LA POLICE GRECQUE TORTURE DES MANIFESTANTS ANTI-FASCISTES (Christoph DREIER wsws.org / Maria MARGARONIS guardian.co.uk)
La police grecque torture
des manifestants anti-fascistes
(Christoph DREIER)
13 octobre 2012
Les participants à une manifestation contre le parti fasciste Chrysi Avgi (Aube Dorée) ayant eu lieu le 30 septembre 2012 ont été battus et torturés après leur arrestation par la police grecque.
Selon les victimes, la police a utilisé des techniques semblables à celles pratiquées dans les prisons comme Abou Ghrib. Les prisonniers furent battus, filmés nus et eurent la peau brûlée. Cela fit l’objet d’un reportage paru le 9 octobre 2012 dans le quotidien britannique Guardian, qui publia aussi des photographies des blessures subies par les personnes arrêtées.
Le dimanche 30 septembre 2012, une quinzaine de jeunes gens s’étaient rassemblés dans le district d’Aghios Panteleimon à Athènes, pour protester contre l’attaque d’un centre communautaire Tanzanien et ils furent rejoints par environ 150 personnes à moto. Plusieurs membres d’Aube dorée sont alors apparus sur les lieux.
Peu de temps après, des échauffourées ont éclaté, des policiers en grand nombre venus des rues avoisinantes se sont précipités sur la manifestation et ont arrêté un certain nombre de manifestants. Selon les avocats de ces manifestants ces derniers furent arrêtés pour avoir « troublé l’ordre public le visage caché » – c’est-à-dire qu’ils portaient des casques de motards.
Beaucoup des personnes concernées dirent qu’elles furent malmenées par les policiers au commissariat. Ceux-ci les insultèrent, les frappèrent et leur crachèrent dessus, tout en se servant d’eux comme cendrier. Ont les tint éveillé pendant toute la nuit et pendant 19 heures on ne leur donna ni à manger ni à boire et on ne leur permit pas de contacter leurs représentants légaux. Certain décrirent comment on leur brûla la peau à l’aide de briquets.
Les policiers les filmèrent et menacèrent de publier leurs photos sur Internet et de donner leur adresse aux fascistes d’Aube dorée.
Deux femmes parmi les personnes arrêtées se sont plaintes d’avoir subi des insultes et des violences sexuelles, un des hommes rapporta que la police lui avait violemment écarté les jambes et lui avait donné des coups de pied dans les testicules. Un autre dit que malgré une blessure ouverte à la tête on lui avait refusé tous soins médicaux pendant des heures et qu’on avait continué de le battre.
Le lendemain eut lieu une manifestation de solidarité pour les détenus où on procéda à de nombreuses arrestations. Un groupe de 25 manifestants dit au Guardian qu’ils avaient été battus au commissariat et forcés de se déshabiller, de se pencher en avant et d’écarter les fesses. Ils dirent que de nombreux autres policiers et détenus étaient présents à ce moment-là.
Une des victimes dit: « Il faisait ce qu’il voulait – nous donnait des claques, nous frappait, nous disait de ne pas le regarder, de ne pas s’asseoir les jambes croisées. D’autres policiers présents ne firent rien. »
Un des avocats des victimes, Charis Ladis, dit que la violence exercée dans les commissariats de police avaient plutôt été l’exception dans le passé. « Ce cas montre que la page est tournée. Jusqu’à présent il y a avait la présomption que quand quelqu’un était arrêté, en tant que détenu, il n’était pas en danger. Mais ces jeunes gens ont tous dit qu’ils étaient passés par une nuit interminable et sinistre ».
Ces informations ne sont certainement pas une exception, elles expriment au contraire la réalité d’une collaboration de plus en plus étroite entre la police et Aube dorée, qui a obtenu 6,9 pour cent des voix lors des dernières élections, entrant pour la première fois au parlement.
Non seulement un grand nombre de policiers ont voté pour ce parti, mais la police a encore couvert les attaques brutales contre les immigrés et les opposants politiques. Nombreux ont été les articles parlant du fait que la police dit à ceux qui portent plainte pour des activités criminelles supposées d’immigrés de s’adresser directement aux représentants d’Aube dorée dont c’est soi-disant la responsabilité de s’occuper des « problèmes avec les immigrés ».
Pendant des mois, le gouvernement grec a non seulement renforcé le parti fasciste de cette manière mais il a aussi lui-même encouragé la xénophobie. Ainsi, au mois d’août, les autorités ont mobilisé 4.500 policiers pour une razzia anti-immigrée massive.
La chasse aux sorcières et la persécution des immigrés continuent jusqu’à ce jour. L’objectif en est de faire la chasse aux soi-disant immigrés illégaux et de les déporter. Le ministre responsable de la sécurité intérieure, Nikos Dendias, est délibérément en train d’encourager la xénophobie afin de détourner l’attention des attaques sociales effectuées par le gouvernement. Il a déclaré que les “problèmes d’immigration” de la Grèce étaient plus importants que les problèmes financiers.
L’utilisation de la torture dans les prisons grecques n’est pas un accident. La police utilise la force afin de terroriser la population et de casser toute expression d’opposition populaire à la politique réactionnaire d’austérité de l’UE (Union Européenne).
Le fait que le gouvernement soit passé de l’encouragement et de la couverture des activités des fascistes à la torture d’opposants politiques est un clair avertissement à toute la classe ouvrière européenne. La dernière fois que de telles scènes ont été vues en Europe fut la période qui a suivi le coup d’Etat des colonels en Grèce ou le temps des dictatures fascistes en Espagne et au Portugal.
Ces scènes montrent à quel point le conflit social s’est développé. Le gouvernement est prêt à mobiliser non seulement la police mais aussi les couches les plus arriérées et les plus dépravées de la société pour casser la résistance de la classe ouvrière aux Diktats d’austérité de l’UE. Si les premiers coups sont destinés aux immigrés et aux manifestants anti-fascistes, on visera bientôt tous les travailleurs grecs qui osent s’opposer à la barbarie sociale.
Le gouvernement jouit de l’entier soutien de l’UE qui a non seulement encouragé et salué les actions contre les immigrés, mais qui tolère aussi la violence policière croissante et la coopération avec les fascistes. Pas un seul représentant de l’UE ou d’un gouvernement européen n’a jusqu’ici fait une déclaration au sujet de la torture de manifestants. Les actes de la police grecque sont acceptés en silence.
Les images montrant les manifestants malmenés révèlent le vrai visage de l’Union européenne qui est le principal instrument de l’élite financière pour détruire les acquis sociaux de la classe ouvrière à travers le continent. Ces attaques sociales, qui sont les plus avancées en Grèce, sont incompatibles avec les droits démocratiques. Les événements d’Athènes montrent que l’élite européenne, plutôt que de faire une quelconque concession, est tout-à-fait prête à encourager les bandes fascistes à s’en prendre aux travailleurs.
(Article original publié le 11 octobre 2012)
Greek anti-fascist protesters
« tortured by police »
after Golden Dawn clash
Fifteen people arrested in Athens says they were subjected to what their lawyer describes as an Abu Ghraib-style humiliation
Maria MARGARONIS in Athens
guardian.co.uk, Tuesday 9 October 2012 13.08 BST
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Fifteen anti-fascist protesters arrested in Athens during a clash with supporters of the neo-Nazi party Golden Dawn have said they were tortured in the Attica General Police Directorate (GADA) – the Athens equivalent of Scotland Yard – and subjected to what their lawyer describes as an Abu Ghraib-style humiliation.
Members of a second group of 25 who were arrested after demonstrating in support of their fellow anti-fascists the next day said they were beaten and made to strip naked and bend over in front of officers and other protesters inside the same police station.
A protester shows his injuries
Several of the protesters arrested after the first demonstration on Sunday 30 September told the Guardian they were slapped and hit by a police officer while five or six others watched, were spat on and « used as ashtrays » because they « stank », and were kept awake all night with torches and lasers being shone in their eyes.
Bruising on the protester’s leg
Some said they were burned on the arms with a cigarette lighter, and they said police officers videoed them on their mobile phones and threatened to post the pictures on the internet and give their home addresses to Golden Dawn, which has a track record of political violence.
Golden Dawn’s popularity has surged since the June election, when it won 18 seats in parliament; it recently came third in several opinion polls, behind the conservative New Democracy and the leftwing party Syriza.
Last month the Guardian reportedthat victims of crime have been told by police officers to seek help from Golden Dawn, who then felt obliged to make donations to the group.
One of the two women among them said the officers used crude sexual insults and pulled her head back by the hair when she tried to avoid being filmed. The protesters said they were denied drinking water and access to lawyers for 19 hours. « We were so thirsty we drank water from the toilets, » she said.
One man with a bleeding head wound and a broken arm that he said had been sustained during his arrest alleged the police continued to beat him in GADA and refused him medical treatment until the next morning. Another said the police forced his legs apart and kicked him in the testicles during the arrest.
« They spat on me and said we would die like our grandfathers in the civil war, » he said.
A third said he was hit on the spine with a Taser as he tried to run away; the burn mark is still visible. « It’s like an electric shock, » he said. « My legs were paralysed for a few minutes and I fell. They handcuffed me behind my back and started hitting and kicking me in the ribs and the head. Then they told me to stand up, but I couldn’t, so they pulled me up by the chain while standing on my shin. They kept kicking and punching me for five blocks to the patrol car. »
The protesters asked that their names not be published, for fear of reprisals from the police or Golden Dawn.
A second group of protesters also said they were « tortured » at GADA. « We all had to go past an officer who made us strip naked in the corridor, bend over and open our back passage in front of everyone else who was there, » one of them told the Guardian. « He did whatever he wanted with us – slapped us, hit us, told us not to look at him, not to sit cross-legged. Other officers who came by did nothing.
« All we could do was look at each other out of the corners of our eyes to give each other courage. He had us there for more than two hours. He would take phone calls on his mobile and say, ‘I’m at work and I’m fucking them, I’m fucking them up well’. In the end only four of us were charged, with resisting arrest. It was a day out of the past, out of the colonels’ junta. »
In response to the allegations, Christos Manouras, press spokesman for the Hellenic police, said: « There was no use of force by police officers against anyone in GADA. The Greek police examine and investigate in depth every single report regarding the use of violence by police officers; if there are any responsibilities arising, the police take the imposed disciplinary action against the officers responsible. There is no doubt that the Greek police always respect human rights and don’t use violence. »
Sunday’s protest was called after a Tanzanian community centre was vandalised by a group of 80-100 people in a central Athens neighbourhood near Aghios Panteleimon, a stronghold of Golden Dawn where there have been many violent attacks on immigrants.
According to protesters, about 150 people rode through the neighbourhood on motorcycles handing out leaflets. They said the front of the parade encountered two or three men in black Golden Dawn T-shirts, and a fight broke out. A large number of police immediately swooped on them from the surrounding streets.
According to Manouras: « During the motorcycle protest there were clashes between demonstrators and local residents. The police intervened to prevent the situation from deteriorating and restore public order. There might have been some minor injuries, during the clashes between residents, protesters and police. »
Marina Daliani, a lawyer for one of the Athens 15, said they had been charged with « disturbing the peace with covered faces » (because they were wearing motorcycle helmets), and with grievous bodily harm against two people. But, she said, no evidence of such harm had so far been submitted. They have now been released on bail of €3,000 (£2,400) each.
According to Charis Ladis, a lawyer for another of the protesters, the sustained mistreatment of Greeks in police custody has been rare until this year: « This case shows that a page has been turned. Until now there was an assumption that someone who was arrested, even violently, would be safe in custody. But these young people have all said they lived through an interminable dark night.
Dimitris Katsaris, a lawyer for four of the protesters, said his clients had suffered Abu Ghraib-style humiliation, referring to the detention centre where Iraqi detainees were tortured by US soldiers during the Iraq war. « This is not just a case of police brutality of the kind you hear about now and then in every European country. This is happening daily. We have the pictures, we have the evidence of what happens to people getting arrested protesting against the rise of the neo-Nazi party in Greece. This is the new face of the police, with the collaboration of the justice system. »
One of the arrested protesters, a quiet man in his 30s standing by himself, said: « Journalists here don’t report these things. You have to tell them what’s happening here, in this country that suffered so much from Nazism. No one will pay attention unless you report these things abroad. »

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