LA JUNGLE EST L’AVENIR DE L’HOMME (Provola)

LA JUNGLE EST L’AVENIR DE L’HOMME

LA JUNGLE EST L'AVENIR DE L'HOMME (Provola) dans REFLEXIONS PERSONNELLES protesta-msx-1Posté par provola le 12 octobre 2012

Nul doute que la mondialisation à marche forcée à laquelle nous assistons impuissants ressemble à une sorte de  fuite en avant sans contrôle, simplement actionnée par l’appât du gain comme si la cupidité était le ressort ultime permettant à l’homme d’assouvir sa quête de liberté. Cette fièvre commerciale tous azimuts a fini par surpasser les distances, les digues politiques; les passions religieuses, les menaces environnementales, les références historiques, les lois économiques.

La loi du marché règne en maître absolu, emportant avec elle les espoirs de garder le contrôle sur la vacuité des consciences. Comme si l’échange de marchandises était devenu l’unique relation tangible, l’ultime dialogue de sourds, la religion universelle.

Le libéralisme déborde de tous les cotés mais il n’appartient en réalité qu’à une poignée d’élus. Et qu’on ne vienne pas me dire qu’il est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres. Tout simplement parce que les capitaux qui en sont le carburant se trouvent totalement libres d’arroser là où bon leur semblent, de privilégier les terres vierges de toutes protections sociales aux contrées autrefois fertiles mais promises à la stérilité par des surdosages d’engrais. Autrement dit, l’intérêt d’un investisseur est de ne surtout pas placer ses billes dans les vieux pays à bas rendements et à forts coûts sociaux, mais au contraire de planquer ses deniers, au mieux dans un paradis fiscal, au pire dans un pays bien noté par les agences de rating. Les capitaux fuient les pays  à risques, ils investissent les plages calmes et les ports de plaisance, laissant les pièges du casino et le large aux vagues géantes aux couillons du système. 

Au cours des douze derniers mois 350 milliards d’euros ont quitté l’Espagne et l’Italie, qui en contrepartie n’arrêtent pas de demander des sacrifices à leurs populations.   

Le libéralisme se moque des frontières, des langues, des régimes politiques, des religions, des particularismes, il est la transcendance moderne, la matrice des cocus, le cocon des nantis, la sécurité des rentiers. Nous vivons désormais en régime de compétition permanente, nous les petits, nous sommes tous en concurrence les uns les autres, les Chinois avec les Brésiliens, les vieux avec les grands, les actifs avec les retraités, les jeunes avec les vieux , les Arabes avec les Bouddhistes. Les femmes avec leurs maris, les malades avec les bien-portants. Et ce qui nous fait avancer, c’est que nous tous auront droit si nous nous comportons en en bons consommateurs serviles du système à notre Iphone 8, car il n’y aura plus que ce Smartphone là sur le marché, car le marché aura éliminé tous les autres.

Les autres, les dix millions d’individus qui possèdent 25% des richesses de la planète, eux regardent s’entredéchirer leurs consommateurs, se maudire l’existence à propos de Dieu, du foot ou de leur sexe.

Le libéralisme des dix millions a planqué 33000 milliards de dollars dans les paradis fiscaux alors qu’il en faudrait 1000 pour donner à manger au milliard d’hommes qui crèvent la dalle.

Ce libéralisme là a troué la couche d’ozone, sacrifié les forêts tropicales, accéléré le réchauffement climatique, le libéralisme pousse les compagnies pétrolières à l’exploration des mers arctiques, à l’extraction des gaz de schistes, des sables bitumineux, à l’exploitation des esclaves dans le but de produire toujours plus au moindre coût. Le libéralisme a réduit les glaciers du monde en lambeaux, la banquise en guenille.

Le libéralisme a contaminé la totalité des rivières de la planète, le libéralisme a contaminé les partis politiques, même la gauche, même l’écologie. Le libéralisme a élu des Etats terroristes comme refuges des centres nerveux économiques, la Chine, avec les terres rares, les USA, avec les gaz de schistes, la Russie avec le gaz, les régimes féodaux du Golfe avec le pétrole assurent le carburant à une chaudière en surchauffe. Les républicains sont libéraux, les communistes sont libéraux, les Musulmans sont libéraux, les terroristes sont libéraux.

Les bouffons eux achètent au grand bazar, ils s’estiment heureux d’emplir leurs chariots et leur panse. L’amour est dans le détail du caddy.

Le libéralisme détricote les acquis sociaux, le bol de riz distribué aux travailleurs des pays émergents, les fourmis actuelles, permet de rogner sur les droits des consommateurs. Les vieux qui sortent du cycle de la consommation s’en vont finir leur parcours dans des mouroirs sans buvettes.  

Le  libéralisme est soi-disant la liberté d’agir et d’entreprendre accordée à chacun tout en sachant que les dés sont pipés. Comme si le but final n’était pas en puissance la loi du plus fort qui au bout du compte absorbe le plus faible. D’ores et déjà, les consortiums mondiaux tels que Nestlé ou Kraft dans l’agro alimentaire, Monsanto dans l’agriculture, Apple et Samsung, Microsoft, Coca-Cola, dominent chacun dans leur domaine réservé, ne laissant au commun des mortels qu’une infime part du gâteau. Ils s’érigent en véritables monopoles qui n’en portent pas le nom mais en possèdent l’étiquette. Les marques mondialisées sont le symbole de ce siècle plus dévoué à la futilité des signes de reconnaissance que fidèle à une morale collective. Ils appartiennent tous peu ou prou à une infime minorité de cumulards qui dirigent notre barque comme bon leur semble.  

Dans cette délirante dérive identitaire, l’humanité s’est trouvée une solution à ses tracas existentiels, la quête de Dieu n’ayant mené nulle part, la pêche étant désormais prohibée à cause de la pollution, les passions nationalistes ayant perdu de leur attrait par l’abolition des frontières accordée aux produits, mais pas aux hommes. La consommation sera l’aboutissement de la philosophie, la suprême sagesse, même Nietzche n’y avait pas pensé.

Dans la jungle mondialisée des achats compulsifs, notre survie ne dépendra plus que de notre capacité à savoir perpétuer notre fièvre acheteuse, jusqu’à ce qu’un moustique informatique d’un nouveau genre ne vienne déjouer les filets de nos pièges à virus.

Il fera bien moite dans le cœur de nos enfants, mais ceux-ci n’aurons-t-il pas l’énorme avantage de pouvoir profiter d’une pub réparatrice ?

Jusqu’à ce que mort s’en suive…il ne manquerait plus que ça !

Provola

Publié dans : REFLEXIONS PERSONNELLES |le 12 octobre, 2012 |Pas de Commentaires »

Vous pouvez laisser une réponse.

Laisser un commentaire

consultationjuridique |
mediatorspot |
femmebattueencolere |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | tribulationsdepsys
| Bonjour d'Algérie Sou...
| kabylia2007