NUCLEAIRE IRANIEN: UN BON ACCORD POUR CERTAINS…UN MAUVAIS ACCORD POUR ISRAËL (AFP)
Accord nucléaire Iranien:
Photo AFP:
La diplomate en chef de l’Union Européenne, Catherine Ashton, pose en compagnie de la délégation iranienne, dont le ministre des Affaires Etrangères Mohammad Javad Zarif (au centre).
Un résultat important,
mais seulement un premier pas.
GENEVE – Le ministre iranien des Affaires Étrangères Mohammad Javad Zarif a estimé que l’accord nucléaire, conclu dimanche 24 novembre 2013 à Genève, est un résultat important mais c’est seulement un premier pas.
Nous avons mis en place une commission conjointe pour surveiller la mise en place de notre accord. J’espère que les deux parties pourront avancer d’une façon qui permettra de restaurer la confiance, a-t-il dit au cours d’une conférence de presse.
S’exprimant devant les journalistes, à l’issue de négociations marathon, M. Zarif a ajouté que l’accord contient une référence claire selon laquelle l’enrichissement va continuer en Iran, une question qui a été considérée longtemps comme la principale pierre d’achoppement des négociations.
Nous estimons que c’est notre droit, a ajouté le ministre iranien, qui a été applaudi à son entrée dans la salle de presse par les nombreux journalistes iraniens venus à Genève pour ces négociations.
Notre objectif a été de résoudre cette question nucléaire, car c’était un problème qui n’était pas nécessaire, a-t-il poursuivi.
Le ministre a encore indiqué qu’il espérait que la confiance du peuple iranien envers les pays occidentaux allait être restaurée suite à cet accord.
Le droit à la technologie nucléaire est un droit inaliénable, a encore indiqué le ministre, en ajoutant que le combat que nous avons mené depuis plusieurs années avait pour but que la communauté internationale reconnaisse que l’Iran exerce ce droit.
Nous pensons que cet accord et le plan d’action signifie que le programme nucléaire iranien va continuer, a-t-il conclu.
S’exprimant plus tard devant la presse iranienne, il a salué l’immense succès de notre pays car selon lui le document reconnait le droit de l’Iran à l’enrichissement. Celui-ci est selon lui compris dans le TNP qui reconnait le droit à la technologie nucléaire civile d’une manière générale.
Plus tôt, un haut responsable américain avait au contraire assuré à l’AFP que l’accord de Genève ne reconnaît pas le droit à l’enrichissement du pays.
Les activités d’enrichissement à Natanz et Fordo vont se poursuivre. Le nombre des centrifugeuses (dans les deux sites) ne va pas changer. Le stock (d’uranium enrichi) à 5% sera préservé et le stock à 20% va être transformé en combustible pour le réacteur de Téhéran, selon nos besoins et nos plans, a souligné le ministre.
Selon lui, l’accord n’aborde pas le protocole additionnel du TNP, qui permet notamment des inspections plus fouillées des sites nucléaires. Son application devra de toute façon avoir l’aval du Parlement, a-t-il dit.
M. Zarif a également affirmé que l’Iran allait renforcer sa coopération avec l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), chargée de la surveillances des activités nucléaires iraniennes.
(©AFP / 24 novembre 2013 06h58)
Nucléaire iranien:
Israël dénonce un mauvais accord
et réaffirme son droit à se défendre.
JERUSALEM – Israël a dénoncé, dimanche 24 novembre 2013, un mauvais accord conclu à Genève sur le nucléaire iranien en affirmant que Téhéran avait obtenu ce qu’il voulait, selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanayhu.
C’est un mauvais accord qui offre exactement ce que l’Iran voulait: la levée significative des sanctions et le maintien d’une partie significative de son programme nucléaire, a affirmé un communiqué quelques heures après la conclusion d’un accord historique entre les grandes puissances et l’Iran.
L’accord permet à l’Iran de continuer à enrichir l’uranium, laisse en place les centrifugeuses et lui permet de produire des matières fissiles pour une arme nucléaire, a déplore le communiqué.
L’accord n’a non plus abouti au démantèlement de la centrale d’Arak, un réacteur à eau lourde situé dans le nord de l’Iran, poursuit le communiqué. La pression économique à laquelle est soumis l’Iran aurait pu amener à un bien meilleur accord qui aurait débouché sur un démantèlement des capacités nucléaires iraniennes, souligne également le bureau du Premier ministre.
De son côté, le ministre de l’Économie Naftali Bennett a assuré qu’Israël n’était pas lié par l’accord de Genève et avait le droit de se défendre.
Israël n’est pas engagé par l’accord de Genève. L’Iran menace Israël et Israël a le droit de se défendre, a estimé M. Bennett, dirigeant du Foyer juif, un parti d’extrême droite proche du lobby des colons.
L’accord laisse intacte la machine nucléaire iranienne et pourrait permettre à l’Iran de produire une bombe dans une période de six à sept semaines. Israël est prêt à toute éventualité, a déclaré le ministre israélien à la radio militaire.
Nous n’avons pas remporté cette bataille mais il y a encore un long processus devant nous pour défendre la sécurité de l’Etat d’Israël, a-t-il ajouté.
Même si les dirigeants israéliens s’attendaient à un arrangement à Genève, Le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman a résumé le sentiment de défaite en Israël: l’accord de Genève constitue la plus grande victoire diplomatique de l’Iran.
Cet accord est la plus grande victoire diplomatique de l’Iran, qui a obtenu la reconnaissance de son supposé droit légitime à enrichir de l’uranium, a-t-il dit à la radio publique.
Interrogé sur une éventuelle frappe israélienne contre l’Iran, M. Lieberman, chef du parti ultra-nationaliste Israël Beiteinou, s’est borné à réaffirmer que toutes les options sont sur la table.
La responsabilité de la sécurité du peuple juif et de la population israélienne relève de la seule responsabilité du gouvernement israélien. Toute décision à ce sujet sera prise de façon indépendante et responsable, a expliqué le ministre des Affaires étrangères.
M. Netanyahu a mené ces dernières années une active et intense campagne internationale, notamment aux Etats-Unis, contre un accord avec l’Iran ne prévoyant pas un arrêt des activités d’enrichissement de l’uranium de ce pays.
Le Premier ministre a également brandi à plusieurs reprises la menace d’une attaque militaire israélienne contre les installations nucléaires iraniennes.
Le secrétaire d’État américain John Kerry a tenté de rassurer Israël. Cet accord complet rendra le monde plus sûr (…) et Israël plus sûr, nos partenaires dans la région plus sûrs, a-t-il assuré à Genève.
(©AFP / 24 novembre 2013 07h39)
Accord nucléaire iranien:
Une erreur historique
JERUSALEM – Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié dimanche l’accord sur le nucléaire iranien conclu à Genève d’erreur historique, estimant qu’il rendait le monde plus dangereux.
Ce qui a été conclu à Genève n’est pas un accord historique, mais une erreur historique, a déclaré M. Netanyahu devant les journalistes à l’ouverture du Conseil du ministres hebdomadaire.
Le monde est devenu plus dangereux, car le régime le plus dangereux au monde a fait un pas significatif vers l’acquisition de l’arme la plus dangereuse au monde, a-t-il affirmé.
Israël n’est pas lié par cet accord, a prévenu le Premier ministre en assurant que le régime iranien s’était engagé à détruire Israël.
Israël a le droit et le devoir de se défendre face à tout menace et je proclame au nom du gouvernement qu’Israël ne laissera pas l’Iran se doter de capacités militaires nucléaires, a insisté M. Netanyahu.
Les grandes puissance dans le monde ont pour la première fois accepté que l’Iran enrichisse de l’uranium, a poursuivi M. Netanyahu. Selon lui, les sanctions ont été levées en échange de concessions cosmétiques de la part de l’Iran.
M. Netanyahu avait posé des exigences très strictes à tout arrangement avec l’Iran et mené une offensive diplomatique contre l’administration de Barack Obama accusée de vouloir faire trop de concessions aux négociations menées à Genève.
En septembre, il avait énoncé quatre critères qui pouvaient permettre, selon lui, de s’assurer que l’Iran avait stoppé son programme nucléaire: l’interruption totale de la production d’uranium enrichi, le transfert à l’étranger de l’uranium déjà enrichi en Iran, la fermeture de la centrale souterraine d’enrichissement de Fordo et l’arrêt de la production de plutonium.
Les médias israéliens soulignent que l’accord conclu à Genève ne répond à aucun de ces critères.
Israël, considéré comme l’unique puissance nucléaire de la région, un statut sur lequel il maintient l’ambiguïté, présente le programme nucléaire iranien comme une menace pour son existence, se référant aux déclarations répétées des dirigeants de la République islamique souhaitant ou prédisant sa disparition.
(©AFP / 24 novembre 2013 10h54)

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