CE QUE PEUT NOUS ENSEIGNER LA RESISTANCE DES INDIENS D’AMERIQUE CONTRE LA CUPIDITE DES COLONS…(Chris HEDGES)

Ce que peut nous enseigner la résistance

 des Indiens d’Amérique

 contre la cupidité des colons…CE QUE PEUT NOUS ENSEIGNER LA RESISTANCE DES INDIENS D'AMERIQUE CONTRE LA CUPIDITE DES COLONS...(Chris HEDGES) dans REFLEXIONS PERSONNELLES INDIEN-CRAZYLes idéologues du capitalisme vorace, comme les membres d’une secte primitive, psalmodient le faux mantra que les ressources naturelles et l’expansion sont infinies.

Chef_CrazyHorse.JPG »Crazy Horse »

Il est temps de faire revenir Crazy Horse au galop

La résistance des Indiens contre l’expansion des Européens vers l’ouest a pris deux formes. L’une, c’était la violence. L’autre, le compromis. Ni l’une ni l’autre n’ont fonctionné. Ils leur ont volé leur terre, décimé leurs tribus, tué leurs femmes et leurs enfants à coups de fusil et dévasté leur environnement. Ils n’ont eu droit à aucun recours juridique ; pas de justice. Il n’y en a jamais pour les opprimés.
Et alors que nous sommes confrontés à des forces similaires d’un pouvoir des entreprises prédateur et effréné, résolu à exercer une exploitation sans merci et qui nous dépouille de toute protection juridique et physique, nous devons réfléchir sérieusement à la façon dont nous allons riposter. 
Les idéologues du capitalisme vorace, comme les membres d’une secte primitive, psalmodient le faux mantra que les ressources naturelles et l’expansion sont infinies. Ils rejettent les appels à une redistribution des richesses équitable, prétendant qu’elle est inutile. Ils disent que tout le monde partagera bientôt les richesses « en expansion », alors qu’en fait, elles sont en diminution constante. Et pendant que se développe ce projet dément, les classes dominantes filent comme des cafards vers leurs refuges. Pour finir, au bout du compte, par s’écrouler comme un château de cartes.

Les civilisations au stade terminal de la décadence sont dirigées par des classes dominantes déconnectées de la réalité. Les sociétés s’efforcent de plus en plus de conserver aux classes dirigeantes leur opulence décadente, peu importe si cela détruit les fondements de la productivité et des richesses. Karl Marx avait raison quand il qualifiait le capitalisme non réglementé de « machine à démolir les limites« .
De cette incapacité à imposer des limites résulte la vampirisation des ressources naturelles et des communautés humaines. Cette fois-ci, la différence c’est que quand nous disparaîtrons, toute la planète disparaîtra avec nous.
Un changement climatique catastrophique est inévitable. Les glaces de l’Arctique sont à leur plus bas niveau. Il y aura bientôt tellement de chaleur engrangée dans l’atmosphère que toute tentative de réduire les émissions de carbone sera vaine. Nous subirons les inondations, la sècheresse, les vagues de canicule, les ouragans et les tornades et les ouragans meurtriers. Les coupures de courant. Les aberrations climatiques. La montée du niveau de la mer. La destruction des récoltes. La pénurie de nourriture. Les fléaux.

ExxonMobil, BP et les compagnies d’exploitation du charbon et du gaz naturel — comme les chasseurs de bisons coloniaux qui laissaient pourrir au soleil des milliers de carcasses après les avoir dépouillées, et qui, dans certains cas, n’emportaient que les langues – ne s’imposent jamais de limites rationnelles tout seuls. Ils exploitent, comme les escrocs avant eux qui exterminaient les animaux qui nourrissaient les peuples indigènes des Grandes Plaines, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien à exploiter.
Le suicide collectif n’est jamais comptabilisé dans les rapports d’activité trimestriels. Oubliez tous ces mots vertueux qu’on vous a appris à l’école sur notre système de gouvernement. Les termes exacts pour décrire le pouvoir aux Etats-Unis, c’est: « pillage », « imposture », “criminalité », « duperie », « assassinat » et « répression”.

Ces tribus autochtones qui étaient des plus conciliantes avec les colons européens, comme les tribus pacifiques de Californie – les Indiens chilula, les Chimarikos, les Urebures, les Nipewais et les Alonas, ainsi qu’une centaine d’autres – ont été les premières à être anéanties. Et si je ne prône pas la violence, et cherche à l’éviter par tous les moyens, je n’ai nullement l’intention de m’accommoder du pouvoir des entreprises, qu’il se dissimule sous le masque de Barack Obama ou de Mitt Romney.
En même temps, je dois admettre que la résistance sera peut-être vaine, à la fin de tout ça. Toutefois, résister, c’est parler un peu de nous en tant qu’êtres humains. Cela entretient la possibilité de l’espoir, même si toutes les données empiriques indiquent que l’anéantissement est inéluctable. Cela rend la victoire possible, même si cette possibilité est infime. Et cela complique un peu plus la vie des classes dirigeantes, et assouvit, donc, la soif très humaine de vengeance.

“Chaque fois que les législateurs tentent de s’emparer des biens du peuple et de les détruire, ou de le réduire en esclavage quand il est soumis à un pouvoir arbitraire » a écrit le philosophe John Locke, « ils lancent une déclaration de guerre à la population qui est, à partir de là, exemptée de toute obéissance ».

Les colons européens ont signé et pas respecté quelque 400 traités avec les tribus autochtones. Ils ont poussé traitreusement les chefs de tribus à signer des accords, toujours pour s’emparer de leurs territoires, puis ils ont poursuivi leurs forfaitures jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien à voler. Des chefs comme Black Kettle qui croyaient en la bonne foi des hommes blancs ne s’en sont pas mieux tirés que les autres. Black Kettle, qui, devant son tipi, faisait flotter un énorme drapeau américain qui lui avait été offert à Washington en signe d’amitié, était abattu par les soldats de George Armstrong Custer, en novembre 1868, ainsi que sa femme et plus de 100 autres Cheyennes dans son camp sur la rivière Washita.

« Les hommes blancs nous ont fait de nombreuses promesses, tellement de promesses que je ne me souviens pas de toutes, » racontait le Chef Red Cloud à la fin de sa vie, « Il n’ont tenu parole qu’une seule fois. Ils avaient promis de s’emparer de notre terre et ils l’ont fait ».

Les sociétés indigènes, où on redistribuait les richesses pour être digne de respect, et où ceux qui thésaurisaient étaient détestés, obéissaient à une éthique commune qu’il fallait éliminer pour la remplacer par la cupidité, l’exploitation incessante et le culte du moi qui alimentent l’expansion capitaliste.
Dans son ouvrage, la «Ligue des Iroquois », écrit en 1851, après qu’il eut vécu parmi eux, Lewis Henry Morgan raconte que chez les Iroquois, « toute la politique civile était opposée à la concentration du pouvoir entre les mains d’une seule personne, et elle penchait pour le principe contraire de répartition parmi un certain nombre d’individus sur le même pied d’égalité » … c’était une façon de vivre en harmonie les uns avec les autres et avec la nature, ce qui était une abomination pour les colons européens.
Ceux qui exploitent le font grâce à d’épaisses couches de duplicité. Ils engagent des bonimenteurs avenants et éloquents.
Combien de fois encore accepterez-vous que Barack Obama vous mente? Mais quelle est cette propension à nier la réalité qui nous empêche de voir que nous sommes vendus comme esclaves? Pourquoi faisons-nous confiance à des gens qui ne sont pas dignes de notre confiance? Pourquoi sommes-nous subjugués à chaque fois ?
La promesse de fermeture de Guantanamo. La possibilité de choisir une assurance-maladie gérée par l’Etat. La réforme du « Patriot Act » (loi « anti-terroriste » de Bush, NDT). La protection de l’environnement. Le rétablissement de l’habeas corpus. La régulation de Wall Street. L’arrêt des guerres. Les emplois. La défense des droits des travailleurs. Etc. etc.
bataille_little_bighorn.jpg Bataille Little Big Horn

Il y a peu de figures de la résistance dans l’histoire des Etats-Unis qui soient aussi nobles que Crazy Horse. Il a dirigé, bien après s’être rendu compte que la défaite finale était inévitable, la révolte la plus valeureuse dans les Plaines, écrasant Custer et ses hommes à Little BigHorn.

« Même le résumé le plus succinct de sa vie montre sa grandeur », écrit Frazier dans son livre  » Great Plains » parce qu’il était resté lui-même depuis sa naissance jusqu’à sa mort; parce qu’il savait exactement où il voulait vivre, et qu’il n’en est jamais parti; parce qu’il aurait pu se rendre, mais il n’avait jamais perdu de bataille, parce que, s’il a été tué, même l’armée avait reconnu qu’il n’avait jamais été capturé; parce qu’il était si libre qu’il ne savait pas à quoi ressemblait une prison ». Son « aversion pour cette civilisation qui s’installait était prophétique », dit Frazier. « Il n’a jamais rencontré le président », et « il n’a jamais voyagé dans un train, ni dormi dans une pension, ni mangé à une table ». Et « contrairement à beaucoup de gens dans le monde entier, quand il rencontrait des hommes blancs, il n’était pas diminué par la rencontre ».

Crazy Horse a été assassiné d’un coup de baïonnette le 5 sept 1877, lors d’un guet-apens à Fort Robinson dans le Nebraska.
Quand il avait compris qu’il avait été piégé, il avait sorti un couteau et s’était défendu. Le général Phil Sheridan comptait faire transporter Crazy Horse aux Dry Tortugas, un petit archipel du Golfe du Mexique, où une garnison de l’armée US gérait une prison avec des cellules directement creusées dans le corail. Crazy Horse, même à l’agonie, avait refusé de s’allonger sur le lit de camp de l’homme blanc. Il avait demandé à être déposé à même le sol. Des soldats en armes avaient monté la garde près de lui jusqu’à ce qu’il meure. Et quand il a rendu son dernier soupir, Touch the Clouds, l’ami de Crazy Horse, du clan des Miniconjous, et qui mesurait plus de deux mètres, a désigné la couverture qui recouvrait le corps du chef en disant : « voici le tipi de Crazy Horse« .
Ses parents éplorés ont enterré Crazy Horse dans un endroit tenu secret. La légende veut que ses os aient été transformés en pierre et ses articulations en silex.
Sa détermination farouche reste un modèle à suivre pour tous ceux qui veulent mener une vie d’insubordination.

CHRIS HEDGES

Chris Hedges, journaliste lauréat du Prix Pulitzer (2002), fait partie des anciens de l’équipe des journalistes du Nation Institute.
Il écrit régulièrement pour le site: Truthdig.com. Diplômé de Harvard Divinity School, Hedges a été pendant près de vingt ans correspondant à l’étranger pour le New York Times. Il a écrit de nombreux livres, dont le dernier s’intitule : Empire of Illusion: The End of Literacy and the Triumph of Spectacle (« L’empire de l’illusion: la fin de la culture et le triomphe du spectacle »).

Traduction emcee, ©des bassines et du zèle

Source : Time to Get Crazy What We Can Learn from Native American Resistance to Colonists’ Greed July 8, 2012 |

Note perso: c’est clair. Non?

Et puis, tout est dit ici:

« Frappés d’étonnement, les Arawaks – femmes et hommes aux corps hâlés et nus – abandonnèrent leurs villages pour se rendre sur le rivage, puis nagèrent jusqu’à cet étrange et imposant navire afin de mieux l’observer. Lorsque finalement Christophe Colomb et son équipage se rendirent à terre, avec leurs épées et leur drôle de langue, les Arawaks s’empressèrent de les accueillir en leur offrant de l’eau, de la nourriture et des présents.
Colomb écrit plus tard dans son journal de bord: « Ils (…) nous ont apporté des perroquets, des pelotes de coton, des lances et bien d’autres choses qu’ils échangeaient contre des perles de verre et des grelots. Ils échangeaient volontiers tout ce qu’ils possédaient. (…) Ils ne portent pas d’armes et ne semblent pas les connaître car, comme je leur montrai une épée, ils la saisirent en toute innocence par la lame et se coupèrent. Ils ne connaissent pas l’acier. Leurs lances sont en bambou. (…) Ils feraient d’excellents domestiques. (…) Avec seulement cinquante hommes, nous pourrions les soumettre tous et leur faire faire tout ce que nous voulons ».
Ces Arawaks des îles de l’archipel des Bahamas ressemblaient fort aux indigènes du continent dont les observateurs européens ne cesseront de souligner le remarquable sens de l’hospitalité et du partage, valeurs peu à l’honneur, en revanche, dans l’Europe de la Renaissance, alors dominée par la religion des papes, le gouvernement des rois et la soif de richesses.

Et plus loin:

Ces Arawaks vivaient dans des communautés villageoises et pratiquaient un mode de culture assez raffiné du maïs, de l’igname et du manioc.
Ils savaient filer et tisser mais ne connaissaient pas le cheval et n’utilisaient pas d’animaux pour le labour. Bien qu’ignorant l’acier, ils portaient néanmoins de petits bijoux en or aux oreilles.
Ce détail allait avoir d’énormes conséquences: Colomb retint quelques Arawaks à bord de son navire et insista pour qu’ils le conduisent jusqu’à la source de cet or. Il navigua alors jusqu’à l’actuelle île de Cuba, puis jusqu’à Hispaniola (Haïti et République dominicaine).
Là, des traces d’or au fond des rivières et un masque en or présenté à Christophe Colomb par un chef local inspirèrent de folles visions aux Européens …

(Début du premier chapitre de « Une histoire populaire des États-Unis de 1492 à nos jours » d’[Howard Zinn)

Et c’est ainsi que tout a commencé aux Etats-Unis …

Commentaire:

1. Le lundi 16 juillet 2012, 17:55 par galien
Il y a une chose assez ironique dans tout ça. L’Homme se croit supérieur au règne animal : pourtant il exploite à fond la loi du plus fort. Et justement, ce n’est pas le rire, la différence entre l’Homme et l’animal, c’est sa cupidité, l’impossibilité à se satisfaire de ce qui lui suffit. Quel animal tuera démesurément plus qu’il ne peut manger ? Quel herbivore broutera plus qu’il ne peut digérer ?C’est vrai que l’article prend les Indiens comme exemple d’une certaine harmonie. Peut-être peut-on y voir une vision teintée d’un certain romantisme : ce ne sont pas les seuls à vivre avec de tels liens avec la nature, et même s’ils faisaient attention à leur environnement, il y a forcément dû y avoir des abus, certainement sans aucune mesure avec ce que l’Homme Blanc a fait.

L’Homme se croit intelligent, mais pourtant il se mène à toute vapeur vers sa propre destruction, il n’y a pas d’autres voies possibles : on parle depuis des années à protéger la nature, à faire attention au réchauffement climatique (même si la responsabilité de l’Homme a longtemps fait débat, il a une part indiscutable et maintenant indiscutée dans la pollution globale), de nombreux colloques ont eu lieu et qu’en ressort-il ? Au mieux des bonnes résolutions tellement vagues, que personne ne les trouve très contraignantes, et au pire, le G20 vient de mettre au point le concept d’économie « verte », où comment faire encore plus de pognon avec des couleurs « écolos ».

Le seul doute que j’ai par rapport à l’hypothèse,
c’est que l’Homme sera sa plus grande victime : il ne peut évoluer assez rapidement. la planète sera malade pendant un moment, mais nous survivra.

Publié dans : REFLEXIONS PERSONNELLES |le 20 juillet, 2012 |2 Commentaires »

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2 Commentaires Commenter.

  1. le 18 avril 2018 à 18 h 41 min givannel écrit:

    … petite précision par rapport à mon message précédent, il s’agit de black Elk, petit cousin de Crazy Horse.

    Répondre

  2. le 9 novembre 2016 à 21 h 03 min givannel écrit:

    Il n’existe aucune photo de Crazy Horse. La photo que vous montrez est celle de Grand homme petit (Little Big Man) – Photo du corps de transmission des Etats-Unis

    Répondre

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