LES FORÊTS FRANCAISES, NOUVEL ELDORADO INDUSTRIEL ? (Nolwenn WEILER)
Les forêts françaises, nouvel eldorado industriel ?
PAR NOLWENN WEILER (24 SEPTEMBRE 2012)
Le bois en tant qu’énergie renouvelable suscite les convoitises. Des projets de scieries géantes et d’usines de cogénération sortent des cartons et menacent l’équilibre d’une filière déjà fragilisée par les délocalisations et la spéculation. Face à l’exploitation intensive de la forêt qui se dessine, des artisans et des PME prônent la mutualisation et les filières courtes.
C’est un gigantesque complexe industriel de sciage et de production d’énergie renouvelable au cœur du Morvan. Le petit village de Sardy-lès-Epiry (Nièvre) a été choisi par l’entreprise Erscia – Energies renouvelables et sciages de France – pour accueillir son futur pôle industriel. La création de 120 emplois directs est annoncée. Les ateliers débiteront près d’un million de m3 de bois par an tout en produisant de l’électricité par cogénération. Bref, création d’emplois se conjuguerait avec transition écologique et réindustrialisation. De quoi se réjouir ? Pas si sûr.
Approuvé par la quasi-totalité des élus locaux, le projet Erscia est vivement critiqué par une partie de la population. Ses détracteurs mettent en avant les risques de déforestation, de pollutions atmosphériques liées à la cogénération, la destruction des industries locales déjà installées, le trafic de camions, et la perte de ressources touristiques, importantes dans le Morvan (voir notamment leur site). Et les 250 000 tonnes de granulés de bois produits alimenteront une usine d’électricité d’Electrabel en… Belgique [1]. Le projet dessine aussi une nouvelle manière d’exploiter les forêts, qui pourrait bien se révéler davantage destructrice d’emplois et de ressources.
Vers une Wood Valley française ?
Son promoteur Pascal Jacob, considère le Morvan comme la future « Wood Valley » française. L’enjeu : la production massive de bois énergie pour alimenter, entre autres, les chauffages au bois, dont la vente ne cesse de progresser. Car la biomasse est à la mode. C’est l’une des principales énergies renouvelables aux côtés de l’hydraulique, de l’éolien et du solaire. « La France accuse un tel retard dans les secteurs éolien et photovoltaïque que pour honorer ses engagements européens de 20% d’énergies renouvelables d’ici 2020, elle mise quasiment tout sur la biomasse, en particulier le bois », prévient René Montagnon, membre de la Commission Forêt d’Europe Ecologie Les Verts. La ministre de l’Écologie Delphine Batho considère d’ailleurs la biomasse comme« une énergie majeure du mix énergétique français » [2] !
Vendues comme des projets industriels « verts », ces scieries géantes misent sur le bois énergie, dont la valeur s’envole, menaçant l’équilibre de toute la filière. Le créneau est tellement prometteur que la scierie Moulinvest, cinquième de France, est entrée en bourse en avril dernier. Mais cette mode, si elle n’est pas encadrée, pourrait produire des dégâts irréparables.
La 3ème forêt d’Europe
La France dispose de la 3ème forêt d’Europe, derrière la Suède et la Finlande : 16 millions d’hectares boisés, soit environ 28% du territoire métropolitain. Les forêts françaises et sa filière bois font vivre 400 000 personnes : de la gestion des forêts à la fabrication de meubles et parquets, en passant par le sciage, la confection de papier, la construction de charpente ou de granulés pour le chauffage, le secteur abrite une grande diversité de métiers. Un chiffre d’affaires de 60 milliards [3], généré par quelques 100 000 entreprises qui maillent étroitement le territoire français, souvent dans un milieu rural frappé de plein fouet par la crise.
Malgré ce potentiel, la filière bois affiche une balance commerciale déficitaire de 6 milliards d’euros. Juste derrière le secteur de l’énergie, plombé par les importations d’hydrocarbures. Pourtant, le bois français s’exporte, d’abord vers la Belgique : « Mais derrière cette destination européenne, se cachent les traders belges et allemands sur ce marché. Le port d’Anvers est l’une des principales voies de sortie pour les bois européens », déplore Laurent Denormandie, président de la Fédération Nationale du Bois (FNB). « Ils se servent d’autant plus volontiers chez nous que les taxes à l’export y sont… nulles ! »
Du bois exporté… vers la Chine
Chênes et hêtres s’exportent aussi massivement vers la Chine, très gourmande en bois. Les ventes à destination de Pékin ont doublé en 2011. Problème : la matière première s’en va par conteneurs entiers, et revient sous forme de produits manufacturés, bien plus chers. Là encore, la FNB dénonce l’absence de taxe européenne à l’importation. « Sciages, parquets et meuble nous reviennent d’Asie à des prix défiant toute concurrence ! Alors même que la Chine taxe chez elle les parquets importés à hauteur de 20% et les meubles à hauteur de 100% ! »
Pour les entreprises du secteur, c’est un peu la « double-peine » : à l’augmentation du prix de la matière première due à la forte demande mondiale, s’ajoute la concurrence avec des produits qui reviennent bien moins chers d’Asie. « La filière doit donc se protéger, via des quotas à l’export par exemple, et s’organiser différemment », propose Laurent Denormandie. Une porte par laquelle les partisans d’une industrialisation à outrance cherchent à s’engouffrer. Ils se mettent même à rêver d’une « diagonale des scieries », qui traverserait la France des Vosges aux Landes, avec quatre ou cinq énormes unités, comme Erscia.
La forêt française sous-exploitée ?
Leur principal argument : la forêt française serait sous-exploitée. Mais les chiffres sont controversés. En 2010, l’Inventaire Forestier National (IFN) a admis que son modèle de calcul était défectueux. Le rapport commandé à l’époque par Nicolas Sarkozy, à l’ancien ministre de l’Agriculture Jean Puech (UMP), annonçait une production annuelle de 103 millions de m3 de bois. Après révision des chiffres, celle-ci est redescendue à 83 millions de m3.
Selon les estimations, le taux de prélèvement de bois sur la forêt reste pour l’instant très raisonnable : entre 50% et 60% de l’accroissement naturel de la forêt. Quand 100 nouveaux arbres arrivent à maturité, on en prélève entre 50 et 60. Cela signifie que la forêt continue de s’accroître. Sans menacer son renouvellement, certains estiment, comme l’association NégaWatt, que ce taux de prélèvement pourrait monter jusqu’à 75% afin de répondre à la demande de bois-énergie. Mais si les projets de scieries géantes se multiplient, le bois risque de manquer, et de créer une concurrence interne à la filière entre production de biomasse, fabrication de papier et entreprises d’ameublement, deux secteurs déjà très fragilisés.
Chênes nulle part, sapins partout
« Ce n’est pas forcément un scandale de ne pas exploiter la totalité de la ressource », rétorque un membre de l’Office National des Forêts (ONF). « Les forêts de montagne ne sont pas exploitées du tout parce que cela coûterait trop cher. La forêt doit être gérée sur le très long terme. Il ne s’agit pas de tout prélever d’un coup. » Biodiversité, stockage de C02, gestion écologique de la ressource en eau, attrait touristique, refuge sans pesticides pour diverses espèces, compléments de revenus (chasse, champignons, cueillette) : « La forêt n’est pas qu’un tas de bois », rappelle-t-il. La multiplicité des propriétaires forestiers – plus de 3,5 millions – rend également difficile une exploitation plus rationnelle. Certains ne possèdent parfois qu’un hectare. « Il n’est pas avantageux, pour eux, de faire venir une abatteuse. Résultat : leurs forêts ne sont pas entretenues et le bois est perdu, détaille Marc Pascualini, forestier et délégué régional du Syndicat National Unifié des Personnels des Forêts et de l’Espace Naturel (Snupffen).
Exploiter davantage signifie planter davantage. Mais quels arbres ? La forêt française est composée quasiment aux deux tiers de feuillus (chênes, hêtres, bouleaux…). Leurs « concurrents », les résineux (sapins, mélèzes…), rencontrent cependant un succès fou. De pousse plus rapide, plus simple à travailler, moins cher, faisant appel à des techniques de sciage standardisées, ils sont prisés par le BTP, l’industrie de l’ameublement et… les producteurs de bois énergie. La scierie géante de Sardy-lès-Epiry sera exclusivement alimentée en résineux (épicéa, pin, sapin et douglas). Pour les pouvoirs publics et une partie des professionnels, il faut adapter la forêt française et accélérer l’enrésinement du pays.
La forêt doit-elle s’adapter à l’industrie ?
D’autant que le rythme des plantations s’est sérieusement ralenti en France ces dix dernières années. 28 millions de jeunes arbres ont été plantés en 2010, contre 300 millions en Allemagne et en Suède, ou un milliard en Pologne. Mais le tout résineux ne fait pas l’unanimité. « Il est dommage que la filière bois subisse les marchés et dédaigne la ressource feuillue disponible en abondance. C’est à l’industrie de s’adapter à la forêt et non l’inverse », réagit France Nature Environnement (FNE), qui fédère plus de 3000 associations écologistes.
De nombreux forestiers partagent ce point de vue. « La monoculture de résineux, c’est notre drame, témoigne l’un d’eux. Cela correspond à une gestion productiviste de la forêt. On est sur un système proche de l’agriculture intensive. C’est le modèle landais. On plante en ligne. On coupe à blanc au bout de 40 ans. On récolte. On replante. C’est une vision à très court terme. » Une sylviculture plus extensive, et surtout plus variée, permet de limiter les risques financiers à long terme. Elle rend aussi la forêt plus robuste face aux ravageurs et aux risques climatiques.
Les projets de scieries géantes profitent également des déboires du secteur.« On perd une scierie tous les trois jours en France depuis 30 ans, ce qui ne semble émouvoir personne », avance Maurice Chalayer, animateur de l’Observatoire des Métiers de la Scierie [4]. 15 000 emplois perdus depuis 1980. En 2010, 10 000 personnes travaillent dans 1 700 scieries, dont une majorité de petits établissements artisanaux [5]. « C’est d’autant plus dommage que la plupart du temps, les scieries ferment faute de repreneur, privant à chaque fois un territoire rural d’une activité économique qui pourrait être pérenne. », déplore Maurice Chalayer.
Résultat : les scieries françaises produisent aujourd’hui autant de bois qu’en… 1973, à la veille du pic pétrolier (soit 10 millions de m3 de bois). Faut-il pour autant copier le modèle allemand, qui a doublé sa production en 10 ans grâce à de nouvelles scieries industrielles et peut aujourd’hui en fournir le double ? Pas sûr. Depuis la crise de 2009, pour survivre, plusieurs grosses scieries allemandes ont été largement soutenues par les banques et les aides publiques, observe Maurice Chalayer.
Industries contre artisans
Car la production de bois énergie est loin d’être la plus rentable.« Question valeur ajoutée, le meilleur usage du bois, c’est le bois d’œuvre », insiste René Montagnon. Il est composé de grumes destinées aux usages « nobles » de la ressource : menuiserie, charpente, caisserie, ameublement. « Il faut 2 000 m3 de bois énergie pour créer un emploi, contre 300 m3 en bois d’œuvre ! » Mais les artisans souffrent. « Les normes en matière de résistance mécanique ont été faites pour protéger les scieries industrielles qui ne font que du résineux », dénoncent des charpentiers habitués à travailler avec des feuillus. Si le bois est local et non traité, il n’est plus assuré par la garantie décennale, qui permet à un particulier de se retourner contre l’entreprise qui aura édifié sa maison si un défaut est constaté. Résultat : le bois industriel est favorisé au détriment des artisans et des circuits courts.
Autre question, celle de la formation. En France, les savoir-faire disparaissent.« Sur les chantiers, les manœuvres non qualifiés et sous payés sont légion. Les risques de défauts de construction sont importants. Il faudrait revoir les systèmes de formation, et notamment le CAP de charpentier, en l’orientant vers le travail du bois plus que vers la mise en œuvre de systèmes industriels », témoigne un charpentier, qui croule sous les commandes.
Vers un bois AOC ?
Pour favoriser les filières courtes, qui assurent une gestion plus raisonnable de la forêt et favorisent la création d’emplois bien rémunérés, certains professionnels s’organisent collectivement. En Chartreuse, dans les Alpes, le premier bois AOC de France devrait bientôt voir le jour. Le principe est le suivant : constituer un stock collectif de bois local pour la construction de charpentes et de maisons à ossatures en bois. Grâce à des sections standardisées, le bois stocké répond aussi bien aux besoins des charpentiers, des constructeurs et des architectes. Pour l’acheteur, la démarche est simple : un numéro de téléphone unique pour les commandes, une disponibilité du bois sous 72 heures. Initié par le Comité Interprofessionnel du Bois de Chartreuse (CIBC), ce dispositif géré par les professionnels du massif permet de préserver la filière bois et de participer à l’économie locale.
Dans le grand Ouest, Yannick Robert, technicien forestier a mis en place voici 7 ans, une filière bois locale, qui permet de mettre en relation directe des petits propriétaires et des utilisateurs locaux. « Les gens viennent me voir en me demandant quel produit industriel ils peuvent utiliser pour leur terrasse ou leur bardage. Je leur réponds qu’il suffit de mettre le bon bois local au bon endroit. En plus c’est souvent moins cher ! Sur les circuits de résineux, nous sommes entre 15 et 35% moins cher que le marché. Et presque moitié moins pour le feuillu ! »
Mutualisation et relocalisation
Yannick Robert, et les bûcherons, scieurs ou transporteurs avec qui ils travaillent, y trouvent leur compte et du sens. « Nous sommes autonomes, nous gagnons notre vie, et proposons aux clients des bois de qualité. Nous restons malheureusement un marché de niche. Pour que cela se développe, il faudrait des réseaux inter-régionaux. Et que les élus s’engagent davantage. », explique-t-il. En restreignant, par exemple, les commandes publiques en bois exotiques.
Avec le départ de Nicolas Sarkozy, soupçonné de vouloir brader l’ONF au privé, voir de céder une partie de la forêt publique, les acteurs ont l’impression d’avoir échappé au pire. Mais alors que se profilent aussi le grand chantier de la rénovation thermique, et le regain d’intérêt pour le bois comme matériau de construction plus écolo, se pose l’épineuse question du modèle de production.« Lors de la Conférence Environnementale, ni le président de la République François Hollande, ni le Premier ministre Jean-Marc Ayrault n’ont évoqué la nécessité d’un plan d’urgence en faveur de la filière Forêt-Bois pour assurer la transition énergétique de la France », regrettent les professionnels du secteur. Le gouvernement favorisera-t-il les scieries géantes, type Erscia, ou le développement de PME et de filières courtes ?
Nolwenn WEILER
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ROUMANIE • Les forêts grignotées par les Chinois
Au contraire de ses voisins qui ont sévèrement limité leurs exportations de bois, la Roumanie voit des millions de mètres cubes lui échapper, et la déforestation gagner du terrain. Jurnalul National dresse un constat inquiétant de la situation.
• Jurnalul National |
• Petru Zoltan, Valentin Zaschievici |
• 9 janvier 2012
Il y a un an, les fédérations professionnelles de l’industrie du bois saisissaient l’Etat roumain au sujet de l’émergence d’une nouvelle espèce qui dévastait les forêts, la « termite chinoise », redoutée dans le monde entier pour son appétit insatiable. Cette interpellation faisait suite à une augmentation inquiétante de l’exportation de bois industriel vers la Chine. Ainsi, dans les neuf premiers mois de 2010, les statistiques officielles montraient une exportation de grumes vers la Chine en valeur de 13,6 millions de dollars, soit plus de trois fois plus que sur la même période en 2009 ! Le phénomène a pris une ampleur particulière fin 2011, quand tous les conteneurs qui apportaient des produits chinois dans notre pays ont fait le retour chargés de grumes. Dans des pays voisins comme l’Ukraine, l’exportation de grumes a été interdite ; la Fédération de Russie a introduit un droit de douane de 25% sur l’exportation de cette matière première.
Les sociétés étrangères spécialisées font le tour des pays à fort potentiel (Brésil, Indonésie, Argentine, Roumanie), en exploitant la législation permissive et l’attrait pour la corruption des responsables politiques, et puis s’en vont. Nous ne voyons que l’embouchure de cet énorme entonnoir : les petits voleurs de bois, les scieries illégales, les convois illégaux interceptés par la police, ci et là un dirigeant d’exploitation forestière corrompu. Quand on poursuit les fourmis, on perd de vue la fourmilière, dit le proverbe.
Confrontés au problème de la réduction massive de leurs forêts, la plupart des pays de l’Union européenne (UE), mais aussi la Chine et la Russie, ont réduit la quantité de bois destinée à l’exploitation. L’Allemagne, l’Autriche, la Russie et les pays nordiques ont adapté leur législation afin que les raisons économiques soient assujetties à l’intérêt national. Les Etats-Unis (qui ont vu leurs forêts de séquoias en Californie, vieilles de quatre mille ans, au bord de disparaître) ont adopté des mesures draconiennes pour les protéger. L’UE est sur le point d’adopter ces mesures. Mais, d’ici-là, la Roumanie reste un « paradis vert » pour les entreprises étrangères. Avant la révolution de 1989, l’Etat roumain était propriétaire d’environ 6,5 millions d’hectares de forêts. Depuis les lois de restitution des droits de propriété [à des particuliers], cette surface a été réduite à 3,3 millions d’hectares.
Très actifs et très voraces, bien qu’on ne les voie pas se promener dans les forêts avec une hache sur l’épaule, les Chinois engloutissent une énorme quantité de bois. La Chine a dévoré ses forêts au rythme de sa propre croissance et, maintenant, face à la crise de l’eau et à tous les effets secondaires de la déforestation massive, elle cherche désespérément des ressources dans le reste du monde. Sachant qu’on pratique dans les Carpates une déforestation irrationnelle et sans pitié, les entreprises à capitaux chinois ont rapidement développé des réseaux d’exploitation du bois, rachetant des usines de cellulose. Ils prennent ainsi la place des exportateurs arabes, car les produits semi-finis sont plus rentables que les grumes. En fait, la Roumanie ne peut fournir que 5,7 millions de mètres cubes de résineux par an, la différence devant être assurée par l’augmentation du volume de bois exploité, contraire aux règles de gestion durable des forêts.
Le marché du traitement du bois de Roumanie est toujours dominé par quelques sociétés autrichiennes, avec Holzindustrie Schweighofer SRL comme leader. Dotés d’une bonne expérience en matière de tractations avec l’Etat roumain, avant que les Chinois ne s’y mettent, les représentants de ces sociétés ont contacté des représentants du ministère de l’Environnement et de l’Office national des forêts roumain (RNP) pour accélérer le règlement favorable des revendications de la société : ils souhaitent par exemple une modification des lois visant à réduire l’âge minimum pour la coupe du bois.
Entre 2005 et 2009, l’Etat a perdu 40 % de ses forêts. C’est ce qui ressort du rapport d’Eurostat : Forestry in the EU and the world » [L'exploitation forestière dans l'UE et le monde], de juin 2011. En ce qui concerne les petits propriétaires, possesseurs d’un demi-hectare à deux hectares, ils ne peuvent ni gérer ni surveiller leurs terrains. Et beaucoup d’entre eux n’ont pas une culture de la propriété, ils savent seulement qu’ils ont reçu quelque chose qui doit leur apporter des revenus.
La Roumanie est devenue l’objet d’un troc entre grandes entreprises du bois, grands bénéficiaires de la restitution, maires et dignitaires, les vrais nuisibles des forêts, peut-être la dernière ressource naturelle du pays qui puisse être exploitée sans trop d’efforts. Car, pour extraire le bois, il ne faut ni creuser, ni investir, ni innover, ni penser. Il suffit de mettre la main sur la forêt, puis la tronçonneuse. Des dizaines de milliers de Roumains coupent illégalement des arbres, augmentant – on ne sait combien – le chiffre déjà significatif des 17 millions de mètres cubes coupés légalement. Pour beaucoup, l’exploitation forestière illégale est la condition même de leur subsistance, mais leurs bénéfices restent modestes. La plus-value augmente cependant de manière significative au niveau des exportateurs. De plus en plus friands de bois, ces derniers pressent par tous les moyens, soudoient, font du lobby pour changer les lois en leur faveur, pour satisfaire leur irrépressible besoin de ressources.
GRINDESEL 18 03 2013
QUESTION : Est ce l’objectif de gestion forestière visé par les futures mégas scieries Européennes ?
Excusez moi je dispose désormais d’un site personnel. Le voici :
grindesel.forumactif.fr
1. le 27 janvier 2013 à 0 h 07 min BRIAND écrit:
BRIAND écrit
Beaucoup d’informations très pertinentes sur la filière bois. Quelle que soit le domaine, le Morvan a besoin d’industrie et je trouve déplorable un tel acharnement local pour préserver le désert vert !
Réponse de GRINDESEL
Vous y habitez dans ce désert vert et vous aimeriez y trouver plus de clients ? Sur quels critères vous basez vous pour affirmer que ‘le Morvan a besoin d’industrie’? Cette partie de territoire Français n’a –t-elle pas survécue jusqu’à ce jour à l’industrialisation et qui s’en est plaint à part ceux qui ont perdu leur emploi suite à fermetures d’usines ? N’y a-t-il donc pas d’autres moyens à vos yeux de créations d’emplois à échelle humaine que d’offrir des emplois dans une méga usine …qui en détruira beaucoup plus à 600 km à la ronde?
BRIAND écrit
Tout est bon pour faire peur, à croire que LES ERSCIENS vont débarqué sur le village gaulois de SARDIX !
Réponse de GRINDESEL
Il n’est pas question de faire peur comme tente de faire certains écolos avec l’incinérateur …qui n’en ai pas vraiment un mais dont les filtres peuvent, à un moment ou un autre, filtrer plus ou moins ! Il ne s’agira pas d’une entreprise nationalisée… Vous voyez ce que je veux dire ‘à demi mot’ ? Il s’agit d’un choix de société beaucoup plus important que celui de savoir qu’elle région de France va avoir la chance de créer 120 emplois en installant une méga scierie sans, soit disant , surexploiter la forêt régionale et qui, en ratissant les bois comme elle l’annonce (sans aucune garantie) sur 600 km de diamètre (du jamais vu en France!) va détruire, c’est certain, et accélérer une perte d’emplois considérable par arrêt de nombreuses entreprises confrontées à un violent et inévitable tsunami économique … Le débat est beaucoup plus technique que ne le pensent les observateurs méconnaissant les problèmes spécifiques à cette filière ‘scierie’ qui n’entre que pour environ 8 millions d’Euros dans le déficit commercial de la France …et non 6 milliards comme l’annonce Mr P.JACOB et ses amis de diverses médias .
Tapez ‘mégas scieries en Allemagne sur le web : Vous serez surpris d’apprendre que certaines de ces entreprises ne savent pas mieux faire monter les arbres jusqu’au ciel…que certaines scieries ‘moyennes’ qui, soit disant, ne savent pas alimenter les marchés que vise ERSCIA !
Si cette méga entreprise voit le jour – près de 8/9 ans après son arrivée en Nièvre – le marché jugera dans les 3 ans. Croyez que, depuis, certaines entreprises Françaises ont suent se moderniser et apprendre à combattre les difficultés.
BRIAND écrit
Que de temps perdu pour au nom (soit disant) de la défense des chauve-souris, qui hélas ne cotisent pas à la Sécu !
Réponse de GRINDESEL
La France est en démocratie et non en autocratie.
GRINDESEL
Beaucoup d’informations très pertinentes sur la filière bois. Quelle que soit le domaine, le Morvan a besoin d’industrie et je trouve déplorable un tel acharnement local pour préserver le désert vert !Tout est bon pour faire peur, à croire que LES ERSCIENS vont débarqué sur le village gaulois de SARDIX ! Que de temps perdu pour au nom (soit disant) de la défense des chauve-souris, qui hélas ne cotisent pas à la Sécu !
ERSCIA : ‘L’enjeu : la production massive de bois énergie pour alimenter, entre autres, les chauffages au bois, dont la vente ne cesse de progresser. Car la biomasse est à la mode.’
Concernant ERSCIA cette affirmation est fausse puisque leur future usine de fabrication de GRANULES, qui n’est plus le combustible écologique annoncé lors de son lancement médiatique en France, est annoncée comme devant alimenter une usine de cogénération Belge et non ‘les chauffages au bois’ poêles et chaudières individuelles initialement prévus ‘pour remplacer les énergies fossiles non renouvelables’…
René Montagnon, membre de la Commission Forêt d’Europe Ecologie Les Verts est-il un expert forestier ou un exploitant forestier opposé par principe à tout ce qui ne correspond pas à sa conception : La forêt vierge productrice de méthane plutôt que capteur de CO² ?
Combat-il les agriculteurs qui plantent d’immenses champs de carottes ou autres légumes et les ‘déforestent’
chaque année en détruisant eux aussi des paysages? A-t-il une méthode pour éviter l’aspect dévasté que chacun peut constater et déplorer après quasi chaque travail agricole ou forestier ?
Ne pourrait-on pas fuir l’intégrisme des mots et des photos ( Par exemple Photo N°2 réutilisée par plusieurs sites favorables à l’écologie ? Quelle écologie ?) la recherche des mots et formules chocs, les chiffres et affirmations pleines de contradictions semblant mineures pour le profane mais totalement fausses pour les pros (assimiler les différences concernant les volumes et rendements de toutes natures, souvent redondant demande une culture particulière…) , les certitudes d’amateurs passionnés refusant le débat avec les expériences vécues de professionnels forts surpris de voir leurs activités – et gagne pain pas toujours rémunérateur – mis en cause par des reporters s’estimant spécialiste du choc entre mots et photos ?!
La biomasse est à la mode ?
Comme des écologistes benêts l’ont cru lorsque des entrepreneurs intelligents se sont appuyés sur eux pour lancer leur produit ‘révolutionnaire utilisant les déchets sciures encombrant nos paysages’ … Y’en a plus et maintenant ‘on’ broie des bois ronds !
…en négligeant la promotion du bois bûches et des plaquettes sous prétexte de pollution atmosphérique alors qu’il faut tout simplement expliquer aux consommateurs pourquoi et comment consommer convenablement, en consom’acteurs responsables, ces combustibles bois bruts ancestraux et locaux, et les informer que la technologie des chaudières a fait un bond radical pour justement éliminer la dite pollution !
Désormais l’utilisateur d’un appareil de chauffage au (x) BOIS ne peut quasiment plus consommer un bois polluant (insuffisamment sec). Le mouvement ECOLOGISTE le sait-il ?
Il est vrai que le bois a toujours été considéré comme un combustible agricole, que plus ou moins confusément le bois a toujours été considéré comme étant un produit ‘gratuit’ comme les chaumes après les moissons. Les traditions ont la vie dure et les écologistes sont proches des organes de défense des consommateurs qui rêvent de supprimer ‘les intermédiaires’!
Alors comment faire accepter aux consommateurs de payer plus cher un combustible bois pour se chauffer ECOLOS …en final à meilleur prix ? Car 1 kg de bois sec chauffe plus que le même pissant l’eau…
Contradictoire ? NON ! Encore faut il le démontrer et non parler et discutailler à tord et à travers.
Je vous invite donc à lire les rubriques ‘Forum LE BOIS ENERGIE’ aux rubriques Plaquettes / Granulés et Bûches (Bois de chauffage)
sur http://www.gfservices.fr
Cordialement.
GRINDESEL
Présenter et s’inquiéter du développement de la demande en BOIS ENERGIE n’a pas de sens!
Tout d’abord parcequ’un arbre est composé de plusieurs qualités de bois. Sans entrer dans le détail on peut facilement affirmer que près des trois quart de ce qui pousse de ligneux sur terre fait partie des qualités BOIS ENERGIE. Les sciures, écorces et chutes diverses des bois nobles également…
Ensuite améliorer un peuplement forestier c’est l’aérer donc éclaircir, réduire progressivement le nombre de brins qui y pousse. Lors de ces opérations l’objectif n’est pas d’éliminer les brins d’avenir mais bien ceux pouvant fournir du BOIS ENERGIE.
Continuons les remarques de simple bon sens : Abattre un arbre jeune manifestement de mauvaise qualité, quelque soit l’essence,génant de beaux semis naturels ou un brins d’avenir est un acte de bonne gestion financière et écologique.Rien n’interdit de conserver l’un de ces brins comme HLM à oiseaux ( à par ha) dans la mesure ou la sécurité des travailleurs de la forêt (avant celle des promeneurs) ne soit pas (trop) mise en danger.
Se chauffer avec des combustibles BOIS ne pollue pas s’ils sont utilisés SEC. Plutôt que de discuter fausse écologie utilisons nos compétences à faire comprendre cette évidence aux consommateurs! Les inquiéter en leur disant que chauffer au bois pollue est contre productif voir malhonnête si l’on ne fournit pas la solution pour être satisfait d’un combustible dont notre pays dispose en abondance.
La rupture d’approvisionnement en BOIS ENERGIE ne pourra survenir que bien après l’abattage du dernier arbre dit noble. Les bois difformes, creux, tordus, noueux, gelifs, cassés et j’en passe encombrent nos campagnes . Sont-ils comptabilisés dans la ressource?
Combien de graines d’arbres sont en attente de germer dans le sol forestier Français? Incalculable! Elles ne demandent que de la lumière et un grattage de sol … Ce constat justifie TOUS les travaux forestiers.
Faites confiance à la compétence des gens de la forêt.
ILS NE SOUHAITENT PAS D2TRUIRE LEUR OUTIL DE TRAVAIL RENOUVELABLE.
GRINDESEL forum LE BOIS ENERGIE sur http://www.gfservices.fr
PS: Plusieurs message me sont nécessaires pour répondre convenablement aux multiples sujets développés dans l’excellent article de Nolwenn WEILER
‘Le gouvernement favorisera-t-il les scieries géantes, type Erscia, ou le développement de PME et de filières courtes ?’
Le problème N°1 devrait être d’abord la compétence des chefs d’entreprises.
N°2 L’adéquation des produits offerts aux attentes des marchés
N°3 La maitrise des coûts
N°4 Pouvoir livrer à des clients …solvables!
Etc…
Créer une entreprise ne se résume pas à disposer d’un carnet de chèque, aussi bien approvisionné qu’il soit.Sinon nous pourrions être surpris des résultats
De quoi parle-t-on au cours des mégas réunions autour de mégas tables autour desqueslles sont conviées si peut de professionnels de terrain?
Le gouvernement favorisera-t-il les scieries géantes, type Erscia, ou le développement de PME et de filières courtes ?
bla bla bla …pendant que chaque jour les entrprises (Patrons et ouvriers)doivent faire face aux difficultés courantes de leur job
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Déplorer à chaque étude (couteuses et toujours technocratiques ou/ et orientées) l’effritement de la propriété forestière en France est du même acabit que celui de déplorer la production des scieries Francaises. Produire 400 000 m3 de sciages avec 880 unitées arisanales représente 43% du nombre total de scieries (sur 1862 unités) mais seulement 4% de la production! Autant dire que ce chiffre n’est plus guère significatif.
Faites la même opération avec la propriété forestière vous obtiendrez les mêmes conclusions…
Mon avis perso : Un travail de qualité est en cours depuis des années en direction des scieries qui souhaitent se moderniser, de même auprès des propriétaires qui deviennent de plus en plus leurs partenaires producteurs. Pour le reste vous ne pouvez faire boire ceux qui n’ont pas soif…Le plus important reste qu’il faut des clients et une qualité adéquate pour pouvoir écouler une augmentation de production.De cela on parle rarement …
GRINDESEL forum LE BOIS ENERGIE sur http://www.gfservices.fr
Il n’est pas très sérieux de comparer l’Allemagne avec la France sans indiquer qu’elle s’approvisionne lourdement dans d’autres pays en grumes comme en sciures…Ceci fragilise leurs entreprises en période de crises. L’évolution Française me semble plus raisonnable à partir d’un patrimoine forestier également plus diversifié en essences comme en partage de propriété…Le bois n’est pas un minerai.
GRINDESEL forum LE BOIS ENERGIE sur http://www.gfservices.fr – 6 10 2012
182 unités industrielles produisent 6 millions de m3, 800 unités semi-industrielles pour 3 millions de m3 et 880 unités artisanales pour 400 000 m3.
Il est donc faux de laisser entendre par les non initiés qui ne réalisent pas trop ce que représente 1 m3 de sciages, que la scierie Française n’est pas industrialisée. Depuis les années 1990 elle ne fait que cela ce qui explique en partie le nombre important d’arrêt de petites unités arrivées ‘au bout du rouleau’
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