’un petit village de Cisjordanie par les Israéliens. Cinquante deux minutes de lourde oppression. Non, je n’ai pas aimé ça. Personne ne peut voir des gens se faire écoeurer à ce point-là et aimer ça. Tu sors de là avec l’envie de hurler.

Mais je veux dire le film ?

Arrête ! J’ai envie de hurler, j’te dis, pas de jouer au critique de cinéma. Ces derniers jours, quand tu regardais ce qui se passait à Gaza, t’aimais ça ou, comme moi, tu rentrais ta rage en entendant les Israéliens dire que ce n’était pas eux qui avaient commencé ?

Five Broken Cameras est 100 fois plus enrageant. Parce que ce n’est pas la guerre. C’est la paix, enfin si on peut appeler la paix des claques sur la gueule, des soldats qui t’enfument, te réveillent en pleine nuit à coups de crosse dans la porte, des colons qui foutent le feu à tes oliviers.

Le village s’appelle Bil’in. Le cinéaste ? Y’a pas de cinéaste. Le documentariste ? Y’a pas de documentariste. Qu’on se le tienne pour dit : il n’y a pas derrière ce documentaire un cinéaste pacifiste danois pro-palestinien, ni une altermondialiste québécoise tombée amoureuse d’un Palestinien, ni un journaliste français de Libération, ni aucun autre Michael MOORE. Il y a un paysan de 40 ans qui s’appelle Emad BURNAT. Et si Emad s’est acheté une caméra, ce n’est pas pour filmer les méchants soldats israéliens. C’est pour filmer son quatrième fils, Gibreel, qui vient de naître.

Mais voilà qu’au même moment arrivent sur les terres du village des arpenteurs venus pour tracer la frontière où doit s’élever le fameux mur qui protège maintenant Israël des terroristes. Emad les filme. Quand les gens du village se mettent à manifester pacifiquement, très pacifiquement, Emad les filme aussi. Les villageois ne protestent pas à cause du mur, ils s’y sont résignés depuis longtemps, ils manifestent parce que le tracé empiète très largement sur leurs oliveraies, on est en train de les spolier au profit de la colonie juive voisine.

Quand l’armée débarque, Emad filme. Quand l’armée enfume le village, quand l’armée blesse un de ses frères, quand l’armée tue un villageois, Emad filme. Quand l’armée investit le village en pleine nuit, quand un soldat frappe à sa porte, Emad vient lui répondre la caméra à l’épaule, le soldat l’informe alors de cette chose inouïe : cette maison où est né Emad, où dorment à l’instant ses fils, cette maison se trouve désormais dans une zone interdite, et donc Emad y est interdit de séjour.

Quand un soldat tire sur Emad, Emad ne filme plus, parce que la balle s’est logée dans la lentille de la caméra. Il ne filme plus non plus quand un soldat donne un coup de crosse dans sa caméra. Il ne filme plus quand un colon lui arrache sa caméra. Il lui faudra cinq caméras pour aller au bout de son documentaire. Il lui faudra aussi l’aide d’un cinéaste israélien (Guy DAVIDI) pour le monter, le lancer, le montrer.

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Five Broken Cameras a été primé cette année aux deux plus grands festivals du documentaire dans le monde, Sundance et Amsterdam. Et il vient d’avoir le prix du public aux récentes Rencontres du Documentaire de Montréal.

T’as aimé ça, alors ?

Je te l’ai dit : j’ai envie de hurler.

Le film m’a replongé dans une de mes plus anciennes indignations. Je suis de ceux – nombreux et d’opinion plus documentée que la mienne, je pense à des intellectuels comme Edgar MORIN, Jean DANIEL, Amos OZ – qui pensent qu’il n’y aurait bientôt plus de conflit israélo-palestinien s’il n’y avait plus de colonies.

Je ne comprends pas ces enclaves à l’intérieur du territoire palestinien. Je ne comprends pas que de nouvelles colonies continuent de s’implanter. Je ne comprends pas que les anciennes colonies s’étendent en empiétant sur le territoire palestinien comme on le voit dans le documentaire d’Emad. Je ne comprends pas que des autoroutes, interdites aux Palestiniens, les relient entre elles et à Israël.

Mais ce que je comprends le moins de cette ghettoïsation des Palestiniens, c’est qu’elle se fait au vu et au su du monde entier et qu’aucune des grandes démocraties du monde, la France, l’Angleterre, l’Allemagne, les États-Unis, le Canada, ne mette son poing sur la table. De temps en temps, un ou une secrétaire d’État américain déclare que les États-Unis ont demandé à l’État hébreu de mettre fin à l’implantation de nouvelles colonies. Notez bien : pas de procéder à l’évacuation des colonies implantées, non, non… S’il vous plaît, M. NETANYAHOU, pas de nouvelles colonies. Il en rit comme SHARON avant lui et les plus libéraux aussi.

Ne comptez pas sur OBAMA pour lever le ton et conditionner la considérable aide américaine à l’évacuation des colonies. Rappelez-vous comment NETANYAHOU a été accueilli en héros, ovationné par le Congrès, rappelez-vous qu’il a eu l’outrecuidance de planter OBAMA devant ce même Congrès…

Ce que nous montre Five Broken Cameras, ce sont des paysans palestiniens d’un petit village de Cisjordanie que les Israéliens bousculent, enfument, blessent, humilient, dépouillent de leurs terres. La vraie raison ? Le territoire.

Tout le conflit israélo-palestinien est une question de territoire que se disputent deux nations. Une superpuissance dotée de l’arme nucléaire. Une autre qui lance des pierres.

Devinez derrière laquelle se rangent ceux qui mènent l’univers ?

Pierre FOGLIA

http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/pierre-foglia/20121…                                      

Five Broken Cameras – 2011

Durée 52′
Auteurs-réalisateurs: Emad BURNAT et Guy DAVIDI
Une production Alegria Productions / Burnat Films Palestine / Guy DVD Films, avec la participation de France Télévisions

Déconseillé aux moins de 10 ans

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 28 novembre, 2012 |Pas de commentaires »

GAZA: GENOCIDE A L’URANIUM « APPAUVRI » ! L’ARMEE ISRAELIENNE UTILISE A NOUVEAU DES ARMES RADIOACTIVES…(Thierry LAMIREAU / prisonplanet.com / trapockpeace.org)

GAZA :

Génocide

à l’Uranium « appauvri »

 L’armée israélienne

utilise bien des armes

à l’URANIUM « appauvri » 

GAZA: GENOCIDE A L'URANIUM

Une photo de la presse israélienne montre sans équivoque possible que l’armée israélienne utilise bien des armes à l’Uranium « appauvri » dans ses bombardements contre des zones densément peuplées de civils palestiniens à Gaza. 

Idan Cohen Photo Idan Chesler -Ynet 25/06/07

Idan COHEN Photo Idan Chesler -Ynet 25/06/07
En regardant les images diffusées ici ou là montrant l’attaque d’ISRAEL sur GAZA, je constate à nouveau, mon expérience sur le sujet me l’indique, que les munitions flèches à l’URANIUM « APPAUVRI » sont utilisées en cette fin de novembre 2012…et j’en suis, une fois de plus, SCANDALISE !
L’armée israélienne a été accusée d’utiliser des armes à l’UA  contre le Liban. Une photo avait été publiée montrant un soldat israélien tankiste chargeant un obus à dard à l’UA. 
Le site internet du quotidien israélien à grand tirage Yedihot Aharonot Ynet, avait publié le 25/06/07 une photo d’un camarade de bataillon du soldat Gilad SHALIT, prisonnier depuis un an de la résistance palestinienne à Gaza, portant sur l’épaule un obus à dard à l’UA (voir photo ci-dessus prise par Idan CHESLER) en accompagnement d’un article sur Shalit de Hanan GREENBERG intitulé « Shalit’s army buddies hopeful. » L’article portait sur un message audio de Shalit transmis récemment aux israéliens et les réactions de ses compagnons tankistes. 
Le caporal Gilad SHALIT et son camarade, le sergent de réserve Idan COHEN (sur la photo), faisaient partie d’un bataillon de tanks stationné aux alentours de la Bande de Gaza, d’ailleurs toujours en poste le long de la frontière Bande de Gaza/Israel. 
 
La Bande de Gaza a subi de violents bombardements par air, terre (canonnières de tanks et artillerie) et mer. Il apparaît donc clairement que SHALIT, dont les medias occidentaux ont publié en boucle une photo « innocente » (visage souriant, poupon) a passé une partie de son service militaire à bombarder des zones densément peuplées de civils palestiniens dans la Bande de Gaza avec des obus à l’Uranium « appauvri ». La Bande de Gaza, une zone étroite avec une densité de population la plus élevée au monde – sa population palestinienne de 1,4 millions d’habitants en grande partie des réfugiés est constituée à plus de 50 % d’enfants – n’est plus simplement une prison à ciel ouvert, ainsi dénommée par beaucoup, pour ces 1,4 millions de palestiniens soumis à une terrible punition collective (blocus économique, alimentaire, médical, destruction des infrastructures…), mais un camp d’extermination. En effet, les particules d’Uranium « appauvri » constituent un véritable gaz toxique radioactif, poison non seulement pour les actuels habitants de la Bande de Gaza, mais aussi pour les générations à venir. Les particules d’Uranium « appauvri » s’attaquent à l’ADN, au patrimoine génétique, provoquant cancers, malformations congénitales, un héritage qui va se transmettre de génération en génération. Pas de chambre à gaz dans la Bande de Gaza, mais un poison mortel destructeur du patrimoine génétique palestinien. L’état sioniste commet donc, en toute impunité, un génocide, avec les encouragements et (ou) le silence complice des gouvernements occidentaux et des populations occidentales qui se taisent. L’état d’ISRAEL a, semble-t-il, trouvé la solution à ce qu’il appelle ouvertement « un problème démographique » : l’élimination progressive de la population palestinienne dont le seul tort est de vivre depuis des générations sur une terre convoitée par les sionistes qui ont tout fait et continuent de tout faire pour se l’approprier soit en en chassant brutalement  et/ou en exterminant lentement la population palestinienne autochtone. 
Un expert américain renommé dénonce
l’utilisation de munitions à l’UA par Israël.
idfchem CONVENTION DE GENEVE dans REFLEXIONS PERSONNELLES
Le DC Doug ROKKE expert renommé en Uranium « appauvri » montre du doigt Israël pour son utilisation de munitions illégales et létales à l’UA contre le peuple libanais – munitions vendues par le gouvernement des Etats-Unis – et demande une cessation immédiate de ces pratiques. Le Dc Doug ROKKE a fait carrière dans l’armée US pendant 40 ans avant d’être nommé à la tête de l’équipe d’investigation de l’armée US portant sur l’évaluation et l’enseignement des dangers de l’uranium « appauvri ». Il a été conseiller auprés de: Centers of Disease Control, Department of Defense, National Academy of Sciences, Institute of Medicine, U.S Senate, U.S. House of Representatives, U.S. Department of Transportation, FAA, U.S. Department of Defense. U.S. General Accounting Office, Department of Veterans Affairs, British Royal Society, British House of Lords and House of Commons, United Nations, and Presidential Special Oversight Board. L’Uranium « appauvri », qui est un poison radioactif toxique, touche tout le monde sans discrimination. Interviewé lors d’une émission TV d’Alex JONES, le DC ROKKE a décrit certains des effets de l’UA – une arme utilisée sur les champs de bataille qui, une fois utilisée, ne peut être nettoyée et reste dans l’atmosphère pour l’éternité. « Voilà ce que nous connaissons par des expérience directes notamment par ce qui est arrivé à certains d’entre nous pendant la 1ère guerre du Golfe, et ce que nous avons appris lorsque nous avons mené nos recherches pour l’armée US.
La première chose qui vous touche c’est les problèmes respiratoires, puis vous avez des rougeurs, puis vous commencez à avoir des atteintes pulmonaires définitives au bout de quelques mois à cause des radiations et de la toxicité chimique, puis vous avez des problèmes neurologiques, puis vous avez des problèmes gastro intestinaux. » 

« Vous avez une décalcification des os et des dents – puis vous avez tous les problèmes ophtalmiques causés par les rayons alpha et gamma – et puis les cancers, la leucémie et tout le reste « a dit ROKKE. 
« C’est catastrophique. Une présentation faite par l’armée US aux dirigeants du Pentagone avant la 2ème guerre du Golfe expliquait tous les problèmes liés à l’utilisation des armes à l’UA, mais ces responsables n’en ont pas tenu compte et, en public, ils ont dit qu’il n’y en avait pas». Suite aux bombardements de l’Afghanistan, une étude scientifique conduite par des scientifiques britanniques Chris BUSBY et Saoirse MORGAN a conclu qu’une quantité élevée d’UA avait contaminé l’Europe, s’étant propagée par voie aérienne du Moyen Orient et de l’Asie Centrale. ROKKO a dit que les israéliens ont commencé à utiliser des munitions à l’UA contre les égyptiens pendant la guerre arabo israélienne de 1973-74. Il a brièvement exposé la manière dont les israéliens utilisent des munitions à l’UA, ces « sales bombes » du monde civilisé, au Liban ces deux dernières semaines. « L’armée américaine a explicitement confirmé avoir utilisé 500 tonnes d’uranium de munitions à l’UA dans les deux premiers mois de la guerre en Irak – dans l’opération « Shock and Awe » – et l’armée a confirmé que la bombe GBU 28, une bombe guidée au laser – qui comporte 5000lb d’explosifs contient une tête à l’UA – ces bunkers busters.Les Etats-Unis ont fourni 100 GBU 28 à Israël pendant son offensive pour qu’ils les utilisent contre des cibles au Liban ».« L’armée a explicitement confirmé que c’est une bombe radioactive et que les fragments qui restent après sont utilisation le sont aussi et que c’est un véritable problème. »« Ainsi maintenant nous avons une confirmation sous forme de photos – et je veux le répéter, nous avons confirmation sous forme de photos que les canonniers israéliens ont chargé des obus à l’UA dans les tanks israéliens et les ont utilisé au Liban » a dit ROKKE à JONES. « Ce que nous avons là c’est une utilisation délibérée de munitions radioactives, des munitions à l’UA, qui sont illégales selon les Nations Unies. »« Nous avons tous les libanais qui en subissent les effets, toutes les femmes et les enfants qui en subissent les effets, tous les israéliens aussi, et les zones touchées là bas sont si petites que toute la région en subit les effets et est contaminée pour l’éternité. »« Nous avions connaissance de la livraison des GBU 28, nous savions que c’était une certitude – maintenant nous recherchions les dommages causés au Liban, et tous les dommages indiquent l’UA, mais jusqu’à ce que nous ayions ces photos des bombes à l’UA chargées par un canonnier tankiste israélien nous n’avions pas vraiment de preuve et celle-ci est arrivée hier. (27/07.06) »

« Les photos de soldats israéliens chargeant des munitions à l’UA ont étrangement disparu de nombreux sites d’informations sur internet peu de temps après qu’elles aient été publiées, mais on a pu en sauver des petits formats des archives de GETTI . » 

Note:

En observant attentivement les photos on peut discerner le dard à l’Uranium « Appauvri » sur chaque obus. 

ROKKE s’est exprimé sur les opérations israéliennes utilisant des munitions à l’UA dans un article dans lequel il affirme que « l’utilisation d’armes à l’UA est totalement inacceptable, et un crime contre l’humanité. Par conséquent les citoyens du monde et tous les gouvernements doivent agir pour que cesse l’utilisation d’armes à l’UA.

Je dois demander maintenant qu’Israël fournisse une aide médicale à toutes les personnes victimes de l’UA au Liban et qu’il nettoie la contamination à l’UA. » En lien avec tout cela, un ancien agent des renseignements américain Wayne MADSEN a révélé que certaines sources lui avaient dit que les israéliens ont délibérément ciblé et tué les 4 observateurs de l’ONU parce qu’ils avaient obtenu des preuves des atrocités commises par les israéliens contre la population libanaise. Source : www.prisonplanet.com 
 
Des scientifiques libanais soupçonnent Israël
d’avoir utilisé des armes radioactives au sud
Liban.
Suivant une dépêche du Daily Star (journal libanais) du 21 août 2006, deux scientifiques libanais Mohammad Ali Qobeissi, un membre du Conseil National de Recherche Scientifique, et Ibrahim Rashidi de la Faculté des Sciences de l’Université du Liban ont inspecté un cratère de 3 m de profondeur sur 10 m de diamètre fait par une bombe larguée par l’aviation israélienne dans Khiam, dans le quartier Jlahiyyeh. Ils y ont constaté un « haut degré de matériaux radioactifs non identifiés » en utilisant un compteur Geiger Muller et un détecteur de radioactivité. Une équipe du Conseil testera un échantillon du cratère pour trouver de quels matériaux radioactifs il s’agit. Qobeissi a ajouté que les armes israéliennes utilisées contre Khiam et des zones voisines du sud Liban « contiennent probablement une haute teneur en uranium ».
Pourquoi les bombes à l’UA sont illégales
Une arme est illégale de deux façons :
 
 CONVENTION DE LA HAYE
1 – Par l’adoption d’un traité spécifique l’interdisant 

2 – Parce qu’elle ne peut pas être utilisée sans violer les lois et coutumes existantes régissant la guerre. 

Une arme  est rendue illégale parce qu’il existe un traité spécifique en interdisant l’utilisation n’est seulement illégale que pour les pays qui ont ratifié ce traité.

Une arme qui est illégale en lien avec une loi existante est illégale pour TOUS les pays. Ceci est vrai même si il existe déjà un traité concernant cette arme, et qu’un pays n’a pas ratifié ce traité. Comme il n’existe pas de traité spécifique interdisant les armes à l’UA, l’illégalité de l’utilisation de celles-ci doit être établie de la deuxième manière. Les lois et coutumes de guerre (Droit Humanitaire) comprennent tous les traités régissant les opérations militaires, l’utilisation des armes et la protection des victimes de guerre de même que le droit international coutumier (comprend notamment la Convention de la Haye réglementant les opérations militaires et la Convention de Genève réglementant la protection des parties en tant de guerre) sur ces sujets.
En d’autres termes, pour évaluer si une arme spécifique est légale ou illégale quand il n’y a pas de traité spécifique la concernant, tout le Droit Humanitaire doit être consulté. Il existe 4 règles découlant du Droit International en ce qui concerne les armes : 
1 – Les armes ne peuvent être utilisées que dans le champ légal de bataille, défini comme des cibles militaires légales de l’ennemi en guerre. Les armes ne peuvent pas avoir un effet négatif au-delà du champ légal de bataille (le test « territorial »). 

2 – Les armes ne peuvent être utilisées que seulement pendant la durée du conflit. Une arme qui est utilisée ou continue d’agir après la fin de la guerre viole ce critère. (le test « temporel ») 

3 – Les armes ne peuvent pas être excessivement inhumaines (le test « d’humanité ») La Convention de la Haye de 1899 et de 1907 utilise les termes « souffrance inutiles » et « blessure superflue » pour ce concept.

4 – Les armes ne peuvent pas avoir un effet négatif excessif sur l’environnement naturel (le test « environnemental »). 

L’armement à l’UA échoue à ces 4 tests.

 pic.php DROIT INTERNATIONAL
1 – Il ne peut pas être « limité » aux champs de bataille légaux et échoue au test territorial. A l’opposé, l’UA est transporté par voie aérienne loin du champ des cibles légales vers des cibles illégales (civiles) : hôpitaux, écoles, abris civils et même des pays voisins avec lesquels l’utilisateur n’est pas en guerre. 
2 – Il ne peut être « arrêté » quand la guerre est finie. A l’opposé, l’armement à UA continue d’agir après la fin des hostilités et par conséquent échoue au test de temporalité. Même avec des nettoyages rigoureux des zones de combat, les particules aériennes ont une vie de ½ billion d’années et ont le potentiel de tuer et blesser d’anciens combattants et non combattants bien après que la guerre soit terminée. 
3 – Il est inhumain et par conséquent échoue au test d’humanité. Cet armement est inhumain à cause de la façon dont il tue – cancer, maladie des reins… et bien après la fin des hostilités alors que la tuerie doit cesser. L’UA est inhumain parce qu’il peut provoquer des malformations génétiques telles que des anomalies crâniennes et faciales, l’absence de membres, des bébés déformés et non viables, par conséquent touchant des enfants qui n’ont jamais été des cibles militaires et qui sont nés après la fin de la guerre. La nature teragénique des armes à l’UA et l’atteinte possible du patrimoine génétique des générations futures font qu’il est possible de considérer l’utilisation des armes à l’UA comme un génocide. 

4 – Ces armes à l’UA ne peuvent être utilisées sans causer des dommages excessifs à l’environnement naturel et donc échoue au test sur l’environnement. Les dommages à l’environnement naturel comprennent la contamination de l’eau et des terres agricoles dont l’exploitation sert à la subsistance des populations civiles bien au-delà de la durée de vie de ces populations. Le nettoyage est une science inexacte de toute façon, qui coûte très cher – bien au-delà des capacités de financement d’un pays pauvre. 

L’une des clauses les plus utiles du traité sur le Droit Humanitaire c’est la « clause Martens » de la Convention de la Haye de 1907 qui est reprise dans les traités suivants concernant le Droit Humanitaire. La Clause Martens stipule que dans des situations ou il n’existe pas de clause spécifique dans un traité (ce qui est le cas pour l’UA) la communauté internationale est néanmoins liée par « les règles de principes de la loi des nations, issues des usages établis parmi les peuples civilisés, par les lois humanitaires et ce que dicte la conscience publique. » 

Il existe un effort international immense de la part d’une grande variété de groupes représentant de multiples facettes de la société civile. L’existence d’un réseau anti UA est légalement pertinent concernant l’affirmation que l’UA est illégal, et pour soutenir comme argumentaire que l’utilisation d’armements à l’UA est un crime de guerre ou crime contre l’humanité, et ce réseau peut jouer un rôle décisif pour arrêter la prolifération de ces armes. 

Conséquences de l’utilisation d’armements à l’UA dans des opérations militaires 

armes-uranium DROITS DE L'HOMME
Selon le droit international, il existe un certaines exigences pour remédier aux violations des Conventions de Genève et autres règles formant les lois et coutumes de la guerre. Une exigence minimum du devoir de réparer l’utilisation d’armements illégaux c’est la compensation des victimes. Cela peut comprendre, par exemple, les victimes civiles et militaires de guerres et les armements à l’UA utilisés sur des zones militaires de tirs. Pour remédier au minimum à l’utilisation de l’UA, c’est le devoir de fournir tous les renseignements sur les armes leur développement et leur déploiement. En ce qui concerne les dommages environnementaux, les utilisateurs de ces armes sont obligés d’effectuer un nettoyage effectif des zones contaminées. Quand des terres et des ressources en eau ne peuvent être effectivement nettoyées, l’état qui a causé les dommages doit payer en dommages un montant égal à la perte d’exploitation des terres et des ressources en eau du patrimoine national.
En dollars Us, le coût des poursuites juridiques et du nettoyage environnemental pour les seules guerres du Golfe pourraient atteindre des chiffres prodigieux. En plus de la responsabilité pour les dommages causés aux victimes et à leur environnement, les utilisateurs d’armements à l’UA devraient être sanctionnés légalement selon les clauses des lois humanitaires existantes. Par exemple, la Convention de Genève exige des états membres signataires (Israël en fait partie ndt) qu’ils aient des mécanismes légaux internes pour juger les personnes qui sont soupçonnés d’avoir commis des violations sérieuses du droit humanitaire.
De plus, l’Article 146 stipule que tous les états signataires ont le devoir de rechercher les violateurs mis en cause et de les juger devant leurs propres tribunaux quelque soit leur nationalité. L’article 148 interdit à tout état de s’absoudre lui-même ou d’absoudre un autre état de la responsabilité de violations sérieuses. A cause des ces clauses de la Convention de Genève, les « accords » recherchés et obtenus par les Etats-Unis comme quoi d’autres états se sont engagés à n’entreprendre aucune action contre le personnel militaire US pendant un certain nombre d’années doivent être considérés comme nuls et non avenus puisqu’ils violent les Conventions de Genève. Alors que les Etats-Unis peuvent obtenir des accords anticipés pour que son personnel militaire ne soit pas traduit devant la Cour Internationale de Justice, dont les US ne font pas partie, les Etats-Unis ne peuvent abroger ces règles des Conventions de Genève ou exiger d’autres états de le faire. 
Bases pour considérer comme crime de guerre et crime contre l’humanité l’utilisation d’armements à l’UA
 
post-18-1309204296 ENVIRONNEMENT
Certaines avancent que les armements à l’UA, bien que violant les normes existantes, ne pourraient constituer un crime de guerre ou un crime contre l’humanité. Crimes de guerre et crimes contre l’humanité sont définis par la Charte de Nuremberg, dans les articles des Conventions de Genève portant sur la « violation grave » et les protocoles additionnels de ces Conventions, et dans d’autres sources contenues dans des traités internationaux sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Dans la 4ème Convention de Genève portant sur la protection des civils par exemple, des violations graves inclues « tuer volontairement… ou traitement inhumain… causer volontairement de grandes souffrances ou des blessures sérieuses au corps ou à la santé » des civils – c’est exactement ce que fait l’UA. L’Article 85 du Protocole Additionnel I ajoute les attaques indiscriminées touchant les civils et d’autre actes qui arrivent nécessairement en utilisant des armements à l’UA à l’énumération des « violations graves ».
Les effets génocidaires sur les peuples bien après la fin des hostilités constituent une autre base pour considérer l’utilisation des armements à l’UA comme un crime contre l’humanité. 
Source : Extraits d’un rapport de Karen PAEKER, JD intitulé « The Illégality of DU Weaponry » publié sur http://www.traprockpeace.org . Karen PARKER a été déléguée non gouvernementale auprès de la Commission des Droit de l’Homme de l’ONU et sa sous commission à partir de 2002. Ce rapport a été préparé et présenté lors de la Conférence Internationale sur les Armements à l’UA qui s’est tenue en 2003 en Allemagne à Hambourg. 
Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 24 novembre, 2012 |3 Commentaires »

GAZA: LA GUERRE…MERCI ISRAEL ! ARMES A FRAGMENTATION, ARMES AU PHOSPHORE, ARMES A L’URANIUM « APPAUVRI »…A VOMIR !

GAZA:

GAZA: LA GUERRE...MERCI ISRAEL ! ARMES A FRAGMENTATION, ARMES AU PHOSPHORE, ARMES A L'URANIUM La guerre…Merci ISRAEL !

Armes à fragmentation

Armes au phosphore

Armes à l’uranium « appauvri »…

A VOMIR !

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Image de prévisualisation YouTube&media=http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/files/2012/11/gaza1.jpg" onclick="window.open(this.href);return false;" >
Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 23 novembre, 2012 |Pas de commentaires »

CONFLIT ISRAELO-PALESTINIEN: L’ONU DENONCE L’IMPACT SUR LES ENFANTS

Conflit israélo-palestinien:

CONFLIT ISRAELO-PALESTINIEN: L'ONU DENONCE L'IMPACT SUR LES ENFANTS dans REFLEXIONS PERSONNELLES

Photo: AFP

L’ONU dénonce l’impact sur les enfants

Le Comité de l’ONU sur les Droits de l’Enfant a dénoncé jeudi 22 novembre 2012 les profonds traumatismes subis par les enfants en raison du conflit « des deux côtés de la frontière » entre Israël et la bande de Gaza. Au moins 26 enfants ont été tués et 400 blessés en huit jours à Gaza, selon l’ONU.

« Pendant la semaine écoulée, des centaines de milliers d’enfants palestiniens et israéliens ont vécu dans la terreur d’explosions provoquées par les attaques de roquettes ou les frappes aériennes », a déclaré le comité.

L’impact sur les enfants s’est traduit « par un grand nombre de morts et de blessés à Gaza ainsi que par des traumatismes profonds et d’autres effets psychologiques des deux côtés de la frontière ».

« Ces expériences peuvent avoir des effets sur eux durant de nombreuses années, y compris à l’âge adulte », ont ajouté les experts de l’ONU.

Au moins 26 enfants palestiniens ont été tués et plus de 400 blessés durant les attaques israéliennes sur Gaza, selon le comité, citant des chiffres donnés par le Ministère Palestinien de la Santé à Gaza. Dans le sud d’Israël, 14 enfants israéliens ont été blessés par les roquettes du Hamas.

Graves violations

« Beaucoup d’enfants à Gaza ont perdu leurs parents ou des proches et sont profondément traumatisés », a déclaré en outre le comité, en relevant que de nombreux enfants présentent des « signes évidents de stress, comme des pleurs et des hurlements durant les explosions ».

Au sud d’Israël, par ailleurs, des enfants « ont aussi vécu dans la crainte et ont été obligés de se réfugier dans des abris anti-bombes », selon le comité.

Les experts ont dénoncé de graves violations de la Convention de l’ONU sur les Droits de l’Enfant lors des frappes israéliennes dans des zones densément peuplées à Gaza.

(ats / 22.11.2012 17h54) 

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 22 novembre, 2012 |Pas de commentaires »
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