MARCEL REGGAEMAN (partageux.blogspot.fr) + VIDEO: « LA FABRIQUE DE PAUVRES » ( un film de Lourdes PICARETA)

Marcel Reggaeman

MARCEL REGGAEMAN (partageux.blogspot.fr) + VIDEO:
fortune-suisse-c92ec ALLEMAGNE dans REFLEXIONS PERSONNELLES
Marcel occupe un trône impérial dans la catégorie des fêlés, cintrés, pliés, cinglés, secoués, frappés, siphonnés.
Marcel porte des cheveux et une barbe que le plus fondamentaliste des rastas ne renierait pas. Le poil feutré à la perfection. D’où le surnom de Reggaeman. Comment décrire des vêtements informes d’une couleur délavée marron sale qui ne craignent plus la tache de gras depuis le siècle dernier ?
Les poux et puces ont déserté depuis belle lune. Trop raides, les poils. Trop épaisse, la crasse. Trop puant, le lascar.
Marcel dort depuis plus de quinze ans dans un bâtiment désaffecté de la SNCF.
Un entrepôt délabré qu’il remplit de boîtes de conserve, de bouteilles et de prospectus publicitaires. Son antre est à faire vomir un éboueur chevronné. Marcel, c’est le géniteur du Kilimandjaro d’ordures de l’Apocalypse. L’odeur de pisse, de merde et d’ordures fouette sauvagement autour de sa bauge.
« Il doit habiter dans mon quartier parce que je le vois très souvent le long de la rivière. » « Reggaeman  doit squatter près de chez moi. Je le croise tous les jours  ou presque aux alentours de SuperMachin. »
« Je le vois tous les soirs. Son repaire ne doit pas être bien loin d’ici. » On entend ça dans tous les quartiers. Et presque tous se trompent. Parce Reggaeman marche dans la ville à grands pas décidés. Toujours mal embouché. Toujours furieux. Toujours vociférant seul. Avec son rayon d’action, sûr qu’il doit parcourir vingt à quarante kilomètres chaque jour.
Marcel va manger le matin à la Halte du cœur. Une table pour lui seul. Personne ne s’installe à proximité. Le zonard le plus fâché avec la savonnette dit que Reggaeman pue à faire vomir un putois en décomposition, qu’il traîne une odeur de chacal avarié à vous tuer un bœuf à trente pas.
Même les grandes gueules et les plus prompts à discuter avec les mains en ont peur. Marcel est méchant, toujours agressif. À jeun il est agressif. Ivre il est agressif.
Il grogne des mots solidaires dont on ne comprend qu’un sur trois. Et encore : seulement grâce au contexte ou au geste de sa patte noire. 
« Vire ! » « Manger. » « Boire. » « Argent. » « Encore. » Un vocabulaire de vingt-cinq mots. Même de l’aussi banal que bonjour, au-revoir ou merci ne fait pas partie de ses usages.
Pas de raison que la langue de bois soit l’apanage des politiciens ou du Medef.
Les travailleurs sociaux ont inventé la langue de bois du travail social. Histoire de montrer qu’on est capable de causer comme un vulgaire DRH. Histoire de ne pas parler ouvertement des fois que ça choquerait. Histoire d’acheter la conciliation des politiques qui se demandent trop souvent si l’argent pour le secteur social est bien utile. Dans le jargon trav soc Marcel Reggaeman est un  « grand marginal ».
Pour pas dire que c’est un dingue qui devrait être pris en charge par la psychiatrie. Pour pas dire que notre richissime société gavée porte la responsabilité de laisser partir à la dérive tous les reggaemen comme Marcel qui errent dans nos rues.
Pour faire oublier que les archéologues ont exhumé naguère le squelette d’un gars de la préhistoire qui ne pouvait plus marcher depuis des années quand il est mort ; ce qui démontre qu’il avait été pris en charge par sa communauté même s’il était improductif.
Tous les « grands marginaux » comme Marcel, qu’est-ce qu’on en fait ? On les tue ? Puisque les gavés fuient en Suisse, en Belgique ou ailleurs vu que ces grands mâles dominants veulent plus partager le gibier trop abondant avec les ceusses qui restent au campement. Alors on les tue tous, ces putains d’assistés même pas assistés et tous ces salauds d’improductifs ?
Partageux.blogspot.fr
« LA FABRIQUE DE PAUVRES »
pauvres1 ECONOMIE
(un film de Lourdes PICARETA)
11 millions en Allemagne, 9 millions en France : c’est le nombre de personnes, comprenant de nombreux enfants, qui vivent en dessous du seuil de pauvreté dans ces deux pays, pourtant parmi les plus riches d’Europe. Cette misère n’est ni un choix ni une fatalité. Elle est le produit d’un changement de paradigme économique et politique ayant débouché sur un nouveau système.

En Allemagne, des mères de famille jonglent entre des allocations chômage dérisoires et des « minijobs » à 400 euros.
Dans les cités françaises, l’ascenseur social est en panne.
En Espagne, les services sociaux sont asphyxiés par la baisse des crédits et des familles endettées se retrouvent à la rue alors même que les banques ne parviennent plus à vendre les logements vacants qu’elles ont saisis.
Autant de témoignages qui illustrent une pauvreté « héritée » dès l’enfance et le sentiment d’impuissance et de honte de ceux qui en sont victimes. Sociologues et politologues mettent en garde : dans des sociétés européennes « en situation d’urgence », le démantèlement de l’État providence pourrait bien être une bombe à retardement.

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Publié dans : REFLEXIONS PERSONNELLES |le 23 janvier, 2013 |1 Commentaire »

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1 Commentaire Commenter.

  1. le 3 avril 2013 à 23 h 24 min Un partageux écrit:

    Merci de la reprise. Chuis pas coincé côté droits d’auteur, droit moral ou droit que sais-je et ça me fait toujours plaisir. Je reviens te lire demain.

    Bisous partageux sur le museau.

    Répondre

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