LE PROFESSEUR MAURICE TUBIANA: CELUI QUI N’A PEUR DE RIEN !(Thierry LAMIREAU)
Arrêtons d’avoir peur !
Telle est l’injonction lancée
par Maurice TUBIANA
dans son dernier livre.
Le livre de Maurice TUBIANA combat les « tenants du déclin et de l’obscurantisme scientifique. »
Un ton excessif comme d’habitude et surtout un manque de données chiffrées ou de sources.
« A l’heure où il convient de préparer le futur, d’œuvrer pour le bien de l’humanité, alors que certains pays attendent de connaître un progrès qui leur a jusque là été refusé, il serait paradoxal de refuser le progrès et le développement.
Mettre un terme au progrès au nom du Principe de Précaution serait pour le moins paradoxal et excessif. »
Toujours le même baratin de type « fasciste » pour dire au peuple: « Braves gens, circulez !…y’a rien à voir…tout va bien !…laissons faire les industriels pour travailler en silence !…laissons le « progrès » envahir la planète… »pour le bien de l’humanité. »
Médecin biologiste et physicien, Maurice TUBIANA
martèle que la catastrophe de Tchernobyl décompte
uniquement 150 décès dus à l’irradiation…que les ondes
des téléphones portables sont sans conséquence…que sans
les insecticides certaines régions de France seraient
inhabitables !…que les OGM sont bonnes pour la
santé…que la pollution atmosphérique est négligeable…
que l’alimentation industrielle est bonne pour tous…
que le nucléaire est sans danger…
Maurice TUBIANA :
une technique de communication…
à la « GOEBBELS » !
Je ne lance pas ce titre à la légère. Je me souviens d’une conférence
organisée dans un amphi plein à craquer à la Faculté de Médecine de
la ville de LIMOGES dans les années 90 où Maurice TUBIANA avait
pris en exemple « les techniques de communication de GOEBBBELS! »
J’étais présent dans la salle et j’ai été le SEUL à critiquer
M.TUBIANA sur cette citation et sur d’autres sujets puisqu’il
parlait des effets de la radioactivité sur l’Homme notamment
parce qu’à l’époque, les mines d’URANIUM tournaient encore au
maximum en LIMOUSIN, région que j’habitais.
RAPPEL:
Joseph GOEBBELS
https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Goebbels
Un comble:
Alors que AREVA / COGEMA et M.Maurice TUBIANA ont induit par
leurs attitudes « nauséabondes » une augmentation très importante
de la MORBIDITE et de la MORTALITE de la population…
Traitement contre le cancer :
AREVA lance la construction
du « laboratoire Maurice TUBIANA »
pour la production de Plomb-212
Interview:
« Paralyser les avancées scientifiques
menace
notre avenir »
(Pr. M. TUBIANA)
(Philippe PAVARD)
Publié le jeudi 15 novembre 2012 – 18h05
Comment expliquez-vous le mouvement de défiance à l’égard de la science ?
« Les Français sont devenus pessimistes et ont peur de tout.
Vis à vis de la science, c’est essentiellement l’écologie qui a joué.
Les écologistes leur ont dit que la science était nuisible, qu’elle avait détruit les équilibres naturels, que ce qu’elle avait introduit comme innovation comme les insecticides ou les OGM était très défavorable pour la santé, ce qui est totalement faux.
Au contraire, les insecticides ont permis de lutter contre un certain nombre de maladies comme le paludisme et la dengue. Autrefois, des régions entières comme la côte orientale de la Corse ou la région de Montpellier étaient invivables tellement il y avait de moustiques et aujourd’hui elles sont devenues des régions recherchées….
On a créé ce sentiment de défiance en disant que la nourriture moderne est mauvaise, que les aliments ne sont plus naturels alors que jamais il y a eu aussi peu de maladies digestives liées à la nourriture. Jamais la santé n’a été meilleure en France comme le prouve le fait que la durée de vie s’allonge continuellement de trois mois par an, ce qui est gigantesque.
La qualité de vie des gens âgés n’a jamais été meilleure. Il n’y a aucune base scientifique à la supériorité de l’alimentation bio.
C’est l’exemple même d’une vision tout à fait théorique et idéologique qu’ont imposée les écologistes. Si l’alimentation bio a du succès, c’est bien la preuve d’un déficit français en culture scientifique. L’écologie a fait de la nature une divinité. Or la science paraît sacrilège car on l’accuse de ne pas respecter la nature.
La France est devenue l’un des pays au monde où les écologistes ont le plus d’influence, notamment les plus radicaux d’entre eux.
Le principe de précaution a-t-il une responsabilité ?
Le principe de précaution a été imposé par Jacques Chirac uniquement dans un but électoraliste. Il y a vu un moyen d’exploiter la peur des français devant la science et le progrès.
Je me suis battu pour qu’il ne soit pas inscrit dans la constitution mais dans son entourage, Mme Kosciusko Morizet, a été l’élément moteur pour finalement le faire voter.
Nous avons hérité de la vision la plus radicale de ce principe. Heureusement, les gens commencent à réagir et à se dire que le principe de précaution est une fumisterie !
Vous pointez aussi du doigt le manque de culture scientifique chez nos élites…
La science n’est plus enseignée en France et on peut arriver à des postes importants sans avoir la moindre idée de ce qu’est la science et de ce qu’elle peut apporter, non seulement en pratique mais aussi en tant que formation intellectuelle, comme exigence de rigueur et de vérité.
Nos magistrats n’ont pas de culture scientifique. Et l’ENA n’en donne absolument aucune. La plupart des hauts fonctionnaires qui sont passés par cette école n’ont donc aucune formation dans ce domaine et c’est une véritable catastrophe pour le pays !
On a en France un déficit qui s’aggrave en scientifiques. Et dans beaucoup de domaines, on ne forme plus assez de jeunes pour prendre la relève de ceux qui partent à la retraite.
En plus, c’est mal considéré et mal payé. On présente en effet les scientifiques comme des apprenti-sorciers au lieu de voir en eux, comme autrefois, des bienfaiteurs de l’humanité.
Il n’est pas étonnant dans ces conditions que les jeunes se détournent de cette discipline.
Cette défiance a des impacts importants. « A qui profite le crime » comme vous dites ?
Il est évident que si on veut mettre la France en difficulté, il suffit de dresser les Français contre la science et de diminuer les ressources financières affectées à des actions scientifiques pour les diriger vers des projets illusoires ou chimériques.
Il y a des groupes de personnes dont la spécialité est d’attiser les peurs. C’est ainsi que des techniques prometteuses sont torpillées avec de graves conséquences. Regardez les cellules souches pour lesquelles on a pris du retard.
On les a présentées comme quelque chose de dangereux et de diabolique alors que c’est le principal espoir pour lutter contre le vieillissement. Cela se fera ailleurs…
Il en est de même pour les gaz de schiste prescrits comme dangereux, alors qu’aux Etats-Unis, ils constituent une source importante d’énergie sans effet nocif pour la population.
Des ONG luttent délibérément contre la science et le progrès. Je pense en particulier à GREENPEACE. Ces ONG ont souvent leur siège et leur centre de commandement dans un paradis fiscal, ce qui interdit de savoir d’où proviennent les fonds.
Elles peuvent très bien être manipulées par des pays ou des personnes qui ont intérêt à nuire à la France et à bloquer certaines initiatives.
Quelle est la responsabilité des médias dans ce mouvement ?
Les médias donnent de l’importance à des pseudo-scientifiques qui n’ont aucune formation, qui n’ont pas d’audience auprès de leurs pairs et qui n’ont jamais rien publié de sérieux.
Cela tient au fait que beaucoup de journalistes eux-mêmes n’ont pas ou peu de culture scientifique. Ils se laissent prendre par les apparences : c’est comme cela que certains médecins (une minorité heureusement) peuvent tenir des discours absolument délirants.
La peur stimule les ventes, stimule l’intérêt alors que rassurer n’attire pas le lecteur !
A contrario, n’êtes-vous pas en train de demander un retour au scientisme des trente glorieuses ? La science peut aussi se tromper…
Je ne demande pas du tout un retour au scientisme. Je demande que l’on fasse comprendre ce qu’est véritablement la science sans la caricaturer et que l’on réalise qu’un pays qui a une industrie ne peut pas se passer de la science.
La France est malheureusement devenue un pays où la capacité d’innovation a beaucoup baissé. Nous ne pointons plus qu’au dixième rang de l’UE !
On a laissé détruire l’industrie faute de substratum scientifique suffisant ». _____ (1) Le Pr Maurice Tubiana a dirigé l’Institut Gustave Roussy de Villejuif, est membre de l’Académie des Sciences et de l’Académie Nationale de Médecine qu’il a présidée. Propos recueillis par Philippe PAVARD
« Le Principe de Précaution:
Bilan de son application
quatre ans après sa
constitutionnalisation »
(Compte-rendu de l’audition publique
du 1er octobre 2009)
Organisée par Claude BIRRAUX, député.
M. MAURICE TUBIANA,
MEMBRE DE L’ACADÉMIE NATIONALE
DE MÉDECINE
Monsieur le Président, je voudrais insister sur un premier point :
Le principe de précaution tel qu’il a été inscrit dans la Charte de l’Environnement est très différent du principe de précaution tel qu’il était défini dans la loi Barnier et tel qu’il a été adopté à Nice en 2000 lors de la réunion des chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne.
Plusieurs garde-fous ont été supprimés mais la différence essentielle est la suppression de toute allusion aux bénéfices : dans le principe de précaution tel qu’il est dans la Constitution, on ne retient que les risques. Voilà qui est dangereux parce que l’évaluation en santé publique, et de façon plus générale dans la prise de décision, est fondée sur la balance bénéfice/risque.
La santé publique est née à la fin du XVIIIe siècle au moment où l’on a discuté de l’inoculation et de la vaccination contre la variole. Deux grands scientifiques, Daniel Bernoulli et d’Alembert s’étaient penchés sur le problème et avaient montré que l’on risquait environ 2 % de décès soit près de 300 000 morts en France, ce qui n’est pas un petit risque, cependant ils avaient malgré cela conclu à la nécessité de mettre en oeuvre une action contre la variole car leurs calculs montraient que le bénéfice allait être beaucoup plus grand que le risque. Effectivement, si nous n’avons pas de données précises sur l’ampleur du risque faute de statistiques, nous savons que l’espérance de vie a crû de dix ans entre 1800 et 1815 et que ce gain énorme d’espérance de vie, malgré les guerres napoléoniennes et toutes les perturbations de l’Europe liées à ces guerres, est le seul ayant été observé entre 1750 et 1850.
Le principe de précaution avait pour but de diminuer les risques et de rassurer l’opinion ; il faut voir si ces deux objectifs ont été atteints. En ce qui concerne les jugements, le Tribunal Correctionnel d’Orléans en 2005 a relaxé quarante-neuf faucheurs volontaires de maïs transgénique parce que « cette dégradation volontaire répondait à l’état d’une nécessité résultant d’une situation de danger ».
Le tribunal ne dit pas sur quoi est fondée cette situation de danger car aucun rapport scientifique sur les OGM, ni celui de l’Académie des Sciences, ni celui de l’Académie Nationale de Médecine, ni ceux de l’Union Européenne ne mettent en évidence un risque sanitaire. Sur le plan biologique, seule la composition du génome importe et non pas son origine (génome sauvage ou obtenu par mutation induite, sélection, hybridation ou introduction d’un gène étranger). Ce n’est donc qu’au cas par cas qu’on peut juger de la nocivité ou de l’innocuité d’un génome. Je voudrais aussi rappeler que cet OGM et beaucoup d’autres sont cultivés en Amérique du nord et du sud ainsi qu’en Asie et, sur les deux milliards d’habitants qui les consomment, on n’a détecté aucune altération de la santé qui leur soit imputable.
Rappelons aussi qu’un nombre élevé et croissant de médicaments sont fabriqués par introduction d’un gène étranger dans le génome de bactéries ou de plantes. Or, non seulement, ils n’ont pas causé d’effets délétères, mais ces produits, par exemple les hormones fabriquées à partir d’OGM sont reconnues comme étant beaucoup plus sûres que celles extraites de l’hypophyse humain et que les médecins qui utilisaient celles-ci ont été critiqués à cause de leur risque. Malgré cela, 80% des Français ont peur des OGM.
En ce qui concerne les antennes téléphoniques, il y a les jugements de la Cour d’Appel de Versailles en février 2009, ainsi que des tribunaux de Carpentras et d’Angers. Comme on l’a dit à plusieurs reprises ce matin, les prises de position de ces magistrats ont été fondées sur les plaintes de personnes ressentant des troubles qui provoquaient des angoisses ; elles s’estimaient hypersensibles aux champs magnétiques. Or, les travaux scientifiques effectués sur plusieurs de ces personnes ont montré que cette hypersensibilité n’existait pas puisqu’elles ne distinguaient pas mieux que les autres lors d’expérimentation des expositions véritables des expositions simulées.
Il existe un phénomène bien connu en médecine appelé nocebo, qui consiste à ressentir un effet nocif parce que l’on croît être exposé à une substance dangereuse, même si l’on n’y est pas exposé. Il y a au moins deux faits en cette faveur : des antennes non branchées ont provoqué des risques et des inquiétudes équivalentes à celles d’antennes branchées. En 1976 avait eu lieu une anecdote célèbre : un réacteur nucléaire était accusé de méfaits sanitaires alors qu’enquête faite, l’uranium n’avait pas encore été chargé dans le réacteur qui n’était qu’une coquille de béton vide… C’est ce que l’on appelle un effet nocebo, ressentir un effet nocif parce que l’on croît qu’il y a un risque. Il est parallèle à l’effet placebo, qui consiste à avoir sa santé améliorée du seul fait que l’on croit prendre un médicament ; vous savez que maintenant, dans tous les essais cliniques pour tester un médicament, on exige que les sujets témoins prennent un placebo, c’est-à-dire avec de la mie de pain, de façon à ce qu’ils croient être traités.
A propos des antennes téléphoniques, l’Académie Nationale de Médecine avait fait un communiqué sur ce problème à la suite du jugement de la Cour de Versailles mais celui-ci a eu très peu de retentissement. Ces exemples montrent que le principe de précaution, qui a donné d’énormes responsabilités aux magistrats, ne leur a fourni ni un cadre sous forme d’une loi, ni une formation spécifique qui leur donnerait une connaissance de ces problèmes.
La vaccination contre l’hépatite B est le plus grave problème médical posé par le principe de précaution. C’est une maladie très grave transmise par voie sexuelle généralement pendant l’adolescence. Quand un vaccin efficace a été fabriqué, le ministère de la Santé avait voulu faire faire cette vaccination dans les écoles pour que toute la population soit protégée. Cette mesure avait été mal acceptée car il y avait eu des rumeurs sur des collusions entre le Ministère de la Santé et les fabricants du vaccin. Dans cette atmosphère ambiguë est née une autre rumeur, beaucoup plus grave, accusant la vaccination d’être à l’origine d’une maladie grave : la sclérose en plaques. Bien qu’il n’y en ait eu aucune preuve.
En invoquant le principe de précaution, la décision d’arrêter la vaccination en milieu scolaire a été prise. M. Birraux parlait du parapluie ; j’ai eu là une occasion d’en vérifier l’existence ! Plusieurs personnes qui ont eu à prendre cette décision ont eu l’amabilité de vouloir en discuter avec moi, je me rappelle la réflexion de l’un d’eux : « Vous m’avez montré que la vaccination ne comporte pas de risque de sclérose en plaques, soit, mais mon problème à moi est de ne pas être envoyé devant les tribunaux… » Le principe de parapluie a joué. Le résultat est qu’en France, moins de 30 % des adolescents sont vaccinés contre 85 % en moyenne dans les autres pays de l’Union européenne. La conséquence pratique en sera un excès d’environ 500 décès par an. Cet exemple montre que le principe de précaution peut être nocif pour la santé s’il ne met pas en balance risques et avantages.
Les insecticides sont un autre exemple des méfaits du principe de précaution.
Sur le plan physiologique, les insectes et les mammifères n’ont pas le même système physiologique ; aussi est-il normal qu’existent des produits dépourvu de toxicité pour les mammifères, et toxiques pour les insectes. Le DTT a été le premier insecticide efficace. Après avoir donné le Prix Nobel à son inventeur, on l’a accusé de tous les méfaits à la suite de travaux dont la validité était incertaine. Or, l’OMS l’a récemment réhabilité et conseille de nouveau son usage. La découverte du DTT est parallèle à celle des antibiotiques et de la pénicilline, fondée sur ce même principe que les bactéries et les mammifères n’ont pas la même physiologie, si bien que l’on trouve des substances toxiques pour les bactéries mais inoffensives pour les mammifères.
Je rappellerai les bénéfices des insecticides, notamment l’éradication du paludisme de presque toutes les rives de la Méditerranée. Grâce à eux, des territoires comme la côte orientale de la Corse ou certaines portions du Languedoc, auparavant terres désolées, sont devenues territoires agricoles ou paradis touristiques.
Les peurs injustifiées des insecticides ont des conséquences, comme on l’a constaté à l’occasion de l’épidémie de Chikungunya sur l’île de la Réunion : pendant plusieurs mois, les autorités sanitaires voulaient utiliser les insecticides mais certaines autorités locales s’y opposaient car la population était contre. L’épidémie a pris une ampleur croissante jusqu’à ce qu’enfin, on se décide à utiliser les insecticides : en deux semaines, l’épidémie était terminée. Plusieurs centaines de cas de Chikungunya auraient pu être évités si les insecticides avaient été utilisés plus tôt.
Je ne rappellerai que pour mémoire les décisions d’interdiction des insecticides Gaucho et Régent à cause d’effets putatifs défavorables sur la santé des abeilles ; on les a interdits mais la santé des abeilles n’a pas été améliorée. Il y a eu, en revanche, nuisance pour le prestige scientifique de la France, ainsi que j’ai eu l’occasion de le constater.
Pour l’encéphalite bovine spongiforme ou « maladie de la vache folle », encore sous la pression du principe de précaution, on a pris des mesures excessives et inappropriées. Tuer tous les animaux d’un troupeau quand un seul était malade a été fait au nom du principe de précaution en France, mais pas au Royaume-Uni, sans bénéfice apparent. L’interdiction des farines animales, mesure très discutable et très coûteuse (on parle d’un milliard d’euros par an), est plus nocive qu’utile : les farines animales, si elles étaient utilisées, comme l’a demandé un rapport conjoint de l’Académie des Sciences et de l’Académie de Médecine, pourraient diminuer les importations de soja qui, soit dit entre parenthèses, est fabriqué par OGM… Cette mesure a été refusée car l’opinion ne la comprendrait pas, m’a-t-on dit, c’est ainsi que des actions temporaires deviennent irréversibles.
Aux États-Unis, un membre de la Cour Suprême, Stephen Breyer, avait montré l’existence d’un cercle vicieux : sous l’effet de groupes de pression, quand les craintes de la population font prendre des mesures contre des risques hypothétiques, non seulement on ne rassure pas la population mais on l’inquiète car ces décisions renforcent la crédibilité du risque, accentuent les craintes, ce qui conduit la population à demander de nouvelles mesures ; c’est le cercle vicieux.
Nous avons eu en France maintes occasions de le vérifier. L’opinion y est actuellement caractérisée par un pessimisme, une peur du futur et de la science. En 1929, Freud avait écrit un livre intitulé « Malaise dans la civilisation » où il montrait comment, quand on est pessimiste, on a peur du futur et que quand on a peur du futur, les craintes se cristallisent sur la science et les technologies, qui sont l’élément le plus ostensible de la société contemporaine, ce qui induit un rejet de la science et de la technologie. La thèse de Freud rejoint les constatations de Breyer et soulignent comment quand on ne comprend pas les mécanismes psychologiques on peut, en voulant réduire les inquiétudes, les accroître.
Le principe de précaution n’a pas rassuré, comme le montrent les sondages, il a, au contraire, accentué les peurs, il a donné le primat aux émotions sur la rationalité. Il n’a engendré aucune mesure autre que celles qu’on aurait pu prendre dans le cadre de la prudence classique.
Enfin, il a eu des conséquences budgétaires qu’il faudrait demander à la Cour des Comptes d’étudier. De plus, et c’est le problème principal, la peur de risques hypothétiques a éclipsé celle des risques réels – on peut en citer énormément d’exemples, en particulier dans le domaine de l’alimentation. Alors que la population augmente plus rapidement que la production vivrière, on oublie ce problème pour considérer les dangers des insecticides ou ceux des OGM au lieu de faire des efforts pour augmenter la production.
En conclusion, le principe de précaution a renforcé les craintes devant la technologie comme le montrent les sondages, il a accentué les réticences envers la science et a fait ombrage à la rationalité. Merci beaucoup.
M. Claude BIRRAUX
Merci, Professeur TUBIANA.
ENERGIE ET SANTÉ :
LES FILIÈRES
AU BANC D’ESSAI
(Maurice TUBIANA)
25 juin 2003
Ce thème recouvre plusieurs débats. Force est d’abord de constater qu’il ne peut pas y avoir de santé, de bien-être (du chauffage l’hiver à la chaîne du froid d’été), sans des moyens matériels nécessitant une quantité d’énergie nettement supérieure à celle dont disposent plus de la moitié des habitants du globe.
De ce fait, les avantages qu’apportent une quantité suffisante d’énergie l’emportent très largement sur les inconvénients liés à sa production. De plus, les sources décentralisées d’énergie du monde traditionnel (le bois, la biomasse) polluent l’air intérieur des habitations et les données épidémiologiques, notamment chinoises, montrent qu’il en résulte un accroissement significatif de la fréquence des cancers du poumon.
Sur le plan éthique, il apparaît donc qu’on doit mettre à la disposition de tous les êtres humains une énergie suffisante à un prix aussi faible que possible, d’où l’importance sanitaire du prix de kW/h, puisque plus celui-ci est élevé, plus nombreux seront ceux obligés de limiter son usage aux dépens de leur confort et leur santé. D’autre part, pour optimiser la production d’énergie, on doit évaluer les effets de chaque filière sur l’environnement (essentiellement la pollution et l’effet de serre) et sur la santé.
Filières comparées
La quasi-totalité des études effectuées, notamment sous l’égide de la Commission européenne à Bruxelles, pour comparer les risques sanitaires des diverses formes de production d’énergie – en particulier, charbon, pétrole, gaz, nucléaire - concluent que l’énergie nucléaire est celle qui induit les risques les plus faibles.
Pour tenir compte des risques extérieurs divers qui vont des effets respiratoires de la pollution à l’induction de cancer, il faut utiliser un dénominateur commun permettant d’additionner des maladies très différentes ainsi que morbidité avec la mortalité.
On a recours à ce qu’on appelle le coût externe, où l’on attribue à chaque nuisance (en fonction de sa gravité) une valeur financière. Ce barème est fondé sur la valeur de l’année de vie perdue ou pendant laquelle la qualité de la vie a été altérée.
Il est le même pour toutes les énergies. On peut donc comparer les filières. Les résultats sont très clairs et peuvent être résumés en une phrase extraite d’un rapport du CEPN : « le bilan de la comparaison des filières sur les indicateurs de rejets, les indicateurs d’impacts, et sur l’évaluation des coûts externes fait ressortir le net avantage du nucléaire par rapport au charbon ou au gaz. »
Ainsi, en terme de coûts externes, les valeurs publiées sont de l’ordre de 0,11 à 0,56 m€/kWh pour le nucléaire alors qu’elles atteignent 20 à 50 m€/kWh pour le gaz et 70 à 120 m€/kWh pour le charbon. Alors que pour la filière nucléaire l’essentiel du coût externe provient de risques professionnels, pour les combustibles fossiles ils proviennent essentiellement des impacts liés à la pollution atmosphérique régionale ou globale.
L’effet de Serre n’est pas considéré dans cette étude, bien qu’il doive être pris en compte dans l’évaluation des risques et des bénéfices des principales filières.
Quels risques pour la santé ?
Ils sont de nature différente selon les sources. Les uns ont été mis en évidence par des études épidémiologiques et le problème est alors celui de la validité du lien de causalité, car il faut se demander si les effets observés ont bien été causés par l’agent auquel ont les attribue. Les autres, notamment ceux concernant le nucléaire ou les faibles concentrations de produits chimiques, n’ont pas été observés mais calculés.
Dans de nombreux cas, les risques ont été mesurés pour des concentrations, ou des doses, beaucoup plus élevées que celles qui existent autour des sources d’énergie, en fonctionnement normal ; leur évaluation est alors fondée sur une relation dose-effet.
Celle-ci est indispensable pour ces calculs mais le choix de la relation est la source d’incertitudes qu’il faut analyser. La plupart des modèles utilisent une relation linéaire sans seuil (RLSS). Il faut donc s’interroger sur la validité de cette relation pour la gamme de doses (ou de concentrations) sur laquelle cette extrapolation est effectuée.
Cette relation a l’avantage d’indiquer la valeur maximale du risque putatif, mais on doit, dans chaque cas, examiner les estimations qui seraient obtenues avec d’autres relations dose-effet compatibles avec l’ensemble des données expérimentales et humaines.
Ceci n’ayant pas été fait, les résultats pénalisent donc l’énergie nucléaire puisque, dans ce cas, on prend en compte des irradiations très faibles (de l’ordre du centième de l’irradiation naturelle), or, il est extrêmement vraisemblable que de telles doses n’ont aucun effet sur la santé.
Inversement, les effets sanitaires des autres filières sont minimisés puisque les effets cancérigènes ne sont pas pris en compte.
Deux exemples :
A – Le pétrole et le gaz :
La relation dose-effet, en matière d’effets sanitaires chroniques, repose sur le seul modèle épidémiologique de Pope dont la validité reste discutée et qui doit être utilisé avec prudence.
Dans la plupart des estimations proposées, aucune mention n’est faite des agents génotoxiques ou cancérigènes produits par leur combustion : par exemple, hydrocarbures aromatiques, aldéhydes, butadiène, etc… pour le pétrole ; benzène, etc… pour le gaz.
Il faudrait donc, comme on le fait pour les corps radioactifs, effectuer des expériences pour mesurer la concentration de ces agents en fonction des conditions de combustion, afin de leur appliquer une relation dose-effet : soit la relation linéaire sans seuil, soit d’autres relations compatibles avec l’ensemble des données.
De même, il faudrait considérer les métaux lourds ainsi que la pollution du sol et de l’eau, ce qui n’est présentement pas fait, car bien que ces produits soient mentionnés dans les projets, ils ne figurent pas dans les estimations disponibles.
Pour les agents chimiques pris en compte, l’évaluation des concentrations est effectuée avec un modèle de dispersion dont la validité n’a pas été vérifiée. Elle est limitée à environ 1000 km soit approximativement la population de l’Europe et sur 4 jours. Les effets sanitaires sont évalués sur 10 ans. L’utilisation de la relation linéaire sans seuil (RLSS) permet d’utiliser dans ces calculs les concentrations moyennes, ce qui simplifie beaucoup la méthodologie, mais peut aboutir à des conclusions discutables.
Dans cette hypothèse, en effet, la hauteur des cheminées d’usine n’a que peu d’impact sur le risque global puisque le facteur pertinent est la quantité de produits toxiques rejetés et non leur concentration.
Or, les toxicologues savent que la concentration est un paramètre plus pertinent que la quantité, ce qui explique qu’on ait eu de tout temps recours à a dilution pour protéger les hommes et l’environnement contre une contamination microbiologique ou chimique.
De plus, pour les agents chimiques, les relations dose-effet sont généralement plutôt proportionnelles au carré de la concentration, ou de la dose (relation quadratique), qu’à la dose ; il existe donc une dose seuil pratique.
Par exemple, chez l’homme, la relation pour le tabac est en D2 et non en D : le risque de fumer deux cigarettes par jour, ou, ce qui est l’équivalent, d’être exposé à un tabagisme passif, est très inférieur au dixième du risque induit par vingt cigarettes/jour et on admet que le risque d’un repas par an pris avec un convive fumeur est négligeable.
L’existence d’un seuil pratique
C’est en accord avec nos connaissances biologiques. Dans tout organisme vivant des mécanismes puissants luttent contre les agents toxiques et réparent les lésions de l’ADN que ceux-ci peuvent avoir produit. Sans ces mécanismes, la vie n’aurait pas pu se développer dans un environnement hostile.
Or, leur efficacité est beaucoup plus grande pour les faibles doses d’agents chimiques ou physiques (par exemple les rayons ultraviolets du soleil) que pour les fortes qui peuvent déborder ces mécanismes.
En d’autres termes, une cheminée haute est préférable à une cheminée basse et un bain de soleil à midi est plus nocif que plusieurs heures d’exposition solaire à des moments de la journée où le soleil est moins ardent, ce que tout le monde, d’ailleurs, perçoit intuitivement.
B – L’énergie nucléaire :
Il faudrait dans ce cas discuter, avec un soin particulier, la validité de la relation linéaire sans seuil car les doses considérées sont extrêmement faibles et l’extrapolation se fait sur des gammes de doses beaucoup plus considérables que pour les produits chimiques.
Rappelons que l’effet cancérogène des radiations peut être mesuré avec précision acceptable pour des doses de 0,5 à 1 Sv et que la dose la plus faible d’irradiation à débit élevé pour laquelle un effet cancérogène a été détecté est d’environ 100 mSv.
Depuis l’apparition de la vie sur terre, tout être vivant est soumis à une irradiation naturelle (rayons cosmiques, radioactivité naturelle) qui a régulièrement décru pendant cette période.
Or, l’irradiation naturelle varie considérablement d’une région à l’autre en fonction de la nature du sol : en France de 1,5 à plus de 6 mSv/an, à l’échelle du globe entre 1,5 mSv/an et 100 mSv/an et aucune augmentation de la fréquence des effets génétiques, et de malformations congénitales ni de celle des cancers n’a été détectée dans les régions à forte irradiation naturelle.
De plus, les nombreuses enquêtes effectuées chez des populations exposées à des doses inférieures à 100 mSv (travailleurs des usines nucléaires et des arsenaux, malades soumis à des examens médicaux ou ayant ingéré des produits radioactifs pour des raisons médicales etc…) n’ont jamais détecté un effet significatif.
Certes, la puissance statistique de ces études est souvent limitée, cependant la tendance générale non seulement n’est pas à une augmentation du risque par rapport aux populations témoins, mais inversement, et paradoxalement, la fréquence des cancers semble souvent diminuée comme si les faibles doses d’irradiation avaient un effet protecteur à cause de la stimulation des mécanismes de réparation.
On n’a jamais observé, chez l’homme, d’effets génétiques provoqués par les rayonnements ionisants, même pour des doses relativement élevées (Hiroshima et Nagasaki, irradiations thérapeutiques).
Leur existence est extrêmement improbable aux doses minimes considérées ci-dessus, même en cas d’accident. Ainsi, même si l’existence de risques pour les doses de l’ordre d’un mSv ou inférieures ne peut pas être formellement exclue, tout donne à penser que plus la dose est petite, plus l’existence d’un risque devient improbable.
Il faut donc considérer avec prudence la validité de la relation linéaire sans seuil pour évaluer les risques des irradiations causées par l’énergie nucléaire.
Dans le monde, les doses liées au nucléaire ont été évaluées, selon les pays, entre 0,001 et 0,03 mSv soit entre 1/1000 et 1/100 de l’irradiation naturelle.
En France, elles sont d’environ 0,015 mSv/an. De plus, elles sont délivrées à très faible débit, ce qui réduit l’éventualité d’un effet.
Les tenants de l’extrapolation linéaire remarquent que celle-ci a l’intérêt d’indiquer la limite supérieure.
Sources d’erreurs dans les comparaisons
La comparaison entre les méthodologies utilisées pour le nucléaire et les combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz) met en évidence quelques sources de biais :
Facteurs temporel : limitation de la prise en compte des effets nocifs à dix ans pour les combustibles, alors qu’on effectue des calculs à 100 ans, 1000 ou 100 000 ans dans les cas des produits radioactifs. Cette différence introduit un biais considérable, d’autant moins justifié que la radioactivité décroît tandis que nombreux sont les produits chimiques qui restent stables et nocifs pour l’éternité (métaux lourds, etc…).
Facteur spatial : l’espace pris en compte pour quantifier la toxicité des produits chimiques est l’air balayé en 4 jours, soit 1 000 km autour de la source alors que c’est la totalité du globe pour les produits radioactifs.
Type de pollution : non prise en compte des génotoxiques et des cancérogènes pour les combustibles, notamment pour le gaz.
Prise en compte pour les produits chimiques uniquement de la pollution de l’air, en négligeant la pollution du sol et de l’eau alors l’exhaustivité est très poussée pour le nucléaire.
Devant ces différences de méthodologies, il faut spécifier que, dans le cas de l’énergie nucléaire, les évaluations correspondent à la limite supérieure des risques et parallèlement souligner la possibilité d’une sous-estimation pour les risques des combustibles.
Malgré ces majorations des risques du nucléaire et cette minoration des risques des combustibles fossiles, les résultats indiquent très clairement que le nucléaire est la filière dont le coût sanitaire est de très loin le plus petit.
Cette conclusion s’impose malgré le caractère approximatif de ces études et la volonté très clairement affichée d’éviter tout ce qui pourrait faire penser que l’on a voulu favoriser le nucléaire dans les résultats de ces calculs effectués sous l’égide de la Commission européenne ou dans le cadre de l’Agence Internationale à l’Energie Atomique.
C’est pourquoi sans doute on a préféré maximaliser les risques liés à la filière nucléaire. Malheureusement, ces études, malgré leurs sérieux et leur rigueur, sont mal connues et n’ont guère eu d’impact sur l’opinion publique. C’est la grande question.
Maurice TUBIANA
Avons-nous raison d’avoir peur ?
« Arrêtons d’avoir peur ! »
Professeur Maurice TUBIANA
Michel Lafon Île de La Jatte, 2012, 256 pages
La crise ! Quelle crise ?
Maurice TUBIANA :
arrêtons d’avoir peur !
Maurice TUBIANA est né en 1920, il n’aime pas les écolos, trop vieux pour cela. A 91 ans, Maurice TUBIANA croit encore qu’il possède une vision juste de la réalité contemporaine. Mais dans son dernier livre, « Arrêtons d’avoir peur ! », il ne fait que reprendre les tartes à la crème de l’écoloscepticisme déjà étalées dans des livres aux titres redondants : « Le fanatisme de l’apocalypse » de Pascal Bruckner, « L’apocalypse n’est pas pour demain » de Bruno Tertrais, « Les prêcheurs de l’apocalypse » de Jean de Kervasdouén, etc.
Comme tous ces prêcheurs du « dormez braves gens, dormez », Maurice TUBIANA aime les insecticides, les OGM, la radioactivité, l’énergie nucléaire, les ondes électromagnétiques…
Dans le chapitre sur les OGM, les intentions sont claires : « Les écologistes annoncent aux Européens le pire si l’on cultive des OGM. Or demain les transgéniques pourraient contribuer à nourrir les 7 milliards d’êtres humains ».
Rappelons que TUBIANA n’est ni un spécialiste des OGM, ni d’ailleurs des insecticides ou des OEM, c’est un simple cancérologue qui a adoré la notoriété médiatique, le lobby nucléaire et les fauteuils administratifs.
Attardons-nous sur un passage de son livre : « Il faut déchiffrer la stratégie de Greenpeace (contre les OGM), celle de la deep ecology, ou écologie profonde. Cette écologie proclame l’harmonie avec la nature considérée comme une divinité. Altérer cette harmonie par des manipulations génétiques est donc blasphématoire. Le refus obsessionnel de la moindre modification des espèces naturelles devient ainsi un élément essentiel du combat écolo. »
Rien ne vient étayer dans le texte de TUBIANA cet amalgame entre Greenpeace et écologie profonde. Il reprend les veilles analyses qu’il avait tenues en 1999 dans son livre L’éducation et la vie.
Il ne faisait alors que relayer les élucubrations de Luc Ferry qui rangeait explicitement en 1992 Greenpeace parmi les organisations issues de l’écologie profonde dans son pamphlet Le Nouvel Ordre écologique.
Ni TUBIANA, ni Ferry ne savent que l’écologie profonde est une philosophie définie par Arne Naess. Ni TUBIANA, ni Ferry ne savent que Greenpeace n’a pas adopté cette référence philosophique.
Leur méthode est la même, dénonciation mensongère et amalgame. Qu’Arne Naess ait été le premier secrétaire de la branche norvégienne de Greenpeace lors de sa fondation en 1988 ne transforme pas cette association en thuriféraire de l’écologie profonde ! Que le philosophe norvégien soit un spécialiste internationalement reconnu de Spinoza et de Gandhi et Greenpeace l’adepte des méthodes non violentes ne veut pas dire qu’il faut assimiler les deux !
Cette philosophie de l’écologie profonde est brandie à la manière d’un épouvantail. La question est de savoir pourquoi. La réponse est évidente. Dans les faits, l’écologie profonde sert à nier l’existence de la crise écologique alors que la dégradation des écosystèmes s’est accélérée.
Maurice TUBIANA a écrit un livre tout juste bon à aboutir dans les invendus…
« Circulez…y’a rien à voir,
tout va bien ! »
Mais revenons sur quelques
interventions de ce
cher Professeur
Maurice TUBIANA…
Aprés l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl en URSS quels sont les risques de pollution encourus par le passage du nuage nucléaire au dessus de la France ? Réponse du professeur TUBIANA cancérologue : « tout à fait infime… comparable à celui que courrait quelqu’un qui fumerait une cigarette tous les 10 ans » (JT d’A2 le 12/05/1986).
Le Pr TUBIANA,
éminence grise
de la Radioprotection
en FRANCE
1958
« Récemment, il s’est répandu dans le public de plusieurs pays des rumeurs concernant le danger auquel l’enfant en gestation peut se trouver exposé pendant la grossesse. Pour toutes les raisons déjà exposées, de telles rumeurs, apparemment basées sur un rapport scientifique préliminaire, peuvent avoir des conséquences déplorables, surtout dans les circonstances actuelles où les données scientifiquement établies sont si rares.
Il peut même être dangereux, dans ce cas, de diffuser des faits tenus pour certains ». Extrait du Rapport d’un groupe d’étude sur « Questions de santé mentale que pose l’utilisation de l’énergie atomique à des fins pacifiques », Rapport technique n° 151 (1958). Organisation Mondiale de la Santé.
En 1958, certains experts de l’OMS considéraient comme dangereux de diffuser des faits tenus pour certains. Il fallait tenir secrets les résultats d’une étude épidémiologique concernant le danger auquel est exposé un enfant en gestation.
Qui étaient ces scientifiques ? Le participant français à ce groupe d’études était le Dr M. TUBIANA, alors Directeur du Laboratoire des Isotopes et du Bêtatron, Institut Gustave Roussy (Villejuif).
1977
Le Pr Maurice TUBIANA, en conclusion d’un « Colloque sur les implications psychosociologiques du développement de l’industrie nucléaire » tenu à Paris, 13-15 janvier 1977, indiquait: « Il faudrait que jamais un scientifique ne favorise cette confusion entre l’exposé des faits et un jugement de valeur ».
En somme les jugements de valeur concernant une activité donnée doivent être indépendants des faits concernant cette activité. Plus loin il mettait en avant « la nécessité pour les scientifiques de reconsidérer la façon dont est faite l’information. Il faut que nous cessions de voir celle-ci à travers un schéma simpliste et rationaliste mais l’acceptions telle qu’elle est ».
Ainsi, essayer d’expliquer à la population les résultats des études scientifiques sans en cacher certains aspects pour des raisons d’efficacité relèverait d’une conception « simpliste et rationaliste » tout à fait condamnable.
C’est peut être au nom de cet abandon du rationalisme en information qu’il vient de signer le manifeste de scientifiques pour une écologie scientifique et rationnelle. Ce manifeste, s’il l’a signé, correspond en fait à sa conception irrationnelle de l’information scientifique.
Dans son allocution il poursuivait: « il faut que nous recherchions l’efficacité dans l’information du public au lieu de nous contenter d’une information éthérée parfaitement satisfaisante mais inintelligible ou inefficace ».
Malheureusement il ne définit pas ce qu’il entend par efficacité. Efficacité pour qui ? pour quoi ? Ensuite il termine en donnant sa référence d’efficacité : « l’efficacité de M. GOEBBELS était redoutable ».
Effectivement, l’efficacité du responsable nazi à l’information a été particulièrement redoutable pour des millions de gens. Il est singulièrement obscène (du latin obscenus – de mauvaise augure) de faire référence à GOEBBELS quand on parle d’informer la population.
1991
M. le Pr TUBIANA est intervenu à la « Conférence Internationale sur les Accidents Nucléaires et le Futur de l’Energie. Leçons tirées de Tchernobyl » (15 au 17 avril 1991, Paris).
On trouve dans son intervention concernant « L’effet cancérogène des radiations à faible dose » le passage suivant: « Par conséquent il est désormais impossible d’exclure l’hypothèse d’un seuil (BEIR V, p. 181 – Acad. Sc.) ».
Si l’on se reporte à la page 181 du rapport BEIR V on trouve: « Moreover, epidemiologic data cannot rigorously exclude the existence of a threshold in the millisievert dose range ».
Cela signifie : « D’ailleurs les données épidémiologiques ne peuvent rigoureusement pas exclure l’existence d’un seuil dans le domaine de dose du millisievert » (souligné par nous).
M. TUBIANA, en citant BEIR V a tout simplement tronqué la citation. Le Comité de l’Académie des Sciences des USA n’excluait pas la possibilité d’un seuil à un niveau très bas, dans le domaine du rayonnement naturel, c’est-à-dire bien en de deçà des niveaux de dose concernant la radioprotection. M. le Pr TUBIANA est actuellement le Président du Conseil Supérieur de la Sûreté et de l’Information Nucléaires.
Il est membre de l’Académie des Sciences et c’est à ce titre que le Ministre de la Recherche, M. H. Curien, l’a consulté pour savoir s’il fallait réviser les normes de radioprotection. (Rapport Ac. Sc. novembre 1989, Risques des rayonnements ionisants et normes de radioprotection).
Compte tenu des prestations antérieures du Pr TUBIANA il était évident que la réponse ne pouvait être que négative. On peut s’étonner d’ailleurs que la protection des travailleurs et de la population soit du ressort du Ministère de la Recherche et non pas de celui de la Santé.
Secret, censure, mensonges, trucage, tout un programme pour un gouvernement qui s’est fait fort d’introduire de la transparence dans l’information sur les problèmes de l’énergie nucléaire. La Gazette Nucléaire n°117/118, août 1992. Et pour rajouter quelques textes liés à ce cher M.TUBIANA…
Voici quelques documents en PDF…Bonne lecture…
Les comportements de type « fasciste » ont encore de beaux jours devant eux !
(Thierry LAMIREAU)
Irradiation et cancers Les risques imaginaires et les risques réels par Maurice TUBIANA
Nouveautés et cancérogénèse Maurice TUBIANA Séance commune Académie des Sciences et de Médecine
Vous pouvez laisser une réponse.
La réflexion de Thierry Lamireau sur ces sujets qu’il connaît, est digne d’un vrai courage et d’une humanité incontestable. Nous avons à le remercier pour son immense travail et sa lucidité.
On sait fort bien que tous ceux qui disent la vérité sont discrédités par ce système corrompu et criminel. Bravo Thierry!
Patricia Perez
Nous nous excusons tout d’abord pour cette réponse tardive.
Nous soulignons effectivement dans l’article le fait que M. Tubiana n’étaye pas suffisamment ses propos. Il tombe par là même dans les travers qu’il dénonce chez ses opposants.
Nous avons toutefois tenu à présenter ce livre car son titre, « Arrêtons d’avoir peur ! », correspond à ce que nous souhaitons promouvoir.
Nous l’exprimons d’ailleurs dans ce passage de notre article :
« A l’heure où il convient de préparer le futur, d’œuvrer pour le bien de l’humanité, alors que certains pays attendent de connaître un progrès qui leur a jusque là été refusé, il serait paradoxal de refuser le progrès et le développement. Mettre un terme au progrès au nom du principe de précaution serait pour le moins paradoxal et excessif« .
Passage que vous reprenez sur votre blog :
http://lesoufflecestmavie.unblog.fr/2012/11/27/le-professeur-maurice-tubiana-celui-qui-na-peur-de-rien-thierry-lamireau/
En l’attribuant par erreur à M. Tubiana et en nous prêtant des pensées fascistes (citons l’auteur de votre article M. Thierry Lamireau : « Toujours le même baratin de type « fasciste »« .).
Ne mélangeons pas tout.
Nous n’acceptons pas ces accusations de « fascisme » nous concernant.
Dernière publication sur : Jacques Cheminade, l'homme qui avait prédit la crise financière