LE MARATHON DE BOSTON: CETTE CHOSE QUE L’ON APPELLE LE TERRORISME ET LES ETATS-UNIS (Willian BLUM / http://williamblum.org/aer/read/116)
Le Marathon de Boston, cette chose qu’on
appelle le terrorisme, et les Etats-Unis
Qu’est-ce qui pousse des jeunes hommes, raisonnablement bien éduqués, en bonne santé et beaux, avec une longue vie devant eux, à utiliser des explosifs puissants pour tuer de parfaits inconnus en raison de leurs convictions politiques ?
Je parle des militaires américains, bien sûr, au sol, dans les airs, ou dans un bureau au Nevada en train de télécommander des drones.
Est-ce que les survivants d’attaques américaines en Irak, en Afghanistan, au Yémen, au Pakistan, en Somalie, en Libye et ailleurs, ainsi que leurs proches, ne se posent pas la même question ?
Les survivants et les proches de Boston ont leur réponse – les guerres de l’Amérique en Irak et en Afghanistan.
C’est ce que Dzhokhar Tsarnaev, un des auteurs survivants de l’attentat de Boston a déclaré lors de sa garde à vue, et il n’y a aucune raison d’en douter, ni les dizaines d’autres au cours des deux dernières décennies qui ont mené des attaques terroristes contre des cibles américaines et exprimé leur colère contre la politique étrangère des Etats-Unis. (1) Les deux frères Tsarnaev avaient aussi exprimé de telles opinions avant l’attaque. (2) L’attentat du Marathon a eu lieu quelques jours après une attaque meurtrière américaine en Afghanistan qui a tué 17 civils, dont 12 enfants, un exemple parmi d’innombrables horreurs similaires au cours de ces dernières années. « Oh », dirait un Américain, « mais ce sont des accidents. Ce que les terroristes font est volontaire. Ce sont des meurtres de sang-froid. »
Mais si l’armée américaine décide d’effectuer un bombardement le lundi qui tue plusieurs civils innocents, et que l’armée annonce : « Désolé, c’était un accident. »
Et puis le mardi l’armée effectue un autre bombardement qui tue plusieurs civils innocents , puis elle annonce : « Désolé, c’était un accident. » Et puis le mercredi l’armée américaine effectue un autre bombardement qui tue plusieurs civils innocents, et elle annonce : « Désolé, c’était un accident » … jeudi … vendredi … Combien de temps avant que l’armée américaine perde le droit de dire qu’il s’agit d’un accident ?
Le terrorisme est essentiellement un acte de propagande, pour attirer l’attention sur une cause. Les auteurs des attentats du 11 septembre s’attaquèrent à des symboles célèbres de l’armée et du pouvoir économique américain. Traditionnellement, les auteurs auraient téléphoné auparavant un message à un média local, mais aujourd’hui, dans cette société hautement surveillée, avec des caméras et une surveillance électronique digne d’un roman de science-fiction, il est devenu beaucoup plus difficile de le faire sans être détecté ; trouver un téléphone public est devenu presque impossible.
De ce qui a été rapporté, le frère aîné, Tamerlan, considérait que la politique étrangère américaine était anti-Islam, à l’instar de nombreux musulmans. Je pense que c’est mal interpréter les intentions de Washington. L’empire américain n’est pas contre l’Islam. Il est contre ceux qui constituent un sérieux obstacle aux plans de l’Empire qui visent une domination mondiale.
Les Etats-Unis ont des relations étroites avec l’Arabie Saoudite, la Jordanie et le Qatar, entre autres pays islamiques. Et ces dernières années, les Etats-Unis ont déployé de gros efforts pour renverser les principaux états laïques du Moyen-Orient – Irak, la Libye et la Syrie.
En outre, il est même douteux que Washington soit contre le terrorisme en soi, mais plutôt contre les terroristes qui ne sont pas des alliés de l’empire. Il y a, par exemple, une longue et tristement célèbre historique de tolérance, et souvent de soutien ouvert, à de nombreux terroristes anti-castristes, même lorsque leurs actes terroristes ont été commis sur le sol des États-Unis. Des centaines de terroristes latino-américains anticastristes et autres ont reçu l’asile aux États-Unis au cours des années. Les Etats-Unis ont également fourni un soutien à des terroristes en Afghanistan, au Nicaragua, au Kosovo, en Bosnie, en Iran, en Libye et en Syrie, y compris à des terroristes qui avaient des connexions connues avec al-Qaïda, pour des objectifs politiques plus importants que le combat contre le terrorisme.
En vertu de l’une ou de plusieurs des lois anti-terroristes sévères édictées aux États-Unis au cours des dernières années, le président Obama lui-même pourrait être accusé de graves crimes pour avoir permis aux Etats-Unis de combattre aux côtés de terroristes d’Al Qaeda en Libye et en Syrie et pour avoir financé et équipé ces groupes. D’autres aux Etats-Unis sont en prison pour beaucoup moins que ça.
Un exemple frappant de la façon dont Washington a mis son agenda impérialiste avant toute autre chose: nous pouvons examiner le cas de Gulbuddin Hekmatyar, un seigneur de guerre afghan dont les adeptes se sont fait connaître dans les années 80 en jetant de l’acide au visage des femmes qui refusaient de porter le voile. C’est ainsi que ces types horribles passaient leur temps quand ils ne hurlaient pas « Mort à l’Amérique ». Des fonctionnaires du Département d’Etat et de la CIA ont qualifié Hekmatyar de « effrayant », « cruel », « fasciste », « un véritable dictateur en puissance ». (3) Cela n’a pas empêché le gouvernement des États-Unis de l’inonder d’aide pour lutter contre le gouvernement afghan soutenu par les soviétiques. (4) Hekmatyar est toujours un chef de guerre de premier plan en Afghanistan.
Un exemple similaire est celui de Luis Posada qui a orchestré l’attentat contre un avion cubain en 1976, tuant 73 civils. Il a vécu en homme libre en Floride pendant de nombreuses années.
USA Today a publié il y a quelques mois un article sur un combattant rebelle en Syrie qui a déclaré au journal dans une interview : « La vie après la mort est la seule chose qui compte pour moi, et je ne peux l’atteindre qu’avec la djihad. » (5)
Tamerlan Tsarnaev a peut être choisi d’échanger des tirs avec la police de Boston comme un acte de suicide ; pour mourir en faisant la djihad, bien que des questions demeurent quant aux circonstances exactes de sa mort. En tout cas, je pense qu’il est raisonnable de dire que les autorités voulaient capturer les frères vivants pour pouvoir les interroger.
Il serait très intéressant d’être présent au moment où un djihadiste meurt et découvre, avec un grand choc, qu’il n’y a peut-être pas de vie après la mort. Bien sûr, par définition, il faudrait une vie après la mort pour découvrir qu’il n’y a pas de vie après la mort. Par ailleurs, un non-croyant serait probablement ravi de découvrir qu’il avait tort.
Espérons que les hommes d’Etat éminents, les officiers militaires et les chefs d’entreprises qui possèdent et gouvernent l’Amérique découvrent dans cette vie-ci que pour mettre un terme au terrorisme anti-américain, ils vont devoir apprendre à vivre sans une guerre indéfinie contre le reste du monde . Il n’y a pas d’autre moyen de défense contre deux jeunes fanatiques avec des sacs à dos. Les qualifier simplement de fous ou de mauvais n’en dit pas assez, sinon rien du tout.
Mais cette modification de conscience chez l’élite va être extrêmement difficile, aussi difficile que cela semble être pour les parents des deux garçons d’accepter la culpabilité de leurs fils. Richard Falk, rapporteur spécial de l’ONU sur les Droits de l’Homme dans les territoires palestiniens, a déclaré après l’attaque de Boston :
« Le projet américain de domination mondiale est condamné à générer toutes sortes de résistances dans le monde post-colonial. À certains égards, les États-Unis ont eu la chance de ne pas connaître des actes de représailles pires que ça… En ce moment, nous devrions nous poser la question, « Combien de canaris devront-ils mourir avant que nous nous éveillons de notre rêve géopolitique de domination mondiale ? » » (6)
Des fonctionnaires du Canada et de la Grande-Bretagne ainsi que l’ambassadeur américain à l’ONU, Susan Rice, ont demandé que Falk soit démis de ses fonctions. (7)
Le discours du président Kennedy, il y a un demi-siècle
Je ne sais pas combien de fois, au cours des 50 années qui se sont écoulées depuis le très acclamé discours du président John F. Kennedy en 1963 à l’American University à Washington, DC (8), j’ai entendu ou lu que s’il avait survécu, il aurait mis une fin rapide à la guerre au Vietnam, épargnant ainsi à ce pays dix années terribles de plus, et que la guerre froide aurait pu se terminer 25 ans plus tôt. Avec le 50e anniversaire qui s’annonce pour le 13 Juin 2013, on peut s’attendre à entendre encore des choses dans la même veine, je voudrais donc en profiter pour sauter le pas et offrir une opinion divergente.
Kennedy a déclaré:
« Réexaminons notre attitude à l’égard de l’Union Soviétique. Il est décourageant de penser que leurs dirigeants peuvent réellement croire ce que leurs propagandistes écrivent. Il est décourageant de lire un texte soviétique récent faisant autorité sur la stratégie militaire et de trouver, page après page, des allégations totalement infondées et incroyables telle que l’allégation selon laquelle « les cercles impérialistes américains se préparent à déclencher différents types de guerre … qu’il existe une très réelle menace qu’une guerre préventive soit déclenchée par l’impérialisme américain contre l’Union Soviétique » … [et que] les objectifs politiques – et je cite – « des impérialistes américains sont d’asservir économiquement et politiquement les pays capitalistes européens et autres … [et de] parvenir à la domination mondiale … au moyen d’une guerre d’agression ».
Il est en effet amusant qu’un président américain puisse formuler une pensée telle que:
« Il est décourageant de penser que leurs dirigeants peuvent réellement croire ce que leurs propagandistes écrivent ». C’est ce que les radicaux du monde entier se disent à propos de leurs propres dirigeants, aux États- Unis comme ailleurs. Par exemple, « des allégations incroyables telles que l’allégation selon laquelle « les cercles impérialistes américains se préparent à déclencher différents types de guerre. » »
Au cours du mandat de Kennedy, les Etats-Unis ont déclenché de nombreux types de guerre, depuis des tentatives pour renverser des gouvernements et réprimer les mouvements politiques jusqu’à des tentatives d’assassinat contre les dirigeants, et même des interventions militaires – une ou plusieurs de ces options ont été appliquées au Vietnam, au Cambodge, au Laos, en Guyane britannique, en Irak, au Congo, à Haïti, au Brésil, en République dominicaine, et à Cuba. Tout cela en plus des activités de subversion habituelles et routinières de la CIA dans le monde entier. Kennedy croyait-il vraiment que les affirmations soviétiques étaient « incroyables » ?
Et est-ce qu’il doutait vraiment que la force motrice de la politique étrangère américaine était la « domination du monde » ? Sinon, comment expliquer toutes les interventions mentionnées ci-dessus (et qui n’ont jamais cessé au cours du 21ème siècle) ? Si le président estimait que les Russes racontaient des bêtises lorsqu’ils accusaient les Etats-Unis de chercher à dominer le monde, alors pourquoi n’a-t-il pas désavoué les mises en garde incessantes du gouvernement et des médias américains contre une « conspiration communiste internationale » ? Ou au moins donné une définition rigoureuse du terme et présenté des preuves concrètes de son existence.
Autre citation:
« Nos forces militaires sont attachées à la paix et disciplinées pour faire preuve de retenue. » No comment.
« Nous ne voulons pas imposer notre système à ceux qui n’en veulent pas. »
A l’exception, bien sûr, de ceux qui sont assez bêtes pour vouloir une alternative socialiste. Demandez à ceux du Vietnam, du Laos, du Cambodge, de la Guyane britannique et de Cuba, pour ne mentionner que quelques-uns de l’époque de Kennedy.
« Dans le même temps, nous cherchons à maintenir la paix dans le monde non-communiste, où de nombreuses nations, tous nos amis … »
Les présidents américains parlent de « nos amis » depuis de nombreuses années. Ce qu’ils veulent tous dire, mais ne disent jamais, c’est que « nos amis » désigne les chefs d’État et de sociétés que nous maintenons au pouvoir par tous les moyens nécessaires – les dictateurs, les rois, les oligarques, les tortionnaires – pas les masses de la population, en particulier celles qui ont une certaine éducation.
« Nos efforts en Nouvelle-Guinée occidentale, au Congo, au Moyen-Orient et dans le sous-continent indien, ont été persévérants et patients en dépit des critiques des deux côtés. »
Persistants, oui. Patients, souvent. Mais moral, en faveur des Droits de l’Homme, de la démocratie, des libertés civiles, de l’autodétermination, de la non-servilité à l’égard d’Israël …? Comme exemple flagrant, l’assassinat de Patrice Lumumba, au Congo, qui représentait peut-être le dernier espoir d’une vie décente pour les habitants de cette terre douloureusement opprimée. Un assassinat planifié par la CIA sous Eisenhower, mais exécuté sous Kennedy.
« La volonté communiste d’imposer leur système politique et économique aux autres est la principale cause de tensions dans le monde aujourd’hui. Car il ne fait aucun doute que, si toutes les nations pouvaient s’abstenir de s’ingérer dans les affaires intérieures des autres, la paix serait beaucoup plus stable » .
Pour ce morceau d’hypocrisie, voir tout ce qui précède. Ainsi donc, si aucune nation ne s’immisce dans les affaires d’un autre pays, il n’y aurait plus de guerres. Brillant. Si tout le monde était riche, il n’y aurait plus de pauvres. Si tout le monde apprenait à lire, il n’y aurait plus d’analphabètes.
« Comme le monde entier le sait, les Etats-Unis ne déclencheront jamais une guerre. »
Alors … le Vietnam, le Laos, le Cambodge, Cuba, et des dizaines d’autres pays, puis, plus tard, et maintenant, jusqu’à la Libye en 2012 … ils ont tous envahi les Etats-Unis en premier ? Remarquable.
Et ça, c’était l’homme qui était censé mettre fin à la guerre au Vietnam peu après sa réélection ? Que Dieu nous vienne en aide.
L’héritage de Bush
Il ne s’agit pas de ridiculiser George W. Bush. C’est trop facile, et je l’ai fait plusieurs fois. Non, c’est pour contrer la tendance actuelle à réhabiliter l’homme et son spectacle d’horreur irakien, qui coïncide en partie avec l’ouverture de sa bibliothèque présidentielle au Texas. Lors de la cérémonie d’inauguration, le président Obama a parlé de « la compassion et la générosité » de Bush et a déclaré que : « C’est un homme bon. » Il n’a pas prononcé le mot « Irak ». Le plus proche fut lorsqu’il dit « Alors que nous, Américains, pouvons parfois être en désaccord sur certaines questions de politique étrangère, nous partageons tous un profond respect et une vénération pour les hommes et les femmes de nos forces armées et leurs familles. » (9) La morale peut-elle être aussi flexible que ça ? Même pour un homme politique ? Obama aurait mieux fait de se faire porter malade.
Au cours de l’audition du 31 janvier 2013 devant le Congrès sur la nomination de Chuck Hagel au poste de Secrétaire à la Défense, le sénateur John McCain l’a attaqué en lui reprochant sa critique de la guerre en Irak :
« La question est celle-ci, aviez-vous raison ou aviez-vous tort ? » a demandé McCain, en harcelant Hagel sur son opposition à la décision de Bush d’envoyer 20.000 soldats supplémentaires en Irak lors de la soi-disant « offensive ».
« Je ne vais pas vous répondre par oui ou par non. Je pense que c’est beaucoup plus compliqué que ça », a répondu Hagel. Il a dit qu’il attendrait le « jugement de l’histoire. »
En fixant Hagel du regard, McCain a conclu l’échange avec une réplique amère : « Je pense que l’histoire a déjà rendu un jugement sur l’offensive, monsieur, et vous êtes dans le mauvais camp. » (10)
Avant que l’histoire révisionniste sur l’offensive soit gravée dans le marbre, permettez-moi de répéter une partie de ce que j’ai écrit dans ce rapport à l’époque, en Décembre 2007:
La Maison Blanche a décidé que la progression américaine est mesurée par une diminution de la violence – un holocauste quotidien a été réduit à plusieurs catastrophes quotidiennes. Et qui tient les comptes ? Eh bien, les mêmes braves gens qui nous ont régulièrement abreuvé de mensonges ces cinq dernières années sur le nombre de morts irakiens, en ignorant complètement les études épidémiologiques. Une analyse récente effectué par le Washington Post a plus ou moins démoli la version de la Maison Blanche. L’article commence ainsi : « L’affirmation de l’armée américaine que la violence a fortement diminué en Irak ces derniers mois a été examiné de près par de nombreux experts, au sein et en dehors du gouvernement, qui soutiennent que certaines statistiques sont discutables et ignorent de manière sélective les tendances négatives. »
Dans la mesure où il peut y avoir eu une réduction de la violence, nous devons aussi garder à l’esprit que, grâce à cette belle petite guerre, il y a plusieurs millions d’Irakiens qui sont soit morts, soit blessés, soit en exil à l’étranger, ou dans des prisons américaines et irakiennes surpeuplées. Le nombre de victimes et de tueurs potentiels a donc été considérablement réduit. En outre, un vaste nettoyage ethnique a eu lieu en Irak (un autre bon indicateur de progrès, n’est pas ? – nicht wahr ?) – Sunnites et Chiites vivent désormais dans leurs enclaves respectives, alors fini les communautés mixtes abjectes et leurs mariages mixtes impies. La violence de type confessionnel a donc également baissé. En plus de tout cela, les soldats américains s’aventurent beaucoup moins souvent à l’extérieur (de peur de certaines choses comme … eh bien, de mourir), de sorte que la violence contre nos braves gars est également en baisse.
Un des signes de la diminution de la violence en Irak, l’administration voudrait nous faire croire, est le nombre de familles irakiennes qui reviennent de Syrie, où elles avaient fui pour échapper à la violence. Cependant, le New York Times a indiqué que « Sous la pression intense de montrer des résultats après des mois d’impasse politique, le gouvernement [irakien] a continué de publier des chiffres qui exagèrent le mouvement de retour vers l’Irak », et d’exagérer aussi « la confiance des Irakiens quant au maintien de l’accalmie. » Il s’avère que les chiffres prenaient en compte tous les Irakiens qui traversaient la frontière, pour une raison ou pour une autre. Une enquête des Nations Unies a révélé que 46 pour cent abandonnaient la Syrie parce qu’ils n’avaient plus les moyens d’y vivre ; 25 pour cent ont dit qu’ils ont été victimes d’une politique de visas plus stricte de la part de la Syrie ; et seulement 14 pour cent ont dit qu’ils rentraient parce qu’ils avaient entendu parler de l’amélioration de la sécurité.
Combien de temps avant que nos téléviseurs ne diffusent des clips pour des vacances à destination de « Irak, l’exotique » ? « Les magnifiques plages de Bagdad vous attendent ». Il suffit d’enjamber les cadavres. En effet, le Département d’Etat a récemment diffusé un offre d’emploi pour un poste à Bagdad d’un expert en « développement des affaires et du tourisme » avec « un accent particulier sur le tourisme et les services connexes. » (11)
Un autre argument soulevé encore récemment pour défendre l’héritage de George W. est que « Il a préservé notre sécurité ». Hum … J’aurais pourtant juré qu’il était à la Maison Blanche le 11 Septembre 2001 … Ce que ses partisans veulent dire, c’est que la guerre de Bush contre le terrorisme a été un succès parce qu’il n’y a pas eu d’autre attaque terroriste aux Etats-Unis après le 11 Septembre, sous son mandat. Comme si tuer des Américains est acceptable pourvu que ce soit à l’étranger. Suite à la frappe américano-Bush de l’Afghanistan en Octobre 2001, il y avait littéralement des dizaines d’attaques terroristes – certaines très importantes – contre les institutions américaines au Moyen-Orient, en Asie du Sud et dans le Pacifique : militaires, civils, chrétiens et autres objectifs liés aux États-Unis.
Même l’affirmation selon laquelle la guerre contre le terrorisme a apporté la sécurité aux Américains chez eux est discutable. Il n’y a eu aucune attaque terroriste aux Etats-Unis au cours des 6 années et demi qui ont précédé celle de septembre 2001 ; pas depuis l’attentat contre le bâtiment fédéral à Oklahoma City en avril 1995. Il apparaît donc que l’absence d’attentat terroriste aux États-Unis est la norme.
William BLUM
http://williamblum.org/aer/read/116
Traduction « oui, mais Kennedy était beau gosse, et ça, ça compte non ? » par VD pour le Grand Soir
1. William Blum, Rogue State : A Guide to the World’s Only Superpower, chapters 1 and 2, for cases up to about 2003 ; later similar cases are numerous ; e.g., Glenn Greenwald, “They Hate US for our Occupations”, Salon, October 12, 2010
2. Huffington Post, April 20, 2013 ; Washington Post, April 21
3. Tim Weiner, Blank Check : The Pentagon’s Black Budget (1990), p.149-50.
4. William Blum, Killing Hope : U.S. Military and CIA Interventions Since World War II
5. USA Today, December 3, 2012
6. ForeignPolicyJournal.com, April 21, 2013
7. The Telegraph (London), April 25, 2013 ; Politico.com, April 24
9. Remarks by President Obama at Dedication of the George W. Bush Presidential Library
10. Los Angeles Times, February 1, 2013
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