ETUDE SUR LA CONTRIBUTION DU BIOMIMETISME A LA TRANSITION VERS UNE ECONOMIE VERTE EN FRANCE: ETAT DES LIEUX, POTENTIEL, LEVIERS (Hermine DURAND / Catherine LARRIEU / Claire HUBERT)
Étude sur la contribution du biomimétisme à la
transition vers une économie verte en France :
Etat des lieux, potentiel, leviers
(Hermine DURAND / Catherine LARRIEU / Claire HUBERT)
30 octobre 2012 - DÉVELOPPEMENT DURABLE-
Commissariat Général au Développement Durable
Études et documents – Numéro 72 – Octobre 2012-
Le terme de biomimétisme désigne l’imitation de propriétés remarquables du vivant dans les activités humaines. Il recouvre des champs variés : produits et technologies biomimétiques dans le monde industriel, nouvelles pratiques agricoles ou forestières tirées de l’observation des écosystèmes naturels, ou encore nouveaux schémas d’organisation inspirés de la nature. L’écomimétisme désigne plus particulièrement l’étude de fonctionnements écosystémiques intéressants, pour en reproduire les conditions et donc les avantages ; il peut être considéré comme un secteur du biomimétisme.
Depuis plus de 20 ans, de nombreux travaux de recherche et d’innovation sur le biomimétisme ont été réalisés à l’échelle mondiale mais n’ont eu que peu de résonance en France. Pourtant, savoir qu’il faudrait déjà plusieurs planètes pour héberger durablement une humanité avec nos standards de vie impose d’en tenir compte en termes d’innovation. La réflexion classique consiste en effet à partir des produits et procédés actuels et d’en améliorer les performances en termes de ressources consommées, de déchets, d’impacts sur les milieux ; une autre est de chercher à reproduire avec des procédés classiques, industriels ou agricoles, des matériaux naturels intéressants. La voie du biomimétisme et de l’écomimétisme consisterait plutôt, à l’inverse, à partir de processus ou matériaux naturels, généralement effectués ou obtenus à pression et température basses, à partir de substances non rares et renouvelées, intégralement recyclées et sans rejets toxiques, et d’examiner ce qu’il est éventuellement nécessaire de « dégrader » ou de transposer de ces performances pour obtenir une production importante ou un effet à l’échelle souhaitée. Bien sûr les questions d’éthique ne devront pas être absentes de la démarche.
Les exigences auxquelles nos sociétés sont aujourd’hui confrontées du fait des limites physiques et biologiques de la planète nécessitent donc de revisiter les mécanismes du monde vivant, non seulement à l’échelle des espèces mais aussi à celle des écosystèmes, pour trouver des réponses innovantes s’inscrivant dans ces limites, en termes de produits, de procédés et d’organisations. Ainsi le biomimétisme est, selon un rapport du Sénat de 2007, « l’une des boîtes à outils de la quatrième révolution industrielle ».
Il ne s’agit pas d’affirmer a priori que toutes les activités humaines actuelles pourraient être réalisées de cette façon, mais de prendre au sérieux les limites planétaires et d’en tirer toute la créativité possible. C’est pourquoi le Commissariat Général au Développement Durable a fait de ce sujet l’une des actions de ses 5 chantiers transversaux pour 2012-2013, dans la perspective d’une économie verte, résiliente et équitable.
Pour préparer cette action, l’objectif de la présente étude, réalisée par Hermine DURAND de septembre 2011 à janvier 2012 en relation avec trois entités du CGDD (DDD, DRI, SEEIDD), est de faire un état des lieux de la recherche et de l’innovation françaises en matière de biomimétisme et d’en évaluer le potentiel dans la perspective d’une économie verte et résiliente. A partir de recherches bibliographiques et de rencontres avec de nombreux acteurs, elle brosse un portrait du biomimétisme en France et dans le Monde :
- en identifiant les acteurs et les enjeux du biomimétisme dans le contexte de l’économie verte,
- en donnant des exemples d’applications industrielles du biomimétisme en fonction des filières vertes et en analysant leur caractère effectivement soutenable,
- en présentant et illustrant l’écomimétisme comme un outil participant à la construction d’une agriculture plus durable.
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