UN MEDICAMENT SUR DEUX EST INUTILE, SELON LE LIVRE-CHOC DE DEUX MEDECINS (FRANCE INFO)
Un médicament sur deux est inutile, selon le livre-choc de deux médecins
50% de médicaments inutiles, 20% de mal tolérés, 5% potentiellement très dangereux… mais 75% de remboursés ! C’est ce que proclament deux éminents médecins, le député Bernard Debré et Philippe Even, directeur de l’Institut Necker, dans un livre-choc qui paraît aujourd’hui.
Ce livre répond à des impératifs de santé publique – et d’économies … assure Bernard Debré.
La moitié des médicaments vendus ne servirait à rien, selon Bernard Debré et Philippe Even © Radio France Antonin Sabot
Ce sont pas moins de 4.000 médicaments qui ont été passés au crible. Et le bilan est édifiant : la moitié ne sert à rien, 20% sont mal tolérés par l’organisme, 5% peuvent même être très dangereux. L’industrie pharmaceutique est « la plus lucrative, la plus cynique, la moins éthique de toutes les industries », ajoutent les auteurs de ce Guide des 4.000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux, les professeurs Bernard Debré (député UMP de Paris) et Philippe Even (directeur de l’Institut Necker).
Pour régler le déficit de l’assurance-maladie, la solution est simple, selon eux : retirer du marché tous ces médicaments inutiles ou dangereux. Ainsi des tatines, . Avalés par 3 à 5 millions de Français, coûtent à la France 2 milliards par an, disent-ils. Alors qu’ils sont « complètement inutiles ».
L’industrie pharmaceutique dénonce »amalgames et approximations »
Le Nouvel Observateur publie ce jeudi les bonnes pages du livre. Et dresse la liste exhaustive des 58 médicaments dangereux, qui comprend des médicaments cardiovasculaires, des anti-inflammatoires, des pilules.
Le Guide des 4.000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux se veut, selon ses auteurs, « un livre d’information, pas d’opinion ». Ce qui n’est évidemment pas l’avis de l’industrie pharmaceutique qui dénonce« amalgames et approximations » dans cet « énième réquisitoire de Bernard Debre et Philippe Even ». Car les deux éminents médecins avaient écrit, en mars 2011, un rapport au vitriol sur la réforme du système du médicament, à la suite de l’affaire du Mediator.
Médicaments : des falsifications massives d’essais cliniques !28 juillet 2011 15:13, Les mots ont un sens, par Napakatbra |
L‘agence US de surveillance des médicaments, la FDA, a annoncé avoir découvert chez la principale société de recherche sous contrat, Cetero Research, un « système de falsification généralisé » des études pharmacologiques, de celles qui permettent aux Big Pharma d’obtenir des autorisations de mise sur le marché. Médi… calmant !
Dr. Scott S. Reuben a du souci à se faire. Son titre de « Madoff de l’industrie pharmaceutique » (totalement passé sous silence de ce côté-ci de l’Atlantique, au passage…) ne tient plus qu’à un fil. En mai et en Décembre 2010, la Food And Drug administration (FDA) a inspecté la société Cetero. Une de ces boîtes privées auxquelles les firmes pharmaceutiques sous-traitent leurs tests cliniques en vue de l’obtention d’autorisations de mises sur le marché. La plus grosse de ces boîtes, en fait. Résultat : de nombreux dossiers ont été manipulés, voire falsifiés.
Médicamenteur
Et pas qu’un peu. Entre avril 2005 et juin 2009, les biologistes désignés comme responsables d’essais cliniques étaient tout simplement… absents de leur labo, au moment où ils étaient pourtant censés mener les tests. Peut-être se doraient-ils la pilule sur une plage exotique (plutôt que de la tester) ? Une étrange situation qui s’est reproduite 1900 fois ! En plus de cette « falsification généralisée« , la FDA estime aussi que Cetero a modifié a posteriori les résultats de ses études pour parvenir à la bonne conclusion : que le médicament évalué était sacrément efficace et sans danger.
« Les fautes relevées sont suffisamment graves pour susciter des préoccupations quant à l’intégrité de toutes les données générées par Cetero sur cette période de cinq années » a affirmé mardi la FDA dans un communiqué, avertissant par là même les fabricants de médicaments qu’ils pourraient avoir à refaire les études de Cetero intervenues entre avril 2005 et Juin 2010. Même conclusion du côté de l’auditeur indépendant mandaté par la FDA : « Si le laboratoire est corrompu, les données générées le seront aussi« .
Les autorités sanitaires en double aveugle
Houla… des médocs dangereux auraient-ils pu être autorisés de façon arbitraire ? Seront-ils prochainement retirés des bacs de nos pharmacies préférées ? Qu’on se rassure… on n’en n’est pas encore là. Aucune firme pharmaceutique n’est nommément citée. D’ailleurs, la FDA demande à celles qui ont eu recours à Cetero… de s’identifier d’elles-mêmes ! Tout en les caressant dan le sens du poil. Selon le régulateur, il n’y a pas de quoi en faire une maladie : il ne s’agirait là que d’une mesure de précaution, « la sécurité et l’efficacité des médicaments déjà sur le marché étant peu susceptibles d’être affectées« … Et on devrait gober la pilule ?
Le cachet du labo faisant foi
Remarque : en 2008, la FDA (comme son équivalent européen, l’EMA) n’a inspecté que 1,9% des centres d’essais cliniques américains. D’autant qu’aujourd’hui, la plupart des études sont réalisées en Europe de l’Est, en Asie ou en Amérique latine. Sans « aucun moyen d’évaluer la qualité des recherches« , déclarait il y a quelques moins un éminent chercheur zunien. Ça laisse rêveur…
« La santé dépend plus des précautions que des médecins » [Jacques-Bénigne Bossuet]
Benzodiazépines : des médicaments qui rétrécissent le cerveau… depuis 30 ans !9 novembre 2010 16:02, Les mots ont un sens, par Napakatbra |
En 1982, le gouvernement britannique apprenait que les benzodiazépines (dérivés du valium : Xanax, Lexomil, Lysanxia, Myolastan…) pouvaient provoquer des troubles neurologiques graves. 30 ans plus tard… les médecins continuent de distribuer les pilules comme des Smarties !
The Independent on Sunday vient de lâcher une bombe. Le canard britannique s’est procuré des documents confidentiels plutôt gênants. En 1981, suite aux trouvailles du professeur (aujourd’hui émérite) Malcolm Lader, chercheur de renom dans le domaine de la psychiatrie, le Medical Research Council (MRC, institut gouvernemental) avait organisé un brainstorming scientifique pour évoquer le rétrécissement du cerveau survenu chez certains patients gobant des benzodiazépines. L’année suivante, le MRC décidait d’approfondir le sujet pour évaluer l’impact à long terme de ces molécules. Puis, plus rien. Le ministère de la Santé n’a pas donné suite.
La bourse ou l’avis
Aucun test « officiel » de toxicité neurologique à long terme n’a jamais été réalisé sur ces médicaments (Xanax, Lexomil, Lysanxia, Myolastan…) vendus à des dizaines de millions d’exemplaires, censés lutter contre l’anxiété, le stress, l’insomnie et les spasmes musculaires. Le Pr Lader a déclaré : « Je recevais de l’argent pour d’autres recherches et ne voulais pas être étiqueté comme la personne qui a tué les benzodiazépines… J’aurais dû être plus proactif… J’ai supposé que la prescription allait se tarir, mais les médecins ont continué de les balancer comme des Smarties« .
La camelotte qui ramolit le cerveau
En 1995, Heather Ashton, professeur émérite de psychopharmacologie clinique, a elle aussi fait une proposition à la MRC pour étudier le lien entre la consommation de « benzos » et les dommages permanents induits sur le cerveau. Sa proposition a été rejetée. La MRC se défend en prétendant qu’une fois « acceptées les conclusions du rapport de Malcolm Lader« , elle était prête à financer « toute demande de recherche répondant aux normes scientifiques requises« … ce qui n’est, prétend-elle, toujours pas arrivé à ce jour. La faute à pas-de-chance…
« Enorme scandale«
Députés et avocats se liguent aujourd’hui pour dénoncer un « énorme scandale« (dixit Jim Dobbin, président d’un groupe parlementaire multipartite sur les addictions médicamenteuses) qui pourrait ouvrir la voie à des recours collectifs pouvant impliquer jusqu’à 1,5 million de patients devenus accros à leurs dépends. Un grand nombre d’entre eux présenterait des symptômes neurologiques compatibles avec les constations de Malcolm Lader. Dans les années 1960, annoncés comme totalement inoffensifs, les benzos étaient présentés comme la première merveille du monde pharmaceutique. En une décennie, ils sont devenus les plus couramment utilisés au Royaume-Uni. Sauf que ces médocs révolutionnaires induisent une addiction particulièrement puissante, et cela en quelques jours.
Descente aux enfers
Valerie Bell a fait une attaque de panique, en 1984. Son médecin lui a immédiatement prescrit du lorazépam. Aujourd’hui, elle a 67 ans. Elle est sevrée depuis 2007 mais souffre toujours de douleurs neurologiques à la tête, au cou et aux pieds.
« Nous avions deux magasins de fleurs dans l’Essex, avec mon mari. Nous avons eu une belle vie [...] j’ai eu une attaque de panique lors d’une soirée. Mon médecin m’a dit qu’il y avait un nouveau médicament merveilleux en provenance des Etats-Unis, alors je l’ai pris sans poser de questions. Immédiatement après, je me suis senti mal. Le médecin a dit que c’était ma maladie et a augmenté les doses, tout en ajoutant un antidépresseur. Cela a duré pendant des années, une nouvelle pilule suivait de nouvelles pilules. Certains jours, je ne pouvais même pas sortir du lit.
J’ai vu 32 médecins, mais personne n’a dit que mes symptômes pouvaient provenir des pilules. Pendant des années, j’ai cru ces hommes en blouse blanche et costumes Armani. Quand j’ai décidé que ça suffisait, il m’a fallu 15 ans pour m’en sortir [...] j’étais totalement incohérente, j’entendais des voix, j’étais incapable de faire du thé. Aucun être humain ne devrait souffrir comme ça. Nous avons perdu notre maison et nos entreprises. Les médicaments ont détruit nos vies« .
(Article publié sur le site « Les mots ont un sens »)
Vioxx : un scandale à 6 milliards de dollars23 novembre 2011 16:50, Les mots ont un sens, par Napakatbra |
160 000 attaques cardiaques et cérébrales, 40000 morts, rien qu’aux Etats-Unis… Le laboratoire Merck aura finalement déboursé près de 6 milliards de dollars pour échapper aux poursuites judiciaires. Coeurs sensibles s’abstenir…
Le Vioxx est un anti-inflammatoire commercialisé entre 1999 et 2004 par le laboratoire Merck. Il aurait, selon la FDA (Food and Drug Administration, agence de régulation américaine des médicaments) provoqué 160 000 crises cardiaques et attaques cérébrales et 40 000 décès, rien qu’aux Etats-Unis.
En 2007, le géant pharmaceutique Merck a négocié un règlement à l’amiable concernant 95% des 26.600 plaintes déposées contre lui, pour un montant de 5 milliards de dollars. Hier, les autorités ont annoncé être arrivées à un accord du même tonneau pour mettre fin aux poursuites judiciaire en l’échange de la modique somme de 950 millions de dollars. La rançon du succès.
Les divers procès auront néanmoins permis d’en savoir un peu plus sur le fonctionnement du laboratoire :
♦ Merck a caché certaines études cliniques effectuées après la mise sur le marché du médicament. Un oubli, sans doute. Fâcheux, puisque ces études montraient dès 2001 que le Vioxx augmentait nettement le risque d’attaques cardiaques et cérébrales. Un accroissement estimé à 35% en juin 2001, à 39% en avril 2002 et à 43% en septembre 2004, au moment de son retrait du marché.
♦ Merck a fait la promotion de son médicament pour des utilisations non autorisées par la FDA.
♦ Merck a fait des déclarations inexactes, fausses ou trompeuses sur la sécurité sanitaire du Vioxx, afin d’augmenter les ventes du médicament.
Au total, les ventes du médoc auront rapporté 11 milliards de dollars. Jusqu’à présent, le laboratoire a été condamné à 6 milliards de dollars. Et quelques procès sont encore en cours.
Et en France ? Officiellement, le Vioxx n’a provoqué aucune crise cardiaque et n’a fait aucun mort. Juste quelques petites indigestions… selon l’Affsaps. Ouf !
Cancer : études bidons, scientifiques douteux, médocs dangereux…30 mai 2012 15:34, Les mots ont un sens, par Napakatbra |
En quelques mois, trois informations majeures sont venues jeter le discrédit sur toute la filière pharmaceutique – et cancérologique en particulier.
1/ La plupart des études scientifiques portant sur le cancer… sont bidons !
C’est C. Glenn Begley qui a dégoupillé la grenade, le mois dernier. Dans un article publié dans la revue Nature, cet ancien Boss d’un labo pharmaceutique a lâché le morceau : sur 53 études de haut niveau (publiées dans les revues les plus sérieuses) qu’il avait jugées intéressantes dans le cadre du développement de nouveaux médicaments anti-cancer, 47 n’ont pas pu être reproduites par ses équipes ! Soit 88%, une broutille…
Sidéré, Begley a essayé d’aller plus loin. Il a rencontré plusieurs responsables de ces fausses études. Et voici ce qu’il raconte sur l’un de ces rendez-vous : « Je lui ai expliqué que nous avions refait leur expérience 50 fois sans jamais parvenir au même résultat qu’eux. Il m’a répondu qu’ils avaient fait six tentatives, obtenant le résultat une seule fois, mais c’est bien celui-là qu’ils ont choisi de publier car il sonnait mieux. C’est très décevant« . C’est le moins qu’on puisse dire…
Ces conclusions ne sont malheureusement pas isolées. En 2009, une équipe de l’Université du Michigan était arrivée à un résultat similaire. De même que des scientifiques de Bayer AG, plus récemment. La cause ? C’est le système de financement des labos de recherche qui est à revoir…
2/ L’Université de Harvard impliquée dans une fraude scientifique
Plusieurs responsables de recherche de la très réputée Harvard Medical School ont tout bonnement falsifié les résultats d’études scientifiques… pour arriver à des conclusions qui leur permettaient de pouvoir prétendre à une subvention fédérale de 15 millions de dollars. Le procès se tiendra prochainement. Les affaires de ce genre ont une fâcheuse tendance à se multiplier (voir ici, ici ou là).
3/ Des médicaments contre le cancer… qui favorisent le cancer !
Malheureusement, toutes ces études (bidons) ne servent pas (que) à faire joli. Elles constituent aussi une base de développement de nouveaux médocs. Par exemple, le Glivec (imatinib) et le Sutent (sunitinib), qui sont censés bloquer l’irrigation sanguine des tumeurs. Et donc les tuer. Manque de bol, une équipe scientifique vient de montrer que ces médicaments tuent aussi des petites cellules répondant au doux nom de péricytes. Lesquelles cellules ont pour principale fonction de combattre… la tumeur. Résultat : la tumeur diminue bel et bien en volume, mais elle devient aussi plus virulente et diffuse beaucoup plus vite dans le reste de l’organisme !
« Si vous regardez juste la taille de la tumeur, les résultats [des études scientifiques] étaient justes« , a déclaré le professeur Raghu Kalluri, responsable de l’étude. « Mais quand vous regardez l’ensemble du process, le fait d’inhiber les vaisseaux irriguant la tumeur ne contrôle en rien la progression du cancer. En fait, le cancer s’étend« . Un détail : le Glivec est autorisé en Europe depuis 2001 et le Sutent depuis 2006.
La science médicale, une industrie comme une autre, avide et aveugle…
(* : »I explained that we re-did their experiment 50 times and never got their result. He said they’d done it six times and got this result once, but put it in the paper because it made the best story. It’s very disillusioning.« . Si vous avez une meilleure traduction, n’hésitez pas.)
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heureusement qu il y a des gens comme vous pour dire certaine vérité merci