L’IMMIGRATION EN FRANCE. DE LA RHETORIQUE XENOPHOBE A LA REALITE DES CHIFFRES (Salim LAMRANI)
L’immigration en France
De la rhétorique xénophobe
à la réalité des chiffres
En France, l’instrumentalisation de la question migratoire a historiquement été le fait de l’extrême droite. Désormais, la digue républicaine a été rompue par la droite traditionnelle qui n’hésite plus à reprendre cette thématique et à stigmatiser les immigrés. Face à ce discours de conviction ou de circonstance destiné à désigner un bouc émissaire à la crise économique et sociale qui ravage l’Europe, il est intéressant de confronter la rhétorique à la réalité des chiffres.
De façon classique, Marine le Pen accuse l’immigration, officiellement évaluée à 200 000 entrées par an, d’être responsable de tous les maux : « L’immigration représente un coût important pour la communauté nationale [1] ». Elle s’est donc engagée à la réduire de 95%, c’est-à-dire à la limiter à 10 000 entrées par an [2].
Lors de la campagne présidentielle, le candidat de l’UMP, Nicolas Sarkozy, dont le conseiller privilégié Patrick Buisson est un transfuge de l’extrême droite, n’avait pas hésité à reprendre le discours de l’extrême droite et à dénoncer l’invasion migratoire en provenance d’Afrique : « Si les frontières extérieures de l’Europe ne sont pas protégées contre une immigration incontrôlée, contre les concurrences déloyales, contre les dumpings, il n’y aura pas de nouveau modèle français et il n’y aura plus de civilisation européenne. Si nous avons fait l’Europe, c’est pour être protégés, pas pour laisser détruire notre identité et notre civilisation [3] ».
Pour l’UMP, les problèmes de la France s’expliqueraient par la présence trop nombreuse de la population étrangère en France. Le président-candidat Sarkozy avait insisté à ce sujet : « Nous subissons les conséquences de cinquante années d’immigration [4] ». Selon l’UMP, qui s’est engagé à diminuer par deux le chiffre de l’immigration légale [5], « il y a trop d’immigrés en France [6] ».
Les chiffres de l’immigration
Ainsi, selon les thuriféraires de « l’identité nationale », le chômage et les déficits publics seraient dus au nombre trop élevé d’immigrés en France. Il convient à présent d’analyser les chiffres de l’immigration légale afin d’évaluer la validité de cette assertion.
Tout d’abord, contrairement à ce qu’affirme Marine le Pen, la France n’est pas la première destination des immigrants en Europe mais la cinquième, derrière le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne [7].
Par ailleurs, l’immigration européenne, le regroupement familial et les étudiants étrangers représentent 80% de l’immigration totale en France. Il est ainsi impossible pour l’Etat français d’agir sur les deux premiers groupes sans contrevenir aux conventions internationales et notamment à la Convention européenne des droits de l’homme pour ce qui est du regroupement familial. La seule marge de manœuvre possible concerne le nombre d’étudiants. Or il est difficile d’imaginer la nation française fermer ses portes à cette catégorie et à se priver ainsi de ce qui fait son rayonnement international, à savoir l’attractivité de ses universités. En effet, 41% des doctorants en France sont des étudiants étrangers [8].
Selon les chiffres de l’Office français pour l’immigration et l’intégration, parmi les 203 017 étrangers (hors Union européenne) accueillis en 2010, se trouvaient 84 126 personnes concernées par le regroupement familial (41,4%), 65 842 étudiants (32,4%) et 31 152 immigrés économiques (26,2%). On découvre ainsi que l’immigration économique n’arrive qu’en troisième position [9].
En réalité, l’immigration est une nécessité économique pour la France. En effet, les allégations concernant l’impact négatif des flux migratoires sur l’économie française (chômage et déficit) sont contredites par la réalité des statistiques. Une étude du Ministère des Affaires Sociales portant sur le coût de l’immigration sur l’économie nationale révèle que les immigrés, loin de plomber le budget des prestations sociales, rapportent chaque année aux finances publiques la somme de 12,4 milliards d’euros, contribuant ainsi à l’équilibre du budget national et au paiement des retraites. Ainsi, ces derniers reçoivent de l’Etat 47,9 milliards d’euros (retraites, aides au logement, RMI, allocations chômage, allocations familiales, prestations de santé, éducation) et versent 60,3 milliards (cotisations sociales, impôts et taxes à la consommation, impôts sur le revenus, impôts sur le patrimoine, impôts locaux, contribution au remboursement de la dette sociale – CRDS et contribution sociale généralisée – CSG). Ce solde amplement positif détruit l’argumentaire du FN et de l’UMP au sujet de l’immigration [10].
Les professeurs Xavier Chojnicki et Lionel Ragot, auteurs de l’étude, se montrent même favorables à une « politique migratoire plus ambitieuse » laquelle « contribuerait à une réduction du fardeau fiscal du vieillissement démographique » .
L’immigration a bien des effets sur les finances de la protection sociale en France. Ceux-ci sont globalement positifs. […] L’immigration, telle qu’elle est projetée dans les prévisions officielles, réduit le fardeau fiscal du vieillissement démographique. En son absence, le besoin de financement de la protection sociale à l’horizon du siècle augmente de 2 points de PIB, passant de 3% à environ 5% du PIB [11].
En outre, selon cette étude, il convient d’ajouter à ce solde positif net de 12 milliards d’euros par an d’autres revenus non monétaires d’une grande importance économique et sociale. Ainsi, les 5,3 millions de résidents étrangers établis en France (11% de la population) occupent dans leur immense majorité des emplois dont les Français ne veulent pas. Par ailleurs, 90% des autoroutes ont été construites et sont entretenues avec de la main-d’œuvre étrangère. Enfin, les prix à la consommation pour les produits agricoles, par exemple, seraient bien plus élevés sans les immigrés, ces derniers recevant souvent un salaire inférieur à celui des citoyens français [12].
De la même manière, dans le domaine de la santé, plus de la moitié des médecins hospitaliers présents dans les banlieues françaises sont d’origine étrangère. Il en est de même dans d’autres secteurs. Ainsi, 42% du personnel des entreprises de nettoyage est issu de l’immigration et 60% des ateliers de mécanique automobile de la région parisienne appartiennent à des entrepreneurs étrangers [13].
Le Comité d’orientation des retraites note, au contraire, que « l’entrée de 50 000 nouveaux immigrés par an permettrait de réduire de 0,5 point de PIB le déficit des retraites [14] ». L’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), qui regroupe les 34 pays les plus développés, estime de son côté que les immigrés jouent un « rôle décisif dans la croissance économique à long terme [15] ».
Ainsi, la rhétorique xénophobe visant à stigmatiser les populations issues de la diversité ethnique de la planète ne résiste pas un seul instant à l’analyse scientifique. L’immigration, loin d’être un fléau pour la société française, est au contraire une nécessité économique vitale.
Le Front de Gauche contre le Front National
Le Front de Gauche (FDG), qui est devenu en l’espace de trois ans la quatrième force politique du pays, dénonce ouvertement la stigmatisation des populations immigrées et affronte le FN et l’UMP sur ce terrain. Jean-Luc Mélenchon, porte-parole du FDG, a condamné les positions de la droite et de l’extrême droite : « Le problème de la France, ce n’est pas l’immigré, c’est le financier. Ce n’est pas l’immigré qui ferme l’usine. Ce n’est pas l’immigré qui condamne les autres à la pauvreté. C’est le capital financier et ses chiens de garde du Front national [16] ».
Dans son rapport annuel, la Commission Européenne contre le Racisme et l’Intolérance, organe du Conseil de l’Europe, a dénoncé la banalisation du discours hostile aux immigrés de la part des hommes politiques. « La réduction des prestations sociales, la diminution des offres d’emploi et l’augmentation conséquente de l’intolérance à l’égard des groupes d’immigrés et des minorités historiques » constituent des « tendances inquiétantes [17] ».
Au lieu d’aborder les questions fondamentales du partage des richesses et de la réduction des inégalités économiques et sociales, l’extrême droite française – désormais rejointe par la droite – préfère surfer sur la haine de l’étranger. En se basant sur des convictions racistes, elles stigmatisent ainsi une population, nommément celle originaire d’Afrique du nord et d’Afrique subsaharienne, et la rendent – à tort – responsable des ravages engendrés par l’application dogmatique de la doctrine ultralibérale.
Salim Lamrani
Opera Mundi
Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris Sorbonne-Paris IV, Salim Lamrani est enseignant chargé de cours à l’Université Paris Sorbonne-Paris IV, et l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis.
Son dernier ouvrage s’intitule État de siège. Les sanctions économiques des Etats-Unis contre Cuba, Paris, Éditions Estrella, 2011 (prologue de Wayne S. Smith et préface de Paul Estrade).
Contact : lamranisalim@yahoo.fr
Page Facebook : https://www.facebook.com/SalimLamraniOfficiel
[1] Front national, « Immigration : stopper l’immigration, renforcer l’identité française ». http://www.frontnational.com/le-projet-de-marine-le-pen/autorite-de-letat/immigration/ (site consulté le 1er juin 2012).
[2] Samuel Laurent, « Sarkozy-Le Pen : ce que rapproche leurs programmes, ce qui les sépare », Le Monde, 26 avril 2012.
[3] Nicolas Sarkozy, « Discours de Nicolas Sarkozy, Place de la Concorde », 15 avril 2012. http://www.lafranceforte.fr/medias/presse/discours-de-nicolas-sarkozy-place-de-la-concorde-dimanche-15-avril-2012 (site consulté le 2 juin 2012).
[4] Nicolas Sarkozy, « Discours de Grenoble », 30 juillet 2010. http://videos.tf1.fr/infos/2010/le-discours-de-nicolas-sarkozy-a-grenoble-dans-son-integralite-5953237.html (site consulté le 2 juin 2012)
[5] Le Point, « Sarkozy répète qu’il y a ‘trop’ d’immigrés en France », 1er mai 2012.
[6] Le Monde, « ‘Il y a trop d’immigrés en France’, a déclaré Sarkozy sur RMC/BFMTV », 1er mai 2012.
[7] Cédric Mathiot, « Non, la France n’est pas le pays d’Europe qui accueille le plus d’immigration », Libération, 28 mars 2012.
[8] Le Monde, « Les étudiants étrangers constituent 41% des doctorants en France », 31 mai 2012.
[9] Office Français de l’immigration et de l’Intégration, « Rapport d’activité 2010 », juin 2011, p. 50. http://www.ofii.fr/IMG/pdf/OFII-RapportActivites_2010-Client-150DPI-FeuilleAF.pdf (site consulté le 2 juin 2012).
[10] Juan Pedro Quiñonero, « Les très bons comptes de l’immigration », Courrier International, 2 décembre 2010. http://www.courrierinternational.com/article/2010/12/02/les-tres-bons-comptes-de-l-immigration (site consulté le 26 avril 2012).
[11] Xavier Chojnicki et Lionel Ragot, « Immigration, vieillissement démographique et financement de la protection sociale : une évaluation par l’équilibre général calculable appliqué à la France », Centre d’études prospectives et d’informations internationales, mai 2011, n° 2011-13, p. 41. http://www.cepii.fr/francgraph/doctravail/pdf/2011/dt2011-13.pdf (site consulté le 2 juin 2012)
[12] Juan Pedro Quiñonero, « Les très bons comptes de l’immigration », op. cit
[13] Ibid.
[14] Ibid.
[15] Organisation de coopération et de développement économique, « Perspectives des migrations internationales », 2010. http://www.oecd.org/document/42/0,3746,fr_2649_201185_45626986_1_1_1_1,00.html (site consulté le 2 juin 2012).
[16] Jean-Luc Mélenchon, « Discours de Strasbourg », 22 mai 2012. http://www.dailymotion.com/video/xr0h1l_j-l-melenchon-discours-de-strasbourg_news (site consulté le 2 juin 2012).
[17] Le Monde, « Le Conseil de l’Europe s’alarme de la montée des discours xénophobes », 3 mai 2012.
PETITS COMMENTAIRES…
Une nécessaire mise au point.
Mais cette fixette « étrangers » que font les partis a tendance bleu et bleu foncé serait
plus un arbre qui cacherait une forêt d’intentions encore plus « trashes » pour employer un mot qui n’appartient pas à ma langue et qui signifierait, justement, le plus de danger.
L’écrasante défaite du Front de Gauche doit amener un sérieux bilan dans notre camp sur ces questions là !
Et moi je reste absolument contre ce genre d’argumentaire chiffré qui nous explique que l’immigration c’est bon pour la France.
Le PIB, la croissance, le CAC et les indices en tout genre c’est bon pour la France ? Enfumage de statistiques, on leur fait dire ce que l’on veut dire…
Ces chiffres ne prennent pas en compte la construction et le logement social, ni les coûts liés à la modification totale des villes et des faubourgs, au mode de vie toujours plus industriel, ni ne prennent en compte les impacts de primo-arrivant forcément enclin à accepter des conditions dégradées de travail pour s’intégrer…
C’est à dire qu’on fait venir des immigrés pour soutenir le système moribond de notre protection sociale ? C’est-à-dire que sans le recours aux immigrés on est incapable de payer les retraites, les écoles, les hôpitaux, etc ? Mais alors c’est tragique.
Et enfin, comme toujours, ce type d’argumentaire qui a laissé la chimère du Front de Gauche dans les pages de l’Histoire avant d’y être entrée, laisse complétement de côté le fait que l’immigration est avant tout une catastrophe pour les pays du SUD. On est contre les délocalisations mais pour l’immigration…chercher l’erreur d’un certain nationalisme teinté de néo-colonialisme, mais bien plus hypocrite…
Il n’y a aucune rhétorique xénophobe si on lie globalement immigration et délocalisation pour ce qu’elles sont, des armes dans le rapport Capital/Travail pour dégrader les conditions de vie des travailleurs et maintenir la plus-value des rentiers.
Les défaites franches du Front de Gauche, deuxième force de gauche…quelle blague, depuis toujours il n’y a que deux forces à gauche, le PS et le PCF. Etre deuxième sur deux, est-ce vraiment si glorieux ?
Donc ces défaites infligées par le peuple, et non pas par le FN, ne sont-elles pas le signe d’un rejet du virage internationaliste/trotskyste prise par le FDG et tous ses cadres ex PS, ex Trotskystes ?
Et si le peuple de France n’était ni raciste, ni xénophobe, mais simplement logique et solidaire, rejetant ceux qui bossent au final pour que rien ne change et que le Capital s’en sorte bien ? Alors le FN, faute de grive, on mange des merles…C’est notre responsabilité, nous avons fait, forcés, confiance aux pantins médiatiques et grande gueule de la politique et délaisser la vraie mission politique et sociale sur le terrain.
Un vrai mouvement pour une alternative solidaire et socialiste, dégagé de l’électoralisme, des magouilles stériles et des vieux vulgaires qui se font passer pour des révolutionnaires tous neufs, d’accord…un Front de Gauche bancale et vide…non merci !
« Ainsi, les 5,3 millions de résidents étrangers établis en France (11% de la population) »
Sur 64 millions d’habitants, ça fait plutôt dans les 8%. Mais je chipote.
Concernant l’argumentaire du FN, il serait aussi intéressant de se pencher sur leur argument « social », et qui est le plus percutant auprès de son électorat à mon avis : l’immigration serait l’arme des financiers pour faire pression à la baisse sur les salaires − les immigrés des pays pauvres, même légaux, ne craignant pas d’être payés au lance-pierre. Cet argument est redoutable (puisqu’il feint de s’attaquer aux financiers) et les adversaires du FN, notamment le FdG, s’y attardent trop peu. Il me semble important de faire comprendre à ceux qui avalent cet argument a priori censé, que supprimer l’immigration ne va pas supprimer le dumping.
Et peut-être de pointer que jusqu’en 2011, le FN par son président se revendiquait de Reagan, pas exactement un grand adversaire de la finance…
Vous avez certainement raison et je pense pouvoir vous annoncer la création d’un nouveau mouvement celui de tous les étrangers vivant en France qui vont rentrer chez eux et qui auront leurs retraites payées car leurs parents, eux-mêmes et leurs enfants, ont travaillé légalement en France et continuent pour la dernière génération à le faire. Autrement dit, les étrangers payent la retraite des autres étrangers vivant en France (si vous préférez)… et donc vous pouvez vous la mettre de côté votre propension à trouver des têtes d’espingouins, ritals, plombpolacks, sans compter ceux de l’Afrique du Nord qui nettoient encore vos rues parce que vous ne voulez pas le faire. Même en gueulant « ça suffit, réflechissez un peu » cela reste au niveau du petit nombril et plus ça va, pire c’est ! Donc le mieux c’est que chacun reprenne ses billes et les étrangers qui rentreront chez eux connaîtront tellement bien l’esprit des français qu’il pourront les n…. à tous les carrefours !
C’est vrai que l’on a envie de dire : attendez les chinois vous aurez bien plus de temps (ou pas) pour rire jaune…C’est la première fois de ma vie qu’un tel écoeurement me prend.
Pas nouveau, en 36 on accusait les juifs et les polonais c’est bien la politique de l’extrême droite qui, de plus, avait vendu le pays au nazi et s’est bien débrouillée pour que l’armée manque de matériel et de munition. Maintenant c’est la faute des arabes et des africains. La troisième guerre mondiale est elle en route, programmée par nos financiers, nos politiques et nos industriels comme en 36 ?
L’immigration en France – De la rhétorique xénophobe à la réalité des chiffres
Ce type de discours qui est devenu la norme à gauche me semble devoir être révisé rapidement.
Il me semble qu’il y a eu une dérive quand la gauche a glissé de la juste et nécessaire défense du travailleur immigré vers la promotion tous azimuts de l’immigration – alors qu’il s’agit de deux choses bien différentes.
Les immigrés ont été massivement attirés vers les pays du nord par le système capitaliste comme force de travail bon marché. Le regroupement familial avait pour but de fixer ces travailleurs sur place.
Mis devant le fait accompli, les partis de gauche ont dû promouvoir la solidarité des travailleurs locaux et étrangers. Ces derniers faisant l’objet d’attaques racistes, la gauche a développé avec raison un discours antiraciste destiné à éviter la division des travailleurs.
Cela ne signifie aucunement que l’immigration soit en soi une bonne chose qui doit être défendue et promue ! Le texte publié ici fait l’apologie de l’immigration comme solution aux problèmes économiques du capitalisme, en citant un rapport du Ministère des Affaires Sociales du gouvernement Fillon ! La solution serait donc dans l’exploitation de travailleurs immigrés fraîchement importés, dans un mouvement qui ne doit jamais s’arrêter pour éviter le vieillissement de la population ? Mais c’est un discours capitaliste, néo-colonialiste ! Et ce n’est pas être raciste que de dire cela, comme disait Chirac (je blague).
Je suis un électeur du Front de gauche, j’ai beaucoup aimé les envolées lyriques de Mélenchon sur la plage de Marseille. Maintenant, force est de constater que ledit Mélenchon s’est fait ratatiner par le FN dans une circonscription ouvrière. Ca devrait nous inciter à réfléchir et à changer de cap, plutôt que de rabâcher les mêmes antiennes qui ne convainquent que des technocrates.
Pourquoi pas essayer un nouveau slogan : Défense des immigrés, oui, défense de l’immigration, non.
Voilà qui pourrait éviter au FdG de passer pour un rabatteur du PS et un suppositoire caché de la mondialisation capitaliste.
Alors que le FN se pose en défenseur du peuple, alors qu’il ne fait que défendre un capitalisme plus local, la gauche pourrait s’opposer à son discours de manière plus crédible. On pourrait même lui rétorquer qu’en matière de lutte contre le capitalisme, mieux vaut préférer l’original socialiste-communiste à la copie nationaliste…
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