DU CESIUM POUR LES REPAS DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ? (Pierre FETET /fukushima.over-blog.fr)

DU CESIUM POUR LES REPAS DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ? (Pierre FETET /fukushima.over-blog.fr) dans REFLEXIONS PERSONNELLES aaaaaaaaa23 CENTRALES NUCLEAIRES dans REFLEXIONS PERSONNELLES

Dans le cadre de la promotion des produits de Fukushima, la chaîne de télévision publique japonaise NHK a lancé une campagne internationale pour obtenir l’appui de gens aussi variés que des journalistes, des blogueurs et… des chefs cuisiniers. C’est ainsi qu’aux frais du contribuable japonais, des personnes du monde entier se sont déplacées et se déplacent au Japon pour participer à des émissions de promotion diffusées à la télévision.

Selon le journal L’Est Républicain (édition Est Magazine du 7 avril 2013, p. 21), une délégation de chefs s’est ainsi rendue dans la région de Fukushima « afin d’aider les pêcheurs et agriculteurs locaux à redonner une image positive de leurs produits ».

Bernard Vaussion, le chef de l’Elysée, faisait partie de ce voyage promotionnel.

Celui-ci s’est rendu à Aizuwakamatsu en février 2013, à plus de 90 km à l’ouest de la centrale de Fukushima Daiichi, et non pas « à une quarantaine de kilomètres de la centrale » comme cela est relaté dans le journal. Cet écart participe au discours général de l’article signé Jean-Charles Verguet qui énonce un autre mensonge plus grave :

« Les fruits, les légumes, la viande, les poissons du secteur victimes de l’accident nucléaire, ne présentent plus de risques sanitaires » et qui rapporte les paroles d’un autre acteur du projet, Gilles Bragard :

« Il n’y a plus de radioactivité nocive (sic) en dehors de la zone d’exclusion autour de la centrale ».

 CESIUM

Bernard VAUSSION faisant la promotion de produits de Fukushima

Avec cet article diffusé en grand tirage dans l’est de la France, le gouvernement japonais, par l’intermédiaire d’un voyage doré filmé par la NHK, atteint son objectif : diffuser l’idée que la radioactivité disparaît au bout de quelques années, que l’on peut vivre à Fukushima comme partout ailleurs dans le monde, et qu’au final, un accident nucléaire de temps en temps, c’est un risque acceptable.

Ce n’est pourtant pas l’avis des femmes de Fukushima qui s’expriment dans cette vidéo rassemblant leurs témoignages (sous-titrage en français):

Désormais, il y a deux Japons, séparant deux manières de voir la catastrophe nucléaire:

Il y a ceux qui, conscients du danger des radiations, évacuent ou qui demandent à être évacués, et il y a ceux qui pensent que la décontamination est possible, qu’elle peut être efficace, et qu’il est possible de vivre en territoire contaminé. On sait pourtant depuis Tchernobyl que les faibles doses rendent malades les enfants, mais on fait comme si cette triste expérience n’existait pas.

Bernard Vaussion, peut-être sans le savoir vraiment, a donc choisi de promouvoir la consommation de produits faiblement radioactifs. Il a participé à la préparation d’un repas de gala sous les caméras avec des personnalités japonaises des arts et du spectacle. Il y avait 200 personnes à ce repas de solidarité faiblement radioactif, dont l’ambassadeur de France au Japon Christian Masset. Bien sûr, tous ces gens ne risquent rien car ce ne sont pas quelques becquerels en plus qui vont les rendre malades, ils ne vivent pas en territoire contaminé et ils ne sont pas obligés de vivre avec cet apport radioactif journalier et cette angoisse permanente.

Bien sûr, tous ceux qui vont s’empresser de critiquer ce billet n’habitent pas en territoire contaminé, ils ne risquent rien mais sont tous d’accord pour que les autres, loin de chez eux, soient contaminés à leur place. Bien sûr Bernard Vaussion ne va pas préparer de plats contaminés à François Hollande, ni à sa propre famille d’ailleurs.

La promotion de la bouffe au césium, c’est bon uniquement pour les Japonais. Quoique… Le jour où il y aura un accident nucléaire en France, la situation sera identique, il y aura tellement de monde à évacuer que cela ne sera pas possible et qu’on demandera à la majeure partie de ne pas bouger. Et là, il faudra des volontaires pour manger en direct à la télévision des légumes radioactifs, cuisinés par des grands chefs soumis à la volonté du pouvoir.

Ni Bernard Vaussion, ni François Hollande n’ont compris les dangers réels de la contamination interne. Les deux, indirectement ou directement, font la promotion de l’énergie nucléaire. La stratégie de communication du village nucléaire est décidément un cancer de notre société. Elle utilise tous les moyens dans les milieux pédagogiques, culturels, artistiques, sportifs, scientifiques, économiques et politiques pour gangréner les esprits. Elle envahit le web, les médias, les institutions.

Alors petit rappel pour ces deux personnes intelligentes et pour toutes les autres qui auraient tendance à oublier la situation actuelle:

- Il faut attendre 300 ans, et non pas 2 ans, avant que le césium perde toute sa radioactivité.

- La contamination interne permanente rend malade les gens, surtout les enfants.

- On n’a pas le droit de jouer avec la santé des enfants.

- 27 ans après Tchernobyl, 3 enfants sur 4 ne sont plus en bonne santé en Biélorussie.

- 2 ans après Fukushima, déjà 12 enfants de Fukushima ont un cancer de la thyroïde et 15 sont suspectés.

Pour ceux dont les connaissances sur la radioactivité sont limitées, il faut lire de toute urgence le vademecum réalisé par Georges Magnier (site Vivre après Fukushima).

Si vous êtes victime d’un accident nucléaire, vous n’aurez plus le temps de le consulter, et vous serez démunis face à une situation que vous ne comprendrez pas.

Télécharger le petit vademecum du nucléaire (500 Ko)

Pour terminer, car il faut bien répondre à la question du titre:

Non, pas de césium pour le Président de la République, ni pour les petits Français qui mangent dans les écoles françaises du Japon. Nicolas Sarkozy n’est pas allé à Fukushima, François Hollande non plus.

Comme son prédécesseur, il a annoncé au Japon le renforcement du partenariat franco-japonais dans le nucléaire, comme si la catastrophe en cours n’avait eu aucun impact sur sa conscience. Et pendant ce temps, Edison International prenait la décision de fermer la vieille centrale de San Onofre (Californie)…

Pierre FETET

L’origine des denrées est contrôlée de la même manière que pour le menu de demi-pension ( Aucun produit en provenance du nord de Tokyo (Aomori, Akita, Iwate, Yamagata, Miyagi, Gunma, Niigata, Fukushima, Tochigi, Ibaraki, Saitama, Chiba, Tokyo, Kanagawa, Shizuoka) n’est commandé).

Lycée français international de Tokyo

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Photo d’entête: les chefs sous le feu des caméras de la NHK (source)

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Aller plus loin: Message à François Hollande de la part de ressortissants japonais résidant en France.

Pierre FETET

commentaires:

MC-Tokyo

Ces gens sont des criminels ! Alors que des groupes de parents se forment sur tout le territoire japonais pour la protection des enfants, il y a des abrutis de tout poil qui viennent vanter la qualité de produits des zones contaminées que personne n’achète dans les magasins au Japon. Ces gens nous empoisonnent, deux fois, une première fois avec ces produits et une deuxième fois avec leur connerie qui n’a vraiment plus de limite.

MC-Tokyo

Les dirigeants de la France collaborent avec des dirigeants du Japon pour que les Japonais acceptent de bien vouloir manger des produits contaminés, sans se plaindre. Alors que le Lycée franco-japonais qui accueillent des enfants français, ne sert pas de produits des zones contaminées.!!! Ça me dégoûte ! Les gosses japonais peuvent bien manger des saloperies, tant que les petits Français ne sont pas concernés. Ça s’appelle du rascisme, ni plus ni moins.
http://www.lfitokyo.org/index.php/infos-parents/restauration-scolaire

Roland

Une honte ! Cette démarche criminelle porte atteinte non seulement aux professionnels de la gastronomie mais à tous les Japonais et tous les Terriens. Elle contrarie le devoir de chaque citoyen: presser les autorités locales, le gouvernement japonais, de tout mettre en oeuvre pour maîtriser, au fil d’un long parcours, qui mobilisera de nombreuses générations, les suites de la catastrophe nucléaire de Fukushima, apporter aux personnes contaminées le meilleur suivi sanitaire, accompagner les personnes contaminées, leurs proches, aider la reconversion des agriculteurs, des pêcheurs de la région, privés de leur gagne-pain, définir le nouveau bouquet énergétique, préparer la sortie du nucléaire.
J’espère qu’à l’occasion des questions orales, le gouvernement français sera interpellé sur cette démarche, qui ajoute au crime contre l’humain.

Noémie

Merci pour votre atricle encore une fois très instructif, avec un super lien! Vous faites un excellent travail pour lequel vous n’aurez jamais de médaille ou de remerciement officiel. Rien d’autre que notre appréciation anonyme. Bon courage, ne lâchez rien!

Lionel

En fait de contamination par la voie alimentaire, où en est-on des nouvelles de la famille impériale ?
Les deux enfants étaient très malades et l’Empereur avait des complications cardiaques.
En matière de faire les malins, il y a déjà plus d’un an un journaliste japonais d’une célèbre émission télé avait mangé en direct des légumes de la région de Fukushima, il est mort quelques mois plus tard d’un leucémie foudroyante et sa pauvre assistante aux dernières nouvelles n’allait pas beaucoup mieux !

Sylvie 80

A été mis en ligne par l’IRSN , le 28/05/2013 , un rapport de 240 pages intitulé:

 » Guide d’aide à la décision pour la gestion du milieu agricole en cas d’accident nucléaire »
Je vous assure que c’est « passionnant » ! lien pour lire ou télécharger : http://www.irsn.fr/FR/expertise/rapports_expertise/surveillance-environnement/Pages/Guide-ACTA_aide-decision-gestion-milieu-agricole-accident-nucleaire.aspx

A mon avis, il faut le faire circuler / connaître au maximum afin que les Français prennent conscience du désastre qui suivra l’accident nucléaire en France-

Amitiés
Sylvie

JAnonymous

Pour repondre a MC-Tokyo et le rassurer, l’intendance du lycée francais [international, ah ah] de tokyo n’attend qu’une baisse de la vigilance des parents, grace au lobbying de l’IRSN a 12000kms de Fukushima et l’arrivée de nouveaux parents persuadés par les medias que la catastrophe est finie, pour remettre au menu les fruits de saison de la region contaminée. A suivre à la rentree, voire même pendant les vacances.

Et sinon, je suis vraiment sidéré par l’attitude des dirigeants francais. Qu’est-ce qui peut pousser ces gens-là, de tout bord politique y compris EELV qui est bien dans la coalition de la majorite gouvernementale, à faire la promotion du nucleaire ? Est-ce que l’industrie nucleaire et ses retombées secondaires (ce n’est même pas une blague, je parle de retombées financières) sont supérieures à, disons, la somme des industries agroalimentaires et de tourisme ? Parce que s’il y a une catastrophe nucléaire en France, vous pouvez oublier le tourisme et l’exportation de vin.

Petit exercice ? Relisez les articles de 2011 et 2012 en remplacant « Fukushima Dai Ichi » par « Fessenheim », « préfecture de fukushima » par « Alsace », « Tohoku » par « Alsace-Ruhr-Lorraine » et « Japon » par « Europe de l’Ouest »…

Merci Sylvie pour le lien, c’est effectivement passionnant. Chiffre d’affaire de l’industrie de la betterave : 3 milliards d’euros, viticulture : 9.5 milliards dont 5 à l’export, et ce sont les seuls chiffres de ce rapport. Marche de la soi-disant centrale Turque : 16,7 milliards à partager entre Mitsubishi, Areva, etc… si elle est vraiment construite un jour. Soit à peu près deux ans de production viticole.

Bon accident à tous !

Publié dans : REFLEXIONS PERSONNELLES |le 19 juin, 2013 |Pas de Commentaires »

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