MALI: 40 ARTISTES MALIENS SE MOBILISENT POUR LA PAIX (jolpress.com)

CONFLIT MALIEN:
MALI: 40 ARTISTES MALIENS SE MOBILISENT POUR LA PAIX (jolpress.com) dans REFLEXIONS PERSONNELLES touaregs_-_alfred_weidinger
Quarante artistes maliens
se mobilisent pour la paix

La chanteuse et comédienne malienne Fatoumata Diawara a réuni quarante artistes autour d’une chanson intitulée « Maliko » afin d’apporter leur soutien à la population du Nord-Mali.

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 Fatoumata Diawara, Amadou et Maryam chantent pour la paix

Des grands noms de la scène africaine se sont mobilisés pour la paix au Mali, en collaborant à une chanson de soutien baptisée « Maliko » (La Paix).  

C’est la chanteuse et comédienne malienne Fatoumata Diawara qui a composé la chanson sur sa guitare. Les artistes, dont le duo Amadou et Mariam, les chanteurs Vieux Farka Touré, Habib Koite et Oumou Sangaré, se sont ensuite joints au projet. 

« Il y a eu une envie de tous les artistes du Mali de faire une chanson, parce que c’est notre arme, c’est avec elle qu’on voyage aux quatre coins du monde pour défendre ce pays dans sa dignité par rapport à sa culture, par rapport à son histoire », a expliqué la chanteuse sur France Inter, jeudi 17 janvier 2013

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Amkoullel :

« Cette guerre est peut-être nouvelle pour le reste du monde, pas pour nous »

Amkoullel, rappeur et présentateur de télévision malien, était invité sur le plateau du Petit Journal sur Canal +. L’artiste s’est adressé à ses compatriotes en déclarant:

« Restez toujours aussi forts et dignes, conservez ce qui fait la grandeur du Mali, la tolérance, l’unité et la paix », avant d’ajouter : « Cette guerre est peut-être nouvelle pour le reste du monde, pas pour nous, ça fait plus d’un an. Ma mission en tant que rappeur est de porter la voix des sans-voix, dénoncer une situation d’insécurité totale au Mali (…) », rapporte le journal L’Express. En juin 2012, le rappeur avait déjà sorti un titre intitulé « SOS » dans lequel il dénonçait la situation alarmante au Mali. 

S.O.S.

En achetant ce titre, vous faites un don aux populations du nord Mali. Tous les bénéfices générés par les téléchargements de S.O.S seront versés aux victimes maliennes du nord Mali. (iTunes)
Merci pour votre solidaritéCette vidéo est actuellement censurée par la télé nationale au Mali, et je ne demande vraiment pourquoi ? Peut être que vous saurez m’en dire la raison après l’avoir visionnée..

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CRISE MALIENNE
Bernard Lugan:
« Il y a deux guerres au Mali »
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Islamistes et Touaregs se battent pour le Mali. Ou plutôt contre, mais conjointement. Ces deux organisations que tout opposent, se sont entendues, dans une alliance de circonstances et contre-nature pour arriver à leurs fins. Pour Bernard Lugan, spécialiste des questions africaines, la question touareg et la question islamiste doivent pourtant être traitées de manières stratégiquement différentes.
touaregs_-_alfred_weidinger ENVIRONNEMENT

Photo : Alfred Weidinger / cc

La crise qui sévit au Mali réveille l’intérêt des Occidentaux sur un problème complexe, ignoré, voire étouffé. Une crise qui s’est déroulée en plusieurs étapes. Jeudi 22 mars 2012, le général Amadou Toumani Touré, à la tête du Mali, est évincé à la suite d’un coup d’État mené par un petit groupe de militaires. Quelques jours plus tard, profitant du chaos, un groupe d’islamistes portant le nom d’Ansar Dine et les Touaregs du nord du pays, regroupés derrière la bannière du Mouvement de libération de l’Azawad (MNLA) prenaient Kidal, Gao et Tombouctou, trois villes situées au nord du fleuve Niger.

Une alliance contre-nature

Le Mali est dans la tourmente et la communauté internationale ne doit pas se méprendre sur les revendications de ces deux mouvements. Bernard Lugan, historien et spécialiste de l’Afrique, se positionne en faveur d’une nouvelle partition du Mali, seule solution raisonnable à la complexe crise que subit le pays qui pourrait, si rien n’est fait, s’étendre et rendre l’ensemble du Sahara et du Sahel hors de contrôle.

Historien, spécialiste de l’Afrique, Bernard Lugan a enseigné de nombreuses années au Rwanda et en France. Il est également expert auprès du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR).

JOL Press : Le Mali est devenu le théâtre d’une guerre menée par un mouvement islamistes et par les Touaregs du nord du pays. Peut-on croire que ces deux groupes se sont alliés dans un même combat ?

Bernard Lugan : Il n’y a pas une, mais deux guerres, actuellement en cours au Mali. La première concerne les seuls Touaregs et est menée par le MNLA. Son but est l’indépendance de l’Azawad, la terre touareg, ce qui passe par la partition du Mali. La seconde est menée par un petit mouvement islamiste du nom d’Ansar Dine dont l’objectif est totalement différent puisqu’il veut contrôler tout le Mali pour y instaurer la charia. 

Ansar Dine est dirigé par un Touareg Ifora, tribu dont est également issu le chef du MNLA et qui fournit l’essentiel de ses troupes. S’ils n’ont pas la même guerre, ces deux chefs se connaissent depuis toujours. C’est d’ailleurs pour cela, je pense, que Tombouctou, qui est considérée comme hors du territoire touareg, a été laissé par le MNLA aux mains d’Ansar Dine.

Il y a manifestement une alliance de circonstance entre Touaregs et islamistes. Pourtant les Touaregs ne se retrouvent pas dans l’islamisme et refusent même fondamentalement toute forme d’islam radical. C’est donc une alliance contre-nature qui devrait avoir une fin.

Ne pas laisser les Touaregs aux mains des islamistes

Compte tenu de la configuration actuelle et de l’avancée des islamistes, comment la situation va-t-elle évoluer ?

Les Touaregs n’avanceront pas. Ils n’ont d’autres revendications que l’autonomie de leur territoire. En revanche, Ansar Dine a de grandes ambitions. Ils ne sont pas nombreux, peut-être 150 hommes sur quelques « pick-up », mais n’ont personne en face d’eux. S’ils ne sont pas arrêtés, ils pourraient remonter le Niger jusqu’à Mopti, Ségou et peut-être même jusqu’à Bamako. Nous sommes assez mal renseignés sur Ansar Dine mais dans la configuration actuelle des choses, s’ils n’obtiennent pas de renforts, ils pourraient sans problèmes être arrêtés par une vingtaine de légionnaires.

En revanche, le problème touareg doit être abordé avec plus de précautions. Si leur alliance avec Ansar Dine est purement circonstancielle, il ne faut pas prendre leurs revendications à la légère sous peine de perdre un important allié dans la lutte contre l’islamisme.

S’ils n’obtiennent pas ce qu’ils demandent, les Touaregs pourraient donc se rallier au clan islamiste ?

Ils ne le veulent pas, mais ils pourraient le faire s’ils sont acculés. Actuellement, les Touaregs exigent l’indépendance de leur territoire, sans doute pour faire monter les enchères. Au fond, ils se satisferaient d’une autonomie administrative dans un État confédéré. Mais compte tenu du chaos qui règne actuellement au Mali, les Touaregs n’ont personne avec qui négocier. Cette situation d’instabilité politique peut durer longtemps et si personne ne vient soutenir le MNLA, ils pourraient tout à fait choisir de se ranger aux côtés des islamistes d’Al Qaïda au Maghreb islamiste (AQMI). Si la communauté internationale décidait de reconnaître le fait berbéro-touareg, ceux-ci pourraient se charger de la lutte contre AQMI et devenir un allié de poids dans cette région de l’Afrique.

Les Touaregs nourrissent une haine féroce contre le Mali. Une haine qui dure depuis des dizaines d’années. Il ne faut pas oublier que les Touaregs ont été victimes d’un génocide dans les années 80. Ils n’abandonneront pas leur combat qui dure depuis toujours. Ils ont tout leur temps, et dans le désert, le temps n’a pas la même valeur.

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 22 janvier, 2013 |Pas de commentaires »

LE MALI ET L’URANIUM: QUI SONT LES VRAIS « TERRORISTES »…UNE VIDEO A VISIONNER DANS LE MONDE ENTIER

LE MALI ET L’URANIUM:

LE MALI ET L'URANIUM: QUI SONT LES VRAIS QUI SONT LES VRAIS « TERRORISTES »…

UNE VIDEO A VISIONNER

DANS LE MONDE ENTIER

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Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 21 janvier, 2013 |Pas de commentaires »

LYON-TURIN: COMMENT HOLLANDE S’APPRÊTE A DEPENSER 11 MILLIARDS POUR QUE LES BUSINESSMEN PRENNENT LE TRAIN (Sophie CHAPELLE / bastamag.net)

GRANDS PROJETS INUTILES

LYON-TURIN: COMMENT HOLLANDE S'APPRÊTE A DEPENSER 11 MILLIARDS POUR QUE LES BUSINESSMEN PRENNENT LE TRAIN (Sophie CHAPELLE / bastamag.net)  dans REFLEXIONS PERSONNELLES zad_partout_tav_nulle_part-ff462

Lyon-Turin:

Comment Hollande s’apprête à

dépenser 11 milliards pour que les businessmen

prennent le train

(Sophie CHAPELLE

Relier Lyon et Turin en deux heures, une belle idée… au coût pharaonique de 26 milliards d’euros ! C’est pourtant bien ce que comptent dépenser les gouvernements français et italien pour creuser une ligne à grande vitesse sous les Alpes. Prévisions de trafic marchandises à la baisse, conflits d’intérêts, perte de foncier agricole, absence de débats publics, pollutions de la vallée de l’Isère et de la Maurienne… Les opposants dénoncent un « grand projet d’inutilité publique ». Enquête.

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C’est un projet d’infrastructure gigantesque, déjà vieux de vingt ans. La réalisation de la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin prévoit notamment de creuser sous les Alpes le plus long tunnel d’Europe (57 km). Initié au début des années 90 par François Mitterrand, le projet a été remis au goût du jour ces derniers mois par François Hollande. Le 3 décembre 2012, aux côtés du Président du Conseil italien Mario Monti, il a réaffirmé l’intérêt du projet transalpin avec la signature d’une « déclaration commune relative au tunnel Lyon-Turin ». François Hollande vient ainsi d’engager l’État français à financer 42 % du projet. Soit 11 milliards d’euros ! Objectif de cette dépense : relier Lyon et Turin en 2h, Paris et Milan en 4h30.

Côté italien, le projet suscite une vaste opposition de la part des « No Tav » (pour Treno a alta velocità, train à haute vitesse). Entre occupations de chantier, batailles rangées contre les forces de l’ordre et manifestations de milliers de personnes, ils sont parvenus à retarder de plusieurs années le lancement des travaux. « Notre-Dame-des-Landes et No Tav sont deux luttes sœurs. On retrouve le même activisme des gouvernements à empêcher toute expression par la force militaire », estime Paolo Prieri, l’un des coordinateurs italiens de la lutte. En France, la contestation monte. Mais la militarisation de la répression va bon train.

Des milices privées pour protéger le chantier ?

Le gouvernement italien, soucieux de démarrer rapidement le chantier – à cause d’une possible annulation de subventions européennes – a mobilisé 2000 carabinieri en juin dernier pour protéger les débuts des travaux : le percement de la galerie de la Maddalena, à proximité de Suse. Le coût du dispositif policier avoisinerait les 868 millions d’euros, pour 56 mois de travaux, rapporte le site La voix des Allobroges. Les travaux sur cette galerie sont estimés à 143 millions d’euros…

Le chantier de la ligne Lyon-Turin pourrait-il prendre la tournure d’une « zone militaire d’intérêt stratégique » des deux côtés de la frontière ? Une filiale commune de Réseau Ferré de France (RFF), qui gère le réseau ferré national, et de son homologue italien Rete Ferroviaria Italiana, la société LTF (Lyon Turin Ferroviaire) est « en charge des études et des travaux de reconnaissance »pour la section transfrontalière de la ligne de chemin de fer. Ses prérogatives semblent aller plus loin. En septembre 2012, cette société a émis un appel d’offre d’une valeur d’1,8 million d’euros pour « le support logistique aux forces de l’ordre présentes dans la zone de chantier ».

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Via ce marché, RFF va donc contribuer à la rémunération de forces de l’ordre privées pour sécuriser le chantier côté italien. « C’est très grave, souligne Paolo Prieri, d’autant que cela se fait dans l’opacité la plus totale. Mais les pressions n’auront pas de prise sur nous, nous sommes résolus. »

Un coût similaire au déficit de la Sécurité Sociale

Le coût de la sécurité du chantier alourdit une note déjà bien salée. Le tunnel entre l’Italie et la France a été d’abord évalué à 8,5 milliards d’euros. Mais les« coûts prévisionnels sont en forte augmentation », pointe la Cour des Comptes, qui a adressé un référé au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, en août 2012. L’estimation du coût global est passée de 12 milliards d’euros, en comptant les accès au tunnel côté français et le renforcement des règles de sécurité dans les tunnels, à 26 milliards !

Le coût de la seule partie française serait supérieur à 11 milliards d’euros, soit l’équivalent des prévisions du déficit de la Sécurité Sociale en 2013. La Cour des Comptes prévoit une réévaluation, car ce budget ne prend pas en compte les difficultés géologiques, révélées par les premiers forages. Plus grave : « Les données disponibles concernant le projet ferroviaire Lyon-Turin ont difficilement permis d’apprécier l’évolution des coûts », relève la Cour des Comptes. Plus de dix millions d’euros auraient été versés pour le creusement de la galerie de Venaus qui n’a jamais vu le jour, pointe l’hebdomadaire Politis. Une illustration de la gestion douteuse du projet par son maître d’ouvrage, la société Lyon-Turin Ferroviaire.

Malgré ces réserves, Jean-Marc Ayrault persiste et signe. Dans sa réponse à la Cour des Comptes, datée du 8 octobre 2012, il réaffirme la volonté du gouvernement de réaliser le tronçon de ligne grande vitesse. Il reconnaît pourtant que « le budget nécessaire à la réalisation de ce grand projet est considérable, spécialement à un moment où le niveau des dépenses publiques doit être maîtrisé. En conséquence, une participation importante de l’Union Européenne au financement du projet est indispensable ». La participation financière européenne dépend du futur budget européen 2014-2020. Parallèlement, l’Élysée envisagerait un recours aux crédits de la Banque Européenne d’Investissement et à des emprunts obligataires. Bref, s’endetter davantage dans le seul but de relier Lyon et Turin en 2h…

Un projet écologique ?

Le gouvernement Ayrault justifie cet investissement faramineux par sa volonté de réduire le trafic routier – et les émissions de CO2 – avec un transfert vers le rail.

« Toutes les études ont tablé sur une croissance inéluctable du trafic routier. Mais dans les faits, le trafic des marchandises diminue sur l’axe Lyon-Turin », rétorque Daniel Ibanez, de la coordination des opposants. En 2011, le transport des marchandises était effectivement équivalent à celui de 1988 [1]…

« Le risque de saturation des infrastructures existantes n’est aujourd’hui envisagé qu’à l’horizon 2035 », confirme la Cour des Comptes. De quoi remettre sérieusement en question la pertinence du projet. La ligne existante n’est utilisée qu’à 20 % de sa capacité, renchérissent les opposants. Qui suggèrent de construire des plateformes de chargement, de favoriser le transport combiné, ou d’imposer le remplissage des camions… La Cour des Comptes va dans le même sens en proposant « de ne pas fermer trop rapidement l’alternative consistant à améliorer la ligne existante ».

Les opposants à la LGV Lyon-Turin soulignent que 90 % des émissions de CO2 en Savoie et Haute-Savoie proviennent des automobiles et poids lourds de desserte régionale, contre 10 % pour le trafic poids lourds franco-italien. « Il ne s’agit pas de ne rien faire mais au contraire de faire immédiatement, en commençant par investir dans les transports collectifs de proximité », estiment les No Tav. Les 11 milliards n’y seraient-ils pas mieux investis ?

Utilité publique pour business privé

Le jour où la Cour des Comptes confirmait un coût supérieur à 11 milliards d’euros pour la France, la commission d’enquête rendait son avis favorable. L’aspect financier étant essentiel pour l’appréciation de l’utilité publique, pourquoi la commission d’enquête n’a-t-elle émis aucune réserve ? Plusieurs conflits d’intérêts entachent le dossier. Dans son rapport, la commission d’enquête incite fortement RFF, le maître d’ouvrage, à passer un marché avec une entreprise de travaux publics dirigée… par le frère d’un des commissaires enquêteurs ! Le Canard Enchaîné, qui a révélé l’affaire le 3 octobre 2012, indique que le coût de cette opération pourrait générer « un chiffre d’affaires de 20 à 50 millions d’euros ».

zad_partout_tav_nulle_part-ff462 ECOLOGIE

Les opposants pointent d’autres conflits d’intérêts chez les membres de la commission d’enquête [2]. Son président, Pierre-Yves Fafournoux, a également participé au travail sur le contournement ferroviaire autour de Lyon (CFAL), dont la rentabilité dépend de la réalisation de la LGV Lyon-Turin [3]. « Comment avoir une appréciation impartiale des projets CFAL et Lyon-Turin en ayant instruit dans une décision récente une forte dépendance économique entre les deux projets d’investissements d’un même maître d’ouvrage ? », interrogent les opposants. Dans son référé du 5 novembre 2012, la Cour des Comptes rappelle que les intervenants ne devaient avoir « eu à travailler sur le dossier et [n’avoir] pas de conflit d’intérêt au regard des suites du projet ». Les No Tav demandent l’annulation de l’enquête publique.

3 millions de m3 de déchets entassés dans les villages

Trois descenderies et des couloirs de forage ont déjà été creusés sur le territoire français, dont une à Villarodin-Bourget (Savoie). « 400 000 m3 de déblais sont stockés en contrebas de notre commune alors qu’il ne devait en rester aucun », s’emporte le maire Gilles Margueron. « Avec le creusement de la ligne de train, on va se retrouver avec 3 millions de m3 sur les bras ». Résultat : un paysage défiguré, avec des conséquences sur l’activité économique et touristique du village. « Quand on demande à ce que ces déblais soient entreposés plus loin, on nous répond que cela alourdirait le bilan carbone du projet », ironise le maire, désabusé.

Sur la commune savoyarde d’Avressieux, on se demande aussi où seront stockés les millions de mètres cubes de remblais. Certaines maisons de la commune ont été détruites, d’autres deviendront invivables. « Des voies avec 100 mètres d’espacement vont être construites dans la zone humide afin de protéger les grenouilles », remarque Richard Mangeolle engagé dans le collectif local d’opposition. 

« Franchement, il vaut mieux être une espèce protégée qu’un être humain pour ce projet ! En saucissonnant les financements par tronçons, ils saucissonnent aussi les luttes ».

11 milliards d’euros pour 3 000 emplois précaires

Les défenseurs de la LGV ont annoncé jusqu’à 30 000 emplois directs générés par le chantier, entre 2014 et 2021 [4]. Des chiffres revus à la baisse par Louis Besson, président de la Commission Intergouvernementale Lyon-Turin : après avoir promis 10 000 emplois, il a admis qu’il n’y aurait que 3 000 emplois créés. Soit, rapporté au coût du projet, 3,7 millions d’euros par emploi… Des emplois qui ne dureront que le temps du chantier, quand ceux dans le tourisme et l’agriculture seront détruits. 

« Le foncier est l’outil de travail des paysanssouligne dans un communiqué la Confédération Paysanne de Savoie et de Haute-Savoie, fermement opposée au projet. Il en va dans le cas du projet Lyon-Turin de la dévastation de 1 500 hectares sur l’ensemble d’un tracé qui éliminera les paysans, détruira l’activité économique et la vitalité d’un territoire ».

Ce front agricole s’est élargi fin novembre 2012 aux Jeunes Agriculteurs et à la FDSEA de Savoie qui « confirment leur position de rejet du projet Lyon-Turin et mettent en cause le bien fondé de ce projet inutile ». Des organisations environnementales rejoignent l’opposition, comme France Nature Environnement, pourtant inflexible défenseur du transport ferroviaire de marchandises. Dans une lettre, ils demandent au ministère de l’Écologie l’ouverture d’un débat public sur les transports alpins.

EELV, le Parti de gauche et des élus UMP s’inquiètent

Côté PS, on demeure inflexible. « Il serait incompréhensible que la France renonce au Lyon-Turin pour lequel 800 millions d’euros ont déjà été mobilisés », peste Jean-Jacques Queyranne, le président (PS) de la région Rhône-Alpes. Autant donc dépenser les 10,2 milliards d’euros qui restent. Plusieurs élus et partis politiques commencent cependant à sérieusement s’inquiéter. Les écologistes de la région Rhône-Alpes, d’abord favorables au projet, font volte-face. 

« Les infrastructures nouvelles sont prédatrices d’espace, d’énergie et de deniers publics, déclare Europe Écologie dans un communiqué, elles doivent être proportionnées aux besoins présents et raisonnablement estimables à l’avenir. » Le Parti de Gauche demande un moratoire sur le projet. Le député UMP de Savoie Dominique Dord, maire d’Aix-les-Bains, se demande aujourd’hui s’il n’y pas eu « abus de conscience ». Il demande à RFF de se prononcer sur les hypothèses d’augmentation du trafic de marchandises. « S’il n’y a pas d’augmentation, voir même une légère baisse, je considérerai que j’ai été abusé par les experts ».

Un projet « très ambitieux »« un pilotage insuffisant », des coûts prévisionnels« en forte augmentation », des prévisions de trafic « revues à la baisse », une« faible rentabilité socioéconomique », un financement « non défini » : autant de réserves émises par la Cour des Comptes et appuyées par le travail de fond mené par les membres de No Tav. Si le projet n’a fait jusqu’ici l’objet d’aucun débat public, François Hollande devra néanmoins passer par le Parlement pour ratifier l’accord signé entre Mario Monti et Nicolas Sarkozy en janvier 2012. Pour l’italien Paolo Prieri, « le problème qui est posé n’est pas seulement celui d’une ligne à grande vitesse mais d’un grand projet d’inutilité publique ».

Sophie CHAPELLE

bastamag.net

@Sophie_Chapelle sur twitter

Photos : © Tempi / © Romain388

© Carte : Ministère de l’Ecologie

Notes:

[1] Selon l’Office Fédéral des Transports Suisse, le tonnage de marchandises transportées entre la France et l’Italie en 2011 est égal à celui de 1988 dans les Alpes du Nord. Lire à ce sujet la contribution rédigée par le collectif BOLGV, membre de la Coordination Contre la Ligne Nouvelle.

[2] Les membres de la commission d’enquête sont les suivants : Pierre-Yves Fafournoux (Président), Anne Mitault (remplaçant le Président en cas d’empêchement), Pierre Blanchard, Raymond Ullamann, Guy De Vallée, Claude Chevrier, Gérard Blondel, Guy Truchet, Yves Cassayre, Philippe Gamen, Alain Kestenband, Guy Gastaldi, Jean-Paul Gout.

[3] Le rapport d’enquête qui en est issu donnait un avis favorable en estimant que le taux de rentabilité interne du CFAL était « très dépendant (…) en particulier de la réalisation de la voie Lyon-Turin »

[4] Source : Journal Rhône-Alpes - N°25 – été 2012. Numéro spécial Grands projets.

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 21 janvier, 2013 |Pas de commentaires »

L’OPERATION MILITAIRE AU MALI: UN PROBLEME DE BUDGET EN PERIODE DE RIGUEUR ? (Libération)

L’opération militaire au MALI:

L'OPERATION MILITAIRE AU MALI: UN PROBLEME DE BUDGET EN PERIODE DE RIGUEUR ? (Libération) dans REFLEXIONS PERSONNELLES rafale-dassault-vente-france

Un problème de budget en période de rigueur ?

Jérôme Cahuzac le 3 janvier 2013 à Paris
Jérôme CAHUZAC le 3 janvier 2013 à Paris (Photo Lionel Bonaventure. AFP)

L’intervention militaire française au Mali pèsera lourdement sur le budget des Opérations Extérieures des Armées (OPEX) et révèle déjà des insuffisances en matière de transports, un domaine pour lequel la France est contrainte de faire appel à ses alliés.

Combien ça coûte ?

“Je ne peux pas l’évaluer encore. Tout cela sera public, évidemment” : une semaine après le début des opérations, Jean-Yves Le Drian, doit déjà répondre aux interrogations sur leur coût financier. D’autant que le Ministre de la Défense a prévenu que l’engagement “sera long”.

Concrètement, les crédits dédiés aux Opérations Extérieures (OPEX) pour 2013 s’élèvent à 630 millions d’euros. En baisse d’environ 90 millions par rapport à 2012, en raison du retrait français d’Afghanistan. Mais les économies escomptées du retrait afghan devraient être effacées par l’opération au Mali.

“C’est une opération qui durera au minimum une bonne partie de 2013, sinon toute l’année 2013. Ca ne tiendra pas dans le budget”, estime Axel Poniatowski, ancien président UMP de la Commission de la Défense de l’Assemblée Nationale.

En 2011, année des opérations en Libye, le coût des OPEX avait atteint 1,2 milliard d’euros. Il s’agissait alors d’une opération aéronavale très différente de l’intervention au Mali, avec une campagne aérienne de huit mois et le déploiement du porte-avions Charles de Gaulle en Méditerranée.

“Ca n’aura pas d’incidence sur le budget de la défense”, souligne pour sa part Jean-Louis Carrère, le président PS de la Commission des Affaires Etrangères et de la Défense du Sénat.

Quand le budget OPEX est dépassé, le gouvernement abonde habituellement les crédits, pour ne pas plomber le budget défense !…

Drones en bout de course

Le coût des opérations au Mali dépendra en premier lieu de leur durée. Mais les premiers jours du conflit ont confirmé certaines insuffisances des armées, notamment en moyens de transport et de ravitaillement.

Paris a dû demander l’aide de ses partenaires pour acheminer du matériel. La Grande-Bretagne, le Danemark, la Belgique ou le Canada, ont accepté de fournir des avions de transport et les Etats-Unis devraient également participer.

Autres conséquences financières, les opérations extérieures précipitent l’usure du matériel, en particulier dans des zones éprouvantes comme le Sahel.

Les Transall utilisés pour acheminer les troupes sont à bout de souffle et les deux drones Harfang de l’armée de l’air en bout de course après trois ans de service et 5.000 heures de vol en Afghanistan.

“Les militaires disent que les équipements français qui sont déployés permettent à peu près d’assurer une opération comme celle-ci, mais qu’on est vraiment très limite”, souligne Axel Poniatowski.

Autant d’inquiétudes qui viendront alimenter le débat sur le nouveau Livre Blanc de la Défense, qui devra s’attacher à faire coller les nouvelles priorités stratégiques aux capacités budgétaires de la France.

L’opération au Mali peut également servir de vitrine de la haute technologie française, notamment des avions Rafale, engagés dès les premiers jours. L’Inde, qui selon des sources proches des discussions pourrait en commander jusqu’à 189 à Dassault Aviation, avait annoncé son choix après que l’avion de combat français ait fait ses preuves lors de la guerre en Libye.

Source: Libération                                                                                                             

Commentaire:

(Le Souffle c’est ma Vie / Thierry LAMIREAU)

Il est toujours étrange que l’on nous dise:

« qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’Etat »…

et que l’on trouve toujours ce qu’il faut pour la GUERRE ! 

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 21 janvier, 2013 |2 Commentaires »

OR GUYANAIS: PERMIS DE POLLUER…MERCI ARNAUD MONTEBOURG ! (libération)

Or guyanais : permis de polluer…

OR GUYANAIS: PERMIS DE POLLUER...MERCI ARNAUD MONTEBOURG ! (libération) dans REFLEXIONS PERSONNELLES or

Merci Arnaud MONTEBOURG !

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La société Rexma pourra exploiter une zone proche du Parc National. L’impact s’annonce catastrophique.

Il s’appelle Limonade, du joli nom d’une crique de Guyane Française, mais recèle tous les ingrédients d’un cocktail explosif pour Arnaud Montebourg. Le 26 octobre 2012, le Ministère du Redressement Productif a accordé à la société française Rexma le permis d’exploiter l’or alluvionnaire dans le secteur de la crique, à proximité du village de Saül, en lisière du Parc National de Guyane. La publication du permis Limonade au Journal officiel, le 11 décembre 2012, a mis le feu aux poudres : la centaine d’habitants de ce village, situé en pleine forêt amazonienne, à 250 kilomètres du littoral, combat ce projet depuis 2005 et a ressenti cette décision comme un camouflet. Elle a immédiatement rédigé une pétition pour manifester sa colère.

«Miner». 

La contestation ne cesse de croître. Le 21 décembre 2012, les associations WWF, France Nature Environnement et Guyane Nature Environnement accusaient Montebourg de «miner le plus grand Parc National Français». 

Le 8 janvier 2013, la Fondation Nicolas-Hulot demandait au gouvernement d’annuler cette «autorisation incompréhensible». Quant au Parc Amazonien de Guyane, créé en 2007, sa direction vient de réaffirmer son opposition, maintes fois exprimée depuis 2008. Elle rappelle que «plusieurs services de l’Etat [Direction Régionale de l’Environnement, Direction de l’Agriculture et de la Forêt, Office National des Forêts] et le préfet de l’époque» s’y étaient aussi opposés.

Jeudi dernier, c’est un collectif de scientifiques (1), spécialistes de la biodiversité guyanaise et de l’impact de l’orpaillage, qui a adressé à Montebourg une lettre ouverte, très argumentée, pour l’enjoindre de reconsidérer sa décision.

Au ministère, on rétorque que l’autorisation a en fait été accordée à Rexma le 2 mai 2012 par le gouvernement précédent, et que la validation du 26 octobre n’était qu’une formalité obligatoire pour publication au JO. Mais à Saül, la population est tombée des nues. 

«On pensait en avoir fini avec ce feuilleton», résume Christian Roudgé, coordinateur de Guyane Nature Environnement. Le Schéma Départemental d’Organisation Minière, entré en vigueur en janvier 2012, interdit en effet toute exploitation minière sur le territoire de Saül. Mais la société Rexma a bénéficié de l’antériorité de sa demande de permis, déposée en 2008, et a obtenu une autorisation pour cinq ans. «Le temps de déboiser, polluer les rivières, détruire le cadre de vie des habitants de Saül, ruiner l’activité touristique…» soupire Roudgé.

Le Parc de Guyane s’interroge aussi sur «la cohérence d’une décision qui va faire émerger une activité temporaire et néanmoins durablement dégradante pour l’environnement». 

L’exploitation aurifère ira aussi à l’encontre de la «solidarité écologique» que la loi de 2006 sur les parcs nationaux impose entre la zone cœur et la zone périphérique de ces établissements publics. La crique Limonade se situe à quelques kilomètres en amont du cœur du parc, et les boues générées par l’extraction de l’or affecteront cette zone protégée. «L’activité aurifère sera à l’origine de la destruction inévitable de milieux naturels et aquatiques jusqu’alors préservés», écrit la direction du parc.

Même si Rexma n’utilisera pas de mercure, désormais interdit pour extraire l’or, «l’extraction entraînera un relargage de cette substance très toxique dans la chaîne trophique», souligne Sébastien Brosse, chercheur en écologie aquatique (Université Paul-Sabatier de Toulouse-CNRS), un des signataires de la lettre à Montebourg.

Saül a été en effet un haut lieu de l’orpaillage depuis la fin du XIXe siècle, son sous-sol et ses eaux sont gorgés de mercure. Selon l’étude d’impact de Rexma, le permis recouvre une zone de 200 hectares de forêts primaires, qui recèle 16% des espèces remarquables régionales, 127 d’orchidées, 286 d’oiseaux, 52 de batraciens, ou encore 160 espèces de vertébrés protégés ou déterminants… Saül est aussi considéré comme le«château d’eau de la Guyane, ajoute Christian Roudgé. C’est dans cette zone que la plupart des fleuves prennent leur source».

Pêche. 

L’exploitation aurifère priverait, enfin, les habitants de leur seule zone de pêche, la crique Limonade, et mettrait en péril l’activité économique fondée sur l’écotourisme depuis vingt ans. Le Ministère du Redressement Productif assure avoir demandé au préfet de Guyane, qui doit délivrer l’autorisation de début des travaux, de «consulter au préalable toutes les parties concernées». En attendant, trois grosses pelles mécaniques sont arrivées chez Rexma, à Saül.

(1) CNRS, INRA, Institut National de Recherche en Sciences et Technologies pour l’Environnement et l’Agriculture

SourceLibération

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 21 janvier, 2013 |Pas de commentaires »

HOLLANDE LE GUERRIER: L’INTERVENTION IMPERIALISTE FRANCAISE AU MALI (Mohamed BELAALI)

François HOLLANDE le guerrier :

HOLLANDE LE GUERRIER: L'INTERVENTION IMPERIALISTE FRANCAISE AU MALI (Mohamed BELAALI) dans REFLEXIONS PERSONNELLES hollande8

L’intervention impérialiste française au MALI

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Mohamed BELAALI

Alors que le chômage et la précarité font ravage en France, François Hollande et son gouvernement, pour mieux masquer la faillite de leur politique économique et sociale, envoient leurs troupes au Mali ! « Nos forces armées ont apporté cet après-midi leur soutien aux unités maliennes pour lutter contre ces éléments terroristes » déclarait solennellement le président français vendredi 11 janvier 2013 (1). La droite et l’extrême droite approuvent et applaudissent. Le plan Vigipirate passe du « rouge » au « rouge renforcé ». Il deviendra probablement « rouge écarlate » comme le sang qui va couler au Mali et dans la région ! Les médias bourgeois, sans relâche, propagent leur chauvinisme et distillent comme du venin leur propagande guerrière justifiant l’intervention militaire. Journalistes, hommes et femmes politiques, consultants, militaires et experts en tout genre déferlent sur les plateaux de télévision pour asséner leur « vérité », détournant ainsi l’attention des classes populaires des véritables problèmes qui les rongent au quotidien pour mieux servir les intérêts de la classe dominante.

Cette intervention a été décidée au moment même où la bourgeoisie française vient d’obtenir, grâce à François Hollande, tout ce qu’elle voulait en matière de licenciements, de flexibilité de l’emploi et des baisses des rémunérations des salariés (2). Pour les sociaux-démocrates au pouvoir, l’ennemi à combattre n’est pas la bourgeoisie qui fait payer aux peuples ici et en Afrique les terribles conséquences de son système de production, mais « le terrorisme ». Il faut donc, vaille que vaille, battre les tambours de la guerre et mobiliser toute la nation derrière son chef, François Hollande. Peu importe le coût de cette énième guerre des sociaux-démocrates.

Les politiques d’austérité, de contraintes budgétaires et des réductions des dépenses publiques sont réservées aux classes populaires. Quand on mène une guerre au service des grands groupes français, on ne compte évidemment pas .Tout le discours sur la lutte contre les déficits publics répété bêtement et inlassablement par les représentants de la classe dominante s’évapore comme par enchantement ! On trouve facilement et rapidement les fonds nécessaires pour financer cette opération qui, selon le chef de l’État, « durera le temps nécessaire ».

La guerre est ainsi déclarée, non pas contre le despotisme des marchés financiers, contre le chômage, contre la misère, contre les injustices sociales mais contre « le terrorisme » au… Mali ! C’est vraiment la préoccupation première des ouvriers, des chômeurs, des précaires, des travailleurs pauvres, des sans abris, bref de tous les laissés- pour-compte broyés par la machine capitaliste.

De plus en plus de citoyens rejettent la politique du gouvernement Hollande et se rendent compte qu’elle n’est, en fait, que le prolongement de celle menée par Sarkozy : une politique exclusivement au service de la classe dominante. La guerre apparaît alors comme un puissant moyen pour « fabriquer » tout du moins à court terme, un consensus permettant de perpétuer la même politique de classe.

Il faut donc inventer des ennemis extérieurs pour mieux servir les intérêts des puissants à l’intérieur : « Dans ces circonstances, le rassemblement des Français est une force supplémentaire pour la réussite de notre action », disait François Hollande.

Sur le plan international, l’instrumentalisation de l’occupation du nord-Mali sert d’abord les intérêts des bourgeoisies des pays impérialistes (France, Grande Bretagne et bien sûr les États-Unis notamment). Rappelons que l’occupation d’une partie importante du territoire malien est la conséquence directe de l’intervention impérialiste en Libye.

Sans l’intervention de l’OTAN dans ce pays, le Nord-Mali n’aurait probablement jamais été occupé par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et ses alliés islamistes (AQMI, Ansar Dine, Mujao, BokoHaram, etc.). Cette occupation est « rendue possible grâce à la complicité des États-Unis, de la France et de leurs serviteurs locaux regroupés dans la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) » (3). Précisons que ces États de l’Afrique de l’Ouest sont dirigés par des despotes entièrement au service de la bourgeoisie occidentale notamment française à l’image d’Alassane Ouattara, président actuel de l’organisation, ou de Macky Sall, président du Sénégal. Ils ont soutenu l’intervention impérialiste en Libye et en Syrie comme ils participent aujourd’hui à cette nouvelle « expédition néocoloniale française ». Ce sont les dirigeants de la CEDEAO qui ont imposé au Mali l’intervention française.

Il y a trop d’intérêts dans cette région du monde !

L’Afrique est aujourd’hui l’objet de grandes convoitises.

Paradoxalement, la population du Mali est classée parmi les plus pauvres de la planète par les Nations-Unies (son IDH la classe au175è rang sur 187 pays), alors que son sous-sol est l’un des plus riches du continent africain. Si l’or reste la première richesse du pays, les autres ressources, notamment pétrolières, sont aussi nombreuses que sous-exploitées.

Le Niger, dont la population vit dans l’extrême pauvreté, est l’un des plus grands producteurs mondiaux de l’uranium exploité par le groupe nucléaire français AREVA depuis une quarantaine d’années. En 2008, le groupe AREVA s’est emparé du « droit » d’exploiter la mine géante(5000 tonnes par an) d’Imouraren dont le démarrage est prévu pour 2014. On va taire par pudeur les conditions de travail misérables dans les mines les plus dangereuses du monde contrôlées par AREVA. Les révoltes ouvrières contre leurs conditions d’esclaves sont systématiquement réprimées sans jamais trouver le moindre écho dans les médias bourgeois.

Après la Côte d’Ivoire, la Libye, c’est le tour du Mali et peut-être demain l’Algérie qui risque d’être victime des rapaces impérialistes qui menacent en permanence la paix du monde au profit de leurs bourgeoisies respectives. Le Qatar, lui, joue le rôle du sous traitant des impérialiste. Hier en Libye, aujourd’hui au Mali et en Syrie, le Qatar continue à financer des groupes armés au bénéfices de ses maîtres impérialistes.

Les « terroristes » que l’on prétend combattre aujourd’hui sont le produit du capitalisme mondialisé. Les bourgeoisies occidentales, notamment américaine ont contribué largement à l’affaiblissement dans le monde arabe et musulman de toute pensée laïque et progressiste. Nombreux sont les ouvriers, paysans, intellectuels, artistes chanteurs ou de simples militants progressistes tombés sous les balles des fanatiques religieux armés et financés par des régimes réactionnaires et corrompus soutenus par les États-Unis.

Rappelons pour mémoire, que les Talibans d’aujourd’hui, on les appelait hier, lorsqu’ils combattaient l’armée Soviétique en Afghanistan, les Moujahidines de la liberté (combattants de la liberté). Les politiques libérales d’ajustement structurel imposées par le FMI et la Banque mondiale, bras financier de l’impérialisme, le soutien indéfectible de ces bourgeoisies à l’État sioniste d’Israël, la guerre en Irak et ses ravages (4) pour ne citer que ces exemples, ont jeté une partie de la population arabe et musulmane dans les bras de l’islam politique.

L’élan et la vitalité du soulèvement populaire dans le monde arabe ont été brisés par l’impérialisme. En Tunisie comme en Égypte, les bourgeoisies occidentales ont favorisé l’accès au pouvoir des mouvements obscurantistes et réactionnaires.

A Bahreïn, l’impérialisme américain a envoyé les chars de l’Arabie Saoudite pour mater et réprimer dans le sang l’une des plus belles et des plus pacifiques révolte du monde arabe (5).

La social-démocratie européenne, main dans la main avec l’impérialisme, a toujours mené des guerres, « tantôt ouvertes, tantôt dissimulées » contre les peuples de la planète pour servir les intérêts exclusifs de la bourgeoisie. Entre autres exemples, ils ont déclenché l’une des plus meurtrières guerre de l’histoire en 1914. Ce sont eux qui ont assassiné Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, figures emblématiques de la classe ouvrière allemande en 1919. « Les armes vont parler » disait François Mitterrand pour annoncer la première guerre du Golfe en 1991.

Ce sont encore eux qui ont brisé l’unité des peuples de la Yougoslavie.

« Le président de la République, en accord avec le gouvernement, a décidé la participation des forces françaises aux actions militaires, devenues inévitables, qui vont être engagées dans le cadre de l’Alliance atlantique » disait un communiqué conjoint du président J.Chirac et du premier ministre L. Jospin. Le 25 septembre 2012 aux Nations Unies, F. Hollande déclarait devant l’Assemblée générale « La première des urgences s’appelle la Syrie », l’autre urgence « qui doit nous mobiliser cette semaine, est le Sahel(…)

Oui, il faut que le Mali retrouve l’intégrité de son territoire et que le terrorisme soit écarté de cette zone du Sahel » (6). Le 11 janvier 2013, le même François Hollande envoie, au nom de la France, l’armée au Mali. Pour servir l’intérêt des puissants, les sociaux-démocrates ne reculent devant aucun moyen, y compris le plus abject, la guerre. A l’intérieur comme à l’extérieur, ils sont les ennemis des travailleurs.

A ces guerres impérialistes au service des classes dominantes, les ouvriers et l’ensemble des classes populaires du monde entier doivent opposer la guerre civile contre leur propre bourgeoisie et leurs alliés sociaux-démocrates.

Mohamed BELAALI

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Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 20 janvier, 2013 |Pas de commentaires »

MALI: LA FRANCE, L’ETAT GUERRIER (Djamel LABIDI / lequotidien-oran.com / legrandsoir.info)

L’Etat guerrier

MALI: LA FRANCE, L'ETAT GUERRIER (Djamel LABIDI / lequotidien-oran.com / legrandsoir.info) dans REFLEXIONS PERSONNELLES avion

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Djamel LABIDI

Une intervention militaire française en chasse une autre : Côte d’ivoire, puis Libye, puis Mali, sans parler de la volonté appuyée d’intervenir en Syrie. Les troupes françaises ont à peine commencé à quitter l’Afghanistan qu’elles interviennent de nouveau au Mali.

La France apparaît ainsi, actuellement, comme le pays le plus agressif de la planète. Même les USA paraissent, en comparaison, plus réservés, dans le rôle de gendarme. Et s’il y a une distribution des tâches dans ce rôle, on peut dire que la France fait preuve dans le sien d’un zèle particulier.

C’est inquiétant. Car cet Etat par deux fois, en Libye et maintenant au Mali, est venu, avec ses armées, aux frontières de l’Algérie et des pays du Maghreb. Chaque Algérien, chaque Nord-Africain, ressent cette inquiétude, celle d’avoir en face, de l’autre côté de la méditerranée, un Etat guerrier.

François Hollande est célébré en France comme « un chef de guerre ». Sur tous les médias français, journaux, radios, télés, on proclame qu’il « est vraiment devenu président de la république maintenant qu’il a déclenché une guerre ». Comme le président Bush après la guerre contre l’Irak, et comme le président Obama, sacré « chef de guerre » après avoir fait tuer Ben Laden, ou comme le président Sarkozy après l’attaque contre la Libye. Non pas Président de la république respecté parce qu’il a réglé des problèmes économiques, des problèmes sociaux, parce qu’il est un homme de paix, mais parce qu’il a déclenché une guerre.

On reste songeur devant une telle vision, devant cette culture belliqueuse, devant « cette civilisation » qui nous ramène aux temps où les Consuls et Césars ne devenaient légitimes et populaires, à Rome, qu’au retour d’une expédition victorieuse, à l’époque où les rois ne le devenaient réellement qu’après avoir conquis de nouveaux territoires, et où ils demandaient à leurs vassaux d’envoyer des contingents pour la guerre, comme l’injonction en est faite aujourd’hui par la France au Tchad, au Niger, au Sénégal, au Togo, au Benin, à la Côte d’Ivoire, et à d’autres pays africains.

C’est l’union sacrée autour du nouveau « chef de guerre », François Hollande.

C’est, de la gauche jusqu’à l’extrême droite française, l’unanimité de la classe politique française pour l’intervention militaire. Un tel unanimisme, une démocratie aussi verrouillée, a des allures de totalitarisme. Les socialistes français retrouvent leurs premiers amours, et les parfums enivrants du chauvinisme de gauche et des expéditions vers des lieux aux noms exotiques : Tombouctou, Gao, le Sahara. Beaucoup d’intellectuels français les suivent. Comme cela avait été le cas pour la Libye, ils sont pris d’excitation guerrière, d’émotion et de fierté patriotiques devant le spectacle des avions « Rafale » qui décollent et celui du déploiement martial de leurs forces armées. De joie, l’un d’eux s’écrie : « Pour tous ceux qui parlaient de décadence française, c’est la preuve que nous sommes toujours un grand pays car nous sommes capables d’intervenir. » (Nicolas Domenach, Chaîne ITélé, émission « ça se dispute », 12 janvier 2013).

La communauté malienne en France se voit soudain entourée de sollicitude. Elle en est étonnée et même gênée. Pourvu que ça dure. Les médias français découvrent avec tendresse que la ville française de Montreuil est, après Bamako, la seconde ville malienne par sa population originaire de ce pays. Le parti français, le « Front National », juge cette intervention légitime, d’autant plus « qu’elle concerne, dit-il, un pays francophone ». Les émigrés maliens ne sont plus donc, pour le moment, des « émigrés qui envahissent la France et viennent manger le pain des français ». On pressent déjà des tentatives pour opposer Arabes et Africains dans l’immigration française, Afrique du Nord et Afrique noire, mais ce sera difficile tant la solidarité maghrebo-africaine est grande.

Bref, peu de voix se font entendre, en France, pour dénoncer l’intervention militaire, ou alors elles sont difficilement audibles. Aujourd’hui, pour l’instant, le principal reproche fait au Président François Hollande par le leader du Front de gauche, J.F. Mélenchon, ainsi que par les représentants du parti communiste français et de la gauche écologique c’est de…ne pas avoir convoqué le parlement avant d’avoir décidé de la guerre. A quoi le gouvernement français répond superbement qu’il n’en avait pas le temps et qu’il « fallait agir vite ».

Cet argument, « qu’il fallait agir vite » est trop souvent répété, asséné, sur tous les médias français pour ne pas en devenir suspect. Il rappelle, le même, utilisé pour la Libye, lorsqu’on criait qu’il fallait vite intervenir à Benghazi, pour éviter un massacre. On sait comment cette justification s’est avérée mensongère et d’où est finalement venu le massacre.

Il semble, en réalité, que l’armée malienne avaient lancé des opérations sur la route menant à la ville de Mobti et en direction de la ville de Douentza, dés la journée de Lundi 7 Janvier 2013 (cf »le Quotidien d’Oran », 9 janvier 2013, p 6). Ces opérations, organisées en coordination avec le commandement français, avaient pour but, selon des experts occidentaux, de faire sortir les colonnes de pick-up des groupes rebelles de leurs bases et des villes afin de les bombarder en rase campagne et de permettre ainsi à l’aviation française d’intervenir. La version officielle française vise donc à justifier la précipitation de l’intervention française et à en cacher les véritables raisons. Affaire donc à suivre, tant la gestion de ces interventions militaires par le mensonge est devenue coutumière.

LA LÉGITIMATION

Il est remarquable de voir comment chaque intervention militaire s’entoure d’un discours de légitimation. Chaque fois qu’elle a eu lieu, l’intervention militaire a été proclamée légitime, qu’il s’agisse de défendre un pouvoir contre des groupes armés rebelles comme c’est le cas au Mali, ou, au contraire, de soutenir des groupes armés rebelles contre un pouvoir comme cela a été le cas en Libye ou c’est le cas en Syrie.

Le droit d’ingérence n’est en fait que le droit du plus fort. Il ne s’embarrasse pas de cohérence. Mais en aucun cas, les puissances occidentales qui s’en réclament et interviennent, ne mettront leur influence, pourtant grande, au service d’une solution politique, pacifique. L’intervention est toujours violente et elle laisse toujours le pays dévasté, exsangue, meurtri physiquement et moralement, fragile pour longtemps.
Dans le registre de la légitimation, il y a aussi l’argumentaire de la « menace terroriste islamiste ».

Depuis que le Président Bush a trouvé et désigné ainsi le nouvel ennemi global de l’Occident, l’argument sert  » à toutes les sauces », y compris d’ailleurs à des alliances avec ceux désignés auparavant comme « terroristes » lorsque la « realpolitik » l’exige.

La référence à la « menace terroriste » offre l’avantage à la fois de n’avoir rien à justifier et de donner une justification à n’importe quoi. Le président de la République Française, François Hollande, et son ministre des affaires étrangères n’ont cessé de répéter, de marteler, qu’il s’agissait, au Mali, de lutter contre  » des groupes terroristes criminels ». On aura remarqué le pléonasme. Il a pour fonction d’accroître la tension. C’est ainsi qu’un amalgame est fait entre les différents groupes armés « rebelles », et que se trouvent obscurcies les véritables raisons de la crise malienne, et du même coup celles véritables de l’intervention française. Elles sont, ici comme ailleurs, à chercher, banalement hélas, dans le pillage des richesses de la région et dans le maintien de l’influence nécessaire à cet effet.

L’Histoire se répète sur le continent africain..Entre l’an 397 et 398, Gildon, prince Amazigh, se révolta contre la domination romaine et s’allia avec les rebelles donatistes et circoncellions. Il arrêta les exportations de blé d’Afrique du Nord vers Rome. Celle-ci utilisa contre lui, le fameux poète romain Claudien (un média de l’époque) qui mobilisa, à travers notamment un long poème propagandiste, l’opinion romaine, et déclencha la peur dans l’Empire en faisant croire à la population qu’elle allait connaître la famine. Les méthodes sont les mêmes. Seule la technologie a changé.

La « menace terroriste islamiste » est brandie, comme à la plus belle époque du Président Bush junior. Le thème est repris en boucle par tous les hommes politiques et les médias français ce qui permet, collatéralement, de différer, au nom de « l’union sacrée », les échéances de la grave crise économique, sociale et morale actuelle de la société française ou d’y faire diversion. Mais le thème comporte néanmoins un inconvénient, puisque, depuis, il y a eu le Président Obama et sa nouvelle stratégie envers le monde arabe et musulman, qui consiste à ne plus se contenter de brandir l’épouvantail de l’islamisme. Là se trouve une contradiction et une gêne, qu’on perçoit chez bien des commentateurs français lorsqu’il s’agit de passer du discours sur « le printemps arabe » et de la prise en compte de l’Islam politique à celui de la « menace islamiste ».

Dans le registre de la légitimation de l’intervention au Mali, il faut parler, enfin, de la référence à la décision du Conseil de sécurité de l’ONU à ce sujet. Les responsables français s’enveloppent dans celle-ci comme si la France ne faisait que se mettre, par altruisme, au service du Droit International.

Mais c’est précisément la France qui a fait le siège du Conseil de Sécurité pour obtenir une résolution autorisant l’intervention au Mali. Encore que cette intervention prévoyait d’abord de s’efforcer de trouver une solution politique aussi bien aux revendications légitimes des Touaregs du Nord Mali, qu’à la question de la légitimité du pouvoir politique malien, mise à mal par le coup d’Etat récent.

Et à ce propos, d’ailleurs, quelle légitimité peut bien avoir un pouvoir qui ne peut se maintenir que par une intervention armée étrangère, laquelle, par ricochet, révèle d’ailleurs, par là même, sa propre illégitimité. Là est la faiblesse originelle de cette intervention militaire française. On peut s’attendre à la voir se révéler de plus en plus au fur et à mesure du développement de la situation.

Djamel LABIDI

Le Quotidien d’Oran http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5178055

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Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 20 janvier, 2013 |Pas de commentaires »

LETTRE OUVERTE A L’ACADEMIE DES SCIENCES (Toutes les signatures sur www.aldeah.org Contact : collectif-citoyen-idf-non-aux-gpds LGF lists.riseup.net)

Gaz de schiste:

LETTRE OUVERTE A L'ACADEMIE DES SCIENCES (Toutes les signatures sur www.aldeah.org Contact : collectif-citoyen-idf-non-aux-gpds LGF lists.riseup.net) dans REFLEXIONS PERSONNELLES gaz Lettre ouverte à l’Académie des Sciences

Les 14 et 15 janvier 2013, l’Usine Nouvelle publiait deux articles sur les gaz et pétrole de schiste, « Les scientifiques favorables à l’exploitation des gaz de schiste » et « Gaz de schiste : arrêter la recherche c’est perdre en compétitivité », de Ludovic Dupin.

Les collectifs citoyens opposés au gaz et pétrole de schiste et signataires de la lettre ouverte que vous trouverez jointe à ce courrier considèrent que les déclarations relayées par ces articles sont dangereuses, portent atteinte à la démocratie et risquent d’induire en erreur vos lecteurs. 

18 janvier 2013:Lettre ouverte à l’Académie des Sciences

Des collectifs citoyens anti-gaz et pétrole de schiste répondent aux deux articles parus dans l’Usine Nouvelle les 14 et 15 janvier 2013 (« Les scientifiques favorables à l’exploration des gaz de schiste » et « Gaz de schiste : arrêter la recherche c’est perdre en compétitivité » ).

Revenir sur le bannissement des gaz de schiste du paysage énergétique

Par la voix de son président du Comité de Prospective en Energie, Sébastien Candel, l’Académie des Sciences demande que des forages exploratoires soient autorisés, séparant ainsi l’exploitation de la connaissance des gisements. Elle considère qu’il est possible de garantir des conditions acceptables d’exploitation par un cahier des charges précis et finalise sa position en stipulant que : « La prise de risques calculée et raisonnée, s’appuyant sur des études sérieuses, ne doit pas être bannie ».

Sébastien Candel, qui est aussi Président du Conseil Scientifique de l’IFPEN (Institut Français du Pétrole Energies Nouvelles), ne peut ignorer que définir une teneur précise d’hydrocarbures d’une couche de « schistes » exige l’emploi de la fracturation. Un simple carottage serait insuffisant pour déterminer combien d’hydrocarbures seraient réellement récupérables. Ce qu’il faut faire, c’est disloquer artificiellement ce millefeuille compacté où sont piégés ces hydrocarbures pour cartographier un volume donné de cette couche.

Cartographier d’abord et déceler la possibilité exacte de récupération dans ce volume donné… et multiplier ce travail de proche en proche induisant de plus en plus de fissurations artificielles pour évaluer un maximum de récupération de cette couche qui ne répond pas forcément de la même manière partout. Si notre technicité française nous le permet sans fuites, il serait bon que nos scientifiques français joignent la société Schlumberger qui, sur quelques 15.000 puits classiques, a un taux de fuites incontrôlées répertoriées. Nous vous rappelons ces chiffres : 5% pour des puits neufs, 30 à 40% pour des puits vieux de 10 ans, et un taux atteignant les 50% pour des puits dépassant 15 ans.

Source : Wojtanowicz et al, 2001- Marc Durand

Si la dégradation avec le temps des puits classiques existe, qu’en sera-t-il pour des puits sollicités par la fracturation, avec extension horizontale dépassant le kilomètre ? On peut suspecter surtout des aciers et coulis fragilisés par les produits chimiques, et malgré un contrôle complexe de mise en place des tubages (sections courbes et horizontales), on peut envisager un vieillissement accéléré par rapport aux puits classiques.

L’exception française

Pour mémoire, voici, pour alimenter notre propos, quelques faits bien connus advenus en France sur des puits classiques :

• 1991 : pollution des nappes de la Brie et de Champigny par des chlorures des eaux du Dogger (origine : puits 46 de réinjection à Chailly-en-Bière par Elf – fuite due à la corrosion de tubages non ou mal cimentés – sources BRGM/RP-51312-FR).

• 1978 : fuite accidentelle d’huile, sans récupération, sur une durée supposée de 18 ans, dans les formations crayeuses du Séno-turonien (origine : puits 48 d’exploitation fermé par 3 bouchages consécutifs réalisés sur 2 ans – fuite due à la corrosion puis perforation d’un tube défaillant malgré une intégrité du cuvelage vérifiée par diagraphie – sources BRGM/RP-51312-FR)

• 1995-96 : fuite d’eau géothermale dans les Calcaires de Champigny détectée par une baisse anormale de pression (origine : deux perforations dans le tubage du puits CGO2 de réinjection à Coulommiers – sources BRGM/RP-51312-FR). Le BRGM souligne au passage la complexité de ce contexte géologique et hydrogéologique des formations aquifères du Tertiaire, car cet important volume de fluide géothermal a disparu sans qu’on puisse savoir où.

• Un dernier exemple récent et embarrassant de novembre 2012 à Cébazat dans le Puy-de-Dôme : des remontées de pétrole dans un chantier de construction résidentiel concernant un puits de 1981, connu non pour du pétrole mais pour du gaz carbonique. Sauf que c’est du pétrole qui remonte (3 à 5 m3/jour). Ce qui se solde par un 1er bassin de rétention, puis un second à venir qui devrait atteindre 70.000 €, sans oublier un rebouchage prévu d’ici un an qui pourrait coûter entre 500.000 et 1 million d’euros. Ceci avant même d’avoir l’analyse de ce précieux liquide.

Cette liste suffira, malgré d’autres exemples tout à fait français…

La technique française a certainement évolué en 20 ou 30 ans, et tous les anciens puits classiques ne fuient pas forcément. Loin s’en faut et heureusement, vu la densité de forages dans notre bassin parisien très peuplé. Alors, comment affirmer que la France ferait mieux que les Etats-Unis ?

Quant à la réaction unanime des collectifs citoyens, qui refusent une quelconque appartenance politique, malgré le raccourci fait dans ces articles, elle se situe justement dans un refus argumenté pour éviter cette prise de risque réclamée par l’Académie des Sciences. Et ce, pour favoriser le plus grand nombre, pour l’avenir, pour nous et nos enfants. Est-il besoin de souligner les problèmes liés à l’eau, à sa qualité et à sa quantité, que nous affrontons dans les régions où ces permis existent, que ce soit dans le sud ou en Seine-et-Marne, dont l’eau alimente aussi, ne l’oublions pas, la capitale ?

« …Regagner une partie de la compétitivité française » ?

Christian Pierret, ancien Ministre Délégué de l’Industrie du gouvernement Jospin, cité par l’Usine Nouvelle, célèbre « une vraie possibilité de regagner une partie de la compétitivité française grâce aux prix de l’énergie ».

M. Pierret fait l’amalgame entre le prix du pétrole et le prix du gaz, ce qui est une tromperie car le pétrole est un liquide qui se transporte très facilement d’un continent à un autre, ce qui génère un cours mondial. Tout au contraire, le gaz, pour se transporter, nécessite des gazoducs et des infrastructures très lourdes, ce qui entraine des cours très différents selon les endroits d’utilisation, faibles aux Etats-Unis, beaucoup plus élevés en Europe. L’Agence Internationale de l’Energie évalue un prix de revient du gaz de schiste en Europe 3 à 6 fois plus élevé que le gaz importé de Russie ou d’Algérie. Il est donc tout à fait faux de penser que l’exploitation des gaz de schiste entrainera une baisse du prix de l’énergie favorable à notre industrie.

Source : AIE

M. Pierret ignore-t-il que l’exploitation des gaz de schiste en France, si elle était entreprise à grande échelle pour contribuer de manière significative à notre mix-énergétique, nécessiterait plus de 10 ans pour mettre en place les réseaux de collecte (pipe-line), les infrastructures et les milliers de forages nécessaires. Cette industrie deviendrait éventuellement opérationnelle au-delà de 2020 – date à laquelle tous les pays dits « développés » s’engagent à avoir réduit massivement leurs besoins en hydrocarbures.

Indispensable et urgente transition énergétique

Pour mémoire, constatons tout d’abord que le réchauffement climatique de + 0,4°C depuis les années 1900 a déjà causé de graves conséquences sur notre planète : fonte des glaciers, fréquence des événements climatiques multipliée par 5 ! La limite à +2° aurait déjà peu de chances d’être obtenue (voir à ce sujet les craintes du Vice-président du Giec, Jean Jouzel ) et les anticipations les plus pessimistes des spécialistes et observateurs semblent devoir être dépassées (+4°, +5°, +6°…), entrainant des conséquences catastrophiques bien avant la fin de ce siècle.

Peu de scientifiques (sauf peut-être encore M. Claude Allègre ?) mettent en doute l’origine de cette subite accélération du réchauffement, qui coïncide avec le développement de l’ère industrielle ; aucun ne conteste l’objectif de réduction de nos émissions de C02 pour limiter l’aggravation du réchauffement. François Hollande a d’ailleurs déclaré dans son discours à Abou Dhabi que la France veut faire de la transition énergétique une grande cause nationale et internationale, appelant à davantage d’investissements dans les énergies renouvelables pour préparer l’après-pétrole.

Qui parle de bannir la recherche et l’esprit scientifique des choix en matière d’énergie ? Au contraire, cette recherche doit être développée, mais sur des solutions d’avenir, qui ne dégradent pas les conditions d’existence de nos descendants, loin des ambitions visant à exploiter les dernières ressources non renouvelables de la planète sans souci des générations futures .

Rassurer l’opinion publique

Ce qui serait véritablement rassurant, serait de voir s’engager un vrai débat pour cibler les difficultés en cherchant le meilleur moyen de les dépasser. Là-dessus nous serions d’accord.

Ne pas toucher aux réserves d’hydrocarbures de roche-mère, quel que soit leur potentiel, n’empêche nullement les scientifiques de plancher pour répondre aux vrais besoins du moment : diminuer notre facture énergétique en réduisant les coûts pour isoler les bâtiments français, parvenir à construire des véhicules à faible coût employant peu ou pas d’énergie fossile.

A seulement 50 km de Paris, les villages n’ont pas de transports en commun pour rejoindre les gares et les lieux de travail, un véhicule est indispensable pour vivre dans ces villages populeux où les commerces ont disparu. Car il ne s’agit pas du Dakota, avec ses 2 habitants/km2, mais d’un territoire où ce chiffre monte à près de 1000 hab/km2… L’exploitation des schistes, avec sa kyrielle de conséquences possibles, ne présente rien de rassurant. Même si l’entretien des routes déjà existantes aboutissait à maintenir quelques emplois, certains villages de Seine-et-Marne ont une vieille tradition pétrolière et savent qu’elle n’a pas créé directement un seul emploi local en plus de 40 ans, ni sauvé le moindre commerce.

Ce qui rassurerait vraiment l’opinion publique viendrait de scientifiques dignes de ce nom qui favoriseraient le plus grand nombre en répondant à leurs besoins et aux attentes d’aujourd’hui : alors, la compétitivité française vaudrait de l’or, en montrant cette originalité de l’esprit français, qui dans d’autres temps a su être un phare civilisateur. Engager notre civilisation vers l’avenir est la véritable responsabilité, celle qui permet à l’être humain de comprendre le sens fondamental de la vie.

Le désir d’extractivisme ne fait pas rêver les populations qui habitent les lieux d’extraction : prenez des risques dans votre jardin, sur votre propriété et cessez de vouloir le faire chez les autres qui, eux, paieront les conséquences en cas de problème. Surtout, surtout, pensez aux enfants qui viendront, pensez au monde que nous allons leur laisser, avec la chance d’y vivre à leur tour …

« Pourquoi les politiques sont-ils si sensibles à l’opinion publique » ?

Cité par Usine Nouvelle, François Goulard, Ministre Délégué à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche du gouvernement de De Villepin, déplore que « nos gouvernants […] suivent ce qu’ils croient être l’opinion publique » et se demande pourquoi « nos politiques » y « sont si sensibles ». Cet étonnement témoigne d’une curieuse conception de la démocratie. Comme si les diplômes, titres et médailles, conféraient aux avis de leurs auteurs une supériorité évidente, une moralité sans faille. Comme si nombre de ces experts n’étaient pas plus ou moins directement impliqués par leurs doubles casquettes dans les profits de cette industrie que l’on veut nous imposer. Comme si les plus grands savants ne s’étaient jamais trompés une fois ou l’autre dans leur vie. Le bon sens des habitants des régions concernées par les projets d’exploitation des hydrocarbures de roche-mère leur suggère de se méfier de ces experts qui veulent leur bien malgré eux. Ils savent trop que les immenses efforts déployés par l’industrie et relayés par une soi-disant élite n’ont en réalité qu’un but : le profit immédiat.

Non aux énergies fossiles, Ni ici, ni ailleurs, Ni aujourd’hui, ni demain.

Oui à la recherche, pour une véritable transition énergétique.

Premiers signataires : Collectif citoyen Ile-de-France « non aux gaz et pétrole de schiste », Collectif « Huiles de schiste non merci » Carmen (02), Collectif « Non au Pétrole et Gaz de schiste » Bocage gâtinais (77), Collectif du Pays Fertois (77), Collectif Briard (77), Collectif non au gaz de schiste 91, Collectif ALDEAH

Toutes les signatures sur www.aldeah.org Contact : collectif-citoyen-idf-non-aux-gpds LGF lists.riseup.net

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 20 janvier, 2013 |1 Commentaire »

LA GUERRE CONTRE LE MAL AU MALI: VIDEO PAR « LA PARISIENNE LIBEREE » (Documentation: MIMOSO)

LA GUERRE CONTRE LE MAL AU MALI

LA GUERRE CONTRE LE MAL AU MALI: VIDEO PAR  (LA PARISIENNE LIBEREE / Documentation: MIMOSO)

– Sur l’intervention militaire française au MALI et la propagande qui l’accompagne-

La phrase de conclusion du clip est empruntée au chant traditionnel «Kele Magni» : la guerre est mauvaise, le mal c’est la guerre.

LA GUERRE CONTRE LE MAL
Paroles et musique : la Parisienne Libérée

C’est une guerre africaine, soi-disant nécessaire
Une guerre aérienne, un combat exemplaire
Une guerre juste et bonne – il paraît que ça existe
Qui protège l’uranium en tuant des terroristes

Il neige sur Paris des flocons bien légers
Les bombes du Mali se sont mises à tomber
Dans l’union nationale, dans l’unanimité
La guerre contre le Mal a commencé (bis)

Les mouvements islamistes ne sont pas plus islamiques
Que les scientologistes ne sont scientifiques
On a chacun nos fous, qu’on fabrique quelquefois
Avant de lâcher les loups et les avions de combat

Il neige sur Paris des flocons bien légers
Les bombes du Mali se sont mises à tomber
Dans l’union nationale, dans l’unanimité
La guerre contre le Mal a commencé (bis)

On a tout plein de soutiens, mais toujours pas de mandat
Le parlement discute mais il ne vote pas
Nos alliés, nos amis, donnent chacun un avion
Un drone, une pharmacie et puis un petit camion

Il neige sur Paris des flocons bien légers
Les bombes du Mali continuent à tomber
Dans l’union nationale, dans l’unanimité
La guerre contre le Mal a commencé (bis)

Je vois les cristaux qui dansent dans le feu des lampadaires
À Douentza quand j’y pense, on doit vivre l’enfer
Je regarde à la télé cette belle guerre en 3D
Faire la guerre pour la paix, je ne m’y ferai jamais

Il neige sur Paris des flocons bien légers
Les bombes du Mali continuent à tomber
Dans l’union nationale, dans l’unanimité
La guerre contre le Mal a commencé (bis)


SOURCE ET CREDIT

PHOTOS
Tour Eiffel
Esplanade de la Concorde
Cour des Invalides
Esplanade des Invalides
Bois de Vincennes
Banc dans un square
Faculté de droit

JOURNAL TÉLÉVISÉ
Les images de JT viennent du 13h et du 20h de France 2, entre le 12 et le 16 janvier 2013

LA GUERRE DU MALI
http://www.mediapart.fr/journal/international/110113/hollande-envoie-larmee-francaise-au-mali
http://www.mediapart.fr/journal/international/150113/mali-la-guerre-aveugle-et-solitaire-de-la-france
http://www.mediapart.fr/journal/international/dossier/notre-dossier-mali-guerre-et-crises
http://www.jeuneafrique.com/special-mali.php

LE CONTEXTE AU MALI

Enquête exclusive
http://www.youtube.com/watch?v=V7sqtkr9eJ0

Plateau France 24
http://www.youtube.com/watch?v=p_TAL8J38H0

TV5 Monde
http://www.youtube.com/watch?v=_XDDlorqRZE

Arte
http://youtu.be/35SNp0uuuO8

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 18 janvier, 2013 |Pas de commentaires »

LA FRANCE A ENVOYE SES AVIONS AU MALI: DESSIN DE DAMIEN GLEZ

La FRANCE a envoyé ses avions au MALI

(Damien GLEZ)

LA FRANCE A ENVOYE SES AVIONS AU MALI: DESSIN DE DAMIEN GLEZ dans REFLEXIONS PERSONNELLES mali_hollande

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 18 janvier, 2013 |Pas de commentaires »
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