BEREZINA SOCIALISTE.REFORME BANCAIRE: COMMENT LE GOUVERNEMENT S’EST ECRASE DEVANT LE MONDE DE LA FINANCE(Agnès ROUSSEAUX / bastamag.net)

BÉRÉZINA SOCIALISTE

BEREZINA SOCIALISTE.REFORME BANCAIRE: COMMENT LE GOUVERNEMENT S'EST ECRASE DEVANT LE MONDE DE LA FINANCE(Agnès ROUSSEAUX / bastamag.net) dans REFLEXIONS PERSONNELLES images

Réforme bancaire :

Comment le gouvernement s’est écrasé devant le

monde de la finance

(Agnès ROUSSEAUX

C’était l’une des réformes les plus attendues du quinquennat : réguler le secteur financier en imposant de nouvelles règles aux banques françaises. Et notamment séparer leurs activités spéculatives des activités utiles à l’économie, aux entreprises et aux ménages. Objectif : prévenir une nouvelle crise financière. Sauf que le gouvernement Ayrault n’a pas osé heurter les intérêts privés des puissantes banques françaises. L’intérêt des citoyens et de la démocratie a, lui, été soldé. Explications.

arton2934-84d37 ACTIVITES BANCAIRES dans REFLEXIONS PERSONNELLES

Les banquiers peuvent dormir tranquilles. Ce n’est pas le gouvernement socialiste qui viendra mettre de l’ordre dans les dérives du capitalisme financier. C’est une retraite en rase campagne que s’apprêtent à sonner le Parlement et le gouvernement avec la réforme du secteur bancaire, discutée à l’Assemblée Nationale à partir du 12 février 2013. Auditionnés par la Commission des Finances de l’Assemblée, les dirigeants du Crédit Agricole, de la Société Générale et de BNP Paribas admettent ne pas être « spécialement gênés par cette loi » (selon les mots de la rapporteure du projet de loi, la députée PS Karine Berger) ! Et ils n’ont même pas à faire semblant.

Face à la faiblesse du projet dévoilé en novembre par le Ministre de l’Économie et des Finances, Pierre Moscovici, on nous promettait des amendements pour « muscler » la loi. Il y a bien eu quelques avancées la semaine dernière. Mais« les amendements acceptés resteront cosmétiques », reconnaît un des porte-parole du groupe PS, Thierry Mandon, interrogé par Le Monde« Il n’y aura pas de psychodrame. (…) On n’a pas la volonté de charger la barque des banques ». Tout est dit sur l’ambition de la majorité. L’enjeu de la loi est pourtant de taille : il s’agit de « remettre la finance au service de l’économie », de« refondre notre paysage financier pour les 20 prochaines années », tout en protégeant les dépôts des épargnants et les contribuables. La réalité est nettement moins idyllique.

Pourquoi faut-il « séparer » les banques ?

Pourquoi une loi sur les banques ? La France compte quatre banques « systémiques » (sur 14 au niveau de l’Europe). Des banques dont la faillite peut mettre tout le système bancaire en péril : BNP Paribas, BPCE (Banque Populaire – Caisse d’Epargne), Crédit Agricole et Société Générale. Petit rappel : BNP Paribas, la première banque française, pèse autant que le PIB de la France ! Soit 2000 milliards de dollars. Ses actifs ont augmenté de 34 % entre 2007 et 2010. Et la banque continue tranquillement ses stratégies d’optimisation fiscale. Sur 334 de ses filiales, plus d’un tiers sont situées au Luxembourg, 24 aux Iles Caïmans… Un modèle d’entreprise éthique, donc. Qui, s’il s’effondrait, mettrait le pays par terre.

Pour reprendre le contrôle sur la finance, François Hollande avait fait une promesse [1] : les banques de dépôt et les banques d’affaires seraient séparées. D’un côté, les activités spéculatives, de l’autre, les activités utiles à l’économie. L’idée centrale : on ne spécule pas avec l’épargne des citoyens. Car le modèle français, c’est celui de la « banque mixte » – celui de la Société Générale, de BNP Paribas ou du Crédit Agricole. Une seule entité juridique, pour deux types d’activités bancaires : d’un côté, les banques collectent les dépôts et octroient des prêts – et ont alors un rôle de création de monnaie. De l’autre, elles interviennent sur les marchés financiers, pour le compte de leurs clients ou pour elles-mêmes, en vue de réaliser des profits financiers.

Ces « banques mixtes » seraient plus solides, affirment leurs dirigeants, qui ne veulent pas entendre parler de séparation. Solides ? Ce serait oublier qu’en 2008 la Société Générale a été renflouée par le contribuable américain, à hauteur de 11,9 milliards de dollars, lors du sauvetage de l’assureur AIG. Et BNP a reçu 4,9 milliards. La même année, l’État français a mis 360 milliards d’euros à disposition des banques, sous forme de garanties de prêts interbancaires, pour assainir la situation. Solides, vraiment, les banques françaises ? Selon le dernier rapport de l’Autorité de Contrôle Prudentiel (ACP), publié le 16 janvier 2013, les tests confirment « la relative vulnérabilité que constitue la dépendance des banques françaises au refinancement interbancaire court-terme ». Sur sept banques soumises au stress test, l’une d’entre elles ferait faillite en une semaine en cas de crise, et une autre en 3 mois. A moins que la Banque Centrale Européenne n’intervienne…

Comment le contribuable subventionne la spéculation

Le principal défaut des banque mixtes ? En cas de faillite, les dépôts des clients sont exposés. Et la garantie de l’État – pour les banques de dépôts – s’étend de fait au département « marché ». Un soutien implicite des pouvoirs publics à la spéculation, qui fait des contribuables les prêteurs en dernier ressort. En résumé : une banque mixte, ça fait plus de dégâts quand ça tombe. « Surtout, cette garantie permet aux banques mixtes de se financer elles-mêmes à plus bas coût sur les marchés financiers, car les investisseurs savent fort bien qu’en prêtant à telle banque, ils bénéficient de la garantie de l’État français », explique l’économiste Gaël Giraud, chercheur au CNRS. Résultat : des taux d’intérêts plus favorables pour les banques mixtes que pour les banques d’affaire « pures ». Soit l’équivalent d’une subvention annuelle de 48 milliards d’euros aux grandes banques françaises [2]. Un chiffre à comparer aux 18 milliards de profits réalisés en moyenne chaque année par les trois principales banques françaises, et aux 11 milliards d’impôts acquittés en 2010 par l’ensemble des banques françaises, précise Gaël Giraud.

Cette garantie, qui permet d’emprunter à faible coût, encourage le développement des activités de marché, et la totale déconnexion avec l’économie réelle [3]. Seuls « 22 % des actifs bancaires français sont consacrés aux crédits aux ménages et aux entreprises non-financières », rappelle l’ONG Finance Watch. Séparer les banques de dépôt et d’affaires vise « simplement à ne pas faire subventionner par la société la croissance des 78 %, dont seule une fraction est consacrée à l’économie réelle. »

La réforme s’attaque à… 1 % des activités bancaires !

D’où l’intérêt de séparer ces activités. Sauf que… il n’est pas question dans le projet de loi de « séparation » mais de « filialisation ». Chaque banque mixte doit simplement « cantonner » dans une filiale un certain nombre d’activités jugées spéculatives. 

« Les grands groupes bancaires français ont déjà filialisé la plupart de leurs métiers », souligne Gaël Giraud. C’est la filiale Cetelem qui gère les prêts à la consommation de BNP Paribas« Exiger la filialisation revient donc à un statu quo ». Avec toujours autant de risques : « AIG, premier assureur du monde [4], a été mis en quasi-faillite à la fin de septembre 2008 par l’une de ses filiales, qui pesait 0,3 % du chiffre d’affaires d’AIG, une filiale parisienne qui était sous contrôle de la Banque de France », rappelle Gaël Giraud. A cause d’opérations à fort effet de levier, une petite filiale peut accumuler des dettes plusieurs milliers de fois supérieures à ses fonds propres. Un amendement adopté en Commission des Finances stipule que les pertes d’une telle filiale (regroupant les activités spéculatives) ne seront pas couvertes par le groupe bancaire. Reste à voir comment cela se traduira concrètement.

Surtout, peu d’activités financières sont au final visées par la réforme. Elle concernera moins de 1 % des activités des banques ! C’est Frédéric Oudéa, PDG de la Société Générale, qui a fini par lâcher ce chiffre, alors qu’il était auditionné par la Commission des Finances [5]. Consternation dans la salle. On se doutait que le volume des activités « filialisées » serait extrêmement faible. Mais pas à ce niveau ! 

« Aucune des activités de marché significatives des banques ne sera affectée par cette filialisation », avançait Finance Watch dans une analyse du projet en janvier. Ni la spéculation sur les produits dérivés, ni celles sur les matières premières agricoles.

Pire que le « secret défense » :

Les données détaillées des banques

Pourquoi les députés ont-ils découvert ce chiffre deux semaines seulement avant l’ouverture des débats ? Parce que les banques ont refusé toute évaluation des activités concernées, « compte tenu du très petit nombre de banques concernées et pour des raisons de confidentialité et de respect du secret des affaires ». Impossible, donc, de mesurer l’impact de la loi ! Un flagrant« déni de démocratie », estime Finance Watch. Cela signifie également que les actionnaires des banques n’ont pas accès à ces données, rappelle l’ONG. Les intérêts des dirigeants sont-ils supérieurs à ceux des citoyens, contribuables, actionnaires, clients et salariés confondus ?, questionne Finance Watch, pour qui cette absence d’étude d’impact semble inconstitutionnelle [6].

Quel est le critère utilisé pour évaluer si une activité doit être filialisée ? L’ « utilité ». Mais pour le gouvernement, une activité financière utile, ce n’est pas seulement un prêt pour aider une PME à démarrer, c’est une activité… réalisée avec un client. Donc la quasi-intégralité des opérations des banques, y compris les plus spéculatives et les plus déconnectées de l’économie réelle. Exemple ? La vente à un fonds spéculatif basé aux Iles Caïmans d’un « credit default swap » sur dette souveraine, ou l’achat d’un produit spéculatif sur les matières premières agricoles, sont considérés comme utiles au sens du projet de loi, car réalisés avec un client. Les députés s’échinent depuis quelques semaines à préciser les contours de la filialisation, qui restent pour le moment bien obscurs. Nul doute que les banques sauront inventer de multiples stratégies de contournement.

Les pleins pouvoirs à l’oligarchie financière

« Bercy ne prétend même plus que le projet de loi vise la séparation des banques de dépôt et d’affaires. Et les députés ne sont pas dupes », soutient Gaël Giraud. L’ambition se réduit à obliger les banques à se doter d’un testament en cas de faillite. On ne cherche plus à prévenir les risques, mais on essaye d’anticiper les obsèques d’un établissement bancaire en cas de grave difficulté financière. C’est ce qu’on appelle le régime de résolution bancaire. En cas de faillite, l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) gèrera le démantèlement ou le sauvetage. Et prendra la décision de mettre à contribution les Français ou de pénaliser actionnaires et créanciers. « Le projet de loi ne détaille pas le régime de résolution. Il se contente d’en indiquer l’esprit. C’est extrêmement léger », critique Gaël Giraud.

L’Autorité de Contrôle Prudentiel est aujourd’hui une administration adossée à la Banque de France chargée de « contribuer à la stabilité du secteur financier » et de « protéger la clientèle ». En cas de crise bancaire, le projet de loi fait reposer la décision sur deux personnes : « Le directeur général du Trésor et le gouverneur de la Banque de France, qui disposent de la majorité absolue pour décider si et comment la banque sera renflouée », détaille Gaël Giraud, qui pointe « un complet court-circuit démocratique » et « un véritable conflit d’intérêts ». Car c’est la Banque de France qui reste le principal créancier des banques privées, et n’aura aucune envie de décider leur démantèlement en cas de faillite ! Bref, les pleins pouvoirs sont donnés à l’oligarchie financière et le rôle du Parlement est évacué.

BNP Paribas, plus puissante que l’État français ?

Autre instance de contrôle, le Conseil de Régulation Financière (ex-Conseil de Régulation Financière et du Risque Systémique – Coréfris) se voit doter de nouveaux pouvoirs… mais toujours non contraignants. Dans son Conseil de huit membres, aux côtés du ministre, des présidents de l’ACPR et de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), on trouve trois « personnalités qualifiées ». Dont Jean-François Lepetit, membre du Conseil d’administration de BNP Paribas, et Jacques de Larosière, conseiller de BNP Paribas.

Le lobby bancaire est dans la place. 

« L’AMF et l’ACPR ont énormément de mal à faire valoir leur point de vue vis-à-vis des banques, c’est une guerre continuelle avec le lobby bancaire, raconte Gaël Giraud. C’est comme si on demandait à des gendarmes à bicyclettes de faire respecter le code de la route sur un circuit de Formule 1 ». Pourquoi Bercy s’est-il fait aussi facilement dicter son projet de loi par les banques ? « Quand vous êtes haut-fonctionnaire à Bercy, vous savez qu’à 45 ans, vous allez plafonner dans votre carrière. Si vous ne voulez pas moisir dans votre bureau, vous allez pantoufler dans une banque, avec un salaire multiplié par 10 ou 50 », avance le chercheur. Un haut fonctionnaire ne mord pas la main qui lui donnera à manger demain.

Paradis fiscaux : encore un effort !

Les députés ont cependant réussi à (presque) gagner de rares escarmouches. Comme sur les paradis fiscaux. Un amendement (PS/EELV), voté en Commission, stipule que les banques devront publier chaque année la liste de leurs filiales, avec effectifs et chiffres d’affaires. Une avancée intéressante. Mais pourquoi ne pas en profiter pour demander le montant des profits réalisés par chaque filiale ou celui des impôts payés ? Ce qui aurait permis de mettre en lumière les filiales qui réalisent des profits, avec peu de salariés et sans payer d’impôts. Bref, de lutter vraiment contre les paradis fiscaux.

François Hollande voulait aussi mettre un frein au Trading à Haute Fréquence (THF), ces opérations financières réalisées chaque microseconde par des robots informatiques. La loi les limite un peu [7], mais les interdictions ne s’appliquent pas aux « activités de tenue de marché ». Résultat : « 80 % à 90 % du trading haute fréquence ne sera pas concerné par l’interdiction »évalue Christophe Nijdam, analyste bancaire chez AlphaValue.

Pierre Moscovici, ministre des banques ?

« L’état actuel du projet de loi français ne résout aucun des problèmes qui motivent la nécessaire séparation des activités bancaires. Il cumule à vrai dire les faiblesses de tous les projets de loi déjà existants », conclut Gaël Giraud. Qui prône une réforme de type Glass Steagall Act (GSA), votée aux États-Unis en 1933, actant une réelle séparation des banques. Pour la rapporteur du projet de loi, Karine Berger (PS), séparer les banques serait revenir à la « préhistoire ». C’est oublier que les banques mixtes ont été autorisées en France par la loi bancaire de 1984. Les premières banques mixtes sont nées bien plus tard, avec la fusion du Crédit Agricole et du Crédit Lyonnais, et celle de BNP et Paribas en 2000. Une séparation authentique des banques équivaut simplement à revenir au paysage bancaire français de 1995.

Pierre Moscovici, Ministre de l’Economie et des Finances, nous avait prévenus :

« Mon rôle (…) n’est pas de déstabiliser le secteur dont j’ai la charge »affirmait-il devant l’AMF en novembre 2012.

Le « ministre des banques » résume alors sans ambigüités l’ambition du gouvernement : 

« Cette reforme est faite dans l’intérêt même du secteur financier, dans l’intérêt de sa protection, dans l’intérêt de son image, dans l’intérêt également de cette réconciliation que je souhaite entre les banques et les Français. » 

Le monde de la finance n’est plus le« véritable adversaire » désigné par François Hollande avant son élection. Bien au contraire. 

« Cette loi bancaire, ambitieuse et rigoureuse » permettra aux acteurs financiers « de redoubler d’effort pour faire ce que vous savez admirablement faire, servir vos clients, tous vos clients et financer notre économie, à un moment crucial de son histoire », poursuit le ministre.

Et de citer l’auteur latin Tite-Live : « Il faut oser ou se résigner à tout ».

Le gouvernement a visiblement tranché.

Agnès ROUSSEAUX

@AgnesRousseaux sur twitter

Photo : Jarra

Notes:

[1« Maîtriser la finance commencera ici par le vote d’une loi sur les banques qui les obligera à séparer leurs activités de crédit de leurs opérations spéculatives. Aucune banque française ne pourra avoir de présence dans les paradis fiscaux. Les produits financiers toxiques, c’est-à-dire sans lien avec les nécessités de l’économie réelle seront purement et simplement interdits. Les stocks options seront supprimées. Et les bonus encadrés »Discours de François Hollande au Bourget, janvier 2012.

[2] 12 milliards d’euros pour le Crédit Agricole, 6 milliards d’euros pour BNP Paribas, 5 milliards d’euros pour la Société Générale, et 24 milliards d’euros pour Banque Populaire-Caisse d’Epargne.

[3] Le volume total de produits dérivés a été multiplié par 7 en l’espace de douze ans. Il atteint aujourd’hui 700.000 milliards de dollars. Soit 12 fois le PIB mondial.

[4] Dont le sauvetage a couté plus de 130 milliards de dollars au contribuable américain

[5] Selon Frédéric Oudéa, les activités de banque de marché représentent 15 % à 20 % du Produit net bancaire (chiffre d’affaires) des banques, et « moins de 10 %, voire 5 % » de ces activités pourraient être isolées dans une filiale. Ce qui veut dire que seulement 0,75 % à 2 % de l’activité des banques sera impacté par le projet de loi.

[6« La loi organique n° 2009-403 du 15 avril 2009 relative à l’application des articles 34-1, 39 et 44 de la Constitution prévoit notamment dans son article 8 que l‘étude d’impact accompagnant une loi inclut « l’évaluation des conséquences économiques, financières, sociales et environnementales, ainsi que des coûts et bénéfices financiers attendus des dispositions envisagées pour chaque catégorie d’administrations publiques et de personnes physiques et morales intéressées, en indiquant la méthode de calcul retenue ». » Source : Rapport de Finance Watch

[7] Par l’interdiction d’annuler une opération moins d’une demi-seconde plus tard, et d’annuler plus de 80 % des ordres passés dans une même journée.

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 13 février, 2013 |Pas de commentaires »

« BONS BAISERS DU MALI » (Le journal de Personne)

« Bons baisers du MALI »

(Le Journal de Personne)

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Je viens de recevoir un fairepart…
Pas pour un mariage… mais pour un enterrement.
L’enterrement d’un camarade que j’ai connu sur les bancs de l’université à Paris IV
La bonne Sorbonne.
Il s’est donné la mort après le passage du Président Français dans son pays … le Mali
Les liesses populaires… l’ont achevé… tous ces gens qui ont réservé un accueil amical et triomphal au représentant du néo-colonialisme.
Ça lui a ôté toute envie de vivre.
Il m’a écrit juste avant de passer à l’acte. Qu’il s’est senti brusquement dissemblable de ses semblables…
Il préféra mourir que les laisser dormir… de ce sommeil dont l’Afrique a le secret…
“Je fais une croix sur ce que je fus… et une autre sur ce que je suis devenu…”.
Puis il déchira ses vêtements et toutes ses vieilles croyances, s’arracha les cheveux et se jeta dans le feu… nu sous l’œil de Dieu.
“Pourquoi? M’écrit-il sans lyrisme, pourquoi ?
Mes frères s’accommodent-ils de leur destin servile ?
“Pourquoi acceptent-ils de vivre la tête basse ? Pourquoi cette fâcheuse tendance à courber l’échine ? J’ai honte d’exister entre les terroristes d’un côté et les impérialistes de l’autre…
Entre le puits et le pendule, entre la peste et le choléra, entre le pire et l’empire, je croyais…
Qu’une troisième voie était encore possible…
Mais les politiques en ont décidé autrement… abominablement.
L’Afrique n’en peut plus d’être le ténor des apparences.
J’aime les pianos désaccordés, les violons sans archer, les flutes désenchantées
Mais pas la musique bon marché.
Je dis oui à toutes les souffrances…
Mais pas à la France… pas à la mauvaise conscience qui prétend, comme elle l’a toujours fait, nous sauver de nous-mêmes.
C’est la liberté qu’ils ont choisi pour nous qui voudrait éclipser la liberté qu’on s’est choisi sans eux.

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Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 7 février, 2013 |Pas de commentaires »

JOURNEE D’ACTION DES FONCTIONNAIRES. UN MOUVEMENT DE NANTIS, DE CORPORATISTES ?

Journée d’action des fonctionnaires.

Un mouvement de nantis, de corporatistes ?

JOURNEE D'ACTION DES FONCTIONNAIRES. UN MOUVEMENT DE NANTIS, DE CORPORATISTES ? dans REFLEXIONS PERSONNELLES ecolejpg

Le revoilà le « corporatisme » enseignant !
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Il aura suffi que les professeurs des écoles parisiennes déclenchent une grève particulièrement bien suivie pour que resurgisse la vieille obsession du « corporatisme » des enseignants. La droite a usé jusqu’à la corde de ce ressort du dénigrement pour faire passer des réformes qui ont conduit à une véritable régression des conditions de travail des personnels.
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Mais ce qui apparaît aujourd’hui à ceux qui l’auraient oublié, c’est que la gauche est une adepte du « truc » : Peillon et Julliard ont ainsi renoué avec la méthode qui avait pourtant coûté si cher à Lionel Jospin, celle de son Ministre de l’Education Claude Allègre (1) bovinement attelé à « dégraisser le mammouth de l’Education Nationale » en gelant la dépense éducative.
Là aussi l’accusation de corporatisme avait fait flèche de tout bois avec l’objectif de casser les solidarités, en premier lieu celle des parents d’élèves mais aussi celle des autres couches de salariés, envers les salariés de l’Education. Car il faut bien voir que, relayé par un organe de presse comme Le Monde, dont un récent éditorial juge lamentable  »le corporatisme étriqué » des enseignants parisiens, l’objectif premier de cet anticorporatisme éducatif compulsif est rien de moins qu’isoler les manifestants et les grévistes, inscrire insidieusement en réflexe primaire (!) qu’un enseignant qui fait grève est nécessairement un enseignant qui se renie, qui oublie ses élèves.
Le gréviste ou le manifestant de l’Education Nationale sont des égoïstes-égocentrés-égolâtres qui ne pensent qu’à « leurs sous », leurs vacances, leur confort matériel, oublieux de leur noble mission mystique, rédemptrice de toutes ces inégalités que la société sécrète par tous ses pores. Le refus du passage à la semaine de quatre jours et demi condenserait parfaitement ce stéréotype réactionnaire de la monade enseignante arc-boutée sur ses privilèges.
  FONCTIONNAIRES
En ces temps de contre-réformes libérales-capitalistes tueuses des logiques de service public, l’idée que la défense des intérêts matériels d’un enseignant (son salaire, l’organisation de son temps de travail, etc.), outre qu’elle participe de la commune condition de salarié, puisse être étroitement indexée sur la défense des conditions d’étude des enfants, est totalement escamotée par la gauche de gouvernement et ses relais médiatiques, acquis au primat du marché et à l’utopie aberrante de la compatibilité de celui-ci avec l’intérêt général : la conclusion de l’éditorial du Monde suffit à mesurer combien toute une pensée se donnant à voir progressiste, moderne, ouverte, pragmatique, décomplexée, libérée des chaînes idéologiques, reste ancrée dans les pires archaïsmes d’une diabolisation insultant au demeurant les règles élémentaires de l’argumentation :
« Il est vrai que le maire de la capitale a annoncé son intention d’appliquer la réforme à la rentrée prochaine. Vrai aussi que les instituteurs parisiens craignent de perdre dans l’affaire un privilège qui remonte à la monarchie de Juillet : ne pas enseigner la musique, les arts plastiques et l’éducation physique, pris en charge, à Paris, par des enseignants « municipaux ». Vrai encore qu’il leur est demandé de (re) travailler une demi-journée de plus, sans augmentation de salaire. Vrai, enfin, qu’ils tentent d’entraîner les parents dans leur combat. Disons-le tout net : ce corporatisme étriqué est lamentable. »
Le bluff rhétorique de l’anaphore (« il est vrai ») ne devrait pas masquer que ce qui est vrai est que l’éditorialiste n’a rien à faire de la vérité d’une condition enseignante dont les articles ci-dessous et les liens que nous leur adjoignons, témoignent qu’elle a subi une dégradation intolérable. Intolérable, du moins, si l’on garde le cap d’une Education Nationale dont l’intérêt premier est qu’elle soit au service des…élèves.
Le Monde, Julliard, Peillon, Hollande, Ayrault, comme hier Allègre ou Jospin et tous ceux qui participaient de l’inoubliable « gauche plurielle », sont/étaient, la vérité c’est aussi cela, en consensus de fond avec la droite. Les quelques miettes de Peillon sur les emplois ne rattrapent aucunement les dégâts du sarkozysme et deviennent même, oh paradoxe et perversion de la gauche social-libérale, un moyen de faire baisser la garde sur la poursuite de la politique de dérégulation austéritaire du service public d’éducation. Le tout sur fond d’alignement structurel sur les desiderata du patronat dont l’assomption par le gouvernement du rapport Gallois n’est que la pointe émergée de l’iceberg.
Alors, qu’on se le dise, en ce jour de mobilisation des fonctionnaires, ces « nantis » (pris pour cibles, en réalité, à travers les enseignants grévistes de Paris) dont parlait le « giscardien » Raymond Barre, l’accusation de corporatisme qui vient d’être posée sur la scène sociale est un indicateur irrécusable : celui que la gauche qui nous gouverne est de droite, que, comme la droite, elle voit, au fond logiquement, dans la mise en action des personnels une menace pour ses projets politiques et qu’elle n’attend de la population qu’une seule chose : la soumission aux dits projets !
31+01+13+Sarkozy-claude-allegre-remaniement_246 FRANCE
Il revient donc, en premier lieu, au mouvement social de combattre la droite, quels que soient les masques dont elle s’affuble, de déjouer toutes les stratégies d’atermoiement qui spéculent sur un chimérique redressement à gauche des Hollande-Ayrault, de se constituer enfin en opposition déterminée, autonome dans son organisation afin de rassembler au-delà des clivages politiciens et d’appareils, contre eux, en opposition donc à un gouvernement qui tient beaucoup de ces tristes pitres antipopulaires que furent Zapatero ou Papandréou.
31+01+13+Hollande_Zapatero GREVES
Qu’il soit permis ici de rappeler que la première visite à l’étranger faite par le vainqueur de la primaire socialiste fut réservée au président du gouvernement socialiste espagnol qui était en train d’engager l’épreuve de force avec son peuple pour lui faire payer une crise qui n’était pas la sienne; épreuve de force que poursuit, discrédit de cette gauche-là oblige, en parfaite continuité politique, le président de gouvernement de la droite dure, Mariano Rajoy ! Un certain … corporatisme de la classe politique social-libérale fut de mise dans cette rencontre entre « socialistes » des deux côtés des Pyrénées dont il convient de décrypter qu’elle dit quelque chose d’essentiel sur l’actualité sociale et politique du moment en France : que ce soit du côté des écoles, des lycées ou des universités ou encore de PSA, Sanofi, Virgin, etc.
Tous ces lieux de travail dont on aimerait bien « à gauche » qu’ils ne ne se coordonnent surtout pas en revendiquant une amélioration des conditions de travail, précisément, et d’étude pour tous et, qui sait, en esquissant le début d’une transformation radicale de la société vers plus de solidarité entre fonctionnaires et non-fonctionnaires, entre jeunes et vieux, etc. ! Sans plus se préoccuper des petits calculs des gestionnaires gris de l’existant.
Antoine (ancien président de comités locaux de la FCPE 34 et syndicaliste enseignant, membre du NPA 34)
(1) Personne ne devrait avoir oublié que Claude Allègre, basculement hautement significatif de ce qu’est l’essence du social-libéralisme, a intégré, durant ces dernières années, avec les Kouchner, Amara, mais aussi Jouyet (retourné, lui, occuper de hautes fonctions « à gauche », auprès de son grand ami Hollande !) le fan club de Nicolas Sarkozy …
Jean-Pierre Jouyet occupe aujourd’hui le poste de Directeur Général de la Caisse des Dépôts et Consignations sur décision de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale et du Sénat. Il est également devenu président de la Banque Publique d’Investissement (BPI) et, c’est à ce titre qu’il s’est exprimé sur le canard boiteux qu’était le site de Florange (Arcelor Mittal).
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 L’Hérault du jour du 31 janvier 2013
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Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 3 février, 2013 |Pas de commentaires »

ENTRAÎNEMENT DE L’ARMEE MALIENNE…ILS TIRENT AVEC…DES BALLES…A BLANC ? (Thierry LAMIREAU)

Entraînement de l’armée malienne…

Eh ben…y’a du boulot les gars !

Ils tirent avec…des balles…à blanc ?…

ENTRAÎNEMENT DE L'ARMEE MALIENNE...ILS TIRENT AVEC...DES BALLES...A BLANC ? (Thierry LAMIREAU) dans REFLEXIONS PERSONNELLES mali

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Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 2 février, 2013 |Pas de commentaires »

LETTRE OUVERTE A M.LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE AU SUJET DE L’INTERVENTION AU MALI (temoust.org)

Lettre ouverte

à

M. Le Président de la République Française

au sujet de l’intervention française au Mali

mardi 29 janvier 2013

LETTRE OUVERTE A M.LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE AU SUJET DE L'INTERVENTION AU MALI (temoust.org) dans REFLEXIONS PERSONNELLES mali6

Monsieur le Président,

La France est intervenue militairement au Mali le 11 janvier 2013, officiellement « afin de stopper l’avancée des islamistes armés vers le sud, menaçant Bamako » et de mettre un terme au terrorisme islamiste au Mali.

Nous, organisations et citoyens Français-Amazighs, de culture laïque et profondément attachés aux valeurs de justice, de liberté et de respect des droits humains, avons applaudi l’initiative française dès lors qu’elle visait clairement et seulement à combattre le terrorisme islamiste et le banditisme lié notamment au trafic de drogue.

Cependant, nous observons que la France intervient aujourd’hui pour protéger le « sud-Mali » mais qu’elle est restée indifférente à la présence depuis plus d’une décennie des mêmes islamistes dans le nord-Mali où ils s’adonnaient librement aux rapts, aux crimes et autre narcotrafic, avec la complicité de certaines autorités maliennes. Les Touaregs avaient appelé en vain, dès le début des années 2000, la France et la communauté internationale pour les aider à éliminer ces groupes maffieux. Il y a là manifestement une politique française de deux poids deux mesures.

Afin de mettre un terme à l’incurie de l’Etat malien, à la marginalisation des populations du nord-Mali et à l’insécurité liée à la présence des islamo-narcotrafiquants dans ce territoire, les populations locales ont créé il y a un an, le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA). Dans la mesure où le MNLA a toujours combattu les intégristes islamistes armés (les dernières batailles du MNLA contre les groupes de Al Qaida et du Mujao datent de novembre et décembre 2012 à Gao et Ménaka), dans la mesure où ce mouvement dispose de milliers de combattants volontaires, aguerris et connaissant parfaitement le terrain parce qu’ils y sont nés et y ont grandi et dans la mesure où le MNLA se dit disposé à intégrer ses troupes dans le dispositif militaire dirigé par la France contre les islamistes, pourquoi la France continue t-elle d’ignorer cette offre ? Pourquoi réserve t-elle son dialogue et son soutien au seul gouvernement malien, pourtant illégitime, excluant le MNLA dont l’objectif est conforme au droit international relatif à l’autodétermination et dont l’action armée fait suite au refus de dialogue de l’ancien gouvernement malien ?

Récemment, et notamment depuis que l’armée française a repris quelques localités à l’ouest du Mali, la France a élargi son objectif en ajoutant à la lutte contre le terrorisme islamiste, « la reconquête de l’intégrité territoriale du Mali ». Ce nouvel objectif, outre qu’il est illégal en référence au droit international, dévoilerait l’objectif réel de la France qui serait de combattre le MNLA et de prendre le contrôle du territoire de l’Azawad et de ses ressources naturelles sous couvert de lutte contre le terrorisme islamiste.

Il est par conséquent très urgent que la France clarifie sa position et ses objectifs. Nous rappelons que le MNLA est né dans le seul but de défendre les droits et les intérêts des populations de l’Azawad dans le respect du droit international relatif au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Le conflit qui oppose le MNLA au gouvernement malien est un conflit interne qui doit se régler par un dialogue entre les deux parties concernées, avec l’entremise d’un médiateur neutre et crédible. Dans tous les cas, il est inacceptable que la France continue de soutenir un camp (le Mali) contre un autre (le peuple de l’Azawad) car cela est illégal (notamment en référence au droit international), illégitime et surtout injuste. Si la France maintient sa politique contre les populations de l’Azawad, elle risquerait de provoquer une guerre civile aux conséquences incalculables.

Par ailleurs, nous souhaitons vous alerter M. le Président, sur le fait que le Mali a un voisin, le Niger, presque en tous points identique et où les populations du nord du pays se sont révoltées à maintes reprises et pour les mêmes raisons qu’au nord-Mali. Ces populations suivent avec une grande attention la manière avec laquelle la question de l’Azawad est traitée. Tout parti pris, toute injustice contre l’Azawad ne manquera pas de provoquer des réactions d’indignation et de colère des populations voisines et cousines du nord-Niger et même du sud-Libye. Le conflit risque alors de dégénérer et de déstabiliser l’ensemble de la sous-région. Sans parler des Français Amazighs, près de deux millions de personnes, qui ne manqueront pas d’actionner tous les moyens légaux et démocratiques en vue de faire sanctionner les responsables de toutes les dérives.

Un dernier point M. Le Président, tout le monde vous a alerté sur les actes de représailles susceptibles d’être commis par les soldats maliens qui avancent vers le nord derrière l’armée française. Or, d’après des rapports d’ONG (FIDH, WRH…) et des témoignages des populations, des crimes auraient été commis par l’armée malienne contre des civils, notamment à Niono et Sévaré. Nous vous demandons instamment de condamner fermement les exactions commises par l’armée malienne sur les populations civiles de l’Azawad notamment Touarègues et Maures et de diligenter une commission d’enquête impartiale pour faire toute la lumière sur les faits et le cas échéant, faire juger et sanctionner immédiatement les auteurs des exactions. De toutes les manières, dans le cas où des crimes contre l’humanité seraient avérés, il est clair que c’est la France qui se retrouverait devant la CPI et non le gouvernent malien.

En tout état de cause, la seule méthode juste, crédible et susceptible de conduire à une solution durable, est de réunir le gouvernement malien et le MNLA autour d’une table de négociations pour trouver ensemble la sortie de crise et envisager un futur de paix et de développement. Le MNLA s’est dit prêt à cette rencontre, reste l’accord du Mali. Il est du devoir de la France désormais partie prenante au conflit, de convaincre le gouvernement malien d’accepter dans les plus brefs délais l’ouverture des discussions directes avec le MNLA.

Voilà M. Le Président, l’état de nos doutes, de nos craintes et de nos espoirs. Nous avons entendu vos intentions de tourner le dos à la Françafrique. Nous attendons à présent des faits qui prouvent que vous agissez en démocrate et en faveur de la justice, des droits et des intérêts de l’Afrique et de ses peuples, sans discrimination.

En espérant que vous porterez toute l’attention nécessaire à notre requête, nous vous prions d’agréer, Monsieur Le Président, l’expression de notre haute considération.

Paris, 26/01/2013

- Congrès Mondial Amazigh (CMA)
- Organisation de la Diaspora Touarègue en Europe (ODTE)
- Association Temoust
- Association corso-Berbère
- Association culturelle Amazigh
- Tamaynut-France
- Action Culturelle Amazighe Laique

http://temoust.org/Lettre-ouverte-a-M-Le-President-de.html

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Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 30 janvier, 2013 |Pas de commentaires »

DECEREBRATION POLITIQUE (Yann FIEVET / netoyens.info)

Décérébration politique

DECEREBRATION POLITIQUE (Yann FIEVET / netoyens.info) dans REFLEXIONS PERSONNELLES hollande-vrai

(Yann FIEVET)

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C’est entendu : le changement n’est pas pour maintenant.

Il n’est sûrement pas non plus pour demain. La promptitude de M. François Hollande à décevoir tous ceux qui pourtant n’attendait pas grand-chose – du moins en matière économique – ne saurait être interprétée comme la seule marque de l’homme qui sait prendre son temps. En vérité, l’impossible changement n’est pas l’affaire d’un homme ou de l’équipe dont il s’entoure. Pourquoi le nouveau Président de la République poursuit-il, dans de nombreux aspects, la même politique que son prédécesseur ?

Parce que la Gauche a depuis longtemps renoncé à penser le politique, à créer par une réflexion approfondie les conditions du possible changement. En fait, la Gauche n’est plus de gauche dès lors que son action n’a plus comme seule raison d’être que l’accompagnement de la marche des choses quand autrefois elle avait le désir profond d’influer sensiblement sur cette marche. Certes, le rabougrissement de la pensée politique n’est pas aujourd’hui propre à la Gauche, mais s’agissant d’elle, ce fait dramatique nous est particulièrement douloureux.

Pour illustrer la décérébration de la Gauche « de gouvernement » et son renoncement à bousculer un tant soit peu l’ordre économique écrasant, quoi de mieux que le pointage du nouveau credo de l’hôte de l’Élysée.

Le changement tient tout entier en une inversion formidable : nous allons passer d’un « socialisme de la demande » à un « socialisme de l’offre ». Nous voilà bien confrontés à une aberration : la qualification d’un système politique par le recours à des attributs de l’économie de marché. En sacrifiant à ce point aux lois du Marché, on vide de sa substance le système politique qui n’a plus de socialiste que le nom.

En centrant le volet « croissance » de sa politique économique sur une compétitivité accrue des entreprises tirée essentiellement d’un surcroît de flexibilité du travail, le Gouvernement commet une triple erreur.

D’abord, il a choisi une définition très restreinte de la compétitivité, notion plutôt floue et dépendant de nombreuses variables, tant quantitatives que qualitatives, souvent difficiles à chiffrer.

Ensuite, la flexibilité du travail est une fausse solution : si elle permet d’en faire baisser le coût, elle n’en améliore pas la qualité qui dépend de son côté de la qualification des salariés et probablement d’un meilleur traitement de la main-d’œuvre.

Enfin, l’on braque les projecteurs une fois de plus sur le coût du travail et l’on ignore superbement le coût du capital que constitue la gourmandise toujours plus grande des actionnaires. On avouera sans peine – mais non sans chagrin – que pour un gouvernement de gauche…

Un gouvernement de gauche aurait l’audace – ou plutôt l’honnêteté – d’affirmer que le travail n’est pas avant tout un coût que l’on réduit au gré des caprices du patronat, mais la précieuse richesse du pays.

Il mettrait fin à un scandale : il existe en France un milliard d’heures supplémentaires non majorées, non déclarées, c’est-à-dire l’équivalent de 600 000 emplois !

Il proclamerait que les salariés les plus productifs sont bien formés, bien traités et bien payés. Puisqu’il y a urgence à « rembourser la dette » il rétablirait pour les hauts revenus le taux d’imposition en vigueur en 1999 qui s’il avait été maintenu pendant dix ans aurait laissé la France de 2009 sans endettement.

Au lieu de choisir l’audace vers l’espérance, le tandem Hollande-Ayrault a choisi l’enlisement dans l’austérité.

Les Grecs – pour ne prendre qu’un exemple – essuient actuellement leur neuvième plan d’austérité : ils constatent que leur pays a vu sa dette extérieure passer dans ce laps de temps de 100% à 160% de son PIB ! Compte tenu des périls qui viennent, l’audace économique et sociale ne suffirait pas à remettre la Gauche dans le sens de la marche, celle qui accompagne les moins favorisés de nos concitoyens.

Il conviendrait d’y adjoindre l’audace écologique. Et là, carrément, ils ne savent pas, ils doivent partir de zéro, fort peu stimulés par un minuscule aiguillon vert qui craint d’abord de devenir orphelin s’il est trop turbulent.

Pour commencer, l’on pourrait cesser de faire des ponts d’or aux mastodontes du BTP, seuls acteurs à profiter vraiment des « grands projets inutiles » prédateurs de l’environnement. L’audace écologique, résultat d’une réflexion plaçant l’action de la gauche dans les exigences du temps long plutôt que dans les illusions de la gestion immédiate, enterrerait définitivement les gaz de schistes. Vous verrez que, là aussi, ils reculeront face aux dévoreurs de la planète faute de vouloir renoncer au dogme de la Croissance infinie dans un monde fini.

Il nous restait le champ des libertés dont la protection a priori ne coûte rien au plan monétaire. Il fallait décidément que nous buvions le calice jusqu’à la lie.

Très tôt il y eut la destruction inhumaine de l’habitat de « fortune » de nombre de familles Roms.

Récemment, on perpétra la stupéfiante et minable remise à la justice espagnole d’Aurore Martin, coupable d’aucun délit au regard du droit français. À moins que la revendication de la culture et de la langue basques ne soit subrepticement devenue répréhensible en Hollandie ?

Puis il y eut Notre-Dame-des-Landes. Quoi que l’on pense de la pertinence économique et écologique de ce projet d’aéroport, quel démocrate peut décemment accepter la manière toute militaire employée pour chasser les opposants vivant sur cet espace agricole ? Le Président de la République avait pourtant promis que l’évacuation de la zone n’aurait pas lieu tant que les recours introduits devant la justice n’auraient pas été tranchés. C’est la police qui a tranché ; il était urgent d’agir, au moins dans ce domaine. Cela aurait coûté quoi d’attendre que la justice d’un État de droit fasse son travail ?

Cela coûterait quoi de cesser toute poursuite à l’encontre de Julien Coupa et de sa compagne dans l’affaire de Tarnac au dossier totalement vide ? Rien !

Ou plutôt si : une atteinte portée à la morgue d’un Ministre de l’Intérieur n’ayant rien à envier à ses prédécesseurs. Une continuité écœurante même là où l’on pouvait espérer conserver un peu des valeurs historiques de la Gauche. De profundis !

Yann FIEVET
netoyens.info
Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 26 janvier, 2013 |Pas de commentaires »

MALI: LETTRE OUVERTE à FRANCOIS HOLLANDE (Christine POUPIN, Olivier BESANCENOT, Philippe POUTOU)

MALI :

Lettre ouverte à F.HOLLANDE

MALI: LETTRE OUVERTE à FRANCOIS HOLLANDE (Christine POUPIN, Olivier BESANCENOT, Philippe POUTOU) dans REFLEXIONS PERSONNELLES mali4

Christine Poupin, Olivier Besancenot, Philippe

Poutou : VIA A.C

(mardi 22 janvier 2013 – 12h35)

Monsieur Hollande, ,

Lors d’un point presse, le 15 janvier 2013, vous avez déclaré : « Qu’allons nous faire des terroristes ? Les détruire ! ». Déclaration choc, violente, et guerrière, qui rappellerait presque les intonations de Vladimir Poutine. Déclaration également quelque peu imprudente par son côté péremptoire. Car, au jeu de l’escalade verbale, les faits, eux, suivent un engrenage où, hélas, fréquemment les otages s’additionnent aux otages. La tragique prise d’otages qui s’est déroulée sur le site gazier de Tigantourine, en Algérie, qui nous révolte tous, en a donné, durant son dénouement, la dramatique illustration.

Alors qu’avez vous voulu prouver en utilisant ces mots ?

Que vous étiez aussi chef des armées, chef de guerre. Et surtout, que vous assumiez entièrement la guerre au Mali. Comme c’est attristant de constater que le rare domaine où vous ne vous autorisez pas d’hésitations, soit celui de la guerre. Dans la plus grande tradition, vous emboîtez joyeusement le pas de vos prédécesseurs. Qu’on se le dise, vous aussi, postulez à la stature de président de la Françafrique (France « A fric » pour reprendre l’expression de l’association Survie). Comme c’est consternant de se retrancher, comme à l’accoutumée, derrière des raisons humanitaires – qui ne se rappellent à vous que selon les circonstances – pour masquer à l’opinion les vrais intérêts colonialistes que la France défend dans ce conflit.

Alors, oui, Monsieur Hollande, dans le nord du Mali, des fanatiques religieux cherchent à imposer un régime odieux à la population malienne. Et oui, il y a des raisons de s’en émouvoir et de se sentir solidaires du peuple malien. La seule question qui vaille alors est de savoir si votre intervention militaire, menée en solo, risque d’améliorer ou d’aggraver la situation. Poser cette seule question dérange. Et pour cause.

Les premiers applaudissements, rituel des débuts de guerre, qui ont salué votre initiative, s’estompent rapidement et le murmure des premiers doutes s’installe déjà. Aurions-nous, sur ce sujet aussi, perdu la mémoire de notre histoire récente ?

Les différentes interventions militaires étrangères de ce type, qui se sont succédées ces 20 dernières années, en Irak, Afghanistan, Somalie, Libye, ont débouché sur une situation politique ingérable, chaotique, et le plus souvent sur une guerre civile doublée d’une catastrophe humanitaire. Car le décompte lugubre des milliers de morts ne s’arrête pas au cessez-le feu décrété par les puissances occidentales ; Il déroule inlassablement son lot de nouvelles victimes, énoncé en quelques secondes seulement durant nos journaux télévisés du soir. Au final, ces guerres qui prétendaient stopper, voire « détruire » le terrorisme, n’ont fait que renforcer bien souvent la position des plus déterminés, des plus extrémistes, et des plus radicaux d’entre eux. Quant à la défense du droit des femmes, qui oserait dire qu’elle s’est améliorée ? Et où ? En Irak, Afghanistan, Somalie, Libye ?

Monsieur Hollande, le monde politique vous tresse maintenant des lauriers.

De quoi se sentir porté par cet élan d’union nationale probablement recherché. Au point d’en perdre un peu le sens des proportions. Vous êtes vous seulement rendu compte du ridicule de la situation lorsque, sans rire, vous êtes arrivé paré de votre nouvel accoutrement de chevalier universel de la démocratie, arborant fièrement vos belles valeurs – les droits de l’homme, des femmes, la lutte implacable contre l’obscurantisme religieux – pour faire le point sur cette guerre, durant une conférence de presse tenue… aux Emirats arabes unis ? Là-bas, la législation s’applique selon la « charia », et fait encourir la lapidation pour adultère, blasphème ou homosexualité. Mais, qu’importe. La délégation du CAC 40 est sortie repue, gavée de juteux contrats. Et nous voulons tous croire que le sommet sur la défense de l’environnement, sponsorisé par Total et Exon a du tenir des propos percutants et plein de bon sens. Malheureusement, un sujet a cependant empoisonné vos entretiens : s’entendre enfin sur un prix avec la présidence des Emirats afin de vendre 6O avions Rafale. Le groupe Dassault le sait bien : faire la guerre, c’est un métier.

Aux Emirats arabes unis, comme au Mali, vous suivez inexorablement votre mission: assurer le bon commerce de la France. Nous découvrons donc que le Sahel n’est pas qu’un désert mais qu’il est le confluent géostratégique de nombreux échanges, licites comme illicites. Il est aussi la clé d’entrée frontalière fragile qui donne accès à des zones que la France tient à sécuriser, en premier lieu les mines d’uranium qu’exploite au Niger Areva, fleuron français de l’industrie nucléaire. Vous n’êtes pas un héros désintéressé dans cette guerre. Ni un pompier volontaire qui serait venu éteindre un feu qui, rappelons-le, a été entretenu sciemment ces dernières années par tous les gouvernements français qui se sont succédés depuis le début des années 1980.

En effet, les politiques libérales, les plans d’ajustements structurels, liés à la dette malienne, dont le remboursement intéresse particulièrement la France, ont désagrégé la société, la privant de ses services publics, de ses industries, et de ses entreprises de services… L’état s’est délité, au point de quasiment disparaître dans le nord du Mali. En outre, les récents événements sont directement liés à la guerre en Libye.

Or, l’intervention militaire française en Libye n’a pas consisté à livrer gracieusement des armes à la révolution légitime du peuple libyen. La France est intervenue militairement en tant que puissance extérieure pour rappeler au futur pouvoir toute sa dépendance, et espérer autant de gestes en retour, notamment sur le marché pétrolier. Il a dépossédé par là même la révolution libyenne de la possibilité de s’approprier politiquement le contrôle des régions prises militairement. Ainsi, la région du Sahel a été brutalement déstabilisée et a libéré un afflux de combattants surarmés dans leur pays d’origine, notamment au Mali.

Enfin, vous êtes bien placé pour savoir que l’Etat français n’a pas vu d’un bon œil la destitution en mars 2012 du régime corrompu d’Amadou Toumani Touré, par une mutinerie militaire qui s’est transformée en coup d’état. Dès lors, la France n’a eu de cesse de priver l’armée malienne de ses propres appuis logistiques. La Cédéao, dirigée par Alassane Ouattara, qui doit beaucoup à la France pour son accession au pouvoir en Côte-d’Ivoire en 2011, a ainsi décidé d’un embargo, l’été dernier, sur des armes pourtant destinées aux militaires maliens, en bloquant des blindés, des munitions, des armes lourdes dans les ports de Dakar au Sénégal, et de Conakry en Guinée. Se défendre seul devient nécessairement plus compliqué.

Monsieur Hollande, le destin des maliens appartient aux maliens.

Et si une guerre est à mener, ce n’est sûrement pas à la France de s’autoproclamer sauveur au Mali. Le paternalisme français en Afrique n’a que trop duré. En France, l’Etat s’intéressait jusqu’alors aux Maliens surtout pour les expulser. Cette France-là serait soudainement touchée par les plus sincères sentiments humanitaires ?

Cette France qui n’arrive même pas à reconnaître sa responsabilité dans le génocide Tutsi qui s’est déroulé au Rwanda en 1994. Ne privons pas le peuple malien d’une solution politique que des voix réclament là bas avec insistance : le député Oumar Mariko de l’organisation SADI (Solidarités, Afrique, démocratie, indépendance), par exemple, ou l’ancienne ministre Aminata Traoré, qui a lancé, il y a plusieurs mois, un manifeste contre cette guerre au nom du droit des femmes. Car la société civile, syndicale et politique est une réalité incontournable au Mali.

En France, l’union nationale, au-delà des doutes exprimés sur le mandat français ou le peu de débat parlementaire, semble avoir contaminé quasiment tous les partis. A de trop rares exceptions près. Le meilleur moyen d’aider le peuple malien à mener son combat contre l’obscurantisme religieux, Monsieur Hollande, c’est que l’État français cesse de parler au nom des autres.

Le 18 janvier 2013

Christine Poupin, Olivier Besancenot, Philippe Poutou

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 26 janvier, 2013 |Pas de commentaires »

LE MALI ET LA RUEE VERS L’AFRIQUE: UNE NOUVELLE VAGUE DE BARBARIE (Ben SCHREINER / Global Research)

Le Mali et la ruée vers l’Afrique :

AFRIQUE

Une nouvelle vague de Barbarie

L’intervention militaire française au Mali qui a débuté, la seconde intervention de la France en deux ans dans une ex-colonie africaine, est rapportée être “secondée” par les Etats-Unis. Ceci ne doit pas être une surprise lorsque l’on considère l’intensification de la pénétration du Pentagone en Afrique.

D’après le centre de commandement étasunien en Afrique, AFRICOM, le Pentagone prévoit de déployer des soldats dans quelques 35 pays africains différents en 2013. Comme le rapporte NPR, environ 4000 soldats étasuniens vont prendre part « à des manœuvres militaires et entraîner les troupes africaines dans des domaines allant de la logistique au tir en passant par l’organisation des soins médicaux. » (de plus, l’officier malien responsable du coup d’état en mars dernier venait juste de recevoir une formation militaire par les Etats-Unis.)

Bien entendu, l’armée US a déjà une présence de terrain très significative en Afrique. Par exemple, la « base de drones Predator, la plus active en dehors de la zone de guerre d’Afghanistan » avec 16 vols de drones par jour, est localisée au Camp Lemonnier à Djibouti.

Mais comme le note la revue Army Times : « La région, à bien des égards, représente la dernière frontière militaire » et afin de rassasier l’appétit des États-Unis pour une « projection de sa puissance mondiale », aucune frontière n’est laissée non conquise.

Ainsi, un rapport de juin 2012 du Washington Post révélait que les tentacules préliminaires de l’armée américaine s’étendaient déjà à travers les États-Unis. Comme le journal le rapportait, la surveillance aérienne étasunienne s’exerce actuellement depuis des bases clandestines au Burkina Faso, en Mauritanie, en Ouganda, en Ethiopie, à Djibouti et au Kenya, avec un plan contingent d’ouvrir une nouvelle base au sud Soudan.

Le Post expliquait plus en disant que: « le pentagone dépense 8,1 millions de dollars pour moderniser une base aérienne opérationnelle avancée en Mauritanie, sur la côte ouest du Sahara. La base est proche de la frontière avec le Mali touché par les troubles. »

Avec de tels avantages déjà en place, le Pentagone était en position non seulement de « seconder » la France dans son intervention au Mali, mais, comme l’a rapporté le New York Times (NdT: La voix officielle de la CIA dans la presse écrite étasunienne), de peser “sur un bon nombre d’options pour aider les efforts français, ceci incluant un soutien accru dans la logistique et dans le partage optimisé du renseignement”.

Pour mieux mettre en lumière ce qu’un soutien étasunien pourrait éventuellement devenir au Mali, J. Peter Pham, le directeur de l’Atlantic Council’s Africa Center de Washington et un chef conseiller stratégique de l’AFRICOM a commenté: « Les attaques de drones ou de l’armée de l’air ne vont pas restaurer l’intégrité territoriale du Mali ou défaire les islamistes, mais elles peuvent être de moindres maux. » Un signe plutôt de mauvaise augure, quand on sait que « cette option du moindre mal » a déjà coûté le massacre de centaines d’innocents dans la campagne d’assassinat des Etats-Unis par les drones.

Bien sûr, tout comme avec la campagne de drones, la poussée du Pentagone en Afrique est devenue partie intégrante par extension de l’emballage acidulé de la “guerre contre la terreur”. Un rapport de Juin d’Army Times notait: « L’Afrique en particulier, a émergé comme la plus grande des priorités pour le gouvernement américain parce que des groupes terroristes y sont devenus une menace de plus en plus grande pour les Etats-Unis et la sécurité régionale. »

Mais quelle intervention n’a t’elle pas été justifiée en employant quelque variante que ce soit de la toujours très utile rengaine de la « guerre contre la terreur » ? Comme le président français François Hollande l’a déclaré vendredi dernier: « Les terroristes devraient savoir que la France sera toujours là quand les droits d’un peuple, ceux du Mali qui veut vivre librement et dans une démocratie, sont en danger. »

« L’idéologie de notre temps, du moins lorsqu’il s’agit de légitimer la guerre, est un certain discours sur les Droits de l’Homme et la démocratie », a écrit Jean Bricmont dans son livre “L’impérialisme humanitaire“. Et nous pourrions même ajouter, un certain discours cynique de combattre la terreur.

Naturellement, la notion même que le renouveau d’intérêt de l’Occident pour l’Afrique soit ancré dans un désir altruiste d’aider les états africains à combattre le terrorisme et d’établir la démocratie est complètement absurde. Ce fut l’alliance de l’OTAN, moins une nation, qui s’est si avidement alignée avec les combattants salafistes pour renverser Mouamar Kadhafi en Libye. De plus, c’est la même alliance militaire qui encourage les salafistes en Syrie, tout en les bombardant dans la région AfPak (Afghanistan/Pakistan), en Somalie, au Yémen et maintenant au Mali.

Clairement, seuls ceux qui pratiquent la double pensée ont une chance de comprendre le terrain en permanence mouvant de la « guerre contre la terreur » menée par l’Occident.

De fait, pour une fois, le voile de la « protection de la démocratie » et de « combattre la terreur » est levé et le visage impérialiste est dévoilé.

Ainsi, l’impératif qui motive le renouvellement de l’intérêt occidental en Afrique, comme l’a expliqué Conn Hallinan, est la course pour sécuriser les vastes ressources et richesses du continent.

« Les Etats-Unis reçoivent actuellement environ 18% de ses sources d’énergie de l’Afrique, on prévoit que ce chiffre grimpera à 25% à l’aube de 2015, l’Afrique aussi fournit environ un tiers des besoins énergétiques de la Chine, plus du cuivre, du platine, du bois et du minerai de fer », écrit Hallinan.

De plus, comme l’affirme Maximilian Forte dans son Slouching Towards Sirte : « Les intérêts chinois sont perçus comme entrant en concurrence avec ceux de l’Occident quant à l’accès aux ressources et aux influences politiques. AFRICOM et quelques autres initiatives du gouvernement étasuniens sont faits pour prendre en compte et contrer ce phénomène. »

Ceci explique l’aventure de l’OTAN de 2011 en Libye qui a éliminé du pouvoir un leader panafricain borné qui menaçait de frustrer l’expansion d’AFRICOM dans cette “dernière frontière” militaire. Ceci explique aussi l’intervention française, soutenue par les Etats-Unis au Mali, qui sert au renforcement des intérêts occidentaux plus avant en Afrique.

L’intervention, comme nous le voyons, appelle l’intervention. Comme Nick Turse nous avait prévenu en Juillet: « Le Mali n’est sûrement que le début et bien malin qui peut dire comment cela va se terminer. »

Une chose est certaine, nous allons vers une nouvelle vague de barbarisme alors que la course effrénée pour l’Afrique s’accélère.

Ben SCHREINER

Article original en anglais :

Mali and the Scramble for Africa, A New Wave of Barbarism, Global Research, le 13 janvier 2013.

Traduit de l’anglais par Résistance 71

Ben SCHREINER est un écrivain free lance qui couvre la politique étasunienne et internationale. Il est actuellement étudiant en Masters de journalisme à l’université du Wisconsin-Madison.

Contact via email at bnschreinergmail.com. workingleft

mondialisation.ca

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 25 janvier, 2013 |Pas de commentaires »

EXCLUSIF ! MALI ET UTILISATION DES ARMES A L’URANIUM « APPAUVRI »: LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE (Thierry LAMIREAU)

MALI:

EXCLUSIF ! MALI ET UTILISATION DES ARMES A L'URANIUM

UTILISATION DES ARMES

A L’URANIUM « APPAUVRI »

rafaleposter-1 AERONEFS dans REFLEXIONS PERSONNELLES

http://www.dailymotion.com/video/xx0sgp

SGTIA au Mali, Sagaie & Rafale .

Opération Serval . 15 Janvier 2013

- Préparation de la compagnie d’infanterie motorisée avant engagement au mali, N’Djamena, Tchad, le 13 Janvier 2013.
- Déploiement de 4 rafales, images bonus, 13 Janvier 2013
- Arrivée des blindés à Bamako, 13 & 14 Janvier 2013
- Mouvement d’aviation, tarmac de la base Koseï, N’Djamena, Tchad, le 13 Janvier 2013
- Arrivée à Bamako du SGTIA (sous-groupement interarmées), 200 militaires et une soixantaine de blindés ont quitté le camp de Port-Bouët à Abidjan en Côte d’Ivoire le samedi 12 Janvier 2013 pour rallier le Mali par voie terrestre, arrivée le 15 Janvier 2013

IMPORTANT:

Furtivement, sur les images, on reconnaît les armements du RAFALE à l’URANIUM « appauvri » !

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LETTRE OUVERTE

AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE

francois_hollande ARMES A L'URANIUM APPAUVRI

LAMIREAU Thierry                                                                                                        

RUMILLY, le 24 Janvier 2013

6 bis, route de la FULY

74150 RUMILLY

email : t.lamireau@free.fr

Tél: 06 32 18 94 37

Réalisateur du film “URANIUM EN LIMOUSIN”

 

LETTRE OUVERTE

Envoi : recommandé avec accusé de réception

                                                                                               

M.François HOLLANDE

Président de la République française

Palais de l’Elysée

55-57, rue du Faubourg Saint-Honoré

75008 PARIS

                                                                                                                  

Objet: non utilisation, destruction et interdiction des armes à l’uranium «  appauvri » par  l’Etat français

 

Monsieur,

Vous avez choisi, récemment, de faire intervenir les différents corps de l’armée française sur le territoire du MALI.

A cette occasion, permettez-moi de vous envoyer cette LETTRE OUVERTE.

Réalisateur du film « URANIUM EN LIMOUSIN » et également enseignant en Haute-Savoie auprès d’enfants de la maternelle, permettez-moi de vous indiquer que je reste très sensible à tout ce qui touche aux Droits de l’Homme et plus généralement à l’intégrité humaine.

En effet, la France, les Etats-Unis et quelques autres utilisent, lors de conflits (à travers par  exemple les interventions de l’OTAN, les mandats de l’ONU ou en nom propre des pays) divers, des armes dites « munitions flèches » à l’uranium « appauvri ».

Certains aéronefs (avions de chasse, hélicoptères d’attaque, certains blindés)  ont ainsi envoyé ces armes sur les sols de l’ex-Yougoslavie, en Bosnie, en Serbie, au Kosovo, en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Liban, etc.

Au Mali, en votre nom, la France a décidé d’envoyer, entre autres, des MIRAGE 2000, des RAFALE, des hélicoptères TIGRE et certains blindés.

Pour une destruction plus rapide et « efficace », ces appareils utilisent les « munitions flèches » à l’uranium « appauvri ».

Bizarrement, les médias ne peuvent témoigner des actions de l’armée française notamment dans le nord du Mali.

L’une des raisons de cette « omerta » est très certainement l’utilisation des armes à l’uranium « appauvri » par les aéronefs français.

Mon expérience de l’analyse des rares images présentées ici ou là m’amène justement à aller vers cette affirmation.

Ainsi, cette utilisation d’armes nucléaires s’est banalisée dans l’indifférence générale.

L’uranium métal inclus dans le pénétrateur de ces armes est, si l’on peut dire, l’arbalète des temps modernes.

L’uranium « appauvri » est plus dense que le plomb et, de ce fait, au lieu de traverser un char en traverse deux ou pénètre dans des bâtiments en béton à des profondeurs encore plus importantes.

Après le lancement de l’obus, le sabot s’ouvre en libérant le pénétrateur à une vitesse supersonique de 1700 mètres par seconde.

A cette vitesse, l’impact est celui d’un caillou dans l’eau, le blindage de l’objectif visé jouant le rôle de l’eau et la flèche de l’arme celui du caillou.

Environ 50 pays (dont la France) détiennent ou fabriquent (et peuvent donc utiliser) des munitions contenant de l’uranium « appauvri ».

Ces pays affirment que « l’utilisation de ces munitions se justifie sur un plan militaire car elles sont plus « efficaces » que celles au tungstène (l’autre option principale) pour pénétrer dans les blindages ou le béton » (Ministère de la Défense 2001, Memorandum : Gulf War Illnesses, présenté au Defence Select Committee de la Chambre des Communes, le 26 avril 2001, Londres, HMSO, P.37. Department of the Air Force, Headquarters United States Air Force).

Ajoutons que l’uranium “appauvri” coûte moins cher que le tungstène et qu’il est plus largement disponible.

En outre, la densité et la vitesse de ces armes permettent aux pilotes qui les lancent de se trouver plus loin de la cible lorsqu’ils tirent, ce qui accroît leur sécurité (Pour une étude de l’intérêt militaire de l’uranium appauvri, voir Carnaham, 2008).

Mais ces armes possèdent d’autres effets, ceux-là, plus dévastateurs et à très longs termes.

L’entrée brutale dans la cible entraîne une surpression terrible capable de faire sauter une tourelle de char comme un bouchon de champagne. De plus, la vitesse et le contact entre les deux matériaux (celui de l’arme et de la cible)  dégagent une énorme chaleur de rayonnement dont l’effet destructeur s’ajoute aux précédents. Enfin, l’uranium est un matériau pyrophorique, c’est-à-dire qu’il prend feu dans l’air. L’uranium s’oxyde si vite qu’il prend feu en libérant IN SITU différentes particules radioactives ET chimiques.

Je tire ces informations d’un document de l’OTAN en date du 25 août 1992 (Document AC/258-D/425).

L’on peut lire dans ce même document :

« Un dépôt important de poussière d’uranium, de l’ordre de quelques g/m2, peut avoir un effet toxique sur les plantes et sur le bétail en pâture. Le dépôt d’uranium « appauvri » pourrait alors finir par être ingéré par l’homme, si la contamination se met dans la chaîne alimentaire.

Le taux de conversion de l’uranium « appauvri » métallique en oxyde, sous la forme de particules d’un format potentiellement respirable (très petites), est bien plus important (de 10 à 1000 fois) en cas d’explosion qu’en cas d’incendie. En outre, des éclats d’uranium « appauvri » en feu peuvent être projetés à des distances considérables, créant des sources secondaires de fumée d’uranium « appauvri » et de contamination de la surface. »

Les pays voisins des régions bombardées n’ont pas été épargnés par les retombées de particules radioactives et chimiques…comme le Koweït, l’Arabie Saoudite, l’Iran, des régions d’Albanie, de Macédoine, de Grèce, du Pakistan, pour ne citer qu’eux.

Il y a donc une pollution des sols, des eaux et de l’air pour plusieurs milliards d’années et cela provoque des problèmes importants de morbidité (nombreuses maladies induites), de mortalité et d’apparition de malformations congénitales monstrueuses puisque l’ADN est touché…il y a, de ce fait, une transmission aux générations suivantes.

L’uranium « appauvri » est un déchet nucléaire « recyclé » par les pays utilisateurs comme une munition classique.

C’est un déchet radioactif issu de l’enrichissement de l’uranium destiné aux réacteurs nucléaires civils et militaires.

Il contient environ 0,2% d’uranium 235 et 99,75% d’uranium 238 dont la demie vie (période) est de 4,5 milliards d’années (l’âge de la terre !). On l’appelle « appauvri » parce que son activité est de 40% inférieure à celle de l’uranium naturel…ce qui ne signifie nullement qu’il est moins dangereux !

Il faut, en effet, rappeler que l’uranium « appauvri » utilisé dans l’armement est mélangé à de l’uranium issu des usines de retraitement qui contient des produits de fission hautement radioactifs comme l’uranium 236, le plutonium 238 et 239, le technétium 99 ou le ruthénium 106 qui potentialisent de fait sa nocivité.

Le mythe de la « guerre propre » a fait long feu…si je puis dire !…pour les peuples autochtones comme pour les militaires et journalistes ayant approché de trop près les pollutions de ces armes.

L’Agence Internationale de l’Energie Atomique prévoit d’ailleurs un excès d’un demi million de morts rien que pour l’Irak !

Il y a une violation des règles internationales de radioprotection.

Selon le Droit International sur le contrôle des armements, les armes à l’uranium « appauvri » sont illégales (Convention de LA HAYE de 1899 et 1907, de GENEVE de 1925 et 1949, Charte de NUREMBERG de 1945, Convention des Nations Unies du 10 octobre 1980 dite « Convention des armes inhumaines ») pour les raisons citées précédemment.

« Dans la plupart des rapports officiels, la question du respect de la réglementation et des normes de radioprotection est totalement éludée. Pareillement, le terme de « déchets radioactifs » et les prescriptions qui s’y rapportent sont tabous. C’est pourtant la terminologie appropriée pour décrire les obus et munitions à l’uranium appauvri dispersés dans l’environnement. » (Document CRIIRAD Corinne Castanier et Bruno Chareyron).

La désinformation, qui présente l’uranium « appauvri » comme un produit anodin, permet aux pays comme la France de se défausser de la prise en charge des coûts de décontamination mais surtout de banaliser dans l’indifférence générale l’usage de telles armes dans les conflits en condamnant pour « l’éternité » des populations civiles innocentes.

Arrêtons ce massacre sous couvert de l’OMS et de l’ONU !

L’utilisation de ces armes à l’uranium « appauvri » est un CRIME CONTRE L’HUMANITE !

Il y a, malheureusement, pire que la folie fanatique d’un individu comme celle, par exemple, de Mohamed MERAH…il y a la folie meurtrière des Etats comme la France et bien d’autres.

Les efforts de désarmement ont enregistré, au fil des années, des succès remarquables…même si toutes les armes devraient être interdites !

Ces initiatives n’étaient pas complètement aléatoires ; elles visaient généralement à neutraliser et à retirer de la circulation des armes pouvant enfreindre le droit des conflits armés.

Les Etats ont interdit les armes chimiques en 1993, puis les armes à laser aveuglantes en 1995 et les mines antipersonnel en 1997.

La campagne de désarmement la plus récente a conduit à l’interdiction des armes à sous-munitions (pour les pays qui adhèrent à la Convention sur les armes à sous-munitions de 2008).

Quelles armes « nouvelles » devraient faire l’objet d’un prochain traité d’interdiction ?

Nombre de personnes pensent que ce devrait être les armes à l’uranium « appauvri » !

Vous êtes le Président de la République française.

Vous avez décidé d’engager les forces françaises dans un conflit au Mali en utilisant des aéronefs qui « consomment » des munitions flèches à l’uranium « appauvri ».

Je souhaiterais donc connaître votre engagement concernant ce grave problème…bien plus important que celui d’un individu fanatique puisqu’il concerne l’engagement moral de notre Nation vis-à-vis du peuple français et des Nations de la planète comme au Mali.

Vous engagez-vous à arrêter, détruire et interdire l’usage des armes à l’uranium « appauvri » et à œuvrer sans relâche auprès des instances internationales comme l’ONU pour que ces munitions soient définitivement interdites dans tous les conflits sur la planète ?

Vous exprimant par avance ma très vive gratitude, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’hommage de mon profond respect.

Thierry LAMIREAU

Dossier RAFALE :

Armements et emports

Une vaste panoplie …

pour 9.5 tonnes d’emports

maximum.

 IMPORTANT:

PARMI LES ARMES SUIVANTES

CERTAINES

SONT A L’URANIUM « APPAUVRI »

Des évolutions constantes …

Le standard F1 (2000 à 2006) :

  • Canon ai-air 30 mm
  • Missile air-air MICA à guidage Electro-Magnétique
  • Missile air-air MAGIC II à courte portée Infra-Rouge
  • Fonctions radar air-air
  • Liaison avion-missile (MICA)
  • SPECTRA
  • Vol en TBA sur mer
  • Ravitaillement en vol
  • Le standard F2 (2006 à 2009) :
  • Missile air-air MICA à guidage Infra-Rouge
  • Missile SCALP EG
  • Armement Air Sol Modulaire (AASM)
  • Liaison de données L16 (échanges avec AWACS, porte avions et autres Rafale)
  • Fonctions radar air-sol et air-mer
  • Optronique Secteur Frontal
  • Compéments SPECTRA
  • Vol en TBA sur fichier de données mémorisé

Le standard F3 (2009 à nos jours) :

  • Missile EXOCET
  • Missile ASMP
  • Nacelle Reco-NG
  • Fonctions radar air-surface
  • Compléments SPECTRA
  • Vol en Suivi de Terrain Radar
  • Enregistreur de vol numérique
  • Rétrofit Rover et VHF-FM

Le standard F3.2 :

  • Conduite de tir air-sol canon
  • Modes radar plus complets
  • Fonctions SPECTRA supplémentaires
Le standard F3.3 (Mai 2013) :
  • Améliorations Liaison 16
  • Intégration GBU-24
  • Compatibilité AESA

Le standard F3-04T (dés 2012 – standard des appareils livrés) :

  • RBE2 AESA
  • DDM-NG
  • OSF-IT

Le standard F3-R (à partir de 2018) :

  • nacelle de désignation laser nouvelle génération (PDL NG)
  • missile Meteor
  • IFF Mode 5/S
  • améliorations de la Liaison 16
  • évolution du SPECTRA
  • mises à jour de certaines conduites de tir air-sol
  • nouvelles capacités du pod RECO NG

SAGEM AASM –

SBU-38/54/64 Hammer –

Coût unitaire estimé : + 350.000 €

(Highly Agile Modular Munition Extended Range)

L’AASM est constitué d’un kit de guidage et d’un kit d’augmentation de portée, permettant de transformer des corps de bombe standard en armements guidés de précision. Son propulseur lui confère une portée supérieure à 50 km, lui permettant d’être tiré à distance de sécurité. Autonome après le largage, il peut être mis en œuvre à basse altitude et franchir des reliefs, ou offrir un fort dépointage par rapport à l’avion tireur.

Modulaire, l’AASM s’adapte à différents corps de bombe (125, 250, 500 et 1000 kg) et dispose de plusieurs kits de guidage en fonction des missions : INS/GPS (SBU-38), INS/GPS/Infrarouge (SBU-54) et INS/GPS/Laser (SBU-64). La version à imageur infrarouge permet de s’affranchir des erreurs de coordonnées par un recalage terminal avant l’impact. La version laser permet de frapper des cibles à forte mobilité.

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Actuellement, l’arme standard d’utilisation courante est l’AASM en version SBU-38 à guidage hybride inertiel recalé par GPS. Il existe aussi la version SBU-54, qui combine le guidage inertiel (INS) (*) avec le recalage GPS et la détection terminale par imageur infrarouge (IIR), et enfin la version SBU-64 qui associe INS/GPS au guidage laser en phase terminale, ceci afin de pouvoir frapper des cibles mobiles ou plus fugaces.

Le mode d’attaque final très particulier de l’AASM permet d’employer cette munition dans des conditions parfaitement impossibles aux bombes guidées laser traditionnelles, puisque l’AASM aborde sa cible en coordonnées géographiques pures avec un angle de quasi 90°, c’est-à-dire à la verticale, ce qui lui permet d’atteindre, par exemple, un char protégé derrière un merlon de sable ou une restanque en béton, voire un objectif dans une ruelle ou une tranchée.
(*) Kit de guidage de base utilisant trois gyroscopes inertiels dont les impulsions directionnelles sont gérées par un filtre de Kalman et recalées en temps réel par un récepteur GPS (Global Positioning System) de qualité militaire. Outil d’aide à la précision, un filtre de Kalman peut se résumer à un faisceau d’algorythmes mathématiques réunis sous la forme d’un dispositif électronique à réponse impulsionnelle infinie qui estime les divers états d’un système dynamique, à partir d’une série de mesures incomplètes ou brouillées. Les ingénieurs de Sagem ont particulièrement travaillé cette question, de telle sorte que la trajectoire de vol de l’AASM est lissée en permanence et recalculée selon une course prédictive qui lui permet d’atteindre une précision finale (ou erreur probable à l’impact) de quelques mètres.

Pour faire encore mieux sur le registre de la précision, Sagem a mis au point et valide actuellement les versions de l’AASM qui s’affranchissent des erreurs de coordonnées de la cible, soit la SBU-54 complétée par un mode imagerie infrarouge capable de reconnaître une cible fixe préalablement enregistrée dans sa mémoire interne et la SBU-64 utilisant un mode de ralliement terminal sur tache laser lui permettant de détruire des cibles mobiles au sol (un essai à démontré l’efficacité de cette version face à une cible évoluant à 80 km/h) avec une très grande précision, évaluée ce coup-ci à moins d’un mètre !

Source

L’AASM-250 est opérationnel dans les forces aériennes françaises en Afghanistan et « combat proven » sur Rafale depuis 2008. L’AASM-125 a été testé avec succès en février 2009 sur Mirage 2000. L’AASM-1000 est en développement, de même que de nouvelles fonctionnalités : airburst, liaison de données, etc.
Grâce à sa souplesse d’emploi, sa maniabilité et sa capacité de frappe verticale, l’AASM couvre l’ensemble des missions aériennes offensives : attaque dans la profondeur, appui au sol (CAS) y compris en environnement urbain, missions spécialisées de type SEAD ou anti-navires, etc. Programmé sur coordonnées, re-programmable en vol, l’AASM permet à un même avion de traiter plusieurs cibles différentes simultanément (jusqu’à 6 dans le cas du Rafale).
L’AASM est également commercialisé par MBDA dans le cadre de son offre globale d’armement visant à répondre aux besoins des forces aériennes à l’international.

Source.

AASM

- Déc. 2012 : tir de qualification AASM laser sur cible mobile

- Juil. 2012 : tir de qualification AASM Laser

- Oct. 2011 : mise en service AASM Infrarouge

- Mai 2011 : tir sur cible mobile AASM Laser

- Déc. 2010 : tir de nuit AASM IR

- Juil. 2010 : premier tir AASM Laser

- Fév. 2010 : commande de 3400 AASM

- Fév. 2009 : premier tir AASM de 125 kg

- Juil. 2008 : qualification AASM IR

- le 22 octobre 2007 eu lieu un tir à 40.000 ft et plus de 60 km de portée.

- Juin 2007 : tir en salve de 2 AASM sur le même objectif.

Remarques :

- la fusée de proximité peut se régler en fonction des dommages souhaités. Exemple : petit retard (10 ms par exemple) pour pénétrer le sol de 2 mètres avant d’exploser et réduire ainsi les dommages collatéraux possibles, ou « INST » (instantané). (Source « Rafale en Afghanistan »)

- durée de vie estimée à 24 ans (source Assemblée Nationale)

- à fin 2012 : 2348 kits commandés pour 575 millions d’euros estimés (environ 200 exemplaires livrés par an)

MBDA SCLAP –

Coût unitaire estimé : 626.000 €

SCALP

Moteur : TR 60-30 Microturbo

Masse aulancement : 1300 kg

Longueur : 5.10 m

Envergure : 2.85 m

Vitesse : 800km/h (Mach 0.8)

Portée : jusqu’à 250 km

Altitude de croisière : 30 m

Charge : 400 kg en tandem (« broach »)

Apaches

Guidage inertiel + topographie + radar + IR + GPS

Remarques :

- si l’Armée de l’Air peut disposer de 2 SCALP sous voilure, la Marine ne valide qu’un emport au point central du fuselage, « bring back capability » oblige. En effet, l’emport de missiles aux points 2 de voilure, créerait une configuration asymétrique au moment de l’appontage en cas de tir d’un unique missile.

- dans la revue Air Zone n°12 publiée en 1996 on y voit néanmoins le M01 prêt à être catapulté avec 2 Apache sous voilure au point 1, accompagnés de 2 bidons de 1250 litres au point 2 et d’un bidon de 2000 litres sous fuselage (cf. ci-contre).

- Moteur Microturbo TR 60-30

Microturbo

- Les éjecteurs des pylônes d’emport sont dimensionnés pour permettre le larguage en légère ressource (facteur de charge positif). Par ailleurs, l’allumage des moteurs TR 60-30 se fait avant le tir. Enfin, le pilote opère généralement un dégagement pour éviter tout risque de collision (le missile évoluant sensiblement à la même vitesse).

- 15 missiles furent tirés en Lybie courant 2011. La première utilisation sera faite le 23 mars 2011 lors d’un raid mené par des Rafale Air et Marine, ainsi que des Mirage 2000D. 7 missiles seront tirés ce soir là sur la base d’Al Jufra (photos ci-dessous)

Al-Jufra---Munitions---Avant---20-07-2011 ENVIRONNEMENT Al-Jufra---Munitions---Apres---13-10-2011 GUERRE

GBU-12 et pod DAMOCLES –

Coût unitaire estimé GBU :

52.000 à 67.000 €

GBU-12

Pod DAMOCLES :

  • Longueur = 250 cm
  • Diamètre = 37 cm
  • Masse = 265 kg
  • Spectre : 3-5 µm
  • Champ de vision : de 4°x3° à 1°x0.75°
  • Laser de télémétrie : 1.5 µm
  • Grossissement électronique x2
  • Laser de désignation : 1.06 µm

Sources

Missions et Fonctions du pod DAMOCLES :

Air-Sol :

  • Compatible avec des armes guidées laser, INS / GPS missiles guidés et des images d’armes guidées
  • Attaques en mode autonome ou en coopération, à l’aide intégrée traqueur spot laser
  • Énergie laser et haute résolution prévoyant l’imagerie laser offre de sécurité de long et haut niveau de survability
  • Capacité d’évaluation des dommages à longue portée
  • Capacité de reconnaissance de la cible
  • Localisation 3D
  • Navigation intégré FLIR
  • Résolution 320×240

Reconnaissance :

  • Moyenne portée en jour / nuit de reconnaissance petite cibles Air-Air
  • Jour / Nuit identification visuelle cible aérienne (dont approche sur ravitailleurs)

Prévu pour le Standard F3-R, un Pod de Désignation Laser Nouvelle Génération devrait voir le jour d’ici 2018 : résolution infra-rouge portée à 640×520, caméra jour supplémentaire, performances améliorées en géolocalisation.

Vidéo d’explications ici.

IMG_8262_Rafale HOLLANDE

Nexter (GIAT) 30M-791

Masse : 120 kg

Effort de recul < 2 700 daN

Cadence de tir 2 500 coups par minute (21 obus tirés et 1 kg d’explosif délivré en 0,5 s)

Modes de tir rafales limitées (0,5 s ou 1 s) ou libres

Munition 30 x 150 mm dotée d’une amorce de sécurité 1A-1W

Vitesse initiale des obus : 1 025 m/s

Alimentation électrique 28 V – 5 A – continu

Dimensions (L x l x h) 2 400 x 290 x 240 mm

Température de fonctionnement - 54 °C/+ 74 °C

Source.

D’un point de vue fonctionnement : un premier barillet prévu pour 7 obus séparent ceux-ci des maillons qui les relient et les transmettent à un autre barillet pour le tir avec récupération des gaz.

Focus : Campagne de tir sur cible tractée.

4 types de munitions :
OX : Obus d’exercice
OXTC : Obus d’exercice traçant
OEI : Obus explosif incendiaire
OSPEI : Obus semi-perforant explosif incendiaire

Hausse à 2.5° sous l’horizon pour des tirs air-sol à 3500 m (source « Rafale en Afghanistan – Edition Vario)

En 0.5 seconde, 6 kg d’obus explosifs filent à plus de 1000 km/h vers leur cible.

rafale-gun0002-1.jpg

MBDA METEOR

(opérationnel en 2018 ?)

Meteor

Moteur : fusée + statoréacteur

Masse aulancement : 185 kg

Longueur : 3.65 m

Diamètre : 0.18 m

Envergure :

Vitesse : + Mach 4.0

Portée : + 100 km

Altitude de croisière :

Guidage inertiel + réactualisation par liaison de données + radar actif en fin de course

Remarques : l’emport du Meteor semble validé sous fuselage (en latéral arrière) et en point 2 sous voilure, soit 4 missiles maximum.

Les premiers essais de séparation se sont déroulés début octobre 2012. A ce stade, seuls les points latéraux arrières recevront les missiles avec sépération par éjection. Le programme d’intégration sur Rafale est estimé à 350 millions d’euros (Assemblée nationale) et tous les tirs de développement ont été clos en 2012.

    Meteor

Meteor      Meteor 2

Tout comme le MICA, une Liaison Avion Missile permettra à l’appareil tireur de réactualiser les données du missile lors de son vol. Cette LAM sera assurée aussi bien par les antennes AESA que PESA.

MBDA AM-39 EXOCET

Moteur : propulseur solideExocet

Masse au lancement : 870 à 670 kg

Longueur : 4.70 m

Diamètre : 0.35 m

Envergure : 1.10 m

Vitesse : 315 m/s (Mach 0.9)

Portée : jusqu’à 180 km

Altitude de croisière : 2 m

Guidage inertiel

Remarques :

- à ce jour, seul le point central sous fuselage peut accueillir le missile. En effet, l’emport de missiles aux points 2 de voilure, créerait une configuration asymétrique au moment de l’appontage en cas de tir d’un unique missile.

2012mldv092_001_088_jacques_tonard MALI

- en version « analogique » sur le SEM, le Rafale sera porteur d’une version « numérique » permettant les échanges avec l’appareil porteur.

- Septembre 2012 marque la validation opérationnelle de l’Exocet sur Rafale

MBDA MICA –

Coût unitaire estimé :

590.000 €

MICA

Moteur : fusée à carburant solide

Masse au lancement : 112 kg

Longueur : 3.1 m

Diamètre : 0.16 m

Envergure : 0.56 m

Vitesse : + Mach 4.0

Portée : 500m à 80 km (?)

Altitude de croisière : jusqu’à 11000 m

Charge : 12 kg d’explosif

Guidage inertiel + réactualisation par liaison de données + radar actif en fin de course (ou guidage infra-rouge). L’autodirecteur IR est fabriqué par SAGEM).

Les performances de rupture de cet autodirecteur, telles que sa grande sensibilité, ses algorithmes d’imagerie performants, son imagerie bispectrale, son acquisition automatique de cibles tout aspect, sa capacité d’accrochage avant ou après tir, sa discrimination entre cibles et leurres, lui permettent de surcroît d’opérer comme un capteur contribuant à l’information tactique de l’équipage. Source.

Le MICA, premier missile à électronique entièrement numérisée, est un missile air-air à autodirecteur actif EMD, pulse Doppler, et pouvant être tiré sur coordonnées. Une liaison hyperfréquence avion missile permet aussi de rafraîchir en cours de vol les données de la cible (assurée par le RBE2).

Sur le Rafale F3, le MICA permet au collimateur tête haute de l’avion d’afficher au pilote la probabilité de coup au but de son missile avant qu’il ne soit tiré. Dans les mode 1 et 2 du couple Rafale F3/MICA, le radar RBE2 met à jour en temps réel via une liaison avion-missile (LAM) et pour quatre missiles tirés simultanément les coordonnées de 4 cibles jusqu’à ce que chaque autodirecteur MICA prenne en charge sa propre cible.

Mode 1 : tir longue distance avec liaison avion-missile. Ce mode permet d’obtenir les plus longues portées, en optimisant à chaque instant la trajectoire et le champ de recherche du missile.
Mode 2 : tir longue distance sans liaison avion-missile. Ce mode permet à l’avion tireur d’engager plusieurs cibles et de rompre le combat.
Mode 3 : tir courte distance avec accrochage de l’autodirecteur en vol. Ce mode est optimisé pour le combat rapproché avec un très fort dépointage et l’utilisation d’un viseur de casque.
Mode 4 : tir courte distance avec autodirecteur accroché avant le tir. Ce mode classique permet au missile d’être tiré de façon autonome.

Source

Remarques :

- en règle générale, la vitesse d’un missile est obtenue « au delà ce celle de l’avion tireur ».

- les têtes du missille offrent 2 possibilités, guidage radar ou infra-rouge.

- en 2012, l’Indian Air Force commande 500 missiles MICA pour un montant de 950 millions d’€.

- le missile est éjecté sous fuselage (4g max) et tiré sur rail sous les ailes (9g max) (Air Fan n°271).

- premier MICA EM livré en décembre 1999, premier MICA IR livré en mars 2005,

- dernier des 540 MICA EM livré en octobre 2008, dernier des 570 MICA IR livré en 2012,

- durée de vie estimée (vieillissement) : 13 ans (source Assemblée Nationale)

Tir du 11 juin 2007

Le 11 juin 2007, le Centre d’expériences aériennes militaires (CEAM) de Mont-de-Marsan a réalisé une première européenne, et peut-être même mondiale. Dans le cadre d’un tir d’évaluation technico-opérationnelle (ETO), un missile air-air Mica, tiré à partir d’un Rafale F2, a réussi à abattre une cible située en arrière et poursuivant l’avion tireur. A l’issue d’une trajectoire à 180°, le Mica a abattu sa cible, un avion-cible C-22, situé dans « les 6 h » de l’avion tireur. Ce tir, de loin le plus complexe de la série d’évaluation, teste une combinaison unique. Il implique deux Rafale (Rafale tireur et illuminateur) et un avion-cible C-22. Le C-22 est positionné derrière le Rafale tireur. Celui-ci n’a aucun contact radar avec le C-22. Le Rafale illuminateur manœuvre à plusieurs dizaines de kilomètres du Rafale tireur et maintient le contact grâce à une combinaison de son radar RBE2 et de la Liaison 16 (liaison de données tactique). Le Rafale illuminateur effectue la désignation de la cible grâce à son radar et transmet sa position au Rafale tireur par L.16. Celui-ci utilise alors les coordonnées transmises pour caler la navigation inertielle du Mica EM (autodirecteur électromagnétique) et tire le missile. Le Mica entre dans la zone désignée par les coordonnées, ouvre son autodirecteur, engage la cible et la détruit à une distance supérieure à la portée des missiles de combat aérien de courte portée de type Magic 2, qui aurait pu menacer le Rafale tireur. Dans un combat réel, l’avion poursuivant aurait donc été abattu avant même de pouvoir tirer son propre armement.

MICA

Ce tir met en jeu une combinaison unique d’éléments spécifiques : détection et transmission des coordonnées de la cible par un avion et tir à 180° sans contact radar direct par l’avion menacé. Ces essais, réalisés par l’armée de l’air et la DGA, valident la pertinence tactique de l’ensemble du système d’armes, qui allie les performances du radar RBE2, l’agilité du Mica et les capacités d’échanges d’informations de la Liaison 16. D’un point de vue opérationnel, ce tir montre que le système d’armes Rafale engage une révolution dans le combat aérien. Le RBE2 et la L.16 permettent à un Rafale de tirer sur un avion le poursuivant sans que celui-ci ne soit « accroché » ou même « balayé » par son propre radar. L’agilité et l’accélération du Mica permettent un tir à 180°, transformant ainsi le chasseur en proie.

Outre cette performance spectaculaire, les avancées par rapport aux prédécesseurs du Mica sont nombreuses. Le seul Mica, dans ses deux versions IR et EM, remplace le missile d’interception Super 530 et le missile de combat rapproché R 550 Magic II. Le Mica dispose d’une portée deux fois supérieure au Super 530 : 80 km au lieu de 40 km. La « no escape zone » est largement augmentée et optimise, de ce fait, la mission d’interception. Grâce à sa fonction « Fire-and-forget » multicibles, le Mica est beaucoup plus souple d’emploi que le Super 530 à guidage radar semi-actif qui oblige l’avion tireur à éclairer la cible pour guider le missile.

Le Mica, associé à la liaison de données tactique L. 16, ouvre des perspectives d’emploi très prometteuses. Le balayage et la désignation de la cible pourraient être effectués par un avion AWACS ou un système de détection sol. Dans ces configurations, la zone balayée par le radar serait nettement plus étendue et l’avion tireur pourrait lancer son missile avec une discrétion électromagnétique totale en configuration Mica IR.

Ce tir est l’avant-dernier d’une série de 12 dans le cadre de l’ETO du Mica sur Rafale et Mirage 2000-5. Les tests déjà effectués avaient autorisé une mise en service opérationnelle sur Rafale et Mirage 2000-5 du Mica EM en 2006 et du Mica IR (infrarouge) en 2007. Les essais s’orientent maintenant vers la mise en service du standard F3 du Rafale qui inclura, notamment, le missile nucléaire ASMP-A, le missile anti-navire Exocet AM 39 et une capacité de reconnaissance avec la nacelle Reco NG.

Source

3 points d’emports sous voilure … mais pas encore de validation pour le point n°3.

Point 3

Le point 3 de voilure semble pouvoir accueillir un MICA ou un panier lance roquettes LR-68. A ce jour, seuls les Emirats semblent attacher de l’importance à son ouverture dans le domaine de vol du Rafale.

A noter que le point d’emport latéral avant gauche n’est, lui aussi, pas encore ouvert et pourrait accueillir un pod de navigation ou un brouilleur offensif.

Enfin, le point d’emport central avant n’est lui aussi pas encore ouvert et devait permettre l’emport de 2 Mica en tandem (inexistant sur la version Marine à cause du train avant).

MBDA ASMP-A

Rafale ASMP-AMoteur : accélérateur à poudre + statoréacteur

Masse au lancement : 840 kg

Longueur : 5.40 m

Diamètre : 0.35 m

Envergure : 0.96 m

Vitesse : + Mach 3.0 (en fonction du profil de vol)

Portée : + 500 km en haute altitude, 80 km en TBA (?)

Altitude de croisière : à définir

Charge : TNA (Tête Nucléaire Aéroportée) en remplacement de la TN-81 (dernières têtes livrées en 2011)

Guidage inertiel sur programme

Remarques :

- l’ASMP a été adapté en premier sur Mirage IVP et Mirage 2000N (en 1986)

- à ce jour, le 2/4 La Fayette à Istres et le 1/91 Gascogne à Saint Dizier sont de « permanence nucléaire », de même que la flotille 12F.

- Programme lancé en 1997 pour remplacer l’ASMP

- pour d’évidentes raisons d’autonomie, l’emport de l’ASMP-A est couplé à 2 réservoirs de 2000 litres, ainsi que 6 missiles MICA assurant l’autoprotection.

L’intégration du missile ASMP a été envisagée dès l’origine. On en voit ici une maquette sur le prototype Rafale B01 dans les années 90.

RÉSERVOIRS CONFORMES (CFT)

CFT

Réservoirs pouvant être montés sur le fuselage de l’apareil, d’une capacité chacun de 1150 litres.

Seuls le B01 en a été équipé afin de valider le domaine de vol. Aucune commande à ce jour.

Remarques :

- dans la configuration d’emport ci-contre, le rafale emporte : 5320 litres en interne (auxquels il faut retirer 400 litres puisqu’il s’agit d’un biplace) + 3 réservoirs de 2000 litres + 2 CFT de 1150 litres !!

- en configuration « super-nounou », les missiles Apache figurant ci-contre laissent place à 2 bidons de 1250 litres. Le bidon central est alors remplacé par la nacelle de ravitaillement en vol.

GBU-24 –

Coût unitaire estimé GBU :

52.000 à 67.000 €

GBU-24

RECO-NG

Le Pod Reco-NG peut prendre des photos en très basse comme en haute altitude, à courte comme à grande distance, à grande comme à très grande vitesse. Il permet une reconnaissance photographique aérienne inédite pour l’armée française.

Les capteurs optiques, placés dans une nacelle intégrée sous un Rafale, tournent à 180 degrés. Ils peuvent viser une zone, pointer un objectif sous différents angles ou pointer différents objectifs lors d’un seul passage.

Le Pod Reco-NG opère sur deux bandes spectrales (visible et infrarouge) afin de réaliser des prises de vue diurnes et nocturnes. Mais le capteur infrarouge est aussi utilisé en plein jour. « On fait du bispectral systématiquement pour être sûr de ne rien raterEn superposant, pour un même site, une image en vision diurne et une autre prise en infrarouge, des éléments peuvent être découverts, comme la trace thermique d’un avion qui vient de décoller ou la présence d’hélicoptères dans des hangars. »

Reco NG

RECO

Pour la première fois, le « tout numérique » est utilisé dans un système de reconnaissance. Cela permet de stocker une grande quantité d’images, géoréférencées directement dans la nacelle. « Fini la pellicule : le stockage de l’information ne sera pas une limite », assure le commandant de l’escadron.

Source

Longueur : 4.6m

Masse : 1100kg

Portée en haute altitude : estimée à +100km

A ce jour, 12 nacelles ont été commandées (objectif de 20 pods)

Vitesse d’emport maxi : Mach 1.4

POD ACMI – SEMAC

ACMI

SEMAC : Système d’Entraînement aux Missions Aériennes Complexes

ACMI : Air Combat Maneuvering Instrumentation

Système visant à l’enregistrement et la restitution des manoeuvres exécutées par l’appareil porteur. On peut y trouver :

- Control and Computation Subsystem (CCS)

- Transmission Instrumentation Subsystem (TIS)

- Airborne Instrumentation Subsystem (AIS)

- Individual Combat Aircrew Display Systems (ICADS) (three-dimensional interface)

Ce système, composé d’un rail-support, de racks électroniques et d’une antenne émettrice/réceptrice, est capable de restituer les paramètres de vol, mais aussi de simuler le tir de missile air-air, de calculer une probabilité d’impact et de transmettre instantanément le résultat du tir aux pilotes concernés ainsi qu’au contrôle au sol. La centralisation des informations émises par les systèmes des différents avions participant à l’exercice permet de suivre, en temps réel, la situation tactique et d’en assurer le contrôle avec une station-sol. Par ailleurs, le compte-rendu de l’exercice est facilité, avec l’aide des visualisations 3D lors de la restitution des missions.

Cette nacelle, dont la version française fabriquée par MBDA est désignée par l’acronyme SEMAC (Système d’entraînement aux missions aériennes complexes), doit être installée en extrémité de voilure à la place d’un des deux missiles MICA. Or, ainsi placés, les emports ont une influence déterminante sur le domaine de vol du Rafale.

Source

GBU-49 –

Coût unitaire estimé GBU :

52.000 à

67.000 €

GBU-49

Raytheon a mis en avant le système sans fil Wipak (Wireless Paveway Avionics Kit) qui assure la liaison entre le boîtier de contrôle de la bombe et le système d’armes de l’avion. Il améliore ainsi la transmission des informations de ciblage et permet « d’exploiter tous les avantages d’une arme guidée par GPS » selon Harry Schulte, vice-président des systèmes de missiles Raytheon.

Techniquement, le WiPAK se compose d’un petit émetteur sans fil situé dans le cockpit de l’avion et couplé avec l’interface du pilote, ainsi qu’un petit récepteur relié à la bombe Paveway. De plus, le WiPAK permet d’utiliser la nouvelle série de bombes Paveway II à bord d’avions autrefois incapables d’opérer des armes « intelligentes », notamment sur des avions de contre-insurrection.

Nacelle de ravitaillement en vol

Constructeur : Douglas et Intertechnique

Débit possible : 530 litres minutes (contre 375 pour le Super Etendard)

Vitesse maximum : Mach 0.9

Seule la Marine exploite cette capacité.

Panier nacelle Douglas

Nacelle Douglas

Configuration super nounou

Exemple de configuration ravitailleur ci contre.

Ainsi équipé, l’appareil peut délivrer 1.9 tonnes de carburant à 740 km de son porte avion (contre 500 kg pour un Super Etendard à cette même distance).

LGTR

(Laser Guided Training Round)

LGTR

GBU-22 –

Coût unitaire estimé GBU : 52.000 à

67.000 €

Image

RAFALE ET AASM-HAMMER :

UN TANDEM DE CHOC

20-07-2011 - Comme l’histoire l’a souvent prouvé, chaque nouveau conflit apporte son lot d’innovations. Les opérations aériennes contre la Libye — opération Harmattan pour la France et opération Unified Protector pour l’OTAN conduite suite à la résolution 1973 de l’Onu — en sont un des exemples les plus récents, épisode qui a mis en avant les performances insoupçonnées d’une nouvelle munition française, l’AASM (ou Armement Air-Sol Modulaire) HAMMER mis au point et produit par Sagem.

Utilisée discrètement pour la première fois en combat par l’Armée de l’air au-dessus de l’Afghanistan au printemps de 2008 dans sa version 250 kg, l’AASM fait aujourd’hui partie intégrante de la panoplie de combat du chasseur omnirole Dassault Rafale F3. Pièce essentielle de l’armement tactique air-sol de l’aviation de combat française — de l’Armée de l’air comme de l’Aéronautique navale —, l’AASM a également été choisi par l’Armée de l’air royale marocaine dans le cadre de la revalorisation en cours de sa flotte de Mirage F1. C’est une arme à moyenne portée qui se joue de la nuit et des conditions météorologiques difficiles, ce qui n’est pas le cas des bombes guidées laser courantes dont le guidage balistique se fait à proximité des menaces sol-air et est, de surcroît, susceptible d’être rendu difficile voire impossible par un manteau de nuages ou un rideau de pluie.

Déjà commandé par la France à près de 1500 exemplaires en version 250 kg, l’AASM est une bombe propulsée à guidage terminal capable d’atteindre avec une précision quasi chirurgicale des cibles distantes de plus de 60 km, c’est-à-dire qu’elle peut être tirée par un Rafale ou un Mirage à une distance de sécurité confortable qui n’expose pas son vecteur aux moyens de défense sol-air ennemis — en anglais, on parle dans ce cas d’armes “stand-off”. Sa singularité est d’être aussi un armement modulaire parfaitement autonome et imbrouillable qui va résolument vers sa cible, une fois les coordonnées géographiques de celle-ci rentrées manuellement par le pilote sur son calculateur interne. Le pointage final peut également être modifié au besoin pour atteindre des objectifs mouvants à partir de versions plus évoluées de l’AASM (actuellement en cours de validation finale). Arme de type “fire and forget” (tire et oublie), l’AASM pourrait être qualifiée, à juste titre, de véritable missile air-sol, ne serait qu’en raison de ses performances exceptionnelles qui en font un système tout à fait unique à l’heure actuelle.

L’AASM actuel fait partie d’une famille de munitions de précision déclinées en bombes ne se différenciant que par leur masse et leur mode de guidage terminal respectifs et par la taille de leur partie arrière contenant un propulseur fusée et quatre ailettes déployables au moment du largage. Baptisée “Hammer” (pour Highly Agile Modular Munition Extended Range), cette famille se compose de munitions dotées d’un corps de 125 kg, de 250 kg, de 500 kg ou bien de 1000 kg, cette dernière étant surnommée « bunker buster » puisqu’elle est capable de pénétrer des bâtiments en béton armé de plusieurs mètres d’épaisseur.

Actuellement, l’arme standard d’utilisation courante est l’AASM en version SBU-38 à guidage hybride inertiel recalé par GPS. Il existe aussi la version SBU-54, qui combine le guidage inertiel (INS) avec le recalage GPS et la détection terminale par imageur infrarouge (IIR), et enfin la version SBU-64 qui associe INS/GPS au guidage laser en phase terminale, ceci afin de pouvoir frapper des cibles mobiles ou plus fugaces.

Le mode d’attaque final très particulier de l’AASM permet d’employer cette munition dans des conditions parfaitement impossibles aux bombes guidées laser traditionnelles, puisque l’AASM aborde sa cible en coordonnées géographiques pures avec un angle de quasi 90°, c’est-à-dire à la verticale, ce qui lui permet d’atteindre, par exemple, un char protégé derrière un merlon de sable ou une restanque en béton, voire un objectif dans une ruelle ou une tranchée.

Toutes les bombes utilisées en combat par l’aviation française — soit un peu plus d’une centaine à ce jour — sont du modèle SBU-38 INS – GPS avec kit de guidage de base utilisant trois gyroscopes inertiels dont les impulsions directionnelles sont gérées par un filtre de Kalman et recalées en temps réel par un récepteur GPS (Global Positioning System) de qualité militaire. Outil d’aide à la précision, un filtre de Kalman peut se résumer à un faisceau d’algorythmes mathématiques réunis sous la forme d’un dispositif électronique à réponse impulsionnelle infinie qui estime les divers états d’un système dynamique, à partir d’une série de mesures incomplètes ou brouillées. Les ingénieurs de Sagem ont particulièrement travaillé cette question, de telle sorte que la trajectoire de vol de l’AASM est lissée en permanence et recalculée selon une course prédictive qui lui permet d’atteindre une précision finale (ou erreur probable à l’impact) de quelques mètres. Et cela au bout d’un vol d’une cinquantaine, voire de soixante à soixante dix kilomètres, comme cela a été démontré sur le théâtre d’opérations libyen.

Pour faire encore mieux sur le registre de la précision, Sagem a mis au point et valide actuellement les versions de l’AASM qui s’affranchissent des erreurs de coordonnées de la cible, soit la SBU-54 complétée par un mode imagerie infrarouge capable de reconnaître une cible fixe préalablement enregistrée dans sa mémoire interne et la SBU-64 utilisant un mode de ralliement terminal sur tache laser lui permettant de détruire des cibles mobiles au sol (un essai à démontré l’efficacité de cette version face à une cible évoluant à 80 km/h) avec une très grande précision, évaluée ce coup-ci à moins d’un mètre !

Le Rafale équipé de MICA et de HAMMER démontre sur le théâtre Libyen une souplesse d’utilisation qui dépasse les espérances des opérationnels. En effet le système d’arme est « swing rôle » comme prévu entre les missions air-air et air-sol, mais la configuration 4 MICA + 6 Hammer lui donne la possibilité de « Swing rôle » entre les différentes missions air-sol. Une patrouille « taskée » dans cette configuration pour une mission préparée de BAI (battle air interdiction) peut en vol changer de mission air-sol pour faire du « dynamic targeting » sur des objectifs de type très différents, tels des sites sol-air ou des blindés arrivant au contact sans le souci des conditions météos.

Laissons la parole aux aviateurs de l’Armée de l’air et de la Marine qui utilisent quotidiennement l’AASM SBU-38 à côté de la bombe guidée laser GBU-12 Paveway — la bombe de 250 kg standard utilisée par les aviations de l’OTAN. « Sur le théâtre d’opération libyen, dès qu’il y a un soupçon de présence de défenses sol-air, et comme celles-ci sont toujours diffuses en Libye, nous retirons les Paveway pour configurer les Rafale en AASM, car cette arme nous donne la capacité d’engager efficacement l’adversaire, hors de ses défenses sol-air, ses « SAM rings » mortels », nous déclare le commandant P. très satisfait du comportement de sa nouvelle arme.« En mode TST (Time Sensitive Targeting), la portée de l’AASM nous permet, de plus, de frapper une cible sans être repéré depuis le sol, comme ce peut être le cas dans le combat asymétrique. Et un seul Rafale peut emporter jusqu’à six AASM. Toutes ces caractéristiques sont donc très intéressantes pour nous. De plus, comme on peut tirer nos armements de plus loin que les Paveway sans avoir à effectuer de manœuvres d’approche, au final, nous économisons notre carburant. Et en mission de combat, le carburant est toujours compté ! » ajoute le commandant P. « Le guidage de l’AASM s’effectue de manière autonome après le largage, une fois obtenues les coordonnées de la cible, qu’elles aient été rentrées en mémoire avant le départ en mission ou au dernier moment en vol. En mode TST, les coordonnées des cibles sont généralement fournies par les moyens optroniques du Rafale, l’OSF, ou bien le pod Damoclès. Pour l’emploi de l’AASM SBU-38, le Damoclès doit être considéré comme un très intéressant capteur d’extraction de coordonnées. Depuis le cockpit, nous pouvons aussi déterminer l’angle d’arrivée sur la cible. En vingt ans, la guerre a complètement changé de nature : l’ennemi est diffus et les risques de dommages collatéraux sont une de nos préoccupations. Il nous faut donc de nouveaux moyens, pour être discret, et pouvoir traiter plusieurs cibles simultanément. C’est dans tous cela que réside l’intérêt de l’AASM pour cette opération en Libye.

AASM :

LA NOUVELLE GÉNÉRATION

D’ARMEMENTS

AIR-SOL DE PRÉCISION

L’AASM (Armement Air-Sol Modulaire) est une famille d’armements guidés air-sol intelligents de nouvelle génération. Tiré à distance de sécurité et autonome, l’AASM atteint une cible fixe ou mobile avec une très haute précision, de jour comme de nuit et par tous les temps. Interopérable et « combat proven » l’AASM répond aux nouveaux besoins des forces aériennes en offrant un excellent rapport coût efficacité.

L’AASM est constitué d’un kit de guidage et d’un kit d’augmentation de portée, permettant de transformer des corps de bombe standard en armements guidés de précision. Son propulseur lui confère une portée supérieure à 50 km, lui permettant d’être tiré à distance de sécurité. Autonome après le largage, il peut être mis en œuvre à basse altitude et franchir des reliefs, ou offrir un fort dépointage par rapport à l’avion tireur.

Modulaire, l’AASM s’adapte à différents corps de bombe (125, 250, 500 et 1000 kg) et dispose de plusieurs kits de guidage en fonction des missions : INS/GPS, INS/GPS/Infrarouge et INS/GPS/Laser. La version à imageur infrarouge permet de s’affranchir des erreurs de coordonnées par un recalage terminal avant l’impact. La version laser permet de frapper des cibles à forte mobilité.

L’AASM-250 est opérationnel dans les forces aériennes françaises en Afghanistan et « combat proven » sur Rafale depuis 2008. L’AASM-125 a été testé avec succès en février 2009 sur Mirage 2000. L’AASM-1000 est en développement, de même que de nouvelles fonctionnalités : airburst, liaison de données, etc.

Grâce à sa souplesse d’emploi, sa maniabilité et sa capacité de frappe verticale, l’AASM couvre l’ensemble des missions aériennes offensives : attaque dans la profondeur, appui au sol (CAS) y compris en environnement urbain, missions spécialisées de type SEAD ou anti-navires, etc. Programmé sur coordonnées, re-programmable en vol, l’AASM permet à un même avion de traiter plusieurs cibles différentes simultanément (jusqu’à 6 dans le cas du Rafale).

L’AASM est également commercialisé par MBDA dans le cadre de son offre globale d’armement visant à répondre aux besoins des forces aériennes à l’international.

PDF - 258.2 ko AASM
PDF - 374.6 ko ADAM – AASM Data Modeler

Principales caractéristiques

  • Guidage INS/GPS, INS/GPS/IR et INS/GPS/Laser
  • Portée : > 50 km à haute altitude et > 15 km à basse altitude
  • Tir à distance de sécurité
  • Précision : < 10 mètres en INS/GPS et < 5 mètres en INS/GPS/IR ou Laser
  • Capacité multicibles
  • Capacité de frappe verticale, angle d’impact paramétrable par le pilote
  • Fortes manoeuvrabilité et capacité de dépointage

    L’ armement du Dassault Rafale

    Le Rafale est muni de 14 points d’emport externes (13 pour le Rafale Marine) lui donnant une capacité d’emport maximale de 9 500 kg. Il est capable d’emporter une large gamme d’armements, déjà testés ou en service.

    L’armement Air-Air :

    Le Rafale est équipé d’un canon Nexter DEFA 30 M791 monotube de 30 mm et de 120 Kg, il est placé sous l’apex de l’aile droite, comprenant 125 obus de type OPIT (obus perforant incendiaire traçant) pour une cadence de tir de 2 500 obus/minute.

    Le Rafale est aussi équipé de missiles MBDA MICA qui signifie Missile d’Interception de Combat et d’Autodéfense qui est un missile à moyenne portée ou bien d’autodéfense à courte portée, ses missile sont à guidage infrarouge ou électromagnétique de 3ème génération, ils ont une portée maximum de 80 km.

    Le missile MBDA METEOR équipe aussi le Rafle c’est un missile à longue portée, avec un guidage inertiel et radar de 3ème génération le missile est doté d’un statoréacteur et il a une portée approximative de 120 km. Ce missile possède un très grand nez. Ce missile devrait entrer en service en 2012.

    85070371800px-mica-p6230072-1-jpg MIRAGE 2000

    Le missile Mica I/R

    L’armement Air-Sol :

    Le Rafale est équipé de la bombe à guidage laser Raytheon Paveway GBU12 et à partir de l’année 2009 du modèle GBU24.

    Il est aussi équipé de la bombe guidée Sagem Défense Sécurité AASM en version GPS-INS ou GPS-INS + image terminale infra-rouge.

    Le Rafale peut aussi emporter le missile de croisière MBDA SCALP-EG, dérivé du missile « Apache », à moyenne portée avec un guidage inertiel et infra-rouge autonome, doté d’un turboréacteur Microturbo TRI60-30 et d’une charge « broach » de 400 kg.

    Le dernier armement Air-Sol du Rafale est le missile de croisière préstratégique EADS ASMP-A à moyenne portée, à guidage inertiel et doté d’un stratoréacteur. Il est armé d’une nouvelle tête nucléaire, la TNA.

    83428714gbu-12-xxl-1-jpg NUCLEAIRE

    4 Rafales multirôles

    bombardent

    les insurgés maliens

    à haute altitude

    avec un armement à

    « faire pâlir » l’US Airforce

    (revue de détail)

    Dans la nuit de samedi à dimanche, 4 Rafales quittent la base de Saint Dizier en Haute Marne pour effectuer un premier raid sur les villes maliennes de Gao et Kidal (en ligne droite vers le sud en passant à la verticale d’Alger).  Le site italien « The Avionist » estime que les aéronefs ont coupé par l’espace aérien algérien avec une autorisation ad hoc.  La version officielle est un contournement par le Maroc et la Mauritanie.  3 des appareils biplaces n’ont qu’un pilote à bord comme le montre la vidéo.  Les 4 Rafales sont ravitaillés en vol par deux KC-135FR (sur les 14 ravitailleurs français, 5 KC-135  se trouvent actuellement au Tchad, à Ndjamena).

    Les 4 Rafales du raid sur l’Azawad, portent chacun, 6 GBU-49 US ou 6 AASM françaises.

    -Les GBU49:

    (de couleur grise)- sont des bombes américaines fabriquées par Raytheon et adaptées pour l’armée de l’air française. Il s’agit de bombes guidées auxquelles sont ajoutés une tête de guidage laser, des ailettes de contrôle à l’avant et un empennage leur permettant de planer avant d’atteindre leur cible.  Une adaptation américaine  assure la communication wifi entre le boitier de contrôle de la bombe US et le système d’armes de l’avion français. Ces munitions américaines ont été utilisées au Kosovo au cours de l’opération Trident contre des objectifs serbes.

    Les AASM ou armements air-sol modulaires sont conçus par Sagem Défense Sécurité.  Ces bombes ont une précision inférieure à un mètre.  Il existe différents types de AASM notamment des munitions de 250 kg.

    Enfin chaque Rafale Multirôle participant au raid était équipé d’un pod Damoclès. Cette nacelle placée sous l’avion permet de détecter des cibles même petites, puis de les désigner avec des faisceaux lasers qui guident les bombes sur l’objectif, le pod Damoclès fournit également au pilote une image infra-rouge de l’avant de l’avion et permet de détecter les ravitailleurs en vol. Les Émirats arabes unis ont financé une partie importante de ce dispositif sensible.  Ces pods ont été testés en situation de combat en Afghanistan.

    Les 4 avions se sont posés  à N’djamena au retour de la mission. L’un des appareils n’avait pas tiré 3 de ses AASM. Cette rotation a donc permis de tirer…21 bombes.

http://www.dailymotion.com/video/xx0sgp SGTIA au Mali, Sagaie & Rafale . Opération Serval . 15 Janvier 2013 - Préparation de la compagnie d'infanterie motorisée avant engagement au mali, N'Djamena, Tchad, le 13 ...&media=http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/files/2013/01/rafale-dassault-vente-france3.jpg" onclick="window.open(this.href);return false;" >
Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 24 janvier, 2013 |3 Commentaires »

LE JUGE QUI INSTRUIT LES DOSSIERS DE L’AMIANTE VA QUITTER SES FONCTIONS…DE FORCE

La juge qui instruit les dossiers de l’amiante va

quitter ses fonctions…de force

LE JUGE QUI INSTRUIT LES DOSSIERS DE L'AMIANTE VA QUITTER SES FONCTIONS...DE FORCE dans REFLEXIONS PERSONNELLES afp-archives-thomas-coex-la-juge-marie-odile-bertella-geffroy-le-19-septembre-2001-dans-son-bu

PARIS – La juge Marie-Odile Bertella-Geffroy, qui instruit les dossiers de l’amiante, va quitter le pôle de santé publique du TGI de Paris, le gouvernement ayant jugé qu’elle est bien soumise à la règle limitant à dix ans les fonctions d’un juge spécialisé, a-t-on appris, mardi 22 janvier 2013, de sources concordantes.

Le Ministère de la Justice avait sollicité l’avis du secrétariat général du gouvernement pour savoir si, en fonction de cette règle, la juge devait quitter ses fonctions fin février 2013, indique FO-Magistrats dans un communiqué.

La réponse a été positive et en conséquence, selon cette analyse Mme Bertella-Geffroy devrait cesser d’instruire, a ajouté le syndicat, déplorant cette situation et indiquant qu’il soutiendra Mme Bertella-Geffroy dans les démarches qu’elle entreprendra pour continuer à exercer ses fonctions actuelles.

Interrogé par l’AFP, Pierre Rancé, porte-parole de la Chancellerie, a confirmé que la règle des dix ans s’applique à Mme Bertella-Geffroy, selon l’analyse juridique du secrétariat général du gouvernement.

FO-Magistrats s’est étonné de voir confier à un organe dépendant directement du Premier ministre un tel arbitrage, une initiative selon lui contraire au principe de séparation des pouvoirs.

Soutenue par le syndicat, Mme Bertella-Geffroy, qui estime que la règle des 10 ans n’est pas applicable dans son cas, a écrit au président François Hollande. Celui-ci doit confirmer son changement de fonctions par un décret de nomination.

Estimant qu’un tel décret mettrait en cause le principe d’inamovibilité des magistrats du siège, FO-Magistrats a prévenu, dans son courrier à M. Hollande, qu’il en saisirait les juridictions françaises et européennes.

De plus il est à craindre que, compte tenu de la nature des dossiers dont Mme Bertella-Geffroy à la charge, ce retrait de fonction ne soit interprété de façon malveillante sur le plan politique, écrit le syndicat.

L’Association des Victimes de l’Amiante (ANDEVA) s’était insurgée samedi contre la suspension d’une des enquêtes judiciaires sur ce drame sanitaire, et demandé le dessaisissement de la chambre de l’instruction qui l’a décidée.

La suspension de l’instruction sur l’exposition à l’amiante de travailleurs de l’usine Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau (Calvados), menée par la juge Bertella-Geffroy, a été ordonnée mercredi par la chambre de l’instruction de la Cour d’Appel de Paris.

Parmi les personnes mises en examen dans ce dossier figure l’ex-patronne du PS Martine Aubry, poursuivie pour homicides et blessures involontaires, en tant qu’ancienne Directrice des Relations du Travail (DRT) du Ministère du Travail (1984-1987).

(©AFP / 22 janvier 2013 19h19)                                                                                                    

Amiante :

La juge Bertella-Geffroy déchargée de ses

fonctions au pôle santé de Paris

PARIS – Un décret du président de la République, publié vendredi 29 mars 2013 au Journal Officiel, décharge la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy de ses fonctions d’instruction au Pôle Santé du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Paris où elle était chargée du dossier de l’amiante, comme annoncé le 18 mars par la Chancellerie.

La Ministre de la Justice Christiane Taubira avait décidé de suivre l’avis du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), qui ne conçoit pas d’exception à la règle limitant à 10 ans les fonctions d’un juge spécialisé. Elle avait ajouté avoir pris des dispositions pour que deux juges d’instruction soient affectés au TGI de Paris pour prendre en charge les dossiers traités par Mme Bertella-Geffroy.

Marie-Odile Bertella-Geffroy a aussi instruit une partie de l’affaire du sang contaminé à partir de 1994 et a conduit l’enquête sur l’hormone de croissance.

Vendredi, Mme Bertella-Geffroy qui conteste être soumise à la règle limitant à dix ans les fonctions d’un juge spécialisé, a réaffirmé son intention d’attaquer le décret présidentiel en déposant, en début de semaine prochaine, une requête en suspension devant le Conseil d’Etat.

Mon avocate au Conseil d’Etat va déposer un référé en urgence, a indiqué à l’AFP la magistrate. Le Conseil d’Etat devra statuer rapidement sur l’urgence avant de se prononcer sur le fond. 

Dans le dossier de l’amiante, la juge a mis en examen dix-sept personnes dont l’ancienne première secrétaire du PS Martine Aubry pour homicides et blessures involontaires en tant qu’ancienne directrice des relations du travail (DRT) du ministère du Travail entre 1984 et 1987. La juge avait considéré que le maire de Lille n’avait pas pris les mesures à même d’éviter les conséquences dramatiques de l’exposition des travailleurs à l’amiante, ce que Mme Aubry conteste avec force.

Mme Aubry et neuf autres personnes ont saisi la Cour d’Appel de Paris pour demander l’annulation de ces mises en examen.

Le Parquet Général s’est prononcé en faveur de leur annulation, considérant notamment que la responsabilité des fonctionnaires ne pouvait être engagée, le pouvoir réglementaire appartenant aux ministres.

La cour d’appel doit rendre sa décision le 17 mai 2013. 

(©AFP / 29 mars 2013 10h34) 

 

Publié dans:REFLEXIONS PERSONNELLES |on 22 janvier, 2013 |1 Commentaire »
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