TRADUCTION DU DISCOURS DE BENJAMIN NETANYAHU A L’ASSEMBLEE DES NATIONS UNIES

Traduction du discours

de Benjamin Netanyahu

 à l’Assemblée des Nations Unies

TRADUCTION DU DISCOURS DE BENJAMIN NETANYAHU A L'ASSEMBLEE DES NATIONS UNIES dans REFLEXIONS PERSONNELLES benjamin_netanyahu

Cette traduction vient du site web « Conscience du peuple », que nous saluons.

Merci beaucoup Monsieur le Président.

C’est un plaisir de voir l’Assemblée Générale présidée par l’Ambassadeur d’Israël, et il est bon de vous voir tous, Mesdames et Messieurs.

Mesdames et Messieurs,

Il y a trois mille ans, le roi David régna sur l’Etat juif dans notre capitale éternelle, Jérusalem. Je dis cela à tous ceux qui proclament que l’Etat juif n’a pas de racines dans notre région et qu’il va bientôt disparaître.

Tout au long de notre histoire, le peuple juif a surmonté tous les tyrans qui ont cherché à nous détruire. Ce sont leurs idéologies qui ont été abandonnées par l’histoire.

Le peuple d’Israël est vivant ! Nous disons en hébreu « Am Yisrael Chai », et l’Etat Juif vivra éternellement.

Le peuple juif a vécu sur la terre d’Israël depuis des milliers d’années. Même après que la plupart de nos gens furent exilés, les Juifs ont continué à vivre dans ce pays d’Israël à travers les âges. Les masses de notre peuple n’ont jamais abandonné le rêve de retourner dans notre ancienne patrie.

Défiant les lois de l’histoire, nous l’avons fait. Nous sommes revenus de l’exil, nous avons restauré notre indépendance et reconstruit notre vie nationale. Le peuple juif est rentré chez lui.

Nous ne serons jamais plus déracinés à nouveau.

Hier, c’était Yom Kippour, le jour le plus saint de l’année juive.

Chaque année, depuis plus de trois millénaires, nous sommes réunis en ce jour de réflexion et d’expiation. Nous prenons conscience de notre passé. Nous prions pour notre avenir. Nous nous souvenons des souffrances de notre persécution; nous nous souvenons des déboires importants de notre dispersion, nous pleurons l’extermination d’un tiers de notre peuple, six millions d’individus, pendant l’Holocauste.

Mais à la fin de Yom Kippour, nous célébrons.

Nous célébrons la renaissance d’Israël. Nous célébrons l’héroïsme de nos jeunes hommes et femmes qui ont défendu notre peuple avec le courage indomptable de Josué, David, et des Macchabées d’autrefois. Nous célébrons la merveille de l’état florissant juif moderne.

En Israël, nous marchons sur la même bande de terre et les même chemins que nos patriarches Abraham, Isaac et Jacob. Mais nous ouvrons de nouvelles voies à la science, la technologie, la médecine, l’agriculture.

En Israël, le passé et l’avenir trouvent un terrain d’entente.

Malheureusement, ce n’est pas le cas de nombreux autres pays. Aujourd’hui, une grande bataille est menée entre le moderne et l’époque médiévale.

Les forces de la modernité cherchent un brillant avenir dans lequel les droits de tous sont protégés, dans lequel une bibliothèque en constante expansion numérique est disponible dans la paume de chaque enfant, dans lequel chaque vie est sacrée.

Les forces de la féodalité veulent un monde dans lequel les femmes et les minorités sont soumises, dans lequel la connaissance est supprimée, dans lequel pas la vie mais la mort est glorifié.

Ces affrontement des forces prennent place dans le monde entier, mais nulle part plus nettement que dans le Moyen-Orient.

Israël se dresse fièrement avec les forces de la modernité. Nous protégeons les droits de tous les citoyens, hommes et femmes, Juifs et Arabes, musulmans et chrétiens – tous sont égaux devant la loi.

Israël travaille à rendre le monde un meilleur: nos scientifiques gagnent des prix Nobel. Notre savoir-faire est dans chaque téléphone et ordinateur que vous utilisez. Nous prévenons la faim en irriguant les terres arides en Afrique et en Asie.

Récemment, j’ai été profondément ému lorsque j’ai visité le Technion, l’un de nos instituts technologiques à Haïfa, et j’ai vu un homme paralysé de la taille aux pieds, monter un escalier, assez facilement, à l’aide d’une invention israélienne.

Et la créativité exceptionnelle d’Israël va de pair avec la compassion remarquable de notre peuple. Lorsqu’une catastrophe frappe quelque part dans le monde – en Haïti, au Japon, en Inde, en Turquie, en Indonésie et ailleurs – les médecins israéliens sont parmi les premiers sur les lieux, ils sont là pour sauver des vies.

Cette année, j’ai perdu mon père et mon beau-père. Dans les salles de l’hôpital même où ils ont été traités, les médecins israéliens traitaient des arabes palestiniens. En fait, chaque année, des milliers d’Arabes des territoires palestiniens et arabes de tout le Moyen-Orient viennent en Israël pour être soignés dans des hôpitaux israéliens par des médecins israéliens.

Je sais que vous n’allez pas entendre cela dans les haut-parleurs à l’extérieur de cette tribune, mais c’est la vérité. Il est important que vous soyez conscient de cette vérité.

C’est parce qu’Israël chérit la vie et est épris de paix qu’Israël cherche la paix.

Nous cherchons à préserver nos liens historiques et nos traités de paix historiques avec l’Egypte et la Jordanie. Nous cherchons à établir une paix durable avec les Palestiniens.

Le président Abbas vient de s’exprimer ici. Je lui dis et je vous le dis:

Nous ne résoudrons pas notre conflit avec des discours diffamatoires à l’ONU. Ce n’est pas la façon de résoudre un conflit. Nous ne résoudrons pas notre conflit avec des déclarations unilatérales d’indépendance. Nous devons nous asseoir ensemble, négocier ensemble, et parvenir à un compromis mutuel, dans lequel un Etat palestinien démilitarisé reconnaît le seul et unique Etat juif.

Israël veut voir un Moyen-Orient du progrès et de la paix. Nous voulons voir les trois grandes religions qui jaillissent de notre région – le judaïsme, le christianisme et l’islam – coexister dans la paix et dans le respect mutuel.

Pourtant, les forces médiévales de l’islam radical, que vous venez de voir à l’assaut des ambassades américaines à travers le Moyen-Orient, s’y opposent.

Elles cherchent la suprématie sur tous les musulmans. Elles sont déterminées à la conquête du monde. Elles veulent détruire Israël, L’Europe, L’Amérique. Elles veulent éteindre la liberté. Elles veulent la fin du monde moderne.

L’Islam militant a beaucoup de branches – des dirigeants de l’Iran avec leurs gardiens de la révolution aux terroristes d’Al-Qaïda, aux cellules radicales qui se cachent dans chaque partie du globe.

Mais en dépit de leurs différences, elles reposent toutes sur le même socle amer de l’intolérance. L‘intolérance est dirigée d’abord vers leurs coreligionnaires musulmans, puis les chrétiens, les juifs, les bouddhistes, les hindous, les personnes laïques, tous ceux qui ne se soumettent pas à leur credo impitoyable.

Ils veulent entraîner l’humanité vers une ère de dogme aveugle et vers un implacable conflit.

Je suis sûr d’une chose. En fin de compte ils échoueront. En fin de compte, la lumière pénètre l’obscurité.

Nous avons vu cela se produire avant.

Finalement, l’ignorance fait place à l’illumination.

De même, un cloître du Moyen-Orient finira par céder à la puissance irrésistible de la liberté et de la technologie. Lorsque cela se produira, notre région sera guidée non par le fanatisme et la conspiration, mais par la raison et la curiosité.

Je pense que la question pertinente est celle-ci: il ne s’agit pas de savoir si ce fanatisme sera vaincu. Combien de vies seront perdues avant qu’il ne soit vaincu ?

Nous avons vu cela se produire avant aussi.

Il y a 70 ans, le monde a vu une autre idéologie fanatique plier sur la conquête du monde. Une idéologie qui a brûlé. Mais pas avant qu’elle ait entraînée des millions de personnes avec dans sa chute. Ceux qui s’opposaient à ce fanatisme ont attendu trop longtemps avant d’agir. En fin de compte ils ont triomphé, mais à un coût terrible.

Mes amis, nous ne pouvons pas laisser cela se reproduire.

L’enjeu n’est pas seulement l’avenir de mon pays. L’enjeu est l’avenir du monde. Rien ne pourrait mettre en péril notre avenir commun plus que l’armement de l’Iran avec des armes nucléaires.

Pour comprendre ce que le monde serait avec un Iran nucléaire, imaginez le monde avec une arme nucléaire d’Al-Qaïda.

Il ne fait aucune différence si ces armes meurtrières sont entre les mains du plus dangereux régime terroriste du monde ou de la plus dangereuse organisation terroriste. Les deux sont tirés par la même haine; ils sont tous deux entraînés par le même désir de violence.

Il suffit de regarder ce que le régime iranien a fait jusqu’à présent, sans armes nucléaires.

En 2009, ils ont brutalement réprimés des manifestations de masse pour la démocratie dans leur propre pays. Aujourd’hui, leurs acolytes participent au massacre de dizaines de milliers de civils syriens, dont des milliers d’enfants.

Ils ont encouragé le meurtre de soldats américains en Irak et continueent de le faire en Afghanistan. Avant cela, les procurations iraniennes ont tué des centaines de soldats américains à Beyrouth et en Arabie saoudite. Ils ont transformé le Liban et la bande de Gaza en bastions terroristes, stockés près de 100.000 missiles et roquettes dans des zones civiles. Des milliers de ces roquettes et missiles ont déjà été tirés sur les communautés israéliennes par leurs mandataires terroristes.

Dans la dernière année, ils ont répandu leurs réseaux terroristes internationaux à une vingtaine de pays sur les cinq continents – de l’Inde et à la Thaïlande au Kenya et en Bulgarie. Ils ont même comploté pour faire exploser un restaurant à quelques rues de la Maison Blanche afin de tuer un diplomate.

Et bien sûr, les dirigeants iraniens ont nié l’Holocauste à plusieurs reprises et appelé à la destruction d’Israël de manière quotidienne, comme ils l’ont fait à nouveau cette semaine à l’Organisation des Nations Unies.

Je vous demande donc, compte tenu de ce bilan de l’agression iranienne sans armes nucléaires, d’imaginer l’agression iranienne avec des armes nucléaires. Imaginez leurs missiles à longue portée inclinés avec des ogives nucléaires, leurs réseaux terroristes armés de bombes atomiques.

Qui d’entre vous se sentira en sécurité au Moyen-Orient? Qui sera en sécurité en Europe? Qui sera en sécurité en Amérique? Qui sera en sécurité partout ailleurs ?

Il y a ceux qui croient que l’Iran doté d’armes nucléaires sera dissuasif, comme l’URSS.

C’est une supposition très dangereuse.

Les djihadistes se comportent très différemment des marxistes séculaires. Il n’y avait pas de kamikazes soviétiques. Pourtant, l’Iran produit des hordes d’entre eux.

La dissuasion a fonctionné avec les Soviétiques, car chaque fois que les Soviétiques avaient le choix entre leur idéologie et leur survie, ils ont choisi leur survie.

Mais la dissuasion ne fonctionnera pas avec les Iraniens une fois qu’ils obtiendront des armes nucléaires.

Il y a un grand érudit du Moyen-Orient, le professeur Bernard Lewis, qui a le mieux résumé cela. Il a dit que pour les ayatollahs d’Iran, la destruction mutuelle assurée n’est pas dissuasive, c’est une incitation.

Les dirigeants apocalyptiques de l’Iran croient qu’un homme saint médiéval réapparaîtra dans le sillage d’une guerre dévastatrice sainte, assurant ainsi à leur islam la gouvernance de la planète.

Ce n’est pas seulement ce qu’ils croient. C’est ce qui représente effectivement l’orientation de leurs politiques et de leurs actions.

Il suffit d’écouter l’ayatollah Rafsandjani qui a dit, je cite: «L’utilisation d’une seule bombe nucléaire à l’intérieur d’Israël détruira tout, mais il ne nuira pas au monde islamique. »

Rafsandjani a déclaré: « Il n’est pas irrationnel d’envisager une telle éventualité. »

Pas irrationnel …

Et cela vient de l’un des soi-disant modérés de l’Iran.

Étonnamment, certaines personnes ont commencé à colporter la notion absurde qu’un Iran nucléaire serait effectivement stabilisatrice pour le Moyen-Orient.

C’est comme dire qu’une arme nucléaire d’Al-Qaïda ouvrirait la voie à une ère de paix universelle.

Mesdames et Messieurs, je parle de la nécessité d’empêcher l’Iran de développer des armes nucléaires depuis plus de 15 ans.

J’en ai parlé dans mon premier mandat en tant que Premier ministre, puis j’en ai parlé lorsque j’ai quitté le bureau. J’en ai parlé quand c’était à la mode, et j’en ai parlé quand le sujet n’était plus à la mode.

J’en parle maintenant parce que l’heure se fait tard, très tard. J’en parle maintenant parce que le calendrier du nucléaire iranien ne prend pas le temps pour n’importe qui ou pour quoi que ce soit. J’en parle maintenant parce que lorsqu’ il s’agit de la survie de mon pays, ce n’est pas seulement mon droit d’en parler, c’est mon devoir d’en parler. Et je crois que c’est le devoir de tout dirigeant responsable qui veut préserver la paix mondiale.

Pendant près d’une décennie, la communauté internationale a essayé d’arrêter le programme nucléaire iranien par la diplomatie. Cela n’a pas fonctionné.

L’Iran utilise des négociations diplomatiques comme un moyen de gagner du temps pour faire avancer son programme nucléaire. Depuis plus de sept ans, la communauté internationale a tenté des sanctions contre l’Iran. Sous la direction du président Obama, la communauté internationale a adopté certaines des plus fortes sanctions à ce jour. Je tiens à remercier les gouvernements représentés ici qui ont adhéré à cette initiative. Elles ont eu un effet. Les exportations de pétrole ont été freinées et l’économie iranienne a été durement touchée.

Cela a eu un effet sur l’économie, mais nous devons faire face à la vérité. Les sanctions n’ont pas arrêté le programme nucléaire iranien en soit. Selon l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, au cours de la seule année dernière, l’Iran a doublé le nombre de centrifugeuses dans son usine nucléaire souterraine à Qom.

A cette heure tardive, il n’y a qu’une seule façon d’empêcher l’Iran de manière pacifique pour qu’il n’obtienne pas de bombes atomiques. C’est en plaçant une ligne rouge sur le programme iranien d’armes nucléaires.

Les lignes rouges ne conduisent pas à la guerre; les lignes rouges empêchent la guerre.

Regardez la charte de l’OTAN: il est clair qu’une attaque contre un pays membre serait considérée comme une attaque contre tous. La ligne rouge de l’OTAN a contribué à maintenir la paix en Europe pendant près d’un demi-siècle.

Le président Kennedy a défini une ligne rouge pendant la crise des missiles cubains. Cette ligne rouge a également empêché la guerre et a aidé à préserver la paix pendant des décennies.

En fait, c’est le fait de ne pas placer de lignes rouges qui a souvent poussé à l’agression.

Si les puissances occidentales avaient établi clairement les lignes rouges dans les années 1930, je crois qu’ils auraient arrêté l’agression nazie et la Seconde Guerre Mondiale aurait pu être évitée.

En 1990, si Saddam Hussein avait été clairement prévenu que sa conquête du Koweït serait un franchissement de ligne rouge, la première guerre du Golfe aurait pu être évité.

Les lignes rouge franches fonctionnent aussi avec l’Iran.

Plus tôt cette année, l’Iran a menacé de fermer le détroit d’Hormouz. Les Etats-Unis ont tiré une ligne rouge et l’Iran a reculé.

Les lignes rouges n’ont pu être tirées dans les différentes parties du programme d’armement nucléaire iranien. Mais pour être crédible, une ligne rouge doit être établi en premier lieu dans une partie vitale de son programme: sur les efforts de l’Iran pour enrichir de l’uranium. Maintenant, laissez-moi vous expliquer pourquoi:

Fondamentalement, n’importe quelle bombe se compose de matière explosive et d’un mécanisme permettant de l’allumer.

L’exemple le plus simple est de la poudre à canon et d’un détonateur. Cela signifie que vous allumez la mèche et cela déclenche l’explosion de la poudre à canon.

Dans le cas des plans de l’Iran pour construire une arme nucléaire, la poudre, c’est de l’uranium enrichi. Le détonateur, c’est un détonateur nucléaire.

Pour l’Iran, amasser suffisamment d’uranium enrichi est beaucoup plus difficile que de produire du fusible nucléaire.

Pour un pays comme l’Iran, il faut de nombreuses années pour enrichir l’uranium pour une bombe. Cela nécessite des milliers de centrifugeuses dans de très grandes installations industrielles. Ces plans iraniens sont visibles et ils sont toujours vulnérables.

En revanche, l’Iran pourrait produire le détonateur nucléaire – le fusible – en beaucoup moins de temps, peut-être moins d’un an, peut-être seulement quelques mois.

Le détonateur peut être réalisé dans un atelier de la taille d’une salle de classe. Il peut être très difficile à trouver et  en particulier en Iran. C’est un pays qui est plus grand que la France, l’Allemagne, l’Italie et la Grande-Bretagne réunies.

La même chose est vraie pour la petite installation dans laquelle ils pourraient monter une ogive ou une arme nucléaire qui pourrait être placée dans un porte-conteneurs. Il y a des chances que vous ne trouveriez pas cette installation.

Donc, en fait, la seule façon que vous avez pour être crédible et empêcher l’Iran de développer une arme nucléaire, est d’empêcher l’Iran d’enrichir de l’uranium pour en avoir suffisamment pour une bombe.

Alors, combien uranium enrichi avez-vous besoin pour fabriquer une bombe? Et ou en est l’Iran ? 

Laissez-moi vous montrer. J’ai apporté un diagramme pour vous. Voici le schéma.

C’est une bombe, et là, c’est le détonateur.

Dans le cas des plans nucléaires de l’Iran pour construire une bombe, cette bombe doit être remplie avec suffisamment d’uranium enrichi. Et l’Iran doit passer par trois étapes.

La première étape: il faut enrichir suffisamment d’uranium faiblement enrichi.

La deuxième étape: il faut enrichir suffisamment d’uranium enrichi moyennement.

Et la troisième et dernière étape: il faut enrichir à très haute importance de l’uranium.

Où est l’Iran? L’Iran a terminé la première étape. Il leur a fallu de nombreuses années, mais ils l’ont rempli et ils sont 70% du chemin.

Maintenant, ils sont bien dans la deuxième étape. Au printemps prochain, au plus avant l’été prochain au vu des taux d’enrichissement actuels, ils auront terminé l’enrichissement moyen pour passer à l’étape finale.

A partir de là, il n’y a que quelques mois, peut-être quelques semaines avant qu’ils n’obtiennent suffisamment d’uranium enrichi pour la première bombe.

Mesdames et Messieurs, ce que je vous ai dit aujourd’hui ne se fonde pas sur des informations secrètes. Ce n’est pas basé sur le renseignement militaire. C’est basé sur des rapports publics de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique. Tout le monde peut les lire. Ils sont en ligne.

Donc, si les faits sont là, et ils le sont, où la ligne rouge doit être établie?

La ligne rouge devrait être établie ici …

Avant que l’Iran n’achève la deuxième étape de l’enrichissement d’uranium nécessaire pour fabriquer une bombe.

Avant que l’Iran n’arrive à un point où il n’est à quelques mois ou quelques semaines de l’uranium enrichi à haute qualité pour fabriquer une arme nucléaire.

Chaque jour, ce point se rapproche. C’est pourquoi je vous parle aujourd’hui avec un tel sentiment d’urgence. Et c’est pourquoi tout le monde devrait sentir ce sentiment d’urgence.

Certains de ceux qui prétendent que même si l’Iran achève le processus d’enrichissement, même s’il traverse la ligne rouge que je viens de tirer, nos agences de renseignement sauront quand et où l’Iran fabriquera le fusible, assemblera la bombe, et préparera l’ogive.

Regardez, personne n’apprécie plus nos agences de renseignements que le Premier Ministre d’Israël ? Toutes ces agences sont superbes. Elles ont déjoué plusieurs attaques. Elles ont sauvé de nombreuses vies. Mais elles ne sont pas infaillibles !

Depuis plus de deux ans, nos agences de renseignements ne savaient pas que l’Iran construisait une usine d’enrichissement nucléaire, sous une énorme montagne.

Voulons-nous compromettre la sécurité du monde sur l’hypothèse que nous allons trouver un petit atelier dans un pays qui représente la moitié de la taille de l’Europe?

Mesdames et Messieurs, la question pertinente n’est pas quand l’Iran aura la bombe. La question pertinente est à quel stade ne pourra t-on plus empêcher l’Iran d’avoir la bombe ?

La ligne rouge doit être tirée sur le programme iranien d’enrichissement de l’uranium, car ces installations d’enrichissement sont les seules installations nucléaires que nous avons avec certitude pour cible.

Je crois que, face à une ligne rouge, l’Iran fera marche arrière.

Cela vous donnera plus de temps pour des sanctions et pour la diplomatie afin de convaincre l’Iran de démanteler son programme d’armes nucléaires.

Il y a deux jours, à cette tribune, le président Obama a réitéré que la menace d’un Iran doté d’armes nucléaires ne peut être acceptée. J’apprécie beaucoup la position du président comme tout le monde dans mon pays. Nous partageons l’objectif d’arrêter le programme iranien d’armes nucléaires. Cet objectif unit le peuple d’Israël. Il unit les Américains, démocrates et républicains, et il est partagé par d’importants leaders à travers le monde.

Ce que j’ai dit aujourd’hui aidera à faire en sorte que cet objectif commun soit atteint.

Israël est en pourparlers avec les Etats-Unis sur cette question, et je suis convaincu que nous pouvons tracer la voie à suivre ensemble.

Mesdames et Messieurs, l’affrontement entre la modernité et le médiévalisme ne doit pas être un affrontement entre modernité et tradition.

Les traditions du peuple juif remontent à des milliers d’années. Elles sont la source de nos valeurs collectives et le fondement de notre force nationale.

Dans le même temps, le peuple juif a toujours regardé vers l’avenir. Tout au long de l’histoire, nous avons été à l’avant-garde des efforts visant à étendre la liberté, à promouvoir l’égalité, et à faire progresser les droits de l’homme.

Nous défendons ces principes non pas en dépit de nos traditions, mais à cause d’elles.

Nous écoutons les paroles des prophètes juifs Isaïe, Amos, Jérémie, traitons tout le monde avec dignité et compassion, recherchons la justice, chérissons la vie et prions pour la paix.

Ce sont les valeurs intemporelles de mon peuple et celles-ci sont le plus grand don du peuple juif à l’humanité.

Engageons-nous aujourd’hui pour défendre ces valeurs afin que nous puissions défendre notre liberté et la protection de notre civilisation commune.

Merci

Chronologie des avertissements depuis 1979

Les annonces que la République islamique sera bientôt capable de produire une arme nucléaire, ou pire, détient déjà cette arme, ne sont pas nouvelles. 

Depuis plus d’un quart de siècle, les responsables occidentaux ont affirmé à plusieurs reprises que l’Iran était proche de rejoindre le club des pays détenteurs de l’arme nucléaire. Une telle possibilité a toujours été considérée comme «inacceptable» et la raison possible pour une action militaire avec « toutes les options envisageables» dans le but d’empêcher l’Iran de perturber l’équilibre stratégique au Moyen-Orient dominé par les Etats-Unis et Israël. 

Durant cette période, ces prévisions sur le nucléaire iranien ont maintes et maintes fois apparu et disparu. Cette chronique des prédictions passées a pour but de remettre dans une perspective historique la rhétorique actuelle sur l’Iran. 

1. Premiers avertissements : 1979-84 

La crainte d’une arme nucléaire iranienne est antérieure à la Révolution Islamique de 1979, lorsque le pro-occidental Shah Mohammad Reza Pahlavi menait d’intenses négociations avec les Etats-Unis, la France et l’Allemagne de l’Ouest concernant un projet d’investissement énergétique devant aboutir à la construction de 20 réacteurs. 

Fin des années 1970: les États-Unis reçoivent des renseignements selon lesquels le Shah aurait « mis en place un programme clandestin de développement d’armes nucléaires ». 

1979: le Shah est renversé par la révolution iranienne qui aboutit à l’avènement de la République Islamique. Après le renversement du Shah, les Etats-Unis ont cessé de fournir de l’uranium hautement enrichi (UHE) à l’Iran. Le gouvernement révolutionnaire guidé par l’ayatollah Ruhollah Khomeiny condamnait les armes et l’énergie nucléaires, et a pour un temps arrêté tous les projets. 

1984: Peu de temps après que des ingénieurs ouest-allemands aient visité le réacteur nucléaire inachevé de Bushehr, la revue militaire Jane Defense Weekly publie des propos émanant des services de renseignement allemands expliquant que la production par l’Iran d’une bombe « est dans sa phase finale. » Le sénateur américain Alan Cranston affirme que l’Iran aura sa bombe dans sept ans. 

2. Israel dépeint l’Iran comme son ennemi n°1 : 1992 

Bien qu’Israël ait secrètement fait des affaires avec la République Islamique après la révolution de 1979, cherchant à cultiver une alliance perse contre ses ennemis arabes locaux, le début des années 1990 a vu un effort concerté de Tel-Aviv pour dépeindre l’Iran comme une nouvelle menace à son l’existence de l’état hébreux. 

1992 : le parlementaire israélien, Benjamin Netanyahu, annonce à ses collègues que l’Iran sera sous 3 à 5 ans en mesure de produire une arme nucléaire et que cette menace doit être enrayée «par un front international dirigé par les Etats-Unis. » 

1992: le ministre israélien des affaire étrangères Shimon Peres déclare sur une chaine de télévision française que l’Iran sera doté de têtes nucléaires d’ici 1999. « L’Iran est la plus grande menace et le plus grand problème au Moyen-Orient », a averti M. Peres, «parce qu’il vise l’option nucléaire tout en maintenant une position très dangereuse de militantisme religieux extrême». 

1992: Joseph Alpher, un ancien fonctionnaire du Mossad, déclare que « l’Iran doit être identifié comme l’ennemi n ° 1. » Le programme nucléaire iranien naissant, a t-il déclaré au New York Times, «donne vraiment la frousse à Israël. » 

3. Les Etats-Unis se joignent aux avertissements: 1992-97 

La sonnette d’alarme a retenti à Washington quand au début de 1992 un groupe de travail du House Republican Research Committee affirme qu’il y a «98 % de certitude que l’Iran a déjà tous (ou presque tous) les éléments nécessaires pour deux ou trois armes nucléaires opérationnelles. » 

Des prédictions similaires sont émises par le chef de la CIA de l’époque, Robert Gates, selon qui le programme nucléaire iranien pourrait être un «problème grave» dans cinq ans ou moins. Cependant, la bureaucratie a pris un certain temps pour intégrer la rhétorique menaçante sur l’Iran. 

1992: Une fuite d’un rapport du Pentagone « Stratégie de défense pour les années 1990 » fait peu référence à l’Iran, bien qu’il envisage sept scénarios de futurs conflits potentiels qui s’étendent de l’Irak à la Corée du Nord. 

1995: Le New York Times exprime publiquement les craintes des responsables américains et israéliens affirmant que « l’Iran est beaucoup plus proche de la production d’armes nucléaires qu’on ne le pensait » (environ cinq ans seulement) et que la bombe nucléaire de l’Iran est « en tête de liste » des dangers dans la décennie à venir. Le rapport parle d’une «accélération du programme nucléaire iranien » et affirme que l’Iran « a commencé une campagne intensive pour développer et acquérir des armes nucléaires» en 1987 et aurait recruté des scientifiques de l’ex-Union soviétique et du Pakistan pour le conseiller. 

1997: Le Christian Science Moniteur rapporte que les pressions américaines sur les fournisseurs nucléaires de l’Iran ont «forcé l’Iran à adapter son calendrier présumé pour une bombe. Aujourd’hui, les experts disent que l’Iran a peu de chances d’acquérir des armes nucléaires avant huit ou 10 ans.» 

4. Rhétorique contre «l’axe du mal»: 1998-2002 

Un satellite espion américain détecte le lancement d’un missile Iranien de moyenne portée, suscitant des spéculations sur le danger posé à Israël. 

1998: Le New York Times explique qu’Israël se sent moins en sécurité à la suite du lancement même si Israël est le seul pays au Moyen-Orient à posséder à la fois l’arme nucléaire et les missiles à longue portée pour les lancer n’importe où. «La principale réaction à ce qui se passe viendra d’Israël, et nous devons nous inquiéter des mesures que les israéliens pourrait prendre», selon un ancien responsable du renseignement cité par le Times. Un expert non identifié ajoute: «Cet essai montre que l’Iran est résolu à acquérir des armes nucléaires, parce que personne ne construit un missile d’une portée de 1200 km pour envoyer des ogives conventionnelles.» 

1998: La même semaine, l’ancien secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld présente un rapport au Congrès affirmant que l’Iran aura la capacité de construire un missile balistique intercontinental pouvant atteindre les Etats-Unis d’ici cinq ans. La CIA a donné quant a elle une estimation de délai de 12 ans. 

2002: La CIA avertit que le danger de missiles à tête nucléaire, en particulier ceux de l’Iran et de la Corée du Nord, est plus élevé que pendant la guerre froide. Robert Walpole, puis un haut responsable de la CIA pour les programmes stratégiques et nucléaires, raconte devant une commission du Sénat que la capacité de missiles de l’Iran a augmenté plus rapidement que prévu dans les deux années précédentes et qu’il sera bientôt à égalité avec la Corée du Nord. La menace «va continuer à croître car les capacités des adversaires potentiels arrivent à maturité». 

2002: Le président George W. Bush ajoute l’Iran à la liste des pays faisant partie de «l’axe du mal» avec l’Irak et la Corée du Nord. 

5. Révélations de l’intérieur de l’Iran: 2002-05 

En Août 2002, le groupe d’opposition iranien des Moudjahidine-e Khalq (MEK) annonce que l’Iran construit une installation souterraine d’enrichissement d’uranium à Natanz et un réacteur à eau lourde à Arak. Il est largement admis que la preuve a été transmise au MEK par le renseignement israélien. 

L’enrichissement et les réacteurs nucléaires ne sont pas interdits à l’Iran en tant que signataire du Traité de Non-Prolifération nucléaire (TNP), mais le fait de ne pas divulguer la totalité de ses activités conduit à une enquête de l’AIEA et un examen beaucoup plus approfondi. L’Iran insiste sur le but pacifiques de ses activités, mais se trouve en violation de son accord avec l’AIEA, et est accusé par l’AIEA d’un « tentative de dissimulation. » 

2004: Le secrétaire d’état américain Colin Powell dit aux journalistes que l’Iran travaille sur une technologie pour adapter une ogive nucléaire sur un missile. « Nous parlons de l’information qui dit que non seulement ils ont les missiles mais qu’ils travaillent dur sur la manière de combiner les deux ensemble», explique-t-il. 

2005: Les États-Unis présentent 1000 pages de dessins et autres documents qui auraient été récupérés à partir d’un ordinateur portable en Iran l’année précédente, et qui donnent des informations détaillées sur la fabrication d’explosifs et d’une ogive de missile à capacité nucléaire. Ces «prétendues études» sont rejetées par l’Iran comme des faux crées par des services de renseignement hostiles. 

6. Les menaces se précisent: 2006-09 

2006: Les tambours de la guerre battent plus vite après que Seymour Hersh du New-Yorker ait cité des sources américaines disant qu’une attaque contre l’Iran est inévitable, et qu’il est prévu d’utiliser des armes nucléaires tactiques contre les installations iraniennes enterrées. 

2007: Le président Bush avertit qu’un Iran nucléaire pourrait conduire à une « troisième guerre mondiale. » Le Vice-président Dick Cheney avait déjà mis en garde contre des «conséquences graves» si l’Iran ne renonce pas à son programme nucléaire. 

2007: Un mois plus tard, un rapport d’évaluation officiel de la Direction du Renseignement National est déclassifié, et affirme au contraire avoir «une grande confiance» dans le fait que l’Iran ait abandonné son effort d’armement nucléaire depuis l’automne 2003. 

Le rapport, destiné à synthétiser les informations récoltées par 16 agences d’espionnage américaines, réfute les décennies d’hypothèses inverses de Washington. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad appelle le rapport une «victoire pour la nation iranienne.» Un éditeur de journal iranien à Téhéran confie au Christian Monitor  »Les conservateurs … pensent que le risque de guerre contre eux a disparu. » 

Juin 2008: L’ambassadeur américain à l’ONU, John Bolton, prédit qu’Israël attaquera l’Iran avant Janvier 2009, profitant d’une fenêtre avant que le prochain président américain soit arrivé au pouvoir. 

Mai 2009: Un rapport du comité des affaires étrangères du Sénat américain déclare: «Il n’y a aucun signe que les dirigeants iraniens aient commandé une bombe. » 

Phase 7. Israël veut imposer son calendrier: 2010-11 

Malgré les rapports et les évaluations du renseignement affirmant le contraire, les israéliens et de nombreux responsables américains continuent de penser que l’Iran est déterminé à avoir des armes nucléaires le plus tôt possible. 

Août 2010: Un article de Jeffrey Goldberg dans le numéro de septembre de l’Atlantic est publié en ligne, décrivant un scénario dans lequel Israël a choisi de lancer une attaque unilatérale contre l’Iran avec 100 avions, «parce qu’un Iran nucléaire pose la plus grande menace depuis Hitler pour la survie du peuple juif. «  

S’appuyant sur des entretiens avec « environ 40 décideurs israéliens passés et présents, au sujet d’une frappe militaire » et avec des responsables américains et arabes, M. Goldberg prédit qu’Israël lancera une attaque en Juillet 2011. L’article mentionne les précédentes frappes israéliennes contre les installations nucléaires de l’Irak et de la Syrie, et cite le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, disant: «Vous ne voulez pas qu’un culte messianique apocalyptique ait le contrôle de bombes atomiques. Quand le croyant aux yeux écarquillés obtient les rênes du pouvoir et des armes de destruction massive, alors le monde devrait commencer à s’inquiéter, et c’est ce qui se passe en Iran. »

2010: Les responsables américains pensent que le programme nucléaire de l’Iran a été ralenti par quatre séries de sanctions du Conseil de Sécurité et une foule de mesures américaines et européennes. Le virus informatique Stuxnet a également fait des ravages jusqu’en 2011 en endommageant des milliers de centrifugeuses qui enrichissent l’uranium. 

Janvier 2011: Quand Meir Dagan quitte son poste de directeur du Mossad, il déclare que l’Iran ne serait pas en mesure de produire une arme nucléaire d’ici à 2015. «Israël ne devrait pas se hâter d’attaquer l’Iran, mais doit le faire uniquement lorsque l’épée sera contre son cou.» Plus tard, il ajouta qu’attaquer l’Iran serait «une idée stupide … Le défi régional auquel ferait face Israël serait impossible. » 

Janvier 2011: Un rapport de la Fédération des Scientifiques Américains sur l’enrichissement d’uranium par l’Iran affirme qu’il n’est pas possible que Téhéran ait déjà la capacité technique de produire un engin nucléaire. 

Février 2011: Le Directeur du renseignement national James Clapper affirme dans un témoignage devant le Congrès que «l’Iran garde la possibilité de développer des armes nucléaires en partie en développant diverses techniques liées au nucléaire afin de mieux se positionner pour produire de telles armes, s’il décide de le faire ».   »Nous ne savons pas, cependant, si l’Iran finira par décider de construire des armes nucléaires. » 

Novembre 2011: L’AIEA affirme pour la première fois que l’Iran a travaillé sur des projets d’armement nucléaire depuis des années, en publiant des informations détaillées basées sur plus de 1000 pages d’informations, corroborés, dit-elle, par des données provenant de 10 Etats membres et de ses propres enquêtes et entretiens. L’Iran réfute ce rapport et prétend qu’il a été motivé par des fins politiques. 

Source: Alter info

                                   La ligne noire de Netanyahu

(Il Manifesto)

 

arton17862-655cb BENJAMIN NETANYAHU dans REFLEXIONS PERSONNELLES
Manlio DINUCCI
Nous savons maintenant comment sera la bombe nucléaire iranienne : une boule avec la mèche allumée, comme celle des bandes dessinées pour enfants. Le premier ministre israélien Netanyahu l’a montrée avec un dessin, à l’Assemblée Générale de l’ONU et, comme un maître d’école maternelle, il a sorti un feutre et il a tracé sur la bombe une belle ligne rouge. Ici, a-t-il expliqué, doit être arrêté « le plus dangereux régime terroriste du monde », l’iranien, « avant qu’il ne porte à terme l’enrichissement nucléaire nécessaire pour fabriquer une bombe ». Un tout autre cadre aurait dû être présenté à l’ONU : celui du puissant arsenal nucléaire israélien, entouré de la ligne noire du secret et de l’omertà. Selon Jane’s Defense Weekly, Israël – la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient – possède de 100 à 300 têtes nucléaires, prêtes au lancement sur des missiles balistiques qui, avec le Jericho 3, atteignent une portée de 8-9mille km. L’Allemagne a fourni à Israël (sous forme de don ou à prix réduits) quatre sous-marins Dolphin modifiés : dans chacun d’eux, aux six tubes de lancement de missiles de croisière à courte portée en ont été ajoutés quatre pour les Popeye Turbo, des missiles nucléaires de 1.500 km de portée. Les sous-marins israéliens made in Germany, silencieux et pouvant rester en immersion pendant une semaine, croisent en Méditerranée orientale, en Mer Rouge et dans le Golfe Persique, prêts 24 heures sur 24 à l’attaque nucléaire. Les Etats-Unis, qui ont déjà fourni à Israël plus de 350 chasseurs-bombardiers F-16 et F-15, se sont engagés à leur fournir au moins 75 chasseurs F-35, eux aussi à double capacité nucléaire et conventionnelle. Le Pentagone, qui garde secrets les codes d’accès au software du F-35 même avec les pays (comme l’Italie) qui participent à sa construction, les fournira par contre à Israël pour qu’il puisse intégrer le F-35 dans ses propres systèmes de guerre électronique. Il donnera en outre la priorité à l’entraînement des pilotes israéliens, en les préparant à l’attaque nucléaire avec ces chasseurs de cinquième génération.

Israël, qui à la différence de l’Iran refuse le Traité de non-prolifération, n’admet pas qu’il possède un arsenal nucléaire (dont l’existence est reconnue par l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique), mais laisse entendre de façon menaçante qu’il l’a et qu’il peut s’en servir. Il refuse ainsi de participer à la Conférence pour la création au Moyen-Orient d’une zone sans armes nucléaires, ordonnée par l’ONU, à laquelle l’Iran a par contre adhéré. Pendant ce temps Israël, qui selon le Sipri a produit, jusqu’en 2011, 690-950 kgs de plutonium, continue à en produire en quantité suffisante pour fabriquer chaque année 10-15 bombes de la puissance de celle de Nagasaki. Il produit certainement aussi du tritium, un gaz radioactif avec lequel il fabrique des armes nucléaires de nouvelle génération. Parmi lesquelles des mini-nukes, à utiliser dans un théâtre guerrier réduit, et des armes neutroniques, qui provoquent une contamination radioactive mineure, mais une létalité plus élevée à cause de leur forte émission de neutrons rapides : les plus adaptées contre des objectifs peu distants d’Israël.

Les états arabes de l’AIEA, qui avaient préparé une résolution sur « Les capacités nucléaires israéliennes », en ont, sous la pression des USA, renvoyé la présentation en 2013.

Tandis que la mèche de la bombe, pas l’iranienne de la bande dessinée mais la vraie d’Israël, peut être allumée à tout moment.

Manlio Dinucci

Edition de mardi 2 octobre 2012 de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/…

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio                                                                                   

Publié dans : REFLEXIONS PERSONNELLES |le 28 septembre, 2012 |Pas de Commentaires »

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