ABBAYE DE DAOULAS DANS LE FINISTERE: PEUPLES DE L’OMO. DIFFERENTS ?…PAS VRAIMENT. UNE FORMIDABLE EXPOSITION DES PHOTOS DE HANS SILVESTER (Thierry LAMIREAU)
PEUPLES DE L’OMO.
DIFFÉRENTS ?
PAS VRAIMENT.
ABBAYE DE DAOULAS
-Exposition photographique
dans les jardins-
Reportage de
Thierry LAMIREAU
Un événement inédit
marque le printemps 2014
à l’Abbaye de DAOULAS
dans le Finistère:
L’exposition d’une trentaine de photographies de grand format
de Hans SILVESTER est installée
dans les jardins depuis le 28
mars jusqu’au 29 juin 2014.
Un parcours qui nous interroge
sur la différence.
Fervent défenseur de la nature, Hans SILVESTER retourne chaque année depuis maintenant onze ans dans la basse vallée de l’Omo, un territoire aux confins de l’Éthiopie, du Kenya et du Soudan.
Son premier voyage était motivé par le désir de connaître la vallée du Rift, berceau de l’humanité, « de comprendre pourquoi et comment tout avait commencé là » et de photographier les habitants, gardiens de notre patrimoine commun.
Cette zone très difficilement accessible est aujourd’hui peuplée d’une quinzaine de tribus nomades ou semi-nomades n’ayant jusqu’alors guère été confrontées au monde moderne et à la mondialisation, si ce n’est brutalement avec la guerre civile au proche Soudan impliquant un gros trafic d’armes.
Cette exposition photographique intervient dans le cadre du projet culturel de l’Abbaye de DAOULAS (Finistère) comme la suite logique de l’exposition « Tous des sauvages ! » qui interroge notre rapport à l’autre et à la différence. Sans objectif de démonstration, elle s’impose avant tout par la force des images, leur beauté formelle et leur impact émotionnel. Elle présente un regard sensible sur notre humanité, en particulier, sur les enfants porteurs à la fois de nos quotidiens et de nos espérances.
De grands visages peints avec des argiles colorées accueillent le visiteur dès l’entrée de l’Abbaye.
Un parcours photographique dans les jardins commenté par Hans SILVESTER permet de poursuivre la découverte de ces peuples si différents de nous – mais moins qu’il n’y paraît : des enfants qui jouent à la balle comme le font les nôtres, des mères et leurs enfants comme tant de mères et enfants partout ailleurs.
Pourrait-on dire comme Jules RENARD dans son Journal : « Je ne dirai pas comme Jean-Jacques Rousseau : « Je ne suis fait comme aucun de ceux que j’ai vus; j’ose croire n’être fait comme aucun de ceux qui existent. » Non, non ! Je suis fait comme tout le monde et, si j’arrive à me voir dans ma glace, solidement accrochée, je verrai l’humanité presque toute entière.
Rencontre
Les peuples de l’Omo ? Qui les connait ? La fabuleuse exposition d’Hans SILVESTER, installée dans les jardins de l’abbaye, permet de combler cette lacune. « Une découverte frappante pour aller à la rencontre de l’autre. Une promenade dans les jardins, où les photos surgissent, se confondent, se distinguent, le tout jalonné de propos d’Hans enregistrés », explique Marianne DILASSER, directrice de l’exposition.
Gagner leur confiance
Hans SILVESTER, photographe professionnel et militant écologiste, est allé à la rencontre de ces ethnies, dans la vallée de l’Omo située aux confins de l’Éthiopie, du Kenya et du Soudan. Un territoire de la taille du Finistère où vivent environ 35 000 personnes.
« Cela m’a demandé beaucoup de temps, raconte l’artiste. La première visite a eu lieu en 2002. Depuis, j’y ai fait trente-trois séjours d’un mois minimum. Cela représente un fort engagement, beaucoup de temps et d’énergie pour gagner leur confiance. »
Il s’agit de peuples guerriers, naturellement méfiants : « Ils adorent les conflits. Avant, tout se réglait à la machette. Maintenant, avec la mondialisation et le conflit au Soudan, ils sont armés de Kalachnikov. C’est un vrai problème ! »
Ces peuples maîtrisent incontestablement l’art de la guerre, mais pas seulement. Ils adorent aussi peindre leur corps et leur visage avec des terres aux différentes couleurs. « Ces couleurs ont un simple rôle esthétique. Les hommes et les femmes de l’Omo les appliquent avec une grande liberté artistique contemporaine », apprécie le photographe.
Leurs coutumes ne sont pas les nôtres, leur mode de vie non plus, « mais ils sont parents comme nous, les enfants jouent comme partout », continue Hans SILVESTER. Cette exposition a une double lecture. La première est la découverte de ces véritables oeuvres d’art. La seconde réside dans la compréhension de l’autre, dans ses contrastes et ses similitudes.
Quelle différence ?
« Avec Guy BOURREAU, qui a une grande connaissance du monde de la photographie, nous avons sollicité Hans SILVESTER car son travail est très orienté vers la culture de la différence, explique Marianne DILASSER. Une suite toute trouvée à notre exposition Tous des sauvages de l’année dernière. »
Seul un photographe comme Hans SILVESTER, qui regarde l’autre comme son égal, pouvait faire comprendre nos ressemblances et nos différences. Il a su capturer des images qui nous captent à notre tour.
Du 28 mars au 29 juin 2014, tous les jours de 13 h 30 à 18 h 30, à l’abbaye de Daoulas. Contact : 02 98 25 84 39, abbaye.daoulas@cdp29.fr.
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Des visites flash commentées et des ateliers sur la couleur sont aussi proposés.
Thierry LAMIREAU
avec l’aide des documents de l’exposition.
Photos du reportage: Thierry LAMIREAU
Prises avec: Téléphone SAMSUNG Galaxy Express
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