LES NOUVEAUX SERVITEURS DE LA BOURGEOISIE: LA SOCIAL-DEMOCRATIE

Les nouveaux serviteurs de la bourgeoisie

LES NOUVEAUX SERVITEURS DE LA BOURGEOISIE: LA SOCIAL-DEMOCRATIE dans REFLEXIONS PERSONNELLES RICHES-1

 

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Mohamed BELAALI
 
La bourgeoisie française peut s’estimer heureuse ! Après le sarkozysme qui l’a comblée au- delà même de ses espérances, voilà la social-démocratie qui s’apprête à son tour avec un dévouement singulier à servir les mêmes maîtres. Certes, les pratiques dans leurs apparences, le style, les mots d’ordre et le discours de la social-démocratie diffèrent des manières du gouvernement précédent. Mais il ne s’agit là que des formes et d’un déguisement acceptable, qui reflètent plus ou moins nettement le fond commun : servir la même classe sociale, la bourgeoisie qui les place à tour de rôle à la tête de l’État.

« Le premier devoir du président de la République, c’est de rassembler » affirmait François Hollande le soir de son élection. La France a besoin « d’apaisement, de réconciliation, de rassemblement » insistait-il dans son premier discours à l’Élysée le 15 mai 2012.

La collaboration de classes est une constante et une caractéristique essentielle de la social-démocratie. Des figures éminentes de ce courant politique collaboraient déjà avec Nicolas Sarkozy. Michel Rocard, Jack Lang, Michel Charasse, Bernard Kouchner etc. ont tous travaillé sans état d’âme avec Sarkozy pour l’aider à appliquer une politique entièrement dédiée à la classe dominante. Il y a longtemps que les sociaux-démocrates français et européens ont abandonné la confrontation avec la bourgeoisie. Ils sont « plus à l’aise, tellement le mot révolution leur fait peur, dans la gestion de la brutalité et de la barbarie du capitalisme qu’ils considèrent comme un système naturel et donc inéluctable »(1). Depuis la fin du XIX siècle, leur histoire n’est qu’une succession de trahisons des classes populaires et d’une collaboration implacable avec les classes dominantes. De retour au pouvoir, la social-démocratie française n’est donc absolument pas prête à remettre en cause les intérêts et les privilèges de la bourgeoisie. Bien au contraire, elle tentera, au delà du discours, de les consolider.

Après avoir abandonné Dominique Strauss Kahn à sa vie nocturne dissolue, la bourgeoisie a jeté son dévolu sur François Hollande. Ses médias et ses instituts de sondage lui ont apporté une aide décisive. Même Sarkozy ne comprenait pas qu’on lui préférait Hollande, lui qui avait la haute main sur cette redoutable arme que sont les médias grâce à ses amis comme Martin Bouygues (un tiers des audiences télévisuelles), Arnaud Lagardère (Europe 1, Paris Match, leJDD entre autres), Bernard Arnault (La Tribune), François Pinault (Le Point) et bien sûr Serge Dassault propriétaire du Figaro sans compter les différentes nominations et placements de ses proches un peu partout.

Pour la bourgeoisie, Hollande est l’homme de la situation. Il est capable de préserver les intérêts des riches tout en faisant croire aux masses populaires qu’il entreprend des réformes en leur faveur. Le sarkosysme avec sa manière directe et brutale de servir la classe dominante ne correspond plus à la nouvelle réalité de la lutte des classes. Place aux nouveaux serviteurs de l’ordre établi !

RICHES DICTATURES

Pour produire l’illusion du changement et donner l’impression de créer quelque chose de tout à fait nouveau, ils doivent travestir la réalité. Leur langage, leur style, leur comportement et leurs actes doivent faire oublier le gouvernement précédent. François Hollande et ses ministres doivent se draper dans un déguisement respectable pour que la différence avec l’ancien pouvoir paraisse éclatante. Ils ont besoin pour se distinguer de l’ancien gouvernement de jouer une nouvelle comédie sur la scène politique française. Ainsi, le nouveau président et ses ministres, pour leurs déplacements, sont invités et encouragés à préférer le train à l’avion. On ne parle plus de rigueur et d’austérité, mais de croissance. La parité entre hommes et femmes au sein du gouvernement est respectée. « Un coup de pouce » au SMIC sera donné. Le « contrôle au faciès » sera combattu. « Le pouvoir sera exercé au sommet de l’État avec dignité et simplicité » et les comportements seront d’une « scrupuleuse sobriété ». Fini donc la période « bling-bling », le « Fouquet’s », les fanfaronnades, les vaines agitations, les mutilations de la langue et autres vulgarités de l’ancien président. L’État non seulement « sera impartial », mais aussi « la propriété de tous les français ».

Les nouveaux serviteurs ont besoin de magnifier et d’exagérer les tâches à accomplir pour mieux masquer leur véritable mission, servir les puissants.

Il est évidemment trop tôt pour pouvoir analyser concrètement les décisions et les réalisations du nouveau gouvernement. Mais des signes et des déclarations des nouveaux serviteurs trahissent déjà leurs discours et creusent de larges fissures sur leur masque laissant entrevoir le vrai visage de la social-démocratie. La croissance économique par exemple est le mot fétiche des nouveaux serviteurs. Ils le répètent à longueur de journée, sans jamais expliquer aux citoyens le contenu réel de cette fameuse croissance. Aucune mesure précise n’est prise concernant la hausse du pouvoir d’achat des travailleurs et des classes populaires susceptible de stimuler la consommation, élément central de la croissance économique. Silence également sur les moyens à mobiliser pour combattre réellement le chômage qui ravage la vie de larges couches de la population. Par contre, les sociaux-démocrates au pouvoir insistent déjà sur la réduction des dépenses publiques et du déficit public. Ils parlent même d’équilibre budgétaire : « nous nous tiendrons à nos engagements (…)de ramener les déficits en dessous de 3% du PIB en 2013 ». Une loi de programmation des finances publiques sera élaborée cet été, tracera « le cheminement contraignant » qui mènera « à l’équilibre en 2017 » assurait le nouveau ministre des Finances Pierre Moscovici à Berlin le 21 mai 2012. Il va donc « falloir faire un effort, c’est certain, mais cet effort sera justement réparti » disait François Hollande le 30 mai sur le plateau de France 2. Sous la croissance l’austérité ! Les nouveaux serviteurs se préparent donc à poursuivre en douceur le travail de démolition des acquis sociaux entamé avant eux par le gouvernement précédent conformément aux seuls intérêts de la classe dominante. L’ancien pouvoir parlait de politique de rigueur, le nouveau de la croissance pour désigner en fait, à quelques inflexions près, une même politique au service de la même classe sociale, la bourgeoisie qu’ils sont tenus l’un et l’autre de servir.

Manuel Valls, le nouveau ministre de l’intérieur veut, quant à lui, faire mieux que Brice Hortefeux, Éric Besson et Claude Guéant réunis. Son fétichisme pour la sécurité et son mépris, qu’il affiche avec une certaine fierté pour les populations des quartiers populaires, sont sans bornes.

Rarement dans l’histoire récente de la France, on a brisé autant de familles, infligé autant de souffrances et humilié autant d’hommes, de femmes et même d’ enfants sans papiers que sous le règne de Sarkozy. Rarement les travailleurs immigrés, les Roms, les musulmans etc. n’ont été la cible privilégiée des politiques xénophobes et boucs émissaires pour mieux occulter la faillite économique de la bourgeoisie, que sous le pouvoir quasi monarchique de l’ancien président. Manuel Valls s’inscrit totalement dans cette détestable politique sécuritaire qui l’a propulsé au-devant de la scène politique. Comme tout opportuniste et carriériste qui se respecte, Valls a construit toute sa carrière sur le terrain de la sécurité, de la xénophobie et de la haine des travailleurs immigrés comme les Le Pen, père et fille, et Sarkozy. Toutes les opportunités sont bonnes pour parler de l’insécurité et rendre hommage aux forces de l’ordre (2) même si la liste des hommes morts dans les commissariats, ou lors des interpellations policières est trop longue (3). Jamais Manuel Valls n’a eu la moindre pensée pour ces hommes, nombreux et anonymes, tués justement par ces forces au service de l’ordre établi. Seule compte pour lui sa carrière. Il va certainement déployer un zèle singulier, d’une manière différente que ses prédécesseurs, pour masquer la faillite économique et morale de la bourgeoisie en présentant les travailleurs immigrés, les musulmans, les sans papiers etc. comme responsables des malheurs de la France. L’agitation des sociaux-démocrates autour de l’insécurité/immigration n’a d’égale que leur silence sur le chômage et la précarité de l’emploi qui plongent l’individu dans l’incertitude et l’ insécurité économique et sociale la plus totale.

La soumission des sociaux-démocrates aux intérêts des puissants à l’intérieur du pays, se reflète plus nettement encore dans leur politique extérieure et dans leur vision guerrière du monde.

RICHES-2 EUROPE

Depuis 1914, la social-démocratie a participé à toutes les guerres impérialistes conformément aux intérêts exclusifs des classes dominantes. En août 1914, les sociaux démocrates allemands ont voté les crédits de guerre au Reichstag se rangeant ainsi du côté de Guillaume II, c’est à dire du côté de la bourgeoisie allemande. La Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO), l’ancêtre du Parti Socialiste, se rallie, elle aussi, à « l’effort de guerre » juste après l’assassinat de Jean Jaurès ! Les sociaux-démocrates se sont ainsi mis au service de leurs bourgeoisies respectives et ont largement contribué à dresser les ouvriers et les peuples les uns contre les autres. Rappelons tout de même que cette boucherie a fait 9 millions de morts !

« Les armes vont parler » disait François Mitterrand pour annoncer la première guerre du Golfe en 1991.

La guerre impérialiste en Yougoslavie a été menée, main dans la main, par Chirac et Jospin derrière les américains en 1999.

Les sociaux-démocrates ont soutenu sans hésitation aucune Nicolas Sarkozy pour l’intervention des forces de l’OTAN en Libye permettant, entre autres, à Total de pomper sans trop de contraintes le pétrole du peuple libyen au prix de dizaines de milliers de morts et de la destruction d’une grande partie du pays.

Deux semaines à peine après son installation au pouvoir, Hollande parle déjà d’intervention armée en Syrie encouragé par le « grand humaniste » de tous les temps, Bernard-Henri Lévy.

Le départ prévu des puissances impérialistes de l’Afghanistan est la conséquence directe de la défaite de l’OTAN face à la résistance afghane. Là encore la seule différence entre Sarkozy et Hollande est le calendrier ! Le premier prévoyait le retrait fin 2013, le second fin 2012. Sur les raisons impérialistes de l’intervention dans ce pays, les deux serviteurs de la bourgeoisie sont entièrement d’accord.

Les sociaux-démocrates français entretiennent, par ailleurs, d’excellentes relations avec les plus rétrogrades des régimes et les plus dangereux pour la paix de la planète. Il serait peut-être fastidieux d’énumérer ici toutes les dictatures qu’ils ont soutenues ou qu’ils soutiennent encore. Israël arrive en tête de ces États qui menacent la paix du monde et admiré par les sociaux-démocrates. Ni l’occupation, ni les massacres à répétition, ni les condamnations de l’ONU, ni les souffrances infligées au quotidien au peuple palestinien etc. n’entament leur vénération et leur soutien inconditionnel à l’État sioniste.

Leur soutien va également aux régimes d’un autre âge comme celui de l’Arabie Saoudite, du Qatar et ceux de toutes les monarchies du Golfe. Aujourd’hui, les nouveaux serviteurs font beaucoup de bruit autour du cas de Mme.Ioulia Timochenko en boycottant l’Euro 2012 organisé en Ukraine : « aucun membre du gouvernement n’assistera aux matches en Ukraine » déclarait Valérie Fourneyron Ministre de la Jeunesse et du Sport au journal l’Équipe (4). Cette déclaration contraste violemment avec le silence du candidat Hollande sur la Formule 1 qui s’est déroulée à Bahreïn du 20 au 22 avril 2012 (5). Ce silence, qui dure toujours, est interprété par le peuple de Bahreïn comme un soutien à la dictature des Al Khalifa.

Les sociaux-démocrates ont également des amis un peu partout comme par exemple les Bongo, père et fils, en Afrique. Laurent Fabius, qui a visité le Gabon en février 2012, disait « Nous avons parlé des relations entre le Gabon et la France qui sont des relations excellentes et j’ai dit mon souhait qu’elles se développent dans le futur » (6).

Il ne s’agit là que de quelques exemples montrant ce dévouement des sociaux-démocrates à servir les intérêts de la bourgeoisie française partout à travers le monde.

Le nouveau pouvoir se présente tel un prestidigitateur habile attirant et fixant, par un tour extraordinaire, l’attention des classes populaires sur les quelques aspects plutôt positifs de ses décisions pour mieux cacher sa véritable mission, servir la classe dominante. Les sociaux-démocrates donnent l’illusion d’être radicalement différents des gouvernements précédents, ce qui leur permet de tenir endormis les travailleurs et l’ensemble des classes populaires. Ils sont donc plus difficiles à combattre que l’ancien pouvoir. Mais les illusions vont bientôt se dissiper avec la poursuite de la rigueur même déguisée en croissance, l’arrivée des licenciements massifs d’ouvrières et d’ouvriers, la multiplication des entreprises en faillite, le despotisme de la Commission Européenne, des marchés financiers, des agences de notation etc. etc. Le nouveau gouvernement apparaîtra alors tel qu’il est réellement, c’est-à-dire un instrument au service de la classe dominante.

Toutes les forces du progrès qui se réclament des travailleurs doivent s’unir pour construire ensemble une autre alternative à la social-démocratie qui est non seulement éloignée des intérêts des classes populaires, mais constitue également un véritable obstacle sur le chemin du dépassement du capitalisme.

Mohamed Belaali

(1) http://belaali.over-blog.com/article-social-democratie-et-collaboration-de-classes-50152165.html

(2) Manuel Valls : « Sécurité : la gauche peut tout changer », Éditions du Moment, 2011.

(3) http://belaali.over-blog.com/article-crimes-ordinaires-de-l-etat-fran-ais-98240680.html

(4) http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Les-politiques-boycotteront-l-euro/288065

(5) http://belaali.over-blog.com/article-bahrein-la-formule-1-au-service-de-la-tyrannie-103865292.html

(6) http://www.rfi.fr/afrique/20120215-voyage-ex-premier-ministre-francais-laurent-fabius-gabon-interpelle-francafrique

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 9 juin, 2012 |Pas de commentaires »

LES CASSEROLES DU SOCIALISME…UNE BELLE « PETITE » LISTE !

LES CASSEROLES DU SOCIALISME…
LES CASSEROLES DU SOCIALISME...UNE BELLE SOCIALISTES FRANCE dans REFLEXIONS PERSONNELLES
Jean-Pierre Kucheida – Député-Maire du Pas-de-Calais : Détournement de fonds –Mis en cause. Attend les résultats de l’enquête parlementaire qui a lieu en ce moment sur les pratiques de la Fédération PS du Pas-de-Calais, suite aux révélations de Gérard Dalongeville à la juge Véronique Pair, révélées dans son livre « Rose Mafia ». Quand les premières révélations tombent, François Hollande l’a appelé pour lui dire « Tiens bon, on va laisser le vent retomber, ça va passer ».

François Bernardini – Maire d’Istres : Détournement de fonds publics – Condamné en 2001, en appel, à dix-huit mois de prison avec sursis, 400 000 francs d’amende et cinq ans d’inéligibilité.

 Patrick Sève – Maire de l’Haÿ-les-Roses : Détournement de fonds publics – Mis en examen le 8 septembre 2011 pour « octroi d’avantages injustifiés et soustraction de fonds publics », pour un montant d’environ 2 millions d’euros, et pour avoir bénéficié de pots de vin dans l’octroi de marchés publics dans sa commune.

François Pupponi – Député-Maire de Sarcelles : Extorsion de fonds – Mis en cause. Auditionné le 3 septembre 2010 dans le cadre d’une enquête sur un cercle de jeu parisien pour « blanchiment » et « extorsion de fonds ».  Accusé de « subordination de témoin »  par son directeur de cabinet, il aurait essayé de persuader sa belle-fille de démissionner du cercle Wagram, comme l’exigeaient les nouveaux patrons corses.

Jean-Pierre Destrade – Conseiller Général de Saint-Pierre-d’Irube : Trafic d’influences – Condamné en 2005 à 3 ans de prison dont 2 avec sursis et 10.000 euros d’amende dans une affaire de trafic d’influence et d’escroquerie,  une peine couverte par sa détention provisoire.

Serge Andréoni – Sénateur-Maire des Bouches-du-Rhône : Complicité de trafic d’influences – Mis en examen lundi 17 octobre 2011, pour « complicité de trafic d’influence »,il est soupçonné d’avoir fait désigner un avocat ami pour aider le frère de Jean-Noël Guérini, Alexandre, à régler un litige financier qui l’opposait à la communauté d’agglomération de Salon-de-Provence.

Henri Emmanuelli – Président du Conseil Général des Landes : Complicité de trafic d’influences – Condamné le 16 décembre 1997 dans l’affaire Urba à dix-huit mois de prison avec sursis et à deux ans de privation de ses droits civiques. Également mis en examen le 15 octobre 1998 dans le cadre de l’affaire Destrade de financement illégal du Parti socialiste, il est relaxé.

Janine Ecochard – Vice-Présidente du Conseil Général des Bouches-du-Rhône :Trafic d’influence – Condamnée en 1998 dans l’affaire Urba sur le financement occulte du PS.

Jean-Christophe Cambadélis – Député de Paris : Recel d’abus de confiance –Condamné. Mis en examen le 7 juin 2000 pour abus de confiance, il est reconnu « coupable de recel d’abus de confiance » le 2 juin 2006 et il est condamné à six mois de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende, dans l’affaire des emplois fictifs de la MNEF.

Harlem Désir – Député Européen : Recel d’abus de biens sociaux – Condamné, le 17 décembre 1998, à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d’amende pour recel d’abus de biens sociaux. Il avait bénéficié au début des années 1990 d’un emploi fictif, lorsqu’il était à la tête de SOS racisme, financé par une association lilloise.

Michel Pezet – Député des Bouches-du-Rhône : Recel de fonds – Condamné. Mis en cause dans l’affaire Urba en 1991, il est innocenté par la justice le 16 décembre 1998 de toute accusation d’enrichissement personnel ; en revanche, il est condamné pour « recel de fonds utilisés [pour un financement politique] en dehors de tout enrichissement personnel ».

Jean-Noël Guérini – Président du conseil général des Bouches-du-Rhône : Association de malfaiteurs – Mis en examen le 8 septembre 2011 pour « prise illégale d’intérêts, trafic d’influence, association de malfaiteurs et complicité d’obstacle à la manifestation de la vérité » pour avoir favorisé son frère dans le cadre de marchés publics.

Jean-Pierre Noyes – Conseiller Général des Bouches-du-Rhône : Association de malfaiteurs – Mis en examen le mercredi 11 janvier 2012 pour des faits d’association de malfaiteurs. Il est soupçonné d’avoir favorisé l’attribution d’emplois et de logements sociaux au profit de proches d’Alexandre Guérini, le frère cadet du président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, alors qu’il était le président jusqu’en juin 2011 de « 13 Habitat », l’office HLM rattaché à la collectivité locale.

Jean-Marc Ayrault – Député-Maire de Loire-Atlantique : Délit de favoritisme –Condamné à une peine de six mois de prison avec sursis et 30 000 F d’amende pour avoir octroyé de décembre 1991 à décembre 1993, sans mise en concurrence, ni avoir recours à des appels d’offres et sans réaliser de contrat, le marché d’impression du journal municipal nantais, Nantes Passion dont le budget d’impression s’élevait à 6 millions de francs par an.

Michel Laignel – Député et Conseiller Général des Bouches-du-Rhône : Favoritisme – Condamné Le 14 juin 2005, alors poursuivi pour «  favoritisme, prise illégal d’intérêts et faux et usage de faux, en écriture publique » le maire de Ronchin a été condamné à deux ans de prison avec sursis et deux ans d’illégibilité.

Christian Bourquin – Président du Conseil Général des Pyrénées-Orientales : Favoritisme dans l’attribution de marché public – Condamné. Soupçonné, dès 2001, d’avoir trafiqué ses comptes de campagne, il est condamné en 2009, à trois mois de prison avec sursis et 5000 euros d’amende pour minoration de comptes de campagne et complicité de faux. En 2008, il est mis en examen pour favoritisme dans le cadre d’un marché public et de nouveau condamné, début janvier 2012, à deux mois de prison avec sursis pour ces « faits graves ».

Eli Puigmal – Maire de Saint-Estèves : Délit de favoritisme – Condamné le 26 janvier 2012 délit de favoritisme dans les conditions d’attribution de marché d’organisation de spectacles à l’association Boitaclous en 2009 alors qu’il était maire de Saint Estève.

Jacques Mellick – Député-Maire de Béthune dans le Pas-de-Calais : Faux témoignages – Condamné en 1996 par la justice à abandonner tous ses mandats suite à sa condamnation pour témoignage de complaisance dans l’affaire VA-OM.

Jean-Pierre Balduyck – Député du Nord : Favoritisme – Condamné par le tribunal correctionnel de Lille à 7 500 euros d’amende en 2005 après 7 ans de mise en cause, alors qu’il était maire de Tourcoing, pour complicité d’atteinte à la liberté des marchés publics dans l’affaire du Grand Mix de Tourcoing.

Robert Gaïa – Député du Var : Favoritisme – Condamné le 21 janvier2002 à six mois de prison avec sursis pour favoritisme dans l’attribution du marché des cantines scolaires de la ville de Toulon en 1997.

Ségolène Royal – Présidente de la Région Poitou-Charentes : Licenciements abusifs –Condamnée en 2008 par La Cour d’appel de Rennes, l’ancienne candidate socialiste à l’élection présidentielle à dû verser plusieurs mois de salaires non payés à deux de ses attachées parlementaires ayant travaillé pour elle entre 1995 et 1997.

Anne Hidalgo – Adjointe au maire de Paris : Infraction à la législation sur la durée du travail – Condamnée le 26 janvier 2012 à 40.000 € d’amende pour infraction à la législation sur la durée du travail au titre de ses fonctions de Présidente du conseil d’administration de l’APUR (Atelier Parisien d’Urbanisme), alors qu’elle est elle-même ancienne inspectrice du travail. Cette condamnation fait suite à deux plaintes déposées au tribunal de police par l’inspection du travail. L’une pour « travail dissimulé », l’autre pour non-paiement des heures supplémentaires.

Jacques Mahéas – Sénateur de Seine-Saint-Denis : Agression Sexuelle – Condamné en mars 2010, pour agressions sexuelles contre une ex-employée municipale, pour des faits survenues en 2002. La plainte a été déposée en 2004 mais il faut attendre 2011 pour qu’il démissionne du PS, sous menace d’exclusion. Soutien de François Hollande pendant la primaire socialiste.

Pascal Buchet – Maire de Fontenay-aux-Roses : Harcèlement – Condamné à 8000 € d’amende par le tribunal correctionnel de Nanterre, coupable de harcèlement moral à l’encontre de son ex-directrice de la communication, qui s’est suicidée en 2007.

François-Xavier Bordeaux – Dirigeant du PS bordelais : Abus de faiblesse – Condamné à la peine de deux ans de prison dont un ferme, assortie de cinq ans de privation des droits civiques, civils et de famille, pour avoir abusé de la faiblesse d’une vieille dame fortunée, Jeanine Terrasson.

Yacine Chaouat – Adjoint au maire du 19e arrondissement de Paris :
 
 Violences conjugales – Condamné par le tribunal correctionnel à six mois de prison avec sursis et dix-huit mois de mise l’épreuve, pour violences conjugales sur son épouse. En août 2009, Fatima, 21 ans, avait été battue à coups de ceinture et retenue à son domicile, alors qu’elle venait d’arriver de Tunisie.

Jack Lang – Député du Pas-de-Calais : Rupture de contrat – Condamné le 6 janvier 2009 par le TGI de Paris à verser 34.000 euros à l’éditeur Bernard Pascuito, qui l’avait assigné pour rupture de contrat après que l’ancien ministre se fut opposé en 2006 à la publication d’un livre qu’ils avaient co-écrit.

Sylvie Andrieux – Député des Bouches-du-Rhône : Escroquerie – Mise en examen le 8 juillet 2010 pour « complicité de tentative d’escroquerie et complicité de détournement de fonds publics » pour un montant estimé à 740.000 €, grâce à des associations fictives.

Monique Delessard – Maire de Pontault-Combault : Faux en écriture publique –Condamnée le 14 mai 2010,  par la cour d’appel de Paris à 15 mois de prison avec sursis et à une peine d’inéligibilité pour avoir marié illégalement l’ancien député-maire Jacques Heuclin, à l’article de la mort.

Bernard Granié – Président d’une intercommunalité Bouches-du-Rhône : Corruption - Condamné le 7 septembre par la cour d’appel d’Aix-en-Provence à deux ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité. Elle a en effet estimé que fournir des informations confidentielles – contre 300 000 euros de pots de vin – à une société de traitement de déchets candidate à un marché public constituait une faute gravissime.

Michel Delebarre – Député du Nord : Ecoutes illégales – Condamné. Cet ancien ministre de la Fonction Publique sous Mitterrand, a été condamné en 2005 dans le cadre de l’affaire des écoutes de l’Élysée. Il a été notamment reconnu coupable du placement sur écoutes de Jean-Edern Hallier, journaliste qui menaçait de révéler l’existence de Mazarine à l’opinion. Il est dispensé de peines.

Claude Pradille – Sénateur du Gard : Corruption – Condamné en 1995 à cinq ans de prison de ferme, cinq ans d’inéligibilité et 300.000 francs d’amende. Il avait été jugé pour «faux et usage de faux, corruption, complicité d’escroquerie et subordination de témoins» dans une affaire où il était soupçonné d’avoir fait construire sa piscine sur des fonds publics de l’Office HLM du Gard

Jean-Paul Huchon – Président du Conseil Régional d’Ile-de-France : Prise illégale d’intérêts dans des marchés publics – Condamné. En novembre 2004, après l’envoi d’une lettre anonyme sur l’existence d’emplois fictifs au conseil régional d’Île de France, il est jugé avec son épouse, Dominique Le Texier, pour prise illégale d’intérêts dans des marchés publics passés en 2002 et 2003, entre le conseil régional et les sociétés de communication Image Publique, Sertis et LM Festivals, employant sa femme. Il est condamné à 6 mois de prison avec sursis, 60 000 euros d’amende et un an d’inéligibilité le 20 février 2007par le tribunal correctionnel de Paris puis la peine est confirmée en appel le 21 novembre 2008, hormis l’inéligibilité.

Robert Navarro – Sénateur de l’Hérault : Abus de confiance – Mis en examen. Cible d’une plainte déposée par le PS en mars 2011 pour « abus de confiance », pour des frais personnels et 42.000 € de pizzas ( lol ! ) qui ont été facturés à la Fédération PS entre 2008 et 2010. Soutien de François Hollande à la primaire socialiste, il intègre son équipe de campagne durant l’été 2011.

René Teulade – Sénateur-Maire de Corrèze : Abus de confiance – Condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 18 mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende. Il s’est rendu coupable coupable d’abus de confiance dans le scandale de la Mutuelle de retraite de la fonction publique (MRFP). Il a été le suppléant de François Hollande à L’Assemblée entre 1997 et 2002.

Khadija Aram – Adjointe au maire de Trappes : Abus de confiance – Condamnée le 27 avril 2011 à deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis, pour avoir promis contre rémunération, à des personnes en situation irrégulière, des titres de séjour qu’elle n’a jamais obtenus, ainsi que cinq ans d’interdiction de droits civiques et civils.

Pierre Mauroy – Sénateur du Nord : Abus de confiance – Condamné. Le 20 juin 2008, il est mis en examen pour détournement de fonds publics à propos d’un emploi présumé fictif attribué à Lyne Cohen-Solal au sein de la communauté urbaine de Lille (CUDL) en 1992. Le 4 février 2011, Pierre Mauroy est condamné à 20 000 euros d’amende avec sursis pour abus de confiance et devra, avec Lyne Cohen-Solal et Bernard Masset, son ancien directeur de cabinet, rembourser 19 654 euros à la CUDL.

Laurent Fabius – Député de la Seine-et-Marne : Homicide involontaire ( quand même ! ) – Mis en examen. Il a comparu en février et mars 1999 devant la Cour de justice de la République (CJR) pour homicides involontaires dans l’affaire du Sang Contaminé. Le 9 mars 1999, Laurent Fabius est relaxé, la CJR soulignant tout de même que son action « a contribué à accélérer les processus décisionnels. »

Philippe Kaltenbach – Maire de Clamart : Corruption – Mis en cause. Suite à la diffusion d’une vidéo sur Internet, où on le voit négocier contre de l’argent l’attribution d’un logement au proche d’un collaborateur, une enquête préliminaire a été ouverte, dans laquelle il est soupçonné de corruption dans l’attribution de logements sociaux.  Deux juges d’instruction de Nanterre sont chargés, depuis le 22 février, d’une information judiciaire ouverte pour « corruption active et passive, recel, complicité ».

André Vallini – Sénateur de l’Isère : Licenciement abusif et harcèlement moral –Poursuivi par son attachée parlementaire, avec qui il a fini par trouver un accord. Proche de François Hollande, cet ancien président de la Commission Outreau conseille le candidat socialiste sur les questions de justice.

Jean-Marc Pastor – Sénateur / questeur du Sénat : Notes de frais frauduleuses – Mis en cause par le site Médiapart, qui révèle le 27 juin 2011 que le sénateur avait transmis à la trésorerie du Sénat deux factures de restaurant émises dans le Tarn, son département, pour un montant total de 2492 euros. Il menace Médiapart de poursuites, produisant un faux communiqué de Gérard Larcher pour l’occasion, alors Président du Sénat, avant de se rétracter et de rembourser l’intégralité des notes de frais.

Dominique Strauss-Kahn – ancien Député-Maire du Val d’Oise : Complicité de proxénétisme !!!! – Mis en cause. Après son procès pour viol dans l’affaire du Sofitel de New York, Dominique Strauss-Kahn a été mis en garde à vue et entendu le 21 février 2012 pour complicité de proxénétisme dans l’affaire du Carlton de Lille. Jusqu’au printemps 2011, il était le favori de la primaire socialiste pour l’élection présidentielle
.
Gérard Dalongeville – Maire d’Hénin-Beaumont : Détournement de Fonds Publics –  Mis en examen en 2009, il attend toujours son jugement pour « faux en écriture et usage de faux, détournements de fonds publics, favoritisme et recel de favoritisme »
En 2009, en compagnie d’un certain Domota, se réjouissant des désordres qui paralysaient la Guadeloupe voici l’incertaine Taubira, membre (et non des moindres) du gouvernement z’Ayrault. Taubira est aujourd’hui Garde des sceaux.
Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 4 juin, 2012 |3 Commentaires »

ESCLAVAGE, CAPITALISME, CROISSANCE: UNE BELLE CONTINUITE ! (SUPERNO)

Esclavage, capitalisme, croissance :

 ça continue !

ESCLAVAGE, CAPITALISME, CROISSANCE: UNE BELLE CONTINUITE ! (SUPERNO) dans REFLEXIONS PERSONNELLES travail05

travail03 CAPITALISME dans REFLEXIONS PERSONNELLES

bangladesh CROISSANCE

Laissons pour une fois de côté les nouvelles fondamentales de la Politique Française (genre le jean de Cécile Duflot ou les parachutes de Le Pen et Mélenchon) pour évoquer des sujets tellement secondaires que j’ai honte de devoir m’abaisser jusqu’à en parler.

Oui, je sais, j’ai déjà écrit là-dessus. Ici, il y a quatre ans. , il y a 18 mois.
Depuis, rien n’a changé, bien évidemment.

L’émission “Cash investigation” de France 2 avait diffusé la semaine dernière un fort didactique reportage sur l’art et la manière qu’ont les multinationales, y compris françaises, de frauder le fisc à l’aide de montages abracadabrantesques élaborés par d’autres multinationales spécialisées, et qui ont pour point commun de passer par des filiales luxembourgeoises bidons.

Hier soir, France 2, décidément bien inspiré, a diffusé un nouveau reportage écœurant dans les ateliers de couture au Bangladesh et en Inde. Rien de bien nouveau sous le soleil, à vrai dire. On y apprend, images à l’appui, que dans ces ateliers travaillent des gamines de 12 ans, 12 heures par jour, 6 jours par semaine, pour un salaire inférieur à un dollar par jour. Je pense qu’on peut parler d’esclavage. Il y a certes parfois des rebellions, mais dans l’ensemble, les multinationales n’ont pas à se plaindre, merci pour elles.

Une fois les fringues cousues par ces esclaves, elles sont emballées dans des cartons et expédiées en occident par bateau dans des immenses conteneurs.

Le voyage en bateau sert en quelque sorte de paravent entre la production et la consommation. Il transforme le malheur des uns en objet de désir des autres. Car une fois arrivées ici, les fringues sont étalées dans des boutiques plus ou moins clinquantes, dans lesquelles le con-sommateur (et surtout trice, il faut bien le dire) se précipite pour acheter, souvent pour quelques euros, de quoi vêtir toute la famille.

La pub et le marketing font leur œuvre pour que le coût de fabrication, indécemment bas, fasse une multiple culbute, suffisante pour que les actionnaires deviennent milliardaires (c’est le seul but de la manœuvre), mais pas trop pour rester dans le business model de la con-sommation de masse, que la ménagère de moins de 50 ans revienne le plus souvent possible acheter, acheter et encore acheter.

Bien entendu, on n’affiche pas dans les boutiques la photo de ces milliers de gamines devant leur machine à coudre, dans un bruit infernal, sous la lumière des néons blafards et les aboiements du contremaître, ni dans leurs bidonvilles insalubres. Sinon les gens n’achèteraient pas, probablement. Au contraire, on y met les photos sur papier glacé de mannequins anorexiques ou de stars de cinéma soucieuses d’arrondir des fins de mois pourtant déjà bien rondelettes.

Tout cela a été parfaitement décrit dans le livre de Naomi Klein, “No Logo” , qui détaille le processus de décérébration des foules (et notamment des jeunes) qui conduit des humains en apparence ordinaires à être fiers de payer une fortune des objets fabriqués par des esclaves à un coût dérisoire.

Avant le bateau : le cauchemar. Après, le rêve.

Le reportage citait des marques. Monoprix, Ikea, Leclerc, Zara. Peu importe, il y a fort à parier que c’est partout pareil. On a pu assister à des scènes pathétiques de communicants à la langue d’ébène, niant que les images montrées aient pu exister, se cachant derrière des cahiers des charges, des chartes, des normes, des audits, jurant leurs grands dieux qu’ils avaient une éthique et que tout manquement à icelle devait être corrigé, et patati et patata.

Et ce sont les mêmes connards qui discutent des heures avec les fournisseurs pour baisser les prix d’un pouième de centime. Qui savent très bien que tous ces cahiers des charges sont du pipeau, que celui qui le signe sous-traitera et qu’au final les fringues seront fabriquées dans des conditions sordides par des gamines esclaves, tandis que les actionnaires se feront des couilles en or et se prélasseront sur leur yacht.

La richesse indécente a toujours besoin d’esclaves en nombre. Les bubons capitalistes purulents de Dubaï ou du Qatar consomment environ 10 esclaves pour un habitant. Nous, c’est pareil, sauf que nos esclaves restent chez eux, fabriquant nos fringues, gadgets électroniques, bagnoles que les haut-parleurs de la pub et du dieu croissance nous ordonnent d’acheter frénétiquement et de jeter le plus vite possible.

Les magazines économiques, en plus d’appeler de leurs vœux la rigueur budgétaire, la baisse des impôts, et la disparition de tout secteur public, célèbrent ces grands entrepreneurs : regardez cette liste de milliardaires.

Vous y reconnaîtrez le fondateur d’Ikea Ingvar Kamprad, première fortune européenne avec 33 milliards d’euros. Puis, un peu plus loin, entre Bernard Arnault et Liliane Bettencourt, vous trouverez Amancio Ortega, propriétaire de Zara, avec 30 milliards.

On marche sur la tête, non ?

Tant que j’y suis, je passe à autre chose. Non, en fait c’est la même chose. Je me souviens de la couverture de Libé au lendemain de l’assassinat des gamins devant l’école de Toulouse. (Vous la trouverez )

En voyant cette couverture, je m’étais dit que Libé, dont le directeur Demorand semble avoir remarqué que les unes racoleuses avaient un effet bénéfique sur les ventes, d’où sa propension à en caser à toute occasion, aurait pu en faire une similaire, sur fond noir, mais aux caractères beaucoup plus petits, pour y faire figurer les noms et âges des 20000 (vingt mille) enfants morts de faim ce jour-là, comme tous les autres jours, d’ailleurs.

Comme le dit si justement Jean Ziegler, nous pourrions très bien nourrir ces enfants, et ils meurent quand même, c’est donc qu’ils sont assassinés.

Notre système trouve pourtant toujours les milliards, et même les dizaines de milliers de milliards, pour voler au secours de ces pauvres banquiers. Il a consacré plus de 1600 milliards l’an dernier à acheter des armes. Mais n’est pas foutu de trouver 30 pauvres milliards (la fortune de M.Ikea ou de M.Zara, tiens) pour nourrir la terre entière pendant un an. En même temps un banquier ou un marchand de canons, c’est quand même plus important que quelques millions d’enfants. Surtout noirs ou jaunes…

Tout ça, c’est la conséquence directe et indéniable de notre système capitaliste, libéral et croissanciste. De sa répartition incroyablement scandaleuse des richesses. De sa prédation par la finance et les spéculateurs. De ce phénomène incroyable qui fait que malgré les odes à la “valeur travail”, ce ne sont jamais ceux qui travaillent qui s’enrichissent, mais des intermédiaires parasitaires. Ceux qui cultivent les fruits et légumes restent pauvres, tout comme la caissière du supermarché, mais pas le propriétaire de l’enseigne.

En France, nous avons de la chance : nous venons de chasser un gouvernement de droite, incapable et corrompu, pour le remplacer par un gouvernement de “gauche”, qui respecte la parité et qui a signé une charte éthique….

Et surtout, son dicton est “Le changement, c’est maintenant”. Merveilleux, non ? Bon, on commence quand ?

Euh… Pour l’instant, le principal changement c’est qu’on peut venir au conseil des ministres en jean. Pour le reste, permettez-moi de douter. Car même si le QI moyen du gouvernement doit être au moins le double de celui du précédent, il suffit de gratter un peu pour constater la supercherie. Tous les postes importants sont occupés par des représentants de la “gauche de droite”. DSK n’est plus là, mais ses disciples et ses idées sont restés. Enarques et membres du “Siècle” foisonnent. Pas un seul dangereux révolutionnaire gauchiste à l’horizon.

Pas une de ces personnes n’a l’intention de faire quoi que ce soit pour changer de paradigme. Tous se plaisent et se complaisent dans le capitalisme libéral, qui leur a d’ailleurs apporté richesse, puissance et gloire.

Le premier ministre est le premier promoteur du projet mégalomaniaque et scandaleux de l’ayraultport de Notre Dame des Landes. Ce projet témoigne de son aveuglement total quant à l’évolution du monde et de ses ressources naturelles.

Quant au président Hollande, son déplacement aux Etats-Unis montre qu’il n’a rien compris non plus, pas plus qu’Obama, d’ailleurs. Délectez-vous de ces billevesées, reprises en boucle et sans le moindre sens critique par des médias tétanisés d’extase :
Le président François Hollande a fait état d’une “convergences” de vues avec son homologue américain Barack Obama sur la nécessité de relancer la croissance pour faire face à la crise, vendredi 18 mai à la Maison-Blanche, peu avant un sommet du G8. La croissance doit être une priorité (…)”.

La croissance, la croissance, la croissance… La même chose qu’avant, mais PLUS ! Plus d’esclaves, plus d’armes, plus de morts de faim, plus de paradis fiscaux. Plus de pétrole, plus de ressources naturelles, plus de pollution, plus de CO2. Et plus d’argent virtuel pour contourner les limites de l’économie réelle.

Pauvres aveugles ! Mai 2012, et ils n’ont toujours rien compris. Après avoir décidé de ruiner les peuples pour rembourser les banksters, ils décident désormais qu’il faudrait en fait encore emprunter aux banksters pour éviter la ruine des peuples…

Quant à ceux qui croyaient que Hollande allait mettre la finance à genoux, même après la déclaration d’allégeance faite aux banksters de la City, pensaient-ils qu’il allait nommer Frédéric Lordon responsable du G20 pour la France ? Curieusement, non, l’heureux élu de Hollande, secrétaire général adjoint de l’Elysée s’appelle Emmanuel Macron, 34 ans. C’est un disciple de Jacques Attali (dont l’ombre plane sur la “gauche” comme celle de Minc plane sur la droite), ex-membre de sa ridiculissime “commission sur le retour de la croissance”. Et que fait-il dans la vie, ce petit génie ? Il est associé-gérant chez Rothschild, et le fait d’abandonner un salaire annuel de l’ordre d’un million d’euros est une preuve évidente de son désintéressement espoir de retour sur investissement.

Certains parlent de faire revenir ces usines en France… Les “socialistes” viennent même de créer un ministère marketing du “redressement productif” confié à Montebourg. Quelle rigolade ! Comment faire revenir en France des industries qui en sont parties, poussées par la perspective d’employer des esclaves et par les lois qui permettaient cette forfaiture ? Sans changer ces lois, sans revenir sur ce système ?

Juste pour rire, c’est un “socialiste” français, Pascal Lamy, qui dirige depuis 7 ans l’OMC (ex GATT), le principal organisme responsable de la dérégulation du commerce mondial…

Tous ces gens sont d’accord sur un point : il faut améliorer la compétitivité de la France, et baisser le coût du travail. Pour l’aligner sur celui du Bangladesh, par exemple… Car tout le monde le sait, je l’ai même lu sur Twitter de la part de prétendus gauchistes : “si on va fabriquer au Bangladesh, c’est que ça coûte trop cher de fabriquer en France”.

Ok, réduisons donc le coût du travail… qui est principalement composé de plusieurs facteurs :
- Le salaire
- Les cotisations sociales (improprement baptisées “charges”).

Réduire le coût du travail, cela signifie donc au choix réduire les salaires (ou travailler plus pour le même salaire), ou réduire les retraites, les remboursements de sécu, les allocs chômage… Ou, pour être plus efficace, les deux. Supprimons par la même occasion toutes les “barrières à l’emploi”, comme le salaire minimum, le code du travail, les congés, le paiement des arrêts maladie, et la retraite.

Pour finir, supprimons carrément tout salaire, et c’est le plein emploi garanti. Fort de cette compétitivité retrouvée, les zentrepreneurs embaucheront massivement, et y vont voir, au Bangladesh, ce que c’est que la France Compétitive ! Comment que Leclerc il va rapatrier fissa la fabrication de ses tee-shirts !

Hollande semble devenu le héraut du keynésianisme, par opposition au néolibéralisme. Cette doctrine, qui prône la croissance par la demande, au besoin soutenue par l’Etat (et donc par l’endettement… On rêve !), a fait son temps pendant les “30 glorieuses” qui ont suivi la deuxième guerre mondiale, avant d’être balayée par le n’importe quoi du néolibéralisme. Depuis, cette doctrine est caduque, anachronique.

C’est donc un grand bond en arrière de plus de 35 ans que Hollande, tout ravi de jouer les vedettes au G8, propose au monde ébahi par tant d’originalité. Et même si la plupart de nos “socialistes” (Hollande lui-même, Ayrault, Fabius…) en sont effectivement restés à cette époque, le monde a changé, et va prochainement s’apercevoir que toute politique de croissance dans les pays occidentaux est vouée à l’échec et à la catastrophe.

Pénurie de pognon, pénurie de pétrole, pénurie généralisée de ressources (aka “peak everything”, un très bon article dans “Science et Vie de ce mois-ci sur la pénurie des métaux, mais Hollande et Obama lisent trop le “Financial Times”, pas “Sciences et Vie”), cette politique emmène l’humanité droit dans le mur. En klaxonnant.

Keynes, cité par Jean Gadrey (auteur de “Adieu à la croissance”) avait tout de même prévu qu’après des décennies de croissance, un certain niveau de richesse serait atteint et l’objectif devait changer : « il sera temps pour l’humanité d’apprendre comment consacrer son énergie à des buts autres qu’économiques ».

Hollande et Obama sont assurément moins cons que leurs prédécesseurs respectifs Sarkozy et Bush. Qu’ils le prouvent !

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 29 mai, 2012 |1 Commentaire »

INEGALITES SOCIALES: TOUTES LES 3 MINUTES, UN SALARIE EUROPEEN MEURT A CAUSE DE SON TRAVAIL

Inégalités sociales

Toutes les 3 minutes, un salarié européen meurt

 à cause de son travail

Par Ivan du Roy

INEGALITES SOCIALES: TOUTES LES 3 MINUTES, UN SALARIE EUROPEEN MEURT A CAUSE DE SON TRAVAIL dans REFLEXIONS PERSONNELLES OUVRIERS1

À l’heure où les plans d’austérité se multiplient, où le chômage partiel se banalise, où la durée de vie au travail s’allonge un peu partout, quel est l’état de santé des salariés européens ? Les inégalités sociales face à l’enjeu de la santé au travail demeurent très fortes. Pour espérer vivre vieux, mieux vaut être cadre qu’ouvrier, et ouvrier que jeune précaire. Entretien avec Laurent Vogel, de l’Institut Syndical Européen.

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 Comment se portent les salariés européens ?

Laurent Vogel [1] : Nous assistons à une détérioration de la santé au travail sur le long terme. Le problème est moins l’impact immédiat des conditions de travail sur la santé que le cumul des atteintes à la santé dans la durée. Dans le cadre de l’enquête européenne sur les conditions de travail [2], lorsque l’on demande aux salariés s’ils se sentent capables de travailler jusqu’à l’âge de 60 ans, les réponses négatives sont importantes. Un effet d’usure se manifeste : seulement 44 % des ouvriers non qualifiés pensent ainsi pouvoir tenir le coup jusqu’à 60 ans, et à peine la moitié des ouvriers qualifiés. Les différences sont fortes selon la place dans la hiérarchie sociale, car la proportion de ceux qui pensent pouvoir tenir le coup monte à 71 % pour les employés les plus qualifiés. Il existe ainsi un fossé entre les ouvriers les moins qualifiés et les personnes qui ont des qualifications élevées. En France, les ouvriers décèdent six ans et demi avant les cadres supérieurs. En Estonie, la différence d’espérance de vie entre un homme âgé de 25 ans possédant un diplôme universitaire et un homme du même âge possédant le niveau d’éducation le plus bas s’est accrue de 13 ans. La situation des femmes est plus favorable que celle des hommes dans des secteurs où les conséquences immédiates du travail sont moins perceptibles. Mais sur le long terme, les femmes perdent tout avantage. Elles sont notamment confrontées tout au long de leur vie à une organisation plus disciplinaire du travail.

Dans un contexte où la durée de vie au travail s’allonge…

Tout cela est effectivement inquiétant alors que dans beaucoup de pays européens l’âge de départ à la retraite et la durée du temps travaillé s’allongent. Cette logique simpliste qui vise à affirmer que l’espérance de vie augmentant, la durée du travail doit suivre, risque d’avoir des effets délétères. Les conditions de travail actuelles rendent cet objectif impossible pour une grande partie de la population.

460 personnes meurent chaque jour en Europe à la suite d’accidents et de maladies liés au travail (168 000 par an selon la Commission des Affaires Sociales du Parlement Européen).

Les décès liés au travail ont-ils tendance à se réduire ?

C’est, à mon avis, une estimation plutôt basse. Elle prend en compte les accidents du travail mais aussi les pathologies mortelles provoquées par le travail, principalement le cancer. Les accidents du travail mortels constituent une petite partie de ces décès : environ 6 000 par an. Ils ont tendance à diminuer. D’abord parce que les secteurs économiques changent : il y a moins d’emplois dans la sidérurgie ou les mines, des secteurs davantage exposés aux accidents. Ensuite, grâce à une amélioration des conditions de travail et de la prévention de la sécurité. Nous observons cependant une augmentation claire des cancers d’origine professionnelle. Cela s’explique vraisemblablement par une meilleure connaissance des différents types de cancers – nous sommes mieux en mesure de dire que tel cancer est causé par telle activité. Mais nous vivons aussi dans un modèle économique très dépendant des substances chimiques. Un point de PIB supplémentaire équivaut à une augmentation d’1 % des substances chimiques dangereuses produites par l’industrie. Selon certaines estimations, environ 28 % des travailleurs sont exposés à des substances cancérogènes [3] Les ouvriers sont beaucoup plus exposés que les employés, et les cadres supérieurs sont ceux qui s’en tirent le mieux. Dans le cas de la souffrance mentale et des suicides pouvant être liés au travail, nous ne disposons pas de données d’ensemble crédibles. Mais le phénomène existe partout en Europe, pas seulement en France comme l’a montré le drame des suicides à France Télécom.

En matière de prévention des risques au travail, quelle est l’ampleur des inégalités en Europe ?

Cela dépend des secteurs et des types de prévention. En Allemagne, par exemple, si les pratiques de prévention sont plutôt avancées en matière d’accidents du travail, elles ne le sont pas du tout concernant les cancers professionnels. Cela s’explique par le poids de l’industrie chimique. Globalement, plus les inégalités sont fortes dans la société, plus les inégalités découlant du travail sont importantes. Le niveau de prévention dépend aussi des capacités de mobilisation collective dans tel ou tel secteur. En France, le point positif, comparé à d’autres pays européens, est la relative visibilité de cette question depuis la révélation du scandale de l’amiante. Les conditions de travail sont présentes dans le débat public. C’est un préalable pour trouver des réponses efficaces. Autre question : la place du travail et des conditions de travail dans la stratégie globale des syndicats. En Espagne, par exemple, dans le secteur de la construction, la santé au travail a été mise au centre des revendications syndicales. Et les choses bougent. En France, les syndicats sont moins forts qu’ailleurs en Europe, mais la place qu’ils accordent aux conditions de travail se situe plutôt dans une moyenne haute. Avec un obstacle : plus l’emploi est précaire, moins les mobilisations sont possibles.

À ce propos, la Commission des Affaires Sociales du Parlement Européen note « la prolifération de formes d’emploi atypiques (travail temporaire, saisonnier, dominical, à mi-temps, télétravail) ».

Ces emplois précaires ont-ils un impact sur la santé des salariés ?

Les jeunes générations sont principalement concernées par la multiplication de ces formes d’emploi. Chez les jeunes qui ont entre 20 et 30 ans, les facteurs de précarité juridiques sont deux, voire trois fois plus importants que chez leurs aînés. Et ce, partout en Europe. Quel sera leur état de santé dans deux ou trois décennies ? Si chacun subit cinq ans de précarité avant de trouver une forme d’emploi stable, ce n’est pas trop lourd. Le problème est que la durée de ces emplois précaires s’allonge. Pour certaines catégories, ces emplois atypiques tendent à devenir la règle ! Aux Pays-Bas, les trois quarts des femmes travaillent à temps partiel. Cette proportion est de l’ordre d’un tiers pour l’ensemble de l’Union Européenne. Les données fournies par le Secours Catholique, et qui sont disponibles aussi ailleurs en Europe, montrent la corrélation entre la précarité en termes d’emploi et l’augmentation des tentatives de suicide. Il existe aussi une précarité que l’on peut décrire et quantifier – le nombre de CDD, d’intérimaires, de saisonniers… – et une précarité de fait, plus difficile à mesurer statistiquement. Elle est liée aux situations de sous-traitance : des personnes en CDI sont cependant précaires car leur emploi peut être remis en cause à tout moment, du fait, par exemple, d’un donneur d’ordre qui va changer de sous-traitant pour des raisons de coûts plus faibles. Ce sont des situations courantes dans le secteur du nettoyage, où la forme du contrat n’a finalement aucune incidence sur le niveau de précarité.

François Hollande propose de mettre en place « un dispositif de notation sociale obligeant les entreprises de plus de 500 salariés à faire certifier annuellement la gestion de leurs ressources humaines au regard de critères de qualité de l’emploi et de conditions de travail ». Pensez-vous que cela peut être utile ?

Déléguer à des experts extérieurs à l’entreprise le soin d’élaborer des critères n’est pas, selon moi, une priorité. Toutes sortes de cabinets d’experts sont prêts à délivrer toutes sortes de certifications, avec tel ou tel « label social ». Mais bien des aspects des conditions de travail ne pourront jamais entrer dans leurs grilles d’évaluation. Saint-Gobain au Brésil, par exemple, avait obtenu toutes les certifications possibles et inimaginables… alors que l’entreprise utilisait de l’amiante. Les évaluations externes étudient les procédures : existe-t-il un comité pour l’égalité salariale ? Y a-t-il un médecin du travail en interne ? Des formations sont-elles mises en place ? Le problème, c’est que les procédures, en elles-mêmes, ne donnent pas forcément de résultats efficaces. Le respect de telle ou telle procédure ne fournit aucune garantie sur les conditions de travail.

Quelle serait alors la priorité ?

Le point important serait de renforcer le contrôle collectif : la possibilité pour les travailleurs d’être représentés, avec des droits associés à cette représentation. C’est tout l’enjeu de la démocratisation du travail : mettre en débat, avec les travailleurs de l’entreprise, ce qui se passe. Ensuite, ce débat ne doit pas se limiter aux seuls salariés de l’entreprise. Des acteurs, en dehors, doivent pouvoir intervenir. La population concernée par une activité – consommateurs, riverains… – doit également avoir son mot à dire.

Pensez-vous que la santé des travailleurs passe après celle des consommateurs [4] ?

Il existe effectivement un décalage. Il est plus facile de mobiliser sur la protection de l’environnement que sur les inégalités sociales, qui passent souvent au second plan. Les règles et législations concernant la protection de la population, des riverains, des consommateurs vont souvent être plus efficaces que celles concernant la prévention de la santé des travailleurs. Le bisphénol A est un épisode révélateur. Tant mieux si cette molécule dangereuse est interdite dans les biberons. Le problème est que l’on oublie de s’interroger sur les travailleurs qui manipulent des produits contenant du bisphénol. C’est logique : parler de la santé des enfants provoque une réaction plus rapide que si l’on évoque le sort des travailleuses des entreprises de nettoyage. Cela alimente le débat sur ce que doit être une écologie politique qui intègre l’enjeu des inégalités sociales.

En France, dans le cas de scandale comme les prothèses PIP, ou certains accidents industriels, on n’entend quasiment pas le point de vue des salariés qui travaillent pourtant au sein de ces entreprises. Comment expliquez-vous cette « omerta » ?

Quand les travailleurs fabriquent des produits contenant des substances dangereuses, eux-mêmes ne le savent pas forcément. En France, l’affaire Adisseo, une entreprise qui a connu un grand nombre de cas de cancer parmi ses employés [5], est emblématique de ces situations. Dans l’affaire des prothèses PIP, il semble que ce soit aussi le cas. C’est d’abord de la responsabilité des industriels. Il faut leur imposer une évaluation préalable des risques, avant qu’un produit soit lancé et que l’on soit obligé de rectifier le tir dix ans plus tard à cause de sa dangerosité. Autre élément : le chantage à l’emploi. Ce ne sont pas les travailleurs qui décident des composants d’un produit ! D’autre part, ce n’est pas nécessairement dans la production initiale que le risque est le plus dangereux, mais dans sa dispersion. Fabriquer un produit nettoyant, par exemple, peut ne pas être trop dangereux, mais l’utiliser entraînera de graves dégâts sur la santé. Sans oublier ce qui se passe lors de son recyclage… Cela pose la question de la solidarité interprofessionnelle.

Recueilli par Ivan du Roy

Notes:

[1] Directeur du département Conditions de Travail, Santé et Sécurité de l’Institut Syndical Européen (Etui, European Trade Union Institute), le Centre Indépendant de Recherche et de Formation de la Confédération Européenne des Syndicats (CES).

[2] Réalisée auprès de 44 000 travailleurs, à consulter ici.

[3] Selon les estimations du projet Carex, Carcinogen Exposure Database, concernant les 15 États membres en 1995, plus la République Tchèque et les pays baltes. Ce projet n’a pas été étendu aux autres pays membres.

[4] Lire à ce sujet la tribune de Dominique Huez, médecin du travail.

[5] En 2007, on y dénombrait 25 cas de cancers du rein, dont 9 décès, dans un atelier qui a vu passer quelque 82 personnes. Lire ici.

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 22 mai, 2012 |Pas de commentaires »

L’ECOLE DE JULES FERRY: UN MYTHE QUI A LA VIE DURE !

LE MYTHE DE JULES FERRY

L'ECOLE DE JULES FERRY: UN MYTHE QUI A LA VIE DURE ! dans REFLEXIONS PERSONNELLES jules-ferry

Candidat, François Hollande avait axé sa campagne sur les questions d’éducation. Président, il place sa cérémonie d’investiture sous la figure et l’héritage de Jules Ferry avec un hommage à la statue du ministre aux Tuileries. Ce choix est un signal inquiétant. D’abord parce que Jules Ferry est l’homme de la colonisation (« Si nous avons le droit d’aller chez ces barbares, c’est parce que nous avons le devoir de les civiliser […] Il faut non pas les traiter en égaux, mais se placer au point de vue d’une race supérieure qui conquiert »). (Discours à la jeunesse, mars 1884). Quant à « son » école, construite sur les décombres de la Commune de Paris, si elle fut bien une école « pour » le peuple, elle ne fut jamais l’école « du » peuple : « Il est nécessaire que le riche paye l’enseignement du pauvre, et c’est par là que la propriété se légitime » affirme celui qui entendait surtout, grâce à ses lois scolaires, « clore l’ère des révolutions ». Je profite donc de l’occasion pour faire circuler le chapitre « Un mythe qui a la vie dure : l’école de Jules Ferry selon Foucambert », extrait de l’ouvrage Pédagogie et Révolution (Grégory Chambat, éditions Libertalia, 2011, 203 p., 14 € – vente en librairie et en ligne : http://www.cnt-f.org/nautreecole/?Pedagogie-et-revolution-Gregory)

Un mythe qui a la vie dure : l’école de Ferry selon Foucambert

Du haut de la tribune de l’Assemblée, défendant son projet d’école « publique, laïque, gratuite et obligatoire », Jules Ferry ne cache nullement son ambition de « mettre fin à l’ère des révolutions ». Ne plus revivre le cauchemar de la Commune, doter le pays d’une école adaptée aux besoins croissants de l’industrie, assurer la paix civile : « Dans les écoles confessionnelles, les jeunes reçoivent un enseignement dirigé tout entier contre les institutions modernes. […] Si cet état de chose se perpétue, il est à craindre que d’autres écoles se constituent, ouvertes aux fils d’ouvriers et de paysans, où l’on enseignera des principes diamétralement opposés, inspirés peut-être d’un idéal socialiste ou communiste emprunté à des temps plus récents, par exemple à cette époque violente et sinistre comprise entre le 18 mars et le 28 mai 1871. » Cent ans plus tard, au printemps 2003, des enseignants « en lutte » se revendiquaient de ce même Ferry contre son homonyme et lointain successeur… et nul ne s’en étonnait, ne s’en révoltait… si ce n’est Jean Foucambert, l’inlassable animateur de l’Association française pour la lecture*. Cet aveuglement de ceux qui auraient dû constater – et contester – les limites de l’école de Jules Ferry a sans aucun doute pesé sur le projet de réédition d’une œuvre initialement publiée au milieu des années 1980.

Les victoires de Jules Ferry

Sans nul doute, L’École de Jules Ferry, un mythe qui a la vie dure, n’a perdu ni de sa pertinence ni de son actualité : « Comprendre comment fonctionnait l’école de Jules Ferry, c’est se donner le moyen, tout à la fois, de lutter contre la nostalgie ambiante et d’éviter les fausses solutions qui ne font que la renforcer. » Car, pour Foucambert, bien qu’enterrée par le collège « pour tous », l’école de Ferry a finalement tenu son pari : « Instruire en détournant contre lui l’instruction que le peuple revendiquait pour son émancipation. » Depuis la première édition, le combat pour l’égalité n’a cessé de reculer au profit de « l’égalité des chances ». Une défaite pour tous ceux qui s’étonnaient, à la suite de Robespierre, que les opprimés remettent aux oppresseurs le soin de les éduquer, « comme si un homme d’affaires était chargé d’apprendre l’arithmétique à ceux qui doivent vérifier ses comptes… »

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Pédagogie et révolution : le mythe de Jules Ferry

En résumé, l’élève devait apprendre à lire afin de pouvoir déchiffrer le mode d’emploi de la machine sur laquelle il devra travailler. Il apprendra de l’Histoire la version de E. Lavisse qui glorifiera la « mission civilisatrice » de la France coloniale et forgera l’idéal d’une patrie tout entière dévouée au service des rentiers, du grand patronat, de la finance et des marchands de canon.

Et voici ce qui déclarait Jules Ferry à propos d’une invasion militaire, celle d’un Etat indépendant, la Tunisie.

« L’action énergique  conduite en Tunisie a signé  le triomphe de la civilisation sur la barbarie ; elle était indispensable pour frapper  l’esprit et l’imagination de ces peuplades indomptées ».

Le 16 Avril 1881, à la chambre des députés cette fois, et en tant que président du conseil, Jules Ferry défend lui aussi la « répression militaire » qui vient de débuter en Tunisie.(…)Il soutient que cette opération est destinée à garantir « l’avenir de cette France africaine » où se trouve « cette magnifique possession algérienne » que « le pays a glorifié de son sang fécondé de ses trésors ». Alors que la politique coloniale suscite toujours de violentes controverses, ces propos lui permettent d’affirmer, à l’adresse des membres de sa famille politique notamment, que « le Gouvernement de la République » est à la fois fidèle à ses principes, puisqu’il est réputé ne pas agir pour des motifs « de conquêtes », et soucieux de protéger une colonie chèrement acquise(…) C’est ainsi qu’une offensive armée conduite contre un Etat souverain[la Tunisie] se mue en une opération défensive soutenue par la plus impérieuse des nécessités : assurer la sécurité de l’Algérie française. A la veille de sa démission, le 10 novembre 1881, revenant sur l’expédition tunisienne vite conclue à l’avantage de la France, Jules Ferry la justifie une fois encore.(…) Il affirme que « l’action énergique » conduite en Tunisie a signé « le triomphe de la civilisation sur la barbarie ; elle était indispensable pour frapper « l’esprit et l’imagination de ces peuplades indomptées ».

(Source : La République Impériale, politique et racisme d’Etat pages 42 et 43 d’Olivier Le Cour Grandmaison : édition Fayard)

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 16 mai, 2012 |Pas de commentaires »
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