POUR LA PREMIERE FOIS, LA POLICE EXPOSE SES ARCHIVES DE LA RAFLE DU VEL D’HIV
Pour la première fois,
la police expose ses archives
de la rafle du Vel d’Hiv
PARIS – Listes de juifs arrêtés, comptabilité de leurs biens saisis, notes des RG sur l’état d’esprit de la population : pour la première fois, la préfecture de police de Paris (PP) expose ses archives de la rafle du Vel d’Hiv en juillet 1942, des documents uniques sur cette tragédie.
L’exposition intitulée « La rafle du Vel d’Hiv, les archives de la police » se tiendra du 16 juillet au 15 septembre 2012 à la mairie du IIIe arrondissement parisien.
Il y a 70 ans, le 13 juillet 1942, la préfecture de police, sur ordre des nazis, mobilise des milliers de policiers dans Paris et en banlieue pour l’arrestation et le rassemblement d’un certain nombre de juifs étrangers au Vélodrome d’Hiver.
Le 16, l’état-major de la PP signale que l’opération contre les juifs, commencée à 04H00 du matin, est ralentie par beaucoup de cas spéciaux : beaucoup d’hommes ont quitté leur domicile hier ; des femmes restent avec un tout jeune enfant ou avec plusieurs ; d’autres refusent d’ouvrir, il faut faire appel à un serrurier (…) l’opération est lente.
Le 17 à 22H15, un cri d’alarme transparaît à travers la froideur administrative d’une note policière : Mme Gautier, infirmière de service au Vélodrome d’Hiver, téléphone sur le conseil du secrétariat du préfet de la Seine pour demander à la PP de mettre à sa disposition des couvertures, bassines et cuvettes dont les internés ont le plus grand besoin.
Selon les historiens, les conditions de vie étaient épouvantables au Vel d’Hiv.
Le 21, encore une note qui détaille le bilan des opérations de ramassage des juifs : Hommes 3.118, femmes 5.919, enfants 4.115, soit au total 13.152 arrestations.
Enfin, le 22 au matin, un sec télégramme signé Lambeau informe : 08H40 – Opérations terminées définitivement au Vel d’Hiv à 08H30 – Vel d’Hiv évacué en totalité.
La base tiquait
Les Allemands espéraient arrêter 27.427 juifs à Paris et en petite couronne, mais finalement il n’y en a eu +que+ 13.152. Ca fait déjà beaucoup!, explique le commissaire de l’exposition, Olivier Accarie Pierson.
Moins d’une centaine de ces raflés reviendront d’Auschwitz – aucun enfant. La famille du commissaire adjoint de l’exposition, Charles Trémil, 77 ans, figure parmi les victimes – à part un frère qui a pris la fuite, perdant ses papiers retrouvés dans les archives de la PP.
Les notes des Renseignements Généraux (RG) de l’époque montrent que la rafle a été très mal perçue par la population, souligne-t-il.
C’était la première fois que tout le monde était arrêté, femmes, enfants et vieillards inclus. Du coup de nombreux policiers avaient fait fuiter l’information la veille de la rafle. Les Allemands étaient furieux, selon Olivier Accarie Pierson.
Quant à M. Trémil, il a vécu dans la clandestinité de de 7 à 10 ans, caché sous un faux nom. Le souvenir le plus marquant de cette époque, c’est la peur.
Outre les rafles, les archives qu’il a longuement parcourues – celles du IIIe arrondissement uniquement, les autres étant passées au pilon à la Libération – racontent la vie sous l’Occupation : On voit que les gens volent des couvertures, de la nourriture, des tickets de rationnement, du charbon…, détaille M. Trémil.
La France était exsangue, pillée par les Allemands (…) A Paris, les gens crevaient de faim. C’était l’obsession permanente : trouver à manger, narre le commissaire Françoise Gicquel, responsable du département patrimonial à la PP.
Les notes des RG sont les plus précises, selon M. Trémil : Ils écrivent que les gens ont faim et froid, qu’ils veulent le retour des prisonniers de guerre, qu’ils souhaitent la victoire des Anglais.
Je pensais que les RG allaient caresser le pouvoir dans le sens du poil, mais pas du tout !, s’étonne-t-il.
La hiérarchie collaborait, mais la base tiquait, résume le commissaire Gicquel.
(©AFP / 08 juillet 2012 10h31)
Il y a 70 ans, le Vel’ d’Hiv,
la plus grande rafle
de Juifs en France
PARIS – Il y a 70 ans, les 16 et 17 juillet 1942, 13.152 Juifs étrangers réfugiés en France étaient arrêtés à Paris par la police française, dont 8.160 enfermés au Vélodrome d’hiver, près de la Seine (XVe), lors de la plus grande rafle de Juifs en France pendant l’Occupation.
Selon Serge Klarfeld, président de l’Association des fils et filles de déportés juifs de France, 1.129 hommes, 2.916 femmes et 4.115 enfants furent entassées au Vel d’Hiv pendant quatre jours.
La quasi totalité des 13.152 des Juifs raflés à Paris furent déportés. Parmi ceux du Vel d’Hiv, moins d’une centaine – aucun enfant – survécurent, souligne Serge Klarsfeld.
Ils furent ensuite emmenés dans les camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers (Loiret), quelque 3.000 enfants en bas âge étant brutalement séparés de leurs parents déportés les premiers. Les enfants furent ensuite déportés entre le 17 et 31 août à Auschwitz, précise à l’AFP M. Klarsfeld.
Simultanément 1.989 hommes et 3.003 femmes, couples sans enfant et célibataires, étaient arrêtés et enfermés dans le camp de Drancy avant d’être également déportés à Auschwitz.
L’antisémitisme d’Etat de Vichy et sa politique de collaboration avec le IIIe Reich, qui a programmé l’extermination des Juifs, ont conduit à la déportation d’abord des Juifs étrangers puis des Juifs français, explique l’historien Jean-Pierre Azéma à l’AFP.
La loi du 3 octobre 1940 sur le statut des Juifs français visant à limiter leur influence et celle du 4 octobre 1940 permettant l’internement des Juifs étrangers par les préfets distinguent Juifs français et apatrides, venus d’Allemagne et d’Europe centrale pour fuir les persécutions nazies.
L’extermination des Juifs par les Allemands débute dès 1941 avec la Shoah par balles, soit plus d’un million d’exécutions par les Einsatzgruppen (groupes d’intervention), relève Jean-Pierre Azéma.
Responsabilité de la France
En France, les premières rafles commencent avec l’arrestation, le 14 mai 1941, par la police parisienne de 3.700 juifs étrangers. Trois mois plus tard, fin août, 4.200 hommes, dont 1.500 juifs français, sont arrêtés et envoyés à Drancy, placé sous l’autorité du préfet de police de la Seine.
Sept mois plus tard, la rafle du 12 décembre 1941 s’inscrit officiellement dans une série de mesures de représailles allemandes pour détenir des otages après les premiers attentats contre l’armée allemande à Paris.
A la conférence de Wannsee, le 20 janvier 1942 à Berlin, une quinzaine de hauts responsables nazis, organisent la solution finale à la question juive et fixent les procédures de déportation des Juifs d’Europe occupée vers les camps d’extermination.
Le 27 mars 1942, le premier train spécial, emportant 1.112 juifs de France vers le camp d’extermination d’Auschwitz, quitte Compiègne (Oise), marquant le début de la déportation de près de 76.000 hommes, femmes et enfants juifs.
Début mai 1942, le général SS Karl Oberg, chargé de la question juive, s’installe à Paris et demande à René Bousquet secrétaire général de la police d’arrêter tous les Juifs de la zone nord occupée. Vichy va alors se faire le complice des Allemands en livrant d’abord les Juifs étrangers, estime Jean-Pierre Azéma.
Pierre Laval demande que les enfants juifs de la zone nord soient également déportés. La rafle du Vel d’Hiv peut alors commencer à partir du fichier juif constitué par Vichy dès l’automne 1940.
Cinquante-trois ans plus tard, le 16 juillet 1995, le président Jacques Chirac reconnaît devant le monument commémoratif du Vel d’Hiv la responsabilité de la France : Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français.
(©AFP / 08 juillet 2012 11h57)
La Rafle du Vél’d'hiv’
Alix S., d’un collège de Belgique, me demande : « Comment s’est déroulée la rafle du Vél d’Hiv ? Où sont partis les Juifs arrêtés ce jour là ? Quelles sont les dates, SVP ? »
Qu’est-ce qu’une rafle ?
Une rafle est une opération d’arrestations, par surprise, d’un grand nombre de personnes, organisée par la police.
Une rafle demandée
par Eichmann et organisée
par Danneker et Oberg
La rafle a été préparée de longue date. Depuis la Conférence de Wannsee, en janvier 1942, Eichmann organise les convois de déportation dans toute l’Europe. Il sollicite les représentants nazis dans les territoires occupés pour exécuter des rafles et organiser des convois vers Auschwitz.
En France, c’est le SS Obersturmführer Danneker, le chef du service juif du SD en France occupée de fin 1940 à juillet 1942, qui est chargé d’organiser la rafle. Il est sous les ordres du général Oberg, chef des SS et de la police allemande en France. Eichmann est venu les voir à Paris et déclare : « Le rythme prévu jusqu’ici de trois transports hebdomadaires contenant chacun 1000 Juifs devra être intensifié rapidement, en vue de libérer totalement et le plus vite possible la France de ses Juifs. » (Compte-rendu rédigé par Eichmann, à l’issue de sa visite de 48 heures à Paris, 1er juillet 1942).Pour cela, il négocie avec la police française qui accepte de collaborer et d’organiser seule la rafle !
Les policiers Jean Leguay (délégué de la Police de Vichy en zone occupée) et René Bousquet (secrétaire général de la Police française) négocient avec Dannecker. Ils mettront la police française à la disposition des Allemands pour faire la rafle.
Ainsi, le 10 juillet 1942, Dannecker télexe à Eichmann que la rafle sera conduite par la police française du 16 au 18 juillet et que l’on peut s’attendre à ce qu’il reste environ 4 000 enfants après les arrestations.
IV J/SA 225a
Urgent ! Présenter immédiatement !
Paris, le 10.7.1942
Objet : Évacuation des Juifs de France. Référence: Entretien entre le S.S.-Obersturmbannführer Eichmann L’arrestation des Juifs apatrides à Paris sera opérée par la police française dans la période du 16 juillet au 18 juillet 1942. On peut s’attendre à ce qu’il reste environ 4 000 enfants juifs après les arrestations. Signé : DANNECKER, S.S. – Hauptsturmführer.
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Une rafle préparée
par la police française
En 1942, la police française prépare, avec les autorités d’occupation, une grande rafle des Juifs étrangers demeurant à Paris. Voici une lettre du directeur de la police municipale de Paris, chargée d’arrêter les juifs étrangers :
Le directeur de la police municipale, Hennequin, trois jours avant la rafle,
demande à la prefecture de confirmer la réquisition des 50 autobus dont il besoin pour emmener les Juifs arrêtés au Vél’d'hiv’.Voir aussi la page: La participation de la police française aux arrestations de Juifs, avec les instructions du même Hennequin aux agents de police.
Une rafle réalisée par la police française
La rafle se déroule sur deux jours,
les 16 et 17 juillet 1942.
Main dans la main, le SS et le policier français.En fait, seule la police française et quelques officiers nazis seront dans les rues, les soldats allemands ont presque disparu de la circulation durant deux jours. Ils laissent faire leurs amis policiers français.
Les policiers français, dès l’aube, frappent à la porte des appartements où on leur a dit d’arrêter les Juifs. Ils les conduisent ensuite vers des autobus. De là, ils sont emmenés au Vélodrome d’hiver.
Lettre de Marie Jelen annonçantà son père son arrestation.
Pour consulter l’ensemble de la correspondance de cette petite fille, voir les pages qui lui sont consacrées.
Le vél’ d’hiv’
Le Vélodrome d’hiver, en abrégé « Vél’ d’hiv’ », était comme son nom l’indique une piste pour des courses de vélos, dans un stade couvert.
C’est là, dans les gradins, que furent emmenés les Juifs arrêtés. Le lieu fut choisi parce qu’il pouvait contenir un grand nombre de personnes.
Combien ?
3031 hommes, 5802 femmes et 4051 enfants ont été arrêtés à Paris les 16 et 17 juillet. Au total : 12.884 Juifs étrangers.
Il manque évidemment un certain nombre d’hommes. Certains, prévenus par une rumeur, ont rapidement quitté leur domicile le 15 juillet au soir ou le 16 au matin. Mais ils ne s’attendaient pas à ce que la police française arrête des femmes et des enfants…
Il y a une certaine déception chez les nazis et les policiers français: le chiffre de 15.000 Juifs était « espéré ».
Drancy, Pithiviers, Beaune-la-Rolande
Après le Vél’ d’hiv’, les Juifs arrêtés sont conduits d’abord à Drancy. De là, les Juifs sont déportés vers le camp d’Auschwitz où la plupart d’entre eux sont exterminés.
Certains sont aussi conduits aux camps de Beaune-la-Rolande ou de Pithiviers, avant d’être à leur tour déportés vers Auschwitz. (Lire là-dessus les dernières lettres de Marie Jelen, envoyées de Pithiviers)
Au cours des mois de juillet et d’août, les convois se succèdent très rapidement : 20 convois entre le 19 juillet et le 30 août 1942.
Date, en 1942 N° du convoi Camp de départ Destination du convoi Nombre de déportés 19. 7
7
DRANCY AUSCHWITZ 999
20. 7
8
ANGERS AUSCHWITZ 827
22. 7
9
DRANCY AUSCHWITZ 996
24. 7
10
DRANCY AUSCHWITZ 1000
27. 7
11
DRANCY AUSCHWITZ 1000
29. 7
12
DRANCY AUSCHWITZ 1001
31. 7
13
PITHIVIERS AUSCHWITZ 1049
3. 8
14
PITHIVIERS AUSCHWITZ 1034
5. 8
15
BEAUNE-LA-ROLANDE AUSCHWITZ 1014
7. 8
16
PITHIVIERS AUSCHWITZ 1069
10. 8
17
DRANCY AUSCHWITZ 1006
12. 8
18
DRANCY AUSCHWITZ 1007
14. 8
19
DRANCY AUSCHWITZ 991
17. 8
20
DRANCY AUSCHWITZ 1000
19. 8
21
DRANCY AUSCHHITZ 1000
21. 8
22
DRANCY AUSCHWITZ 1000
24. 8
23
DRANCY AUSCHWITZ 1000
26. 8
24
DRANCY AUSCHWITZ 1002
28. 8
25
DRANCY AUSCHWITZ 1000
31. 8
26
DRANCY AUSCHWITZ
Une rafle qui s’étend à de nombreuses
communes de zone occupée
Dans de nombreuses villes de la zone occupée, la rafle a lieu, en même temps qu’à Paris. A Soissons, le 17 juillet. A Dax, le 16 juillet comme en témoigne ce document:
Billet de la main de la mère
de Georges Gheldman, 16 juillet 1942
Une majorité de jeunes
ignore ce qu’est
la rafle du Vel d’Hiv
PARIS – Une majorité (57 à 67%) des moins de 35 ans ne sait pas ce qu’est la rafle du Vel d’Hiv, qui conduisit il y a 70 ans à la déportation de plus de 13.000 Juifs arrêtés à Paris par la police française, selon un sondage publié lundi.
La commémoration des 70 ans de la rafle du Vel d’Hiv débute lundi 16 juillet 2012 devant l’ancien camp d’internement de Drancy (Seine-Saint-Denis) et se poursuivra dimanche 22 juillet 2012 à Paris, sur les lieux de l’ancien Vélodrome d’Hiver, détruit en 1959, en présence du président de la République François Hollande.
Selon ce sondage CSA, 67% des 15-17 ans, 60% des 18-24 ans, et 57% des 25-34 ans répondent non à la question: Avez-vous déjà entendu parler de la rafle du Vel d’Hiv?. Mais 25% des plus de 65 ans n’en ont pas non plus entendu parler, pour une moyenne tous âges confondus de 42%.
Cette rafle tire son nom du Vélodrome d’hiver, un stade près de la Seine (XVème arrondissement), où 8.160 des Juifs étrangers raflés les 16 et 17 juillet 1942 furent enfermés par les autorités françaises.
La quasi totalité des 13.152 Juifs étrangers arrêtés lors de cette rafle par la police française sur la demande de l’occupant allemand, qui en réclamait 24.000, furent déportés. Moins d’une centaine – aucun enfant – survécurent.
Moins d’un tiers des étudiants français savent que c’est la police française qui a procédé à la rafle du Vel d’Hiv (32%), et moins de la moitié des Français dans leur ensemble (46%), souligne l’Union des Etudiants Juifs de France (UEJF), qui a commandé ce sondage, dans un communiqué.
Pour ceux qui en ont entendu parler, c’est en premier lieu par des films et documentaires (87%), loin devant leur entourage (53%), l’école (49%) et Internet (21%), selon le sondage.
En revanche, 85% des Français et 88% des jeunes de 18 à 24 ans considèrent que la transmission de la mémoire de la Shoah est importante.
Ce sondage révèle que les Français ont à coeur que soit transmise la mémoire de la Shoah. Cependant, il dévoile aussi la faible connaissance de l’histoire de la rafle du Vel d’Hiv, et de la participation des autorités françaises, alors que cet événement est crucial dans la conscience nationale et que sa transmission comporte un acte pédagogique dans la lutte contre toutes les formes de haine, fait valoir le président de l’UEJF Jonathan Hayoun.
Face à ceux qui veulent jouer la concurrence des mémoires, il est important de rappeler que les leçons de l’histoire de la Shoah sont universelles, et prennent tout leur sens dans le climat de recrudescence de l’antisémitisme, a-t-il dit, réclamant que la lutte contre le racisme et l’antisémitisme devienne une grande cause nationale.
Lundi, une cérémonie aura lieu à partir de 11H00 à la cité de la Muette, devant l’ancien camp d’internement d’où furent déportés vers les camps d’extermination des milliers de Juifs, victimes notamment de la grande rafle de juillet 1942, a indiqué à l’AFP le rabbin Moché Lewin, porte-parole du Grand Rabbin de France.
Deux expositions consacrées aux enfants de la Shoah se tiennent à Paris, au Mémorial de la Shoah et à l’Hôtel de Ville. Une troisième, intitulée « La rafle du Vel d’Hiv », les archives de la police s’ouvre lundi 16 juillet 2012 à la mairie du IIIe arrondissement de Paris.
Le sondage a été réalisé par CSA les 4 et 5 juillet 2012 auprès de 1.056 Français selon la méthode des quotas.
(©AFP / 16 juillet 2012 05h00)
La rafle du Vel d’Hiv’
dans les yeux
d’un enfant juif
PARIS (Sipa) — Soixante-dix ans après la rafle, Michel Muller se souvient encore de ces six jours qu’il a passés au Vélodrome d’Hiver: la chaleur étouffante sous la verrière, le bruit infernal qui résonnait et l’odeur épouvantable qui régnait. Il avait sept ans et demi.
Ce qui l’a frappé à son arrivée, c’est la tour Eiffel, située juste à côté: « Je l’avais jamais vue aussi grande, c’était immense ». Depuis Ménilmontant, où sa famille habitait durant la guerre, il apercevait la tour de fer, mais toute petite.
Les 16 et 17 juillet 1942, environ 13.000 juifs avaient été arrêtés en région parisienne sur instruction du gouvernement de Vichy. Plus de 8.000 d’entre eux, en majorité des enfants, allaient être parqués plusieurs jours au Vel d’Hiv’ à Paris.
Michel Muller se rappelle surtout l’inconfort des lieux. La verrière du Vel d’Hiv’ « diffusait la chaleur mais aussi le bruit ». « Tout résonnait (…) c’était infernal », a-t-il confié dans un entretien téléphonique à Sipa. Les lampadaires éclairaient la foule « nuit et jour ». Des toilettes, bouchées, émanait une « odeur épouvantable » mêlant urine, excréments et grésil, un désinfectant.
Malgré ces conditions, le vélodrome a servi de terrain de jeu aux enfants. Sa piste en bois avait des « virages très relevés, presque verticaux – c’était magnifique », décrit le septuagénaire. Il raconte qu’avec des copains rencontrés sur place, ils avaient trouvé des dossards de coureurs: « on descendait les pistes ».
Le petit Michel, sept ans et demi, ne comprenait pas très bien pourquoi il était enfermé là avec sa sœur Annette, neuf ans, et leur mère. « Je me demandais ce qui se passait », dit-il, en assurant pourtant: « étant avec ma mère, je n’avais pas peur ».
Son père, immigré juif polonais, s’était caché la veille de la rafle car le bruit courait d’une vague d’arrestations imminente; les précédentes opérations n’avaient visé que des hommes. « On ne pouvait pas imaginer qu’on allait arrêter des femmes, des enfants, des vieillards », souligne M. Muller.
Michel, Annette, leurs frères Henri et Jean, âgés de 11 et 10 ans, et leur mère ont été emmenés à la Bellevilloise, une salle de Ménilmontant utilisée comme « centre de tri ». « Les familles qui avaient un père prisonnier de guerre étaient sursitaires et les autres partaient », explique-t-il. Sa mère a demandé à une voisine dont le mari était prisonnier de faire passer ses deux aînés pour ses propres fils, exfiltrant ainsi Henri et Jean.
Mme Muller et ses deux derniers ont été conduits au Vel d’Hiv’, puis transférés au bout de six jours à Beaune-la-Rolande (Loiret). Dans ce camp, « on avait chaud et soif », se remémore Michel.
Après environ deux semaines, sa mère a été envoyée vers une destination inconnue, avec d’autres adultes et des adolescents de plus de 14 ans. De cette séparation, il garde « un souvenir effroyable ». « On hurlait », dit-il de lui-même et des autres enfants. « On essayait de s’accrocher à nos mères ». Les gardes « ont essayé de nous séparer avec une lance à eau », relate-t-il. Les cris ne cessant pas, ils ont fait venir à l’entrée du camp une voiture allemande équipée d’une mitrailleuse. « Un silence de mort » s’est alors abattu: « on s’est tu, elles sont montées dans les camions et elles sont parties ». Après la guerre, il apprendra que sa mère est morte à Auschwitz.
Le petit garçon est resté encore deux semaines à Beaune-la-Rolande avec sa soeur, malade. Il se débrouillait pour lui apporter à manger: « on n’avait pas de gamelles, c’étaient des boîtes de conserve ».
« On se cherchait les poux », raconte-t-il sur le ton de la plaisanterie, en précisant parler au sens propre et non figuré. Sa voix devient moins enjouée lorsqu’il évoque la tonte. De honte, il a dissimulé son crâne sous un béret: « c’est ce qui m’a le plus choqué pendant cette période, l’humiliation ».
Michel et Annette ont ensuite été transférés au camp de Drancy. Ils étaient détenus dans un étage où il n’y avait que des enfants. « Il n’y avait rien, on était à même le béton », dépeint M. Muller. Ses seuls souvenirs: l’appel quotidien et la crainte d’être déporté. « On ne savait pas où, mais on savait que c’était l’horreur », souffle-t-il: « pour Pitchipoï, comme on disait ».
Son père a revu un homme qu’il connaissait de son adolescence en Pologne et qui collaborait en France avec les nazis. Il lui a donné de l’argent pour qu’il obtienne la libération de ses proches. « Pour ma soeur et moi, ça a marché parce que les Allemands n’envisageaient pas de déporter les enfants tout de suite (…) Pour ma mère, c’était trop tard », déplore M. Muller. « On a été sauvés à quelques jours près ».
Michel et Annette ont été conduits à l’asile Lamarck, dans le nord de Paris, mais le directeur a refusé de les remettre à leur père. Ce dernier a alors demandé à une nonne d’intervenir. Sœur Clotilde les a cachés dans un orphelinat catholique de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), avec leurs frères Jean et Henri. Jusqu’à la fin de la guerre.
(Sipa / 20.07.2012 14h05)
François Hollande
a présidé,
dimanche 22 juillet 2012,
la commémoration
de la rafle du Vel d’Hiv
PARIS – Le président François Hollande présidera dimanche la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv, sur le lieu de l’emplacement, à Paris, où des milliers de Juifs raflés furent conduits avant d’être envoyés dans les camps de la mort, indique vendredi l’Elysée.Le chef de l’Etat, qui prononcera un discours à 10h40, sera accompagné du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et des ministres Jean-Yves Le Drian (Défense), Kader Arif (délégué aux Anciens combattants), ajoute l’Elysée.
Richard Prasquier, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), et Bertrand Delanoë, le maire PS de Paris seront également présents.
Le président arrivera peu avant 10h00 à l’emplacement du Vélodrome d’Hiver, dans le XVè arrondissement où il déposera des gerbes. Des prières seront dites par le Grand rabbin de Paris Alain Goldmann et le rabbin Olivier Kaufmann.
Avant l’allocution présidentielle, qui clôturera la cérémonie, des personnalités juives prononceront également des discours: Serge Klarsfeld, président de l’Association des fils et filles de déportés juifs de France, Richard Prasquier, Raphaël Esrail, président de l’Union des Déportés d’Auschwitz.
Marie Theulot, fille et petite-fille de Juste de France (personne qui a sauvé des Juifs pendant la guerre et reconnu comme telle par Yad Vashem, le Memorial de la Shoah à Jérusalem), apportera un témoignage.
Les 16 et 17 juillet 1942, 13.152 juifs étrangers réfugiés en France avaient été arrêtés à Paris et en banlieue par la police française, avant d’être déportés vers des camps d’extermination, notamment Auschwitz.
Parmi eux, 8.160 personnes, dont 4.115 enfants, avaient été enfermés durant quatre jours au Vélodrome d’hiver, un stade voué aux courses cyclistes, tandis que les 4.992 autres, couples sans enfants et célibataires, étaient entassés dans le camp de Drancy.
(©AFP / 20 juillet 2012 14h24)
Rafle du Vél d’hiv:
Ce crime a été commis
en France par la France
PARIS – François Hollande a reconnu à son tour dimanche que l’arrestation de milliers de juifs lors de la rafle du Vél d’hiv, en juillet 1942, était un crime commis en France, par la France, et a salué le courage de Jacques Chirac, premier président à l’avoir affirmé.
Ce crime fut commis en France, par la France, a lancé le chef de l’Etat dans son discours prononcé sur les lieux du Vélodrome d’hiver, dans le XVe arrondissement de Paris.
Il y a 70 ans, 13.152 hommes, femmes et enfants juifs de Paris et sa banlieue furent arrêtés les 16 et 17 juillet 1942, la plupart d’entre eux parqués dans le Vélodrome d’hiver (le Vél d’hiv, démoli en 1959), avant d’être envoyés vers les camps de la mort nazis.
La reconnaissance de cette faute a été énoncée pour la première fois, avec lucidité et courage, par le président Jacques Chirac, le 16 juillet 1995, a souligné M. Hollande dans le livret publié par l’Elysée et distribué à l’occasion de la cérémonie de commémoration de cette rafle.
Ce crime fut aussi un crime contre la France, une trahison de ses valeurs. Ces mêmes valeurs que la Résistance, la France libre, les Justes surent incarner dans l’honneur, selon le chef de l’Etat.
Arrivé peu avant 10H00 sur les lieux du Vél d’Hiv, le président Hollande y a déposé une gerbe et s’est incliné devant une plaque commémorative, en présence du Premier ministre Jean-Marc Ayrault et de très nombreux ministres.
Dans son discours, il a réaffirmé la responsabilité entière de la France en soulignant que la vérité est dure, cruelle. Pas un seul soldat allemand ne fut mobilisé pour ces arrestations menées par des policiers et gendarmes français, a-t-il rappelé.
C’est le grand mérite de Jacques Chirac de l’avoir reconnu le premier, a-t-il répété.
Evoquant la singularité de la Shoah, M. Hollande a assuré qu’il n’y aurait pas un établissement scolaire où ne puisse être enseignée la Shoah. Il n’y aura pas de mémoire perdue, il faut lutter sans relâche contre toute forme de falsification, a-t-il ajouté.
Le chef de l’Etat a également prévenu que la République pourchasserait avec la plus grande détermination l’antisémitisme, qui n’est pas une opinion mais une abjection.
L’antisémitisme, partout où il se déploie, doit être démasqué et puni. Toutes les idéologies d’exclusion, toutes les formes d’intolérance, tous les fanatismes, la xénophobie, qui tentent de développer la logique de la haine, trouveront la République sur leur chemin, a-t-il insisté.
Présent à la cérémonie, Richard Prasquier, président du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF), s’est félicité sur BFM-TV que M. Hollande se soit inscrit, dans son discours, dans la lignée de M. Chirac et a jugé très importantes ses déclarations contre l’antisémitisme.
Intervenant avant le chef de l’Etat, Serge Klarsfeld, président de l’Association des Fils et Filles des Déportés Juifs de France, a souligné que si 11.000 enfants juifs ont été déportés de France pendant la Deuxième Guerre mondiale, 60.000 furent sauvés par la population française, qui, dans son ensemble, mérite d’être qualifiée de juste.
Mais la haine antijuive tue à nouveau des juifs, des enfants juifs, a dit M. Klarsfled, faisant allusion à l’assassinat de trois enfants juifs et d’un rabbin en mars dernier à Toulouse par Mohamed Merah, également assassin de trois militaires.
Aujourd’hui, la République n’est pas menacée, nous avons confiance en elle pour endiguer et maîtriser ce nouvel antisémitisme qui jette aujourd’hui une ombre sur notre hommage aux victimes de la rafle du Vél d’hiv, a-t-il affirmé.
La communauté juive vous fait confiance et fait confiance à la République, a lancé pour sa part M. Prasquier à M. Hollande.
(©AFP / 22 juillet 2012 12h15)
Rafle du Vél d’hiv
Hollande a une lecture bancale
PARIS – Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, a estimé dimanche à propos de l’anniversaire de la rafle du Vél d’hiv que François Hollande a eu raison de rappeler cet événement tragique mais l’a accusé d’avoir une lecture bancale de la responsabilité de la France.
François Hollande a eu raison de rappeler cet événement tragique de notre Histoire car il est à jamais une trahison des valeurs fondatrices de notre pacte national, écrit Nicolas Dupont-Aignan dans un communiqué à propos du discours du chef de l’Etat prononcé dans la matinée pour le 70ème anniversaire de la rafle du Vél d’hiv.
Cependant, en voulant sans doute marquer les esprits, François Hollande a eu une lecture bancale de la responsabilité de la France sous l’occupation nazie, selon lui.
Il a déclaré que cette rafle était +un crime commis en France par la France+, développe l’ancien candidat à la présidentielle. Une telle phrase dans la bouche d’un président de la République est une déformation historique. Oui, ce qui s’est passé en juillet 1942 est un crime abominable, oui, il s’est passé en France avec des policiers français, mais non, il n’a pas été commis par la France.
La France n’était pas une et indivisible à cette époque. Il y avait certes le pouvoir détenu par le régime de Vichy, responsable de cette rafle. Mais la vraie France, la France éternelle, était à Londres. Elle était dans les caves et les maquis à résister contre cette barbarie. Elle était chez ces familles françaises qui ont caché des enfants juifs. En voulant faire un effet d’annonce, François Hollande trahit la mémoire de cette vraie France, poursuit-il avant de conclure: Nous devons faire attention à ne pas passer d’un excès à l’autre sous peine de déformer l’Histoire de France.
(©AFP / 22 juillet 2012 15h38)
François Hollande
et la rafle du Vél d’Hiv:
Henri Guaino scandalisé
PARIS – Henri Guaino, ex-conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, s’est déclaré lundi scandalisé après les propos de François Hollande selon lequel la rafle du Vél d’Hiv avait été commise par la France, le député UMP soulignant que la France était alors à Londres et non à Vichy.
Ma France, elle n’était pas à Vichy, elle était à Londres depuis le 18 juin, a lancé le député, visiblement remonté, sur BFM TV et RMC.
Les déclarations de M. Hollande personnellement me scandalisent, a-t-il ajouté.
Nous devons aux martyrs juifs du Vélodrome d’Hiver la vérité sur ce qui s’est passé il y a 70 ans et la vérité, c’est que ce crime fut commis en France, par la France, a déclaré dimanche le chef de l’Etat, à l’occasion du 70e anniversaire de la rafle de juillet 1942.
M. Hollande, bien qu’il soit président de la République, n’a pas à parler en mon nom, n’a pas à parler au nom de la France que j’aime, de la France qui est ma France, a poursuivi M. Guaino.
Et celle-ci, elle était à Londres, elle était avec la France libre, elle était dans les maquis, a-t-il souligné.
Ce qui a été commis au moment de la rafle du Vél d’Hiv est une abomination. C’est une horreur (…) Mais la France, qu’est-ce qu’elle à avoir avec cela? a relevé le député.
La France, la patrie des Droits de l’Homme, la France libre, la France combattante et résistante, (ceux) qui sont morts au Vercors, qui sont morts aux Glières, est-ce que c’est les respecter, est-ce que c’est leur rendre l’hommage qu’on leur doit? a lancé M. Guaino.
Avant de conclure: Peut-être que M. Hollande se sent plus proche de la France des notables apeurés qui se sont précipités à Vichy après l’armistice? Ce n’est pas ma France.
La députée européenne UMP et ancienne garde des Sceaux, Rachida Dati, a souligné pour sa part sur Europe 1 que tous les Français n’ont pas été complices de cette barbarie qu’a été la rafle.
Moi, je m’associe à ces déclarations. Je dis simplement attention. Tous les Français n’ont pas été complices de cette barbarie. Il faut aussi le rappeler, a déclaré la maire du VIIe arrondissement de Paris.
(©AFP / 23 juillet 2012 13h19)
H comme Honte
et Hollande
(Claudio )
lundi 23 juillet 2012 – 15h20Je vous ai bien entendu M.Hollande.Vous venez de dire, sans honte, s’agissant de la rafle du Vel d’Hiv, que « Le crime fut commis en France par la France ».
Commis en France, oui, mais par la France, jamais ! Par France, on entend un pays et son peuple.
Je ne sais pas si vous avez bien mesuré la portée de vos propos mais pour nous, cela signifie que nos parents et grands-parents n’étaient en fait que de fieffés salopards qui n’ont pas hésité à envoyer vers une mort certaine, des milliers d’êtres innocents. Ma première réaction à votre déclaration insultante, est de vous dire ceci : Au nom de mes parents et grands-parents, je vous crache dessus M.Hollande ! Je vous crache dessus de la même manière que vous vous permettez de cracher sur les tombes de ces millions de Français qui ont sacrifié leur vie pour battre les nazis et pour lesquels vous n’avez pas daigné rendre le moindre hommage. Bien sûr, ces braves ne pouvaient intéresser votre auditoire !
Je me demande finalement qui vous êtes ?
Cette question me taraude l’esprit depuis votre premier discours, celui de votre investiture, et dans lequel vous nous avez glorifié le parcours d’un des plus grands racistes que notre pays a connu : Jules Ferry. Vous avez ensuite récidivé en vous inclinant bassement sur la mémoire d’un grand criminel de guerre décédé récemment. Après deux mois de pouvoir seulement, vous réalisez la performance extraordinaire d’être le Président de la République qui a trempé aussi promptement ses mains dans le sang en s’attaquant lâchement au Peuple Syrien et à son gouvernement qui ne nous ont rien fait. Alors oui, qui êtes-vous Hollande ? Qui vous a placé là pour salir l’honneur et la dignité du Peuple de France ?
Vous conduisez votre politique comme vous l’entendez, puisque vous en êtes hélas, le maître. Mais le citoyen que je suis, fier de ce que ces ascendants ont fait pour ce pays, je vous dis : Assez ! Plein le cul de cette campagne incessante qui tend à nous faire endosser des crimes que nous n’avons pas commis.
Il ne se passe pas un jour que dieu fait, sans que l’on nous rabâche dans la presse, la radio et toutes les chaînes de télévision, que nous sommes des renégats, des collabos et des traitres. Combien de temps cela va durer encore ? Avez-vous pensé à nos enfants et petits-enfants que l’on conditionne pour vivre avec le sérieux handicap d’avoir honte de leurs géniteurs ?
Assez et plein le cul de ces salauds qui se pavanent sur les plateaux de nos télévisions pour nous avilir. Assez et plein cul de ces feuilletons et films horrifiants diffusés à satiété et qui magnifient les uns au détriment des autres. Assez et plein cul de ces mercenaires qui se disent journalistes mais qui sont là pour une cause qui n’est pas la nôtre !
Où est notre glorieuse histoire ? Que sont devenus nos Lumières ? Hélas, tout est fait pour les faire sombrer dans les abysses de l’oubli. Président ou pas, personne n’a le droit d’insulter notre peuple. Comprenez-vous M.Hollande ? Personne !
Par conséquent, conformément à mon devoir de citoyen qui n’a honte ni de ses ancêtres ni de l’histoire passée ou récente de son pays, j’exige de vous le retrait de votre déclaration scandaleuse ainsi que la formulation d’excuses publiques au Glorieux Peuple de France. Si vous ne le faites pas, vous inscrirez votre nom dans les pages noires de l’histoire, à l’instar de votre prédécesseur que nous avons chassé alors que lui, au moins, avait totalement disculpé la France et les Français des crimes nazis.
François Hollande
et la rafle du Vel d’Hiv:
Chevènement
pas d’accord
PARIS – Le président d’honneur du MRC Jean-Pierre Chevènement s’est dit lundi en désaccord avec les propos du président François Hollande pour qui la rafle du Vel d’Hiv avait été commise par la France, ce qui revient selon lui à faire comme si Pétain était la France.
Le président Hollande, dans son discours du 22 juillet 2012, a malheureusement omis de dire que les crimes commis par les policiers et les gendarmes français, lors de la rafle du Vel d’Hiv, l’ont été sur l’ordre de l’Etat français de Vichy collaborant avec l’Allemagne nazie, relève le sénateur du territoire de Belfort, sur son blog.
C’est occulter les accords passés avec la gestapo par René Bousquet, alors secrétaire général de la police, agissant pour le gouvernement de Vichy. C’est faire comme si Pétain était la France et comme si le véritable coup d’Etat opéré le 10 juillet 1940 par un gouvernement de capitulation n’avait pas existé, argumente-t-il.
M. Chevènement rappelle que deux présidents de la République, Charles de Gaulle et François Mitterrand, avaient tenu sur la ligne selon laquelle l’Etat français de Vichy n’était ni la République ni la France.
Selon le fondateur du MRC, la France a besoin de retrouver confiance en elle-même et ne pourra le faire que sur la base d’une conscience claire de son Histoire. La vérité exige que le débat continue, ajoute-t-il.
Nous devons aux martyrs juifs du Vélodrome d’Hiver la vérité sur ce qui s’est passé il y a 70 ans et la vérité, c’est que ce crime fut commis en France, par la France, a déclaré dimanche le chef de l’Etat, à l’occasion du 70e anniversaire de la rafle de juillet 1942.
(©AFP / 23 juillet 2012 14h39)
UN BEAU SUPPLÉMENT:
RÉCIT D’UN CRIME FRANÇAIS
Vous pouvez laisser une réponse.
quelles ont ete les sanctions appliquees apres la guerre aux policiers, gendarmes miliciens qui ont participe activement et meme certains avec plaisir a cette honte qu a ete la rafle du vel d hiv ?
CETTE TACHE SUR LA FRANCE RESTERA A JAMAIS INDELIBILE JE NE SUIS PAS JUIVE MAIS CATHOLIQUE MAIS J AVAIS 6 ANS EN 1950 LORSQUE J AI VU LES PREMIERES PHOTOS DES CAMPS DE LA MORT. DEPUIS JE NE MANQUE JAMAIS CHAQUE COMMERATION DE LA SHOAH ET J AI TRANSMIS AMES ENFANTS ET PETITS ENFANTS LA TRANSMIISION DE CET HORRIBLE GENOCIDE. CATHOLIQUE OUI MAIS JE VOUE TOUJOURS AUX GEMONIES CETTE BETE IMMONDE QU A ETE HITLER ET SES SEIDES ET EN FRANCE PETAIN LAVAL ET TOUS CEUX QUI INT CAUTINNES CET HORREUR.
Merci pour votre article et votre investissement.
Plasticienne engagée, j’ai réalisé une série de photographies brodées intitulée « Lettres mortes» sur la rafle du Vel ‘hiv et l’histoire Marie Jelen.
Cette série fut exposée à deux reprises à Chambéry et à Uriage et j’espérerais cette oeuvre dans un lieu de mémoire.
>A découvrir: https://1011-art.blogspot.fr/p/lettre.html
> Mais aussi : https://1011-art.blogspot.fr/p/enfant-de-parents.html
Bonjour Je cherche la liste des noms de la rafle du vel d’hive.
Sur la province cela existe déja
Historiquement vôtre J Ettel
Bonjour, Peut-être trouverez-vous la réponse ici:
http://www.memorialdelashoah.org/index.php/fr/programme-des-activites/commemorations/la-rafle-du-vel-d-hiv
Thierry LAMIREAU