L’HORREUR À DAMAS EN SYRIE: LE NOMBRE DE REFUGIES SYRIENS MULTIPLIES PAR TROIS SELON LE HCR
Des quartiers de Damas mitraillés par les hélicoptères, tirs dans le centre
BEYROUTH – Des hélicoptères sont entrés pour la première fois en action à Damas, mitraillant des quartiers dans la nuit de lundi à mardi, et de nouveaux affrontements opposaient armée et rebelles, selon une ONG et des témoins.
Par ailleurs, les insurgés contrôlaient la ville de Talbissé dans le centre du pays, selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH).
Depuis dimanche soir, les combats dans la capitale, qualifiés de tournant par l’opposition dans la révolte lancée il y a 16 mois contre le régime du président Bachar al-Assad, se déroulent dans plusieurs quartiers périphériques, notamment à Midane, proche du centre-ville.
Ce quartier a été la cible de tirs d’obus de mortier mardi et des combats opposaient rebelles et troupes régulières, selon l’OSDH. Une grosse fumée noire était visible mardi au-dessus du quartier de Midane, selon des témoins.
Selon un militant qui se fait appeler Abou Moussab et déclare se trouver sur place, l’armée a essayé de pénétrer dans Midane mais les (rebelles) de l’Armée Syrienne Libre (ASL) l’ont stoppée. Donc les soldats ont intensifié les bombardements.
Ils tirent sur tout et viennent de détruire la mosquée Ghazwat Badr, a-t-il ajouté faisant état de nombreux blessés et du manque de médecins pour les soigner. Le régime (d’Assad) qui s’effondre devient fou, assure-t-il.
Par ailleurs, dans la nuit de lundi à mardi, le quartier de Qaboun (est) a été visé par des tirs depuis des hélicoptères tandis que des combats se sont déroulés dans les quartiers de Aassali, Hajar el-Aswad et Qadam (sud), selon la même source.
Selon un militant à Qaboun qui se fait appeler Omar, les troupes de Bachar al-Assad ont tenté de prendre d’assaut le quartier mais le secteur a été farouchement défendu par l’ASL.
Ils ont bombardé les transformateurs de courant dans le quartier après minuit, a-t-il ajouté indiquant que les blessés n’ont pas pu être évacués en raison de la présence de tireurs embusqués.
A Jaramana, dans la banlieue sud-est, des habitants ont entendu des tirs nourris lundi soir, jusqu’à minuit. Ils ont entendu également à l’aube le bruit d’hélicoptères.
Toutes ces informations n’ont pu être confirmées par l’AFP car les journalistes ne peuvent se rendre sur place.
Par ailleurs, des rafales d’armes automatiques sont entendues mardi au coeur même de Damas, sur la place Sabeh Bahrat, ont affirmé des témoins à l’AFP.
Selon eux, des membres de la sécurité, armés de kalachnikovs, couraient sur cette place où se trouve le siège de la Banque centrale. D’autres tirs étaient entendus également rue de Bagdad, grande artère à proximité de cette place.
La répression et les combats ont fait 149 morts lundi, dont 82 civils, 41 soldats et 26 rebelles, selon l’OSDH. Le bilan le plus lourd a été enregistré selon cette ONG dans la ville de Hama (centre), où 33 civils ont péri dans des tirs et des combats dans le quartier de Hamidiyé.
Les rebelles ont annoncé lundi soir dans une vidéo avoir pris le contrôle de Talbissé, une ville de la région de Homs proche de la frontière libanaise. L’OSDH a indiqué mardi que les insurgés ont réussi à contrôler tous les postes de sécurité dans cette ville longtemps bombardée par les forces régulières.
L’Armée syrienne libre (ASL), composée de déserteurs et de civils armés, a indiqué lundi soir avoir lancé une opération d’envergure, baptisée le volcan de Damas et les séismes de Syrie.
Elle a affirmé avoir commencé à attaquer toutes les stations et les postes de sécurité dans les villes et dans les campagnes pour provoquer des combats violents (avec les forces régulières) et les appeler à se rendre.
(©AFP / 17 juillet 2012 12h14)
Le nombre de réfugiés syriens multiplié par trois depuis avril, selon le HCR
GENEVE (Sipa) — Le nombre de réfugiés syriens ayant sollicité l’aide du Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR) a été multiplié par trois depuis avril, pour atteindre 112.000 personnes, annonce mardi l’agence onusienne.
Les femmes et les enfants représentent les trois quarts des Syriens qui se sont fait connaître ou aider en Irak, en Jordanie, au Liban et en Turquie.
Un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, a expliqué mardi à Genève que le nombre réel de réfugiés est probablement « beaucoup plus élevé ». Il a ajouté que de nombreux réfugiés syriens sont totalement dépendants de l’aide humanitaire.
Au moins 40.000 Syriens se sont réfugiés en Turquie, 33.400 en Jordanie, 30.900 au Liban et près de 7.900 en Irak.
ir/AP-v195
Syrie:
tournant dans la révolte contre le pouvoir d’Assad, Damas en guerre
Alors qu’à l’ONU, la Russie bloquait toutes les initiatives pour condamner Damas, les rebelles syriens annonçaient lundi soir le lancement d’une opération « de grande envergure », baptisée « le volcan de Damas et les séismes de Syrie », consistant en attaques systématiques de tous les postes de contrôle de sécurité du pays, en coupures des grandes routes afin de paralyser l’armée du régime et en appels à la défection.
Il s’agit « de la première étape stratégique pour amener la Syrie dans un état de complète et totale désobéissance civile », indique le communiqué signé du commandement conjoint Homs-Armée Syrienne Libre (ASL).
A Londres, l’ancien ambassadeur syrien en Irak, Nawaf Farès, qui a fait défection le 11 juillet, a averti que le président Assad pourrait utiliser des armes chimiques contre les forces d’opposition afin de rester au pouvoir. La Syrie dispose d’un grand stock d’armes chimiques.
A Damas, les rebelles ont affirmé contrôler deux quartiers, Midane et Tadamoun, dans le sud et l’est de la capitale, mais l’AFP n’était pas en mesure de vérifier ces informations.
Les combats se sont étendus à Khaled ben el-Walid, une grande artère qui relie Midane au centre de la capitale ainsi que dans les quartiers périphériques de Aasali (sud), Barzé (nord-est), Qaboun et Jobar (est), Kafar Soussé (ouest), Qadam, Nahr Aïché (sud), hostiles au régime.
Alors que le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a estimé que la Syrie était désormais en situation de guerre civile, des vidéos de militants ont montré de véritables batailles à Damas, avec des hommes en train de tirer des RPG derrière des sacs de sable.
Sept personnes, dont six civils, ont péri dans les violences dans les quartiers de Midane, Tadamoun et Aïché, selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH).
Selon les autorités irakiennes, deux Irakiens identifiés comme journalistes ont été tués samedi par balles et à coups de couteau dans une banlieue de Damas. Leurs dépouilles ont été rapatriées lundi en Irak.
La capitale était jusqu’à présent ultra-sécurisée et contrôlée principalement par la quatrième division du premier corps d’armée dirigée par Maher al-Assad, le frère du chef de l’Etat.
L’ASL, composée notamment de déserteurs, est faiblement équipée face à la puissance de feu de l’armée régulière, mais est plus mobile et bénéficie de l’aide d’une partie de la population.
- « Le début de la fin » -
« Midane est sous le contrôle de l’ASL. C’est le début de la fin », a affirmé un autre militant à Tadamoun qui se fait appeler Jacob Hussein. Selon lui, électricité, eau et communications sont coupés actuellement à Tadamoun.
L’OSDH avait rapporté plus tôt dans la journée que des blindés et des transports de troupes avaient pris position pour la première fois à Midane et qualifié les combats à Damas de « tournant ».
« Quand des combats se poursuivent dans la capitale pendant des heures, voire des jours, et que les troupes régulières n’arrivent pas à contrôler la situation, cela illustre la faiblesse du régime », a commenté son président Rami Abdel Rahmane.
Par ailleurs, des échanges de tirs se sont produits lundi soir sur la frontière entre le Liban et la Syrie, endommageant plusieurs maisons, selon le maire d’une petite localité touchée par les tirs, Dababoyeh (nord du Liban).
Au total, 67 personnes — 32 civils, 21 soldats et 14 rebelles — ont péri à travers le pays.
- « Assad ne partira pas » -
Face aux violences qui ont fait plus de 17.000 morts, en majorité des civils, en 16 mois, le Maroc a déclaré l’ambassadeur de Syrie à Rabat « persona non grata » et l’a prié de « quitter le royaume ». Damas n’a pas tardé à riposter en déclarant comme tel l’ambassadeur du Maroc, qui avait quitté le pays il y a plusieurs mois.
Pour sa part, l’Union Européenne se prépare à adopter la semaine prochaine de nouvelles sanctions contre le régime, la 16e depuis le début de la répression du soulèvement en mars 2011.
A New York, les négociations à l’ONU sur le renouvellement du mandat des observateurs en Syrie étaient toujours dans l’impasse lundi, les Occidentaux insistant pour l’assortir d’une menace de sanctions, tandis que la Russie a averti qu’elle opposerait dans ce cas son veto au texte.
Moscou bloque depuis vendredi un projet de déclaration du Conseil de Sécurité condamnant l’utilisation par les forces syriennes d’armes lourdes à Treimsa, où ont péri des dizaines de personnes le 12 juillet.
Mardi, le président russe Vladimir Poutine doit rencontrer l’émissaire international Kofi Annan dans une tentative de relancer son plan de paix, resté lettre morte.
Face à l’intransigeance de la Russie, l’ex-ministre français des Affaires Etrangères, Alain Juppé, a dénoncé une « attitude criminelle ». L’actuel chef de la diplomatie, Laurent Fabius, a estimé pour sa part qu’en cas de départ de M. Assad, le nouveau régime dans le pays multiconfessionnel devra respecter toutes les communautés, y compris celle dont est issu M. Assad.
Enfin, le Centre de Coordination des Affaires Humanitaires de l’ONU a accusé Damas d’être responsable d’une « politique d’obstruction massive » qui empêche d’aider quelque 850.000 personnes dans le besoin en Syrie.
DAMAS (AFP)

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