RIEN NE VA PLUS !

Rien ne va plus !

RIEN NE VA PLUS ! dans REFLEXIONS PERSONNELLES

Les problèmes des boulangers sont croissants. Alors que les bouchers veulent défendre leur bifteck, les éleveurs de volailles se font plumer, les éleveurs de chiens sont aux abois, les pêcheurs haussent le ton ! Et bien sûr, les éleveurs de porcs sont « dans la merde », tandis que les céréaliers sont « sur la paille ». Par ailleurs, alors que les brasseurs sont sous pression, les viticulteurs trinquent. Heureusement, les électriciens résistent. Mais pour les couvreurs, c’est la tuile et certains plombiers prennent carrément la fuite. Dans l’industrie automobile, les salariés débrayent, dans l’espoir que la direction fasse marche arrière.
Chez EDF, les syndicats sont sous tension, mais la direction ne semble pas au courant. Les cheminots voudraient garder leur train de vie, mais la crise est arrivée sans crier gare, alors…Les veilleurs de nuit, eux, vivent au jour le jour. Pendant que les pédicures travaillent d’arrache-pied, les croupiers jouent le tout pour le tout, les dessinateurs font grise mine, les militaires partent en retraite, les imprimeurs dépriment et les météorologistes sont en dépression. Les prostituées, elles, se retrouvent à la rue. 
C’est vraiment la crise !

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 16 novembre, 2013 |1 Commentaire »

MAUDITE SOIT LA GUERRE !…(Libre Pensée)

Maudite soit la guerre !

(Extraits de plusieurs sites de la Libre Pensée)

MAUDITE SOIT LA GUERRE !...(Libre Pensée) dans REFLEXIONS PERSONNELLES maudite_soit_la_guerre

Le monument aux morts pacifiste de GENTIOUX (Creuse)

« L’humanité est maudite si pour faire preuve de courage, elle est condamnée à tuer éternellement ». Jean Jaurès

Parmi quelques monuments pacifistes de France comme ceux de Château-Arnoux (Alpes de Haute-Provence), de Gy-l’Evêque et de Chevillon (Yonne), de Saint-Martin d’Estreaux (Loire), voici celui de Gentioux, dans la Creuse, le plus célèbre d’entre tous certainement.

Il est le plus célèbre car il est le plus farouche. Pourtant en frontispice il porte les palmes de la victoire (ou de la paix ?) et l’inscription « Nos chers enfants » comme n’importe quel monument aux morts de l’époque. En dessous se lit la longue litanie des malheureux hommes qui sont morts dans cette guerre d’épouvante que fut celle de 1914-1918.

En tout 63 noms sont inscrits, classés par hameaux de la commune de Gentioux (La Lézioux, Pallier, Joux, Sénoueix, etc, il y a 14 hameaux). Rien que du classique, direz-vous.

C’est ensuite que cela se corse. En effet, sous les noms des morts est inscrite l’inscription “ MAUDITE SOIT LA GUERRE ”. Plus bas on lit : “ Commune de Gentioux – Guerre 1914-1918 ”.

L’inscription “ Maudite soit la guerre” n’est pas un ajout “ après-coup ” (comme sur le monument de Gy-l’Evêque). Elle apparaît sur un bandeau de pierre en relief, à l’identique du bandeau qui porte l’inscription “ Nos chers enfants”. Dès la conception du monument, il a été décidé de stigmatiser la guerre. Pour se rendre compte de l’audace de cette inscription il suffit de savoir qu’à l’époque tous les monuments aux morts étaient sous le vocable patriotique. Ils exaltaient le courage (statue du Poilu, le fusil à la main, en train de courir à la bataille), la Patrie (le coq gaulois dressé sur ses ergots), la Victoire (statue d’une femme levant bien haut une couronne de lauriers). Ces monuments là ne remettent jamais en cause la guerre. Il y en a un (au moins) par commune, soit 36 000 dans toute la France qui exaltent le triptyque Patrie-Courage-Victoire. Ceux qui osent dire que la guerre est une saloperie se comptent malheureusement sur les doigts des deux mains.

Mais celui de Gentioux fait mieux ! Car devant le monument, a été ajouté une statue de bronze d’un enfant qui dresse un poing vengeur en direction de l’inscription “ Maudite soit la guerre ”. On le voit, les larmes aux yeux et la colère au coeur, brandissant le poing contre cette sale guerre qui lui a pris son père ou son frère (ou les deux). Il porte une blouse et des sabots. A la main il tient sa casquette. A l’évidence c’est un petit paysan. Il appartient à cette paysannerie encore si nombreuse au début du 20e siècle et qui fournit les gros bataillons de l’armée française et… la majorité des morts de la guerre. A lui tout seul il est le peuple.

Ce monument extraordinaire fut construit le 29 janvier 1922, sur la proposition du maire, Jules Coustaud, adoptée par le Conseil municipal et le Comité des Anciens Combattants. Cette inscription leur paraissait une évidence. Avec 63 tués, cette petite commune avait lourdement payé la facture de la guerre. Et puis le camp militaire de la Courtine est situé à côté. C’est là que furent enfermés les soldats russes qui refusèrent de combattre après la Révolution de 1917. Y a-t-il eu contact et développement des idées bolcheviques dans la région ?

Boudé par les pouvoir publics, ce monument est devenu, depuis, un symbole et un lieu de visite pour tous les pacifistes.

Pour les prochaines, vacances, allez à Gentioux ! C’est à 65 km au sud de Guéret, tout près du lac de Vassivière (où se trouve un centre d’art contemporain magique, sur une île), tout près d’Eymoutiers (fondation Rebeyrolle) et d’Aubusson (tapisseries de Lurçat). La région est magnifique.

Denis MARTIN

https://www.lamontagne.fr/gentioux-pigerolles-23340/actualites/des-tags-pro-palestiniens-dessines-ce-11-novembre-sur-le-monument-aux-morts-pacifiste-de-gentioux-pigerolles-en-creuse_14402533/

https://www.youtube.com/watch?v=nKohmi-3jnw&t=39s

https://www.youtube.com/watch?v=3LrPAz4cjh0

https://www.youtube.com/watch?v=pIbjHEoXkh0

https://www.youtube.com/watch?v=QEASJ3dyLOI

https://www.youtube.com/watch?v=zKnYoCjKDK8

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-quoi-de-neuf-sur-la-premiere-guerre-mondiale

Contre la guerre, contre toutes les guerres.
Pour la réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple :
Une mobilisation jamais vue un 11 Novembre :
8 000 avec la Libre Pensée pour la Justice !

L’appel de la Libre Pensée a été entendu avec force et vigueur. Plus d’une centaine de rassemblements et d’initiatives dans tout le pays, dans tous les départements ont vu se rassembler 8 000 libres penseurs, pacifistes internationalistes, syndicalistes, militants de toutes tendances, un nombre considérable d’Elus municipaux, Maires, Conseillers généraux, Conseillers régionaux, Députés, Sénateurs.

Tous, avec la Libre Pensée, l’ARAC, l’Union Pacifiste de France, le Mouvement de la Paix, des sections de la Ligue des Droits de l’Homme, des associations d’anciens combattants d’Algérie, des représentants de différents partis, une foule de syndicalistes ont exigé du Président de la République une:

Réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple !

Jamais depuis si longtemps, la réalité du pacifisme ne s’était exprimée avec une telle force : 450 à Gentioux, 120 dans la Haute-Marne, 60 à Primelin dans le Finistère, 35 dans la Nièvre, 78 dans le Vaucluse, 80 par deux fois en Savoie, 170 dans l’Allier, 60 à Nancy, 100 dans l’Aisne, 50 à Saint-Arnoux dans les Alpes de Haute-Provence, 150 à Dijon, 50 à Bordeaux, 62 dans les Côtes d’Armor, deux fois 50 au Havre, 120 à Joyeuse en Ardèche, 50 à Saint-Ouen, 30 à Metz, 60 dans le Tarn, 70 en Charente-Maritime, 70 à Angers, 50 à Toulouse, 60 à Pau, 200 à Saint-Martin d’Estreaux dans la Loire, 90 à Belfort. On ne peut les citer tous.

Une volonté s’est exprimée. Et il y a eu une condamnation nette des propos honteux du Président de la République qui a refusé, dans la continuité de tous ses prédécesseurs, de rendre la justice et leur honneur aux 650 Fusillés pour l’exemple.

Celui-ci a mis ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy en appliquant méticuleusement la loi Laffineur qui mélange toutes les guerres, celle de 1914-1918 et celles coloniales d’Indochine et d’Algérie. Le changement, ce n’est pas pour maintenant.

Comme Nicolas Sarkozy, François Hollande a refusé de rendre la justice. Pire Il s’est aussi parjuré. En tant que Président du Conseil général de la Corrèze, il s’est prononcé pour la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple. Le Président de la République, qu’il est devenu, a parjuré son engagement de Président de Conseil général qu’il était.

Une pitoyable pantalonnade patriotique

Les sanglots, les violons de l’automne. Dans une pathétique tentative d’union sacrée qui a fait d’ores et déjà long feu, le Président de la République a sorti les violons du patriotisme. Il en a dégouliné comme en 1914. L’Union sacré, l’union nationale, a été claironnée sur tous les tons au nom de la « guerre économique » à mener aujourd’hui. Comme disait Prévert : « En temps de guerre, toute l’intelligence est dans le clairon ».

C’est l’Union sacrée hier qui a fait fusiller les 650 soldats de la Première Guerre mondiale, c’est l’ersatz d’union sacrée aujourd’hui qui les fusille une deuxième fois. Dans tous les cas, l’union nationale finira mal. Depuis le 7 novembre 2013, on nous sert à tous les repas le patriotisme, il ne leur reste plus que cela. C’est bien médiocre et bien inutile. On se croirait revenu dans le film Les Sentiers de la gloire : « Le patriotisme est le dernier refuge de la canaille ».

Il semble clair que lorsqu’on en appelle à l’union sacré, à l’union nationale, il n’est pas de bon ton de réhabiliter ceux qui ont dit non.

Un devoir de mémoire

Ces 650 soldats, pour l’essentiel issu de la troupe, ne sont pas encore réhabilités. Est-ce donc impossible ? Qui sont les véritables responsables de ce véritable déni de justice ? Qui couvre les crimes des généraux assassins d’hier ? La caste des généraux d’aujourd’hui ? Qui ?

On nous appelle au devoir de mémoire, nous y sommes prêts. Nous rappelons qu’hier, les mêmes au pouvoir, ont amnistié-réhabilité les généraux putschistes fascistes qui ont fait un coup d’Etat en Algérie. Les mêmes ont fleuri pendant longtemps la tombe du maréchal collaborationniste Pétain.

Pourquoi les simples soldats n’ont pas le droit à la même considération des gouvernements ?

Faut-il être un général fasciste pour avoir le droit d’être réhabilité ? _ Faut-il être un maréchal collabo pour être honoré ?

Dans le discours que la Libre Pensée a prononcé dans la centaine de rassemblements pacifistes, nous avons indiqué qu’à notre tour, nous désignerons et jugerons les coupables. Nous établirons les faits, nous établirons la culpabilité des généraux assassins.

Nous n’oublierons rien, nous n’oublierons pas

A compter de ce jour, la Fédération nationale de la Libre Pensée appelle tous les partisans de la réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple à agir partout, à chaque occasion, dans tous les actes et initiatives possibles dans le cadre du centenaire de la guerre de 1914-1918 pour exiger publiquement

Réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple ! 
Nous ne céderons pas ! 
Le dossier n’est pas clos. Comme disait Horace : « Le procès est encore devant le juge »

Paris, le 11 novembre 2013

Combien faudra-t-il d’années et de siècles pour que justice soit enfin rendue pour les 650 Fusillés pour l’exemple ?

 

Il y eut ensuite, en 2008, Nicolas Sarkozy qui reconnaissait qu’ils n’étaient pas des lâches.

Il y a maintenant François Hollande, en 2013, qui souhaite qu’il y ait un espace pour les Fusillés pour l’exemple au Musée des Invalides.

Aucun n’a prononcé les seuls mots qui comptent :

Réhabilitation collective !

Toute honte bue, le Président de la République ose dire que la construction de l’Europe est la réponse de paix. Or, les poilus et les Fusillés pour l’exemple ont été victimes de l’Europe en marche. C’est toujours au nom d’une certaine vision de l’Europe que l’on a massacré les peuples.

Il faudra bien qu’un jour, les gouvernements de droite et de gauche s’expliquent sur cette lâcheté collective : celle du refus de rendre justice pour les victimes des pelotons d’exécutions.

Honte à tous ces gouvernements !

La Libre Pensée appelle tous ceux, qui sont révoltés par cette décision d’injustice du Président de la République, à se regrouper massivement dans les rassemblements pacifistes autour du 11 novembre, à l’initiative de la Libre Pensée, afin d’exprimer la colère qui envahit tous les pacifistes internationalistes à l’audition des propos de François Hollande.

Celui-ci s’est parjuré. En tant que Président du Conseil général de la Corrèze, il s’était prononcé pour la réhabilitation collective. En tant que Président de la République, il s’est désavoué lui-même.

Il ne sera pas dit que dans le pays d’Alfred Dreyfus et de Jean Jaurès, justice ne sera pas rendue aux victimes des pelotons d’exécutions.

Une deuxième fois, par la déclaration de François Hollande, les 650 Fusillés ont été exécutés par la France.

Honte à tous ceux qui refusent de rendre la justice !

« La lâcheté est presque toujours due à la simple incapacité de suspendre l’activité de son imagination »

Ernest Hemingway

Loin des mots fades, des vœux pieux et des discours creux, la seule voie possible pour que les mots Liberté –Égalité –Fraternité aient un sens :

Réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple !

Toute autre voie n’est qu’une duperie et une mascarade.

Paris, le 8 novembre 2013

Le 19 avril 1915, une attaque devait avoir lieu à Mort-Mare. Le tirage au sort désigne une compagnie fortement malmenée les 3, 4 et 5. Au signal de l’attaque cette compagnie de 250 hommes refuse de partir à l’assaut.

Le général Delétoile ordonne que les soldats passent en cour martiale pour Délit de lâcheté afin d’être exécutés. Cinq hommes sont finalement désignés et comparaissent, pour une parodie de procès. L’un d’eux est acquitté. Deux hommes ont été choisis par tirage au sort dont le soldat François Fontanaud de Montbron en Charente, les trois autres : le caporal Antoine Morange né à Champagnac-la-Rivière en Haute-Vienne, les soldats Félix Baudy de Royère-de-Vassivière et Henri Prébost né à Saint-Martin-Château dans la Creuse et lui aussi ouvrier maçon à Villeurbanne, ont été désignés par leurs supérieurs en raison de leur appartenance syndicale à la CGT. Le général Joffre de passage dans le secteur aurait refusé sa clémence exigeant la plus grande sévérité à l’égard de la compagnie.

Le 20 avril, le caporal Antoine Morange, les soldats Félix Baudy, François Fontanaud et Henri Prébost sont fusillés à la lisière d’un bois de Manonville. Les Fusillés pour l’exemple de Flirey s’ajoutent à ceux de Vingré, Fontenoy, Fleury, Mouilly, Montauville… En quatre ans, 2 400 « poilus » auront été condamnés à mort et 600 exécutés, les autres voyant leur peine commuée en travaux forcés.

En 2007 a été inauguré à Suippes (Marne), un monument à la mémoire des caporaux de Souain, Maupas, Lefoulon, Girard et Lechat, fusillés pour l’exemple le 17 mars 1915. Le sculpteur Denis Mellinger s’est inspiré d’un dessin de Jacqueline Laisné. 
- En savoir plus : Les caporaux de Souain

Les Mutineries de 1917

En 1917, après trois années d’une guerre meurtrière et indécise dont nul n’entrevoyait la fin, la lassitude touchait l’ensemble des armées européennes dont le moral était au plus bas. À l’intérieur des troupes françaises, l’échec sanglant de l’offensive Nivelle sur le Chemin des Dames au printemps 1917, les conditions de vie effroyables dans le froid, la boue, le déluge d’obus et le report des permissions, tous ces facteurs s’additionnaient, provoquant une montée de la grogne parmi les hommes au front. L’espoir suscité par l’offensive avait été énorme à la veille du 16 avril 1917 : le général Nivelle promettait la fin de la guerre et donc, pour chaque soldat, le retour chez soi. 
- lire la suite sur Wikipedia

Chanson de Craonne
Quand au bout d’huit jours le r’pos terminé
On va reprendre les tranchées
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile
Mais c’est bien fini on en a assez
Personne ne veut plus marcher
Et le coeur bien gros comme dans un sanglot
On dit adieu aux civelots
Même sans tambour, même sans trompette
On s’en va là-haut en baissant la tête.Refrain
Adieu la vie, adieu l’amour
Adieu toutes les femmes
C’est bien fini, c’est pour toujours
de cette guerre infâme
C’est à Craonne, sur le plateau
Qu’on doit laisser sa peau,
Car nous sommes tous condamnés
Nous sommes les sacrifiés.Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l’espérance
Que ce soir viendra la relève
Que nous attendons sans trêve
Soudain dans la nuit et dans le silence
On voit quelqu’un qui s’avance
C’est un officier de chasseurs à pied
Qui vient pour nous remplacer,
Doucement dans l’ombre sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.Refrain
C’est malheureux de voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire
Si pour eux la vie est rose
Pour nous c’est pas la même chose,
Au lieu de s’cacher tous ces embusqués
Feraient mieux d’monter aux tranchées
Pour défendre leurs biens, car nous n’avons rien
Nous autres les pauvres purotins
Tous les camarades sont étendus là
Pour défendre les biens de ces messieurs-làRefrain final
Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là reviendront
Car c’est pour eux qu’on crève
Mais c’est fini car les troufions
Vont tous se mettre en grève
Ce sera votre tour messieurs les gros
De monter sur l’plateau
Car si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau1917
paroles : anonyme
musique : air de « Bonsoir M’amour » (1911)

Liens:
- Gentioux : Maudite soit la guerre 
- Fusillés pour l’exemple 
- Monuments aux morts pacifistes 
- Les Sentiers de la gloire

E0 Equeurdreville:

« Que maudite soit la guerre »

On retrouve l’inscription « Que maudite soit la guerre » sur le monument aux morts en pierre d’Equeurdreville qui représente la douleur et la souffrance d’une veuve de guerre et de ses deux enfants, orphelins.

aaaaaaaaai1 ENVIRONNEMENT dans REFLEXIONS PERSONNELLES

fichier pdf MAUDITE SOIT LA GUERRE

https://www.radiofrance.fr/franceculture/petite-geopolitique-des-monuments-aux-morts-francais-5540243

BRASSENS, MAURICE GENEVOIX:

Quand la télé nous donnait du contenu et respectait les téléspectateurs avec CHANCEL…

C’est simple, c’est magistral.
Lorsqu’un immense écrivain rencontre un immense poète cela donne une rencontre d’exception.
Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 16 novembre, 2013 |Pas de commentaires »

1 /LE REMPLACANT DU CHAR LECLERC EST EN PREPARATION…MAIS CHUT C’EST SECRET ! 2 / LE PRESIDENT DE NEXTER (MATERIELS MILITAIRES ET ARMEMENTS) CONFIRME L’UTILISATION D’ARMES A L’URANIUM « APPAUVRI »…SANS LES NOMMER ! (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr)

1 /LE REMPLACANT DU CHAR LECLERC EST EN PREPARATION...MAIS CHUT C'EST SECRET ! 2 / LE PRESIDENT DE NEXTER (MATERIELS MILITAIRES ET ARMEMENTS) CONFIRME L'UTILISATION D'ARMES A L'URANIUM

1 /Le remplaçant du char LECLERC

est en préparation

(Thierry LAMIREAU)

Source Ministère de la Défense:

« Parce que le LECLERC est inemployable (cf Liban)…

Parce que sa rénovation s’avérera complexe, hors coût et obsoltète sur le volet furtivité accoustique et thermique (utilisation de l’électricité en statique ou au roulage)…

Parce qu’il n’y a pas de perspective pour recaser les ex-LECLERC de l’Adt et un seul utilisateur hors Adt dont l’intérêt pour une rénovation de son parc sera très hypothétique, surtout si la vente de VBCI n’aboutit finalement pas après de multiples efforts pour répondre aux souhaits du client…

Parce qu’il y a un renversement du rapport de force roue/chenille en France car le lobby industriel de la roue n’est plus ce qu’il était dans les années 90…

Parce que de nouvelles solutions techniques se font jour autour de la chenille… »

 L’armée prépare l’arrivée d’un remplaçant

du char LECLERC !

depleted-uranium1

(Photo: Armes à l’uranium « appauvri »

Nota: Photo censurée et remise le 28 avril 2014)

2 / Commission de la Défense nationale

et des forces armées

Mercredi 18 septembre 2013

Séance de 18 heures

Compte rendu n° 98

-Présidence de Mme Patricia Adam-

-Audition, ouverte à la presse, de M. Philippe Burtin,

président de NEXTER,

sur le projet de loi de programmation militaire 2-

Visite du Ministre de la Défense Jean-Yves LE DRIAN

Le ministre de la Défense, Jean-Yves LE DRIAN s’est rendu sur le site de NEXTER Munitions à La Chapelle St Ursin où il a été accueilli par Philippe BURTIN, Président de NEXTER Systems et Jean Patrick BAILLET Président de NEXTER Munitions.

1-visite ministre le drian

Le ministre a pu découvrir le travail réalisé dans les ateliers de fabrication de munitions gros et moyens calibres, et plus particulièrement les nouvelles installations robotisées.

Jean-Yves LE DRIAN a annoncé l’affermissement d’une importante tranche conditionnelle de munitions de gros calibre qui entre dans le cadre des commandes pluriannuelles de l’Etat.

2-visite ministre le drian

La séance est ouverte à dix-huit heures.

M. Philippe Burtin (NEXTER):

Madame la présidente, Mesdames et Messieurs les députés, je suis très honoré et je vous remercie d’avoir bien voulu solliciter mes observations sur le projet de loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019.

Lors de son intervention à Pau, il y a huit jours, le Ministre de la Défense a souligné que ce projet de loi est fondé sur quatre grandes orientations, dont la troisième est l’impératif industriel, ce dont nous lui savons gré.

Aux côtés des forces, le secteur industriel de la défense terrestre contribue à l’autonomie de décision et d’action de l’État ; il est porteur de performance, d’innovation et d’exportation, et donc d’emploi industriel, tout autant que les autres composantes de la Défense. Cette industrie génère de l’ordre de 20 700 emplois directs très qualifiés, orientés aussi bien vers les activités de développement que vers ceux de production ou de soutien. Parmi ces emplois, quelque 15 000 sont localisés chez les petites et moyennes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire. À peu près autant d’emplois indirects sont localisés chez les sous-traitants et coopérants. Le chiffre d’affaires du secteur, un peu plus de cinq milliards d’euros, dont 40 % à l’exportation, est dégagé par ces entreprises qui sont localisées en Île-de-France et dans les régions Centre, Rhône Alpes et Provence-Côte d’Azur.

La représentation nationale et vous-même Madame la présidente, aux côtés du président Carrère, avez aussi porté cet argument, que le Président de la République a bien voulu partager.

Je souligne donc l’impact positif que ce projet de loi de programmation militaire emporte avec lui et je salue les efforts qui ont conduit à ce projet que vous examinez aujourd’hui.

Les enjeux terrestres inclus dans ce projet de loi de programmation militaire représentent moins de 5 % des crédits alloués au programme 146, hors dissuasion, sur les six années concernées. Cet effort, modeste par rapport à celui consacré à d’autres programmes d’équipement, est cependant majeur pour les forces. En effet, cette LPM 2014-2019 permettra d’accompagner une nouvelle transformation de celles-ci, tout en continuant à moderniser les matériels et à les doter des équipements qui feront la décision. Pour l’industrie, cette loi donne une vision à moyen terme qui lui permet de continuer à investir dans le renouvellement de ses moyens, dans ses projets et donc de pérenniser l’emploi.

Je souhaite évoquer avec vous les différents programmes que ce projet de LPM inclut, pour souligner les points éventuels de vigilance, qu’ils se situent au niveau de l’équipement des forces ou à celui du maintien des compétences que nous avons créées dans notre industrie de défense terrestre.

Je commencerai en évoquant deux marchés en cours qui seront conduits à leur terme, même si certains questionnements sur leur pérennité ont pu encore être émis cet été. D’une part, le contrat d’acquisition de 630 véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI) sera marqué par la fin des livraisons en début 2015. La poursuite de ce programme, avec 102 livraisons en début de LPM, est importante pour l’industrie car elle apporte, ce faisant, une crédibilité à nos démarches commerciales à l’exportation, tout en permettant d’atteindre un niveau de coût de revient attractif. D’autre part, le marché de besoins complémentaires VBCI, aussi appelé « marché 32 tonnes », notifié en décembre 2010, vise principalement à adapter le VBCI au système Félin et à augmenter le poids total autorisé en charge de 29 à 32 tonnes. Il comprenait trois tranches conditionnelles de 95 véhicules, qui ont cependant été étalées dans le temps, puisque scindées en six tranches annuelles sans modification du nombre total de véhicules concernés. Ce flux d’activité, nécessaire pour aligner la définition des véhicules sur le dernier standard technique, y compris de protection, permettra aux établissements industriels du groupe NEXTER de conserver un certain niveau d’emploi et de compétences autour de ce blindé, à moyen terme.

Je vais aborder maintenant les projets qui doivent être concrétisés dans les six prochaines années.

Je commencerai en adressant le sujet de l’opération d’ensemble Scorpion. Elle vise à renouveler les moyens du combat de contact terrestre dans une démarche cohérente et évolutive. Déjà en 2009, la loi de programmation militaire mettait en avant cette opération et fixait pour objectif d’équiper environ trois brigades pour 2014, objectif qui n’a pas été atteint. Alors que le Livre blanc, sans prononcer le mot de « Scorpion », évoque « la poursuite de l’effort de numérisation et la préparation opérationnelle afin de garantir la cohérence des différentes forces engagées », la communauté terrestre a constaté avec satisfaction le retour, dans ce projet de LPM, de la logique d’ensemble qui caractérise Scorpion.

Cette opération est essentielle, en effet. Elle se décline en premier lieu en deux opérations constituantes, le véhicule blindé multi-rôles (VBMR) et l’engin blindé de reconnaissance et de combat (EBRC) qui sont des projets importants pour les forces. Elle se décline aussi en un enjeu majeur de numérisation de l’espace de bataille ; celui-ci est déjà engagé, il convient maintenant d’unifier et de moderniser les équipements et les applicatifs, en parallèle de l’arrivée des nouveaux postes Contact, afin de conserver la supériorité opérationnelle et accélérer le rythme de la manœuvre.

La démarche Scorpion vise aussi à la mise en cohérence de cet ensemble de projets, et ceci autant au plan de la standardisation des équipements et interfaces, qu’au plan calendaire. Cette cohérence et cette standardisation généreront des économies de frais fixes, des économies d’échelle par effet de série, et des économies de frais de soutien.

Voici donc pourquoi le retour de Scorpion dans le cadre de cette LPM était essentiel. Il s’agissait bien de confirmer la vision d’ensemble de nos capacités de combat aéroterrestres. Le lancement effectif interviendra en 2014, même si pour tenir efficacement cet objectif, les appels à candidatures doivent être lancés dès cette fin d’année 2013. Le groupe NEXTER apportera sa contribution à la maîtrise d’œuvre de Scorpion avec ses architectes systèmes et ses experts dédiés, au travers de sa participation dans la co-entreprise TNS-MARS, constituée avec THALES et SAGEM.

La première opération de rénovation de la composante blindée, de par le nombre de véhicules concernés, est le VBMR. Vous le savez surement, il s’agit de remplacer les VAB que notre groupe a produit dans les années 70-80 dans son établissement de Saint-Chamond. Ce nouveau véhicule blindé multi-rôles de la classe 20 tonnes doit être robuste et capable de faire face, aussi, à des situations de fort engagement. Le projet de LPM consacre la cible de 2080 VBMR, dont 122 seraient des porteurs légers, livrables après 2020. Ce sont donc 1958 véhicules lourds dont il s’agit, et la loi de programmation militaire 2014-2019 inclut la phase de conception, à présent financée par l’État, et la livraison des premiers 92 matériels, a priori répartis sur 2018 et 2019. Le groupe NEXTER se prépare techniquement depuis 2010 et a structuré en novembre 2011 un partenariat avec Renault Trucks Défense afin de remettre une offre unique sur ce programme. Cette coopération mutuellement bénéfique, reste pour NEXTER un axe essentiel de son effort de préparation et peut être élargie à d’autres partenaires dans les domaines complémentaires aux compétences déjà réunies. Comme je l’ai souligné, le contrat VBCI verra ses livraisons s’achever tout début 2015. Dans ce cadre, une réussite sur le programme VBMR représenterait pour Nexter le relais souhaité pour maintenir non seulement l’expertise technique mais aussi le potentiel industriel de fabrication et d’intégration, si le VBCI n’a pas alors été sélectionné par des clients étrangers. Afin que ce programme VBMR soit une entière réussite, il apparaît qu’une grande vigilance devra être observée sur la tenue d’un juste point d’équilibre entre trois contraintes qui pourraient se conjuguer : la première est celle de répondre au mieux aux besoins spécifiques des forces françaises, la deuxième est la recherche d’un prix tiré vers le bas par le jeu d’une consultation internationale, la dernière étant enfin le souhait justifié de maintien de la capacité industrielle en France, en recherchant les équipements et composants ayant un label national.

La deuxième opération importante concernant la composante blindée est l’EBRC. Il s’agit de remplacer les AMX 10RC et ERC 90 Sagaie, chars légers à roues de moyen tonnage en service depuis les années 70/80, dont les limites techniques ont été atteintes. Sans nul doute, le programme EBRC est l’un des enjeux de la prochaine LPM. Il s’agit en effet du maintien de la compétence, unique en France, de développement d’un système d’arme blindé. Ceci se décline en premier lieu par la qualification du canon de 40 millimètres et de ses munitions, conçus par notre co-entreprise CTAI, qui doit être prononcée dans les prochains mois, dans le cadre d’une coopération franco-britannique. La deuxième déclinaison est celle de l’intégration de cette nouvelle arme dans une tourelle de nouvelle génération, qui prendra en compte le meilleur des technologies numériques d’aujourd’hui. Ce programme EBRC, est aussi, en parallèle, le vecteur du développement du missile MMP, remplaçant du MILAN, ce qui souligne à nouveau son aspect essentiel pour les technologies de nos engins liées à la fonction feu. La cible est fixée à 248 véhicules et le projet de LPM précise que la commande de matériels de série interviendra en 2018 pour des premières livraisons prévues en 2020.

Le développement de cet engin doit être initié sans tarder ; la raison en est triple. D’abord, le vieillissement des matériels actuels conduit à une attrition accélérée des parcs, ce qui est mis en évidence par le projet de LPM, puisque le nombre d’AMX 10RC qui seront en service en 2019, ne sera plus que de 236, niveau inférieur à celui cité par le Livre blanc. Ensuite, la deuxième raison tient au programme Scorpion, dont l’EBRC est la deuxième grande composante. Ne lancer le développement de l’EBRC qu’après 2020 aurait privé Scorpion d’une grande partie de son intérêt puisque la désynchronisation ainsi engendrée aurait fait disparaître la mise en cohérence des interfaces et équipements et les effets d’échelles engendrés par ces mises en commun. Enfin, ce lancement dans la deuxième partie de la décennie est un signe fort de maintien de la coopération franco-britannique, puisque le 40 millimètres télescopé est le seul programme terrestre qui l’illustre, alors que le MOD a déjà commandé cette arme pour ses matériels « SV » et « Warrior revalorisé ».

Le troisième volet de Scorpion est le système d’information de combat Scorpion (SICS) qui va être développé en plusieurs versions majeures. La « version zéro » (V0) est lancée et vise à faire converger mi-2016 les différents systèmes d’information actuels de niveau 4 à 7, avec les technologies de radio actuelles.

L’enjeu majeur de la prochaine version du SICS, la « version un » (V1) inscrite dans la LPM, sera de prendre en compte l’arrivée en 2018 de la radio Contact et d’étendre les fonctionnalités permettant la tenue de situation multi-plateformes. L’objectif est de faire de SICS V1 le système de combat du groupement tactique interarmes (GTIA). Ceci est donc central pour Scorpion, puisqu’il contribuera à la supériorité opérationnelle par la bonne collaboration sur le terrain et l’accélération de la manœuvre.

NEXTER est présent depuis 20 ans dans les systèmes d’informations opérationnels, embarqués à bord des blindés. Malgré la déception de ne pas avoir été choisis pour la version V0 de SICS, NEXTER reste engagé dans cette activité essentielle puisqu’elle vise la cohérence des plates-formes anciennes et nouvelles, mais aussi parce que toutes les fonctions concernées sont aujourd’hui profondément imbriquées dans ce qui est appelé la « vétronique », élément essentiel de l’architecture des blindés actuels. Il est clair que l’arrivée de nouveaux acteurs duaux sur ce segment, conduit l’industrie à revoir son modèle économique et ses processus.

Les ponts désormais établis entre le réel et le numérique, entre les différents matériels opérés sur les théâtres, ouvrent un large éventail de possibilités en amont de la mission, c’est-à-dire dans la préparation opérationnelle. Il faut absolument saisir ces opportunités qui sont sources d’économie. Il faut repenser les cursus de formation et les cycles pédagogiques pour exploiter toutes les ressources offertes par la numérisation. Le projet de LPM n’intègre pas ou peu cette nouvelle dimension ; elle met en avant une formation traditionnelle sur des matériels qui seraient pourtant numérisés. Cette orientation pourrait rapidement se révéler handicapante pour le secteur français des armements terrestres et même lui faire manquer des opportunités de positionnements discriminants par rapport à la concurrence.

En effet, la simulation embarquée, si elle est intégrée dès le départ dans la conception des systèmes peut à la fois induire une économie de coût global de possession, chaque matériel pouvant instantanément devenir un simulateur de formation, et constituer un avantage concurrentiel à l’export, car peu de maîtres d’œuvre ont la maturité suffisante pour intégrer une telle fonctionnalité dans leurs matériels. La performance de la simulation embarquée résulte dans sa capacité, sur un même support, le matériel lui-même, de permettre la formation en situation de chaque membre d’équipage, mais aussi la formation intégrée de l’ensemble de l’équipage et même la formation d’un peloton en mettant en réseau plusieurs véhicules. La simulation embarquée doit donc permettre de relocaliser dans les régiments une part importante de la formation, à coût très réduit, ce qui devrait aussi permettre à ceux-ci d’en faire plus. Cette dimension apparaît peu prise en compte dans la LPM. La simulation embarquée est évoquée, mais l’approche doit être résolument ambitieuse car la démarche est structurante, et nos systèmes, dès leur conception, doivent intégrer cette fonction.

Je souhaite à présent aborder la revalorisation du char LECLERC. Le Livre Blanc a souligné le besoin pour notre pays « d’entretenir notre capacité d’action sur l’ensemble du spectre des actions possibles » et dans ce registre il énonce que « deux brigades seront aptes au combat de coercition face à un adversaire équipé de moyens lourds ». C’est dans ce cadre que les forces conserveront 200 chars lourds. Je rappelle que le développement de ce char de bataille a commencé à la fin des années 80, et que le dernier standard, dit « S XXI », a été qualifié en 2005. Utilisé, au Kosovo ou au Sud Liban, le char LECLERC reste un « outil de puissance » qu’il s’agit de maintenir à son excellent niveau d’opérationnalité grâce à cette rénovation.

En effet, les menaces continuent à évoluer et, en parallèle, les progrès en électronique et dans le numérique ont ouvert de nouvelles possibilités. La rénovation progressive du char LECLERC est inscrite dans le projet de LPM 2014-2019. Elle concerne 200 chars et les travaux débuteront en 2018, pour des livraisons à partir de 2020. Ces dates sont importantes puisqu’elles ouvrent la possibilité d’une bonne synchronisation avec les travaux sur la tourelle de l’EBRC et sur la vétronique de nouvelle génération qui sera intégrée dans les véhicules VBMR et EBRC. Pour la pérennité du char, cette rénovation est un facteur clé qui permettrait de proposer sans tarder aux Émirats Arabes Unis une vision partagée de ce programme de modernisation. Enfin il est clair que cette perspective, maintenant confirmée, permet à NEXTER de préserver les compétences rares et sensibles maintenues sur ce char, qui, sans cela, auraient dû être allouées à d’autres projets.

Les récentes interventions des forces françaises ont démontré l’excellence des hommes et des systèmes qu’ils mettent en œuvre. Ceci me conduit à souligner maintenant l’importance du dernier maillon, trop souvent négligé, de l’application de la force : les munitions.

C’est un domaine de haute technologie où les spécialistes sont peu nombreux, souvent formés dans l’entreprise – chez NEXTER ou chez TDA pour les obus de mortiers – sur des durées longues : pour former un technicien ou un ingénieur opérationnel il nous faut cinq ans, pour un senior 10 ans, et pour un expert 15 ans.

La dernière LPM évoquait la prise en compte de la problématique des stocks de munitions et de la sûreté d’approvisionnement. Au plan tactique elle évoquait en particulier la précision des munitions, les obus d’artillerie de précision et les munitions à guidage terminal. Le projet de LPM apparaît muet sur le sujet, ce qu’il conviendrait de corriger.

NEXTER dispose aujourd’hui d’une offre complète de munitions de moyens et gros calibres – artillerie et char – correspondant aux armes en service dans l’armée française. Des contrats à l’exportation complètent les besoins propres de l’armée française et permettent de maintenir l’outil industriel de recherche et de fabrication. Il faut veiller cependant à maintenir notre outil dans le peloton de tête technologique et industriel.

Dans ce but, il faut insister à nouveau sur la nécessité de contrats pluriannuels donnant de la visibilité à l’industrie, offrant aux clients un accès à des prix plus attractifs du fait des séries, et garantissant un socle sécurisé d’approvisionnement qui positionne technologiquement et commercialement les industriels que nous sommes sur les marchés extérieurs. En priorité, un contrat de munitions pluriannuel moyen calibre est attendu en 2015, dans la continuité des deux précédents contrats pluriannuels, ainsi que des commandes de munitions d’artillerie et de char pour l’entraînement et le combat.

Le projet de loi affiche une « adaptation et une organisation de la gouvernance de la R&T par grand domaine industriel ». Vu du secteur terrestre, cette orientation apparaît très positive et devrait permettre de soutenir les efforts sur le secteur. En effet, pour NEXTER, la mise en œuvre de la précédente LPM a conduit à une diminution de moitié du niveau des crédits de R&T par rapport au niveau moyen constaté précédemment. Ceci est d’autant plus pénalisant que le combat terrestre a véritablement changé de nature. La complexité des milieux terrestres, la disparité des situations, l’émergence de la 3e dimension, la contraction de l’échelle de temps du combat, nécessitent désormais de maîtriser un grand nombre de briques technologiques pour offrir aux combattants les systèmes propres à emporter la décision. Le projet de loi évoque de manière restrictive « la protection des véhicules, la surveillance des itinéraires et les nouvelles technologies munitionnaires ». Dans le domaine des véhicules, il faudrait également évoquer la fonction feu, la fonction mobilité, y compris la propulsion hybride, la maintenance prédictive, l’ergonomie, la furtivité, la réalité augmentée, l’ingénierie pédagogique… Dans le domaine des munitions, il faudrait évoquer la muni-tronique, c’est-à-dire l’électronique soumise à des conditions extrêmes d’accélération et de température, la létalité maîtrisée avec la maîtrise des effets collatéraux, la précision métrique, les explosifs insensibles… Dans le domaine technique, il faudrait évoquer les nanomatériaux, la modélisation numérique, les microsystèmes électromécaniques, ainsi que les substitutions aux interdictions de la directive Reach.

Le champ est donc vaste et ne peut être couvert uniquement par le budget étatique. Nous sommes prêts à des coopérations internationales et nous développons d’ores et déjà des coopérations avec le domaine civil qui permettent d’amortir les dépenses sur des sujets ou des programmes étendus.

Avant de vous indiquer en conclusion les premières orientations générales positives que j’ai tirées de cette finalisation du projet de loi de programmation militaire, il m’apparaît utile de vous rappeler succinctement les trois axes majeurs qui encadrent le développement de NEXTER.

En premier lieu, nous continuons à consacrer de l’ordre de 15 % de notre chiffre d’affaires à la modernisation et à l’élargissement de notre gamme de produits et de services, et ceci dans les trois secteurs du groupe : les systèmes, les munitions et les équipements.

Le groupe continue en parallèle ses efforts en termes de compétitivité, mais aussi d’innovation. Nous avons mis en place dès 2010 un réexamen de nos coûts de revient dans le cadre du programme « Grand Large », qui a abouti à définir un plan d’actions permettant de réduire nos coûts de 25 %, sans avoir à rechercher des solutions de fabrication hors de France. Nous continuons à développer la conception à coût objectif. Pour ce qui concerne l’innovation, un travail d’ampleur est mené, d’une part pour structurer des partenariats avec des écoles, universités, laboratoires ou centres de recherche, mais aussi pour générer les idées et projets en interne, qui constitueront ce « pipe-line » générateur d’un flux créateur de valeur sur le long terme.

Enfin j’ai souhaité que NEXTER retravaille ses méthodes, ses processus, son organisation, afin de développer son agilité et sa réactivité. À cet égard, vous vous interrogez sans doute sur notre positionnement à l’export et ce qui pourrait être, en complément de la LPM, pourvoyeur d’activité et de contrats. Les affaires sont nombreuses et l’activité commerciale est forte, aussi bien pour NEXTER SYSTEMS que pour NEXTER MUNITIONS. Ainsi ce sont par exemple 142 nouvelles offres qui ont été préparées sur les six premiers mois de cette année. Cependant les cycles de décision restent très longs et la compétition dans notre secteur est à son plus haut niveau, le marché étant enrichi en permanence par l’arrivée de nouveaux matériels concurrents : les Russes avec KamAZ, les Belges avec un nouveau chenillier, etc. NEXTERest en bonne position dans ces compétitions importantes et tous les efforts sont faits pour être sélectionné, le moment venu, au Canada, au Danemark, au Moyen Orient, ou encore en Inde. Le groupe travaille donc à la conclusion positive de ces affaires qui consacrerait la réussite de tous ces efforts de positionnement global et apporterait un nécessaire complément de charge aux usines à l’horizon 2015.

En effet, le projet de LPM, qui met l’accent dans un premier temps sur les activités de développement de systèmes et place seulement en fin de période l’activité générée par leur production et leur intégration, ne met pas le groupe NEXTER et ses sous-traitants à l’abri de difficultés conjoncturelles de charge à la fin des livraisons des VBCI pour la France en 2015-2016.

Dans le même registre, la notification du contrat pluriannuel de munitions de gros calibre a éclairci l’avenir à cinq ans de NEXTER MUNITIONS, mais doit impérativement déboucher sur des contrats complémentaires à l’export pour conforter l’activité des sites.

Pour conclure, je souhaiterais saluer tous les efforts qui ont convergé pour aboutir à ce projet de LPM qui concilie les incontournables restrictions induites par les contraintes budgétaires et la préservation des grands enjeux du domaine terrestre. Elle permet de donner la nécessaire visibilité à moyen terme au secteur terrestre, même si la vigilance reste nécessaire sur certains aspects que j’ai développés.

Il est possible de dire que cette LPM donne à notre industrie les atouts indispensables pour maintenir les compétences nécessaires à la pérennité de l’outil industriel. C’est dans ce cadre que j’ai confirmé vendredi dernier aux partenaires sociaux que le groupe allait lancer dès à présent, en plus des 55 recrutements réalisés cette année, le recrutement de 85 CDI et de 60 contrats de qualification. Au total ces 200 recrutements de 2013 bénéficient aux territoires sur lesquels nous sommes implantés. Ils représentent 7,5 % de notre effectif cible.

L’État a donc tracé un cadre d’avenir, complet et cohérent. Dans ce cadre, NEXTER dispose d’atouts importants pour saisir les opportunités de développement qui vont donc se concrétiser.

M. Yves Fromion:

Vous avez, à raison, salué l’action des parlementaires. Les premières ébauches de LPM faisaient en effet l’impasse sur le programme Scorpion. Au total, l’armée de terre est sans doute celle qui aura le plus bénéficié de la mobilisation collective de l’ensemble des parlementaires. Il semblait en effet inconcevable que Scorpion fût abandonné.

Avant de passer à mes questions, je profite du temps de parole qui m’est accordé pour vous féliciter des efforts de votre groupe en termes de simulation embarquée, ainsi que nous avons pu le constater lors d’une visite de votre site à Satory.

Ma première question concerne le canon Caesar. Y a-t-il un avenir pour ce système ? La LPM 2009-2014 prévoyait une commande de 64 unités sur la période 2014-2019. Tel n’est plus le cas dans la LPM que nous allons examiner. En revanche un LRU est prévu. Êtes-vous concernés par la modification du LRM en LRU ?

Ma seconde question a trait à la consolidation industrielle. Nous avons entendu hier le Président de RENAULT TRUCKS DEFENSE et nous avons évoqué les difficultés du secteur terrestre en la matière, sujet dont nous avons souvent parlé. Au-delà de la joint-venture mise en place pour le VBMR, y aurait-il des possibilités de consolidation industrielle plus avancées ou est-ce que NEXTER continue de regarder vers l’Allemagne avec les yeux de Chimène ?

Mme Geneviève Gosselin-Fleury:

Je souhaiterais vous interroger sur vos démarches à l’export. Je crois savoir que vous avez présenté ce mois-ci Titus, un nouveau blindé low cost à moins d’un million d’euros que vous développez depuis 2010 pour faire faire à la concurrence des pays émergents. J’ai cru comprendre que, pour des raisons techniques, ce blindé n’était pas éligible à l’utilisation par l’armée française. Quelle est votre cible à l’exportation ? Quel niveau d’activité attendez-vous du lancement de ce nouveau blindé ? Envisagez-vous de l’adapter pour l’armée française ?

M. Philippe Folliot:

Je voudrais évoquer les chars lourds LECLERC. Vous nous avez rappelé que la LPM prévoyait la rénovation de 200 de ces chars. De mémoire, l’armée dispose d’environ 250 LECLERC. Que va-t-il advenir de la cinquantaine de chars qui ne seront pas rénovés ? Pouvez-vous par ailleurs nous indiquer le coût de rénovation d’un char LECLERC?

Nous avons, malheureusement, connu un échec commercial au Qatar face à nos concurrents allemands. Qu’en est-il des perspectives à l’export du LECLERC ? Quel est le degré de réactivité de la chaîne de production en cas de nouvelles commandes, et à quel coût ?

M. Christophe Guilloteau:

Je poserai deux questions hors LPM. Une question technique tout d’abord. Vous nous avez indiqué que les VBCI passaient de 29 à 32 tonnes. Qu’a-t-on ajouté exactement à ce matériel qui explique un tel surcroît de charge ?

Par ailleurs, tout le monde a pu constater la qualité et le succès de votre production lors de l’opération au Mali. Cela va-t-il vous ouvrir des perspectives à l’exportation ?

M. Jean-Louis Costes:

Vous avez évoqué l’émergence de nouveaux concurrents comme la Russie. De façon globale, la concurrence est-elle en train de se développer ? En provenance de quels pays en particulier ?

M. Philippe Meunier:

Je ne reviendrai pas sur vos propos concernant la LPM ; nous mesurons la difficulté qui est la vôtre en tant que fournisseur d’un client majeur. Concernant le programme Scorpion, une personne connaissant très bien le secteur a récemment exprimé une position très forte en affirmant qu’il était impossible d’obtenir des livraisons de VBMR à l’horizon 2018-2019, et qu’il fallait en réalité attendre 10 ans. Si un décalage s’opère, comme souvent avec les LPM, serait-il envisageable d’avoir un VBCI en version « allégée », afin de combler le gap capacitaire avant l’arrivée du VBMR ?

M. Nicolas Bays:

Ma question ne concerne pas la LPM. Où en est le rapprochement avec SNPE, et selon quelles modalités l’absorption pourrait se réaliser ?

M. Philippe Burtin (NEXTER):

Concernant les livraisons du VBMR en 2018, il faut prendre en considération le fait que nous sommes déjà « lancés ». Nous travaillons en effet, tout comme RENAULT TRUCKS DEFENSE, sur ce sujet depuis 2010. Nous avons réalisé des travaux préliminaires et nous avons d’ores et déjà une solution technique, qui est une solution commune. Cette dernière est, certes, encore au stade de l’avant-projet, mais celui-ci est déjà relativement précis. J’ai insisté sur la rapidité avec laquelle devait être notifié l’appel à candidatures et je m’inscrivais en effet dans la perspective des premières livraisons prévues en 2018. Sans aller jusqu’à dire que ceci est atteignable facilement, l’enjeu est important et nous devons aller vite. Dans ce cadre, le prescripteur – la DGA – devrait donc, si cela est possible, lancer dès 2013 cet appel à candidatures qui est la première étape formelle dans la consultation. Une consultation dans les tout premiers mois de l’année prochaine pourrait permettre une décision au second semestre 2014.

Concernant des décalages au sein de la LPM… Je n’ose les envisager !

Sur la question d’un VBCI « allégé », je rappelle que NEXTER proposera deux modèles bien différents, un VBCI 8×8 et un VBMR 6×6, qui présentent des architectures différentes et qui ont vocation à remplir des missions différentes. Combiner les deux conduirait à un projet techniquement très complexe et qui ne se concrétiserait probablement pas avant 2018, date de livraison du VBMR.

L’augmentation du poids du VBCI, adapté au système Félin, est en fait le résumé de l’augmentation de son poids total autorisé en charge (PTAC). Le passage de 29 à 32 tonnes pour le PTAC des VBCI permet d’augmenter la charge utile du véhicule, mais aussi sa protection, de manière à donner aux forces plus de capacités d’emport. Le VBCI est un succès : les forces ont réalisé cette belle opération Serval, qui a clairement été remarquée. Le chef d’état-major de l’armée de terre anglaise lui-même nous a interrogés sur ce matériel ; les Canadiens, les Danois sont également intéressés. Il est clair que ce genre d’opération et le succès rencontré sont susceptibles de remettre en question certaines doctrines établies de l’emploi de la chenille – car tel est bien le sujet. Vous savez que dans le domaine des transports tactiques, certaines forces sont encore orientées vers la chenille comme c’est le cas des forces anglaises. Après que celles-ci ont vu la rapidité et la puissance de la manœuvre, liées au véhicule et à la roue, le questionnement a été important.

En ce qui concerne le LECLERC : quid de la cinquantaine de chars non concernés par la rénovation ? Il vous faudra poser la question au chef d’état-major, mais je pense qu’ils ne seront certainement pas mis au rebut ou détruits. Ils seront probablement stockés, mis en condition pour, le cas échéant, être utilisés. En tout cas, le moment venu, si l’État souhaite que nous participions à une deuxième vie de ces matériels – par la revente par exemple – nous y sommes prêts. J’évoque la revente car nous n’avons plus de chaîne de production de LECLERC neufs en activité. Lorsque nous avons proposé ce char au Qatar, il s’agissait de 62 unités que l’armée française avait désengagées, qu’elle nous cédait pour que nous les mettions à niveau. Les Allemands disposent encore d’une chaîne de Léopard en fonctionnement tandis que nous avons des chars d’occasion. Il est possible que les Qataris aient préféré disposer de chars neufs pour équiper leurs forces. Pour NEXTER, les perspectives à l’export des chars de bataille sont liées à des matériels de seconde main : nous ne nous adressons pas à la même clientèle. Par exemple l’Arabie Saoudite, qui a longtemps discuté avec les Allemands pour acquérir des chars de bataille, ne souhaitera pas de chars de seconde main. En revanche, d’autres forces peuvent être intéressées : nous menons des campagnes de présentation de ce potentiel qui est intéressant. Avec un prix équivalent à un petit peu plus du tiers du prix du Léopard neuf, nous arrivons à proposer une offre compétitive par rapport à celle des concurrents allemands.

J’en viens au Titus. Vous avez compris que nous restons sur le sujet des empereurs romains, et après Nerva, Trajan et Caesar, Titus nous apparaissait bien correspondre à l’image que nous voulons donner à la fois pour le produit et pour le groupe. En revanche, nous ne nous retrouvons pas dans le qualificatif de low-cost. Ce véhicule est conçu en France et produit en France, en dehors, il est vrai, du moteur – mais nous ne faisons plus de moteurs en France – et du châssis Tatra qui est d’un excellent niveau en termes de mobilité. C’est donc un véhicule que je qualifierais de « compétitif » et qui est le résultat de tous les travaux que nous menons depuis deux ou trois ans, mais également de toutes les adaptations que le groupe a faites. Le prix est de 700 000 euros pour la définition de base, et le groupe gagnera de l’argent sur ce tarif de base. Nous assumerons toutes les responsabilités inhérentes au produit, et à notre rôle : il n’y a pas d’impasse dans ce prix. Le Titus en effet cible avant tout l’export. Premièrement, il s’agit d’un véhicule 6×6 qui vient compléter notre gamme qui présente déjà un 8×8, le VBCI, et un 4×4, l’Aravis. Nous comblons donc dès 2015 ce trou que nous avons dans notre gamme. De plus, ce 6×6 est un véhicule tactiquement très mobile, efficace et polyvalent : il peut être protégé du niveau 2 jusqu’au niveau 4, ce qui correspond à des situations d’agressivité assez fortes, il présente une très forte mobilité tactique et il est modulaire dans son emploi. Le Titus présente plusieurs caractéristiques – hauteur du plancher, PTAC, pneus – qui ne le rendent techniquement pas éligible pour l’emploi dans l’armée de terre française. Les premiers échos sur ce véhicule sont plutôt très positifs à l’export.

La concurrence est notre milieu naturel et chez NEXTER, nous aimons ce monde stimulant. Elle favorise notre créativité et notre innovation, quel que soit le milieu : systèmes, munitions, équipements… Surtout, elle pousse à l’agilité. La concurrence est très forte dans le domaine terrestre : je peux évoquer Kamaz, le grand camionneur russe, qui revient dans le domaine des blindés avec un 6×6 rustique, mais fortement protégé et de bon niveau ; je fais également référence à un bureau d’étude belge totalement inconnu il y a encore quelques semaines et qui propose une solution à chenille de 20 tonnes, qui peut intéresser ceux qui sont dotés de M113. C’est ainsi que fonctionne notre secteur industriel de défense terrestre. J’ai eu l’occasion de montrer à certains d’entre vous ce qu’est l’intensité de la concurrence dans notre domaine : sur certains segments, nous comptons en effet jusqu’à 25 produits concurrents.

Nous démontrons que la France a sa place sur ce marché et le Titus à 700 000 euros a attiré des prospects conscients de pouvoir disposer pour cette somme d’une excellente solution technique alliant pérennité du nom, qualité et surtout soutien après-vente, contrairement aux solutions émergentes.

La tranche des 64 « camions équipés d’un système d’artillerie » (Caesar) inscrite dans l’actuelle LPM pour la période 2015-2020 n’apparaît effectivement plus. Notre matériel est performant, précis, efficace et puissant et cette disparition est peut-être paradoxalement la conséquence de ces qualités. Huit Caesar engagés en Afghanistan, quatre au Mali, avec de l’ordre de 200 coups tirés sur le massif de l’Adrar des Ifoghas et le travail était fait ! Les forces possèdent déjà 77 Caesar et dans ce cadre peut-être a-t-il été jugé que des équipements supplémentaires pourraient venir dans une étape ultérieure.

Notre effort à l’exportation est soutenu : le Danemark est sur le point de formaliser sa consultation pour 21 systèmes Caesar ; nous attendons le versement de l’acompte pour la confirmation de 37 systèmes par l’Indonésie, sans parler de l’Inde pour laquelle un projet est lancé pour 814 machines. Nos discussions se poursuivent avec d’autres pays. Ce système d’artillerie est efficace et son emploi par l’armée française dans le cadre de l’opération Serval est pour nous un argument majeur.

Je reviens au paysage concurrentiel européen qui est fragmenté, chaque pays maintenant sa propre industrie, et pour lequel aucun programme européen n’est venu structurer l’industrie, à l’exception du projet du canon de 40 mm télescopé. Les concurrents des pays émergents sont de plus en plus présents et nous sommes face aux leaders transatlantiques que sont GENERAL DYNAMICS et BAE SYSTEMS, qui réalisent chacun un chiffre d’affaires de 4,5 milliards, alors que nous-mêmes et nos concurrents européens sommes proches du milliard.

NEXTER est aujourd’hui en bonne santé et regarde l’avenir avec confiance. Il est évident que l’industrie doit se structurer à moyen terme par des rapprochements qu’ils soient franco-français et/ou européens ; si tel n’était pas le cas, le poids des programmes de renouvellement et d’élargissement des gammes, 50 millions d’euros pour une tourelle, par exemple, ou 50 à 200 millions d’euros pour une plateforme selon sa complexité, ne permettrait plus à une entreprise de la taille de NEXTER de les financer sur le long terme. Ceci est encore plus vrai alors même que notre modèle économique change, les États n’ayant plus la capacité de soutenir financièrement la totalité des nouveaux programmes. L’industrie doit donc acquérir une taille lui permettant de développer ses projets par elle-même.

NEXTER est un groupe systémier et munitionnaire qui bénéficie à plein de la synergie armes et munitions et qui veut maintenir cette unité. En tant que systémier d’autre part, nous ne souhaitons pas avoir à donner une préférence à un partenaire qui serait équipementier, dans l’électronique ou la mobilité. En tout cas un tel lien fort devrait être discuté et pondéré. Enfin, nous souhaitons construire un groupe industriel intégré dans lequel les intérêts français seraient soit majoritaires, soit préservés, au moins à égalité.

Des discussions sont en cours en France. Le président du groupe THALES a annoncé le 14 juin dernier qu’il ne voyait pas de synergie technique et industrielle dans un rapprochement entre nos groupes et a ainsi fermé le dossier. Mais il ne s’agit que d’une partie du projet qui a été discuté ; une autre partie reste d’actualité dans le domaine munitionnaire et je suis ouvert à toute formule de rapprochement entre NEXTER MUNITIONS et TDA qui permettrait d’avoir une industrie munitionnaire française regroupée. La trésorerie de NEXTER peut, si c’est le souhait de THALES, nous permettre de racheter TDA.

Où en sommes-nous en ce qui concerne SNPE ? Il s’agit là d’un vrai sujet industriel mais aussi du regroupement de structures de défaisance. Il s’agit d’assurer pour notre groupe et pour l’État la pérennité des sources d’approvisionnement en explosifs. Les têtes militaires pour NEXTER et MBDA, certaines charges pour la dissuasion proviennent de l’usine EURENCO de Sorgues. Je rappelle à cette occasion que le coût d’une requalification d’une munition pour sa poudre est de l’ordre de trois à quatre millions d’euros. C’est pourquoi la pérennité des autres sites d’EURENCO, Bergerac, PB Clermont et ses deux sites suédois et finlandais, où sont fabriquées des poudres propulsives dont nous commandons trente références, nous préoccupe. Tout comme nous préoccupe l’avenir d’EURENCO face à NITROCHEMIE, entreprise issue d’un rapprochement des activités poudrières de RUAG et de RHEINMETALL, qui la contrôle à 55 %. Comme vous le savez, RHEINMETALL est le concurrent de NEXTER sur le marché des systèmes et des munitions. C’est pourquoi je suis concerné par d’éventuelles discussions entre EURENCO et NITROCHEMIE. Dans le but de préserver au mieux les intérêts munitionnaires français, il convient donc de faire en sorte qu’EURENCO soit dans la meilleure forme possible, afin que l’entreprise soit considérée comme un partenaire et non comme une cible dans le cadre des discussions qui auront probablement lieu à l’échelon européen. Par ailleurs SNPE et GIAT INDUSTRIES travaillent à la restructuration et la dépollution de leurs anciens sites. Le projet est de rapprocher ces structures au sommet de leur organigramme. Le projet progresse, alors que le conseil de GIAT INDUSTRIES ne l’a pas encore approuvé, les partenaires sociaux ont été saisis et ce cycle d’information se déroule. Le projet devrait se matérialiser fin 2013.

Bien que je n’aie pas été saisi directement, il semble que RENAULT TRUCKS DEFENSE a de nouveau évoqué un rapprochement. Il s’agit d’un sujet important sur lequel nous avons travaillé en 2011 et à propos duquel je me suis exprimé devant vous en 2012. Nous avions alors statué quant aux contours du rapprochement et j’avais accepté d’intégrer l’activité liée aux camions militaires dans le périmètre concerné. En revanche, RENAULT TRUCKS DEFENSE ne souhaitait pas intégrer l’activité liée aux munitions et aux armes. Cette séparation posait donc un vrai problème au regard de la vie d’un groupe unifié, NEXTER, dont les bureaux d’études doivent travailler de concert. En raison de son appartenance à un groupe suédois, RENAULT TRUCKS DEFENSE ne voulait considérer que la partie mobilité des véhicules, et seulement des véhicules à roues. Que devenait le reste des activités ? Nous ne sommes pas allés suffisamment loin dans la négociation pour apporter une réponse sur ce point. Mais l’exigence de VOLVO d’avoir sous son contrôle opérationnel, depuis Göteborg, toutes les grandes fonctions du groupe, études, achats, MCO, etc. a mis un terme aux discussions, l’entreprise et l’actionnaire ne pouvaient accepter cette condition. Nous avons alors travaillé à une structuration différente du projet VBMR dans lequel chacun a sa place.

Avoir un lien fort avec un fournisseur de solutions de mobilité a certes des avantages mais peut avoir également des inconvénients pour un systémier dont le rôle est de choisir la solution de mobilité la plus adaptée au besoin du client et non de privilégier une solution de groupe. Ainsi, la France a choisi la solution RTD pour ses Caesar, mais les Saoudiens ont choisi une solution Daimler, nous travaillons par ailleurs en Inde sur une solution indienne Ashok Leyland et nous proposons au Brésil une solution tchèque, Tatra, déjà utilisée par ces forces.

Les discussions continuent en France et en Europe. L’option européenne pourrait nous permettre d’accéder à une taille supérieure par le regroupement de deux entreprises en bonne santé mettant en commun leurs compétences, leurs clients et leur marché domestique. Ceci serait, le moment venu, présenté pour approbation à l’actionnaire et à la représentation nationale.

Mme la présidente Patricia Adam:

Merci pour les précisions que vous venez de donner à la commission au regard des auditions précédentes.

M. Joaquim Pueyo:

Vous avez rappelé que les VBMR seraient livrés en 2018, et non en 2022 comme l’a déclaré M. Mons, président du Conseil des Industries de Défense (CIDEF). En tant que rapporteur pour avis du budget de l’armée de terre, j’estime que c’est important pour le programme Scorpion.

Pouvez-nous nous indiquer où en sont les négociations avec les Émirats Arabes Unis, partenaire important, avec lesquels nous avons peu avancé en matière militaire en dépit de l’implantation d’une base de défense ?

M. Philippe Burtin (NEXTER):

Le char LECLERC est présent en 436 exemplaires aux Émirats avec une excellente disponibilité. Il s’agit d’un client très courtisé et qui a un lien fort avec les États-Unis. L’achat de VBCI ne semble pas devoir intervenir prochainement bien que nous ayons remis une offre attractive pour 700 véhicules, offre que l’on nous demande de retravailler régulièrement. Les informations recueillies localement indiquent que le moment n’est pas encore venu mais nous continuons à soutenir notre offre et à en développer tous les aspects, dont l’aspect industriel, puisqu’il s’agit d’implanter une usine d’assemblage des blindés près d’Abu Dhabi. La décision pourrait être prise en 2014.

La séance est levée à dix-neuf heures trente.

*

* *

Membres présents ou excusés

Présents. - Mme Patricia Adam, M. François André, M. Nicolas Bays, M. Jean-Louis Costes, M. Philippe Folliot, M. Yves Fromion, Mme Geneviève Gosselin-Fleury, M. Christophe Guilloteau, M. Gilbert Le Bris, M. Philippe Meunier, Mme Sylvie Pichot, M. Joaquim Pueyo, M. Jean-Michel Villaumé

Excusés. - M. Ibrahim Aboubacar, M. Claude Bartolone, M. Sylvain Berrios, M. Philippe Briand, M. Jean-Jacques Candelier, M. Alain Chrétien, M. Guy Delcourt, M. Éric Jalton, M. Jean-Yves Le Déaut, M. Frédéric Lefebvre, M. Bruno Le Roux, M. Maurice Leroy, M. Alain Marleix, M. Damien Meslot, Mme Marie Récalde, M. François de Rugy, Mme Paola Zanetti

COMMENTAIRE:

(Le Souffle c’est ma Vie / Thierry LAMIREAU)

Le projet de loi évoque de manière restrictive

« la protection des véhicules, la surveillance des itinéraires et

les nouvelles technologies munitionnaires ».

Les blindés:

« L’engin blindé de reconnaissance et de combat (EBRC)…

…Le développement d’un système d’arme blindé. Ceci se décline en premier lieu par la qualification du canon de 40 millimètres et de ses munitions. »

« Ce programme EBRC, est aussi, en parallèle, le vecteur du développement du missile MMP, remplaçant du MILAN, ce qui souligne à nouveau son aspect essentiel pour les technologies de nos engins liées à la fonction feu. »

M. Christophe Guilloteau:

« Par ailleurs, tout le monde a pu constater la qualité et le succès de votre production lors de l’opération au Mali. Cela va-t-il vous ouvrir des perspectives à l’exportation ?

L’augmentation du poids du VBCI, adapté au système Félin, est en fait le résumé de l’augmentation de son poids total autorisé en charge (PTAC). Le passage de 29 à 32 tonnes pour le PTAC des VBCI permet d’augmenter la charge utile du véhicule, mais aussi sa protection, de manière à donner aux forces plus de capacités d’emport. Le VBCI est un succès : les forces ont réalisé cette belle opération Serval, qui a clairement été remarquée. Le chef d’état-major de l’armée de terre anglaise lui-même nous a interrogés sur ce matériel ; les Canadiens, les Danois sont également intéressés.

Huit Caesar engagés en Afghanistan, quatre au Mali, avec de l’ordre de 200 coups tirés sur le massif de l’Adrar des Ifoghas et le travail était fait ! »

COMMENTAIRE:

Ici l’on parle de blindage et de munitions

à l’URANIUM « APPAUVRI » !

Le char LECLERC: 

« Je souhaite à présent aborder la revalorisation du char LECLERC.

Le Livre Blanc a souligné le besoin pour notre pays « d’entretenir notre capacité d’action sur l’ensemble du spectre des actions possibles » et dans ce registre il énonce que « deux brigades seront aptes au combat de coercition face à un adversaire équipé de moyens lourds ». C’est dans ce cadre que les forces conserveront 200 chars lourds. Je rappelle que le développement de ce char de bataille a commencé à la fin des années 80, et que le dernier standard, dit « S XXI », a été qualifié en 2005. Utilisé, au Kosovo ou au Sud Liban, le char LECLERC reste un « outil de puissance » qu’il s’agit de maintenir à son excellent niveau d’opérationnalité grâce à cette rénovation.

En effet, les menaces continuent à évoluer et, en parallèle, les progrès en électronique et dans le numérique ont ouvert de nouvelles possibilités. La rénovation progressive du char LECLERC est inscrite dans le projet de LPM 2014-2019. Elle concerne 200 chars et les travaux débuteront en 2018, pour des livraisons à partir de 2020. Ces dates sont importantes puisqu’elles ouvrent la possibilité d’une bonne synchronisation avec les travaux sur la tourelle de l’EBRC et sur la vétronique de nouvelle génération qui sera intégrée dans les véhicules VBMR et EBRC. Pour la pérennité du char, cette rénovation est un facteur clé qui permettrait de proposer sans tarder aux Émirats Arabes Unis une vision partagée de ce programme de modernisation. Enfin il est clair que cette perspective, maintenant confirmée, permet à NEXTER de préserver les compétences rares et sensibles maintenues sur ce char, qui, sans cela, auraient dû être allouées à d’autres projets.

En ce qui concerne le LECLERC : quid de la cinquantaine de chars non concernés par la rénovation ? Il vous faudra poser la question au chef d’état-major, mais je pense qu’ils ne seront certainement pas mis au rebut ou détruits. Ils seront probablement stockés, mis en condition pour, le cas échéant, être utilisés. En tout cas, le moment venu, si l’État souhaite que nous participions à une deuxième vie de ces matériels – par la revente par exemple – nous y sommes prêts. J’évoque la revente car nous n’avons plus de chaîne de production de LECLERC neufs en activité. Lorsque nous avons proposé ce char au Qatar, il s’agissait de 62 unités que l’armée française avait désengagées, qu’elle nous cédait pour que nous les mettions à niveau. Les Allemands disposent encore d’une chaîne de Léopard en fonctionnement tandis que nous avons des chars d’occasion. Il est possible que les Qataris aient préféré disposer de chars neufs pour équiper leurs forces. Pour NEXTER, les perspectives à l’export des chars de bataille sont liées à des matériels de seconde main : nous ne nous adressons pas à la même clientèle. Par exemple l’Arabie Saoudite, qui a longtemps discuté avec les Allemands pour acquérir des chars de bataille, ne souhaitera pas de chars de seconde main. En revanche, d’autres forces peuvent être intéressées : nous menons des campagnes de présentation de ce potentiel qui est intéressant. Avec un prix équivalent à un petit peu plus du tiers du prix du Léopard neuf, nous arrivons à proposer une offre compétitive par rapport à celle des concurrents allemands.

Le char LECLERC est présent en 436 exemplaires aux Émirats avec une excellente disponibilité. Il s’agit d’un client très courtisé et qui a un lien fort avec les États-Unis. L’achat de VBCI ne semble pas devoir intervenir prochainement bien que nous ayons remis une offre attractive pour 700 véhicules, offre que l’on nous demande de retravailler régulièrement. Les informations recueillies localement indiquent que le moment n’est pas encore venu mais nous continuons à soutenir notre offre et à en développer tous les aspects, dont l’aspect industriel, puisqu’il s’agit d’implanter une usine d’assemblage des blindés près d’Abu Dhabi. La décision pourrait être prise en 2014. »

COMMENTAIRE:

Le char LECLERC est blindé à l’URANIUM « APPAUVRI »

et utilise des armes à l’URANIUM « APPAUVRI » !

Les munitions:

« Les récentes interventions des forces françaises ont démontré l’excellence des hommes et des systèmes qu’ils mettent en œuvre. Ceci me conduit à souligner maintenant l’importance du dernier maillon, trop souvent négligé, de l’application de la force : les munitions.

C’est un domaine de haute technologie où les spécialistes sont peu nombreux, souvent formés dans l’entreprise – chez NEXTER ou chez TDA pour les obus de mortiers – sur des durées longues : pour former un technicien ou un ingénieur opérationnel il nous faut cinq ans, pour un senior 10 ans, et pour un expert 15 ans.

La dernière LPM évoquait la prise en compte de la problématique des stocks de munitions et de la sûreté d’approvisionnement. Au plan tactique elle évoquait en particulier la précision des munitions, les obus d’artillerie de précision et les munitions à guidage terminal. Le projet de LPM apparaît muet sur le sujet, ce qu’il conviendrait de corriger.

NEXTER dispose aujourd’hui d’une offre complète de munitions de moyens et gros calibres – artillerie et char – correspondant aux armes en service dans l’armée française. Des contrats à l’exportation complètent les besoins propres de l’armée française et permettent de maintenir l’outil industriel de recherche et de fabrication. Il faut veiller cependant à maintenir notre outil dans le peloton de tête technologique et industriel.

Dans le domaine des munitions, il faudrait évoquer la muni-tronique, c’est-à-dire l’électronique soumise à des conditions extrêmes d’accélération et de température, la létalité maîtrisée avec la maîtrise des effets collatéraux, la précision métrique, les explosifs insensibles…

Sans nul doute, le programme EBRC est l’un des enjeux de la prochaine LPM. Il s’agit en effet du maintien de la compétence, unique en France, de développement d’un système d’arme blindé. Ceci se décline en premier lieu par la qualification du canon de 40 millimètres et de ses munitions, conçus par notre co-entreprise CTAI, qui doit être prononcée dans les prochains mois, dans le cadre d’une coopération franco-britannique. La deuxième déclinaison est celle de l’intégration de cette nouvelle arme dans une tourelle de nouvelle génération, qui prendra en compte le meilleur des technologies numériques d’aujourd’hui. 

M. Christophe Guilloteau:

Par ailleurs, tout le monde a pu constater la qualité et le succès de votre production lors de l’opération au Mali. Cela va-t-il vous ouvrir des perspectives à l’exportation ?

L’augmentation du poids du VBCI, adapté au système Félin, est en fait le résumé de l’augmentation de son poids total autorisé en charge (PTAC). Le passage de 29 à 32 tonnes pour le PTAC des VBCI permet d’augmenter la charge utile du véhicule, mais aussi sa protection, de manière à donner aux forces plus de capacités d’emport. Le VBCI est un succès : les forces ont réalisé cette belle opération Serval, qui a clairement été remarquée. Le chef d’état-major de l’armée de terre anglaise lui-même nous a interrogés sur ce matériel ; les Canadiens, les Danois sont également intéressés.

Huit Caesar engagés en Afghanistan, quatre au Mali, avec de l’ordre de 200 coups tirés sur le massif de l’Adrar des Ifoghas et le travail était fait ! »

COMMENTAIRE:

L’on a, à nouveau, confirmation d’utilisation d’armes

à l’URANIUM « APPAUVRI ».

La pollution à l’uranium « appauvri »:

Par ailleurs SNPE et GIAT INDUSTRIES travaillent à la restructuration et la dépollution de leurs anciens sites.
POUR RESUMER:

Les blindages renforcés sont à l’URANIUM « APPAUVRI ».
Les armes destinées à pénétrer très profondément dans les cibles, qui vont à une vitesse très importante et qui peuvent, de fait, être lancées de plus loin (pour une meilleure protection des soldats) sont à l’URANIUM « APPAUVRI » !
Enfin, il faut rajouter toutes les armes à l’URANIUM « APPAUVRI » (la majorité en tout cas) lancées par les aéronefs MIRAGE et RAFALE.
L’entreprise NEXTER ne mentionne pas l’expression « armes à l’URANIUM APPAUVRI » (comme DASSAULT et GIAT INDUSTRIES) car cela n’est pas une information à indiquer !
Le Ministère de la Défense MENT en disant que la FRANCE n’utilise pas ces armes !
Les journalistes et les élus de la Nation cachent VOLONTAIREMENT ces informations car leur utilisation est ILLEGALE selon les conventions internationales !
Thierry LAMIREAU
Une vidéo pour voir certaines armes à l’URANIUM « APPAUVRI »:

Voir sur le site NEXTER: 
http://www.nexter-group.fr/fr/filiales/nexter-munitions
Pour visualiser les armes à l’URANIUM « APPAUVRI »:
http://www.nexter-group.com/nexter/Flip_NM_GB_0913/index.html#/1/

fichier pdf rapport annuel 2012 NEXTER MUNITIONS
EXCLUSIF !
NEXTER UTILISE DES SOURCES RADIOACTIVES:

Evidemment, ce sont les armes à l’URANIUM « APPAUVRI »

vendues à l’armée française !

fichier pdf Plan de Prévention des Risques technologiques de NEXTER MUNITIONS Confirmation d’utilisation de SOURCES RADIOACTIVES

Calibre 30 mm: Produit par NEXTER

 (Wikipédia)
30mm-rounds ARMES A L'URANIUM APPAUVRI dans REFLEXIONS PERSONNELLES

magnify-clip CHAR LECLERC

Obus de 30 × 173 mm

220px-Nexter_30mm_rounds_p1220835 ENVIRONNEMENT

magnify-clip FRANCE

Obus de 30 mm produit par l’entreprise française Nexter.

Les obus de calibre 30 mm (calibre 1,1811 pouce) sont habituellement tirés par des canons automatiques. Les plus connus et utilisés sont les obus 30 × 173 mm et 30 × 113 mm, standards de l’OTAN, et l’obus soviétique 30 × 165 mm.

Utilisation[modifier | modifier le code]

220px-30mm-DU-penetrator GUERRES

magnify-clip HOLLANDE

Pénétrateur en uranium appauvri d’un obus de 30 mm utilisé par le GAU-8 Avenger.

Comme le calibre 25mm, le calibre 30 mm n’est pas un projectile antipersonnel. Il est plutôt un projectile antimatériel ou un obus destiné à percer les blindages. Les projectiles de ce calibre peuvent être efficace contre les véhicules blindés et les casemates fortifiées.

Les forces armées de la Fédération de Russie utilisent des armes de calibre 30 mm à bord d’une grande varièté de véhicules, dont l’avion d’attaque Soukhoï Su-25, les hélicoptère d’attaque Mil Mi-24 et Kamov Ka-50, et les véhicules d’infanterie BMP-2BMP-3, et BTR-90. Les plus récents systèmes d’armes en service en Russie sont de calibre 30 mm.

Les forces armées des États-Unis utilise le calibre 30 mm à bord des aéronefs Fairchild A-10 Thunderbolt II et AH-64 Apache. Il sera utilisé dans le futur en:Expeditionary Fighting Vehicle.

Les avions de combats, britanniques, français et suédois entre autres utilisent ce calibre depuis les années 1950, le canon DEFA 30 mmet le canon ADEN de 30 mm ayant remporté un succès à l’exportation.

Types de munitions de 30 mm[modifier | modifier le code]

La munition de 30 mm se décline en trois catégories: munition antiblindage, explosive, ou d’entrainement. Des obus explosifs antiblindage possède habituellement des propriètés incendiaires. Les obus antimatériels ou antiblindages utilisent de l’uranium appauvriou du tungstène pour perforer les blindages.

Exemples d’armes utilisant des obus de 30mm[modifier | modifier le code]

220px-30_mm MINISTERE DE LA DEFENSE

magnify-clip NEXTER

Obus de 30 × 113 mm en train d’être chargé à bord d’un AH-64D Apache Longbow.

30 × 91mm

30 × 113mm

30 × 150mm

30 × 165mm

30 × 170mm

  • L21A1 RARDEN canon haute vélocité (Royaume-Uni, véhicule, années 1970-)

30 × 173mm

30 × 250mm Caseless

Autres

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • FAS: 30 mm Ammunition
  • ATK Products: M230
  • ATK Products: M230LF

    M829 120mm, APFSDS-T

    Type de munitions à l’URANIUM « APPAUVRI »

    m829 NUCLEAIREThe 120mm, M829 series, depleted uranium armor piercing fin stabilized discarding sabot-tracer (APFSDS-T) is the primary anti-armor 120mm smooth bore, M256 cannon, tank ammunition in service with the M1A1 and M1A2 Abrams tanks. This second generation kinetic energy projectile is capable of penetrating the frontal slope of all fielded armor systems and it’s high technology penetrator and sabot design provides a munition which is accurate at all combat ranges. It’s primary function is the destruction of threat tanks and armor fighting vehicles. Target penetration is affected strictly by the high kinetic energy of the DU core when it impacts. Like other DU munitions, these are identifiable by their black color with white markings on the projectile (pointed) end. M829 series ammunition is loaded and fired in the normal manner. This ammunition will not be fired over the heads of friendly troops unless troops are protected by adequate cover as they may be struck by the discarded sabot.

    The 120mm M829 Armor Piercing, Fin Stabilized, Discarding Sabot-Tracer(APFSDS-T), cartridge is a US developed kinetic energy (KE) armor defeating round. It consists of a fin stabilized subprojectile with a six bladed aluminum fin, a tracer assembly attached to the rear of the fin and a depleted uranium (DU) penetrator with a ballistic tip to reduce drag. The propulsion system uses an obturating case base with combustible wall. This growth potential round features a modern technology high length to diameter (L/D), depleted uranium penetrator, and lightweight sabot. The cartridge weight is 41.1 lbs. The major components of the M829 are:

    • M829 Projectile
    • Combustible Cartridge Case w/Case Base & Seal Assembly
    • M125 Primer
    • Propellant (JA-2)
    • M13 Tracer

    When the final series of Tripartite Trials – Growth Potential firings were scheduled for December 1977, the Ballistic Research Laboratories embarked on a program to further exploit the capabilities of the 105tmn M68 Gun. Their review of Picatinny Arsenal studies convinced them that the original 24mm geometry, modified to increase the L/O from 15.5 to 18.0, could be a functional, superior item. This basic design later evolved into the penetrator for the 105mm XM833 and the 12Omm XM829. Testing of the tungsten version of the XM829, in this case the 90% alloy, fired in the July 1979 Germany trials, demonstrated that despite occasional core failure at high temperature, impressive penetration performance was obtainable.

    The US 120-mm. program to transfer the technology for the German-design cannon and ammunition neared completion and initial production started in 1984. The U.S. development of the XM829 Armor Piercing Fin Stabilized Discarding Sabot Tracer cartridge finished the full-scale engineering development phase and the program resolved major technical issues and completed the test phase of the Technology Transfer, Fabrication and Test program in that year. The Army continued its successful transfer of the cannon technology during fiscal year 1984 with Watervliet Arsenal fabricating 31 complete XM256 cannons and 56 spare tubes. Although the U.S.-made XM827 kinetic energy rounds with depleted uranium cores successfully passed accuracy and armor penetration tests, the Army decided not to produce them but to concentrate on the XM829 round. Program managers continued development of the XM829 cartridge with a successful test in Panama of straight wall cartridge cases and a DTII test at Aberdeen Proving Ground. As a result of these tests the contractor made improvements in the round and received approval for producing 8,500.

    The M829 is no longer in production. It was replaced by the M829A1 and more recently by the M829A2.

    M829A1

    The M829A1 (nicknamed the « Silver Bullet » by Operation Desert Storm tank crews) is widely regarded as the most effective tank-fired (M1 Abrams 120mm main gun) anti-armor weapon in the world, and overwhelmed Iraqi armor during Operation Desert Storm. The M829A1 is a depleted-uranium long-rod kinetic energy penetrator round capable of defeating heavily armored vehicles.

     

    m829a1 OPERATION SERVAL
    m829 PHOTOS

    A Battelle Pacific Northwest Laboratory study, released in August 1990, characterized particulate levels with both complete and partial penetration of the armor after hard impact. Researchers tested both the M829A1 and XM900E1 rounds and two non-DU rounds, the M865 and DM13. The purpose of the non-DU round firings was to evaluate DU resuspension during hard impact tests. The sample results were questioned when the percent aerosolized was initially estimated to be only 0.2 percent to 0.5 percent for the M829A1 and 0.02 percent to 0.04 percent for the XM900E1, values approximately two orders of magnitude below the expected values. One of the first studies Battelle performed with the XM774 produced a value of 70 percent, which is frequently cited in the popular press. This study stated it was highly unlikely more than 10 percent of the DU by weight aerosolized on impact. Duplicating other study results indicating a high percentage of the respirable dust from hard-impact testing was soluble in the lungs, this study indicated 57 to 76 percent of the respirable dust fraction was class « Y » material and 24 to 43 percent was class « D » material. (Class « D » materials have dissolution half-times of less than 10 days; class « W » materials have dissolution half-times of 10 to 100 days; and class « Y » materials have dissolution half-times greater than 100 days.) The resuspension tests indicated most of the resuspended dust was non-respirable, consistent with the theory the enclosure’s filtering system removed most of the respirable dust.

    M829A2

    m829a2-s POLITIQUEAs the executing arm of the Project Manager for Tank Main Armament Systems (PM-TMAS), TACOM-ARDEC recently fielded the M829A2, which enhances the round through increased velocity and improved terminal effects. The improved performance was attained by implementing new composite material technology and a new propellant with a higher loading density. The Cartridge, 120mm APFSDS-T M829A2 is the current production armor defeat cartridge for the 120mm gun tanks M1A1 and M1A2. It is a technology improvement over the M829A1, the « Silver Bullet » of Desert Storm fame. The A2′s performance gains, while classified, result from several novel features. These include the use of new manufacturing process to improve the structural quality of the depleted uranium penetrator, the use of a carbon-epoxy composite for the sabot (a world-wide first in a projectile this large) and a special manufacturing process which partially cuts the propellant charge to allow it to behave ballistically like a granular propellant bed, while loading like a stick charge. Combined, these features increase the muzzle velocity of the M829A2 approximately 100m/sec greater than the M829A1, while operating at slightly lower pressure. PRIMEX is the sole producer of this advanced technology penetrator coupled with a state-of-the-art composite sabot and propulsion system. The M829A2 APFSDS-T KE munition is compatible with all standard NATO smoothbore 120mm tank cannons.

     

    m829-3s REFLEXIONS PERSONNELLES

    M829E3

    The M829E3 is the Army’s next generation 120mm Armor-piercing Tank round. It replaces the M829A1 and the M829A2 projectiles. These rounds are widely regarded as the most effective tank-fired anti-armor weapons in the world. The E3 round will provide the army greater armor penetration capability than its two predecessors and also with improved accuracy. The M829E3 120mm Cartridge is an Armor piercing Fin Stabilized Discarding Sabot – Tracer. This Advanced Kinetic Energy Round that defeats advanced threat armor, with improved accuracy at greater range. This new 120mm KE round for the M1A1 and M1A2 Abrams fleet features a combustible cartridge, overall length is less than 986mm, Depleted Uranium Penetrator. Weight is less than 56 Lbs. and it uses RPD 380 propellant. The System Contractor is Alliant Techsystem, Inc.

     

    m829e3poster-s SANTE PUBLIQUE

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 29 octobre, 2013 |8 Commentaires »

NUCLEAIRE: ACCORD DE PARTENARIAT ENTRE AREVA, MON-ATOM et MITSUBISHI POUR L’EXPLOITATION DE DEUX GISEMENTS D’URANIUM…FABIUS EST CONTENT…CE SERA LA POLLUTION ET LA DESTRUCTION CERTAINES DES EAUX, DES SOLS ET DE L’AIR DE LA MONGOLIE. MERCI HOLLANDE, MERCI FABIUS, MERCI AREVA ! (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr)

Nucléaire:

Accord de partenariat

entre

AREVA, MON-ATOM

(Mongolie) et MITSUBISHI

Des pollutions MAJEURES

des eaux, des sols et de l’air assurées.

Une augmentation

IMPORTANTE

de la MORBIDITE

et de la MORTALITE.

Merci HOLLANDE, FABIUS

et AREVA !

(Thierry LAMIREAU)

NUCLEAIRE: ACCORD DE PARTENARIAT ENTRE AREVA, MON-ATOM et MITSUBISHI POUR L'EXPLOITATION DE DEUX GISEMENTS D'URANIUM...FABIUS EST CONTENT...CE SERA LA POLLUTION ET LA DESTRUCTION CERTAINES DES EAUX, DES SOLS ET DE L'AIR DE LA MONGOLIE. MERCI HOLLANDE, MERCI FABIUS, MERCI AREVA ! (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr) dans REFLEXIONS PERSONNELLES ancienne-mine-duranium-de-bellezane-haute-vienne-remplie-de-boues-hautement-radioactives-et-chimiques

(Photo: Ancienne mine d’uranium remplie de boues hautement radioactives et chimiques. Commune de BESSINES-SUR-GARTEMPE / Haute-Vienne / FRANCE)

-Auteur du cliché: Thierry LAMIREAU-

OULAN-BATOR – Le groupe nucléaire français AREVA a signé, samedi 26 octobre 2013 à Oulan Bator, un accord de partenariat stratégique avec le mongol MON-ATOM et le japonais MITSUBISHI CORPORATION pour l’exploitation de deux gisements d’uranium dans le sud-est de la Mongolie, a constaté l’AFP.

Les deux gisements sont situés dans le désert de Gobi, a-t-on précisé de source diplomatique française, ajoutant qu’il s’agissait d’un partenariat à égalité, un tiers pour chaque partie.

L’accord a été signé par les PDG des trois groupes d’énergie nucléaire, en présence des ministres français et mongol des Affaires étrangères, Laurent Fabius et Luvsanvandan Bold.

Pour développer ses activités minières en Mongolie, AREVA a annoncé dans un communiqué la création d’une coentreprise baptisée AREVA MINES LLC, détenue à 66% par AREVA et à 34% par la société publique nucléaire mongole MON-ATOM.

Cette coopération tripartite va permettre de développer le secteur de l’uranium en Mongolie et de poursuivre la diversification géographique des activités minières d’AREVA, a affirmé son PDG Luc Oursel, cité dans le communiqué.

Le patron, dont le groupe est présent depuis 1997 dans ce pays, faisait partie d’une délégation d’hommes d’affaires français accompagnant le chef de la diplomatie française, en visite depuis vendredi en Mongolie.

M. Bold a souligné que la nouvelle coopération qui s’engage dans le domaine nucléaire est un pas important et s’est dit certain que le principe de sécurité et de respect de la nation mongole sera respecté.

Des groupes antinucléaires mongols avaient critiqué la veille la perspective de cet accord, estimant que l’exploitation des réserves d’uranium du pays pourrait représenter un danger de contamination du sous-sol et des ressources en eaux.

Nous ne sommes pas contre la coopération avec la France (…) Nous disons simplement non au développement (des gisements) d’uranium en Mongolie, puisque c’est le meilleur moyen d’éviter toute pollution et contamination radioactives, a indiqué à l’AFP Selenge Lkhagvajav, une activiste à la tête d’un mouvement antinucléaire.

Les organisations environnementales mongoles s’étaient déjà inquiétées de l’impact pour les populations et élevages environnants de deux projets pilotes d’exploration entamés par AREVA dans le pays il y a près de trois ans.

Le ministre mongol a par ailleurs affirmé samedi que la Mongolie tenait à développer une coopération dynamique de 3e voisin avec la France.

Enclavé entre la Russie et La Chine, ce pays de trois millions d’habitants, dont le sous-sol est riche en minerais (uranium, cuivre or, charbon), cherche à diversifier ses relations politiques et économiques avec d’autres pays que ses deux puissants voisins géographiques, notamment en direction de la France, du Japon et de l’Allemagne.

Laurent Fabius a souhaité un grand succès à cette coopération entre les trois partenaires du secteur nucléaire.

La France veut avoir un partenariat exemplaire avec cette belle démocratie qu’est la Mongolie, a-t-il déclaré. Les deux ministres des Affaires étrangères avaient auparavant signé en présence de la presse plusieurs accords de coopération dans les domaines agricole, de la culture, des sports et du tourisme, ainsi qu’en matière notariale et de visas.

(©AFP / 26 octobre 2013 14h12)

COMMENTAIRE:

(Le Souffle c’est ma Vie / Thierry LAMIREAU)

Une exploitation minière de l’uranium de plus par AREVA…

Donc, des pollutions MAJEURES des eaux, des sols et de l’air assurées pour « l’éternité » (4,5 milliards d’années) si l’on considère le Radium 226 !

Et la France nous parle « d’indépendance énergétique » avec le nucléaire !…Vaste PLAISANTERIE !

AREVA détient 66 % et MON-ATOM 34 %…vous appelez cela comment vous ?…moi, une exploitation de type colonial, un vol des terres !

Comme à son habitude, AREVA va prendre la « richesse » de la gangue minérale (l’uranium) et laisser des pollutions chimiques et radioactives majeures in situ pour les populations locales ! Donc, absolument DEGUEULASSE !

Le Ministre des Affaires étrangères mongol « s’est dit certain que le principe de sécurité et de respect de la nation mongole sera respecté. »…un bel ignorant ou un beau complice de cet accord SCANDALEUX !

Laurent Fabius est content : « Il veut avoir un partenariat exemplaire avec cette belle démocratie qu’est la Mongolie. »

Fabius est comme les autres occidentaux: il exploite les richesses minières dans un pays qui n’est pas le sien et laisse la MERDE sur place aux autochtones qui vont avoir une augmentation très importante de la MORBIDITE et de la MORTALITE !

La France, le Président Hollande et toute sa suite sont des EXPLOITEURS et des CRIMINELS, rien d’autre !

Pour rappel, je vous invite à regarder

ce que COGEMA / AREVA

a laissé

comme « héritage » en LIMOUSIN:

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2013/06/05/exclusif-mines-duranium-la-propagande-a-letat-pur-par-areva-un-veritable-scandale-documents-techniques-critiques-images-exclusives-du-film-uranium-en-limousin-de-thierry-lamireauthier/

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2013/05/24/mines-duranium-en-limousin-ou-sont-donc-les-zones-radioactives-france-3-limousin-thierry-lamireau-lesoufflecestmavie-unblog-fr/

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2013/03/30/la-france-defiguree-vingt-ans-apres-entre-autres-sujets-le-limousin-radioactif-france-2-9-juillet-1995/

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2012/10/31/uranium-le-niger-juge-tres-desequilibre-son-partenariat-avec-areva-normal-areva-et-hollande-se-croient-encore-dans-les-colonies-thierry-lamireau/

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2012/09/07/areva-niger-mine-dimouraren-le-rapport-dimpact-viole-la-reglementation-nigerienne-criirad-aghirinman/

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2012/04/28/le-limousin-radioactif/

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2012/04/28/les-vaches-pondent-des-oeufs-les-poules-ont-des-dents-les-dechets-radioactifs-en-limousin-et-ailleurs-sont-sans-danger-ou-comment-redire-quelques-verites-oubliees/

http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2012/04/28/le-film-uranium-en-limousin-un-lourd-passe-pour-une-region-des-traces-indelebiles-pour-le-realisateur-thierry-lamireau/

Thierry LAMIREAU

lesoufflecestmavie.unblog.fr

Réalisateur du film « URANIUM EN LIMOUSIN »

Auteur d’articles pour le GSIEN

(Groupement de Scientifiques pour l’Information sur l’Energie Nucléaire)

TRES IMPORTANT:

Amis militants anti-nucléaires du MONGOL, si par hasard ces informations arrivent sur vos ordinateurs, je suis disposé à venir chez vous pour vous présenter ce que COGEMA / AREVA a fait en FRANCE et ailleurs avec ses exploitations minières de l’uranium !

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 27 octobre, 2013 |Pas de commentaires »

ARMEMENT: LES PETITES ERREURS ET MANIPULATIONS DU « CANARD ENCHAÎNE » POUR NE PAS PARLER DES ARMES A L’URANIUM « APPAUVRI » !(Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr)

Armement:

ARMEMENT: LES PETITES ERREURS ET MANIPULATIONS DU

Les petites erreurs et manupulations

du « Canard Enchaîné »

pour ne pas parler

des armes à l’URANIUM « APPAUVRI » !

(Thierry LAMIREAU)

Dans un article intitulé: « Les dix malheurs du RAFALE en INDE » (en date du mercredi 16 octobre 2013) le sieur Jérôme CANARD (un pseudonyme évidemment) a voulu nous impressionner avec ses infos liées à d’éventuelles ventes d’aéronefs RAFALE en INDE.

Il cite « la signature, avant la fin de cette année 2013, d’une série de six contrats entre l’INDE et les ETATS-UNIS. »

Ce cher « volatile » a « du plomb dans l’aile » car il fait plusieurs erreurs:

1 / Il précise la vente, entre autres matériels, « de 22 hélicoptères de combat APACHE et 512 bombes CBU-105 capables de perforer le béton en profondeur. »…matériels de guerre vendus par les ETATS-UNIS à l’INDE.

2 / Plus loin, il indique : « que l’INDE, le PAKISTAN et la CHINE possèdent les belles fusées qui permettent de balancer leurs bombes chez l’adversaire alors que ces pays équipent pourtant toujours leurs armées en matériel classique. »

En outre, un deuxième petit texte est inséré dans le premier pour noter que: « La présence au MALI d’un contingent français va coûter, en 2013, presque 1,9 million d’euros par jour et que le retrait d’AFGHANISTAN va, lui aussi, revenir fort cher: 259 millions. »

ANALYSE:

depleted-uranium12 ARMES A L'URANIUM APPAUVRI dans REFLEXIONS PERSONNELLES

Première erreur, ce ne sont pas des « bombes CBU-105″ mais GBU-105.

« Le Canard Enchaîné » ne parle pas de l’essentiel:

Les hélicoptères de combat APACHE utilisent des munitions à l’URANIUM « APPAUVRI » et ces bombes GBU-105 « capables de perforer le béton en profondeur » sont aussi à l’URANIUM « APPAUVRI » !

Deuxième erreur, ces armes et munitions ne sont pas « du matériel classique » car elles contaminent, polluent les eaux, les sols, l’air et les populations « pour l’éternité » si l’on considère la durée de vie de certains composés radioactifs contenus dans ces armes.

Troisième mensonge, « Le Canard Enchaîné » ne dit pas la vérité sur le MALI et l’AFGHANISTAN puisqu’il n’indique pas que l’armée française a utilisé des armes à l’URANIUM « APPAUVRI » au MALI comme en AFGHANISTAN…alors qu’il ironise sur les « 22 hélicoptères de combat APACHE et les 512 bombes CBU-105 capables de perforer le béton en profondeur. »…vendus à l’INDE par les ETATS-UNIS !

Comme le reste de la presse, j’accuse « Le Canard Enchaîné » de participer à l’OMERTA générale afin de ne pas informer les populations que les occidentaux utilisent systématiquement des armes à l’URANIUM « APPAUVRI » dans TOUS les conflits armés.

Et ce jeudi soir 17 octobre 2013, l’on a pu une nouvelle fois constater, à travers les IMAGES FOURNIES par l’armée française dans un document de propagande scandaleux de l’émission « ENVOYE SPECIAL » de FRANCE 2, que la FRANCE a utilisé des armes à l’URANIUM « APPAUVRI » au MALI.

Journalistes de FRANCE 2, journalistes du « Canard Enchaîné », vous êtes de « valeureux et zélés petits soldats » de l’information !

Pour être clair: vous me dégoûtez car vos actions ne sont pas dignes de journalistes honnêtes !

Mais peut-être qu’un journalisme malhonnête est désormais un pléonasme…

Thierry LAMIREAU

lesoufflecestmavie.unblog.fr

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 17 octobre, 2013 |Pas de commentaires »

LE GOUVERNEMENT FRANCAIS RAJOUTE 10 ANS AUX CENTRALES NUCLEAIRES: LA CATASTROPHE MAJEURE EST DONC CERTAINE ! A LIRE DE TRES NOMBREUX DOCUMENTS EXCEPTIONNELS (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr)

Le gouvernement français

rajoute 10 ans

aux centrales nucléaires

françaises:

Centrales radioactives

La catastrophe majeure

est donc certaine !

(Thierry LAMIREAU)

Le gouvernement souhaite que les centrales nucléaires aient une durée de vie de 50 ans donc avec 10 ans de plus !

C’est donc la certitude qu’une CATASTROPHE NUCLEAIRE se produira sur une des centrales. Sous la pression de EDF et du reste du lobby pro-nucléaire, HOLLANDE et toute sa suite prennent le risque d’induire une morbidité et une mortalité importantes pour l’éternité vu la durée de vie de certains radio-éléments.

Ces pauvres politiques sont ou nuls ou aveuglés par la propagande du milieu (pour ne pas dire mafia) nucléaire ou complètement inconscients ou carrément complices par mensonge et manipulation de la population française.

Avec une rallonge de 10 ans, les risques technologiques sont augmentés d’une manière considérable puisque tous les éléments seront fragilisés d’une manière exponentielle.

Aussi bien de la part des techniciens que des politiques c’est d’une inconscience pure !

La catastrophe nucléaire est inéluctable !

A ce sujet je vous renvoie à mon article ci-dessous déjà mis en ligne sur mon blog:

Texte paru dans « La Gazette Nucléaire »

du GSIEN / N°267 / Février 2013

(Groupement de Scientifiques pour

l’Information sur l’Energie Nucléaire)

NUCLEAIRE: L’AUTORITE DE SÛRETE

NUCLEAIRE RECOMMANDE A L’ETAT

D’AMELIORER LA « REPONSE POST-

ACCIDENTELLE » !…EN CLAIR: COMMENT

CONFIRMER QUE TOUT EST NUL !

(Thierry LAMIREAU / Réalisateur du film

« URANIUM EN LIMOUSIN »)

NUCLEAIRE:

L’Autorité de Sûreté Nucléaire

recommande à l’Etat

d’améliorer la « réponse post-accidentelle » !

NUCLEAIRE: L'AUTORITE DE SÛRETE NUCLEAIRE RECOMMANDE A L'ETAT D'AMELIORER LA

En clair:

Comment confirmer

que tout est nul !

Le 21 novembre 2012, L’Autorité de Sûreté Nucléaire a publié ses

premiers documents de la « Doctrine Nationale pour la Gestion

Post-Accidentelle ».

« L’objectif est de permettre aux pouvoirs publics de construire

une stratégie de prise en charge des conséquences sanitaires,

sociales et économiques d’un accident nucléaire ».

Le problème est que ces éléments ne visent qu’un « accident limité avec des rejets radioactifs sur moins de 24h » !

L’ASN compte sur les Plans Particuliers d’Intervention (PPI) et sur les Plans ORSEC-RAD pour améliorer la chose !

Elément pour le moins étrange, la doctrine n’aborde pas les catastrophes de TCHERNOBYL et de FUKUSHIMA !…même si elles sont rapidement mentionnées.

On ne va pas s’embarrasser de problèmes supplémentaires !

On s’intéresse à « un accident d’ampleur modérée entraînant des rejets de courte durée avec un retour rapide dans un état sûr de l’installation ».

La catastrophe majeure, désormais prise en considération dans les documents internes de EDF, est donc écartée !

L’ASN indique que: « Les accidents de grande ampleur entraînant des rejets sur plusieurs jours feront l’objet d’une prochaine étape » annonce le Comité Directeur pour la Gestion de la Phase Post-Accidentelle (CODIRPA)…

Puisque l’on vous dit qu’il n’y a pas d’urgence en FRANCE…Ben oui, quoi, on est les meilleurs et on a les meilleures centrales nucléaires au Monde !

L’ASN souligne que: « Si les principes directeurs sont globalement identiques pour les accidents majeurs, la chronologie et la faisabilité des actions pourraient en revanche différer, compte tenu de l’éventualité de devoir engager simultanément, mais sur des territoires différents, des actions de protection de la population directement exposée aux rejets de substances radioactives dans l’atmosphère et d’autres destinées à protéger la population exposée aux dépôts de ces substances dans l’environnement ».

En clair, ce serait le bordel, la panique et la population serait « maîtrisée » avec l’action de l’armée. C’est d’ailleurs ainsi que cela s’est déroulé après TCHERNOBYL et FUKUSHIMA !

Car n’oublions pas qu’en cas de catastrophe nucléaire, nous passerions d’un régime démocratique à un régime proche de la dictature…qui plus est…militaire !

Le collège de l’ASN considère que: « Le Gouvernement devrait améliorer son dispositif actuel car, même après un accidentmodéré, les dépôts radioactifs pourraient s’étendre sur des distances significativement plus importantes que les rayons indiqués dans les PPI, pouvant aller d’une dizaine à plusieurs dizaines de kilomètres ».

A nouveau, c’est ce que l’on constate après TCHERNOBYL et FUKUSHIMA: les éléments radioactifs se dispersent sur de très grandes distances et d’une manière inégale…en « taches de léopards » comme on l’a remarqué…y compris en FRANCE après les dépôts de TCHERNOBYL.

Donc, l’ASN dit, d’une manière édulcorée: les plans PPI prévus par l’administration dans les préfectures sont NULS et ne correspondent absolument pas à la réalité !

L’ASN « recommande de poursuivre et d’intensifier le processus de préparation »!…une véritable HYPOCRISIE de la part de l’ASN et des services de l’Etat qui pourtant devraient protéger la population.

Les cinq membres du collège de l’ASN « estiment qu’il conviendrait de compléter les plans d’organisation de la réponse de la Sécurité Civile (ORSEC-RAD) et les Plans Particuliers d’Intervention (PPI)…

Dit autrement: c’est le désordre comme à chaque essai de simulation pour tester la réaction des différents organismes concernés !

D’ailleurs, si une catastrophe majeure se produit sur un site civil ou militaire en FRANCE…ce sera de toute façon le chaos !

L’ASN souligne ensuite la mise en place de l’évacuation de la population par l’armée et la gestion « par la dose » des personnes et des produits de consommation courante pour l’alimentation:

« Il faudra intégrer des travaux de planification pour organiser rapidement, en cas d’accident, le maintien sur place ou l’éloignement de longue durée des populations vivant à proximité de l’installation accidentée, l’ouverture de centres d’accueil et d’information, l’interdiction de consommation et de mise sur le marché des denrées alimentaires produites localement et les premièrers opérations de nettoyage du milieu bâti ».

Ce qu’oublie de dire l’ASN, c’est que s’il y a une catastrophe majeure en FRANCE…c’est TOUTE LA FRANCE qui sera polluée et contaminée par tous les composés radioactifs ET chimiques.

Donc, de toute façon, les niveaux d’intervention par rapport aux doses seront revus à la HAUSSE alors qu’en temps normal (sans catastrophe) ces niveaux d’intervention seraient beaucoup plus bas.

On constate d’ailleurs cela après TCHERNOBYL et FUKUSHIMA !

Le collège d’experts recommande aussi de: « préparer le premier programme NATIONAL susceptible d’être porté, en situation de crise, par le Gouvernement.

Ce programme prendrait en compte par anticipation les éléments d’ordre sanitaire, social et économique ».

Il y a donc, à mots couverts, confirmation d’une DESTRUCTION de l’équilibre NATIONAL de la Santé de la population, de la vie Sociale et Economique du pays !

L’ASN aborde également la « phase post-accidentelle » qui débute par une période de « transition (quelques semaines ?…quelques mois ?) marquée par une connaissance encore IMPRECISE de l’état réel de la contamination et des risques d’exposition CHRONIQUES des personnes. Vient ensuite la « période de long terme (plusieurs années ?…plusieurs décennies ?) caractérisée par une contamination DURABLE DES TERRITOIRES et un risque d’EXPOSITIONS CHRONIQUES DES PERSONNES ».

L’ASN retient « trois objectifs fondamentaux: la protection des populations contre les dangers des rayonnements ionisants, l’appui aux populations victimes des conséquences de l’accident et la reconquête des territoires affectés sur le plan économique et social ».

L’ASN ment ! La population ne sera pas protégée contre les radiations. Elle sera, au contraire journellement contaminée notamment par l’ingestion et l’inhalation des différents produits contenus dans l’alimentation et dans les eaux et les sols.

La gestion de la population se fera par la DOSE. On laissera mourir les gens les plus atteints; on s’occupera un temps des moins irradiés et on ne s’occupera pas des faiblement irradiés et contaminés.

Donc, de toute façon, à part les très malades qui mourront rapidement, l’ETAT et les INDUSTRIELS ne prendront pas la responsabilité des DECES FUTURS !

Or, l’on sait que, même à faibles doses, les effets à terme sont dévastateurs sur la santé de la population avec une augmentation de la MORBIDITE (maladies diverses) et de la MORTALITE.

La « reconquête des territoires affectés sur le plan économique et social »: cela signifie simplement que la FRANCE fera comme le JAPON: la population sera à nouveau autorisée à consommer des denrées CONTAMINEES…pour le bien-être de l’ECONOMIE !

D’ailleurs, l’ASN indique quatre « principes de gestion:

1 / L’ANTICIPATION qui impose de prendre en compte dès la fin de la phase d’urgence les enjeux à moyen et long termes.

2 / La JUSTIFICATION: les bénéfices attendus, notamment en termes de détriments radiologiques évités, doivent être supérieurs aux risques et inconvénients inhérents à leur mise en oeuvre. Il faut proportionner les actions et les moyens mis en oeuvre aux enjeux des territoires concernés et à la gravité de la situation.

3 / L’OPTIMISATION qui doit réduire l’exposition de la population à un niveau aussi bas que RAISONNABLEMENT possible compte tenu des facteurs ECONOMIQUES et SOCIETAUX.

4 / CONSTRUCTION PARTAGEE et TRANSPARENCE. La gestion post-accidentelle doit impliquer les acteurs locaux de façon transparente en amont de l’accident, dès le stade de la préparation, dans les réflexions sur les stratégies de gestion des conséquences d’un accident ».

Il est donc écrit très clairement ce que je disais ci-dessus !

Problème: « Réduire l’exposition de la population à un niveau aussi bas que RAISONNABLEMENT possible » n’est pas un raisonnement scientifique mais ECONOMIQUE ! La RAISON n’est pas une référence scientifique, sérieuse et honnête pour justifier de l’irradiation constante de la population.

On demande à la population de bien vouloir accepter d’être irradiée…et pire…de l’accepter AVANT TOUT ACCIDENT !…ce qui franchement est dégueulasse et machiavélique.

La population n’est pas responsable de la mise en place de ces lieux générateurs de catastrophes nucléaires et pourtant on lui demande d’en assumer les conséquences !

Pour être encore plus clair, le CODIRPA:

« Propose aux populations de rester vivre dans un territoire contaminé sur le long terme, ou de revenir s’y réinstaller, ce qui n’est pas ANODIN.

Cela suppose que les acteurs locaux soient impliqués dans cette décision et en capacité d’agir pour améliorer l’état radiologique de leur environnement, pour assurer leur protection et le maintien, voire le développement d’activités économiques et sociales au sein du territoire. Il s’agit là de la responsabilité des pouvoirs publics même si la décision est prise après un débat approfondi avec l’ensemble des parties prenantes concernées, aux niveau national et local ».

C’est donc ce que je soulignais auparavant.

La différence désormais est qu’un organisme d’Etat l’écrit clairement !

Dans la situation d’une catastrophe nucléaire majeure en FRANCE, les responsables de ce désastre ne seraient pas « meilleurs » que ceux de TCHERNOBYL et de FUKUSHIMA !

Le document de l’ASN est une véritable BOMBE car il confirme que:

1 / Ce serait le bordel et la panique aussi bien chez les habitants que chez les décideurs.

2 / La population serait maîtrisée par l’armée et manipulée par certains « censeurs de l’Etat » notamment par rapport aux résultats des mesures donnés et des effets non reconnus.

3 / La population vivrait de toute façon dans des lieux contaminés pour très longtemps et donc, elle resterait sur place…puisque l’ASN avoue que TOUTE LA FRANCE SERAIT CONTAMINEE !

centrale AIEA dans LA MER

Quelques petits commentaires enfin sur ce qui pourrait se passer en FRANCE si l’on analyse la situation actuelle à FUKUSHIMA et si l’on se penche sur quelques problèmes:

1 / Le milieu du nucléaire est trop sûr de lui.

2 /Après THREE MILE ISLAND, TCHERNOBYL ET FUKUSHIMA, la doctrine probabiliste du risque a montré ses limites.

3 / Séismes et inondations: le parc français est très exposé.

Avec 58 réacteurs nucléaires répartis sur 19 sites, la FRANCE est l’un des pays les plus nucléarisés au Monde.

Certains réacteurs sont installés en zone sismique et d’autres sont installés en zone inondable car construits à l’époque sous le niveau des crues extrêmes.

4 /Dans la même situation que TCHERNOBYL et FUKUSHIMA, EDF ne ferait pas mieux !…et ni les organismes d’ETAT et les différentes administrations.

La mesure des risques naturels n’est pas suffisamment prise en compte.

Il y a toujours un aléa sismique et un risque important d’inondations.

5 / Les modèles statistiques et mathématiques considérés par les « experts » sont insuffisants et inaptes à prévoir le pire.

6 / Dans la situation d’une montée en chaleur du combustible non maîtrisée, EDF se retrouverait aussi désemparée qu’à FUKUSHIMA.

7 / Les défauts génériques très nombreux sur les centrales françaises ainsi qu’une situation non prévue se rajoutant comme co-facteur lors d’une catastrophe induisent une augmentation très importante des risques sur TOUTES LES CENTRALES NUCLEAIRES françaises.

8 / La situation des piscines de combustible usé est une véritable BOMBE à retardement !

Ce sont elles qui contiennent le plus de combustible. Même s’il est moins « chaud » que dans le coeur il est plus RADIOACTIF !

En FRANCE, les piscines du parc français sont situées à l’extérieur des réacteurs et ne bénéficient pas d’une ENCEINTE DE CONFINEMENT.

En cas d’accident sur ces piscines, les conséquences seraient TRES GRAVES car les panaches radioactifs pourraient tout simplement s’échapper de SIMPLES HANGARS industriels qui les couvrent !

9 / Le confinement des réacteurs français n’existe pas dans les faits.

Pour refroidir le coeur nucléaire, il faut injecter en continu de l’eau qui…accélère la production d’hydrogène. Or, une augmentation non maîtrisée d’hydrogène dans l’enceinte ferait qu’à un moment donné…l’industriel serait OBLIGE DE RELACHER cette radioactivité hors du site nucléaire !…Un beau petit cadeau pour la population !

10 /EDF a un sérieux problème: l’exploitant ne sait pas bien filtrer les radioéléments qui pourraient s’échapper de l’enceinte si un réacteur était en fusion !

A l’intérieur de l’enceinte chaude et radioactive, l’iode subit de nombreuses modifications et réagit même avec la peinture des murs de la centrale pour former un composé organique redoutable ! Pas de solutions non plus par rapport aux particules de ruthénium très radiotoxiques: EDF ne sait pas faire !…alors qu’autour de la centrale de FUKUSHIMA des taux très importants de ruthénium ont été repérés.

11 / EDF ne peut garantir l’étanchéité des enceintes. Les stuctures ne peuvent résister à plus de 8 bars…

12 / EDF ne sait pas contrôler la fusion d’un coeur radioactif.

13 / Le zirconium est le problème majeur dans la situation d’une explosion des enceintes ou dans la fonte des barres de combustible à une vitesse incontrôlable.

Si la température monte, le zirconium interagit avec le combustible et abaisse le point de fusion à 600°C !

Le tungstène n’a pas été installé dans les centrales françaises…pour des raisons ECONOMIQUES ! Même pour les EPR, rien n’a été changé !

14 / L’organisation des secours sera un ECHEC de toute façon. Tout sera réalisé dans l’urgence et l’improvisation. Il y a un excès de confiance parmi les « décideurs » même si l’on note, à travers le document de l’ASN, une certaine conscience de ce que sera l’après catastrophe…

15 / Parmi les « liquidateurs » français…qui acceptera de faire partie du lot ?…et combien ?…

16 / Il n’y aura, à terme, aucune maîtrise des zones contaminées puisque l’ASN note que l’on pourra, de toute façon, réintégrer les lieux…et puisque la FRANCE ENTIERE sera concernée !

17 / Enfin les conséquences sanitaires seront impossibles à prévoir…donc, l’ETAT minimisera les effets (voire les censurera) et mentira à la population.

LE NUCLEAIRE EST UN PIEGE.

LE NUCLEAIRE, CIVIL COMME MILITAIRE,

EST LE TOMBEAU FUTUR

DE NOTRE CIVILISATION.

Thierry LAMIREAU

Réalisateur du film »URANIUM EN LIMOUSIN »

lesoufflecestmavie.unblog.fr

fichier pdf Doctrine pour la gestion post accidentelle Document ASN                                         

 fichier pdf Circulaire interministérielle pour les exercices d’urgence nucléaire et radiologique du 13 décembre 2012

fichier pdf LA Sûreté des installations nucléaires par Bernard LAPONCHE et Yves MARIGNAC

TRAVAUX DE L’IRSN SUR LE COÛT

ECONOMIQUE DES ACCIDENTS NUCLEAIRES

ENTRAÎNANT DES REJETS RADIOACTIFS

DANS L’ENVIRONNEMENT: COMMENTAIRES

DE THIERRY LAMIREAU, REALISATEUR DU

FILM « URANIUM EN LIMOUSIN »

(lesoufflecestmavie.unblog.fr)

Travaux de l’IRSN

(Institut de Radioprotection et de Sûreté

Nucléaire)

sur le coût économique

des accidents nucléaires

entraînant des rejets radioactifs

dans l’environnement

TRAVAUX DE L'IRSN SUR LE COÛT ECONOMIQUE DES ACCIDENTS NUCLEAIRES ENTRAÎNANT DES REJETS RADIOACTIFS DANS L'ENVIRONNEMENT: COMMENTAIRES DE THIERRY LAMIREAU, REALISATEUR DU FILM

Depuis plusieurs années, l’IRSN conduit des travaux sur le coût économique des accidents nucléaires entraînant des rejets radioactifs dans l’environnement.

Le récent rapport de la Cour des Comptes relatif aux coûts de la filière nucléaire [1fait mention de ces travaux, qui ont fait l’objet de présentations synthétiques au forum Eurosafe à Bruxelles en novembre 2012. La présente note vise à présenter quelques résultats de ces études, et à en faire une brève analyse.

Aux Etats-Unis, l’évaluation du rapport bénéfice/coût des mesures fait partie de la culture de l’administration. Dans le domaine nucléaire, cette approche nécessite d’évaluer notamment le coût d’un accident, ainsi que de retenir une hypothèse sur sa probabilité d’occurrence. Les premières estimations mondiales de coût d’accident ont été publiées aux USA en 1990 [2] dans le sillage de l’accident majeur de Tchernobyl et représentaient un saut qualitatif dans la compréhension des accidents nucléaires. Utilisant par ailleurs les estimations de probabilité d’accident issues des études probabilistes de sûreté, les Etats-Unis se sont forgé progressivement une doctrine en matière d’analyse coûts-bénéfices, qui continue d’évoluer au fur et à mesure de l’acquisition de nouvelles connaissances.

En France, c’est en 2005 que l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) a demandé à l’IRSN d’analyser la pertinence d’une telle démarche, à la suite de l’intérêt manifesté par EDF à évaluer et hiérarchiser par une approche coût/bénéfice les nouvelles mesures destinées à renforcer la sûreté envisagées dans le cadre du processus de réexamen décennal de la sûreté des réacteurs du parc électronucléaire.

A la suite de ces travaux d’expertise, l’IRSN a entrepris de réaliser ses propres recherches sur le coût de l’accident. En cette matière, il est important qu’aucun élément notable de coût ne soit laissé de côté. En effet, l’oubli d’un de ces éléments importants pourrait conduire à fausser le raisonnement permettant de hiérarchiser entre elles des propositions de mesures de prévention, voire à amoindrir dans l’esprit des décideurs la valeur de la prévention.

En quelques années, l’IRSN a ainsi construit les bases d’une approche économique des enjeux de sûreté nucléaire adaptée aux caractéristiques particulières de la France. Les résultats obtenus ont donné lieu à des échanges avec les experts américains du sujet, confirmant la qualité des travaux de l’Institut, malgré des différences importantes liées notamment à l’histoire réglementaire aux Etats-Unis.

L’approche adoptée notamment aux Etats-Unis évalue les coûts radiologiques « hors site », c’est-à-dire le coût des conséquences radiologiques directes et des mesures prises pour les réduire, essentiellement les interdictions alimentaires [3]. Outre ces éléments, l’IRSN juge nécessaire de retenir quatre autres grandes catégories de coûts, à savoir :

  • les coûts « sur site », liés notamment à la perte du (ou des) réacteur(s), aux frais de décontamination du site, etc. ;
  • les coûts d’image, c’est-à-dire les pertes économiques à prévoir sur la non-vente de denrées ou autres biens de consommation parfaitement sains, du fait d’un boycott par les distributeurs ou les consommateurs (syndrome du concombre espagnol), les effets négatifs majeurs sur le tourisme, domaine particulièrement important pour la France et la réduction d’autres exportations ;
  • le coût des effets collatéraux sur le parc électronucléaire national qui pourrait voir sa production réduite en raison des remises en question et des exigences nouvelles exprimées par les différents acteurs de la société (politique, autorités, pression internationale…) (cf. situation actuelle au Japon) ;
  • les coûts liés aux modifications des conditions de vie et des facteurs socio-économiques dans les territoires contaminés, qui peuvent être fortes (zones d’exclusion) ou plus modérées (zones contaminées habitées sous condition de surveillance ou de restriction).

fukushima ASN dans LA MER

Pour construire ses évaluations, l’IRSN a estimé les conséquences de plusieurs types de scénarios d’accident sur un réacteur typique du parc français (900 MWe), entraînant des contaminations radiologiques plus ou moins graves. Ces scénarios ont été appliqués à plusieurs sites nucléaires français, en tenant compte de leur environnement géographique et économique, ainsi que des conditions météorologiques vraisemblables, ces dernières jouant un rôle majeur sur l’étendue des conséquences environnementales, comme l’accident de Fukushima l’a montré. Les études ainsi menées permettent d’estimer des valeurs du coût d’un accident – représentatives d’une gamme étendue d’accidents nucléaires majeurs avec rejets radioactifs.

Si tout accident nucléaire présente, quelles que soient les conséquences, des dimensions historique et symbolique d’autant plus notables qu’il fait l’objet d’une forte médiatisation, les études de l’IRSN confirment qu’il est nécessaire de différencier deux grandes familles d’accidents nucléaires, toutes deux impliquant la fusion du coeur d’un réacteur français de production d’électricité, mais dont les conséquences sont d’une ampleur très différente. Par convention de langage, l’accident dit « grave » comporte des rejets radioactifs importants, mais différés et partiellement filtrés, permettant donc la mise en oeuvre efficace de mesures de protection des populations concernées, alors que l’accident dit « majeur » provoque des rejets massifs précoces et non filtrés.

Selon les évaluations réalisées par l’IRSN, un accident grave représentatif engendrerait un coût global de quelque 120 milliards d’euros (avec une fourchette entre 50 et 240 milliards d’euros). Ces pertes représentent de l’ordre de 6 % du PIB français annuel. Ces chiffres sont très supérieurs à ceux relatifs aux coûts d’accidents industriels majeurs comme celui du naufrage de l’Erica (1980), de l’explosion de l’usine AZF (2001), ou de l’incendie de la plateforme de forage BP dans le golfe du Mexique (2011).

Pour ce type d’accident, les coûts purement « radiologiques » représenteraient moins de 20 % du total (coûts radiologiques hors-site, y compris la gestion des territoires contaminés). Le nombre de « réfugiés radiologiques » (personnes éloignées des territoires les plus contaminés) pourrait être de l’ordre de quelques milliers de personnes[4], une situation qu’un pays comme la France pourrait surmonter par un effort de solidarité. Le caractère différé des rejets par rapport aux événements initiateurs de l’accident permettrait la mise en place de mesures de protection des populations et des travailleurs sur le site. L’impact environnemental des rejets pourrait être important, mais les conséquences sanitaires pourraient être restreintes en comparaison. Cependant, l’impact sur l’opinion publique serait élevé, nécessitant une capacité d’excellence en termes de communication publique et de gestion, sur une longue période, de l’ensemble des moyens publics mobilisés.

fukushima2 CATASTROPHE NUCLEAIRE dans LA MONTAGNE

Par comparaison, un accident majeur provoquerait une catastrophe de nettement plus grande ampleur. Les coûts liés aux seules conséquences radiologiques pourraient s’élever à plus de 160 milliards d’euros, soit plus que le coût total d’un accident grave du type évoqué précédemment. L’ampleur de la contamination aurait pour conséquence de devoir prendre en charge un nombre de « réfugiés radiologiques » c’est-à-dire la population des zones d’exclusion qui aurait besoin d’être relogée définitivement qui pourrait être de l’ordre de de 100 000 personnes [5].

Contrairement au cas précédent, les conséquences sanitaires pour la population directement imputables à l’exposition aux rayonnements ionisants pourraient être importantes et clairement identifiables au plan épidémiologique, en fonction des circonstances de l’accident. Les quantités de produits agricoles devant être éliminées seraient considérables. La gestion des territoires contaminés et des zones d’exclusion resterait un défi permanent durant de nombreuses années, et des pays voisins pourraient être également affectés par la contamination et par des soupçons sur leurs produits.

Compte tenu de l’ampleur de ces conséquences radiologiques et de leur incidence forte sur un grand nombre de personnes, les effets psychologiques et sociétaux seraient très importants, et les coûts associés pourraient représenter jusqu’à 40% du coût total de l’accident.

Les autres coûts sont plus diffus et sont répartis sur l’ensemble des activités du pays ; on pourrait les qualifier « d’économiques ». Ils comprennent principalement les coûts d’image (par exemple la perte de revenus liés au tourisme, ou à la baisse des exportations de certains produits pourtant non contaminés) et les coûts liés à la production d’électricité. Les coûts d’image pourraient dépasser plus de 160 milliards d’euros, soit autant que les coûts radiologiques. La couverture médiatique rendrait les problèmes d’image plus aigus dans l’immédiate après-crise, mais aussi chaque année aux dates anniversaires, entraînant la persistance des difficultés pour les activités économiques et humaines concernées et pour les revenus des personnes qui en vivent.

Au total, un accident majeur pourrait coûter plus de 400 milliards d’euros, soit plus de 20 % du PIB français annuel. Le pays serait durablement et fortement traumatisé, car deux impacts se combineraient : il faudrait faire face simultanément à des conséquences radiologiques sévères sur une partie du territoire, et à de très lourdes pertes économiques, sociétales, ayant des conséquences internationales. L’Union Européenne serait affectée, et l’histoire garderait pendant longtemps la mémoire de la catastrophe.

Bien entendu, ces évaluations très élevées du coût d’un accident nucléaire sont à mettre en regard de probabilités très faibles d’occurrence de tels événements, grâce à la compétence des opérateurs dans les centrales nucléaires et à un effort permanent de maintien et d’amélioration de la sûreté des installations. De manière générale, l’intérêt de disposer de telles études n’est pas seulement de mieux connaître quel pourrait être le coût vraisemblable d’un tel type d’accident, mais surtout d’en tirer parti pour valider les modalités de gestion des risques.

Quatre types de considérations notamment peuvent être discutés à la lumière de ces études :

  • Elles permettent la mise en regard, sur un plan économique, de l’investissement exigé d’EDF à la suite des analyses complémentaires de sûreté post-Fukushima, d’un montant qui pourrait être de l’ordre de 10 milliards d’euros et des évaluations menées dans les études économiques menées. Cette mise en regard peut même être précisée en y ajoutant l’éclairage des objectifs généraux de sûreté usuellement attribués aux réacteurs en termes de probabilité de fusion du coeur.
  • Elles soulignent l’importance de disposer d’une capacité robuste de gestion de crise.Tout d’abord, l’écart considérable de l’ordre de grandeur des coûts entre un accident grave avec des rejets maîtrisés et limités d’une part, et un accident majeur avec des rejets incontrôlés précoces invite aussi à recommander les investissements évoqués ci-dessus (principe du « noyau dur » défini par l’IRSN suite à l’accident de Fukushima, destiné à conserver le contrôle des fonctions ultimes de sûreté d’un réacteur, même dans des conditions très dégradées). Au delà, ces résultats invitent également à considérer comme prioritaire la préparation à la gestion de tels événements et de leurs conséquences post-accidentelles qui, bien que très improbables, pourraient néanmoins survenir sur le territoire national.
    En effet, la gestion de la phase d’urgence de l’accident est cruciale puisqu’elle vise à l’adoption de mesures de conduite de l’installation destinées à prévenir la fusion du coeur, retarder et limiter les rejets radioactifs dans l’environnement. Pendant et après la phase de rejets, la gestion de l’accident vise à assurer la protection des populations par des mesures de sécurité civile appropriées, puis à maîtriser l’impact radiologique sur les productions agricoles et les autres activités économiques impactées.
    La qualité de ces mesures de gestion, et de la communication publique associée est un paramètre majeur, qui influe considérablement sur le coût global de l’accident. C’est ce que vise notamment l’élaboration d’éléments de doctrine pour la gestion de la situation post-accidentelle (travaux du CODIRPA conduits par l’ASN avec un ensemble d’administrations et de parties prenantes concernées). L’IRSN pour sa part a rénové sa propre structure de gestion de crise. Cependant, la nécessaire préparation préalable au niveau des territoires reste un défi du fait de la réticence de nombreux acteurs locaux à aborder ce thème. Au Royaume-Uni, le développement de l’initiative dite « UK resilience policy » destinée à développer la capacité locale à surmonter une situation de crise est une expérience intéressante à suivre.
  • Elles renouvellent la question de l’indemnisation des dommages. Historiquement, la doctrine relative à l’indemnisation des dommages associés à un accident nucléaire, largement forgée par les Etats-Unis et codifiée dans des traités internationaux, limite la responsabilité des opérateurs nucléaires sans prendre en compte les coûts environnementaux. A la suite de l’accident de Fukushima, une réflexion internationale complémentaire serait utile. Elle pourrait avoir lieu notamment dans le cadre de l’Agence pour l’Énergie Nucléaire de l’OCDE, et les études menées par l’IRSN contribueront à éclairer cette problématique.
  • Elles éclairent l’avenir à long terme du nucléaire. Ces études fournissent enfin un éclairage complémentaire pour la discussion relative à l’avenir à plus long terme du recours à l’énergie électronucléaire. L’importance des coûts d’accidents milite en effet pour la mise au point de nouveaux types de réacteurs qui non seulement présentent des probabilités plus faibles qu’aujourd’hui de causer un accident grave, mais permettraient aussi de par leur conception d’arriver à une « élimination pratique » de ce type de scénario accidentel conduisant à des rejets très importants.

Pour en savoir plus:

Lire l’article de Patrick Momal et Ludivine Pascucci-Cahen publié à l’occasion du Forum Eurosafe de novembre 2012 :

picto_arrow_red CODIRPA dans NUCLEAIRE En version française : Les rejets radiologiques massifs diffèrent profondément des rejets contrôlés (pdf)

picto_arrow_red CONTAMINATIONS RADIOLOGIQUES dans PHOTOS En version anglaise : Massive radiological releases profoundly differ from controlled releases (pdf)

Notes :

1- Consulter le rapport de la Cour des Comptes.

2- USNRC : Severe Accident Risks: An Assessment for Five U.S. Nuclear Power Plants. NUREG 1150, 1990.

3- Une baisse des valeurs foncières peut aussi être calculée, ainsi que des hausses ponctuelles de prix de l’électricité, effet de marché immédiat et local de la disparition du réacteur accidenté.

4- Valeur médiane estimée de l’ordre de 3 500, entre 0 et 10 000 selon les sites et les météos plus ou moins favorables.

5- Les zones d’exclusion sont ici considérées comme correspondant aux zones contaminées en césium 137 à des niveaux supérieurs à environ 500 kBq/m² (niveau retenu pour la définition des zones d’exclusion en Ukraine après l’accident de Tchernobyl). Les zones d’exclusion autour de la centrale de Fukushima-Daiichi, définies à partir d’un niveau admissible de dose, correspondent à des niveaux de radioactivité similaires. Le chiffre de 100 000 réfugiés correspond à la moyenne arrondie des calculs médians pour trois différents sites français.                                        

COMMENTAIRES:

(Le Souffle c’est ma Vie / Thierry LAMIREAU)

 COUR DES COMPTES dans POLITIQUE

L’IRSN ne manque pas de culot en spécifiant que:

« L’accident dit « grave » comporte des rejets radioactifs importants, mais différés et partiellement filtrés, permettant donc la mise en oeuvre efficace de mesures de protection des populations concernées, alors que l’accident dit « majeur » provoque des rejets massifs précoces et non filtrés. »

L’accident grave ne permettra pas la mise en oeuvre efficace de mesures de protection des populations concernées parce que ce sera le désordre et la panique totale à la fois des institutions, administrations et des populations.

« Evaluer et hiérarchiser par une approche coût/bénéfice les nouvelles mesures destinées à renforcer la sûreté envisagées dans le cadre du processus de réexamen décennal de la sûreté des réacteurs du parc électronucléaire. »

Evaluer et hiérarchiser par une approche coût/bénéfice c’est ne pas réellement prendre en compte la mise en place d’une sécurité maximale et c’est, de fait, accepter une contamination MAJEURE des populations par « négligence intellectuelle » et financière.

« Les coûts liés aux modifications des conditions de vie et des facteurs socio-économiques dans les territoires contaminés, qui peuvent être fortes (zones d’exclusion) ou plus modérées (zones contaminées habitées sous condition de surveillance ou de restriction). »

En clair, lorsque les années passeront l’Etat acceptera de remettre sur place les habitants en disant, comme à FUKUSHIMA, qu’il faut « valoriser l’économie locale et nationale ! »

« Le nombre de « réfugiés radiologiques » (personnes éloignées des territoires les plus contaminés) pourrait être de l’ordre de quelques milliers de personnes[4], une situation qu’un pays comme la France pourrait surmonter par un effort de solidarité. Le caractère différé des rejets par rapport aux événements initiateurs de l’accident permettrait la mise en place de mesures de protection des populations et des travailleurs sur le site. L’impact environnemental des rejets pourrait être important, mais les conséquences sanitaires pourraient être restreintes en comparaison. Cependant, l’impact sur l’opinion publique serait élevé, nécessitant une capacité d’excellence en termes de communication publique et de gestion, sur une longue période, de l’ensemble des moyens publics mobilisés. »

Affirmations totalement fausses et mensongères ! Le nombre de « réfugiés radiologiques » (notons le terme pour ne pas dire IRRADIES) serait beaucoup plus important. La protection des populations serait inefficace quant aux travailleurs des centrales nucléaires ce serait les premiers condamnés à une mort rapide et terrible!

Les conséquences sanitaires seraient « restreintes » ? On a d’avance la manière dont serait traité le dossier: braves gens, circulez, y’a rien à voir ! Par contre, l’IRSN indique le baratin habituel disant que la « gestion des peurs des populations seraient plus importantes et graves que la contamination elle-même ». Ce sont les affirmations scandaleuses habituelles du milieu pro-nucléaire pour essayer de manipuler les masses…techniques tant usitées à l’époque de GOEBBELS…techniques de type fasciste pour nier l’évidence.

« Par comparaison, un accident majeur provoquerait une catastrophe de nettement plus grande ampleur. Les coûts liés aux seules conséquences radiologiques pourraient s’élever à plus de 160 milliards d’euros, soit plus que le coût total d’un accident grave du type évoqué précédemment. L’ampleur de la contamination aurait pour conséquence de devoir prendre en charge un nombre de « réfugiés radiologiques » c’est-à-dire la population des zones d’exclusion qui aurait besoin d’être relogée définitivement qui pourrait être de l’ordre de de 100 000 personnes. »

FAUX ! Le nombre de 100 000 personnes est complètement farfelu si l’on considère que toutes les centrales françaises sont proches de populations beaucoup plus importantes ! Et puis, ne nous leurrons pas, la FRANCE ENTIERE SERAIT CONTAMINEE ! Mais cela, chut !…c’est un SECRET…DEFENSE.

« Bien entendu, ces évaluations très élevées du coût d’un accident nucléaire sont à mettre en regard de probabilités très faibles d’occurrence de tels événements, grâce à la compétence des opérateurs dans les centrales nucléaires et à un effort permanent de maintien et d’amélioration de la sûreté des installations. »

Eh ben voyons, en FRANCE, on est les meilleurs et puis on est tellement bons que la catastrophe n’arrivera jamais chez nous  ! L’IRSN prend vraiment les gens pour des CONS !

« L’importance des coûts d’accidents milite en effet pour la mise au point de nouveaux types de réacteurs qui non seulement présentent des probabilités plus faibles qu’aujourd’hui de causer un accident grave, mais permettraient aussi de par leur conception d’arriver à une « élimination pratique » de ce type de scénario accidentel conduisant à des rejets très importants. »

Encore FAUX ! Aucun nouveau projet de réacteurs ne présente de telles certitudes. Au contraire, le risque serait toujours là et avec des composés radioactifs encore plus dangereux et concentrés !

L’IRSN et l’Etat français acceptent de reconnaître du bout des lèvres qu’il y a un risque en FRANCE mais c’est tout !

Il est scandaleux (mais pas étonnant) de lire de tels textes alors que TCHERNOBYL ET FUKUSHIMA sont passés par là !

Le MENSONGE, la DESINFORMATION et la MANIPULATION ont encore de beaux jours en FRANCE !

Tous ces gens du sérail nucléaire, tous ces politiques et tous ces journalistes habituellement « aux ordres » devraient finir leurs jours en TAULE !

LES CO-GESTIONNAIRES

DU NUCLEAIRE

(COORDINATION STOP NUCLEAIRE)

LES CO-GESTIONNAIRES DU NUCLEAIRE (COORDINATION STOP NUCLEAIRE) dans ENVIRONNEMENT FUKU

Quand on entend Europe Ecologie Les Verts et d’autres parler de transition énergétique vers un monde meilleur à base d’énergies renouvelables avec du nucléaire pendant encore 20 ans ou plus, on se rappelle que Dominique Voynet, Ministre verte à l’Environnement et à l’Aménagement du Territoire de la « Gauche plurielle » à partir de 1997, signait l’extension de l’usineMELOX, productrice de MOX et l’installation à Bure d’un « laboratoire » d’étude du stockage des déchets radioactifs à vie longue, et que Les Verts siégeant au conseil régional PACA, tout en ne s’opposant pas vraiment au projet ITER, signèrent en décembre 2006 le principe de «  1 euro pour Iter, 1 euro pour les renouvelables  ».

Quand, les élus verts au Parlement Européen votent en novembre 2009, un texte comprenant la résolution suivante : «  … le passage… à une économie à faible intensité de carbone conférera à l’énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme...  », ils votent presque à l’unanimité, pour ce texte, notamment Eva JOLY, Daniel COHN-BENDIT, Michèle RIVASI, Yannick JADOT, José BOVE, lui, s’est courageusement abstenu !!!

Quand le député EELV Noël Mamère dénonce, à propos du projet Astrid (d’étude du réacteur nucléaire de quatrième génération), un nouvel accroc à l’accord signé entre son parti et le PS sur le nucléaire (demandant à son parti de s’interroger sur son vote de confiance au gouvernement), ce vert pâle oublie que dans les années 80 il chantait les louanges notamment du surgénérateur Superphénix dans ce qu’on appelle chez les journalistes des « ménages » au service de l’industrie nucléaire. Le même Noël Mamère vient, néanmoins et sans surprise, de voter ainsi que tout le groupe parlementaire EELV la confiance au gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Cà c’est de l’indignation !

Quand le président François Hollande se prononce pour une exploitation au plus tôt par AREVA, si possible avant la date prévue de 2014, de la mine géante d’uranium Imouraren au Niger, elle dit quoi Cécile Duflot ministre d’un gouvernement pro-nucléaire ? Il dit quoi le sénateur Jean-Vincent Placé ? Rien ! La soupe est trop bonne ?

Et Pascal Durand le nouveau porte parole d’EELV il dit quoi… : « Pour Europe Écologie Les Verts, les entreprises françaises, où qu’elles se trouvent dans le monde, doivent s’y montrer exemplaires. Elles doivent s’imposer les mêmes normes environnementales qu’en France et respecter, a minima, les normes sociales définies par l’OIT. EELV réaffirme qu’un autre « développement » économique et humain est possible au Niger : il passe par un nouveau partenariat avec la France et l’Europe, la généralisation de l’agriculture vivrière et, par exemple, par la mise en valeur du potentiel solaire incomparable du pays. La France, pour pouvoir utilement accompagner cette transition, doit elle-même s’engager dans une transition énergétique qui l’amènera à réduire sa dépendance à l’uranium.« Il ne veut pas fermer les mines d’uranium non, il dit « RÉDUIRE SA DÉPENDANCE À L’URANIUM« , et la « sortie du nucléaire » grâce a la fameuse « transition énergétique », c’est pour quand ??? Jamais !

Quand « l’écolo libéral » Daniel Cohn-Bendit nous déclare en aparté sur le nucléaire « faudrait arrêter, mais on peut pas« , on se rappelle que son (toujours) conseiller et frère, Gabriel Cohn-Bendit, dans Libération du 6 janvier 2000, proposait sous le titre « Vacances vertes ».  » Pourquoi ne pas imaginer un service civil, garçons et filles, géré par le ministère de l’environnement,où l’on formerait les jeunes à intervenir dans des situations telles que tremblements de terre, inondations, feux de forêts,accident nucléaire « .

Quand la direction du Réseau Sortir du Nucléaire fait la promotion du scénario Négawatt de sortie du nucléaire en 22 ans et que, au nom du « tous ensemble », elle soutient la politique d’EELV, encore membre de cette pseudo fédération d’associations et de partis politiques, que peut bien attendre la lutte antinucléaire de ce « Réseau » ?

Quand Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France déclare page 11 dans Direct Matin n°495 le 29 juin 2009 :« Mieux vaut prolonger les centrales qu’en construire de nouvelles… Une grande partie des centrales pourrait voir leur vie prolongée de dix ans, voire même de vingt ans…« . on se dit quoi ? Il est antinucléaire lui ?

Quand l’ACRO (Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest) invite à un débat public (de concertation) sur la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire à l’université de Caen, elle réalise le rêve des autorités, associer la population ou les associations qui se présentent comme ses défenseurs, pour préparer la co-gestion du futur désastre. 

Quand Monique Sené du GSIEN (Groupement des Scientifiques pour l’Information sur l’Energie Nucléaire) se fait le chantre de la contre-expertise et participe comme « contre expert officiel » à la concertation sur les installations nucléaires, que fait-elle à part démontrer que le nucléaire est « gérable » ?

Quand Maxime Combes, un apparatchik d’Attac, pense qu’il est politiquement inacceptable qu’à Lézan en août 2011 il y ait eu un vote direct à main levée pour « L’arrêt immédiat du nucléaire civil et militaire » et se débrouille pour faire supprimer le mot « immédiat » et revoter pour un beaucoup plus neutre « Arrêter le nucléaire civil et militaire », c’est bien afin de ne pas effrrayer la nouvelle grande « union » de la gauche et des organisations environnementales avant la présidentielle de 2012.

Comment osent-ils encore se prétendre antinucléaires, eux qui participent à la prolongation du nucléaire et à sa co-gestion avec les pouvoirs en place ?

Extrait de texte de la Coordination Stop-Nucléaire

FRANCE: DENIS BAUPIN

(EUROPE ECOLOGIE

LES VERTS) S’INQUIETE DE LA

SECURITE DES

CUVES DES REACTEURS FRANCAIS…

C’EST UN

COMBLE !…

ON POURRAIT EN RIRE SI LE

SUJET N’ETAIT PAS AUSSI GRAVE !

(Thierry LAMIREAU)

France:

Denis Baupin s’inquiète de la sécurité des

 cuves des réacteurs français…

Une belle « plaisanterie » de la part

de EUROPE ECOLOGIE LES VERTS !

PARIS – Denis Baupin, le vice-président (EELV) de l’Assemblée Nationale a demandé à la ministre de l’Ecologie et de l’Energie Delphine Batho de garantir la sûreté des cuves des réacteurs nucléaires français après l’incident survenu sur un réacteur en Belgique.

Même si elles n’ont pas le même constructeur, les centrales françaises ne sont en effet pas épargnées par le même type de risque indique M. Baupin dans une question écrite à Mme Batho rendue publique samedi.

L’Agence de Contrôle Nucléaire Belge (AFCN) a annoncé mardi dernier la mise à l’arrêt du réacteur numéro 3 de la centrale de Doel, située près d’Anvers et exploitée par Electrabel, une filiale du groupe GDF-Suez, après la découverte de potentielles fissures sur sa cuve.

Le même défaut pourrait affecter 21 autres cuves à travers le monde, toutes fabriquées par le groupe néerlandaisRotterdamsche Droogdok Maatschappij, qui a depuis cessé ses activités, mais dont aucune n’est utilisée dans les centrales nucléaires françaises.

Dans un avis diffusé en 2010, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) avait estimé qu’à la visite décennale des 30 ans + 5 ans, le risque de rupture brutale n’était pas exclu  pour les cuves des réacteurs de Dampierre 4, Cruas 1, Cruas 2, Saint-Laurent B1 et Chinon B2 en cas de situations incidentelles ou accidentelles, souligne M. Baupin dans sa question écrite. L’IRSN avait alors recommandé que l’EDF prenne les dispositions pour restaurer les marges à l’égard du risque de rupture.

Sur son site internet, l’Autorité de Surêté Nucléaire (ASN) fait état de 33 défauts sous revêtement constatés sur 9 cuves du parc français, controlés régulièrement pour en surveiller l’éventuelle évolution.

Malgré ces constats, EDF continue d’estimer officiellement possible de prolonger la durée de vie de ses centrales à 50, voire 60 ans ajoute M. Baupin avant d’interroger la ministre sur les enseignements qu’elle entend tirer de la situation belge pour renforcer la sûreté nucléaire française et garantir qu’elle ne puisse être mise en péril au nom de la recherche d’économies et de profits futurs par l’exploitant.

GDF SUEZ
EDF
(©AFP / 11 août 2012 13h30)

 Commentaires:

(Le Souffle c’est ma Vie / T.LAMIREAU)

M.Denis BAUPIN, au titre de Europe Ecologie Les Verts,

s’inquiète de l’état des centrales françaises ?

C’est à en mourir de rire !…si l’on peut dire.

Les Verts ACCEPTENT, avec le PS, de continuer…

l’utilisation du nucléaire civil…pendant 40 ans !…

avec une « sortie douce et progressive » !

C’est d’une ineptie et inconscience déconcertantes !…

Ils cautionnent ainsi toute CATASTROPHE NUCLEAIRE

en FRANCE !

Là, subitement, ils s’inquiètent de l’état des centrales

françaises ?…

Il y aura de plus en plus de problèmes avec un RISQUE 

MAJEUR DE PLUS EN PLUS CERTAIN !

Les analyses de l’IRSN sont là pour souligner les problèmes

déjà GRAVES dans de nombreuses centrales nucléaires !…

Et TOUT LE MONDE FERME LES YEUX ET CONTINUE

COMME SI TOUT ETAIT NORMAL…Les VERTS compris !

Par rapport aux dossiers liés au nucléaire, Les VERTS

ont TOUJOURS ETE DANS L’ERREUR…MAJEURE !

FRANCE: DENIS BAUPIN (EUROPE ECOLOGIE LES VERTS) S'INQUIETE DE LA SECURITE DES CUVES DES REACTEURS FRANCAIS...C'EST UN COMBLE !...ON POURRAIT EN RIRE SI LE SUJET N'ETAIT PAS AUSSI GRAVE ! (Thierry LAMIREAU) dans ENVIRONNEMENT CENTRALE-1

CENTRALE-2 CATASTROPHE NUCLEAIRE dans LA MER

PAS DE MARGE DE SECURITE POUR

PAYER LE

DEMANTELEMENT DU NUCLEAIRE EN

FRANCE. RIEN D’ETONNANT À CELA !…

(Thierry LAMIREAU)

Pas de marge de sécurité pour payer le

 démantèlement du nucléaire en FRANCE.

Rien d’étonnant à cela !…

PAS DE MARGE DE SECURITE POUR PAYER LE DEMANTELEMENT DU NUCLEAIRE EN FRANCE. RIEN D'ETONNANT À CELA !...(Thierry LAMIREAU) dans ENVIRONNEMENT CENTRALE-1

PARIS – Il n’y a pas de marge de sécurité pour couvrir le coût encore aléatoire du démantèlement d’installations nucléaires et de la gestion des combustibles usés et déchets radioactifs, selon le premier rapport de la Commission Nationale d’Evaluation sur le sujet rendu public mardi.

Le rapport devait répondre à la question de savoir si le gouvernement et les exploitants du nucléaire en France se sont montrés assez prudents dans la prévision des financements pour ces opérations.

Il n’y a pas de marge de sécurité, a résumé le rapporteur Jean-Luc Lépine lors de son audition devant l’Office parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques .

La Commission Nationale d’Evaluation (CNE) a été créée par une loi de 2006 qui elle-même instaurait une évaluation prudente des coûts.

Je ne dis pas sous-évaluation, je dis qu’on ne dispose pas de marge de sécurité, a-t-il précisé.

Il a rappelé que même la Cour des Comptes dans son rapport de janvier dernier n’avait pas de réponse catégorique à la question de savoir si les prévisions de financements répondaient à l’objectif de prudence fixé par la loi.

Nous nous sommes aussi appuyés sur les commentaires de l’Autorité de Sûreté Nucléaire qui a dit qu’il n’y a pas de marge suffisante pour couvrir les aléas et les incertitudes, a-t-il ajouté.

L’ASN, a rappelé le rapport, a demandé notamment que l’on revoit le processus d’évaluation des coûts du stockage géologique profond des déchets radioactifs.

De plus, selon M. Lépine, la fourchette d’évaluation des producteurs et celle de l’ANDRA (Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs) sur ce point varie du simple au double.

Sur le fonctionnement du financement des opérations de démantèlement et de gestion des déchets, le rapport a rappelé qu’il existait deux méthodes : l’externalisation des fonds dans une structure indépendante comme aux Etats-Unis, ou alors, comme en France, le maintien des fonds à l’intérieur des bilans d’entreprises impliquées avec les risques que cela peut comporter en cas de faillite.

Le prochain rapport est attendu dans trois ans, mais il convient de s’interroger sur la pérennité de la formule actuelle, a souligné le rapporteur.

Dans un tweet envoyé depuis l’audition, le député EELV de Paris, Denis Baupin a, lui, résumé la réunion par en gros, 40 ans après on navigue à vue.

(©AFP / 24 juillet 2012 19h31)

 Nucléaire :

EDF dit s’atteler à corriger les

 manquements soulevés par l’ASN

PARIS – EDF a assuré jeudi qu’il travaillait à résoudre les manquements que lui a reprochés l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en matière de temps de travail et de temps de repos dans les centrales nucléaires.

Nous avons pleinement conscience de ce problème, nous l’avons pris en considération et nous travaillons à l’élaboration de solutions à y apporter, a déclaré à l’AFP un porte-parole du groupe, ajoutant que des groupes de travail internes avaient été mis en place à cet effet.

Les problèmes soulevés par l’ASN concernent des cadres, qui disposent d’une grande autonomie dans l’organisation de leur travail, a par ailleurs indiqué ce porte-parole.

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a confirmé mercredi avoir adressé un courrier à EDF pointant des dépassements parfois importants du temps de travail dans les centrales nucléaires.

Ce courrier envoyé en juin comporte deux critiques majeures, basées sur plusieurs enquêtes effectuées par les inspecteurs du travail de l’ASN, a précisé à l’AFP Thomas Houdré, responsable de la direction des centrales nucléaires à l’ASN, confirmant des informations du Monde et du Canard Enchaîné.

Il s’agit selon ce responsable de dépassements parfois importants du temps de travail et de durées de repos insuffisantes, et de l’absence de système de contrôle fiable des horaires de travail et du temps de repos chez EDF.

EDF

(©AFP / 26 juillet 2012 12h09)

CENTRALE-2 DEMANTELEMENT dans LA MER

Commentaires:

(Le Souffle c’est ma Vie / T.LAMIREAU)

« Pas de marge de sécurité…sous-évaluation ? »

Tout le système lié au nucléaire (en FRANCE et ailleurs)

fonctionne ainsi. Evidemment c’est volontaire !

Ne pas affoler les décideurs et la population…

sinon, on fermerait vite fait « les portes du nucléaire »

car AUCUNE industrie n’accepterait de tels dépassements

des budgets ! En outre, personne n’est réellement CAPABLE

de nous indiquer le coût REEL du fonctionnement

du « système nucléaire » (de l’extraction du minerai d’uranium

jusqu’aux déchets chimiques ET radioactifs ultimes ! ).

Enfin, les concepteurs de certaines « créations » sont tellement

envahis par leurs certitudes qu’ils ne prévoient même pas la

manière de démanteler leurs stuctures !…

L’exemple type est celui du surgénérateur SUPERPHENIX !

Depuis la mise en place du nucléaire sur la planète,

les « responsables » ont toujours affirmé que les déchets

« n’étaient pas un problème et que l’on trouverait

les solutions pour les éliminer voire les valoriser »…

en attendant ces déchets s’entassent sur de nombreux endroits

de la planète…POUR L’ETERNITE…

considérant LEURS DUREES DE VIE !…

Pour votre information et pour vous aider à mieux

saisir les enjeux en présence…

Voici quelques textes très intéressants…

Le nucléaire « roule »

sans assurance

CENTRALE-3 ECONOMIE dans LA MONTAGNE

 Une convention internationale, signée par 22 pays en 1988, prévoit que la responsabilité civile de l’exploitant d’une centrale nucléaire est limitée à 50 millions de ff ou 300 millions de fb. Les assurances travaillent en « pools ». Elles se sont organisées mondialement en 28 groupes, notamment pour ne pas faire monter les prix des primes. Autant dire que le secteur « roule » sans assurance.

Roger Belbéoch: « Dans de nombreux pays industrialisés, il y a une loi nationale qui limite la responsabilité civile des exploitants nucléaires en cas de catastrophe. Cette loi établit un plafond: quoi qu’il arrive, les indemnisations ne devront pas dépasser un niveau donné. En France, par exemple, la limite est beaucoup plus basse qu’aux Etats-Unis, pour le même type de réacteurs. La santé des Français vaut-elle moins que celle des Américains? La loi française limite à 600 millions de ff la responsabilité de l’exploitant.
Vous faites un calcul simple, qui se rapporte au terrain perdu seulement en traçant un cercle de 30 ou de 50 km autour d’une centrale, et vous vous rendez compte: moins d’1 ff au mètre carré. Allez expliquer cela aux propriétaires des terrains des grands vins de Bordeaux, par exemple, et qui sont éventuellement menacés de la ruine par les centrales de Golfech et du Blayais.
Quand on évacue un territoire, on ne perd pas que du terrain. Il y a aussi toutes les infrastructures, les routes, les hôpitaux, les écoles, les usines, les maisons, les appartements, avec tous les meubles et objets divers: tout est contaminé et reste sur place.
Aux Etats-Unis, l’énergie nucléaire n’a pu se développer de façon industrielle que lorsque ses promoteurs ont été assurés qu’en cas d’accident leur responsabilité serait limitée. Le « Price Anderson Act » fut adopté en 1957. La responsabilité civile des producteurs d’électricité s’arrêtait à 60 millions de $. Au-delà de cette somme, le gouvernement pouvait intervenir pour les indemnisations jusqu’à 500 millions de $. Cette loi, en principe votée pour dix ans, fut régulièrement reconduite. Même si les limites de responsabilité ont été révisées à la hausse, elles n’atteignent pas les montants prévisibles en cas d’accident. Aux Etats-Unis, c’était la première fois que la responsabilité civile d’une entreprise privée était légalement limitée par une loi.
Mais à quel montant peuvent se chiffrer les dommages en cas d’accident majeur? Selon une estimation officielle, la catastrophe de Tchernobyl aurait coûté 300 milliards de dollars à l’économie ex-soviétique.
Si l’industrie était entièrement responsable des dommages en cas d’accident, plus personne n’investirait dans ce secteur.

Greenpeace: En dehors des accidents majeurs, dans quelles mesures les dangers que fait courir le nucléaire aux populations sont-ils réellement pris en compte?

Roger Belbéoch: Chaque pays a la sûreté qu’il mérite. On peut, par exemple, voir quel fut le comportement vis-à-vis de la contamination des aliments après Tchernobyl. On s’est aperçu que les pays où la population était la plus sensible aux problèmes de santé et d’environnement ont édicté les normes les plus rigoureuses. Et inversement, les pays -comme la France- dont la population est traditionnellement indifférente aux problèmes écologiques et de santé, n’ont pas eu de normes du tout. En Allemagne, les normes étaient d’autant plus strictes que, dans le Land correspondant, les Verts étaient plus puissants. Cela veut dire que l’opinion publique joue un rôle direct dans l’établissement des normes. A partir du moment où elle est indifférente, on ne voit pas pourquoi les industriels se casseraient la tête… C’est vrai pour n’importe quel type de pollution.

La sûreté nucléaire

CENTRALE-4 FRANCE dans NUCLEAIRE

Des principes à la réalité

(Raymond Sené, 1988)raymond_sene NUCLEAIRE dans POLITIQUELa sûreté en matière d’industrie nucléaire est un vaste domaine dont les motivations annoncées sont la protection de l’homme et de l’environnement vis-à-vis des risques potentiels de ces installations et surtout la diminution de ces risques potentiels. 
Des efforts importants de sûreté sont investis nous dit-on. Oui semble-t-il mais, avec toute ma mauvaise foi, je vais m’efforcer de vous montrer ce qui ne va pas, afin de contrebalancer le discours officiel qui dit que tout va bien.

     Souvent dans ce discours officiel revient une comparaison avec d’autres industries, avec d’autres sources d’énergie et on voit apparaître avec consternation les victimes de l’exploitation charbonnière. Tout d’abord, si on veut faire une comparaison sérieuse il faut comparer d’une part extraction de charbon et extraction d’uranium et d’autre part centrales à charbon et centrales nucléaires. Mais qu’importe, plaçons-nous sur le terrain du discours officiel, et posons-nous la question, pourquoi investit-on, semble-t-il, tant dans la sûreté en matière de nucléaire et si peu dans les charbonnages ? Sûrement pas pour faire plaisir aux écologistes. Réfléchissons en faisant un retour en arrière.

     En 1957 à WINDSCALE, en Angleterre, un incendie du graphite et de l’uranium conduit à une destruction du réacteur et à son arrêt. Des rejets radioactifs provoquent un certain nombre de morts par cancers et leucémies dans la population (contestés officiellement jusqu’à la déclassification des dossiers en janvier 1988). Trente ans plus tard on estime qu’il faudra 10 ans de travail pour décontaminer et ce pour un coût énorme. [Voir vidéo de 50 mn en RealVidéo 21 kb qui explique le rôle de l’usine et les circonstances de l’accident]
     En 1969 à SAINT LAURENT 2, en France, fusion de plusieurs éléments combustihles, un an d’arrêt du réacteur pour réparations (en 1980, à nouveau même type d’incident : 2 ans d’arrêt).
     En 1979 THREE MILE ISLAND; aux Etats-unis, un coeur de réacteur détruit aux trois-quarts (nous allons revenir sur cet accident), peu de rejets dans l’environnement. Aujourd’hui, en 1988 (11 ans après) on sait que ce réacteur qui avait à peine un an de fonctionnement nécessitera encore des années de travail pour son démantèlement et ce, pour un coût comparable à celui de sa construction (environ un milliard de dollars). 
     En avril 1986, TCHERNOBYL en Ukraine, un réacteur détruit, pour le moment au moins une trentaine de morts, des dégâts écologiques considérables (Monsieur Tanguy vient de nous donner le montant de l’estimation des coûts, environ 10 milliards de roubles, c’est-à-dire environ 60 milliards de francs).
     Pour WINDSCALE, THREE MILE ISLAND, TCHERNOBYL il faut chiffrer l’investissement définitivement perdu, la perte de production, le coût du démantèlement. Comparez aux accidents dans les mines un coup de grisou dans une galerie, de trop nombreux morts et au bout de quelques jours l’exploitation reprend. 
     Avec un peu de cynisme on comprend alors pourquoi un effort important de sûreté a été consenti dans le nucléaire. Ce n’est pas pour protéger l’homme et son environnement, mais pour protéger l’outil de production, l’investissement qu’il représente. Le représentant d’EDF vient de vous le dire: «nous ne sommes pas fous, nous protégeons nos installations». Mais tout compte fait, comme seul le résultat compte, il est heureux que le nucléaire soit cher, cela force les industriels à la sagesse. Seulement une sagesse basée sur la peur de l’accident conduit toujours à un relâchement dès que l’épée de Damoclès s’éloigne.

     En France, aujourd’hui, la sûreté repose sur une assise fondamentale la qualité de la conception, de la construction et de l’exploitation. 
     Cette assise est réglementée par un arrêté du 10 août 1984 tellement précis qu’une circulaire explicative est nécessaire et, comme nous sommes quand même plus latins que germains, un article prévoit que des dérogations pourront être accordées. Ouf ! nous sommes rassurés. 
     Tout ceci serait fort beau si cette assise de la sûreté n’était pas une assise en papier, constituée de magnifiques dossiers consciencieusement archivés. 
     Pour ce qui est de la qualité de la conception, prenons l’exemple de CATTENOM. 
     Sur ce site situé sur la Moselle, à une dizaine de kilomètres de Thionville et à une vingtaine de kilomètres de Luxembourg ville, EDF a construit 4 tranches de 1 300 MWe. Les autorités de sûreté avaient à l’époque donné un avis défavorable au choix de ce site, avis qui ne fut suivi comme effet que de la démission du responsable et non de l’abandon du projet. L’argument essentiel développé était le chiffre de la population cumulée autour du site : 1 500 000 habitants dans un rayon de 50 km. Rappelons qu’à Tchernobyl les autorités russes ont évacué les populations dans un rayon de 30 km autour de la centrale. Cela a concerné 135 000 habitants tandis qu’à Cattenom cela impliquerait 650 000 personnes.

cattenom RADIOACTIVITE dans REFLEXIONS PERSONNELLES 

Centrale nucléaire de Cattenom.

     Les tranches construites sont du palier P’4. Ce palier est déduit du palier P4 (le palier 1 300 MWe de Westinghouse) par une francisation qui a conduit, entre autre, à «dégraisser» un peu les installations en réduisant les marges de sécurité et en modifiant pour les simplifier certaines installations. 
     Le paramètre utilisé pour dimensionner l’enceinte de confinement, c’est-à-dire l’enveloppe de béton armé qui jusqu’en 1986 était censée rester toujours étanche et interdire toute sortie de radioactivité en cas d’accident, est le volume d’eau du circuit primaire. Cette eau portée à environ 300 degrés sous 155 bars  créerait, en cas de rupture du circuit primaire, une surpression à laquelle l’enceinte doit résister.
     A CATTENOM, alors que la construction du gros oeuvre est commencée, on s’aperçoit que l’estimation du volume d’eau du primaire est plus importante que ce qui avait été calculé dans un premier temps. Une erreur cela peut arriver, mais à ce niveau de la conception on ne parle pas d’erreur humaine. Ce terme de vocabulaire est réservé aux opérateurs ou aux rondierss’ils confondent deux vannes ayant le même numéro.
     Ce petit détail a des conséquences simples:
     – Si rupture de canalisation: volume d’eau évaporé plus important que prévu
     – pression dans l’enceinte plus élevée que prévue
     – donc enceinte non conforme…
     Le réflexe du taupin est rapide: si on augmente le volume à la même température, la pression diminue, donc c’est gagné. La hauteur du bâtiment réacteur fut augmentée de 1,60m, et ce n’est qu’après coup qu’on a commencé à envisager l’effet de cette modification sur le comportement en cas de séisme
     Manque de chance pour le S.M.S. (Séisme Majoré de Sécurité), la limite élastique des aciers du ferraillage risque d’être dépassée au niveau du raccordement du fût de l’enceinte avec sa fondation. Bien sûr, le S.M.S. contient la marge de sécurité qui conduit à prendre en compte un niveau d’intensité supérieur d’un degré à celui du séisme maximal historiquement vraisemblable. On pourrait fermer les yeux. Mais si on commence, autant abandonner tout de suite les justifications de la sûreté.
     Regardons maintenant la qualité de la construction, et à titre d’exemple je vais vous narrer cette fois les problèmes rencontrés sur les coudes du circuit primaire des réacteurs à eau légère.
     Pour situer le problème, voici un schéma représentant le circuit primaire d’une tranche de 900 MWe avec ses trois boucles. (figure 1)
 SCIENCE dans SANTE PUBLIQUE
     Ce circuit primaire est la deuxieme barriere présentée avec emphase dans tous les discours sur la sûreté. La premièrebarrière est constituée par les enveloppes des aiguilles de combustible et la troisième par le bâtiment réacteur: l’enceinte de confinement. La résistance et l’intégrité du circuit primaire sont essentiels. Il véhicule 65 000 tonnes/heure d’eau à environ 300 degrés sous une pression de 155 bars dans des canalisations de l’ordre de 80 cm de diamètre (ce chiffre est arrondi puisque c’est la transcription en centimètres d’une dimension en pouces, l’indépendance énergétique française passant par une licence Westinghouse…). Les coudes que vous pouvez voir sur la figure 2 (5 par boucle) sont fabriqués par moulage, en sous-traitance, dans les ateliers de Creusot-Loire, Henricot et Manoir-Pompey. Donc sur un réacteur 900 MWe nous avons 15 coudes et sur un réacteur des paliers P4, P’4, N4 (1 300 à 1 450 MWe) nous avons 20 coudes.
 SOCIETE
A la suite de reprises de défauts d’états de surface consécutifs au moulage, on s’aperçut fin 1981, début 1982 sur des pièces destinées à la centrale de KOEBERG (Afrique du Sud) qu’il y avait des sous-épaisseurs. Des mesures sur les éléments non encore montés montrèrent alors que de nombreuses pièces étaient fautées. Mais comment faire pour les installations en fonctionnement ?
     C’est là qu’on vit apparaître le génie administratif français. Puisqu’il est de règle de faire des dossiers, et bien, consultons les. On arriva alors au résultat suivant: environ 1 coude sur 5 comporte des sous-épaisseurs allant, pour quelques-uns, jusqu’à 15 pour cent de l’épaisseur nominale et ce pour des éléments dont certains sont en service depuis 1977 (FESSENHEIM).
Les dossiers de mesure avec les fiches d’anomalies existaient mais depuis près de 10 ans personne n’en avait tenu compte.
     La première mesure corrective fut, d’après les textes officiels «d’affiner les calculs pour mieux dégager les marges réelles, actuellement masquées par le conservatisme des codes» «en vue de justifier les sous-épaisseurs». Ce qui en langage de pékin moyen peut se traduire par «on reprend les calculs en bricolant les paramètres jusqu’à ce que les épaisseurs fabriquées donnent une résistance théorique conforme aux exigences de la sûreté».
     Espérons que ce n’est pas à la suite de tortures intellectuelles analogues des codes de calcul que l’hiver dernier certaines structures des remonte-pentes ont eu des états d’âme.
     Depuis, pour les éléments qui étaient accessibles et dont le défaut dépassait 10 pour cent on a rechargé en métal. Pour les tranches divergées, le contrôle lui-même s’avère délicat en raison des débits de dose pour le personnel.
     S’il n’y avait que ce problème des coudes moulés… Mais en fait ce n’est qu’un des éléments d’un vaste ensemble de défectuosités de montage ou de malfaçons en fabrication.

LE GOUVERNEMENT FRANCAIS RAJOUTE 10 ANS AUX CENTRALES NUCLEAIRES: LA CATASTROPHE MAJEURE EST DONC CERTAINE ! A LIRE DE TRES NOMBREUX DOCUMENTS EXCEPTIONNELS (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr) dans REFLEXIONS PERSONNELLES

Souvenez-vous en 1979, les syndicats bloquent les machines de chargement de combustible sur TRICASTIN, GRAVELINES et DAMPIERRE pour forcer la direction d’EDF à faire étudier les fissurations sous revêtement des brides de raccordement à la cuve et des plaques tubulaires des générateurs de vapeur. Ces pièces en acier noir sont recouvertes par «beurrage» d’une couche d’acier inoxydable pour les protéger de l’eau du circuit primaire. Les contraintes thermiques induisent des fissures à l’intérieur dans la zone de contact de deux matériaux. Ces problèmes, en particulier sur les plaques tubulaires de générateurs de vapeur, n’étaient pas nouveaux. Ils avaient été soulevés dès 1976. Mais à cette époque, le programme nucléaire était en pleine euphorie et rien ne devait le retarder.

Depuis on a détecté des anomalies de fabrication sur divers composants, certains de grande dimension comme le pressuriseur. Mais une fois mis en place, bloqué dans sa casemate il est quasi impossible d’aller reprendre les soudures défectueuses. Encore une fois, ce qui primait, c’était les délais, la rapidité de construction.

pressuriseur_manut

Pressuriseur en cours de manutention.

Au travers de cette analyse, on a le sentiment que le discours politique et le discours économique priment le discours technique. Politique car en France, le programme de construction nucléaire a été décidé par l’Etat qui a ainsi accepté de se placer sous la dépendance de groupes technocratiques et il n’était pas question de donner prise à la contestation. Economique, nous l’avons vu en 1979 avec la question des fissures.
Tout d’abord ces fissures sont apparues en raison de la simplification de la procéduretechnique proposée par Framatome pour gagner du temps donc de l’argent, modification de procédure acceptée par EDF et par les autorités de sûreté. Puis une fois les défauts détectés, les calculs qui ont été refaits ont été effectués en tirant sur les hypothèses (modélisation des formes des fissures par exemple), afin de montrer que ces fissures ne deviendraient gênantes qu’au bout de 20 ou 30 ans.Ainsi les frais de réparation repoussés du présent à un futur lointain devenaient négligeables, grâce à des calculs avec des taux d’actualisation dont les économistes d’EDF ont le secret. Nous avons déjà eu droit au même raisonnement pour expliquer qu’il n’est pas utile de provisionner pour l’opération de démantèlement des réacteurs.

Pour la qualité de l’exploitation, je ne citerai que deux exemples:

1. TRICASTIN, 20 février 1987. Une fuite sur le circuit d’injection de sécurité d’acide borique. C’est un élément essentiel à la sûreté du réacteur. Une réparation par bricolage a été réalisée sans arrêter le réacteur, et même sans prévenir les autorités de sûreté. Comme on dit pudiquement à EDF, «il y avait divergence d’appréciation sur l’application des règles d’intervention sur les circuits importants pour la sûreté, entre l’Ingénieur de Sûreté et Radioprotection et le Chef de Centre». Si on se met à faire des courses entre unités de production pour le ruban bleu de la plus longue période de fonctionnement sans arrêt d’urgence, il va arriver des tchernobyleries dans nos campagnes. Il n’empêche que le SCSIN (Service Central de Sûreté des Installations Nucléaires – Ministère de l’Industrie), en apprenant la chose a piqué son coup de sang et a fait arrêter la tranche, le 13 mars. Cela ne faisait que trois semaines qu’on batifolait avec la sûreté.
   
2.-CREYS-MALVILLE, dès le 8 mars 1987, les systèmes de détection de fuite de sodium dans l’espace entre la cuve du barillet et son enceinte de sûreté donnent des alarmes. Les responsables de la sûreté de SUPERPHENIX mettent en doute le fonctionnement des bougies de détection, la fiabilité du système de transmission et se décident la mort dans l’âme, à aviser les autorités de sûreté le 3 avril, près d’un mois plus tard. Ce manquement grave aux consignes nous fait nous poser des questions quant à «la qualité de l’exploitation». Quand on réalise que ce sont des dispositifs du même type qui sont censés surveiller toute fuite de sodium provenant de la cuve du réacteur, on ne peut qu’être atterré par le comportement des opérateurs. A moins qu’effectivement ces bougies soient défectueuses, mais alors en quoi peut-on faire confiance ?

Je n’avais pris que ces deux exemples, mais l’actualité vient de m’en apporter un troisième. Je me contenterai de citer un article du journal Le Monde daté du 22 janvier 1988:
«Des essais sans autorisation à la centrale nucléaire de PALUEL. Les équipes de la tranche numéro un de la centrale nucléaire de Paluel ont failli aux règles de la sûreté dans la journée du 24 novembre 1986 en procédant sans autorisation à des essais sur le réacteur. (…) Cette information fournie, plus d’un an après l’incident, par une source anonyme, mais confirmée depuis par EDF. (…) Ce défaut de procédure administrative n’est pas du goût du Service Central de Sûreté des Installations Nucléaires, qui estime que cette opération constitue, du point de vue de la sûreté, une démarche inacceptable (…)».
Mon seul commentaire, en l’absence d’informations détaillées: il est heureux qu’il existe des sources anonymes pour permettre aux autorités de sûreté de faire leur travail, même si c’est à retardement.

     Il y a une façon complémentaire d’aborder la sûreté, c’est le retour d’expérience. Ceci porte aussi bien sur les petits incidents courants que sur les accidents de grande ampleur. Compte tenu de l’importance du parc de réacteurs à eau légère, l’expérience tirée de Tchernobyl ne porte que très peu sur la sûreté mais surtout sur la sécurité, c’est-à-dire sur les procédures post-accidentelles. Par contre, THREE MILE ISLAND, bien que moins grave, aura été une source d’enseignement incomparable. Mais avons-nous bien retenu la leçon?

     Souvenez-vous, le 28 mars 1979, tôt le matin, survenait sur la tranche 2 de la centrale de Three Mile Island, un enchaînement d’incidents qui conduisait à l’accident considéré jusqu’en 1986 comme le plus grave. Avec Tchernobyl, les Russes ont repris la tête… En fait, sur le plan technique, T.M.I. est bien l’accident qui nous concerne le plus. Il est survenu sur un réacteur d’un modèle très voisin de ceux qui constituent l’essentiel de notre parc. (Et je vous renvoie donc à la Gazette n°26/27 à ce sujet…)
La suite vous la connaissez, il a fallu plusieurs années pour pouvoir pénétrer dans le bâtiment réacteur et lorsque les spécialistes purent enfin faire entrer une caméra dans la cuve, ils furent effarés de constater que les dégâts subis par le combustible étaient beaucoup plus graves que ce qu’ils avaient pensé. Les plus optimistes estimaient qu’une partie du coeur s’était effondrée en raison d’une destruction partielle des gaines. Ce qu’ils découvrirent c’est qu’en plus, une partie du coeur avait fondu. 
La boutade des ingénieurs de Westinghouse, le syndrome chinois, c’est-à-dire le coeur fond et la masse auto-entretenant sa température transperce cuve, béton et s’enfonce dans le sol, s’enfonce, s’enfonce jusqu’à ressortir en Chine, cette boutade, du moins dans sa première partie, avait failli devenir une réalité.
     Cet accident eut bien évidemment un effet considérable sur le moral des pays occidentaux équipés en grande majorité de réacteurs à eau légère et en particulier à eau pressurisée. Aussitôt, pour calmer l’opinion publique, on parla d’erreurs des opérateurs, ce qui était satisfaisant pour l’esprit. Mais au sein des services de sûreté, l’analyse de cet accident fut lancée afin de tirer le maximum d’enseignements pour notre propre matériel. Il était aisé d’accuser le générateur de vapeur du type BabcokWilcox d’avoir une inertie en eau plus faible que le type Westinghouse que nous utilisons, mais en fait cette différence n’est pas significative pour la genèse de l’accident.
     La première fautive identifiée est l’électrovanne du pressuriseur.
     Or sur le parc français les pressuriseurs sont équipés du même modèle d’électrovanne et on retrouve en d’autres endroits du circuit hydraulique des vannes de la même technologie. Le défaut constaté à T.M.I. n’est pas une nouveauté pour nous. Le 21 mars 1979, une semaine avant T.M.I., le même scénario s’était déroulé à BUGEY 5 pendant les essais à chaud, c’est-à-dire ouverture de la vanne de décharge du pressuriseur et rupture de la membrane du ballon de décharge. Le 3 avril 1979, une semaine après T.M.I., à GRAVELINES c’est une soupape de sûreté du circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt qui s’ouvre et ne se referme pas pendant les essais à chaud. On vide dans le bâtiment réacteur environ deux fois le volume du circuit primaire. 
     Depuis, des incidents ont continué à avoir lieu car les soupapes ont tendance à ne pas se refermer et les vannes sont difficiles à qualifier aux conditions d’ambiance accidentelle.
     Dès 1981, EDF a étudié la possibilité de remplacer ces équipements par les soupapes pilotées SEBIM et en 1988 il n’est pas évident que tous les problèmes soient résolus ni que toutes les tranches soient entièrement équipées. On voit ici les problèmes liés à une technologie très délicate et à l’inertie d’un énorme programme. En 1986 le SCSIN réclamait à EDF l’inventaire de toutes les vannes de ce type…

     Autre préoccupation, les tableaux d’affichage des salles de commande. Ceux de T.M.I. étaient d’une conception désuète, sans hiérarchisation des alarmes, chose pourtant courante en 1979 sur les tableaux de bord des avions. Si tous les voyants s’allument en cascade, transformant la salle en arbre de Noël, il devient impossible de savoir quel est l’événement initiateur de toutes les alarmes. En France la situation était du même genre et malgré les améliorations apportées, il reste des aberrations conduisant à des situations critiques. En 1984, sur BUGEY 5, on a frisé la catastrophe par perte d’alimentation électrique du réacteur parce qu’un signal d’alarme important était regroupé dans une vérine avec d’autres fonctions qui étaient l’objet de fausses alarmes fréquentes. En 1986, sur BLAYAIS 3, au redémarrage, on a fonctionné 4 heures hors critères de sûreté (sans injection de sécurité) parce qu’en configuration de redémarrage de nombreuses vérines sont allumées, signalant des fonctions ou des paramètres non en position standard et de ce fait les alarmes réelles n’ont pas été vues.
     Autre leçon sur T.M.I., la vanne de l’alimentation de secours des générateurs de vapeur était fermée, grave manquement aux consignes dû à un oubli après redémarrage.
     La situation n’a pas changé, il y a tellement de fonctions à consigner lors d’un arrêt de tranche, que dans la précipitation d’un redémarrage (pas de perte de production s.v.p.) il y a des déconsignations oubliées. Pour n’en citer que quelques-unes parmi les plus récentes:
     FESSENHEIM 2, septembre 1987, 2 pompes à basse presion du circuit d’injection de sécurité non reconnectées au réseau d’alimentation. L’alarme étant commune à la basse pression et à la moyenne pression, le défaut ne sera vu qu en arrivant en moyenne pression.
     TRICASTIN 3, octobre 1987, 2 pompes du circuit d’aspersion de l’enceinte non rebranchées.
BLAYAIS 3, octobre 1986, injection de sécurité hors service: moteur non branché, vannes fermées, dispositif d’automatisme de l’injection de sécurité inhibé. L’ensemble de ces défauts ne sera vu que 4 heures après le démarrage.

     Parmi les leçons essentielles à retenir, il y aura bien évidemment la nécessité de la formation du personnel et de la rédaction de notices d’intervention permettant d’effectuer les bonnes manoeuvres même en cas d’affolement. Mais n’oublions pas qu’à T.M.I., si les opérateurs ont pataugé, c’est en raison de notices inadaptées [voir le documentaire de 51mn en Realvideo 33Kb], d’appareils de mesure dont les gammes d’échelles étaient insuffisantes, de sorties d’ordinateurs ininterprétables en raison d’overflow (nombre de bits insuffisants). Ces erreurs sont des erreurs de conception et non de conduite. Mais c’est un réflexe facile pour les ingénieurs du niveau conceptuel ou décisionnel de se décharger sur le lampiste plutôt que de prendre leurs responsabilités.
     Revenons à Bugey, en 1984, pendant la perte d’alimentation électrique. La plupart des divagations de l’alimentation étaient dues à une erreur de conception de la logique de sûreté. Tout était prévu pour que des tensions soient à leur valeur nominale ou à zéro. Mais nos spécialistes avaient en toute rigueur oublié qu’une tension pouvait ne pas se couper brutalement, mais baisser lentement, ce qui provoque des états d’âme aux relais électromécaniques.

     La dernière leçon de T.M.I. que je vais évoquer concerne la philosophie même des barrières. Pendant 10 ans toute l’information d’EDF, toute la propagande, utilisait l’image des matriochkas, ces poupées russes qui s’emboîtent, pour décrire les trois barrières consécutives qui devaient assurer le confinement absolu des produits radioactifs en cas d’accident majeur. Les trois barrières sont (pour mémoire) le gainage du combustible, le circuit primaire et le bâtiment réacteur. T.M.I. a fait voir que même avec une petite brêche, donc avec une pente lente d’eau, la montée de pression conjuguée à une explosion d’hydrogène, faisait approcher dangereusement de la limite de résistance mécanique de l’enceinte. De plus la formation d’un corium, masse en fusion comprenant entre autres le combustible fondu, peut conduire à une situation hors dimensionnement. Ce corium attaquerait le béton du sol en dégageant un fort volume de gaz carbonique. La pression totale risquerait d’ouvrir l’enceinte en ses points faibles. La notion de troisième barrière a vécu.
Aussi un palliatif a été imaginé. Il est prévu de faire chuter la pression dans le bâtiment réacteur en faisant sortir les gaz en passant à travers un filtre grossier constitué de lits de sable, sable destiné à piéger entre autres, une partie des iodes. Ce sont les fameux bacs à sable en cours d’installation. Espérons qu’aucun responsable de site n’aura à prendre la décision de les utiliser car il sera toujours possiblè de lui faire valoir ensuite que son relâchement de produits radioactifs n’était pas utile. Par contre, il est à craindre que ces filtres s’avèrent inutiles si le scénario se développe trop rapidement sans lui laisser le temps de référer à sa hiérarchie. On a vu à Tricastin que les divergences d’interprétation de l’esprit des textes peut conduire à tergiverser pendant une bonne semaine

Après cet inventaire alarmant, faut-il considérer que rien ne marche ?
     Ce n’est évidemment pas la situation actuelle. Le parc nucléaire fonctionne avec un facteur de charge qui semble satisfaisant. Mais il ne faut pas se leurrer. Une voiture peut rouler à vive allure sur autoroute avec des pneus lisses et des freins défaillants. Tant qu’il n’y aura pas de problèmes de circulation et que la chaussée sera sèche, le chauffeur pourra se vanter des moyennes éblouissantes réalisées. Nous ne souhaitons pas qu’il rencontre des nappes de brouillard… Le pays est engagé dans un programme démesuré, construit trop vite, ne laissant pas la place à une diversification des sources d’énergie. Pour le moment, il faut bien vivre avec. Nous ne voudrions pas avoir eu raison en criant «au loup». L’importance du parc provoque une inertie considérable, donne des délais énormes à la mise en oeuvre de modifications indispensables. Il faut étaler dans le temps pour ne pas tout arrêter en même temps, production d’electricité oblige. Rappelez vous seulement le problème des portes arrière des avions DC 10. Le problèmne du mauvais verrouillage était connu. Les modifications définies. Mais il n’était pas question d’immobiliser une part importante du parc pour intervenir rapidement. Il avait été décidé d’étaler les réparations. Cet étalement fut aussi celui des passagers lorsqu’une porte s’est ouverte au-dessus d’Ermenonville… Aussi, au vu de tous les petits incidents, sans suite, de ces petites alarmes, de la chance manifeste qui dans des situations critiques a permis de «passer» comme disent les spécialistes, il faut redoubler de vigilance et de rigueur.
     J’espère que l’attitude des autorités de sûreté, suivies en cela pour une fois par le pouvoir politique, va se maintenir. En effet, pour CREYS-MALVILLE, elles ont répondu au volumineux mémoire d’EDF (plusieurs milliers de pages) justifiant la demande d’autorisation de redémarrer Superphénix sans son barillet, qu’elles souhaitaient non pas des principes théoriques mais des dispositions pratiques détaillées.
     Espérons que l’effet de relance de la sûreté lié à Tchernobyl ne soit pas un feu de paille. Rappelons qu’au lendemain de T.M.I., les responsables de la sûreté, plein de la volonté de faire passer des mesures qu’ils préconisaient depuis longtemps, s’étaient heurtés au mur d’EDF, conforté par le mur politique. Leur dynamisme s’estémoussé au fil des années et il a fallu Tchernobyl en 1986 pour que les sommes investies par EDF en 1987 dans les mesures post T.M.I. remontent au niveau de 1985.
     Il fallut Tchernobyl pour que le SCSIN réalise pleinement la faiblesse de ses moyens en hommes pour une aussi lourde tâche malgré un programme de constructions réduit, mais avec maintenant un parc vieillissant où la fatigue du matériel prend le relais des pannes de jeunesse.
     Pour conclure, je vous montrerai une figure allégorique qui, à mon avis, symbolise assez bien l’enthousiasme d’EDF à améliorer la sûreté de son parc de centrales, entraîné dans cette voie par des autorités de sûreté dynamiques:
 CATASTROPHES NUCLEAIRES dans REFLEXIONS PERSONNELLES

Document présenté par Raymond Sené (GSIEN) au Conseil Général du Tarn et Garonne,
Montauban, 21-23 janvier 1988,
Colloque: « Nucléaire – Santé – Sécurité »,

rap_tang 

Le rapport Tanguy

(Les passages en caractères gras sont soulignés par la « Gazette Nucléaire », les liens sont rajoutés par « Infonucléaire ».)CENTRALE-5
 RAPPORT DE SYNTHÈSE

La sûreté nucléaire à EDF à fin 1989 

L’Inspecteur Général pour la Sûreté Nucléaire a pour première mission d’être le garant, tant vis-à-vis du Directeur Général que de l’opinion publique, d’une bonne prise en compte des préoccupations de sûreté dans les installations nucléaires d’EDF. C’est dans ce cadre que mon rapport annuel s’attache à présenter une vue globale de la sûreté nucléaire dans l’Entreprise à fin 1989.

tangy J’avais écrit dans mon rapport de l’année dernière que 1988 avait été une bonne année pour la sûreté nucléaire à EDF, en particulier en raison de l’absence d’incident très significatif pour la sûreté. L’année 1989 en revanche a été marquée par quelques incidents importants, sur lesquels je reviendrai plus loin, mais aussi par une évolution très nette des relations entre EDF et ses Autorités de Sûreté. Je considère en fait que l’année 1989 a constitué une année-charnière pour la sûreté à EDF, car tant pour répondre à la demande des Autorités du Sûreté, que pour atteindre les objectifs que l’Entreprise s’est fixée elle-même en matière de sûreté, EDF a défini en 1989 un certain nombre d’orientations importantes qui devraient influer dansl’avenir sur toutes ses actions liées à la sûreté.

rapport_tanguy     Ce rapport de synthèse comprendra trois parties. Dans la première, je dresserai un panorama d’ensemble de la situation telle que je la vois en cette fin d’année; dans la deuxième, j’analyserai sous l’angle de la sûreté les principaux événements survenus à EDF au cours de l’année 1989; dans la troisième, je proposerai des orientations pour l’avenir. Dans le rapport IGSN proprement dit qui est joint en annexe, je passerai en revue les différents thème retenus pour mon programme d’inspection sûreté nucléaire 1989.

PREMIÈRE PARTIE
PANORAMA DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE

 1-1. L’évolution de l’environnement national 

Les relations avec les Autorités de Sûreté ont évolué de manière très significative au cours de l’année 1989. On ne peut pas parler à proprement parler de «rupture», car cette évolution était déjà amorcée dans les années antérieures, mais 1989 a vu une succession de prises de position de la part du Service Central de Sûreté des Installations Nucléaires (SCSIN) qui ont indiqué sa volonté de marquer son indépendance vis-à-vis de l’exploitant nucléaire EDF, premier responsable de la sûreté de ses installations, et qui reflètent plus ou moins directement l’opinion des milieux politiques vis-à-vis des questions de sûreté et de protection de l’environnement, telle qu’elle s’est notamment manifestée au cours du débat parlementaire de décembre 1989. La conférence de presse tenue à l’occasion de la publication du rapport SCSIN 1988 a rendu publique cette évolution, comme l’ont fait un certain nombre de documents émis par le SCSIN, telle la publication de la «Charte de la Sûreté Nucléaire» dans le Bulletin SN d’avril 1989.
Il va de soi qu’EDF ne peut que suivre les directives que lui donnent les Autorités de Sûreté, et qu’en outre nous ne pouvons que nous féliciter de l’affirmation publique de l’indépendance de ces Autorités. Je considère pour ma part que l’indépendance de jugement en matière de sûreté a toujours été la règle depuis pratiquement les origines du programme nucléaire français, quoi qu’aient pu en dire certains critiques de ce programme.
Ce qui me paraît néanmoins fondamental, c’est que cette indépendance s’est toujours appuyée sur une analyse technique contradictoire, mais approfondie des dossiers et il me paraîtrait dangereux qu’elle puisse désormais se fonder d’abord sur des considérations de nature sociopolitique. Une telle dérive conduirait à un processus décisionnel qui se situerait en terme de conflit de pouvoir, et non plus de recherche du meilleur compromis technique.
L’évolution de nos relations avec le SCSIN me conduit donc à une mise en garde. On a tendance parfois à mettre sur le seul compte de la qualité des hommes et de l’organisation des entreprises le succès du programme nucléaire français par rapport à l’étranger. C’est trop vite oublier l’importance de l’environnement favorable sur les plans politique, juridique et réglementaire, il est généralement reconnu qu’elle a une large part de responsabilité dans l’échec du programme nucléaire américain, qui disposait au départ d’une avance technologique considérable. Il est instructif de noter que les «régulateurs» américains ont souvent cru de bonne foi qu’en marquant plus nettement leur pouvoir vis-à-vis de l’industrie nucléaire américaine, notamment par un durcissement de leurs exigences, ils rendaient service à cette industrie, et regagnaient en meme temps la confiance du public. Ils se sont doublement trompés.
Or je crains que nous n’assistions aujourd’hui à une tendance similaire en France, avec plus d’une décennie de décalage. Il me paraît significatif que les derniers mois aient vu se multiplier des propositions de restructuration de l’organisation nationale de la sûreté nucléaire, alors qu’aucun responsable ne met sérieusement en cause le bien fondé technique des décisions prises dans le passé, et que la seule préoccupation réelle avancée porte sur la perception de ces questions par l’opinion publique. Plusieurs initiatives locales, telle la «contre-expertise» organisée par le Conseil Général du Raut-Rhin à l’occasion de l’épreuve décennale de Fessenheim, ressortissent à mon avis au même courant, même si souvent les préoccupations de protection vis-à-vis de la radioactivité l’emportent sur les soucis strictement de sûreté.
En pratique, cette évolution se traduit pour EDF par de nouvelles contraintes auxquelles l’Entreprise doit faire face. Il est vraisemblable que ces contraintes iront en se renforçant dans les années à venir, et nous devons en tenir compte, si nous voulons que notre programme nucléaire se poursuive dans des conditions acceptables. Je pense que c’est avant tout sur les aspects techniques de sûreté que nous devons faire porter notre effort.
En effet, notre préoccupation essentielle doit être de maintenir en France un consensus sur les réponses à apporter aux problèmes techniques de sûreté qui se posent aujourd’hui, comme sur ceux qui se poseront pendant toute la poursuite du programme. Nous devons nous efforcer d’éviter tout dépérissement du dialogue technique entre nos spécialistes et les experts indépendants qui apportent leur soutien aux Autorités de Sûreté. Ceci impose que nous leur ouvrions tous nos dossiers, que nous respections à la lettre les engagements pris auprès du SCSIN comme du Groupe Permanent, notamment en ce qui concerne les délais d’études, que nous réagissions rapidement sur les incidents, et que nous nous efforcions d’anticiper les problèmes plutôt que de les subir.
Je sais que les Directions Opérationnelles partagent ce point de vue, mais nous devons reconnaître que nous n’avons pas toujours été sans reproches sur certains points dans le passé. J’espère que notre interlocuteur technique principal, l’IPSN, sortira renforcé des débats en cours sur le CEA.
Il me paraît clair en outre que nous devrions rendre plus visible auprès des milieux politiques et de l’opinion publique le fait que toutes les décisions techniques relatives à la sûreté des centrales nucléaires font l’objet, après discussions, d’un accord entre EDF et le SCSIN. L’opinion ne peut en effet que s’inquiéter lorsqu’on lui dit que les Autorités de Sûreté remettent en cause une décision d’EDF, premier responsable de la sûreté des centrales, alors qu’il ne s’agit que d’une question de présentation.

1-2. La situation technique
S’il ne m’apparaît pas que la sûreté des centrales EDF ait été réellement mise en cause en 1989, on doit constater que sont survenus au cours de ces 12 mois des incidents d’exploitation qui méritent d’être pris sérieusement en considération. Nous avons subi en 1989 la conjonction de trois «courants», dont le dernier n’avait malheureusement pas été anticipé, et à cette conjonction est venue se superposer la découverte de deux erreurs dans la conduite des opérations de maintenance, erreurs survenues en 1988 mais révélées par les contrôles de 1989. C’est cette superposition qui a fait de 1989 une année «chaude» pour la sûreté à EDF.
Je préciserai tout d’abord ce que je qualifie de «courants» dans les difficultés rencontrées en exploitation. Le premier groupe d’incidents résulte de ce que nous n’avons pas encore mis de l’ordre dans une exploitation perturbée par le poids des modifications, alors qu’elle est déjà difficile du seul fait de la complexité de installations. Mes visites sur sites mettent ainsi régulièrement en évidence les difficultés rencontrées par l’exploitant pour tenir à jour ses procédures de conduite et d’entretien, ce qui explique, par exemple, l’anomalie dans les procédures qui auraient dû être modifiées suite au chargement de combustible MOX (oxyde mixte uranium-plutonium) à St Laurent B. Cette anomalie, découverte par les inspecteurs du SCSIN, a entraîné une lettre du Ministre au Directeur Général, et le lancement d’une enquête, qui a mis en évidence des défaillances de l’organisation, tout en confirmant que la sûreté de la centrale n’a jamais été vraiment en cause. Nul ne pourrait affirmer aujourd’hui que nous ne découvrirons pas d’autres anomalies similaires dans l’avenir.
Le deuxième type de problèmes est lié au vieillissement des installations.L’usure des grappes de contrôle des réacteurs 900 MW, plus rapide que prévue, qui s’est manifestée par un blocage à Gravelines, en est l’exemple le plus significatif. Je pense que le SCSIN est d’accord avec EDF pour considérer que le problème, une fois découvert, a été correctement traité sur le plan technique, mais on doit se demander s’il n’aurait pas pu être légèrement anticipé, ne serait-ce que de quelques mois, par une analyse plus rapide d’un incident précurseur à Dampierre.
Le troisième type de difficultés est plus «dérangeant», dans la mesure où il résulte de qualifications insuffisantes sur des modifications de conception, ou de fabrication, sur des systèmes dont on pouvait considérer, au stade actuel du programme REP, qu’ils étaient éprouvés. Des difficultés ont été ainsi rencontrées à Nogent, tels l’erreur sur le logiciel de protection et le gonflement des râteliers de stockage de combustible. Mais deux problèmes génériques majeurs sur les tranches 1300 MW, touchant directement la sûreté, marqueront sans conteste l’année 1989: ce sont les défauts de soudure inconel sur les piquages pressuriseurs, accompagnés ou non de fuites, défauts imputables à une erreur de conception, et surtout le nouveau type de déformation observé sur les tubes des GV, assimilable à un phénomène de «denting», analogue à celui constaté aux USAil y a quelques années, suivi de fissurations par corrosion sous contrainte, défaut dont l’origine exacte fait encore l’objet de discussions. La réaction de l’Entreprise a sans doute été à la hauteur de l’ampleur des problèmes lorsqu’elle a pu être correctement évaluée, et il est certain que des mesures compensatrices, encore en cours de discussions avec les Autorités de Sûreté, permettront de maintenir un niveau de sûreté acceptable sur les tranches touchées par ces défauts. Il n’en reste pas moins qu’une situation entièrement «normale» ne pourra être établie avant plusieurs années.
Il me faut maintenant parler des deux erreurs de maintenance révélées au cours de l’été. La première, détectée à Dampierre en juillet, portait sur le maintien en place pendant plus d’un an de deux fonds pleins rendant indisponible un circuit de sauvegarde qui n’est nécessaire qu’en cas d’accident de faible probabilité. La seconde, détectée en août à Gravelines, mettait en cause le bon fonctionnement des sécurités de surpression de circuit primaire si elles avaient été sollicitées pendant les 15 mois où a subsisté l’anomalie, et a été considérée initialement comme potentiellement très significative pour la sûreté puisqu’elle a été classée au niveau 3 de l’échelle de gravité. En fait l’analyse effectuée depuis montre, à mon avis, qu’elle devrait aujourd’hui être «déclassée» au niveau 2, car les sécurités étaient restées opérationnelles. Quoiqu’il en soit, en dehors de leur retentissement médiatique, tout à fait normal dès lors que Gravelines constituait le premier niveau 3 enregistré dans l’échelle depuis sa mise en service en avril 1988, ces incidents ont appelé notre attention, et celle des Autorités de Sûreté, sur la possibilité de disfonctionnements graves du système d’assurance de qualité dans les opérations d’entretien des matériels importants pour la sûreté. Des décisions ont été prises sans délai, et portées à la connaissance des Autorités de Sûreté. Une réflexion plus approfondie a été en outre engagée au sein d’EDF; j’y reviendrai plus loin.
Il est incontestable que tous ces incidents et difficultés ont contribué à l’évolution de l’attitude des Autorités de Sûreté dans leur contrôle de l’activité d’EDF, comme à la propre réflexion EDF sur ses objectifs en matière de niveau de sûreté d’exploitation. Ils ont plus accompagné ces évolutions qu’ils n’en ont été réellement la cause, car ils n’ont pas mis en évidence une dégradation des conditions de sûreté en exploitation. Tous les indicateurs dont nous disposons malgré leurs imperfections, confirment que le niveau de sûreté reste globalement bon. Les disfonctionnements observés qui mettent en cause des aspects très divers de la sûreté, conception, qualification des modificaions, qualité de la maintenance, ressortissement à des types connus, et des actions destinées à les éliminer, sont en cours depuis plusieurs années.
L’année «chaude» 1989 nous a tous sensibilisé au fait qu’il fallait progresser plus vite dans tous les domaines où nous travaillons déjà.
Sur le plan médiatique par ailleurs, on peut juger que la politique de communication de l’Entreprise a su faire face aux événements, et que l’image de la sûreté de nos centrales n’en a pas été trop «détériorée». Il est certain cependant qu’elle n’en a pas été améliorée non plus, et que cette amélioration reste nécessaire.
Pour conclure sur ce point, je considère pour ma part qu’il n’y a aucune raison de dramatiser la situation actuelle de la sûreté à EDF. Nous serions dans une toute autre position si nous avions en sur une de nos centrales un incident analogue à celui de Vandellos, en Espagne, survenu en novembre sur la centrale jumelle de Saint Laurent A2, et dont je parle plus en détail dans le Chapitre 1 du rapport. A Vandellos en effet, bien que l’incident n’ait eu aucune conséquence radiologique, à l’intérieur comme à l’extérieur du site, une analyse de la séquence accidentelle montre que les barrières de défense avaient été sérieusement entamées. Sur le plan de l’opinion publique en outre, l’impact a été très négatif, sans commune mesure avec l’impact de l’incident Gravelines par exemple, ce qui plaide sans doute en faveur de l’échelle de gravité dans son utilisation avec les médias.
Si l’expérience de 1989 ne doit pas nous conduire à remettre en cause la politique nationale de sûreté, je crois par contre qu’elle peut nous aider à prendre tous une plus claire conscience de l’enjeu de la sûreté, et à moduler nos orientations en conséquence. C’est ce que je vais examiner maintenant.

1-3. Les objectifs de sûreté d’EDF
Au début de ce rapport, j’ai parlé d’année-charnière pour 1989. En fait, la politique d’EDF en matière de sûreté est définie depuis l’origine. La bonne exploitation du parc nucléaire doit être une «grande ambition» pour l’Entreprise. Ce parc doit être mis au service de l’économie nationale, et la stratégie qui consiste à «tirer le maximum de l’outil» exige d’abord une bonne sûreté, car sinon l’image sera ruinée, immédiatement ou à terme, et l’outil sera inutilisable. Il a toujours été clair que la «maîtrise de l’exploitation» n’est pas synonyme de «progrès sur la sûreté», et qu’au contraire, il pouvait y avoir compétition entre gains de productivité et amélioration de la sûreté. Je rappelle à titre d’exemple que le Directeur Général, à l’occasion du Conseil d’Administration de 1987 où fut présentée la politique de sûreté de l’Entreprise, précisait qu’il n’avait jamais été question de «faire la course aux arrêts courts», dans un soi-disant souci de productivité, mais que l’objectif était au contraire de privilégier la qualité des opérations d’arrêt, indispensable à une bonne sûreté du parc.
Dans la pratique cependant, il ne faut pas sous-estimer la difficulté que représente l’exploitation d’un parc nucléaire de plus de 50 unités, dans des conditions satisfaisantes de sûreté et de disponibilité, compte tenu de contraintes administratives et budgétaires. Il ne faut pas être intoxiqué par l’idée fausse que le programme nucléaire serait arrêté, fausse parce qu’elle ne s’applique qu’au programme d’engagemnt de nouvelles unités, et qu’elle oblitère le fait que l’exploitation du parc constitue un «challenge» de même ampleur, sinon même plus ambitieux, que celui de la construction du parc, où, après tout, nous venions derrière les Américains et quelques autres, alors qu’ici nous sommes en tête du peloton.
C’est pourquoi, il est bon que l’expérience d’exploitation du parc dans cette année 1989 ait permis à tous de reprendre conscience de la spécificité du nucléaire, et de l’importance de l’enjeu que représente sa sûreté. Les financiers savent que c’est le caractère nucléaire du parc de production EDF, et non notre valeur intrinsèque en tant qu’Entreprise, qui nous met dans une position avantageuse sur les marchés. Et il est très clair pour eux qu’un incident sur une centrale nucléaire serait susceptible de remettre en cause cette position, ce qui ne sera jamais le cas d’un incident sur une centrale à charbon (ou une « centrale » renouvelable quelle qu’elle soit). Dès lors, on conçoit bien qu’une bonne gestion technique du parc, et notamment la prévention d’incidents, doit permettre d’éviter des pertes de productivité qui peuvent être au plan financier sans commune mesure avec les gains de productivité que l’on pourrait rechercher par ailleurs. Dans les «stratégies de rupture», le risque d’accident, ou d’incident nucléaire, ne doit pas être ignoré.
Dans la lettre qu’il a adressé au Ministre le 23 août suite à l’incident Gravelines, le Directeur Général l’a informé de sa décision «d’engager une réflexion approfondie sur le niveau de sûreté de nos centrales et sur la possibilité de l’améliorer significativement par des actions visant à réduire la fréquence des incidents». Je pense que l’objectif est d’agir sur tous les incidents, car il n’est pas bon de tolérer même des incidents mineurs qui peuvent être à l’origine un jour d’erreurs plus graves. Mais l’effort doit certainement se concentrer sur trois types d’incidents:
– les incidents de niveau 3 dans l’échelle de gravité, tel Gravelines. Depuis le début de l’exploitation des REP, nous n’en avons eu que 2, le premier étant survenu en 1984 sur Bugey. L’incident de Bugey était d’alleurs à mon avis, potentiellement plus sérieux que Gravelines, car il s’agissait d’une véritable séquence incidentelle, laissant l’installation dans un état de sûreté dégradé, et mettant en cause la conception comme l’exploitation. Quoiqu’il en soit, 2 incidents en 5 ans, sur une quarantaine de tranches en moyenne, donnent une fréquence moyenne de l’ordre de 1% par tranche et par an. C’est peu, mais il est certain que «secouer» l’opinion publique avec un tel «presqu’accident» tous les deux ans n’est pas la meilleure méthode pour améliorer l’image de la sûreté nucléaire en France.
– les accidents, qui sans être graves d’un point de vue radiologique, impliqueraient néanmoins des contrôles dans l’environnement, et feraient certainement l’objet d’une exploitation médiatique intense. Aujourd’hui, c’est sans conteste le risque de rupture brutale d’un ou plusieurs tubes de générateurs de Vapeur (RTGV) qui est le plus préoccupant, compte tenu de l’état des GV d’un grand nombre de tranches. La probabilité de voir survenir un tel accident dans les quelques années à venir (au-delà, on peut espérer avoir amélioré significativemnt l’état des GV en service) n’est pas négligeable. C’est pourquoi il est très important que les exploitants soient bien préparés à faire face à ce type d’accident, dont l’expérience étrangère a montré que, bien conduit, il n’avait aucune conséquence radiologique sur l’environnement, et pouvait donc rester au niveau de gravité 3.
– enfin, les accidents graves, conduisant à un risque radiologique suffisamment important pour que les Pouvoirs Publics jugent nécessaire de déclencher sur le site le Plan d’Urgence (PPI, Plan Particulier d’Intervention). Classés au niveau de gravité 5, ces accidents ont une probabilité d’occurrence de l’ordre de 1 sur 100.000 par an et par tranche. Cette évaluation, extraite des résultats de l’EPS-1300, étude probabiliste de sûreté menée par EDF qui sera publiée au printemps 90, a tiré profit des résultats d’expérience du parc, en particulier sous l’angle «facteur humain», et peut donc être jugée à priori cohérente avec les résultats de cette expérience d’exploitation. Elle n’en reste pas moins entachée d’une notable marge d’incertitude. Il faut donc considérer que dans l’état actuel de sûreté du parc EDF, la probabilité de voir survenir un tel accident sur une des tranches du parc dans les 10 ans à venir peut être de quelques pour cent.
Nous avons tous bien conscience des conséquences que pourrait entraîner un tel accident. Même si les rejets radioactifs externes restaient limités, ce qui est le cas le plus probable, et ce qui réduirait les effets hors-site à des interdictions de consommation d’eau et de produits alimentaires, il faut s’attendre à une très forte pression pour arrêter immédiatement toutes les tranches nucléaires, au moins pour une période d’examen. L’impact politique risque d’être amplifié par les réactions internationales, surtout si l’accident survient sur une centrale frontalière.
Il est donc bon qu’EDF se fixe comme objectif de réduire significativement le risque de ce type d’accident, mais il ne faut pas se cacher qu’atteindre un ordre de grandeur d’une décade, ce qui paraît à priori souhaitable, constituera une tâche difficile. Le Directeur Général dans sa lettre du 23 août déjà citée indiquait que «nous devons pouvoir progresser, par une action sur les hommes, et par des moyens supplémentaires donnés aux exploitants pour mieux contrôler leurs actions et mieux anticiper les difficultés à venir».
Je terminerai ce panorama d’ensemble de la sûreté àEDF par deux réflexions. La première porte sur l’attitude des responsables locaux sur les sites nucléaires au regard des questions évoquées dans ce rapport. J’ai pu constater au cours de mes visites une prise de conscience généralisée de l’importance de la sûreté comme enjeu pour l’avenir, de la nécessité d’effectuer des progrès significatifs, et de la conviction que ces progrès exigent la participation active de tons les acteurs. Cela se traduit en particulier par une plus grande ouverture et une plus grande transparence, qui sont à encourager. Je considère que cette prise de conscience constitue un fait très positif pour la politique de sûreté qu’EDF entend mener.
Ma deuxième réflexion porte sur l’environnement international. Que ce soit au sein de grands organismes telle l’Agence Internationale de Vienne, ou dans des instances politiques comme le Parlement Européen, la tendance est à élever le niveau des objectifs de sûreté, à renforcer les contrôles et à exiger la transparence de l’information. Notre politique doit prendre ces évolutions en compte.

DEUXIÈME PARTIE
ENSEIGNEMENTS DES ÉVÉNEMENTS
SURVENUS EN 1989

2-1. La signification «sûreté» des principaux événements
Dans le panorama de la première partie, je n’ai présenté que des événements négatifs pour la sûreté, et je reviendrai d’ailleurs plus loin sur la signification de certains d’entre eux, car leur analyse est riche d’enseignements. Mais il y a eu aussi heureusement, dans l’exploitation de nos centrales en 1989, des aspects très positifs pour la sûreté, qu’il ne faudrait pas ignorer sous peine d’avoir une vue déformée de la réalité. Je n’en citerai que quelques-uns pour ne pas alourdir ce rapport de synthèse. Ils me paraissent aussi représentatifs de la sûreté nucléaire à EDF en 1989 que les incidents cités plus haut.
Le facteur de disponibilité des tranches 900 MW hors arrêt annuel a été excellent et me paraît représentatif des progrès effectués depuis quelques années dans la conduite en fonctionnement normal: réduction du nombre des arrêts automatiques, diminution des fausses manoeuvres en essais périodiques, etc. Bien que je ne dispose pas aujourd’hui de chiffres précis, je ne suis pas certain qu’on constate un progrès analogue dans le nombre des incidents survenus dans les périodes de redémarrage des centrales après arrêt annuel. On rencontre là un problème de qualité dans l’exécution des opérations de maintenance qui sera développé plus loin.
Toujours sur les tranches 900 MW, l’opération «décennale Fessenheim» me paraît pouvoir être considérée plutôt comme un succès sous l’angle de la sûreté, malgré les quelques difficultés rencontrées et l’allongement des délais par rapport aux prévisions. EDF n’avait d’ailleurs pas droit à l’erreur dans cette affaire, suivie de très près par des Autorités de Sûreté qui se devaient d’être plus impeccables que jamais en raison de la surveillance mise en place par la Commission locale compétente.
Sur les tranches 1300 MW, dont j’ai signalé les malheurs, il faut signaler la réussite de la mise en oeuvre sur Penly des premières procédures de conduite accidentelle faisant appel à «l’Approche Par Etats», APE. On sait que ces procédures représentent un progrès considérable pour la sûreté. Elles constituent l’un des aboutissement du programme d’études lancé par EDF à la lumière des enseignements de l’accident de Three Mile Island. De nombreuses difficultés ont dû être surmontées par les services responsables de la DE et du SPT. Il faut à mon avis les féliciter pour ce succès.
Enfin, dans un tout autre ordre d’idées, je voudrais signaler un autre aboutissement, c’est celui de l’étude probabiliste de sûreté (EPS- 1300) effectuée par une équipe EDF inter-Directions depuis le début 86. Les résultats sont aujourd’hui acquis, même si leur mise en forme définitive, et une demande d’examen préalable par le Groupe Permanent, repoussent leur publication au printemps 90. Ils confirment que la conception de nos tranches est bonne, en référence aux standards internationaux, et que les risques liés au «facteur humain», même s’ils sont importants en valeur relative par rapport aux risques globaux, restent dans des limites acceptables. Ce dernier résultat est important dans la mesure où l’évaluation s’est appuyée très directement sur les résultats de l’exploitation de la totalité du parc nucléaire REP-EDF.
Il est en outre un aspect positif de la sûreté qui reste caché, c’est celui lié aux mesures prises pour améliorer la sûreté qui ont permis d’éviter des événements fâcheux, car il est en général impossible de le mettre concrètement en évidence. L’accident survenu en 1989 sur la centrale espagnole de Vandellos nous a permis cependant de confirmer a posteriori tout l’intérêt pour la sûreté des mesures prises il y a deux ans sur les tranches analogues de St-Laurent A. En effet, la décision de déplacer les circuits des échangeurs d’arrêt les aurait mis à l’abri d’une inondation comme celle de Vandellos, et nous aurait donc assuré une défense supplémentaire contre un risque de perte de refroidissement du coeur, risque qui est d’ailleûrs resté au niveau de la menace à Vandellos.
Revenant maintenant aux incidents survenus en 1989, pour en commenter la signification pour la sûreté, je les regrouperai en trois catégories: conception des installations, conduite de l’exploitation et entretien des équipements importants pour la sûreté.
Je pense que nous devons être particulièrement attentifs à tous les incidents qui trouvent partiellement leur origine dans des défauts indépendants de l’exploitation proprement dite, qu’il s’agisse d’erreurs de conception ou de qualifications insuffisantes. Ils peuvent en effet placer des exploitants dans des situations non prévues, où une mauvaise interprétation peut conduire à des actions aggravantes. Nous avons rencontré en 1989 plusieurs «précurseurs» de ce type d’incidents:
– déterioration non prévue des grappes de commande entraînant une possibilité de blocage, c’est-à-dire le non-fonctionnement d’une sécurité essentielle, le contrôle de la réactivité,
– défauts sur les piquages de pressuriseurs des tranches, avec une possibilité d’éjection du piquage, accident de brèche non isolable sur le circuit primaire, initiateur majeur potentiel d’accident grave,
– fissurations circonférentielles des tubes GV, qui accroissent la probabilité de ruptures multiples, accident difficile à gérer qui aurait un impact très négatif sur l’image de la sûreté de nos centrales,
– erreurs dans la modification d’un logiciel de sécurité, non décelée par l’assurance de qualité, qui ouvre la porte à des séquences non prises en compte dans la conception.
Il ne faut certes pas dramatiser, et la conception des tranches REP est globalement bonne, je l’ai indiqué plus haut. Cependant nous devons rester à l’affût de tout événement qui peut indiquer un risque de perte brutale d’un équipement important pour la sûreté, ou encore de toutes les sources de cause commune, tel l’incendie ou l’inondation, qui peuvent rendre indisponibles des équipements redondants (voir l’incident Vandellos). A un autre niveau, il faut aussi attacher une grande attention au processus de modifications sur les installations, qui complique considérablement la tâche des exploitants, et dont l’expérience montre qu’il est à l’origine d’erreurs.
Il est encourageant que Fessenheim ait su mener à bien une mise à niveau avec un nombre limité de difficultés. Mais sur un plan général, le retour sur la conception et la qualité de réalisation doit rester présent à tous les esprits si nous voulons atteindre un meilleur niveau de sûreté.
Même si aucun incident sérieux dans une de nos centrales n’a trouvé en 1989 son origine dans une erreur de conduite, c’est néanmoins toujours la conduite qui reste responsable de la plus grande partie des erreurs qui conduisent à des incidents, du simple fait que les erreurs de conduite ne sont pas facilement récupérables en temps réel. Par ailleurs, c’est une bonne préparation à la conduite en situation accidentelle qui reste notre ultime défense pour les accidents à faible probabilité, notamment à travers la mise en oeuvre des procédures ultimes. C’est pourquoi j ‘ai souligné le succès de la mise en place de l’approche par états. Je considère égaiement comme très positif pour la sûreté le développement des formations par «stages de mises en situation». Le professionalisme de nos équipes de conduite doit être plus que jamais considéré comme un impératif pour la sûreté.
La maintenance a été à la «une» de l’actuaiité durant l’été 89 avec les incidents Gravelines et Dampierre, qui ont mis en évidence des insuffisances dans l’assurance de qualité de certaines opérations d’entretien. La qualité reste cependant d’un bon niveau, car il y a finalement peu d’erreurs non corrigées, mais ces erreurs, même peu fréquentes, peuvent avoir des conséquences graves, en introduisant dans la centrale des modes communs, ou des défauts cachés qui ne se révèlent qu’en situation incidentelle, et peuvent alors en aggraver sérieusement le déroulement. La décision de rendre systématique l’obligation de requalification de tous les systèmes vitaux pour la sûreté répond à ce souci. Le SPT a pris conscience en outre qu’un effort important reste à faire dans le domaine de la maintenance, y compris pour la formation, comme delui qui a été fait dans les années passées sur la conduite, si on veut progresser.

2-2. Les enseignements par grands thèmes
On trouvera dans le rapport annexe, notamment dans le chapitre consacré à la sûreté en exploitation, des commentaires sur les divers enseignements qui ont été tirés de l’expérience 1989. Dans ce rapport de synthèse, je voudrais me limiter à trois grands thèmes, qui ne sont pas neufs, mais que les événements de l’année ont mis particulièrement en lumière. Il s’agit des hommes, des organisations, et des relations entre les uns et les autres.
Pour ce qui est des hommes, si tous s’accordent pour dire qu’ils doivent constituer la plus grande richesse de l’Entreprise, je pense qu’il nous faut reconnaître qu’ils en sont aujourd’hui le point le plus critique, au moins sous l’angle de la sûreté. Je ne veux pas ici mettre en cause les exécutants; l’enquête effectuée après l’incident de Gravelines a parfaitement montré que le problème ne se posait pas à ce niveau. Par contre la qualité des hommes, leurs comportements individuels et collectifs, leurs pratiques de travail et pins généralement leur «culture», ne paraissent pas globalement adaptés à l’enjeu, et ceci à tous les niveaux de responsabilité, et en particulier à celui de la hiérarchie et des «managers». Il serait faux de croire que le problème se limite au SPT; la manière dont la DE a réagi aux difficultés rencontrées cette année me paraît révélatrice de mêmes comportements.
L’objectif fixé par le Directeur Général, à savoir une amélioration significative du niveau de sûreté de nos centrales, ne pourra à mon avis avoir quelques chances d’être atteint que si des progrès notables sont faits dans la qualité des hommes à tous les niveaux, leur motivation, leur «Culture de Sûreté»[2], progrès qui exigent naturellement des progrès dans les organisations et les relations de travail.
Lorsque j’essaye de résumer l’impact des organisations actuelles sur la sûreté nucléaire, c’est le mot «complexité» qui me paraît le plus approprié. Sur les sites, cette complexité est vécue comme un formalisme dont on ne saisit pas la valeur et qui entrave la créativité et la prise de responsabilité. Entre les sites et les Services Centraux du SPT, c’est pour le moins une incompréhension certaine de ce que les uns pourraient apporter aux autres. Entre la DE et le SPT, c’est une difficulté à appréhender les responsabilités respectives et le lieu où doivent être prises les décisions. Je ne suis pas convaincu que nos structures actuelles soient à la hauteur de l’enjeu du parc nucléaire. Le métier nucléaire est très spécifique, et crée entre toutes les unités concernées un lien beaucoup plus fort que les métiers qui ont structuré l’Entreprise dans le passé.
Il y a en outre à mon avis un problème de moyens, non pas global mais spécifique à certains secteurs, qui se superpose à la complexité des structures et conduit à des disfonctionnements des organisations. Plusieurs enquêtes ont mis l’accent sur la fonction «controle en temps réel». Pour ma part, je prendrai un exemple très élémentaire: l’étiquetage de matériels dans les centrales. Il est reconnu comme très défectueux, et l’expérience a démontré, s’il en était besoin, que cela ne peut qu’aggraver les risques de confusion, qui constituent une préoccupation sérieuse pour la sûreté. Qui est responsable? Les Aménagements lorsqu’ils passent la centrale à l’exploitant, ce dernier lorsqu’il remet une tranche en service après arrêt, les études qui n’ont pas prévu de supports corrects, la Direction Générale qui ne donne pas des effectifs supplémentaires…? Toute réflexion sur la sûreté ne devra pas hésiter à remettre en cause les organisations en place.
Le troisième thème, celui des relations entre hommes et organisations peut lui aussi se résumer pour moi en quelques mots: il faut se libérer de la pression du temps. Les responsables opérationnels comme les exécutants veulent pouvoir réfléchir «avant» l’opération. La hiérarchie veut avoir le temps de suivre les opérations sur le terrain, et d’être à l’écoute des exécutants. Les fonctionnels veulent pouvoir réfléchir sur la doctrine, et ne pas être encombrés par les consultations en temps réel. Si on reprend la liste des incidents survenus en 1989, on verra aisément que nombre d’entre eux, sinon tous, auraient pu être évités si, à un moment, ceux qui étaient concernés s’étaient arrêtés, et avaient pris le temps de réfléchir.
C’est bien sûr une question d’organisation, mais c’est plus que cela. Il faut qu’à tous les échelons chacun sache ce dont il est responsable, et que les processus décisionnels permettent de discerner entre l’important et le secondaire. Concrètement sur un site, il faut que la DE résolve les problème techniques qui peuvent l’être et qu’ainsi les exploitants puissent concentrer leurs efforts sur ce qui est de leur seule responsabilité. Il faut en outre que les Services Centraux du SPT assistent les responsables locaux grâce à leur compétence, et ne les surchargent pas de demandes dont on ne peut localement saisir l’intérêt.
Finalement, les enseignements généraux que je retire personnellement de l’expérience d’exploitation 1989 sont très classiques. Ils portent sur des questions qui doivent être bien traitées pour améliorer l’efficacité d’une Entreprise quelle qu’elle soit. J’y ajouterai qu’il faut dans notre cas que la sûreté soit effectivement mise au premier plan, non seulement dans les mots, mais aussi dans les esprits.
 

Canard_14021990
Le Canard enchaîné du 14/02/90.

2-3. Réflexions complémentaires
Parmi les tâches qui prennent du temps aux responsables alors qu’ils n’en saisissent pas toujours l’utilité, je crois qu’on peut inclure certaines des actions conduites en réponse à des demandes de l’Administration et de Autorités de Sûreté. Ce n’est pas nouveau, mais la charge correspondante s’accroît continuellement. Je ne me dissimule pas qu’il peut y avoir dans certains cas des effets négatifs pour la sûreté lorsque l’exploitant n’est pas capable de discerner dans les demandes de l’Administration ce qui est réellement important pour la sûreté. J’ai en mémoire les premiers moments de la séquence TMI, où l’exploitant était surtout préoccupé par une instruction NRC sur les pertes de bulle au pressuriseur, et ne pensait pas à son inventaireen eau dans le circuit primaire.
Je crois néanmoins qu’il n’y a qu’une manière raisonnable de faire face à ce qui me paraît être une réelle difficulté sur les sites. Nous devons anticiper les demandes de l’Administration, identifier les problèmes avant elle, et nous montrer toujours les plus soucieux de la sûreté lorsque le problème est réel. Je pense par exemple aux fissurations de tubes GV. Pour les problèmes qui nous paraissent mineurs, il ne faut pas entamer une bataille, qui sera toujours coûteuse et dommageable pour nos relations avec l’Amdinîstration. Il faut obtempérer localement, et reprendre la question en temps différé sur un plan générique. Pour que les discussions techniques puissent alors se dérouler dans une atmosphère de confiance, il faut très largement ouvrir nos dossiers aux experts de l’Administration, au stade le plus précoce possible. Par ailleurs, sur le plan formel, comme je l’ai déjà demandé[3], il faudrait apporter à chaque responsable un soutien juridico-administratif qui lui permette d’être impeccable en matière de dossiers règlementaires et de délais.
Je voudrais enfin qu’on garde présent à l’esprit que le fossé qui sépare toujours la réalité de la sûreté nucléaire et la perception qu’en ont les élus et le public est potentiellement une source de sérieuses difficultés. J’ai déjà dit que l’affirmation d’indépendance du SCSIN, par des critiques dures de la manière dont EDF exploite ses centrales, a surtout conduit le public à perdre la confiance qu’il avait dans l’exploitant nucléaire. L’utilisation de l’échelle de gravité comme instrument de pression du SCSIN sur EDF me paraît un grave détournement d’un outil qui ne sera un bon vecteur médiatique que s’il s’appuie sur la vérité des faits et de la technique.

TROISIEME PARTIE
ORIENTATIONS

3-1. La politique de sûreté EDF
Comme indiqué plus haut, la réflexion lancée par le Directeur Général dans sa lettre du 23 août sur l’amélioration du niveau de sûreté de nos centrales, va orienter toutes les actions de l’Entreprise en 1990. Un premier document a été préparé par le SPT pour la fin 1989, et un programme d’actions détaillé doit être transmis aux Autorités de Sûreté à la fin du mois de juin 1990. Dans un entretien que j’ai eu avec le Chef du SCSIN en novembre, j’ai compris que son intention était de faire examiner les propositions EDF par ses soutiens techniques habituels, et en particulier par le Groupe Permanent, l’objectif étant d’aboutir à une lettre-directive sur la sûreté d’exploitation qui jouerait un peu le même rôle que celui joué en son temps par la lettre ministérielle sur les options de conception du palier 1300 MW. Ceci renforce l’importance de la réflexion en cours, puisqu’elle débouchera in fine non seulement sur des actions de la seule responsabilité d’EDF, ayant pour but d’améliorer le niveau de sûreté de nos centrales, mais également sur un texte para-réglementaire, que l’évolution actuelle du contexte réglementaire évoquée en début de ce rapport nous incite à considérer comme risquant d’ête déterminant pour l’exploitation future du parc nucléaire EDF. Je suggère de créer un Comité Sûreté interne de haut niveau.
Sa première tâche serait de suivre la progression de la réflexion entreprise conformément à la décision du Directeur Général, et de l’approuver formellement avant transmission au Directeur Général pour envoi aux Autorités de Sûreté en juin 90. Plus généralement, en me référant à ce qui a été mis en place par exemple chez les exploitants américains, je pense que ce «Comité Sûreté», ou mieux, ce «Comité de Revue de Sûreté», devrait donner systématiquement son aval à toutes les actions déterminantes pour la sûreté conduites par les Directions Opérationnelles, des désaccords éventuels étant tranchés par le Directeur Général, et initier éventuellement des revues internes de sûreté.

3-2. L’évaluation du niveau de sûreté de nos installations
     Lorsqu’on se fixe des objectifs, il faut également disposer d’un instrument de mesure. Il me paraîtrait nécessaire qu’EDF se dote d’un outil performant lui permettant d’évaluer en permanence le niveau de sûreté de ses installations, en fonction de l’expérience d’exploitation, et notamment des incidents, dont on cherchera à évaluer objectivement la gravité. Cet outil comporterait une évaluation probabiliste en temps réel de la sûreté de chaque installation, construite à partir de l’acquis de l’EPS et intégrant de façon vivante le retour d’expérience. C’est une tâche importante. Il aura fallu quatre ans pour aboutir sur l’EPS, et sa transformation en outil opérationnel convivial peut demander un délai comparable, sous réserve que les Directions Opérationnelles y consacrent un effort du même ordre. Un tel outil, qui devrait être aussi disponible pour les Autorités de Sûreté et leurs soutiens techniques, permettrait de fonder le nécessaire dialogue technique sur des évaluations concrètes de l’importance relative de tel ou tel problème, et même de sa contribution au risque global en valeur absolue. Ainsi d’une part on répondrait à cette exigence fondamentale de la sûreté, qui est de discriminer l’essentiel de l’accessoire, mais aussi on pourrait débarrasser le dialogue technique de certains effets pervers actuels, tel que la prise en compte systématique du jugement d’expert le plus pessimiste.

3-3. Une culture de sûreté intégrée dans le Projet d’Entreprise
Vu l’importance du rôle joué par les hommes et leur motivation dans l’obtention d’un niveau de sûreté élevé, il me paraîtrait souhaitable de mettre en place des mécanismes visant à encourager l’établissement d’une Culture de Sûreté dans toute les unités d’EDF qui sont concernées, de près ou de loin, par la sûreté nucléaire, et à en surveiller les progrès. Cela implique certainement des directives venant d’en haut, mais aussi une politique de communication interne qui en assure la visibilité et la crédibilité à tous les échelons inférieurs, car tous doivent être convaincus que ce n’est pas un concept vide de sens. Ces directives pourraient encourager certains types d’actions, et instaurer au niveau global de l’Entreprise un système de reconnaissance des progrès accomplis.
Mais une véritable Culture de Sûreté ne s’impose pas d’en haut, elle doit être créée à la base, et il faut que chaque responsable d’unité discute avec ses collaborateurs comment cette Culture doit s’implanter concrètement dans l’activité de l’unité. Je considère en outre que ce concept ne se limite pas aux exploitants des centrales, mais qu’il est valable, avec les adaptations nécessaires, aux acteurs de la sûreté d’autres Directions Opérationnelles, telles la DE et la DER, qui doivent trouver elles-mêmes les exigences qui leurs sont propres.

 Pierre TANGUY,
8 janvier 1990.

1. La question des Indicateurs de Sûreté est traitée au Chapitre 1 du Rapport.
2. Une fiche sur le thème «Culture de Sûreté» figure dans le rapport joint.
3. IGSN 89-0611.

 BILAN DES INCIDENTS SURVENUS EN 1989 SUR LES TRANCHES REP EN FRANCE

CENTRALE-6

Parmi les incidents marquants survenus en 1989, aucun n’a eu de conséquences effectives, compte tenu des systèmes de sûreté existants et des lignes de défense successives. Ils mettent néanmoins en lumière des points faibles potentiels, concernant soit des anomalies de comportement de matériels, soit les pratiques d’exploitation, auxquels il faut remédier et dont tous les enseignements doivent être tirés dans le cadre du retour d’expérience.

 I. Evolution d’ensemble – Incidents significatifs
Après avoir connu une hausse continue de 1985 à 1987, le nombre total d’incidents significatifs du parlier REP 900 a décru de 30% en 1988.
Sur l’ensemble de la période 1985-1988, le nombre total d’incidents significatifs par tranche-an du REP 900 a décru de 9 à 7,9.
La mise en place des spécifications techniques en arrêt à froid en 1986, et la meilleure détection des incidents ne s’accompagnant pas de transitoire (avec la création des MSQ notamment) ont certainement contribué, pour une bonne part, à la hausse constatée de 1985 à 1987; de telle sorte que la décroissance d’ensemble sur la période 85-88 peut être considérée comme représentative d’un réel progrès en matière de qualité.
Sur le palier REP 1300, le nombre d’incidents significatifs a connu également une forte baisse (12,7 par tranche-an en 1986 à 8,9 en 89).
Les six premiers mois de 1989 révèlent une quasi stabilité du nombre d’incidents.
Sur certains postes on peut noter des évolutions particulières:

Les arrêts d’urgence
Le nombre d’arrêts d’urgence sur les deux paliers REP 900 et 1300 montre une baisse constante depuis 1985 pour atteindre respectivement 2,5 et 3,4 par an et par réacteur.

Les incidents liés à une défaillance humaine
Leur nombre est resté stable sur la période 85-88 sur le REP 900 (4 par tranche et par an) et a fortement décru sur le REP 1300, passant de 10 par tranche et par an en 85 à 4 en 88.

Les incidents de non respect des spécifications techniques
Après avoir connu une forte hausse en 85 et 87, le nombre d’incidents de non respect des spécifications techniques a décru en 1988.

Les incidents en arrêt de tranche 
     Leur nombre est notablement plus élevé que la valeur moyenne (3 à 4 fois plus), ce qui est en rapport avec le volume des activités impliquées lors d’un arrêt de tranche. 
     Une analyse par origine et par cause révèle les aspects suivants: 
     · La conduite et les automatismes sont à l’origine de la grande majorité des incidents significatifs et une part plus faible est liée à la maintenance. Ceci est probablement dû au fait que les interventions de maintenance sont généralement suivies d’une requalification, et d’une remise en service, qui permettent de détecter les anomalies éventuelles avant restitution du matériel et avant qu’il ne soit requis pour la sûreté. 
     · Les défauts de préparation des activités (conduite, automatismes ainsi que, dans une moindre mesure, maintenance) et leur planification, constituent une part importante des incidents rencontrés.

II. Les thèmes forts qui émergent des incidents marquants en 1989
Les incidents considérés comme marquants et classés dans l’échelle de gravité représentent environ 1,5 incident par tranche et par an. On dénombre 80 incidents classés dont 4 en niveau 2 et 1 au niveau 3.
Concernant les principales avaries de matériels, il faut citer (niveau 2):
· Le blocage d’une grappe de commande lors d’une manoeuvre d’arrêt de Gravelines 4, dû à la rupture d’un crayon absorbant. Un important programme de contrôles et de remplacement des grappes a été entrepris sur les tranches 900 MW.
· Les défauts constatés sur les piquages d’instrumentation des pressuriseurs des tranches de 1300 MW, qui nécessitent la mise en oeuvre de mesures palliatives et de procédés de réparation particuliers.
· Les déformations constatées à la base des tubes des générateurs de vapeur des tranches 1300 MW, dues à la présence de boues et de particules métalliques.
Des contrôles approfondis sont effectués por obturer les tubes affectés et le nettoyage des plaques tubulaires, mis en oeuvre à Nogent, sera généralisé. Ces anomalies illustrent l’importance et le cout des mesures palliatives àmettre en oeuvre face à des défauts de nature générique.
Les incidents mettant en cause les pratiques d’exploitation représentent la majeure partie de autres incidents marquants.
Ils portent essentiellement sur les thèmes suivants:
· planification des interventions sur des voies redondantes et risques de modes communs; état de tranche inadapté
· organisation des interfaces et communication entre la conduite et la maintenance, les essais
· propreté-qualité
· confusion de tranche
· confusion de matériels: erreurs de bouchage de tubes de GV, erreurs de goujon
· remise en configuration après intervention: lignage des circuits ou des matériels – étiquetage – dispositifs et moyens provisoires (bridage soupape)
· intervention sur les automatismes: controbloc – strapp – bornes à couteau – inversion de filerie
· incendie: présence de déchets ou de solvants
· incidents liés aux modifications: mise à jour de documents
· qualité des approvisionnements
· défauts d’analyse de sûreté.
Concernant les incidents liés à la qualité de la maintenance à proprement parler, on note qu’il en émerge relativement peu parmi les incidents marquants mais que leur impact vis-à-vis de la sûreté est important lorsqu’il n’y a pas de procédure de récupération en fin d’intervention. Les effets de ces incidents peuvent alors perdurer pendant un cycle de fontionnement. Trois incidents particulièrement significatifs doivent être cités:
· Blocage en mauvaise position d’une vanne RIS à Dampierre (1988);
· Le décalage de la pression d’ouverture des soupapes du circuit primaire à Gravelines (niveau 3);
· L’indisponibilité partielle du circuit de ventilation de l’enceinte à Dampierre, mettant en cause l’efficacité de la recombinaison d’hydrogène en cas de brèche du circuit primaire (niveau 2).
Ces deux incidents ont révélé deux caractéristiques communes aggravantes:
· ils résultent chacun d’une intervention menée simultanément sur des voies redondantes et ont créé un mode commun de défaillance;
· ils n’étaient suivi d’aucune requalification ou vérification complémentaire avant redémarrage.
Les enseignements tirés de ces deux incidents concernent en particulier la gestion des dispositifs provisoires d’intervention, la systématisation des essais de requalifcation et de procédure de vérification avant redémarrage.
Une réflexion approfondie est en cours sur l’organisation et l’adaptation de moyens, en particulier dans le domaine de la maintenance, afin d’améliorer nos pratiques pour en faire autant de lignes de défense et pallier les risques d’erreur par la prévention et l’anticipation. Des mesures concrètes seront définies pour l’année 1990.
Des actions sont également nécessaires pour développer une culture de sûreté permettant d’en saisir les aspects essentiels et pour clarifier les règles de sûreté et qualité afin d’adapter le niveau des exigences de qualité des activités à leur importance pour la sûreté.

III. Conclusion

L’évolution du nombre des incidents significatifs, notamment dans certains domaines spécifiques tels que les arrêts d’urgence, associée à un contexte général de transparence accrue, montre une tendance globale vers une amélioration de la sûreté et de la qualité en exploitation.
Ce bilan global positif ne doit pas être occulté par les événements marquants survenus, dont il y a lieu par ailleurs de tirer tous les enseignements.
Parmi ces événements, certains révèlent soit des problèmes matériels génériques, soit des domaines sensibles dans nos pratiques d’exploitation, notamment en matière d’organisation, de planification, d’interfaces et de communication, et de vérification qualité après intervention.
Les enseignements à tirer portent donc d’une part sur la gestion du parc face à des problèmes génériques importants, et d’autre part, sur l’adaptation de nos organisations, méthodes et moyens, pour mieux maîtriser la sûreté et prendre en compte le facteur humain dans nos pratiques quotidiennes d’exploitation. Ils portent aussi sur la clarification de nos règles de sûreté et qualité, en les simplifiant là où c’est possible et en les renforçant là où c’est nécessaire, pour obtenir une meilleure adaptation entre le niveau des exigences et l’importance pour la sûreté.
Cette démarche d’amélioration passe par un développement de la culture de sûreté et une adhésion de chacun, en tant qu’acteur et partie prenante dans la sûreté en exploitation.

Pour la Science n° 339, janvier 2006

 Déchets nucléaires: quels scénarios de production?

CENTRALE-7                                                      (Benjamin Dessus) 

Un débat public a lieu en France sur le problème des déchets nucléaires. Au delà des questions techniques, les citoyens doivent être éclairés sur l’évolution possible de la production d’énergie et sur l’inventaire de déchets qui en résultera.

 En février 2005, le ministre français de l’Écologie et du développement durable et celui de l’Industrie ont demandé à la Commission nationale du débat public (CNDP) d’organiser un débat sur la gestion des déchets radioactifs dits de « haute activité et moyenne activité à vie longue », qui proviennent pour l’essentiel de l’industrie nucléaire civile. Le gouvernement souhaitait en effet qu’un débat se tienne à l’issue du programme de recherches de 15 ans engagé par la loi du 30 décembre 1991 la loi Bataille, du nom du député qui en est à l’origine et avant la discussion, en 2006 d’un nouveau projet de loi sur la question des déchets nucléaires. La loi Bataille fixait trois axes de recherche, portant sur le tri des matières contenues dans les déchets et la réduction sélective de leur nocivité (axe 1, séparation transmutation), l’enfouissement en profondeur des déchets, réversible ou irréversible (axe 2, stockage géologique), et le conditionnement et la surveillance dans des installations de surface (axe 3, entreposage de longue durée) [voir l'encadré].
La CNDP, autorité administrative indépendante, a donné une suite favorable à la demande du gouvernement et a nommé une Commission particulière du débat public (CPDP) sur la gestion des déchets radioactifs, chargée de préparer le débat, de l’organiser et de l’animer. C’est la première fois que cette autorité met en place un débat sur un problème générique (et non sur un projet comme elle a coutume de le faire) et que le sujet concerne un domaine, le nucléaire, où la transparence et le débat démocratique font traditionnellement défaut dans notre pays.
Cette initiative originale a rencontré un accueil positif et différents acteurs ont participé à la préparation de ce débat, en particulier par des contributions au Dossier du débat (cf.www.debatpublic-dechets-radioactifs.org). Celuici regroupe les analyses des ministères concernés, de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), des industriels, des acteurs de la recherche, de la Commission nationale d’évaluation (CNE), et une analyse dite contradictoire produite par trois experts (dont moi-même) n’appartenant à aucun des organismes en charge du sujet et « connus pour leurs analyses critiques sur la question nucléaire ». Le dossier contient également les prises de position d’une série d’acteurs associatifs.
dechet_glob1Sur la base de ce dossier à plusieurs voix, la CPDP organise de septembre 2005 à janvier 2006 une quinzaine de débats publics, en divers lieux, sur les différentes questions ainsi mises en relief (les minutes de ces débats sont également mises en ligne). La Commission rédigera à la suite de cela un rapport de synthèse qui sera remis au gouvernement, et organisera un séminaire de restitution aux députés et sénateurs intéressés. Sans même attendre ce rapport, la préparation du débat et les réunions publiques déjà tenues apportent des enseignements intéressants. Ils concernent aussi bien les aspects scientifiques et techniques que les problèmes de gouvernance, les problèmes économiques et politiques, les problèmes d’accès à l’information, etc. Le présent article aborde l’évolution prévisible du stock des déchets nucléaires en fonction des différentes stratégies énergétiques que la France pourrait adopter dans les décennies à venir. Il ne s’agit bien sûr que d’un aspect de la question des déchets nucléaires, mais il est primordial pour acquérir une vue quelque peu globale sur ce problème difficile et objet de controverses.

 

fig 1. Des fûts de déchets faiblement radioactifs entreposés dans un hall du CEA, à Saclay, avant d’être conditionnés et stockés.

 
Les déchets radioactifs et leur gestion Un déchet radioactif désigne toute quantité de matière pour laquelle aucune utilisation n’est prévue et qui contient des éléments radioactifs en concentration non négligeable et exigeant un contrôle. Les déchets sont classés selon leur nature, leur niveau de radioactivité et la durée de vie des isotopes radioactifs qu’ils contiennent.
Les déchets de très faible activité proviennent essentiellement du démantèlement des installations nucléaires, et leur statut définitif (recyclage ou décharge spécifique) est encore à l’étude. Les déchets de faible activité proviennent des installations nucléaires (outils, résines, gants, etc.), des laboratoires de recherche et de l’utilisation de radioéléments par la médecine ou par l’industrie. S’ils sont à vie courte (période radioactive inférieure à 30 ans), ils sont en France stockés dans des sites de surface. Pour les déchets de faible activité à vie longue (période radioactive supérieure à 30 ans), des stockages spécifiques sont à l’étude. Les quelque 800 000 mètres cubes (pour la France, en 2002) de déchets de faible ou moyenne activité à vie courte représentent environ 80 pour cent du volume des déchets radioactifs, mais seulement 0,07 pour cent de la radioactivité totale.
Beaucoup plus problématiques sont les déchets de moyenne et haute activité, surtout s’ils sont à vie longue. Les déchets de moyenne activité à vie longue proviennent surtout des usines de fabrication et de retraitement du combustible nucléaire et des centres de recherche du CEA (Commissariat à l’énergie atomique). Ils représentent 4,6 pour cent du volume total des déchets radioactifs, et 3,9 pour cent en termes de radioactivité. Ils sont entreposés sur les sites de la Hague et de Marcoule dans l’attente d’une solution plus définitive. Quant aux déchets de haute activité à vie longue, leur volume est faible (un peu plus de 1 600 mètres cubes à la fin de 2002), mais ils constituent 96 pour cent de la radioactivité de tous les déchets. Provenant surtout du combustible usé par les centrales électronucléaires puis retraité, ils sont provisoirement entreposés sur les sites de la Hague et de Marcoule, sous forme vitrifiée et dans des conteneurs en inox.
La loi Bataille du 30 décembre 1991 a défini trois axes de recherche sur la gestion des déchets de haute activité à vie longue:
1) la recherche de solutions permettant la séparation et la transmutation des éléments radioactifs à vie longue présents dans ces déchets;
2) l’étude des possibilités de stockage réversible ou non dans les formations géologiques profondes, notamment grâce à la réalisation de laboratoires souterrains;
3) l’étude des procédés de conditionnement et d’entreposage de longue durée en surface.
La loi Bataille a également institué une Commission nationale d’évaluation (CNE) chargée de dresser un rapport annuel sur l’avancement des recherches, puis, à l’issue d’une période ne pouvant dépasser 15 ans (c’est-à-dire en 2006 au plus tard), d’établir un rapport global.
Le rapport 2005 de la CNE est disponible. Avant d’évoquer ses principales conclusions, rappelons ce que sont la séparation et la transmutation. Le combustible usé qui sort des centrales nucléaires actuelles contient environ 95 pour cent d’uranium fertile, 1 pour cent de plutonium, 4 pour cent de produits de fission divers, et 0,1 pour cent d’actinides mineurs. En France, le combustible usé est retraité (par le procédé PUREX, qui fait appel à une dissolution des solides dans de l’acide nitrique concentré et bouillant) afin d’en extraire l’uranium et le plutonium et de recycler ces éléments dans du combustible neuf.
Les recherches sur la séparation visent à extraire les actinides mineurs du combustible usé, de façon que les déchets vitrifiés ne contiennent plus que les produits de fission, dont l’activité devient suffisamment faible en moins de 300 ans (contre une dizaine de milliers d’années pour les déchets vitrifiés actuels). La recherche sur la transmutation vise à transformer les isotopes radioactifs extraits en éléments stables ou de période radioactive plus courte. Cette transmutation se ferait par irradiation au sein d’un réacteur nucléaire à neutrons rapides, ou à l’aide de systèmes pilotés par un accélérateur de particules.
Les recherches sur les trois axes définis par la loi Bataille ont progressé, mais restent inachevées. Ainsi, pour l’axe 1, selon le rapport de la CNE, « le CEA a fait des avancées scientifiques majeures dans la séparation chimique des actinides mineurs [...]. En revanche, pour la transmutation, on ne dispose pas à ce jour d’un système dont la faisabilité technique [...] est démontrée. Tant pour la séparation que pour la transmutation, un long chemin reste à parcourir.
Le stockage des déchets dans des formations géologiques profondes, à plusieurs centaines de mètres sous terre (axe 2), est étudié dans le laboratoire souterrain de Bure, dans la Meuse. Aux yeux de la CNE, l’avancement de ces recherches est suffisant pour que le législateur puisse  » porter un jugement fondé quant à la poursuite de travaux de grande ampleur». Cela étant, la CNE estime que si la décision de poursuivre est prise, le projet de stockage devra être mené par étapes d’une  » durée de trois à cinq ans  » chacune. Quant au conditionnement des déchets et à l’entreposage de longue durée (axe 3), la CNE considère que les recherches ne sont pas achevées, sauf pour l’entreposage industriel des déchets actuels de retraitement.

 Combien d’énergie produire

et de quelle façon ?

 Comme certains d’entre nous l’avaient proposé, la CPDP avait mis en place un groupe de travail, composé d’experts d’opinions divergentes et chargé d’établir des scénarios prospectifs de l’évolution des stocks de matières nucléaires dangereuses et de déchets nucléaires. Ces scénarios dépendent des hypothèses faites sur l’évolution de la production d’électricité nucléaire et sur l’état de la technologie électronucléaire.
Il existe en France une panoplie assez complète de scénarios de prospective énergétique à l’horizon 2050, panoplie qui décrit les diverses stratégies en fonction d’objectifs et de contraintes déterminées (par exemple, réduire d’un facteur quatre les émissions de gaz à effet de serre). Le groupe de travail a envisagé diverses valeurs de la production globale d’électricité, allant de 300 à 900 térawattheures en 2050, la part représentée par l’électricité centralisée étant une autre variable. Selon les hypothèses retenues, les recours aux énergies d’origines fossile (gaz, pétrole), renouvelable (solaire, éolienne, etc.) et nucléaire sont différents, ce qui se traduit diversement sur les émissions de gaz à effet de serre et sur la production de déchets nucléaires.
On peut souligner deux scénarios extrêmes. Dans le scénario le plus économe, avec une production de 300 térawattheures en 2050, le besoin en électricité nucléaire serait compris entre 200 térawattheures et zéro (voir la figure 2). Dans le scénario le plus consommateur une production de 900 térawattheures en 2050, la part d’électricité nucléaire augmenterait jusqu’à environ 600 térawattheures, les 300 restants étant d’origine renouvelable ou fossile.

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fig 2. Divers scénarios d’évolution de la production d’électricité existent. Ces graphiques présentent les deux scénarios extrêmes pour la période allant de 2000 à 2050, en ce qui concerne le nucléaire. Dans le scénario le plus économe, à 300 térawattheures d’électricité, le renouvellement du parc nucléaire n’est plus indispensable (à gauche).

Pour évaluer leurs conséquences sur le stock de déchets nucléaires, on doit compléter ces scénarios de production d’électricité par des hypothèses sur les techniques électronucléaires mises en oeuvre entre 2000 et 2150. Selon une première hypothèse, on continuera jusqu’en 2100 à utiliser des réacteurs électronucléaires refroidis à l’eau. Ces réacteurs utilisent comme combustible nucléaire de l’oxyde d’uranium (U02) ou du MOX, un mélange d’oxydes d’uranium et de plutonium; ils fonctionnent à des températures modestes (300 °C), avec des neutrons lents (les neutrons libérés par les réactions de fission sont ralentis par l’eau) et ont des rendements énergétiques limités (de 33 à 36 pour cent). Le parc de ces réacteurs, de loin les plus répandus, arrivera en fin de vie avant 2050, mais la version améliorée est déjà prête, comme en témoigne le projet EPR (European pressurised water reactor).
D’autres hypothèses envisagent l’introduction de réacteurs fonctionnant à plus haute température (de l’ordre de 1 000 °C) et bénéficiant d’un meilleur rendement (jusqu’à 50 pour cent), tels que le HTR (high temperature reactor) actuellement à l’étude. Ces réacteurs sont développés notamment en vue d’incinérer le plutonium militaire ou de produire de l’hydrogène. Leur combustible ne sera pas retraitable. Prévus pour être opérationnels vers 2020, ces réacteurs peuvent consommer du plutonium, produisent peu d’actinides mineurs (noyaux lourds à vie longue, tels que le neptunium, l’américium ou le curium, formés par captures successives de neutrons) et, de par leur rendement supérieur, engendrent moins de produits de fission (noyaux radioactifs créés par les réactions de fission nucléaire).
Autre possibilité: des réacteurs à neutrons rapides refroidis par un fluide gazeux, du sodium, du plomb ou des sels fondus. Ces réacteurs encore à l’étude seraient disponibles vers 2040 ou 2050, et leur combustible serait retraitable. Les performances visées devraient idéalement permettre de consommer non seulement le plutonium, mais aussi des actinides mineurs, avec un volume réduit de produits de fission.
Avant de commenter les différents résultats des scénarios présentés, il est indispensable de prendre conscience d’un point majeur, de sémantique, que les différents débats ont parfaitement mis en évidence. La communauté du secteur nucléaire distingue les matières « valorisables » des déchets « ultimes », c’est-à-dire qui ne peuvent être exploités ou recyclés. Or il est vite apparu que cette distinction est largement artificielle et inopérante pour apprécier les risques associés aux différentes stratégies proposées.

 Matières valorisables ou déchets ultimes: des termes inadaptés

 D’une part, le statut de matière valorisable dépend de la politique de production retenue. Par exemple, si l’on arrête de produire de l’électricité d’origine nucléaire, toutes les matières aujourd’hui « valorisables » deviennent des déchets. D’autre part, le progrès technique peut rendre valorisables des déchets dits ultimes: c’est le cas pour les actinides mineurs, qui font l’objet de l’axe 1 de la loi Bataille (séparation-transmutation). Enfin, le délai avant valorisation peut se révéler très long: les risques inhérents aux matières valorisables, souvent supérieurs à ceux des déchets ultimes, couvrent plusieurs générations.
En ne discutant que des déchets ultimes, on évite de parler des risques à court, moyen et long termes, associés à la gestion del’aval du cycle électronucléaire et aux stocks « temporaires  » de matériaux dangereux (risques liés au plutonium, au MOX irradié, aux transports, aux rejets d’usines, etc.). Pour apprécier la viabilité des solutions préconisées, il faut évidemment analyser non seulement les risques à très long terme, mais aussi les risques à long terme: ceux qu’il faudra assumer dans les 100 ou 150 prochaines années et qui sont surtout liés aux matières qualifiées de valorisables.
Sur quels indicateurs pertinents une telle analyse doit-elle s’appuyer ? On emploie couramment le volume des déchets, qui n’a pas de rapport direct avec leur nocivité, ou leur radiotoxicité, qui ne rend pas compte des conditions potentielles d’exposition. Aussi, ces indicateurs donnent une vision d’ensemble incomplète et déformée. Le plus simple et le plus fidèle à la réalité physique est de considérer les stocks et les flux, en masse et à un instant donné, des principales matières ou catégories de matières dangereuses, et cela pour chaque solution de gestion envisagée.
Les principales matières dangereuses sont d’abord l’uranium et, surtout, le plutonium, résultat de la capture de neutrons par des noyaux d’uranium. Le plutonium, en raison de son utilisation dans les armes nucléaires et de sa très haute radiotoxicité, est central dans les comparaisons. A cela s’ajoutent les actinides mineurs (neptunium, américium et curium, par exemple, engendrés par l’irradiation de l’uranium ou du plutonium) et l’ensemble des produits de fission, en particulier les produits de fission à vie longue. Les produits de fission ne jouent pas un rôle essentiel dans la radiotoxicité à long terme, mais ils déterminent le dégagement de chaleur par les déchets.
Le groupe de travail a ainsi déterminé l’évolution prévisible des stocks des matières les plus dangereuses plutonium et actinides mineurs d’une part, produits de fission d’autre part dans les principaux scénarios envisagés, de 1990 à 2140. Les résultats varient beaucoup en fonction des stratégies adoptées (voir la figure 3). Une première constatation évidente est que, comparées aux stratégies de poursuite du nucléaire à long terme, toutes les stratégies d’arrêt à plus ou moins court terme de la production électronucléaire se traduisent par des bilans annuels et des stocks définitifs de matières nucléaires dangereuses beaucoup plus réduits et ce quelles que soient les techniques imaginées.
Les courbes d’évolution permettent aussi de remettre en question des affirmations souvent brandies parles acteurs du secteur nucléaire. En voici deux exemples. Le premier concerne les vertus du retraitement des déchets. On entend souvent dire qu’en retraitant, on divise par dix la masse de déchets ultimes (les actinides mineurs et les produits de fission), puisqu’on recycle le plutonium sous forme de MOX. En fait, quand on examine les courbes sur la période 2000-2045 avec et sans retraitement de l’ensemble des matières dangereuses, on constate très peu de différences: la variation est d’au plus 20 pour cent en 2050 sur la masse de plutonium et d’actinides mineurs, tandis que les masses de produits de fission ne présentent aucune différence. En revanche, le retraitement crée de nouveaux risques notables (liés aux rejets de l’usine de retraitement de la Hague, aux transports de plutonium, etc.).
Une autre affirmation douteuse consiste à dire: « De toutes façons, le parc actuel a déjà produit une quantité non négligeable de différents déchets. Et, sauf à interrompre brutalement la production des centrales avant leur fin de vie, une quantité supplémentaire s’y ajoutera d’ici 2040 ou 2050, date d’extinction naturelle du parc actuel. » En d’autres termes, « le coup est déjà parti » et nous serions condamnés à gérer des quantités importantes de déchets radioactifs.

 Des paris et des exigences implicites

 Certes, l’industrie électronucléaire produit depuis son origine des matières nucléaires dangereuses et des déchets. Aujourd’hui, la masse de plutonium non utilisé et d’actinides mineurs est de l’ordre de 200 tonnes en France, et elle sera de l’ordre de 500 tonnes à la fin de vie du parc actuel. En poursuivant avec le même type de technologie, on en sera à 1 500 ou 2000 tonnes en 2100 selon le niveau de production électrique atteint (même chose pour les produits de fission, qui sont en quantité proportionnelle à la production cumulée d’électricité). En 1990, on ne dépassait guère 50 tonnes des mêmes produits dangereux. D’où la question: quand le coup est-il parti? Est-ce indifférent d’avoir à gérer 10, 100 ou 2000 tonnes de matières très dangereuses sur un temps actuellement indéterminé, mais qui se compte en plusieurs décennies?
L’analyse des résultats met aussi en évidence les exigences implicites et les différents paris qu’impliquent les techniques les plus ambitieuses, souvent proposées comme la panacée. Le cas de la séparation-transmutation en est un bon exemple. En effet, son succès éventuel suppose que le nucléaire restera dominant pendant au moins 130 ans (voir la figure 3). II faut d’abord attendre au moins 2040 pour disposer des réacteurs et des usines de séparation-fabrication nécessaires. La solution de la séparation-transmutation est donc sans intérêt pour les matières dangereuses issues du parc actuel, lequel disparaîtra avant cette échéance. Au-delà, en cas de succès technique, la masse de plutonium et d’actinides mineurs passera par un pic élevé vers 2080 et ne commencera à diminuer que vers 2120 ou 2130.
L’adoption de la séparation-transmutation définie dans la loi Bataille exclut donc toute possibilité de changement de politique énergétique: si l’on s’arrête en route, le remède se révélera pire que le mal. Pour les produits de fission, la situation est encore plus claire, puisque leur masse dépend principalement de la quantité totale d’électricité produite (corrigée cependant du rendement des réacteurs, ce qui avantage les réacteurs HTR).

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3. L’évolution prévisible des masses de plutonium et d’actinides mineurs d’une part, des produits de fission d’autre part, dans différents scénarios, où la production électronucléaire se poursuit (a à d) ou non [e à i]. On a représenté: la poursuite du nucléaire avec réacteurs EPR (a) ; avec réacteurs EPR et réacteurs à neutrons rapides (RNR) [b]; avec RNR et transmutation [c]; avec RNR, transmutation et incinération du plutonium [d]; l’arrêt du nucléaire en 2040 et arrêt du retraitement en 2010 [e]; arrêt en 2040 et poursuite du retraitement [f]; arrêt du nucléaire en 2040 et incinération du plutonium [g]; arrêt en 2010 [h]; arrêt en 2010 et incinération du plutonium [i].

 Un pari… pour revenir dans un siècle

à la situation d’aujourd’hui

On est donc confronté à un pari portant sur trois ou quatre décennies de recherche et développement, qui consiste à mettre au point la chaîne nécessaire à la séparation, au recyclage, à la surgénération et à la transmutation des actinides mineurs et des produits de fission. A l’évidence, ce pari n’est pas facile à gagner et comporte un risque de nature scientifique et technique. L’étape de démonstration industrielle franchie, si elle l’est, il faudra mettre en place un complexe industriel complet. Comme l’a expliqué l’académicien Robert Dautray, outre un nouveau parc de réacteurs à neutrons rapides, il faudra notamment des usines de fabrication de nouveaux combustibles pour les réacteurs à neutrons rapides, des usines d’extraction mécanique et chimique de plutonium et de ses descendants radioactifs, des outils de manutention robotisés pour la matière hautement radioactive, afin notamment de se protéger des émissions de neutrons, des moyens pour assurer les transports entre les usines (à moins qu’elles ne soient regroupées en un seul lieu), des moyens pour assurer la sécurité, etc.
Étant donné les inconnues sur la faisabilité industrielle de l’opération, on n’a aujourd’hui aucune idée des conséquences économiques d’une telle stratégie. On sait en revanche que ce complexe industriel potentiel introduit une série de nouveaux risques pour les 100 ou 150 ans qui viennent, risques liés à la sûreté des éléments du complexe, aux rejets des usines, aux transports, etc.
La perspective d’une diminution à très long terme de l’inventaire des déchets est ainsi contrebalancée par la certitude de risques nettement accrus pour les quatre ou cinq prochaines générations. Et en cas de revirement de politique énergétique, on cumulera les risques du court terme tout en perdant tous les avantages imaginés pour le long terme.
Voilà sur quelques exemples ce que mettent en lumière les scénarios du long terme. En autorisant une analyse exhaustive des risques encourus, ils nous montrent la nature et l’ampleur des paris qui s’attachent à la question des déchets nucléaires, bien en amont des décisions concernant leur stockage souterrain définitif ou leur entreposage éventuel. Plus encore que techniques, ces paris sont de nature politique et sociale.
Si tout va bien, si aucune faille ni scientifique, ni technique, ni économique, ni politique ne vient gripper la mécanique imaginée, si aucun retard n’est à déplorer, si l’assentiment de la société est acquis pour toute la période, alors, dans 100 ou 120 ans, nous pourrons revenir, après une période « transitoire « semée de dangers importants, à une situation analogue à celle que nous laisserait le parc électronucléaire d’aujourd’hui, si on le laissait vivre jusqu’à sa fin naturelle.
Tel est le pari qui est, de fait, proposé aux citoyens français. On peut rendre grâce à la Commission du débat public qui a permis d’élargir la problématique, de dépasser le terrain purement technique (sur le choix d’un stockage réversible ou non des déchets) et de mettre en évidence la modestie et l’insuffisance des réponses actuellement proposées au problème des déchets nucléaires.

 Benjamin DESSUS, ingénieur et économiste, est président de l’Association Global Chance.
Ch. BATAILLE et C. BIRRAUX, Pour s’inscrire dans la durée: une loi en 2006 sur la gestion durable des déchets radioactifs, rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, 2005.
Petit mémento des déchets nucléaires, Global Chance, 2005 (www.agora21.org/global-chance/memento_dechets_nucleaires.pdf].
R. DAUTRAY, Les isotopes du plutonium et leurs descendants dans le nucléaire civil, rapport à l’Académie des sciences, Tec & Doc Lavoisier, 2005.
P. BONCHE (sous la dir. de], Le nucléaire expliqué par des physiciens, EDP-Sciences, 2002.
J.M. CHARPIN, B. DESSUS et R. PELLAT, Étude économique prospective de la filière électrique nucléaire, rapport au Premier ministre, La Documentation française, 2000.

http://www.debatpublic-dechets-radioactifs.org

L’énergie nucléaire

et la démocratie

CENTRALE-8
 (Roger Belbéoch)

« Ce processus, [le programme nucléaire français] ne fut pas démocratique. L’engagement nucléaire de la France se décida à chaque étape importante hors de tout réel contrôle démocratique, hors de tout débat important et officiel, en évinçant systématiquement les citoyens de ses choix (et leur représentation parlementaire), en pratiquant enfin un culte du secret inacceptable sur des sujets concernant pourtant très directement les Français ». Les Verts, dans « Le nucléaire et la lampe à pétrole » (Éd. L’Esprit Frappeur, 1998).

 Ce texte résume assez bien la façon dont la plupart des antinucléaires se représentent l’histoire de l’énergie nucléaire en France : la démocratie n’a pas fonctionné, le secret a permis à un groupe mafieux de s’imposer. Les solutions pour sortir du nucléaire en découlent facilement : rétablissons le fonctionnement démocratique de notre société, exigeons la fin du secret, une totale transparence et l’instauration de débats officiels de nos représentants politiques démocratiquement élus.

plantu_1979Cette vision de l’électronucléarisation de la France évacue un grand nombre de problèmes et ce n’est pas anodin. La réalité est bien loin de cette vision politiquement correcte. Les décisions importantes concernant l’énergie nucléaire ont été prises en respectant scrupuleusement ce qu’on nomme chez nous la démocratie : les débats ont eu lieu à l’Assemblée nationale et au Sénat, ces débats ont été soigneusement publiés au Journal Officiel, les représentants « démocratiquement » élus ont voté des lois encadrant l’activité nucléaire, ils ont entériné les Conventions Internationales concernant cette industrie. Les décrets et arrêtés ministériels précisant dans le détail les « contraintes du nucléaire civil ont été régulièrement publiés dans le Journal Officiel. Les corps intermédiaires de notre démocratie (médias, communauté scientifique, corps médical, syndicats, associations, etc.) n’ont jamais réagi lorsque ces textes entraient dans leur domaine de responsabilité sociale. A aucun moment les médias n’ont formulé la moindre réserve sur le laxisme révélé par ces textes. Et cela n’a guère choqué les « citoyens.

On avance, dans le milieu antinucléaire, que le secret a bloqué toute possibilité pour les citoyens (et leurs représentants « démocratiquement élus) de prendre conscience des dangers de l’industrie nucléaire et d’intervenir pour en stopper le développement. Les textes des débats parlementaires et leur transcription au Journal Officiel montrent clairement que l’industrie nucléaire allait introduire une nouvelle dimension aux catastrophes industrielles. La levée des secrets nucléaires était-elle (est-elle) nécessaire pour se rendre compte des dangers inacceptables de cette industrie ? Faut-il exiger de ceux qui ont décidé et qui n’ont jamais fait la moindre critique, les politiques, qu’ils débattent sérieusement et officiellement afin que les « citoyens aient une opinion claire et précise sur l’énergie nucléaire ? Les citoyens doivent-ils attendre le verdict des politiques ou doit-on espérer qu’ils sont capables d’imposer leur volonté à ces élus ? Ces débats « sérieux et officiels que réclament les antinucléaires ont eu lieu. Les représentants « démocratiquement élus de la nation ont tenu compte des dangers exceptionnels que l’énergie nucléaire faisait courir à la société. Ils ont mis en place une réglementation permettant à cette industrie et aux industriels d’avoir des garanties sérieuses vis-à-vis de leurs responsabilités légalement reconnues en cas de « désastre nucléaire. Faut-il attendre la levée de tous les secrets nucléaires pour que les « citoyens prennent une décision contre l’énergie nucléaire ? Faut-il s’en remettre à des contre-experts honnêtes pour interpréter les révélations qui résulteraient de la levée des secrets ?

Les textes officiels, parfaitement publics et non secrets, sont la preuve que dès l’origine nous pouvions disposer d’informations tout à fait compréhensibles pour des citoyens non spécialistes, qu’il était possible de se rendre compte que l’énergie nucléaire était exceptionnellement dangereuse et qu’il fallait la refuser. Les décideurs politiques ont accepté le programme électronucléaire et les dangers énormes de cette énergie en toute connaissance de cause. Ils ont d’ailleurs mis en place une législation spéciale (après un débat important et officiel) pour gérer ces dangers au mieux des intérêts des exploitants nucléaires.

Si le nucléaire nous a été « caché ce n’est pas, pour l’essentiel, par les autorités officielles mais par ceux qui se sont attribués le pouvoir de parler à la place de ce qu’on appelait il y a bien longtemps, le peuple.

Exiger des débats officiels, la levée des secrets et une transparence totale, le respect de la démocratie, comme le font les leaders de l’antinucléaire, permet de masquer la réalité de notre société. Notre « démocratie a été respectée mais il s’agit d’un simple simulacre très largement accepté. La délégation du pouvoir s’effectue sans exigence des citoyens vis-à-vis de leurs élus pour savoir s’ils respectent ou non les intérêts de la population. Cela enlève beaucoup de sens au concept de citoyen. Il y a d’ailleurs beaucoup d’éléments révélant l’existence d’une réelle complicité entre les « citoyenset les décideurs technocratiques. Les citoyens formés par notre éducation nationale aux fondements culturels du siècle des Lumières et des élites intellectuelles imprégnées de ce culte et possédant le pouvoir absolu fourni par le concept dévoyé de service public, ont finalement coopéré au développement assez ahurissant de l’énergie nucléaire en France. C’est certainement là que se place ce que certains appellent « l’exception culturelle française. Il faut pondérer cette expression car bien des pays industrialisés ont eu une trajectoire nucléaire protégée par des législations analogues. Mais le développement de l’industrie nucléaire y a été ralenti, voire stoppé, pour des raisons économiques très peu préoccupées par la protection des populations. En France, les nationalisations et le concept de service public a permis d’évacuer totalement les contraintes financières, laissant un pouvoir absolu aux élites technocratiques qui n’avaient aucune raison impérieuse de produire des profits. Les antinucléaires continuent à utiliser cette « exception française pour laisser croire que seule la France n’est pas sortie du nucléaire. Les états tels l’Allemagne, la Suisse etc. eux, seraient « sortis alors que les exploitants privés des centrales nucléaires de ces pays ont simplement envisagé de ne pas renouveler leurs réacteurs lorsque ceux-ci seront arrivés à bout de souffle c’est à dire après une vie active de 40 ans voire davantage. Pour ces pays que l’on dit « sortis du nucléaire, l’arrêt définitif des réacteurs n’est pas pour demain, ni même pour après-demain. Les antinucléaires français se contenteraient d’une « victoire qui, en fait, ne serait que l’acceptation par les autorités françaises des lois économiques du marché.

 Aborder les problèmes de l’énergie nucléaire sous cet angle économique déborde largement ce type d’industrie, c’est escamoter l’émergence de dangers nouveaux (eugénisme génétique, OGM, clonage, biotechnologies, informatique etc.) que la pensée mécaniste de l’activité scientifique génère en harmonie avec la mondialisation marchande actuelle. Introduire d’une façon ou d’une autre des considérations économiques (le fric) pour condamner le nucléaire est pour les technocrates (et les représentants écolos) le moyen d’évacuer les problèmes essentiels. Dire que Superphénix devait être arrêté parce qu’il coûtait trop cher, 60 ou 100 milliards, s’en remettre à la Cour des comptes pour justifier une décision, c’est se plonger sans réserve dans la marchandisation de notre vie. Il est courant de trouver dans la littérature antinucléaire queTchernobyl a coûté cher, 1000 milliards de francs selon certains, mais ces « antinucléaires ne disent pas à combien de francs ils évaluent le prix des cancers tchernobyliens présents et futurs, le prix de ces détresses chez les enfants atteints de pathologies affectant tous les systèmes fonctionnels. Tchernobyl, s’agit-il seulement d’un coût monétaire ou de la vie de millions de gens ? Ce n’est pas le milliard de dollars que coûterait Tchernobyl qui doit nous importer mais la situation dramatique des populations vivant sur les territoires contaminés. Avancer des arguments économiques pour condamner l’énergie nucléaire est une obscénité qui montre que la vie des gens n’a guère d’importance pour une gestion « rationnellede la société.

Exiger débats officiels et transparence c’est retarder toute décision d’une sortie rapide de l’impasse nucléaire. Cela déculpabilise tous ceux qui ont participé et qui participent encore au large consensus pro-nucléaire. Focaliser la revendication antinucléaire uniquement sur le non-renouvellement du parc électronucléaire c’est finalement renoncer à intervenir dans les décisions au profit d’une évolution naturelle respectant les lois du marché qui condamnent à terme cette énergie mais qui bien sûr ne visent pas à détruire des installations encore en état de marche sous prétexte qu’elles sont menaçantes alors qu’elles peuvent encore être utilisées.

Les textes publics que nous allons analyser montrent clairement que les « responsables sociaux ont mis en place (au niveau national et international) des structures qu’ils espèrent être suffisamment efficaces pour gérer les catastrophes nucléaires à des coûts financiers modestes et « acceptables et éviter les « turbulences sociales que ces catastrophes nucléaires pourraient générer. On voit bien à la lecture de ces textes que les accidents nucléaires, les désastres, peuvent induire des instabilités sociales particulièrement préoccupantes. C’est ce que les experts en risque industriel (la cindynique !) appellent le « risque psychologique. Toute cette activité échappe aux antinucléaires que l’on peut qualifier d’institutionnels. L’industrie nucléaire, dans la perspective d’un désastre possible, a besoin pour être crédible d’un mouvement antinucléaire institutionnalisé. Cela bouleverse la technocratie nucléaire traditionnelle mais cette nécessité est de plus en plus mise en avant par les modernistes du désastre nucléaire.

En étant un peu provocateur on peut dire qu’il y a en ce moment en France une conjonction entre les responsables lucides de l’énergie nucléaire et ceux qui se disent responsables de l’antinucléaire. Ces derniers sont coincés dans des alliances politiques au nom d’un principe de gauche qui n’a plus guère de sens. Il faut allier dans un même camp les « antinucléaires et les farouches pronucléaires. Mais la magouille politique n’est certainement pas la seule raison de ce cafouillis. On trouve dans les fondements idéologiques de la critique antinucléaire institutionnalisée bien des analogies avec l’idéologie de ceux qui ont initié et développé notre civilisation industrielle jusque et y compris son sommet, la pensée unique qui met l’argent au premier rang des décisions.

 Avant d’aborder les très officiels textes publiés et accessibles à tous concernant les dangers de l’industrie nucléaire il est nécessaire de regarder comment nucléaire militaire et nucléaire civil se sont imbriqués. En 1945 la destruction d’Hiroshima et Nagasaki a déclenché dans la presse française un hymne à la gloire de la Science et des scientifiques. Plus la destruction était grande, plus la preuve était faite de la justesse des travaux scientifiques. La matière était une réserve inépuisable d’énergie. La peur de la bombe a mis quelques années à toucher les gens. Dans les années 50-60 s’est développé un assez fort mouvement contre la bombe (non exempt d’ambiguïtés) qui a servi de tremplin au nucléaire civil. « Non à la bombe, oui à l’atome pour la paix a été un mot d’ordre largement clamé dans bon nombre de manifestations. Nous en étions !

Quand on aborde la relation entre le nucléaire militaire et le nucléaire civil ce point n’est jamais évoqué. On pourrait dire qu’une des justifications de l’énergie nucléaire civile a été fondée sur une forte opposition à la bombe. D’autre part il faut bien voir qu’en France le nucléaire militaire a été géré par le CEA dans une perspective mixte civile-militaire. Lorsqu’en 1973-1974 EDF se décide à une nucléarisation massive de son parc électrique, la séparation se fait brutalement. EDF adopte la filière américaine Westinghouse plus efficace pour la production d’électricité que la filière CEA graphite- gaz qui permettait un développement harmonieux de la bombe et de l’électricité nucléaire. Cela donna lieu à des mouvements sociaux importants des personnels CEA contre cette conception technocratique de l’énergie nucléaire. Il est nécessaire de mentionner cette période et les remous que l’énergie nucléaire a soulevés dans le milieu, car il est loin d’être évident que les deux luttes, anti-bombe / anti-réacteurs nucléaires soient liées. Si pour les pays en voie de développement l’acquisition de la technologie civile est un préalable évident à leur accès à la bombe, il n’en est pas de même pour les pays développés où l’énergie nucléaire civile s’est imposée. Les dangers de ces deux aspects du nucléaire sont assez différents. Rien ne justifie de défendre la bombe mais il faut constater que nombre d’opposants à l’énergie nucléaire militaire (en particulier dans la communauté scientifique) ont été de farouches défenseurs de l’énergie nucléaire civile, celle de « l’atome pour la paix et certains le sont toujours. Alors que les opposants au nucléaire civil sont aussi, quasi naturellement, des opposants au nucléaire militaire.

Enfin il faut souligner que si les décideurs technocrates ou politiques se sont inquiétés dès l’origine des conséquences possibles d’un désastre nucléaire (conséquences non pas pour la population mais pour les industriels du nucléaire), ce désastre n’a guère fait partie de la propagande antinucléaire. Alors que Tchernobyl a bien montré l’importance de ces désastres possibles, il n’est pas toujours considéré de bon ton d’introduire cette dimension dans le débat nucléaire. Les Verts qui se présentent, et sont assez largement acceptés comme tels, comme la force politique antinucléaire, déclarent sans ambiguïté que « la prophétie apocalyptique [nucléaire] même basée sur des réalités, ne fait pas projet politique (dans Le Nucléaire et la lampe à pétrole, page 9). Pour les personnages politiques de l’antinucléaire auxquels se réfèrent bien des antinucléaires, parler des désastres possibles de l’énergie nucléaire ne fait pas « projet politique. S’ils entendent par là que cela ne crée pas d’emplois politiques (ministres, élus divers, etc.) cela est évident, mais cela a-t-il un intérêt pour la société ?

 Deux idées sont généralement admises : 1) que l’énergie nucléaire a été impulsée par le capitalisme et 2) qu’elle est intimement liée au nucléaire militaire. Ces relations sont, en réalité, beaucoup plus complexes.

Tout d’abord on peut facilement voir que la fabrication de bombes nucléaires (dites atomiques à l’origine) n’a guère pris plus de quatre ans à partir d’un état zéro. Le passage à la production d’énergie électronucléaire a pris beaucoup plus de temps car il fallut résoudre un très grand nombre de problèmes techniques difficiles (dont certains sont encore maintenant loin d’être résolus pour ne pas dire insolubles). C’est bien avant que les capitalistes aient décidé de s’investir dans cette nouvelle industrie que les opposants à la bombe atomique manifestèrent très activement sous la bannière de « l’atome pour la paix, pas pour la guerre. Ceci a certainement contribué à bâtir un large consensus de l’opinion publique lorsque l’industrie fut capable de se nucléariser. Ainsi, le nucléaire militaire a servi de tremplin pour la promotion et l’acceptation du nucléaire civil.

 L’énergie nucléaire aux Etats-Unis

Il est intéressant d’examiner comment aux Etats-Unis se sont entremêlés bombes atomiques, réacteurs nucléaires, capitalistes et technocrates avant qu’une disjonction claire n’apparaisse entre nucléaire militaire et nucléaire civil.

En pleine guerre froide, juste après que les Soviétiques aient fait exploser leur première bombe à hydrogène (août 1953), Eisenhower lance en diversion son slogan « l’Atome pour la paix dans une allocution du 8 décembre 1953 à l’Assemblée générale des Nations Unies : « Il ne suffit pas d’enlever cette arme des mains des soldats. Il faut la mettre entre les mains de ceux qui sauront la dépouiller de son enveloppe militaire et l’adapter aux arts de la paix.

En 1955 se tient à Genève la première Conférence internationale sur les usages pacifiques de l’énergie atomique qui permet à la communauté scientifique d’accroître l’optimisme atomique. Des programmes de développement délirants sont élaborés un peu partout mais les exploitants de l’industrie électrique demeurent méfiants et sont inquiets vis-à-vis des coûts et de la sûreté. En mars 1957 la Commission de l’énergie atomique des Etats-Unis publie le rapport WASH-740 sur les « Possibilités théoriques et les conséquences d’accidents majeurs dans les installations d’énergie nucléaire de grande puissance » (ce rapport est appelé rapport Brookhaven car il a été préparé au Laboratoire national de Brookhaven). Un accident de réacteur opérant sous pression (comme nos PWR) d’une puissance thermique relativement modeste de 500 MW c’est à dire d’une puissance électrique d’environ 200 MWe (1/5è de nos réacteurs) où il y aurait fusion du coeur, pourrait relâcher suffisamment de substances radioactives pour tuer immédiatement 3 400 personnes et causer de sérieux problèmes de santé à 43 000 personnes. Le coût de l’accident serait de 7 milliards de dollars, la zone contaminée pourrait concerner jusqu’à « 150 000 square miles » (environ 400 000 km2 c’est à dire les trois-quarts de la superficie de la France). C’était en somme une première approximation de Tchernobyl, mais avec amplification des effets à court terme et sous-estimation des effets de morbidité tant à moyen terme que des effets cancérigènes -et génétiques- à long terme.

Pour rétablir la confiance des industriels en l’énergie atomique, Price, Représentant de l’Illinois à la Chambre et Anderson, Sénateur de New Mexico font voter une loi le 2 septembre 1957 par le Congrès des Etats-Unis, le Price-Anderson Act, qui amende la loi de 1954 l‘Atomic Energy Act réglementant l’industrie atomique. Il s’agit, d’une part, que des fonds publics soient réunis pour que l’État prenne à sa charge une partie des dommages qui résulteraient d’un accident nucléaire « exceptionnel et, d’autre part, que la responsabilité civile des exploitants nucléaires soit limitée.

La motivation principale de cet amendement de la loi initiale de 1954 est clairement définie : « afin de protéger le public et d’encourager le développement de l’énergie nucléaire. Les exploitants nucléaires ont l’obligation d’avoir une assurance suffisante pour garantir des indemnités dont le montant est limité par la loi. Cette assurance exigée légalement est de très loin insuffisante pour couvrir les désastres possibles décrits dans le rapport Brookhaven. L’État (c’est à dire en fin de compte le public) prend à sa charge un complément lui aussi limité pour couvrir les dommages d’un accident. Ainsi, pour les législateurs américains (qui feront assez rapidement des petits dans le reste du monde) une meilleure protection du public passe par la limitation de ses droits à réparation des dégâts causés par un accident nucléaire. Il s’agit là d’une première dans le droit industriel américain. Les conséquences « exceptionnelles possibles d’un accident nucléaire bloquaient les investissements industriels (capitalistes) et le développement de l’électronucléaire. Le Price-Anderson Act faisait sauter ce verrou et l’énergie nucléaire pouvait démarrer sans encombre. Les industriels avaient pris très rapidement au sérieux la gravité des accidents nucléaires et résisté à l’optimisme effarant de la communauté scientifique. Les législateurs, par cette loi, instituaient un compromis qui aurait dû notablement inquiéter les citoyens. Ce ne fut pas le cas.

En 1957 il n’y a de commandés aux Etats-Unis que 3 réacteurs électronucléaires de puissance notable (supérieure à 100 mégawatts électriques 100 MWé). Leur couplage au réseau ne se fera qu’en 1960 pour 2 d’entre eux et en 1962 pour le troisième. Ce n’est qu’après 1957 que le nucléaire américain se développe.

 L’énergie nucléaire en Europe

Le Price-Anderson Act américain a eu assez rapidement un écho. En Europe, 16 pays signent le 29 juillet 1960 la « Convention sur la responsabilité civile dans le domaine de l’énergie nucléaire (Convention de Paris).

Les législateurs européens ont bien vu que cette « limitation de la responsabilité civile des exploitants nucléaires » pouvait inquiéter l’opinion publique et faire barrage au développement de l’énergie nucléaire. Dans la Convention de Paris on ne parle que de la « responsabilité civile, la limitation a disparu de façon explicite. Les signataires se déclarent hypocritement « désireux d’assurer une réparation adéquate aux personnes victimes de dommages causés par des accidents nucléaires, tout en prenant les mesures nécessaires pour éviter d’entraver le développement de la production et des utilisations de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques (Préambule de la Convention de Paris)

La Convention de Paris adopte le principe fondamental selon lequel l’exploitant d’une installation nucléaire est objectivement responsable (et le seul responsable) de tout dommage que peut entraîner un accident nucléaire. Il s’agit de bien faire apparaître le souci de la défense des intérêts de la population. Mais la responsabilité civile (c’est à dire financière) de l’exploitant nucléaire et l’indemnisation des victimes sont limitées. Ainsi il est reconnu d’une façon quasi explicite que la perspective d’avoir à dédommager intégralement les victimes d’un accident nucléaire est une entrave majeure au développement de l’énergie nucléaire. L’importance des dégâts possibles est tout à fait exceptionnelle dans le monde industriel. Les financiers en ont eu très tôt conscience. Les clauses de cette Convention de 1960 ont été précisées par la Convention de Bruxelles du 31 janvier 1963.

D’autre part, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) convoque à Vienne en mai 1963 une « Conférence diplomatique mondiale pour étendre au niveau mondial les principes de la Convention de Paris limitant la responsabilité civile des exploitants nucléaires en cas d’accident.

Ainsi la leçon donnée par les législateurs américains fut entendue. Le délai entre la loi américaine de 1957 (Price-Anderson Act) et la Convention de Paris de 1960 ratifiée plus tard par les États européens s’explique assez facilement par le retard de la technologie européenne sur la technologie américaine.

Remarque :

La réglementation européenne est sensiblement différente de la réglementation américaine. La différence ne porte pas sur la question de la limitation de la responsabilité civile mais sur la question « qui est le responsable ?. Pour la Convention de Paris le seul responsable c’est l’exploitant nucléaire, indépendamment de la cause ou des véritables responsables de l’accident. Pour les Américains, l’exploitant n’est pas le seul responsable possible, les fournisseurs de matériel peuvent, eux aussi, être impliqués dans la responsabilité. On voit bien, dans les deux cas, le rôle joué par les responsables financiers. Aux Etats-Unis, l’installation électronucléaire est la propriété privée de l’exploitant qui a intérêt financièrement à impliquer le constructeur des réacteurs dans l’indemnisation des dommages d’un accident. En France les installations électronucléaires sont la propriété de l’État et les industriels qui fabriqueront ces installations ou qui fourniront des services ne veulent s’impliquer que s’ils sont dégagés de toute responsabilité en cas d’accident. Ceci leur est accordé. Les industriels français peuvent donc s’engager dans le nucléaire en toute sécurité financière.

Que ce soit aux Etats-Unis ou en France, ce sont les « capitalistes impliqués dans l’industrie qui exigent des garanties financières avant d’investir massivement dans les programmes de développement nucléaire mis au point par les technocrates de l’État et soutenus par la communauté scientifique. C’est certainement l’idéologie du progrès qui a contribué au développement de l’industrie nucléaire d’une façon bien plus importante que la recherche effrénée du profit capitaliste même si l’activité nucléaire a été source de profit comme d’ailleurs toute activité industrielle.

 L’énergie nucléaire en France

La France a signé la Convention de Paris le 29 juillet 1960, la Convention complémentaire de Bruxelles le 31 janvier 1963. Elle a ratifié la Convention de Paris en 1966 et le 30 octobre 1968 une loi est adoptée sur la « responsabilité civile dans le domaine de l’énergie nucléaire. Tous les textes correspondants ont été publiés et complètement ignorés par la population, escamotés par les corps intermédiaires sensés intervenir dans la vie publique.

A l’Assemblée nationale la loi fut discutée et adoptée le 16 mai 1968 (vous avez bien lu, il s’agit de mai 68 ! ). Dans l’exposé des motifs l’accident nucléaire est caractérisé par le mot « catastrophe : « Le Droit a été adapté à la nature, au caractère et aux conséquences de cette espèce d’accident. En matière d’énergie atomique, une catastrophe [souligné par moi] est presque nécessairement un cas de force majeure. Les données du problème de la réparation, sous ce rapport, s’apparenteraient davantage à celles de la réparation desdommages de guerre [souligné par moi] qu’aux données classiques de la responsabilité civile.

Lors de la séance su 17 octobre 1968 au Sénat, le rapporteur de la Commission des lois indique : « Ce domaine des activités humaines étant, à beaucoup d’égards, exceptionnel, il n’est pas surprenant que la législation qui s’y rattache soit elle-même exceptionnelle et, dans une large mesure dérogatoire au droit commun de la responsabilité. La notion de l‘exceptionnel est donnée par la dimension que pourrait atteindre » un accident nucléaire, à la vérité un désastre national, voire international « [souligné par moi]. Ce rapporteur du Sénat a senti venir la catastrophe de Tchernobyl.

Ainsi, pour les représentants de la nation élus librement dans notre société démocratique, on devait prendre en compte, pour que l’industrie nucléaire puisse se développer, la possibilité pour cette industrie de provoquer des « catastrophes, des « désastres internationaux, des situations de « guerre. La prise en compte de ces possibilités tout à fait nouvelles ne devait en aucun cas intervenir pour mieux protéger la population contre ces désastres mais pour garantir aux industriels (et à l’État) qu’ils ne seraient pas définitivement ruinés en cas de catastrophe.
Ainsi, la possibilité de survenue d’accidents catastrophiques et leur ampleur n’ont pas été couverts par un secret d’État. Des débats parlementaires ont eu lieu en toute liberté. Les représentants élus par la population ont tenu compte de ces catastrophes possibles avant d’accepter l’électronucléarisation massive de la France. La démocratie, c’est à dire son simulacre, a été scrupuleusement respectée.

La catastrophe nucléaire n’a guère été intégrée dans l’argumentation antinucléaire, sauf chez quelques militants irréductibles, complètement minoritaires et taxés facilement de « paranoïaques alors qu’elle était perçue comme un avenir possible par les décideurs politiques.

La loi de 1968 fut modifiée en 1990. Les principes de 1968 furent intégralement maintenus, seuls les montants de la responsabilité financière furent réajustés : 600 millions de francs pour les exploitants nucléaires et 2,5 milliards de francs pour le complément de l’État. Ces sommes sont dérisoirescomparées au coût réel d’une catastrophe nucléaire. Un exemple : si l’on suppose qu’après un accident nucléaire aucun terrain n’est plus vendable dans un rayon de 30 km, l’indemnisation serait d’environ 1 franc par mètre carré, à condition toutefois que la totalité des sommes limitant la responsabilité civile serve à cette indemnisation. La loi de 1990 fut signalée furtivement dans la presse avec quelques commentaires passablement anodins. La nucléarisation d’EDF était à ce moment là achevée et réclamer l’arrêt immédiat de ces réacteurs dangereux ne pouvait qu’être considéré que comme une absurdité économique y compris chez les représentants de l’antinucléaire (pensée unique oblige).

Les dangers de l’énergie nucléaire n’ont pas été cachés par les nucléocrates. Les citoyens n’avaient nulle nécessité d’être des experts scientifiques pour se rendre compte que l’énergie nucléaire était inacceptable. Il n’était pas non plus nécessaire d’être expert pour se rendre compte que le désastre possible d’une catastrophe nucléaire résidait essentiellement dans ses conséquences sanitaires graves (nécessitant l’évacuation des populations, la neutralisation de certains territoires, la destruction d’aliments contaminés etc.).

Les représentants d’EDF ont, dès le début, insisté dans leurs interventions publiques sur les énormes précautions prises pour assurer la sûreté des réacteurs et le discours n’a pas varié depuis. La « défense en profondeur venait en tête sans que la signification en soit clairement définie sinon qu’il fallait soigner la fabrication de tous les éléments d’un réacteur avant leur assemblage. Mais quasiment aucun texte administratif contraignant ne menaçait de poursuites les fabricants en cas de faute grave. Ce vide juridique est passé inaperçu.

Ensuite venait la « redondance: chaque élément important était mis en double mais d’une façon indépendante, afin qu’en cas de défaillance de l’un, l’autre vienne en secours. Cela montrait clairement la nécessité pour la sûreté d’avoir toutes les composantes en état de marche.

Enfin venait la « triple barrière« . S’il fallait une troisième barrière c’est qu’il était possible que les deux premières soient traversées. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. La dernière barrière (l’enceinte de confinement) pouvant être menacée par une surpression interne lors d’un accident grave, on l’a munie d’une soupape de sûreté. On y ajouta un filtre, sorte de gamelle remplie de sable qui fut baptisée « filtre rustique« , non pas pour empêcher de contaminer l’environnement mais pour réduire cette contamination à un niveau dit « acceptable (cette acceptabilité officielle n’est d’ailleurs pas bien définie).

Il est curieux que ce discours qui se voulait sécurisant n’ait pas déclenché de l’inquiétude au sein de la population. Assimiler un réacteur nucléaire à une vulgaire cocotte-minute comme le faisaient certains responsables n’était guère compréhensible vu l’énorme complexité imposée par la sûreté. Et ce n’était pas de simples pannes de fonctionnement que craignaient les constructeurs. Seule la possibilité de catastrophes pouvait justifier un tel luxe de précautions. Le discours sécurisant paradoxalement a bien fonctionné.

  Chronique

d’un désastre

annoncé

CENTRALE-9                                                                         (Bella Belbéoch)

M. Jacques Bouchard prend la défense du nucléaire dans un article au titre très clair  » Cesser les querelles inutiles à propos du nucléaire «  (Le Monde, 11 avril 2002) et répond à M. Hubert Reeves, qui, dans « L’énergie nucléaire a-t-elle un avenir ? » (Le Monde 2 avril 2002) conclut que vraisemblablement elle n’en a pas, contrairement aux énergies renouvelables qui ont maintenant toutes leurs chances. Le recours aux énergies renouvelables (et aussi aux économies d’énergie), c’est le scénario du courant majoritaire des antinucléaires pour une sortie différée du nucléaire, à l’allemande. On pourrait penser que, Le Monde, faisant équitablement son travail d’information a exprimé ainsi les deux points de vue qui se partagent l’opinion française aujourd’hui. Or il existe un point de vue antinucléaire dissident, jamais exprimé dans Le Monde, pour une sortie immédiate du nucléaire car l’accident grave peut arriver demain.
Evidemment on imagine difficilement M. Bouchard, président de la Société française d’énergie nucléaire, de surcroît directeur au CEA, remettre en cause l’électronucléaire français. Tout de même, dans un article occupant près de trois colonnes, à propos de l’opposition au nucléaire dire que « Tchernobyl y est certainement pour une part », mettre en cause « l’absence de perception sensorielle expliquant aussi une relation difficile entre l’homme et la radioactivité » tout cela étant psychologique. Et rien d’autre comme s’il accréditait le discours officiel sur les conséquences de Tchernobyl en ex-URSS en reprenant le rapport de l’UNSCEAR 2000 ? D’abord la partie irréfutable, parmi ceux qui sont intervenus tout au début sur le réacteur en détresse 30 morts, un peu plus d’une centaine de cas de maladies des rayons chez ces  » liquidateurs « , environ 1800 cas de cancers de la thyroïde chez les enfants et les adolescents, (cela devrait se poursuivre dans les décennies à venir est-il dit), ensuite l’insoutenable conclusion : « Pour la grande majorité de la population il est improbable qu’elle soit l’objet de conséquences sanitaires sérieuses qui résulteraient d’une irradiation due à Tchernobyl« . Ce grossier mensonge n’a pas pris et les médecins, les « responsables » toutes catégories qui tentent de le propager sont considérés pour ce qu’ils sont : des commis voyageurs du nucléaire. De prestigieux professeurs ont nié tant de choses après Tchernobyl, tout d’abord les malformations congénitales puis la détérioration de la santé des enfants, nié aussi les cancers thyroïdiens qu’ils ont été obligés d’admettre ensuite, tout ce beau monde a menti et ment encore aujourd’hui en voulant systématiquement ignorer l’état sanitaire des populations obligées de vivre sur les territoires contaminés de l’ex-URSS. Mais il n’y a plus de « rideau de fer », les témoignages se succèdent (Nathalie Nougayrède Le Monde, 20 mai 2000, Les enfants de Tchernobyl face à « la mort invisible ») et les citoyens, plus sensés que ne le pensent les autorités, se rendent bien compte que la nourriture provenant de sols contaminés par la radioactivité (certes, du point de vue sensoriel pour parler comme M. Bouchard, elle a la même apparence que la nourriture « propre ») rend les enfants du Bélarus malades car ils incorporent les radioéléments nocifs d’une façon chronique. Les experts disent que les doses engagées sont trop faibles pour avoir un effet. Pourtant les enfants des zones contaminées ne vont pas bien, des nouveaux-nés meurent de malformations cardiaques, et c’est l’un des mérites du Pr. Youri Bandazhevsky, condamné par un tribunal militaire et actuellement emprisonné au Bélarus, d’avoir montré le rôle du césium 137 dans l’émergence des pathologies chez les enfants (cardiopathies, cataractes, troubles endocriniens, détérioration de l’immunité etc.).
Parmi ceux qui nient les effets sanitaires de Tchernobyl par action chronique des faibles doses de rayonnements on trouve des responsables en radioprotection et ce n’est pas étonnant. D’éminents professeurs de médecine, employés par le CEA ou membres du comité médical d’EDF, admettent difficilement les effets nocifs des radiations ionisantes sur le personnel EDF ou CEA et comme ils sont souvent chefs de services hospitaliers ou directeurs d’instituts gros utilisateurs de rayonnement, admettent difficilement les effets biologiques sur leurs propres personnels. Tous ces personnages ont servi d’experts dans les commissions internationales pour élaborer les normes de radioprotection concernant non seulement les travailleurs mais aussi la population, en symbiose avec le responsable français de la radioprotection, le Pr. Pellerin, inamovible pilier pendant des lustres quel qu’ait été le gouvernement de droite ou de gauche. Minimiser, voire nier les effets biologiques des faibles doses de rayonnement, ce parti-pris est une constante qui a accompagné le développement du parc nucléaire. Cette absence de prise en compte des effets nocifs des radiations a permis le développement massif de l’électronucléaire français (sans trop de vagues dans la population, malgré de violentes contestations locales). C’est aussi la raison pour laquelle les « autorités » françaises, sanitaires et politiques, n’ont pas appliqué les recommandations européennes visant à restreindre la consommation d’aliments contaminés en 1986 après Tchernobyl et ont tergiversé, avec l’aval de l’Académie des sciences, pour appliquer la directive européenne de mai 1996 entérinant l’abaissement des doses admissibles pour le public en situation normale (hors accident). Ce sont les mêmes  » responsables  » dont le Pr. Pellerin, qui ont usé de leur influence après Tchernobyl pour élaborer au niveau international des  » normes  » en cas de nouvel accident nucléaire, normes trois fois plus élevées que celles qui devaient régir quatre ans après Tchernobyl les évacuations d’habitants de zones contaminées en URSS – évacuations qui n’ont pas été effectuées. Ce sont ces « normes » qui nous seraient appliquées en cas d’accident chez nous
L’enthousiasme de M. Bouchard pour le nucléaire qui rappelle les grandes envolées des années 70, est un peu surprenant, même pour un directeur au CEA. Il semble ignorer que les verres qui renferment les déchets nucléaires, « très résistants à toute agression externe » affirme-t-il, peuvent cristalliser sous l’action du rayonnement et de la chaleur dégagée, perdant ainsi leur étanchéité (cristallisation de la silice amorphe mise en évidence par rayons X au CEA à la fin des années 60). Cette lacune dans ses connaissances, si elle existe aussi au niveau du vieillissement des aciers des cuves et des circuits d’un réacteur, des fissures, fuites et autres incidents résultant d’erreurs de conception répertoriées dans les divers incidents affectant le fonctionnement de nos réacteurs (comme la sous-estimation du risque d’inondation, du risque sismique, des actes de malveillance) expliquerait-elle sa cécité vis-à-vis des conséquences d’un accident nucléaire majeur ? Alors quelle perspective si d’emblée M. Bouchard ne tient pas compte de la possibilité d’un accident nucléaire chez nous pourtant admis par les « officiels » comme le montrent la distribution de pastilles d’iode au voisinage de nos centrales et la mise à jour des PPI (plans particuliers d’intervention) ?
En passant il dit : « L’énergie nucléaire a sa place, probablement pour une part très supérieure à sa place actuelle sur le plan mondial ». Voilà une prédiction bien téméraire et s’apparentant à un vu pieux, en contradiction avec les prospectives de l’Agence Internationale de l’énergie atomique (AIEA) dont un des buts est pourtant de promouvoir l’énergie nucléaire. En effet, dans un document publié en juillet 2000 (Energy, Electricity and Nuclear Power Estimates for the Period up to 2020) l’AIEA indique que la part du nucléaire dans la production électrique mondiale qui a été de 16% en 1999 se situerait, en 2020, entre 9,5 et 12%. Par rapport à l’énergie primaire consommée mondiale l’électricité nucléaire qui n’a représenté que 5,4% en 1999 tomberait entre 3,6 et 4,8% en 2020. Voilà « une part très supérieure à sa place actuelle » qui diminue au cours du temps ! (Pour certains pays demandeurs de réacteurs nucléaires, le nucléaire civil est vu comme une avancée vers la technologie militaire, le nucléaire civil servant d’alibi). Pourquoi M. Bouchard veut-il nous enfermer dans le nucléaire ?
La France est le seul pays au monde qui dépende autant du nucléaire pour sa production d’électricité, 76,3% pour l’année 2000. Indépendance nationale, dit-on, alors que la dernière mine d’uranium a fermé en Limousin et que notre approvisionnement vient du Canada et d’Afrique (à moins que, sans le savoir, nous ayons récupéré des colonies ?) En l’an 2000 aux USA 20% de l’électricité est nucléaire, nos voisins du Royaume-Uni en sont à 23% et l’Allemagne à 30,1%. Le cas de l’Allemagne est intéressant car 51% de sa production électrique vient du charbon (houille 25,4%, lignite 25,9%). Le reste se distribue entre gaz (8,5%), hydraulique (4,3%), fioul (0,5%) énergies renouvelables (5,3% dont seulement 1,6% d’éolien alors que l’Allemagne est donnée en exemple car elle est en tête désormais en Europe pour l’éolien). L’accord passé entre le gouvernement allemand et les exploitants nucléaires prévoit une sortie différée du nucléaire en 2021 après 32 ans de fonctionnement des réacteurs (en réalité 33 ans pour ceux couplés au réseau en 1988) mais le gouvernement s’est engagé à ce que l’exploitation soit « sans entraves » ce qui en clair signifie ne pas être trop strict vis-à-vis du respect des normes de sûreté qui impliquerait des arrêts plus ou moins prolongés des réacteurs et serait coûteux pour les exploitants. Cette clause de l’accord peut être lourde de conséquences et semble être ignorée de ceux qui, chez nous, souhaitent une sortie du nucléaire « à l’allemande ».
Retenons qu’en Allemagne plus de 50% de l’électricité est produite par les centrales thermiques à charbon pour une puissance installée de 52,5 GW et il est certain qu’elles ne vont pas être détruites mais modernisées ! En France au 31 décembre 2000 la puissance thermique classique installée totale était de 26,7 GW avec une part EDF de 17,6 GW (essentiellement charbon et fioul). Les turbines à gaz sont en augmentation dans le secteur privé mais leur contribution à la production électrique est encore faible. Et qu’a décidé EDF au sujet du thermique classique ? On le savait mais un compte-rendu intersyndical d’une réunion de la Commission nationale Equipement d’EDF du 6 juin 2001 le confirme, « pas de projet porteur pour l’avenir : préparer l’évolution du parc à l’horizon 2005/2010, c’est à dire sa disparition et sa casse« . Voilà qui est clair. Par contre « Se développer à l’international (Asie, Moyen-Orient, Amérique latine) » (La Gazette Nucléaire 195/196, février 2002). Ainsi les techniques « charbon propre » mises au point en France seront exportées mais la nouvelle centrale à lit fluidisé circulant (LFC) qui devait être mise en service à Gardanne à côté de la première, est dans les oubliettes et il n’est pas question d’améliorer notre parc thermique mais de le « casser » dans l’indifférence générale. C’est simple, notre parc nucléaire est surdimensionné, nous sommes en surproduction et EDF n’aura quasiment plus besoin du thermique classique pour assurer les pointes de consommation, l’hydraulique suffira. (Nous avons une puissance hydraulique installée de 25 MW contre 8,9 MW en Allemagne). Ceci est très grave car cette « casse » est le signe qu’EDF fera tout pour rendre le nucléaire irréversible. EDF, d’après le même rapport, désire commencer la construction du nouveau réacteur européen EPR (European pressurized reactor) en 2006. Contrairement à ce que pensent certains écologistes s’il y avait un accident nucléaire majeur chez nous on serait obligé de rester dans le nucléaire car il faut de l’électricité pour gérer un accident.
En 1997 nous avons publié un scénario de sortie immédiate du nucléaire en utilisant au maximum le parc thermique classique existant, l’hydraulique, en supprimant les exportations. L’ordre de grandeur était une possibilité d’arrêt immédiat de 70% du nucléaire, ce qui nous amènerait au stade actuel de l’Allemagne. Ce scénario a été ignoré ou dénigré car le charbon est diabolisé, effet de serre oblige. Pourtant EDF va se développer à l’international et exporter les techniques « charbon propre » LFC et autres, ce qui est normal car les ressources mondiales en charbon dépassent de loin toutes les autres ressources fossiles et c’est bien de cette façon que les pays d’Asie vont se développer, entre autres la Chine aux gisements importants. Aux USA les antinucléaires qui proposent une sortie différée du nucléaire envisagent, en transition, d’utiliser les centrales à charbon pendant plus de 40 ans (Institute for Energy and Environmental Research, nov. 2001). Pourquoi chez nous laisserait-on EDF les « casser » ?
L’effet de serre joue ici le rôle d’un leurre. Pour un sujet scientifique aussi complexe que l’effet de serre et de son influence sur le climat, aux multiples paramètres globaux et locaux qui ne sont peut-être même pas tous dénombrés ou dont l’importance relative n’est peut-être pas celle que l’on croit et qui sont difficiles à modéliser, il est suspect d’un point de vue scientifique de voir que le consensus s’est cristallisé sur une seule cause pour le réchauffement climatique supposé et qui ferait monter le niveau des mers, à savoir l’augmentation de la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère. Quelle aubaine pour le lobby nucléaire ! Pourtant il y a d’autres gaz à effet de serre, le méthane -produit par l’élevage et l’agriculture intensifs- les oxydes d’azote, l’ozone, la vapeur d’eau, les CFC. De plus dans le réchauffement climatique d’autres facteurs interviennent aux effets mal connus. Yves Lenoir cite  » les aérosols naturels et artificiels, la perturbation anthropique du cycle de l’eau, la réduction du flux de rayons cosmiques engendrée par l’augmentation du champ magnétique solaire, les modifications du couvert végétal (Climat de panique, Ed. Favre, 2001).
Pour l’année 1999, dans le décompte AIEA de l’énergie primaire consommée mondiale, 66% des énergies fossiles émettrices de gaz carbonique ont servi au transport, chauffage, industrie pétrochimique etc. et seulement 21,7% à la production électrique. L’électronucléaire français a représenté 0,9% de l’énergie primaire consommée mondiale. Ainsi avec l’hydraulique, en supprimant les exportations d’électricité et l’autoconsommation du nucléaire, le scénario d’arrêt immédiat de 70% du nucléaire par le recours aux centrales existantes à charbon, fioul et gaz représentant 0,6% de l’énergie primaire mondiale aurait un impact négligeable sur le phénomène planétaire de l’effet de serre même avec l’hypothèse simpliste et erronée d’un réchauffement dû uniquement au gaz carbonique.
EDF veut nous engluer dans le nucléaire. Envisager de casser notre parc thermique classique est suicidaire car ce parc nous permet de sortir d’urgence du nucléaire. C’est avant l’accident nucléaire qu’il faut agir, quand le désastre est là il n’y a plus qu’à subir…

Lettre d’information n°93/94 juillet-octobre 2002
du Comité Stop Nogent-sur-Seine

SORTIR DU NUCLEAIRE:

POURQUOI ? QUAND ? COMMENT ?

SORTIR DU NUCLEAIRE: POURQUOI ? QUAND ? COMMENT ? centrale-nucleaire-t7182

 Pourquoi ?

Il est nécessaire de préciser la raison fondamentale d’un engagement antinucléaire. Il ne suffit pas de mentionner les  » risques d’accidents majeurs  » en introduction. Il est nécessaire d’expliquer ce que cela signifie pour notre santé, pour notre société, pour nos descendants. C’est la gravité des conséquences de ces accidents majeurs qui est déterminante pour le choix d’un scénario de sortie.

Quand on examine les textes officiels des commissions internationales, européennes et les préoccupations administratives en France, on se rend compte assez rapidement de l’ampleur possible des désastres nucléaires. Tous ces experts se penchent sur le problème : comment gérer ces catastrophes au mieux des intérêts économiques ? Ce ne sont pas les conséquences sanitaires qui les préoccupent mais le désastre économique et les réactions populaires. Ils se demandent comment anesthésier l’opinion publique qui risque fort de déclencher des  » turbulences sociales  » (rendant la gestion plus difficile) et comment maîtriser ces turbulences.

On est loin des risques industriels classiques qui finalement se gèrent assez facilement par nos technocrates. Il est paradoxal de constater que ceux qui redoutent le plus ces  » risques nucléaires majeurs  » se trouvent pour la plupart chez les  » responsables  » et très peu parmi les antinucléaires à part quelques individus taxés assez rapidement de paranoïaques.

Si l’accident nucléaire est du même type qu’un accident industriel classique, il est clair qu’il faut y porter remède mais il n’y a pas lieu de s’affoler et on a du temps pour trouver la meilleure solution. Par contre si l’ampleur des catastrophes possibles est hors mesure, alors il est suicidaire de chipoter sur les moyens de s’en sortir : on est dans une urgence extrême.

Les déchets de l’industrie nucléaire posent un autre problème, celui des générations futures. Il est nécessaire à ce sujet d’abandonner quelques fantasmes bien réconfortants pour nous qui avons accepté sans grande résistance cette énergie productrice de ces déchets redoutables pendant des millénaires. Les déchets que nous avons produits sont là et aucune voie n’est en vue pour les éliminer, les anéantir. Il nous faut admettre que nous avons porté atteinte à nos descendants, que nous les chargeons d’un fardeau qu’ils n’ont pas voulu. Du point de vue sanitaire, la recherche d’un stockage à moindre mal est bien sûr absolument nécessaire, mais il y aura du mal, des  » détriments  » comme disent les experts. L’arrêt de la production de ces déchets semble alors une obligation morale. Cet arrêt implique l’arrêt de la production électronucléaire. Retarder cet arrêt pour satisfaire à des critères secondaires c’est accepter de menacer nos descendants par encore plus de déchets.

Il paraît indispensable de s’interroger pour savoir comment nous avons été amenés dans cette impasse immorale. Qui nous y a conduits ? Quels arguments avons-nous acceptés pour laisser les décideurs sociaux tranquilles ? Ceci serait très utile car de nouvelles menaces pointent, développées par le même type de décideurs, appuyées par les mêmes corps intermédiaires qui nous ont bernés avec le nucléaire.

Enfin, appuyer notre engagement antinucléaire par des arguments économiques, entrer en polémique avec EDF et ses nucléocrates sur le coût du kilowattheure ou sur le coût de l’uranium ne peut qu’affadir l’argument fondamental de la catastrophe nucléaire.

Quand ?

L’importance des conséquences d’accidents graves possibles implique l’urgence de la sortie du nucléaire. Le choix des moyens pour cette sortie et les délais correspondants doivent être confrontés à l’ampleur des conséquences de l’accident. Prendre en compte la nécessité pour EDFd’amortir les investissements considérables effectués pour développer son parc nucléaire et n’exiger la mise à l’arrêt des réacteurs qu’après les 25 ou 30 ans nécessaires c’est considérer que ce serait un gaspillage financier de ne pas laisser les centrales nucléaires rembourser leurs dettes. En somme ce serait un gaspillage non justifié par les conséquences sanitaires d’un accident nucléaire sur la population. Et puis dans cette perspective de nécessité économique pourrait-on reprocher à EDF de faire fonctionner ses réacteurs au delà de ces 25-30 ans (EDF veut faire fonctionner ses réacteurs 40 ans, voire plus) si cela s’avérait techniquement possible ? L’électricité serait alors très bon marché.

Certains partisans d’une telle sortie différée précisent qu’en cas d’accident grave une sortie rapide serait possible. La logique de cette conception est aberrante car elle conduirait à souhaiter un accident rapidement pour sortir de l’impasse nucléaire ! Là encore c’est négliger les effets des accidents nucléaires, c’est les considérer comme tout à fait acceptables.

Comment ?

En gros deux possibilités : utiliser ce qui est disponible et opérationnel ou bien attendre d’avoir des énergies propres en abondance.

Quelles sont les possibilités actuelles ? En dehors des réacteurs nucléaires et des installations hydrauliques la France possède une capacité de production électrique importante à partir des combustibles fossiles (essentiellement charbon et fioul, pratiquement pas de gaz).

En arrêtant les exportations d’électricité et en tenant compte des économies réalisables si l’on supprime l’auto-consommation nucléaire, on constate que l’utilisation à plein rendement des installations thermiques classiques à charbon et fioul conjointement à l’hydraulique permettrait d’arrêter 70% du parc nucléaire français. Le recours aux combustibles fossiles n’est certes pas une solution idéale mais c’est la seule disponible à très court terme. EDF a mis au point, pour l’exportation, des centrales à  » charbon propre  » qui rejettent peu de polluants, (le gaz carbonique qui contribue à l’effet de serre est bien sûr inévitable, mais cette surproduction est négligeable par rapport aux autres composantes, entre autres les transports et l’agriculture). Les installations françaises ne sont pas toutes équipées des derniers perfectionnements. Cependant il faut comparer la pollution qui résulterait de leur fonctionnement intensif avec la pollution du cycle nucléaire de la mine d’uranium au stockage des déchets. Il faut surtout faire la comparaison avec les conséquences sanitaires des catastrophes nucléaires possibles. Bien sûr si l’on considère ces conséquences comme anodines, alors charbon et fioul ne sont guère acceptables. Dans ce cas le nucléaire se trouverait parfaitement justifié et l’existence d’une mouvance antinucléaire devient incompréhensible.

L’utilisation de turbines à gaz serait bien sûr plus satisfaisante mais hélas il n’y en a guère en France. C’est là, probablement, la voie possible la plus rapide pour remplacer les 30% des réacteurs que l’on ne peut pas supprimer par le recours à nos centrales thermiques à charbon et à fioul.

Quand certains préconisent de remplacer le nucléaire par des économies d’énergie et les énergies renouvelables (vent, soleil), ils restent très vagues sur les estimations quantitatives en kilowattheures. Seul semble important le coût, qui, grâce aux progrès de la technologie, devrait diminuer. La pensée unique économique règne en maîtresse et non l’aptitude de ces technologies à remplacer les gigawatts nucléaires. Même en escomptant un très grand gain d’efficacité de ces installations d’énergies renouvelables on serait encore très loin du bilan de l’électricité consommée en France et quelques économies d’énergie à faire d’urgence ne changent guère le bilan. C’est une réduction considérable de notre consommation d’électricité qui serait nécessaire.

Insistons sur le fait que bien sûr nous ne sommes pas opposés à l’utilisation des énergies renouvelables partout où c’est possible. Ce que nous contestons c’est l’affirmation qu’elles peuvent être une alternative à un remplacement rapide du nucléaire. De même des économies d’énergie ne peuvent qu’être bénéfiques. Mais pour sortir rapidement du risque nucléaire nous n’avons guère le choix et la solution existe : il faut recourir aux énergies fossiles. Les nucléocrates d’EDF ont bien perçu cette menace car ils mettent en place une politique de démantèlement systématique des installations thermiques au charbon et au fioul et cela dans l’indifférence générale. Si cette politique aboutit, la sortie rapide du nucléaire deviendra techniquement problématique et il faudra compter parmi les responsables de cette situation tous ceux, parmi les écologistes, qui diabolisent le charbon.

 A lire :

« Il faut sortir de l’impasse nucléaire avant la catastrophe. C’est possible » de Roger et Bella Belbéoch (1997). 
- en html ICI 
- en format PDF de 284 Ko ICI 
La diabolisation du charbon et la sortie du nucléaire 
- et la Charte pour l’arrêt immédiat du nucléaire

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 14 octobre, 2013 |Pas de commentaires »

ARNAUD MONTEBOURG: LE VRP DU NUCLEAIRE EN TURQUIE ! (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr)

Arnaud MONTEBOURG:

Le VRP du nucléaire

en TURQUIE

(Thierry LAMIREAU)

ARNAUD MONTEBOURG: LE VRP DU NUCLEAIRE EN TURQUIE ! (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr) dans REFLEXIONS PERSONNELLES aaaaaaaaaa3

(Photo: Arnaud MONTEBOURG / Wikipédia)

« La Turquie est un pays démocratique » dit Arnaud MONTEBOURG en TURQUIE !

Les prisonniers politiques enfermés dans les prisons de TURQUIE ont-ils le même avis ?

Et le génocide Arménien, MONTEBOURG, tu en fais quoi ?

En tout cas, MONTEBOURG est tellement satisfait qu’il va en TURQUIE pour faire la promotion du nucléaire français.

Accompagné de représentants d’AREVA et de GDF SUEZ, Arnaud MONTEBOURG discutera lors de ses entretiens avec le vice-premier ministre, les ministres de l’Économie et de l’Énergie d’un contrat potentiel de 15 milliards d’euros.

 Pertes de contrats

Depuis le printemps, AREVA et GDF-SUEZ sont en négociation exclusive avec Ankara pour la livraison à horizon 2023-2024 de quatre réacteurs de moyenne puissance Atmea, d’une capacité de 1 150 mégawatts à Sinop sur la Mer Noire. Cette commande majeure fait désormais l’objet de discussions commerciales qui doivent encore se prolonger plusieurs mois. La filière française ne progresse pas seule dans ce dossier puisque AREVA et GDF-SUEZ appartiennent à un consortium piloté par les Japonais MITSUBISHI  et ITOCHU.

C’est précisément avec MITSUBISHI que AREVA a développé l’Atmea depuis 2007. Ce réacteur est considéré pour certains marchés comme une alternative moins chère à l’EPR, le réacteur d’une capacité de 1650 MW. Dans le cadre du contrat turc, l’association entre AREVA et GDF-SUEZ montre qu’une filière française peut en cacher une autre: la plupart des projets nucléaires français à l’étranger sont en effet pilotés par EDF.

MONTEBOURG: je me souviendrai de toi s’il y a une catastrophe nucléaire en FRANCE…ou en TURQUIE !

MONTEBOURG doit être sourd et aveugle…mais non, c’est un politique qui va vendre sa soupe !

Thierry LAMIREAU

lesoufflecestmavie.unblog.fr

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 12 octobre, 2013 |Pas de commentaires »

UN OBSERVATOIRE DU NUCLEAIRE QUE AREVA VOUDRAIT FAIRE DISPARAÎTRE ! (Observatoire du Nucléaire / Stéphane LHOMME)

Un Observatoire du Nucléaire…

que AREVA voudrait faire disparaître !

(Observatoire du Nucléaire / Stéphane LHOMME)

UN OBSERVATOIRE DU NUCLEAIRE QUE AREVA VOUDRAIT FAIRE DISPARAÎTRE ! (Observatoire du Nucléaire / Stéphane LHOMME)  dans REFLEXIONS PERSONNELLES aaaaaaaaaa

Vendredi 20 décembre 2013 à 13h30

Rassemblement à 12h30 devant le Tribunal de Grande
Instance de Paris (4 boulevard du Palais, métro Cité)
Areva exige plus de 25 000 euros de pénalités…

Areva veut faire disparaître l’Observatoire du nucléaire mais… encore faut-il qu’il existe encore à la date du procès : l’Observatoire, qui n’a plus un sou en caisse, a besoin de 5400 euros (*) pour les trois mois de smic (octobre, novembre, décembre) de son unique salarié, Stéphane Lhomme, afin qu’il puisse continuer à travailler jusqu’au procès Areva… et en particulier préparer ce procès.
(*) un mois de smic = 1122 euros net pour la salarié, ce qui revient à 1800 euros TTC pour l’association.
Objectif 5400 euros : souscription pour sauver l’Observatoire du nucléaire… avant le procès Areva. 
Merci de votre aide. Informations et bilan financier : ici 
Résumé de l’affaire
Le 3 décembre 2012, l’opposition parlementaire nigérienne, l’ARN, dénonce par communiqué l’intervention intempestive du Ministre des finances dans le processus d’élaboration du budget national 2013, avec en particulier l’ajout d’un étonnant « don » d’Areva de 17 milliards de Francs CFA (environ 26 millions d’euros)… dont 10 milliards de FCFA (plus de 15 millions d’euros) sont directement affectés à l’acquisition d’un avion pour le Président du Niger, M. Issoufou.
Le 11 décembre 2012, par communiqué, sur la base de la démarche de l’ARN mais aussi d’autres documents obtenus entre temps, l’Observatoire du nucléaire dénonce « une manoeuvre de corruption, probablement sur le plan légal et assurément sur le plan moral, par Areva qui entend ainsi perpétuer sa mainmise sur les réserves d’uranium du Niger » et écrit au Ministre du Développement pour obtenir des explications.
Le 12 décembre 2012, l’Agence France Presse (AFP) traite l’affaire dans une longue dépêche dans laquelle on apprend qu’Areva nie : « Le groupe nucléaire français, qui exploite depuis des décennies l’uranium dans le nord du pays, a démenti le versement d’une aide budgétaire qui suscite la polémique.« 
Le 19 décembre 2012, Areva assigne l’Observatoire du nucléaire pour « diffamation » et exige environ 25 000  euros de pénalités (ce qui signifie à coup sûr la disparition de l’Observatoire du nucléaire, objectif évident d’Areva). Le procès est fixé dans un premier temps au 1er février 2013.
Le 7 janvier 2013, menacé de disparition, l’Observatoire du nucléaire fait savoir par communiqué qu’il écrit au Président de la République, au Premier ministre, et au Ministre du développement : l’Etat étant propriétaire d’Areva, les dirigeants politiques doivent dire la vérité sur le fameux « don ». Aucune réponse…
Le 13 janvier 2013, l’AFP publie une seconde dépêche sur l’affaire, dans laquelle on apprend que le directeur de cabinet du président nigérien a reconnu, au cours d’une conférence de presse, l’existence du fameux « don d’Areva ». La somme est en fin de compte de 35 millions d’euros : aux deux premières « tranches » de 16 et 10 millions, pour les budgets 2013 et 2014, s’ajoute un troisième versement de 9 millions pour 2015. Les autorités du Niger expliquent que ces sommes constituent un « dédommagement » du fait du retard pris par Areva pour l’ouverture de la mine d’uranium en projet à Imouraren.
Le 14 janvier 2013, l’Observatoire du nucléaire annonce par communiqué la mise en ligne d’un document confidentiel. Il s’agit du compte-rendu d’une rencontre discrète, entre le directeur de cabinet du président nigérien et trois hauts dirigeants d’Areva, qui a eu lieu le 9 novembre 2012 et au cours de laquelle Areva s’est effectivement engagée à verser 35 millions d’euros au budget du Niger. Ce versement est présenté par Areva comme permettant « la poursuite d’une coopération sereine entre l’Etat du Niger et Areva et prenant en compte le manque à gagner généré par le report probable du projet Imouraren« . C’est la publication de ce document dans un journal nigérien (en version papier) qui a amené le directeur de cabinet du président nigérien à reconnaître l’existence du versement, niée jusque là par Areva et par les autorités du Niger.
Le 14 janvier 2013 encore, l’AFP publie une dépêche titrée « Aide d’Areva au Niger : une ONG réitère ses accusations de corruption« , l’ONG en question étant l’Observatoire du nucléaire. On apprend dans la dépêche que, « interrogé par l’AFP, Areva a confirmé le versement d’une aide de 35 millions d’euros au Niger » : devant l’évidence, Areva est bien obligée de reconnaître l’existence de son versement controversé, malgré ses dénégations précédentes (autant dire ses mensonges).
Le 15 janvier 2013, sans attendre le verdict de la justice qu’elle a pourtant elle-même saisie, la société Areva met en demeure l’hébergeur Free pour l’amener sous 48 heures à censurer le site web de l’Observatoire du nucléaire. Après hésitation, Free renoncera à toute intervention, probablement convaincu par l’argumentation de l’association qui estime logiquement que c’est à la justice – et non à Areva ou à Free – de dire s’il y a ou non diffamation…
Le 21 janvier 2013, à dix jours du procès, et n’ayant pas obtenu la moindre réponse la part des autorités françaises, le directeur de l’Observatoire du nucléaire appelle au standard de France-inter et réussit à interpeller en direct le Ministre du Développement (Pascal Canfin, EELV), invité de la matinale. Mais ce dernier prend fait et cause pour Areva…
Le 1er février 2013, le tribunal renvoie l’affaire au… 20 décembre 2013, le planning étant semble-t-il obéré jusqu’à cette lointaine date. Pas de dépêche d’agence, pas d’article de presse… Difficile de ne pas rapprocher ce subit silence médiatique de l’intervention militaire française au Mali, déclenchée le 11 janvier 2013 officiellement pour « restaurer la démocratie », en réalité pour sécuriser les mines d’uranium « françaises » exploitées par Areva au nord-ouest Niger… près du Mali.
Le 9 mars 2013, l’AFP publie une nouvelle dépêche par laquelle Areva fait connaître une toute nouvelle version de l’affaire, comme si de rien n’était, comme si la multinationale n’avait pas menti auparavant (en particulier en commençant par nier l’existence du « don »), comme si la réunion secrète du 9 novembre 2012, et le document confidentiel qui en fait le compte-rendu, n’existaient pas. Profitant de l’actualité de l’intervention militaire française au Mali, Areva prétend désormais que le fameux versement n’avait pour autre but que de « sécuriser les mines d’uranium« . Il s’agit là d’une grossière réécriture de l’Histoire.
Le 18 mars 2013, l’Observatoire du nucléaire écrit à l’AFP pour signaler que la dépêche du 9 mars ne rend compte que de la nouvelle version d’Areva, faisant fi des éléments précédents et des autres points de vue (comme celui… de l’Observatoire) et pour suggérer une dépêche assurant le pluralisme (« Nous vous prions donc de trouver ci-dessous une mise au point afin que les lecteurs puissent noter la façon dont Areva s’arrange avec la réalité« ). Pas de réponse : l’Etat français étant le principal client de l’AFP, l’avenir permettra probablement de voir si l’agence a été sommée de s’aligner sur la « vérité d’Etat » (c’est à dire celle d’Areva).
20 décembre 2013 : procès d’Areva contre l’Observatoire du nucléaire, 13h30 au Tribunal de grande instance de Paris (4 rue du Palais). Rassemblement de soutien à l’Observatoire du nucléaire à partir de 12h30 devant le Tribunal.
 
Ce que demande Areva en justice (cf assignation):
- une amende de 5000 euros contre Stéphane Lhomme = 5 000 euros
- 3 publications dans la presse de 5000 euros HT chacune = 18 000 euros TTC
- frais de procédure et de déplacement = au minimum 2 000 euros
Total : au minimum 25 000 euros !
Objectif 5400 euros : souscription pour sauver l’Observatoire du nucléaire…
avant le procès Areva. Merci de votre aide ! Informations et bilan financier : ici
Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 6 octobre, 2013 |Pas de commentaires »

SI LES ANCIENS DE L’ENA À LA TÊTE DE L’ETAT ETAIENT DOUES…CELA SE SAURAIT ! (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr)

A l’ENA…

on est très doué !

(Thierry LAMIREAU)

Si les anciens de l’ENA étaient doués…cela se saurait !

On ne peut rien attendre de ces gens là.

Si un particulier gérait son compte comme le font ces politiques

de « haut vol » pour la France…

cela ferait un moment qu’il serait en taule…
SI LES ANCIENS DE L'ENA À LA TÊTE DE L'ETAT ETAIENT DOUES...CELA SE SAURAIT ! (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie.unblog.fr) dans REFLEXIONS PERSONNELLES ane_ena

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 6 octobre, 2013 |Pas de commentaires »

LES BOMBES FOURNIES A ISRAËL ET A LA FRANCE PAR LES ETATS-UNIS QUI CONTIENNENT DE L’URANIUM APPAUVRI ! (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie et acdn)

 Les bombes “GBU-39″ (entre autres armes) fournies à Israël et à…la France (entre autres pays)

contiennent de l’URANIUM « APPAUVRI » !

LES BOMBES FOURNIES A ISRAËL ET A LA FRANCE PAR LES ETATS-UNIS QUI CONTIENNENT DE L'URANIUM APPAUVRI ! (Thierry LAMIREAU / lesoufflecestmavie et acdn) dans REFLEXIONS PERSONNELLES aaaaaaaaa3

Les caractéristiques de l’engin

Contrairement à une bombe “gravitationnelle” qui tombe par son propre poids, ce qui exige une estimation précise de l’altitude, la distance et la position de l’avion par rapport à la cible, la “bombe intelligente GBU-39″ est un missile autopropulsé capable d’atteindre par ses propres moyens et avec une incroyable précision une cible située jusqu’à 60 miles nautiques (110 km) en avant et 40 miles (75 km) à droite ou à gauche de l’avion au moment du largage. Apte à voler par tous les temps, le missile peut même décrire un cercle et frapper une cible fixe située derrière l’avion. Il est guidé vers sa cible par un système embarqué de positionnement par GPS et de calcul de trajectoire. Ce système est préprogrammé mais peut être reprogrammé à tout moment et à distance, à partir des installations au sol.

Répondant à un appel d’offres lancé deux ans plus tôt, la firme Boeing a été retenue en août 2003, après une sévère compétition avec Rayteon, pour développer cette “bombe de faible diamètre” (SDB-Small Diameter Bomb).

La SDB-1 ou GBU-39 a reçu sa certification en septembre 2005, sa production en série a débuté en avril 2006, et les premiers exemplaires ont été livrés à l’US Air Force début septembre 2006, en avance sur le calendrier et à un coût moins élevé que prévu (avec un amortissement des recherches sur une commande finale espérée de 24 000 unités). A cette occasion, le Major. Gen. Jeffrey Riemer, responsable de la coordination du programme entre les différents laboratoires et fournisseurs civils et militaires, déclarait :
Nous sommes enthousiasmés (excited) par le déploiement de cette arme, la SDB-1, qui vient s’ajouter aux diverses options léthales du F-15E (Strike Eagle) dans la guerre contre le terrorisme.”
D’après lui, sa marge d’erreur à l’arrivée ne dépassait pas 1,20 m.

La SDB-1 ou GBU-39/B est un tube long de 1,80 m environ et de 19 cm de diamètre. Une fois lancé, il déploie des ailerons arrière et latéraux qui stabilisent sa trajectoire. Il pèse 130 kg, dont 93 kg pour la tête explosive.

Le F-15E peut en emporter 4 sous son fuselage, avec un attelage BRU-61 d’un poids total en charge de 664 kg, au lieu d’un seul missile ordinairement beaucoup plus lourd. Le lancement de chaque missile est pneumatique et non par mise à feu d’une cartouche explosive, ce qui supprime l’entretien courant, facilite la manutention, et accélère le rechargement de l’avion au retour d’une mission. Celui-ci peut donc effectuer des frappes multiples et des rotations accélérées.

La précision, la fiabilité et la charge explosive limitée de la GBU-39, donc aussi sa moindre “léthalité” (ou capacité meurtrière), réduisent fortement les risques de “dommages collatéraux”. Ce qui permet des emplois interdits jusque-là : contre des combattants ennemis situés à proximité immédiate de “troupes amies”… ou au milieu d’une population civile amie, neutre ou ennemie, que l’on est censé épargner d’après les “lois de la guerre” et le droit international. L’idéal, en somme, pour la guerre “anti-guérilla” ou “anti-terroriste”…

Dès le 5 octobre 2006, un mois après leur livraison aux Etats-Unis, deux avions F-15E “Strike Eagles” appartenant à la 494e Escadrille de Combat déployée en Asie du Sud-Est, en utilisaient des exemplaires pour la première fois contre des cibles réelles, en soutien aux troupes terrestres agissant en Irak.

Le général North célébrait l’événement dans les termes suivants :
Grâce à sa taille réduite, nos avions peuvent en emporter sur le champ de bataille un nombre accru, apportant ainsi aux combattants au sol davantage de possibilités de défendre leurs positions, en détruisant avec précision des cibles qui pourraient menacer les vies de soldats américains, de la coalition ou irakiens.”

La SDB est exceptionnellement qualifiée pour des cibles urbaines exigeant une grande précision et des dommages collatéraux réduits, et pour des missions de soutien aérien rapproché auxquelles nos équipages se trouvent confrontés dans le cadre des opérations “Iraqi Freedom” et “Enduring Freedom”. Nous sommes maintenant en mesure d’intervenir en des endroits où les dommages collatéraux pourraient être un souci.”

L’URANIUM « APPAUVRI » dans ces armes

La SDB-1 présente une autre caractéristique que la fiche technique de Boeing et la presse se garde de préciser. En effet, sur les 93 kg attribués par Boeing à la tête (warhead), 23 sont dus à l’explosif proprement dit, de haute performance. Le reste, soit une cinquantaine de kilos, n’est autre que de l’URANIUM « APPAUVRI ».

Celui-ci présente un avantage supplémentaire : sa haute capacité de pénétration. Il permet à la GBU-39 de percer au moins 90 cm de béton armé (ou plusieurs mètres de terre) avant d’exploser.
Une version capable de frapper des cibles mobiles (SDB2) a été commandée à Boeing, associé cette fois à Lockheed. Il était prévu que son développement en cours aboutisse fin 2009.

La FRANCE utilise des armes à l’URANIUM « APPAUVRI »

 mais en nie officiellement l’existence !

En outre, que ce soient les GBU 15,31,24,27,39, 49 elles sont toutes équipées de pénétrateurs BLU 109/B ou équivalent, dont il existe une version en URANIUM APPAUVRI ou « staballoy ». Et puis n’oublions pas non plus le missile SCALP. Ces bombes sont utilisées par la France.

La version Uranium « Appauvri » est:

OFL – APFSDS F2 ( OFL APFSDS = Obus-Flèche  Armour Piercing Fin-Stabilized Discarding Sabot, c’est de la technologie américaine mais c’est bien une arme 100% française ). [Source: Jane’s Information Group] 

La France utilise allègrement des armes à l’uranium « appauvri » (comme au MALI), aussi bien avec ses hélicoptères TIGRE qu’avec ses aéronefs MIRAGE et RAFALE mais…CHUT !…il ne faut rien dire…n’est-ce pas chers élus de la Nation…n’est-ce pas gentils petits journalistes « aux ordres ».

L’OMERTA fonctionne bien en France !

Un beau SCANDALE !

Thierry LAMIREAU

lesoufflecestmavie.unblog.fr

Avec acdn 7 janvier 2009, extraits

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 5 octobre, 2013 |Pas de commentaires »
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