TVA OU CSG, THAT COULD BE THE QUESTION ! (Matthieu ADENIL / BAKCHICH)
Compétitivité, compétitivité, que de crimes contre le bon sens on commet en ton nom.
La compétitivité est le mot à la mode et nul ne peut se présenter devant un micro ou dans un dîner en ville sans s’en soucier. Certes, le concept est subtil et il y a apparemment une compétitivité de gauche et une compétitivité de droite.
Celle de droite est menacée par l’évolution du coût du travail. Sarkozy avait donc trouvé la solution : faire porter le chapeau au consommateur par le biais d’une hausse de la Tva en proclamant qu’en fait, ce sont les Chinois qui paieraient.
Si on voit bien la logique visant à dénoncer le « péril jaune » pour mieux remettre à l’honneur les réflexes protectionnistes, on voit encore mieux que ce ne sont pas les Chinois mais bel et bien les consommateurs français qui allaient payer l’addition. Cela est suffisamment évident pour que personne ne regrette vraiment la TVA dite tantôt « sociale », tantôt anti délocalisation.
La compétitivité de gauche n’a rien à voir avec le coût du travail. C’est bien connu, celui-ci est un fantasme des patrons égoïstes car plus les salaires sont élevés, plus les entreprises ont des débouchés et donc des perspectives de croissance… Il faut vraiment être borné comme le patronat français pour ne pas saisir que l’augmentation des salaires et l’alourdissement systématique des charges sont autant d’aubaine pour les entreprises… !!
Salauds d’étrangers
Ce qui nuit à la compétitivité de gauche, c’est là encore la déloyauté de l’étranger, mais cette fois-ci de l’Allemand. Celui-ci travaille sans retenue et refuse de réclamer des hausses de salaires. Et en plus, il exige un euro relativement fort pour ne pas payer trop cher son pétrole…Pour contourner l’obstination germanique et assurer à nos produits les débouchés qu’ils méritent, il faut investir … dans le pacte de croissance à la sauce hollandaise, c’est à dire multiplier les infrastructures publiques inutiles…
Derrière le Redressement productif, le gouffre de la Sécu
En fait deux éléments vont mettre tout le monde d’accord. Le premier est la déroute de l’industrie automobile, notamment française. La direction de PSA peut clamer que c’est un problème de coût du travail, Général Motors, son partenaire américain annoncé, répond que c’est un peu facile. GM va se faire comprendre sur ce sujet d’autant plus fermement que le responsable de GM en Europe, c’est-à-dire le PDG d’Opel, vient de se faire remercier. Et pourtant ses usines sont en Allemagne, loin du coût du travail français. Mais ses voitures ne se vendent pas et la maison mère ne se pose pas de question sur le niveau des charges sociales en Allemagne. Le coût global du travail doit correspondre à la productivité des salariés, et s’il est assassin de l’augmenter, il est inutile de le faire baisser si les produits fabriqués ne répondent pas aux attentes des acheteurs. Les Américains sont là pour rappeler aux dirigeants de Peugeot comme au gouvernement français que le juge de paix ultime, c’est le marché. Marché du travail pour les salaires, marché tout court pour la vente des voitures.
Mais alors, si la TVA sociale ne sert à rien, pourquoi vouloir augmenter à toute force les impôts ou les cotisations sociales ? Parce que la Sécurité sociale est en déficit. Voilà le deuxième élément qui va jouer, à savoir la survie financière de l’Etat providence.
Bref, nous allons payer plus de CSG pour éviter la faillite de la Sécurité sociale et les Américains de GM vont bientôt expliquer à notre pétulant Ministre du Redressement Productif que moins il se mêle de l’avenir de notre industrie, mieux çà vaut ….
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