QUAND ARNAUD MONTEBOURG DETERRE LES GAZ DE SCHISTE ! (Agoravox)
Quand Arnaud Montebourg déterre les gaz de schiste !
Montreuil, le 13 juillet 2012 – A l’occasion d’une réunion de la Conférence Nationale de l’Industrie, le 11 juillet 2012, Arnaud Montebourg, ministre en charge du redressement productif s’est dit prêt à relancer le débat autour de l’exploitation des gaz et huiles de schiste. Objectif : favoriser l’indépendance énergétique de la France par l’exploitation de son sous-sol. Pour le seul bénéfice des industriels !
Pourtant, les preuves des impacts environnementaux et sociaux plus que catastrophiques de l’exploitation des gaz et huiles de schiste ne manquent pas [2]. Une récente étude de chercheurs de l’université de Duke en Pennsylvanie conclut qu’il existe un lien entre les dépôts de gaz de schiste à 1600m de profondeur et les nappes phréatiques [3].
Associations environnementales et collectifs citoyens ne cessent depuis près de deux ans de faire preuve de leur ferme opposition à ces projets. Pour Romain Porcheron, chargé de mission aux Amis de la Terre France : « La souveraineté énergétique via le développement massif des gaz et huiles de schiste est une chimère dangereuse et une aberration de haut vol.
Ouvrir la porte à leur exploitation serait synonyme de pollution à très long terme des ressources en eau et des sols, et surtout à une accélération massive du rythme du réchauffement climatique mondial ». Rappelons en effet que pour rester en deçà de 2°C de réchauffement global des températures d’ici la fin du siècle, nous ne pouvons nous permettre d’exploiter qu’un quart des réserves mondiales prouvées d’hydrocarbures fossiles.
Le 13 juillet 2011, une proposition de loi signée notamment par François Hollande, Jean-Marc Ayrault, Arnaud Montebourg et Delphine Batho, proposait pourtant une interdiction ferme et définitive de toute exploration et exploitation de gaz et huiles de schiste ainsi que de tout forage offshore en eaux profondes [4].
Ou quand les engagements de députés de l’opposition partent en fumée une fois les portes du gouvernement franchies…
Les quelques emplois très temporairement créés pour exploiter les gaz et huiles de schiste ne compenseront jamais la perte de milliers d’emplois liés à l’agriculture et au tourisme qui nécessitent de préserver la qualité des territoires.
Surtout, une politique énergétique volontariste orientée vers le développement massif d’énergies renouvelables serait à n’en pas douter une orientation bien plus pérenne sur les plans économiques et environnementaux [5]. Pour Jacqueline Balvet, membre du Conseil d’administration d’Attac France : « Une véritable responsabilité politique serait de s’atteler à une transition énergétique allant vers une moindre consommation d’énergie, en développant les énergies renouvelables, réduisant drastiquement les énergies fossiles et supprimant le nucléaire ».
Après le récent débarquement de Nicole Bricq, éphémère ministre de l’environnement, pour ses positions encourageantes contre les permis offshore au large de la Guyane, ce nouveau pied-de-nez est plus qu’inquiétant. Courage politique et respect des engagements ne semblent pas être les principales préoccupations des membres actuels du gouvernement, au plus grand dommage de la protection de l’environnement.
GAZ ET HUILES DE SCHISTE : NI ICI, NI AILLEURS ! NI AUJOURD’HUI, NI DEMAIN !
Contacts :
- Romain Porcheron : Les Amis de la Terre France. 01 48 51 18 90, 06 63 43 96 57
- Jacqueline Balvet : Attac France. 04 66 52 88 77, 06 70 21 22 45 [1]
http://www.arnaudmontebourg2012.fr/…[2]
http://www.amisdelaterre.org/IMG/pd…[3]
http://www.lemonde.fr/planete/artic…[4]
http://www.assemblee-nationale.fr/1…[5]
Voir notamment l’étude du Comité de Liaison Energies Renouvelables :
http://www.cler.org/info/IMG/pdf/Re…
PARIS – Le gouvernement ne reviendra pas sur l’interdiction de la fracturation hydraulique, technique interdite par une loi en France pour l’exploration des gaz de schistes, a annoncé vendredi 20 juillet 2012 la ministre de l’Ecologie et de l’Energie, Delphine Batho.
Le gouvernement maintient clairement et nettement sur l’interdiction de l’exploitation des gaz de schiste, car nulle part dans le monde il n’a été prouvé que cette exploitation pouvait se faire sans dégâts considérables sur l’environnement et avec des risques importants pour la santé, a affirmé Mme Batho interrogée sur BFMTV.
Rien dans l’agenda du gouvernement aujourd’hui n’envisage de revenir sur l’interdiction de la fracture hydraulique, a-t-elle ajouté.
Selon elle, ce qui pose problème c’est la technique utilisée pour explorer et exploiter ce type d’énergie fossile avec des produits chimiques qui ensuite vont dans les nappes phréatiques.
La fracturation hydraulique consiste à injecter à très forte pression un mélange d’eau, de sédiments et de produits chimiques pour briser la roche et libérer les molécules de gaz naturel.
Le Ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, avait laissé entendre début juillet que le gouvernement allait regarder ce dossier sensible de l’exploitation du gaz de schiste en France, sans toutefois le rouvrir.
Pour Delphine Batho, son collègue et ami Arnaud Montebourg avait alors formulé une réflexion intellectuelle qui n’est pas basée sur des faits.
A la question de savoir si le gouvernement allait octroyer de nouveaux permis d’exploration pour connaître l’importance réelle des éventuelles réserves de cette énergie dans le sous-sol français, la ministre a répondu non, il va y avoir la réforme du code minier, texte qui fixe les règles sur l’exploitation des énergies dans les sols.
Interrogée sur la multiplication des dérogations à l’interdiction de l’épandage aérien de pesticides, délivrées récemment entre autres dans le Sud-Ouest, la ministre a affirmé qu’il y a déjà moins de dérogations qu’il n’y en a eues précédemment et moi je souhaite qu’il n’y en ait plus du tout.
Le ministre de l’Agriculture, a-t-elle rappelé, à annoncer une remise à plat du sujet.
(©AFP / 20 juillet 2012 09h43)
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