LA COREE DU NORD MENACE SEOUL, LA CHINE S’IMPATIENTE
La Corée du Nord menace Séoul,
la Chine s’impatiente
SEOUL – La Corée du Nord a menacé, vendredi 25 janvier 2013, la Corée du Sud de représailles physiques si elle s’associait aux sanctions votées cette semaine par le Conseil de Sécurité de l’ONU, irritant son alliée chinoise qui a engagé sa crédibilité en votant la résolution moyennant des sanctions limitées.
Si les traîtres du régime fantoche en Corée du Sud participent directement aux soi-disant +sanctions+ des Nations Unies, de sévères représailles physiques seront prises, a prévenu le Comité Nord-Coréen pour la Réunification Pacifique de la Patrie, dans un communiqué diffusé par l’agence officielle KCNA.
La Corée du Nord a annoncé jeudi son intention de procéder à une date indéterminée à un nouvel essai nucléaire en signe de défi aux Etats-Unis, son ennemi juré, et en réponse aux sanctions élargies de l’ONU votées mardi après le lancement le 12 décembre 2012 d’une fusée considérée par Washington comme un missile balistique.
Ces sanctions sont une déclaration de guerre contre nous, a estimé le comité nord-coréen.
Washington a immédiatement dénoncé les menaces nord-coréennes.
La déclaration de la Corée du Nord est une provocation inutile, a affirmé le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, soulignant qu’un nouvel essai nucléaire constituerait une sérieuse violation des sanctions des Nations Unies et isolerait davantage encore Pyongyang.
Le secrétaire à la Défense, Leon Panetta, a souligné de son côté que les Etats-Unis étaient pleinement préparés pour faire face à un tel test.
Un nouvel essai nucléaire nord-coréen serait le troisième, après ceux de 2006 et 2009 qui répondaient déjà à l’époque à des sanctions votées à l’ONU après des tirs de fusée.
Dans la résolution, le Conseil de Sécurité se déclare résolu à prendre des mesures décisives en cas de nouvelle infraction.
Conformément aux principes de la résolution, Washington a pris de nouvelles mesures de rétorsion à l’encontre des entités ou individus que les Etats-Unis accusent de contribuer à son programme nucléaire militaire.
Le gouvernement américain précise que ces mesures découlent de la mise en oeuvre de la résolution 2087 du Conseil de Sécurité de l’ONU votée mardi après le tir du 12 décembre 2012.
Ce texte est le fruit d’intenses tractations entre Washington et la Chine, qui l’a voté bien qu’elle ait plaidé pour une simple déclaration.
Dans une rare mise en garde à son allié, la Chine a prévenu vendredi qu’elle n’hésitera pas à réduire son aide à la Corée du Nord si Pyongyang procède à un nouvel essai nucléaire.
Si la Corée du Nord se livre à de nouveaux essais nucléaires, la Chine n’hésitera pas à réduire son aide au régime de Kim Jong-Un, écrit le Global Times dans un éditorial soulignant que Pékin fait face à un dilemme devant la situation dans la péninsule coréenne.
Il semble que la Corée du Nord n’apprécie pas les efforts de la Chine. Elle critique la Chine sans la nommer explicitement, poursuit l’éditorial du quotidien de langue anglaise.
Le Global Times, dont la version anglaise et chinoise de l’éditorial sont identiques, est un quotidien du groupe du Quotidien du Peuple, l’organe central du Parti Communiste Chinois (PCC).
Il répondait à une déclaration nord-coréenne qui égratignait implicitement la Chine en évoquant ces grands pays (…) qui abandonnent sans hésitation jusqu’aux principes les plus élémentaires, sous l’influence de l’arbitraire américain.
Cette polémique feutrée entre Pékin et Pyongyang par voie de presse est largement inédite. Elle traduit la lassitude et une forme d’impuissance de la part de la Chine à influer sur son allié et ses ambitions nucléaires, relèvent les analystes.
Exsangue, la Corée du Nord, où a sévi une famine qui a fait des centaines de milliers de morts au milieu des années 1990, ne survit économiquement que grâce au soutien chinois et à l’aide alimentaire internationale.
(©AFP / 25 janvier 2013 10h21)
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