REFONDATION DE L’ECOLE: LE COMITE DE PILOTAGE PRECONISE UN RETOUR A LA SEMAINE DE QUATRE JOURS ET DEMI…ETC…
Refondation de l’école:
Le comité de pilotage préconise un retour à la semaine de quatre jours et demi
PARIS (Sipa) — Semaine de quatre jours et demi, journées scolaires plus courtes, disparition progressive du redoublement et des devoirs à la maison,… le Comité de Pilotage de la Concertation sur la Refondation de l’Ecole a rendu vendredi 5 octobre 2012 un rapport proposant des « mesures ambitieuses » pour réformer le système scolaire.
Après trois mois de réunions et d’ateliers, Nathalie Mons, Christian Forestier, François Bonneau et Marie-Françoise Colombani, les quatre membres du Comité de Pilotage de la Concertation, nommés par Vincent Peillon, ont rendu vendredi leur rapport au ministre de l’Education Nationale et présenté à la presse une synthèse et des propositions.
Parmi les mesures attendues, le comité préconise une réforme des rythmes scolaires, avec le retour à la semaine de quatre jours et demi, la demi-journée supplémentaire étant fixée le mercredi matin, des journées de classe plus courtes (cinq heures par jour maximum jusqu’à la fin de la 5ème et six heures par jour maximum pour la 4ème et la 3ème).
« Nous rajoutons la nécessité de prévoir un accueil de tous les enfants jusqu’à une heure avancée de l’après-midi », jusqu’à 16h30 ou 17h, a précisé Christian Forestier. Le comité suggère aussi de ménager une pause méridienne d’au moins une heure et demie.
Les rapporteurs se sont positionnés en faveur d’une année scolaire rallongée « d’une semaine ou deux », en raccourcissant les vacances d’été, tout en affirmant qu’aucun consensus n’avait émergé sur ce point.
De plus pour préserver l’équilibre « sept semaines de cours, une période de vacances », il faut revoir le zonage des petites vacances scolaires. « Soit on les zone toutes, soit on en zone aucune », a précisé Christian Forestier.
Le rapport réclame également la suppression des devoirs à la maison au profit d’un travail personnel réalisé dans l’établissement scolaire ainsi qu’une évolution de la notation au profit d’une « évaluation positive », sans toutefois imposer la fin des notes.
Pour adoucir le passage du CM2, où un seul maître fait classe, à la 6ème, où l’élève fait face à une dizaine d’enseignants, la concertation imagine plus de « porosité » et d’échanges entre les enseignants du primaire et du secondaire.
Les créations de postes doivent viser la mise en oeuvre du principe « plus de maître que de classes ». Ainsi des enseignants seraient affectés dans des écoles sans être en poste dans une classe, mais pour diversifier les pédagogies.
Parmi les autres arbitrages attendus, le comité de pilotage a tranché en faveur d’une disparition progressive du redoublement. Il prend aussi position en faveur d’une orientation « choisie », dont le dernier mot reviendrait aux familles et non plus aux professeurs.
Quant à la formation des enseignants, elle doit être « professionnalisante » et dispensée dans des écoles rattachées aux universités. « C’est non seulement la discipline mais tout le métier d’enseignant qu’il faut apprendre, avec des bases en physiologie, en psychologie de l’enfance et des notions de sociologie » a détaillée Nathalie Mons, sociologue et membre du comité.
Enfin, deux instances indépendantes sont envisagées par les rapporteurs: une pour élaborer les programmes et contrôler le contenu des manuels scolaires, l’autre pour évaluer les politiques éducatives.
Le baccalauréat a fait figure de grand absent des discussions. Le comité de pilotage conseille toutefois des « aménagements » et des « simplifications » afin de gagner « la bataille du mois de juin », période où les cours sont souvent perturbés par l’organisation des épreuves du bac.
« Il y a quasiment tout pour faire une bonne réforme mais l’enjeu est à l’étape suivante » a expliqué à Sipa Jean-Jacques Hazan, le président de la FCPE, la principale organisation de parents d’élèves. « Sur l’évolution de la notation, le rapport ne dit pas jusqu’où il faut aller. Sur le lycée, il y aussi très peu de choses » a-t-il toutefois déploré.
« Durant la concertation, il y a eu une très grande prise de conscience collective. Les gens ont senti qu’il y avait des enjeux très forts. Certains tabous ont été levés comme par exemple le diagnostic sur les inégalités territoriales », a souligné Nathalie Mons, une des rapporteuse à l’issue de la présentation.
Le rapport sera présenté officiellement mardi prochain à la Sorbonne, en présence notamment du Président François Hollande, qui devrait faire connaître ses choix, du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault et de la Ministre de l’Enseignement Supérieur, Geneviève Fioraso. Le Ministre de l’Education Nationale dévoilera ensuite ses orientations et ses premiers arbitrages jeudi devant le Conseil Supérieur de l’Education Nationale réuni en session extraordinaire.
(Sipa / 05.10.2012 20h35)
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