JAPON: RISQUE DE FAILLE ACTIVE SOUS LA SEULE USINE DE « RETRAITEMENT » DES DECHETS NUCLEAIRES
Japon:
Risque de faille active sous la seule usine
de retraitement de déchets nucléaires
TOKYO – L’usine de retraitement de combustible nucléaire de Rokkasho Mura (nord du Japon), construite en partenariat avec le groupe français AREVA et actuellement en phase de test, pourrait être située dans la zone d’une faille géologique active, ont mis en garde des experts nippons mercredi 19 décembre 2012.
Même si les avis sont divisés sur ce point, je pense qu’il existe une très forte probabilité de faille active, a déclaré à l’AFP le professeur Yasutaka Ikeda de l’Université de Tokyo, disant se référer à plusieurs éléments probants.
Selon lui la faille en question pourrait causer un séisme de magnitude de l’ordre de 8, mettant en grand danger les diverses installations nucléaires situées à Rokkasho où sont aussi entreposées d’importantes quantités de combustible atomique usé.
Le professeur Mitsuhisa Watanabe de l’Université Toyo partage le diagnostic de son confrère.
L’usine de Rokkasho, dont la construction a débuté en 1993, a vu sa mise en exploitation reportée une vingtaine de fois en raison de problèmes dans les dernières étapes du procédé de retraitement. Elle est désormais censée démarrer en octobre 2013 pour constituer un maillon essentiel dans la volonté du Japon de maîtriser l’ensemble du processus nucléaire.
Elle est aussi un lieu crucial dans le processus de traitement du combustible usé qui doit être extrait des piscines de désactivation de la centrale accidentée de Fukushima.
Depuis ce désastre provoqué par le tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est, l’usine de Rokkasho fait l’objet de différents examens supplémentaires de sûreté, à l’instar de tous les sites nucléaires nippons.
Elle ne fait cependant pas partie de la listes des six installations actuellement visées par des enquêtes de terrain d’experts dépêchés par la nouvelle Autorité de Régulation Nucléaire chargée de durcir les critères de sûreté.
Toutefois l’autorité pourrait se saisir de ce cas et envoyer des spécialistes si cela est jugé nécessaire, a précisé à l’AFP un responsable de cette instance indépendante créée en septembre. Elle remplace une précédente entité placée sous tutelle ministérielle et accusée d’avoir failli à ses missions.
Quant à l’exploitant de l’usine de Rokkasho, Japan Nuclear Fuel, il a déclaré, le mois dernier, effectuer de nouveaux contrôles mais dans le but de confirmer ses conclusions antérieures sur le caractère non actif de la faille.
(©AFP / 19 décembre 2012 10h10)
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